Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-10 – Cytoréduction et chimiothérapie hyperthermique intrathoracique pour les tumeurs épithéliales thymiques Masaoka IVa

Mathilde Cazaux, Pierre Rabinel, Charlotte Cohen, Anne Olland, Laurence Solovei, Claire Renaud, Jean Berjaud, Gilbert Massard, Nicolas Vennissac, Marcel Dahan, Laurent Brouchet Service de chirurgie thoracique, CHU de Toulouse Service de chirurgie thoracique, CHU de Nice Service de chirurgie thoracique, CHU de Strasbourg   Objectif : Les tumeurs épithéliales thymiques (TET) sont rares et la prise en charge thérapeutique des stades avancés (Masaoka III et IV) n’est actuellement pas consensuelle. Notre objectif est de montrer qu’un traitement chirurgical de cytoréduction pleurale associé à une chimiothérapie hyperthermique intrathoracique (CHIT) pour des patients présentant des TET avec métastases pleurales (stade Masaoka IVa) est faisable, avec une faible morbidité et un taux de survie satisfaisant. Méthode : Notre étude rétrospective avec recueil prospectif des données, multicentrique (CHU de Toulouse, Nice et Strasbourg) s’est intéressée, de février 2009 à janvier 2017, à des patients présentant des métastases pleurales synchrones ou métachrones de TET chez lesquels nous avons réalisé une cytoréduction pleurale associée à une CHIT. Le protocole employé était le suivant : la cytoréduction consistait en une résection macroscopiquement totale de tous les implants pleuraux et de la TET ; la CHIT était une association de cisplatine (50 mg/m2) et de doxorubicine (15 mg/m2) dans un perfusat de 4 litres de sérum physiologique administrés à 41 °C pendant une heure avec monitorage hémodynamique et thermique. Le suivi réalisé à 1, 3 et 6 mois puis tous les 6 mois comportait un scanner thoracique annuel. Résultat : Treize patients (âge moyen : 49 ans, 4 hommes, 9 femmes, 6 métastases pleurales synchrones et 7 récidives, 1 thymome B1, 3 thymomes B2, 3 thymomes B2 prédominant B3, 5 thymomes B3, 1 carcinome thymique, 3 syndromes myasthéniques et 7 traitements néo-adjuvant par chimiothérapie) ont bénéficié d’une cytoréduction pleurale associée à une CHIT. Le geste chirurgical, majoritairement réalisé par thoracotomie (n = 12), a consisté en une pleurectomie pariétale (n = 13), une pleurectomie viscérale (n = 7), une résection diaphragmatique (n = 5), une résection parenchymateuse (n = 7) allant de la résection atypique (n = 6) à la pneumonectomie (n = 1), une résection de l’adventice de l’aorte (n = 2), une résection pariétale (n = 2), une thymectomie (n = 5). L’intervention a été pratiquée chez tous les patients sans difficulté technique. On relève une complication peropératoire : la section d’un pontage coronarien. On note 4 complications postopératoires : un lâchage de suture diaphragmatique avec reprise chirurgicale immédiate, une insuffisance rénale aiguë rapidement résolutive et 2 décompensations myasthéniques. Un patient a présenté une récidive pleurale controlatérale de son carcinome thymique à 11 mois de l’intervention. Il est décédé pendant sa chimiothérapie. Un autre patient est décédé indépendamment de sa TET. Après une durée moyenne de suivi de 30,3 mois (9-95 mois), 11 patients (84 %) étaient vivants et sans récidive. Conclusion : L’association d’une cytoréduction pleurale à une CHIT pour traiter les TET métastatiques à la plèvre est faisable et sûre avec des résultats encourageants en terme de morbidité péri-opératoire et de survie.     Cytoreductive surgery and intrathoracic hyperthermic chemotherapy perfusion: treatment of thymic epithelial malignant diseases Masaoka IVa   Objectives: Thymic epithelial tumors (TET) are uncommon neoplasms. Nowadays, there is no established curative treatment available for advanced stages (Masaoka III and IV). Our objective is to evaluate the feasibility and the safety of a surgical treatment for TET with pleural spread (Masaoka IVa): a cytoreductive surgery of pleural implants plus hyperthermic intrathoracic chemotherapy perfusion (HICP). Methods: Between february 2009 and january 2017, our retrospective study with prospective data collection and multicentric study (Toulouse, Nice and Strasbourg) examinated patients with TET with pleural spread (synchronous metastasis or recurrences) who underwent a cytoreductive surgery plus a HICP. The cytoreductive surgery was a macroscopically complete resection of the TET and the pleural implants. For the HICP, we used cisplatin (50mg/m2) and doxorubicin (15mg/m2) in 4 liters of saline perfusate. The perfusion was carried out during one hour at 41°C with hemodynamic and thermic monitoring. The follow up was scheduled at 1, 3 and 6 months and every 6 months with one annually computed tomography. Results: 13 patients (mean age: 49 years old, 4 mens, 9 womens, 6 pleural synchronous metastasis and 7 recurrences, 1 B1 thymoma, 3 B2 thymomas, 3 B2/B3 thymomas, 5 B3 thymomas, 1 thymic carcinoma, 3 myasthenic syndromes and 7 neoadjuvant chemotherapies) underwent cytoreductive surgery plus HICP. The surgical resection was mostly performed via thoracotomy (n=12) and consisted of parietal pleurectomy (n=13), visceral pleurectomy (n=7), diaphragmatic resection (n=5), pulmonary resection (n=7) from wedge (n=6) to pneumonectomy (n=1), aortic adventitious resection (n=2), chest wall resection (n=2), thymectomy (n=5). All patients received cytoreductive surgery and HICP without technical problems. There were one operative complication : the cut of a coronary bypass. There were 4 postoperative complications : one diaphragmatic eventration with reoperation, one acute renal failure with fast recovery and 2 myasthenic decompensations. The patient with thymic carcinoma had a pleural contralateral recurrence 11 months after the operation and died from systemic disease progression. Another patient died disease free. At a mean follow-up period of 30,3 months (range 9-95), 11 patients were alive and disease free. Conclusion: Cytoreductive surgery and HICP to treat patients with pleural metastasis of TET is feasible with acceptable morbidity rates and survival.   Séance : Communications libres thoracique - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-28 – L’expression du RAGE (récepteur pour les produits de glycation avancés) dans le thymus des patients myasthéniques

Mohammed Bouchikh1, Abdellah Achir1, Fouad Zouaidia2, Haj Omar El Malki3 1. Service de chirurgie thoracique, CHU Ibn Sina, faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, Maroc 2. Service d’anatomie pathologique, CHU Ibn Sina, faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, Maroc 3. Centre de recherche en épidémiologie clinique et essais thérapeutiques (CRECET), faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, Maroc     Objectif Le récepteur pour les produits de glycation avancés (RAGE) est une immunoglobuline membranaire impliquée dans la physiopathologie de plusieurs maladies auto-immunes et tumorales. Le but de cette étude est d’évaluer son rôle dans la myasthénie auto-immune.   Méthode Une étude prospective incluant tous les cas de myasthénie opérés au service de chirurgie thoracique du CHU Ibn Sina entre 2010 et 2015. La recherche du RAGE sur les pièces de thymectomie était réalisée par technique d’immunohistochimie à l’aide de l’anticorps RAGE (RAGE antibody C-term ; ABGENT™). L’expression du RAGE était testée en fonction de différents paramètres cliniques, paracliniques et histologiques.   Résultat Quarante et un patients étaient inclus dans cette étude. Il y avait 18 hommes et 23 femmes avec une moyenne d’âge de 22,41 ± 14,47 ans. La majorité des patients (24,4 %) étaient classés IIb selon la MGFA. La myasthénie était séropositive chez 35 patients avec un taux moyen des anticorps anti-récepteur d’acétylcholine de 62,55 ± 54,55 ng/ml. Vingt et un patients avaient besoin d’un traitement à base de corticoïdes et/ou d’immunossupresseurs. L’étude anatomopathologique a révélé 18 cas de thymome, 17 cas d’hyperplasie thymique et 6 autres histologies. L’expression du RAGE était nulle/faible dans 19 cas, importante/très importante dans 22 cas. Elle était plus fréquente dans les thymomes de type B2 (p < 0,001) et lorsque la durée d’évolution de la myasthénie est inférieure à 24 mois (p = 0,04). Il n’y avait pas de relation significative avec la gravité clinique de la myasthénie ni avec le traitement reçu en préopératoire.   Conclusion La découverte de la voie de signalisation du RAGE dans la myasthénie associée au thymome B2 pourrait conduire à l’utilisation des bloqueurs du RAGE membranaire (anticorps anti-RAGE et RAGE soluble) comme piste de recherche thérapeutique.     Expression of Receptor for Advanced Glycation End products (RAGE) in myasthenic thymus patients   Objectives Receptor for advanced glycation end products « RAGE » is an immunoglobulin of the cell membrane, involved in pathogenesis of numerous autoimmune and tumor diseases. The aim of this study is to evaluate its role in myasthenia gravis.   Methods A prospective study including all cases of myasthenia gravis operated in our department between 2010 and 2015. Research of RAGE in thymectomy specimens was performed by immunohistochemistry using the antibody RAGE (RAGE antibody C-term ; ABGENT™). Expression of RAGE was tested to various clinical, paraclinical and histological parameters.   Results Forty-one patients were included in this study. There were 18 men and 23 women with an average age of 22.41±14.47 years. Majority of patients (24.4%) were classified IIb according to MGFA scoring. Myasthenia gravis was seropositive in 35 cases with an average rate of antibodies anti receptor of acetylcholine of 62,55±54,55 ng/ml. Twenty-one patients required a treatment based on corticosteroids and / or immunossupresseurs. Pathological study found 18 thymoma, 17 hyperplasia and 6 other histologies. Expression of RAGE was null / low in 19 cases, important / very important in 22 cases. It was more frequent in thymoma B2 (p<0.001) and when the duration of myasthenia was less than 24 months (p=0.04). There was no significant relationship with clinical severity of myasthenia gravis or with preoperative treatment.   Conclusion Exploring the RAGE signaling pathway in the thymoma B2-associated myasthenia gravis could lead to use of RAGE blockers (anti-RAGE antibody and soluble RAGE) as therapeutic approach.    
juin 10, 2016