Anesthésie · Vol. 21 Abstracts 2017

A-04 – Le statut hémodynamique à l’admission en réanimation est le facteur de risque d’insuffisance rénale aiguë après chirurgie cardiaque sous CEC

Michel Kindo, Tam Hoang Minh, Stéphanie Perrier, Clément Schneider, Dharmesh Ramlugun, Gharib Ajob, Mircea Cristinar, Ollivier Collange, Sandrine Marguerite, Anne-Lorraine Bourquiaux, Arnaud Mommerot, Philippe Billaud, Jean-Philippe Mazzucotelli Service de chirurgie cardiaque, hôpitaux universitaires de Strasbourg   Objectif : L’impact du statut hémodynamique à l’admission en réanimation comme facteur de risque d’insuffisance rénale aiguë (IRA) après chirurgie cardiaque sous CEC a été peu étudié. L’objectif de cette étude était d’évaluer les facteurs de risque d’IRA après chirurgie cardiaque sous CEC en incluant, en sus des variables pré et peropératoires, le statut hémodynamique à l’admission en réanimation. Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective observationnelle incluant 500 patients opérés sous CEC de manière élective (ClinicalTrials.gov Identifier: NCT00699673). L’IRA postopératoire était définie selon les critères de la classification AKIN (Akute Kidney Injury Network). Le statut hémodynamique à l’admission en réanimation était évalué par la pression artérielle moyenne (PAM), la pression veineuse centrale (PVC) et la pression dans l’oreillette gauche (POG). Deux groupes ont été définis (groupe contrôle et groupe IRA [≥ stade 1 classification AKIN]) et les facteurs de risques d’IRA (273 variables testées en univariée) ont été identifiés par régression logistique multivariée. Résultat : Une IRA était observée chez 94 patients (18,9 %). À l’admission en réanimation, la PAM était significativement diminuée dans le groupe IRA (83,7 ± 14,8 mmHg vs 78,2 ± 11,4 mmHg dans les groupes contrôle et IRA respectivement ; p = 0,001) alors que la POG et la PVC étaient significativement augmentées dans le groupe IRA (POG : 13,9 ± 5,5 mmHg vs 17,4 ± 6,8 mmHg dans les groupes contrôle et IRA respectivement ; p < 0,0001 et PVC : 12,7 ± 5,0 mmHg vs 14,8 ± 6,1 mmHg dans les groupes contrôle et IRA respectivement ; p = 0,001). Les autres facteurs de risque d’IRA en analyse univariée étaient : l’âge, une classe NYHA ≥ III, le taux de BNP préopératoire, la chirurgie valvulaire, la surface de l’oreillette gauche, la pression artérielle pulmonaire systolique à l’échographie préopératoire et la durée de la CEC. Les facteurs de risque d’IRA en analyse multivariée étaient la PAM (odds ratio = 0,934 ; IC 95 % = 0,875-0,996 ; p = 0,037) et la PVC (odds ratio = 1,132 ; IC 95 % = 1,010-1,268 ; p = 0,033) à l’admission en réanimation. Conclusion : L’optimisation de la fonction rénale après chirurgie cardiaque sous CEC doit non seulement porter sur la pression de perfusion, mais également sur la prévention de la congestion rénale.     Hemodynamic status on admission to the ICU is the risk factor of postoperative acute kidney injury after elective cardiac surgery with CPB   Objectives: The impact of the hemodynamic status on admission to the intensive care unit (ICU) as a risk factor of acute kidney injury (AKI) after cardiac surgery with cardiopulmonary bypass (CPB) has been poorly analyzed. The aim of this study was to identify the risk factors of AKI after cardiac surgery with CPB as the hemodynamic status on admission to the ICU in addition to pre- and operative factors. Methods: This prospective observational study included 500 patients who underwent elective cardiac surgery with CPB (ClinicalTrials.gov Identifier: NCT00699673). AKI was defined using the AKIN (Acute Kidney Injury Network) classification. The hemodynamic status on admission to the ICU was assessed with the mean arterial pressure (MAP), the left atrial pressure (LAP) and the central venous pressure (CVP). Two groups were defined (control group and AKI group). Using a multivariate logistical analysis, AKI risk factors were identified (273 variables were tested in the univariate analysis). Results: AKI was observed in 94 patients (18.9%). On admission to the ICU, the MAP was significantly decreased in the AKI group (83.7±14.8 mmHg vs 78.2±11.4 mmHg in the control and AKI groups respectively; P=0.001) whereas the LAP and CVP were significantly increased in the AKI group ((LAP: 13.9±5.5 mmHg vs 17.4±6.8 mmHg in the control and AKI groups respectively; P<0.0001) and (CVP: 12.7±5.0 mmHg vs 14.8±6.1 mmHg in the control and AKI groups respectively; P=0,001)). Others risk factors of AKI in univariate analysis were: age, NYHA ≥III, preoperative BNP level, valvular surgery, left atrial area and systolic pulmonary artery pressure at the preoperative echography and the CPB time. The risk factors of AKI in multivariate analysis were the MAP (odds ratio=0.934; 95% CI=0.875-0.996; P=0.037) and the CVP (odds ratio=1.132; 95% CI=1.010-1.268; P=0.033) on admission to the ICU. Conclusion: Optimization of the renal function after cardiac surgery with cardiopulmonary bypass must not only focus on the perfusion pressure of the kidney but also on the prevention of the kidney congestion.   Séance : Communications libres anesthésie - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-31 – Utilisation du monoxyde d’azote inhalé (NOi) en réanimation cardiaque pédiatrique et adulte – étude franco-belge prospective multicentrique

Philippe Gaudard, Claudio Barbanti, Julien Amour, Bertrand Rozec, Philippe Mauriat, Mimoun Mrini, Gilles Cambonie, Jean-Michel Liet, Claude Girard, Pierre Damas, Laurent Lecourt, Philippe Pouard Département d’anesthésie réanimation, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier  Objectif Le monoxyde d’azote (NO) est largement utilisé en Europe depuis plus de 20 ans. Cependant, peu d’études décrivent réellement les pratiques courantes d’utilisation en réanimation.  Méthode Étude observationnelle, multicentrique, prospective, sur l’utilisation du NOi (KINOX 450 ppm, ALSF) administré par un dispositif d’administration et de monitoring (EZ-KINOX) dans 12 hôpitaux français et un hôpital belge pour le traitement de crises hypertensives pulmonaires après chirurgie cardiaque. Les paramètres suivants ont été observés : dose, durée de traitement, modes de ventilation, procédure de monitoring, procédure de sevrage et apparition d’effets rebonds. Les traitements concomitants et la tolérance étaient également suivis.  Résultat 198 patients avec hypertension artérielle pulmonaire après chirurgie cardiaque (81 enfants et 117 adultes) ont été inclus sur une période d’un an. Le NOi a été débuté avant l’arrivée en réanimation chez 57 % des patients adultes mais plus rarement (12,7 %) en pédiatrie (p < 0,01). La dose initiale médiane de NO était de 20 ppm [18-20] en pédiatrie et 10 ppm [10-15] pour les adultes avec une durée médiane d’administration respectivement de 3,9 jours [1,9-6,1] et 3,8 jours [1,8-6,8]. Une valeur de NO2 supérieure à 0,5 ppm a été observée dans 17 % des cas en pédiatrie et seulement 1 % chez les adultes. L’effet clinique du NOi était considéré comme suffisant dans 89 % des cas et les doses étaient diminuées progressivement avant arrêt définitif dans 86 % des cas. 75 événements indésirables (EI) ont été observés (80 % des patients sans EI) incluant un effet rebond chez 1,2 % des enfants et 4,3 % des adultes. Des traitements vasodilatateurs pulmonaires (sildenafil, milrinone, levosimendan) ont été associés dans 95 % des cas en pédiatrie et 23 % chez les adultes (p < 0,01). La durée de séjour en réanimation était de 8 jours [6-15] en pédiatrie et de 10 jours [6-22] pour les adultes.  Conclusion Cette enquête confirme le bon index thérapeutique du NOi dans les 2 populations. L’utilisation des systèmes d’administration de NOi de dernière génération permet de respecter les recommandations d’usage.     The use of inhaled Nitric Oxide (iNO) in pediatric and adult cardiac centers- a Franco-Belgian multicenter prospective survey   Objectives NO therapy is largely used in Europe since 20 years but few study really described the daily ICU practice. The objective of this study was to determine the gap between guidelines and real life.  Methods This is a multicenter, prospective, observational study on iNO (KINOX 450 ppm, ALSF) administered through an integrated delivery and monitoring device (EZ-KINOX, ALSF) in 12 French and 1 Belgian centers for treatment of pulmonary arterial hypertension (PAH) after cardiac surgery. The following parameters were observed: dose, treatment duration, ventilation modes, monitoring procedures, weaning procedures and occurrence of a rebound effect. Concomitant treatments and safety data were also collected.  Results 198 patients with PAH after cardiac surgery (81 children, 117 adults) were enrolled within one-year period. Inhaled NO was initiated before ICU admission in adult population (57%) but rarely in pediatric patients (12.7%), p<0.01. The median initial dosage of iNO set was 20 ppm [18-20] in the pediatric group and 10 ppm [10-15] for adults with a median duration respectively 3.9 days [1.9-6.1] and 3.8 days [1.8-6.8]. The NO therapy was delivered during controlled ventilation mode, high frequency oscillation and spontaneous ventilation. The NO2 measurement was above 0.5 ppm in 17% of the pediatric cases and 1% of the adult cases. The clinical effect of iNO was considered sufficient in 89% of the cases and dosage was gradually decreased before definitive withdrawal in 86% of the cases. Adverse effects (AE) occurred 75 times (80% of the patients without AE) including rebound effect in 1.2% of children and 4.3% of adults. Pulmonary vasodilators (sildenafil, milrinone, levosimendan) were associated in 95% of the cases in pediatrics and 23% in adults (p<0.01). ICU stay was 8 days [6-15] for children and 10 days [6-22] for adults.  Conclusion This survey confirms the good therapeutic profile of NO treatment in both populations. The usage of last generation of NO devices subject to prior training allows good compliance with recommendations.
juin 10, 2016