Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-06 – Évolutions des procédures chirurgicales des dissections aortiques aiguës de type A ces dix dernières années

Gilbert Dubois, Anne-Louise Meyer, Guillaume Biland, Éric Braunberger, Ilia Khantalin, Alain Rind, Jean-Pierre Valverde, Marc-Alain Billès, Jean-François Delambre, Louis Labrousse, Bernard Kreitmann Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire ; service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Felix-Guyon, Saint Denis, La Réunion   Objectif : Les dissections aortiques aiguës de type A constituent une urgence chirurgicale. Nous admettons que le traitement extensif qui permet une réparation plus complète est « meilleur » que le traitement conventionnel de sauvetage, mais au prix d’une morbi-mortalité plus élevée. Notre objectif est de montrer l’évolution de la prise en charge médico-chirurgicale des dissections aortiques de type A, sur une période de 10 ans. Méthode : Les patients opérés, de janvier 2005 à décembre 2015, pour dissection aortique aiguë de type A, ont été inclus retrospectivement. Les données ont été recueillies à partir de la base de données nationale, Epicard®, et du dossier patient informatisé, puis analysées sur logiciel Medlog. Résultat : Cent patients opérés pour dissection aortique aiguë de type A ont eu, dans le groupe A, un traitement conventionnel (n = 53), un remplacement de l’aorte ascendante (n = 39) ou une opération de David ou Bentall (n = 14), et, dans le groupe B, un traitement extensif, un remplacement de l’aorte ascendante et de la crosse (n = 31) ou un remplacement de l’aorte de l’anneau aortique à l’isthme (n = 16). Sur cette période de dix ans, la tendance a été d’aller vers l’extension du geste chirurgical. La mortalité hospitalière a été de 19 % dans les deux groupes (p = 0,95), et tardive de 7 % dans le groupe A, versus 1 % dans le groupe B (p < 0,004). Une chirurgie redux a été nécessaire chez 9 patients du groupe A, après un délai moyen de suivi de 6,8 ans ; et la mortalité hospitalière a été de 40 %. Les facteurs de risque de mortalité étaient les états de choc péri-opératoire, l’infarctus du myocarde et les AVC constitués non régressifs. La consolidation sans dissection résiduelle était de 34 %. La dissection a été transformée en type B chez 25 % des patients, et enfin une dissection limitée de l’aorte abdominale persistait chez 14 % des patients. Conclusion : L’évolution de la prise en charge chirurgicale montre une tendance extensive des procédures chirurgicales, sans augmentation significative de la morbi-mortalité. Cette attitude diminue le risque de reprise chirurgicale, et facilite la prise en charge de la dissection résiduelle par voie endovasculaire.     Evolution of the surgical management of acute type A aortic dissection during the last decade   Objectives: Acute type A aortic dissection is a life threatening emergent surgical disease. We suppose that extending surgical treatment provides more complet repair than conventional surgery managing to salvage. Our objective is to study the changes in our practices in acute type A aortic dissection (ATAAD) surgery, during the last decade. Methods: All patients operated on for ATAAD, from january 2005 to december 2015, were retrospectively included. The data were collected from the national database, Epicard® and analysed with Medlog sofware. Results: One hundred patients were operated on. The group A was operated to replace the ascending aorta (level I, n=39), or a David operation or a Bentall operation (Level II, n=14). The group B was operated to replace the ascending aorta and aortic arch (Level III, n=31), or to replace the aorta from the ring as far as the isthmus (Level IV, n=16). Over the past ten years the trend has been to move towards the extension of the surgical procedure. Hospital mortality was 19% in both group. Late mortality was 7% in group A versus 1% in group B. Healing was achieved in 34% of patients. 25% of type A aortic dissection was transformed in type B. And 14% had residual abdominal aortic dissection. Redo surgery was necessary in 9 patients from group A (11%), with an average time interval of 6,8 years; and mortality was 40%. Conclusion: Surgical management of acute type A aortic dissection shows an increase in extensive procedures without increasing morbidity and mortality rates. These approaches decrease the risk of redo surgery and facilitate secondary endovascular treatment of residual aortic dissection.   Séance : Communications libres cardiaque - dissection - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Mars 2017

Résultats du TAVI chez les patients aux antécédents de chirurgie cardiaque

Maxime Bertram, Fabrice Vanhuyse, Thierry Folliguet, Nicolas Laurent, Mazen Elfarra, Daniel Grandmougin, Simon Lemoine, M. Angioi, J. Lemoine, Batric Popovic, Jean-Pierre Villemot, Pablo Maureira   Pôle territorial lorrain, chirurgie cardiovasculaire et transplantation, Institut lorrain du cœur et des vaisseaux, centre hospitalier universitaire Brabois, Vandœuvre-lès-Nancy, France. * Correspondance : maxime.bertram@gmail.com DOI : 10.24399/JCTCV21-1-BER Citation : Bertram M, Vanhuyse F, Folliguet T, Laurent N, Elfarra M, Grandmougin D, Lemoine S, Angioi M, Lemoine J, Popovic B, Villemot JP, Maureira P. Résultats du TAVI chez les patients aux antécédents de chirurgie cardiaque. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(1). doi: 10.24399/JCTCV21-1-BER Résumé Objectif : Le vieillissement de la population amène les chirurgiens à réintervenir pour RAC sur des patients aux antécédents de chirurgie cardiaque de plus en plus âgés. Il est intéressant d’analyser l’impact du TAVI sur cette population fragile, à haut risque chirurgical. Méthodes : Entre juillet 2009 et février 2016, 88 patients aux antécédents de chirurgie cardiaque ont bénéficié d’un remplacement valvulaire aortique par TAVI dans notre centre. Nous avons étudié de manière rétrospective les résultats à court et moyen termes de cette technique sur cette population et les avons comparés aux résultats les plus récents de la littérature. Résultats : La population présentait un EuroSCORE I moyen de 29,62 % (± 18). La survie à 30 jours était de 93,19 %. À un an nous avons observé une survie de 89 %. Le taux de primo-implantation de pacemaker s’élevait à 11,36 %. La durée moyenne de séjour en soins intensifs était de 4,52 (± 4,04) jours. Les fuites paravalvulaires ont été retrouvées chez 43 patients (48,85 %). Conclusion : Sous couvert d’une bonne sélection des patients par la Heart Team, les résultats du TAVI chez des patients redux en font une alternative sûre et peu pourvoyeuse de complications postopératoires. Abstract Results of TAVI in patients with prior cardiac surgery Objectives: An aging population requires surgeons to perform aortic valve surgery for stenosis on patients with a history of cardiac intervention more often. It is therefore interesting to analyze the impact of TAVI on this high surgical risk population. Methods: Between July 2009 and February 2016, 88 patients with a history of cardiac surgery were treated by TAVI at our center. We retrospectively studied the short- and mid-term results of this technique applied on this population and compared them to the latest results published. Results: Our population had an average Euroscore I of 29.62% (±18.00). Survival at 30 days was 93.19%. At one year, we observed a survey of 89%. Permanent pace-maker implantation was required in 11.36%. Average Intensive Care Unit stay was 4.52 (±4.04) days. Paravalvular leakage was observed in 43 patients (48.85%). Conclusion: On the condition of good patient selection by the Heart-team, TAVI is a safe alternative for repeat patients and results in few complications. 1. Introduction La sténose aortique (RAC) est la plus fréquente des valvulopathies dans les pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord avec une incidence de 2 à 7 % chez les sujets âgés de 65 ans ou plus [1,2]. Cette réalité, couplée au fait d’un vieillissement de plus en plus important de la population dans ces pays, confronte les chirurgiens cardiaques à de nouveaux défis. En effet, l’augmentation de l’espérance de vie nous amène à prendre en charge un nombre croissant de patients ayant déjà bénéficié d’une intervention cardiaque, qu’il s’agisse de pontages coronariens ou de remplacements valvulaires. Dans ce dernier cas nous retrouvons d’ailleurs les patients présentant une dégénérescence de bioprothèse constituant un cadre nosologique particulier. Les interventions redux sont un facteur de risque non négligeable de mortalité périopératoire [3,4]. Une seconde intervention cardiaque nécessite la libération de tout ou partie des adhérences fibreuses cicatricielles exposant à des plaies cardiaques, des durées d’intervention plus longues ainsi qu’à des lésions des greffons, si la première intervention consistait en une revascularisation myocardique. La littérature estime le risque de mortalité périopératoire entre 6,4 et 17 % [5,6] lors de ces interventions. À cela s’ajoute la difficulté accrue d’obtention d’une protection myocardique optimale. Néanmoins, depuis 2002 et la première implantation d’une valve aortique percutanée (TAVI) par le Pr Cribier [7], une nouvelle technique s’offre à nous pour la prise en charge de ces patients porteurs d’un RAC et jugés fragiles. Cette approche endovasculaire permet de s’affranchir de la sternotomie et de la circulation extracorporelle. Le but de cette étude est d’analyser les résultats à court et moyen termes de cette technique endovasculaire dans notre centre de Nancy chez des patients à risque opératoire élevé en raison d’interventions cardiaques antérieures. 2. Matériels et méthodes 2.1. Patients Entre juillet 2009 et février 2016, 468 patients ont bénéficié d’un remplacement valvulaire aortique par voie percutanée dans le service de chirurgie cardiaque du CHU de Nancy. Parmi ces patients, 88 avaient déjà subi une intervention de chirurgie cardiaque (70 pontages coronariens, 5 remplacements valvulaires aortiques, 9 chirurgies mitrales, 1 remplacement valvulaire aortique associé à des pontages coronariens et 3 chirurgies cardiaques autres). Nous nous sommes donc intéressés à cette dernière population dans cette étude monocentrique et rétrospective. L’ensemble des patients traités par voie percutanée ont été évalués préalablement par notre « Heart Team » composée au minimum d’un chirurgien cardiaque, d’un cardiologue interventionnel et d’un échographiste et ont tous été jugés à haut risque chirurgical. Tous les patients étaient éligibles à un remplacement valvulaire aortique pour RAC serré sur des critères cliniques, hémodynamiques et échographiques ou pour dégénérescence de bioprothèse valvulaire aortique également objectivée sur des critères cliniques et échographiques. Tous les patients ont bénéficié en préopératoire d’un angioscanner thoracoabdominopelvien pour évaluation de la voie d’abord la plus adéquate et pour mesure du diamètre de l’anneau aortique, mesure également réalisée échographiquement. Ils ont tous bénéficié d’une coronarographie au préalable de l’intervention. Si une sténose significative était retrouvée lors de cet examen, une revascularisation percutanée en cardiologie interventionnelle avant la procédure valvulaire était réalisée. L’ensemble des patients a signé un consentement éclairé pour intégrer les registres de données France 2 et France TAVI, bases de données primaires de cette étude. Nous avons exclu de la procédure toutes les endocardites. Les caractéristiques de la population étudiée sont rapportées dans les tableaux 1 et 2. 2.2. Procédure Les valves percutanées ont été implantées sous anesthésie générale, en salle hybride avec une équipe paramédicale de chirurgie cardiaque sous couvert d’une pompe de circulation extracorporelle en stand-by. Nous avons préférentiellement utilisé l’abord fémoral dans 56,82 % des cas. Néanmoins, si pour des raisons anatomiques ou techniques cette voie d’abord se trouvait être inaccessible, les voies transapicales (36,36 %) par minithoracotomie dans le 4e espace intercostal gauche et transcarotidiennes (6,82 %) étaient les voies d’abord de substitutions privilégiées. Deux types de valves percutanées ont été implantées au cours de cette étude : Edwards Sapiens® (Sapiens XT®/Sapiens 3®, Edwards Lifesciences LLC®, Irvine, Californie, États-Unis) et CoreValve® (Medtronic®, Minneapolis, Minnesota, États-Unis) [tableau 3]. De juillet 2009 à août 2012, la valve Edwards Sapiens® était la seule disponible dans notre centre. À partir de septembre 2012, la valve Medtronic CoreValve® a été implantée selon les critères d’éligibilité décrits dans d’autres études [8,9]. La valve Edwards est la seule utilisée pour l’abord apical. Tous les patients ont bénéficié à la sortie d’une biantiagrégation plaquettaire, excepté ceux nécessitant une anticoagulation curative où nous avons choisi d’associer dès lors un anticoagulant oral à de l’acide acétylsalicylique. 2.3. Événements Tous les événements survenant ont été collectés au décours du séjour hospitalier et tous les patients ont bénéficié d’une échographie postopératoire avant la sortie. Les événements intercurrents lors de ce séjour sont rapportés dans le tableau 4. 2.4. Statistiques Les variables quantitatives et continues de l’étude sont rapportées en moyennes et déviations standards tandis que les variables qualitatives sont décrites en pourcentages et en fréquences. La survie de la population a quant à elle été déterminé par la méthode de Kaplan-Meier. L’ensemble de l’étude statistique a été effectué en intention de traiter à l’aide du logiciel MedCalc® (MedCalc Software®). 3. Résultats 3.1. Caractéristiques de la population Tous les patients inclus dans l’étude, majoritairement de sexe masculin (67,05 %), présentaient un antécédent de chirurgie cardiaque ainsi qu’un haut risque chirurgical avec un spectre de comorbidités important reflété par un EuroSCORE logistique moyen de 29,62 % (± 18 %). L’âge moyen de la population étudiée était de 77,99 ans (± 6,66 ans) avec néanmoins un patient âgé de moins de 60 ans mais présentant un carcinome hépatocellulaire en cours de traitement et admis en réanimation pour décompensation cardiaque sur dégénérescence de bioprothèse aortique. Une grande proportion des patients de l’étude étaient traités pour les facteurs de risques cardiovasculaires suivants : hypertension artérielle (75 %), dyslipidémie (54,55 %) et diabète (40,91 %). Chez 42 patients (47,73 %), au moins un geste d’angioplastie coronarienne était retrouvé dans les antécédents et 19 (21,59 %) d’entre eux ont présenté un infarctus du myocarde dans les années précédant le geste valvulaire. Vingt-six patients (29,55 %) étaient porteurs d’une pathologie athéromateuse artérielle des membres inférieurs et 12 (13,64 %) présentaient des symptômes d’insuffisance respiratoire chronique. Lors de leur admission, 86 malades (97,72 %) présentaient une dyspnée de grade NYHA supérieure ou égale à II avec une majorité d’entre eux (67,04 %) en dyspnée de grade III ou IV. Huit patients (9,09 %) ont souffert d’une décompensation de leur RAC entraînant un OAP. Trois patients (3,41 %) présentaient un RAC symptomatique à type de syncope et 10 (11,36 %) avec une symptomatologie angineuse. Nous avons retrouvé des troubles du rythme auriculaire à type d’ACFA dans 15 cas (17,04 %) et 17 sujets (19,32 %) étaient porteurs d’un pacemaker au moment de leur inclusion dans l’étude. La plupart des patients souffraient d’insuffisance rénale lors de leur admission avec 51 patients (57,95 %) en insuffisance rénale modérée à sévère. Deux sujets (2,27 %) souffraient d’insuffisance rénale terminale et étaient dialysés. La plupart des sujets de l’étude avaient bénéficié au décours de leur histoire médicale de pontages coronariens (80,68 %). Les autres présentaient majoritairement un antécédent de remplacement valvulaire aortique (7,95 %) ou de chirurgie de la valve mitrale (7,95 %), qu’il s’agisse de plastie ou de remplacement valvulaire. Un seul de nos patients avait comme antécédent un geste combiné de pontages coronariens et de remplacement valvulaire aortique. Enfin, 3 sujets (3,41 %) avaient respectivement comme antécédent un remplacement de l’aorte ascendante, une coarctation aortique traitée dans l’enfance et une ablation de myxome de l’oreillette gauche. Ainsi, 7 (7,95 %) patients de l’étude ont bénéficié d’une procédure valve-in-valve sur bioprothèse aortique et sur les 7 patients aux antécédents de gestes chirurgicaux sur la valve mitrale, un (1,14 %) geste valve-in-valve a été pratiqué en interposant une valve aortique en position mitrale. Les caractéristiques de la population sont exposées dans le tableau 1.   Tableau 1. Caractéristiques de la population (n = 88). Âge (années) 77,99 (± 6,66) Genre masculin 59 (67,05 %) NYHA -        I -        II -        III -        IV   2 (2,28 %) 27 (30,68 %) 50 (56,81 %) 9 (10,23 %) Poids (kg) 71,76 (± 11,29) IMC (kg/m2) 27,19 (± 10,27) Comorbidités      HTA (n) 66 (75 %)      Diabète (n) 36 (40,91 %)      Dyslipidémie (n) 48 (54,55 %)      BPCO (n) 12 (13,64 %)      AOMI (n) 26 (29,55 %)      ATCD d’infarctus (n) 19 (21,59 %)      ATCD d’AVC (n) 7 (7,95 %)      ACFA 15 (17,04 %)      Pacemaker 17 (19,32 %)      Dialyse chronique (n) 2 (2,27 %)      ATCD d’angioplastie coronarienne 42 (47,73 %)      Insuffisance rénale -        Légère -        Modérée -        Sévère -        Terminale   29 (32,96 %) 41 (46,59 %) 10 (11,36 %) 2 (2,27 %) Créatininémie (mg/L) 12,72 (± 7,60) Hémoglobinémie (g/dL) 12,44 (± 1,55) EuroSCORE I (%) 29,62% (±18,00) ATCD de chirurgie cardiaque      Pontages coronariens (n) 71 (80,68 %)      RVAO (n) 7 (7,95 %)      Chirurgie de la valve mitrale (n) 7 (7,95 %)      Autres (n) 3 (3,41 %)   3.2. Données échographiques préopératoires La fonction ventriculaire gauche des sujets de l’étude était globalement préservée avec une FEVG moyenne de 51,34% (± 12,37 %). Cependant, 3 patients (3,41 %) souffraient d’insuffisance ventriculaire gauche avec une FEVG < 20 %. Le gradient moyen diagnostiqué du RAC s’élevait à 45,9 mmHg (± 14,11 mmHg) avec un patient présentant un gradient moyen à 123 mmHg. La surface valvulaire moyenne préopératoire était de 0,68 cm2 (± 0,21cm2). Vingt-deux patients (25,00 %) présentaient lors de l’échographie préopératoire en plus de leur RAC une insuffisance aortique de grade supérieure ou égale à 2. Seulement 16 (18,18 %) d’entre eux étaient porteurs d’une insuffisance mitrale supérieure ou égale à 2. La PAPS moyenne de la population de l’étude était de 42,55 mmHg (± 14,95 mmHg). Enfin le diamètre moyen de l’anneau aortique mesuré scannographiquement était de 23,51 mm (± 2,34 mm) avec un diamètre minimal mesuré à 18 mm et maximal à 31 mm. Aucune bicuspidie aortique n’a été traitée par TAVI, conformément aux recommandations [10]. L’ensemble des données échographique se trouve résumé dans le tableau 2.   Tableau 2. Caractéristiques échographiques. FEVG (%) 51,34 (± 12,37) Gradient moyen (mmHg) 45,90 (± 14,11) Surface valvulaire aortique (cm2) 0,68 (± 0,21) PAPS (mmHg) 42,55 (± 14,95) Insuffisance aortique ≥ 2 22 (25 %) Insuffisance mitrale ≥ 2 16 (18,18 %) Diamètre de l’anneau aortique (mm) 23,51 (± 2,34)   3.3. Données opératoires Quatre-vingt-huit patients ont bénéficié d’une procédure TAVI dans cette étude et 82 procédures ont été achevées avec succès. Deux patients (2,27 %) sont décédés au décours du geste. L’un d’entre eux avait bénéficié de la mise en place d’une procédure valve-in-valve mitrale en raison d’une dégénérescence de bioprothèse et le décès fut causé par une rupture de l’anneau mitral en raison d’un malpositionnement de la valve percutanée entre l’anneau natif et la valve prothétique. Quatre (4,55 %) sont décédés dans un délai inférieur à 30 jours suivant la pose de la valve : un patient a présenté une dissociation électromécanique et malgré la pose d’une assistance circulatoire, le décès fut constaté au lendemain de l’intervention, un autre présentant une insuffisance ventriculaire gauche avec FEVG à 15 % est décédé au troisième jour postopératoire d’une probable insuffisance cardiaque, un troisième patient est décédé de mort subite au 3e jour postopératoire et un dernier malade est mort de cause extracardiaque après sa sortie de l’hôpital. Une seule conversion chirurgicale [tableau 4] a été pratiquée chez une patiente opérée par abord transapical et dont la procédure s’est compliquée d’une lésion mitrale avec conséquences hémodynamiques sévères. Cinquante procédures (56,82 %) ont pu être réalisées par abord fémoral, 32 autres (36,36 %) par voie transapicale et 6 procédures (6,82 %) ont eu lieu par abord carotidien. La valve Edwards Sapiens® a été posée dans 69,32 % des procédures tandis que la valve autoexpansible Medtronic CoreValve® a été utilisée dans 30,68 % des cas. Jusqu’en septembre 2012, la valve Edwards Sapiens® fut la seule disponible dans notre centre : entre le début de l’étude et cette date, 24 procédures ont eu lieu. Par la suite, 37 valves Edwards Sapiens® et 27 valves Medtronic CoreValve® ont été implantées avec une répartition de 58 /42 %. Le diamètre de valve le plus couramment utilisé était de 26 mm dans 36 cas (40,90 %). Une seule valve (1,14 %) de diamètre 20 mm, 22 (25 %) de diamètre 23 mm, 28 (31,82 %) de diamètre 29 mm et une valve (1,14 %) de diamètre 31 mm furent utilisées. Le diamètre moyen des valves implantées était de 26,22 mm (± 2,39 mm).   Tableau 3. Procédure TAVI. Voie d’abord      Transfémorale 50 (56,82 %)      Transapicale 32 (36,36 %)      Transcarotidienne 6 (6,82 %) Type de prothèse      Edwards Sapiens® 61 (69,32 %)      Medtronic CoreValve® 27 (30,68 %) Diamètre de la valve      20 mm 1 (1,14 %)      23 mm 22 (25,00 %)      26 mm 36 (40,90 %)      29 mm 28 (31,82 %)      31 mm 1 (1,14 %) Diamètre moyen de la valve implantée (mm) 26,22 (± 2,39)   3.4. Données postopératoires La complication postopératoire la plus fréquemment observée dans l’étude est la survenue d’un BAV complet (18 cas ; 20,45 %) dans la période post-procédurale immédiate conduisant à un taux d’implantation de pacemaker de 11,36 % (n = 10) pour non-retour à un rythme sinusal. La survenue d’une ACFA paroxystique a été objectivée chez 5 de nos patients (5,68 %). Le taux transfusionnel dans l’étude s’élève à 28,41 % (25 cas) dont 18 (20,45 %) pour des saignements mineurs nécessitant la transfusion de 2 culots globulaires au maximum. L’hémoglobinémie moyenne à la sortie était de 11,22 g/dL (± 1,45 g/dL). Deux patients (2,27 %) ont bénéficié d’un drainage péricardique sur tamponnade causée par une perforation ventriculaire du guide porteur de la valve. Une réparation de la plaie a eu lieu dans le même temps lorsque nécessaire. Les infections de site opératoire observées s’élèvent à 10,23 % (9 cas), 5 survenues suite à un abord de scarpa pour accès fémoral et 4 après un abord apical. Au décours du séjour hospitalier, 14,77 % des sujets ont présenté une insuffisance rénale aiguë (IRA) avec la répartition suivante : 1 patient en IRA stade 1 (1,17 %), 5 patients en IRA stade 2 (5,68 %) et 7 patients en IRA stade 3 (7,95 %). La créatininémie moyenne à la sortie était de 12,85 mg/L (± 8,03 mg/L). Trois sujets (3,41 %) ont présenté un AVC, tous d’origine ischémique sur probables emboles calcaires. Aucun déficit constitué n’était retrouvé lors de la sortie. Un mauvais positionnement de valve a été identifié chez 3 de nos patients (3,41 %), parmi lesquels un seul a exigé une conversion chirurgicale en raison d’un état hémodynamique précaire en cours de procédure. Nous n’avons relevé que 2 chocs cardiogéniques (2,27 %) dont un ayant entraîné le décès du patient au 3e jour postopératoire. Au total, 2 décès sont survenus perprocédure (2,27 %) et 4 autres (4,55 %) dans les 30 jours suivant l’implantation de la valve percutanée. La durée moyenne de séjour en soins intensifs de chirurgie cardiaque ou de cardiologie était pour l’ensemble de nos patients de 4,52 jours (± 4,04 j) pour une sortie moyenne au domicile ou en convalescence au 9e jour [tableau 5]. La survie à un an de l’étude est de 89 %. Celle-ci est présentée dans la figure 1.   [caption id="attachment_3043" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Courbe de survie.[/caption] Tableau 4. Complications. Infarctus du myocarde 1 (1,14 %) Saignements mineurs 18 (20,45 %) Saignements majeurs 4 (4,55 %) Transfusions 25 (28,41 %) Tamponnade 2 (2,27 %) Infection de site opératoire 9 (10,23 %) BAV complet 18 (20,45 %) Nouvelle implantation de pacemaker 10 (11,36 %) ACFA paroxystique 5 (5,68 %) Perforation ventriculaire 2 (2,27 %) Conversion chirurgicale 1 (1,14 %) AVC 3 (3,41 %) Insuffisance rénale aiguë – Stade 1 – Stade 2 – Stade 3   1 (1,14 %) 5 (5,68 %) 7 (7,95 %) Mauvais positionnement de valve 3 (3,41 %) Choc cardiogénique 2 (2,27 %) Décès peropératoire 2 (2,27 %) Décès < 30 jours 6 (6,81 %)   3.5. Données échographiques postopératoires Les 82 patients sortis d’hospitalisation présentaient une FEVG moyenne de 49,99 % (± 11,18 %) [tableau 5]. Concernant la valve aortique implantée, le gradient moyen constaté lors de l’échographie de sortie était de 11,21 mmHg (± 6,67 mmHg). La surface valvulaire moyenne mesurée était de 1,63 cm2 (± 0,35 cm2). Une insuffisance aortique centrale n’était retrouvée que chez 2 de nos sujets (2,27 %). Dans les 2 cas, cette fuite a fait suite à une procédure valve-in-valve. En revanche, les fuites paraprothétiques constatées lors de la sortie étaient importantes : 28 patients (31,81 %) présentaient une fuite paraprothétique de grade I, 13 patients (14,77 %) une fuite de grade II et 2 (2,27 %) une fuite de grade III. Ainsi, 45 cas de notre série présentaient une fuite valvulaire aortique soit un taux de 51,13 % sur l’ensemble des sujets de l’étude. La PAPS moyenne à la sortie de l’hôpital se chiffrait à 35,73mmHg (± 13,14 mmHg) et un épanchement péricardique minime résiduel post-procédure n’était objectivé que chez 10 patients (11,36 %).   Tableau 5. Caractéristiques de sortie. FEVG (%) 49,99 (± 11,18) Gradient moyen (mmHg) 11,21 (± 6,67) Surface valvulaire (cm2) 1,63 (± 0,35) IAO centrale 2 (2,27 %) Fuites paraprothétiques      Grade 1 28 (31,81 %)      Grade 2 13(14,77 %)      Grade 3 2 (2,27 %)      Grade 4 0 PAPS (mmHg) 35,73 (± 13,14) Épanchement péricardique 10 (11,36 %) Durée moyenne de séjours en soins intensifs (j) 4,52 (± 4,04) Durée moyenne de séjour hospitalier (j) 9,20 (± 6,10) Créatininémie (mg/L) 12,85(± 8,03) Hémoglobinémie (g/dL) 11,22 (± 1,45)   4. Discussion Depuis quelques années, la majorité des études a révélé l’impact positif du TAVI chez les patients fragiles souffrant d’un RAC serré symptomatique. Depuis la publication de l’étude PARTNER [11] démontrant la non-infériorité du TAVI sur le remplacement valvulaire aortique conventionnel à court et moyen termes chez des patients à risque chirurgical élevé, cette population fait l’objet d’une attention particulière depuis plusieurs années dans le but de rassembler les critères objectifs nous permettant de choisir la meilleure stratégie thérapeutique. Parmi ces critères, un antécédent de chirurgie cardiaque, ou d’une manière plus générale un thorax dit « hostile », peut alourdir significativement le score de risque du malade. Néanmoins, nous sommes en droit de nous interroger quant à la pertinence de l’évaluation de ce risque chirurgical par les scores les plus utilisés actuellement, à savoir le score STS, l’EuroSCORE I et l’EuroSCORE II. Ces scores ne permettent pas de différencier les types d’intervention qui ont pu être pratiquées et par la même les difficultés plus ou moins grandes auxquelles les chirurgiens peuvent être confrontés. En effet, les défis que représentent la protection myocardique ainsi que la préservation des greffons mammaires ne sont pas pris en compte de façon optimale par rapport à ceux induits lors d’une réintervention sur ancienne chirurgie valvulaire. De plus, ces scores sont le résultat de calculs statistiques réalisés sur des cohortes de patients certes importantes, mais avec un nombre de patients en âges « extrêmes » très faibles. Notre étude montre ainsi un EuroSCORE I moyen de 29,62 % (± 18 %), chiffre légèrement inférieur à celui retrouvé par Wendt et al. [12] sur un nombre plus faible de patients cependant. Wilbring et al. [13] ont quant à eux retrouvé un EuroSCORE I de 29,9 % (± 14 %) sensiblement identique au nôtre, mais ce score moyen n’est retrouvé que sur une population de patients ayant bénéficié de pontages coronariens antérieurs. Néanmoins, chez des patients opérés pour remplacement valvulaire aortique et redux de chirurgie cardiaque, les scores de risques moyens retrouvés dans la littérature sont plus faibles [14,15] que ceux de notre population. La comparaison avec ces chiffres semble toutefois peu aisée, les populations étudiées étant différentes, puisque le TAVI reste réservé aux patients récusés pour la chirurgie conventionnelle par la Heart Team en raison d’un risque de mortalité opératoire trop élevé. L’arrivée depuis plus de 10 ans du TAVI traduit cependant un changement majeur de la prise en charge des patients et nous met face à une difficulté d’analyse. Des études récentes [16,17] corroborent ce propos, retrouvant des données semblant démontrer que ces scores sont trop peu adaptés à l’évaluation des sujets en âge très avancé. La mortalité à 30 jours s’élève à 6,81 % dans notre étude, taux qui se rapproche de celui retrouvé par Stortecky et son équipe (2,5 %) [15], ainsi que de celui de Ducrocq et al. [18] retrouvé sur un nombre plus important de patients toutefois et qui s’élève à 5,6 %. Notre taux de décès est également proche de celui du groupe TAVI de l’étude PARTNER (6,4 %), mais plus faible que celui de nombreuses autres études publiées ces dernières années [11,19]. Ceci s’explique sans doute par le fait d’une bonne évaluation des patients en préopératoire, un matériel de pointe pour la mise en place de l’endovalve avec une salle hybride acquise avant les premières poses, une équipe dédiée et entraînée, ainsi que par une expertise sans cesse plus approfondie depuis la mise en place du programme endovasculaire dans notre centre il y a 7 ans. Nous avons également grandement bénéficié de l’expérience des études aux résultats encourageants publiées ces dernières années et poussant chirurgiens et cardiologues de notre centre à orienter les patients vers cette technique en affinant les indications. La survie à un an de notre étude s’élève à 89 %. Ce chiffre est tout à fait encourageant lorsque nous le comparons au premier résultat de l’étude PARTNER qui retrouvait une survie à un an de 69,3 % [11]. Bien évidemment, depuis 2010 de nombreux progrès ont été réalisés. Sur le même type de population que notre étude, mais plus petite cependant, Papadopoulos et al. [14] retrouvent quant à eux une survie à un an de l’ordre de 90 %, similaire à la nôtre. Ducrocq et al. [18] retrouvent une survie à un an de l’ordre de 88 % sur une population redux de pontages coronariens de 54 patients, là aussi moins importante que celle de notre série. Nous pouvons en revanche difficilement conclure au-delà de la première année après l’implantation, le suivi de nos patients étant trop court. Il faut toutefois noter que 2 des sujets de l’étude étaient encore vivants au-delà de 1500 jours après l’implantation. Avec un EuroSCORE I moyen de 29,62 % (± 18) et une mortalité de 6,81 % à 30 jours, nous sommes à nouveau en droit de nous interroger quant à la fiabilité de tels scores, la mortalité étant manifestement surévaluée lors du calcul initial. En accord avec les résultats de nombreuses études [13,15,20], le taux de fuites paravalvulaires se révèle élevé avec 48,85 % des patients présentant au moins une fuite aortique de grade I à la sortie. Les résultats récents de l’étude PARTNER [21] ont montré des taux de survie inférieurs chez des patients porteurs de fuites paravalvulaires et ce, qu’elles soient légères, modérées ou sévères. Le suivi trop court de la majeure partie des patients de notre étude ne permet pas de conclure quant à l’impact de ce taux important de fuites. Néanmoins, cette problématique doit nous interroger sur l’extension de l’indication du TAVI chez des patients plus jeunes et moins fragiles, le TAVI semblant adapté en cas de chirurgie redux et pouvant être l’option thérapeutique choisie par « facilité » en présence d’un thorax « hostile ». La morbidité postopératoire relativement faible du TAVI chez des patients redux risque d’entraîner un tropisme des chirurgiens vers cette technique. Par conséquent, la condition « redux » nous semble totalement insuffisante pour justifier à elle seule une stratégie percutanée, en surévaluant les risques liés à une procédure conventionnelle. Dans notre série, 7 procédures valve-in-valve aortiques ont été rapportées. L’un des patients est décédé au décours du geste sur bas débit causé par un mismatch. Une autre de ces procédures s’est compliquée d’un mauvais positionnement de la valve dans l’aorte ascendante sans conséquence hémodynamique ni obstruction coronaire. Une seconde valve a pu être mise en place lors de la même intervention par voie transcathéterielle sans complication. Des 6 patients valve-in-valve sortis d’hospitalisation, 2 d’entre eux ont présenté une fuite aortique centrale de grade 2 que nous attribuons à un surdimensionnement de la valve implantée ne permettant pas un déploiement optimal du tissu prothétique. Aucun de ces patients n’a nécessité la mise en place d’un pacemaker définitif, ceci s’expliquant aisément par l’affranchissement de l’excision de la valve préexistante et des risques de lésion des voies de conductions cardiaques associés. Nous avons de manière plus surprenante noté lors de leur échographie de sortie la présence de fuites paraprothétiques de grade 1 chez 4 des 6 patients. Papadopoulos et al. [14] n’ont par exemple retrouvé aucune fuite paraprothétique sur les 7 patients valve-in-valve de leur étude concluant à la sécurité apportée par l’anneau prothétique préexistant empêchant la rupture d’anneau et permettant un déploiement plus agressif du TAVI. La 3e génération de TAVI, commercialisée récemment, a quant à elle été conçue dans l’optique d’une plus grande généralisation du valve-in-valve avec des surfaces orificielles toujours plus importantes notamment, promettant de meilleurs résultats dans les années à venir. Notre étude montre toutefois qu’il n’existe pas de sur-risque de fuites paravalvulaires sur le critère « redux » en général, les valeurs retrouvées lors des échographies de sortie étant similaires à celles couramment retrouvées dans la littérature et les études citées précédemment. Sur 7 patients aux antécédents de gestes sur la valve mitrale ayant bénéficié d’une procédure TAVI, 2 sont décédés durant le geste (l’un en raison d’une rupture d’anneau rigidifié par un remaniement calcaire important et par la valve mitrale prothétique ; l’autre au cours d’une procédure de valve-in-valve en position mitrale). Sur les 5 autres patients, 2 patients présentaient à la sortie une fuite paraprothétique aortique de grade 3 dont l’un a dû être réopéré un an plus tard en raison d’un retentissement important de la fuite. En revanche, seul un sujet présentait à la sortie une fuite mitrale de grade 1. Malgré le faible nombre de patients de notre série, une tendance se dégage toutefois : les modifications anatomiques du rideau mitroaortique, induites par l’interposition de 2 valves prothétiques, ne semblent pas entraîner de modifications majeures des performances de la valve mitrale. Cette conclusion encourageante se doit néanmoins d’être questionnée. Ainsi, des patients porteurs d’une valve mitrale d’ancienne génération plus protrusive dans le ventricule gauche peuvent-ils recevoir un dispositif TAVI présentant lui-même un certain encombrement de la chambre de chasse du VG ? Cette problématique doit être étudiée et en l’état actuel des données, une pose minutieuse et parfaite de la valve aortique doit être pratiquée, tout mauvais positionnement trop bas par rapport au plan de l’anneau aortique pouvant s’avérer dramatique d’un point de vue hémodynamique. La fraction d’éjection moyenne à la sortie d’hospitalisation du patient est de 49,99 % (±11,18 %) dans notre étude. Ce chiffre encourageant traduit l’impact positif de l’absence de circulation extracorporelle de la procédure TAVI. En effet, la CEC induit, de par l’arrêt de la pompe cardiaque, une altération provisoire des valeurs de la FEVG, diminution d’autant plus importante que la durée d’intervention est longue, ce qui peut être le cas lors de procédures redux. La durée moyenne de séjour en soins intensifs constatée dans notre étude est de 4,52 jours (± 4,04 j). Ce chiffre est comparable à celui retrouvé par Gandji et al. [19] dans leur étude et démontre un intérêt non négligeable du TAVI chez les patients redux dont les durées moyennes de séjour en soins intensifs ont tendance à être plus longues que ceux de la population générale [22,23]. Il est toutefois nécessaire de nuancer ce propos en rappelant que ce type de données reste difficile d’interprétation. En effet, les habitudes des filières de soins diffèrent selon les centres et selon les disponibilités locales des structures d’accueil postopératoires pour les patients « fragiles ». Les études analysant les durées de séjour dans les suites d’une chirurgie redux retrouvent des valeurs supérieures pour la plupart [24,25]. Ce chiffre encourageant doit être mis en perspective avec ceux des complications postopératoires traduisant une morbidité relativement faible de la technique sur une population pourtant à risque élevé. Les troubles de la conduction à type de BAV nécessitant l’implantation d’un stimulateur cardiaque est une des complications majeures ressortant de nombreuses études [15,18,19]. Avec un taux de 11,36 % dans notre série, nous nous situons dans une fourchette basse comparativement aux autres travaux. Il ne semble pas y avoir ici non plus de sur-risque induit par le critère « redux ». Nous notons toutefois une prédominance de l’implantation de pacemakers chez des patients ayant reçu le dispositif CoreValve® avec 7 patients sur les 10 implantés d’un stimulateur cardiaque au total. Ces valeurs montrent une tendance au risque de BAV complet lors de la pose du dispositif CoreValve®, tendance retrouvée dans la plupart des études comprenant la mise en place de ce produit [26,27]. Seuls 3 AVC ont été objectivés dans notre série, tous ischémiques et sans séquelle. Ce taux de complication neurologique de 3,41 % inscrit notre série dans la moyenne des données retrouvées quant à l’apparition d’événements neurologiques post-procéduraux [13,18,19,28]. L’injection de produit de contraste lors de la mise en place de la valve semble également avoir une influence très peu néfaste puisque seul 7,95 % des patients ont présenté dans les suites immédiates une insuffisance rénale aiguë de stade 3. Ce bon résultat est à mettre en parallèle avec le taux de créatinine postopératoire moyen de 12,85 mg/L (± 8,03 mg/L), ce taux variant peu par rapport la créatininémie préopératoire. L’expérience acquise dans notre centre depuis le début du programme a permis de réduire les doses de produit de contraste injectées lors de chaque procédure. Une nouvelle fois, l’absence de circulation extracorporelle, dont l’effet délétère sur la fonction rénale est connu, permet également d’expliquer ce chiffre encourageant. Les complications infectieuses du site opératoire ont été retrouvés chez 10,23 % de nos patients soit 9 sujets. Dans la majorité des cas, cette situation a prolongé la durée de l’hospitalisation et a nécessité la mise en place d’une antibiothérapie, voire une reprise chirurgicale. Cette donnée est importante dans la mesure où les patients pris en charge sont par définition plus « fragiles » et moins à même de lutter face à l’infection. Dans ce cadre-là, il semble donc qu’une approche totalement percutanée à l’aide de dispositifs prévus à cet effet (Prostar® ou Proglide®, Abbott Vascular®, Californie, États-Unis) et limitant au maximum l’abord invasif pourrait s’avérer bénéfique pour réduire les complications liées à l’incision chirurgicale. Notre étude rapporte des résultats tout à fait encourageants avec un taux de mortalité faible chez des patients à risque opératoire élevé aux antécédents de chirurgie cardiaque. Le taux des complications rapportées lors des procédures TAVI s’est avéré comparable aux données de la littérature les plus récentes. Ainsi, le critère « redux » étudié dans notre série ne semble pas être lié à une surmortalité, ni à une augmentation du taux de complications par rapport à ceux des études s’intéressant aux patients sans antécédents d’interventions cardiaques. Toutefois, le recul de notre série reste trop court pour mettre en évidence une réponse claire quant aux résultats à long terme. De plus, le nombre de patients aux antécédents de chirurgies valvulaires, et en particulier ceux bénéficiant de procédures valve-in-valve, reste trop restreint pour identifier précisément les conséquences d’une interaction entre la prothèse TAVI et la prothèse sous-jacente. Bien que le remplacement valvulaire aortique chirurgical conventionnel reste le traitement de référence, une stratégie TAVI peut s’avérer utile chez certains patients aux antécédents de chirurgie cardiaque avec des comorbidités associées dans le but de réduire les risques spécifiques de la chirurgie redux.   Références Nkomo VT, Gardin JM, Skelton TN, Gottdiener JS, Scott CG, Enriquez-Sarano M. Burden of valvular heart diseases: a population-based study. Lancet Lond Engl 16 sept 2006;368(9540):1005-11. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(06)69208-8 Iung B, Baron G, Butchart EG, Delahaye F, Gohlke-Bärwolf C, Levang OW et al. 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mars 1, 2017
Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-11 – Le packing pleural associé à la fermeture différée de la paroi thoracique : une solution de sauvetage en cas de CIVD peropératoire

Geoffrey Brioude, Brice Caput, Joséphine Chenesseau, Delphine Trousse, Xavier-Benoît D’Journo, Christophe Doddoli, Pascal-Alexandre Thomas Institution : Service de chirurgie thoracique et des maladies de l’œsophage, hôpital Nord, AP-HM, Marseille Objectif : La VAC-thérapie est couramment utilisée pour les infections de paroi. Nous rapportons une nouvelle utilisation en chirurgie thoracique : la VAC-thérapie pour fermeture temporaire de la paroi thoracique après transplantation avec hémorragie massive ou œdème pulmonaire aigu. Méthode : La transplantation pulmonaire reste un domaine restreint de la chirurgie thoracique, uniquement pratiqué dans les centres agréés. Selon la pathologie sous-jacente, le chirurgien peut être confronté à des saignements majeurs avec recours à l’ECMO per ou postopératoire. De plus, les poumons transplantés peuvent être sujets à un œdème majeur dans le cadre d’une dysfonction primaire du greffon. Nous rapportons notre expérience sur la gestion des saignements catastrophiques et des œdèmes pulmonaires chez des patients transplantés. Résultat : Entre janvier 2014 et août 2016, 100 patients ont bénéficié d’une transplantation bipulmonaire. Dix-neuf patients ont été réopérés, dont 14 pour hémothorax ou saignement postopératoire, 4 pour fistule anastomotique et un pour fermeture pariétale différée. Sept patients avaient nécessité un packing pleural ou une VAC-thérapie à l’issue de la chirurgie. Quatre d’entre eux avaient eu un packing pleural pour saignement en fin d’intervention avec plus ou moins VAC-thérapie. Pour 2 patients, le packing avait été différé (de 2 à 3 jours). Un patient avec œdème aigu majeur avait eu une VAC-thérapie seule. Pour 5 patients, le sevrage de l’assistance circulatoire avait permis une fermeture pariétale différée dans une période de 5 à 15 jours. Deux décès étaient consécutifs à une hémorragie incontrôlée. En moyenne, 3,4 interventions étaient réalisées au lit du patient en réanimation. Conclusion : La stratégie de Damage Control avec packing pleural associé à une fermeture différée de la paroi thoracique est une alternative efficace en cas d’hémorragie majeure avec œdème pulmonaire aigu après transplantation pulmonaire.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-12 – Chirurgie des anévrysmes de l’aorte ascendante en seconde procédure après remplacement valvulaire aortique : à propos de 17 patients

Hakim Himeur, Mourad Aouiche, Rym Bourezak, Abderazak Moussaoui, Rachid Ait Mohand, Chafik Bendamerdji, Salah Eddine Bourezak Institution : Service de chirurgie cardiovasculaire, EHS Mohamed-Abderrahmani, Bir Mourad Rais, Alger, Algérie Objectif : 5 à 10 % des patients porteurs d’une prothèse valvulaire aortique nécessitent une cure d’un anévrysme de l’aorte ascendante. Le but de cette étude est d’évaluer les risques opératoires précoces et à long terme de ces montages chirurgicaux complexes réalisés en seconde procédure à distance d’un remplacement valvulaire aortique. Méthode : De mai 2004 à août 2016, 17 patients ont bénéficié d’une réintervention pour anévrysme de l’aorte ascendante en seconde procédure à distance le plus souvent d’un remplacement valvulaire aortique. Il s’agit de douze (12) hommes et cinq (5) femmes ; l’âge moyen est de 45 ans. La pathologie se répartit comme suit : anévrysmes sur prothèse monodisque (3), STARR (3), double ailette (6), bioprothèse (1), maladie congénitale de l’orifice aortique (3) et un enveloppement sur maladie annuloectasiante. L’intervalle temps entre la première CEC et la chirurgie de l’anévrysme est en moyenne de 20 ans. Résultat : La mortalité hospitalière est de 2/17 et augmente lors de l’urgence. Le taux de survie selon la méthode de Kaplan-Meier est de 93 % à 5 ans. Conclusion : Ce sont une pathologie et une réintervention complexes à risque de mortalité élevée mais permettant d’éviter le décès par dissection ou rupture aortique (mort subite). La mortalité est acceptable en chirurgie élective car l’espérance de vie est allongée.
novembre 29, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-62 – Résultats précoces de la chirurgie de remplacement valvulaire aortique chez les patients aux antécédents de chirurgie cardiaque

Tam Hoang Minh, Yi Yang, Michel Kindo, Stéphanie Perrier, Jonathan Bentz, Arnaud Mommerot, Philippe Billaud, Jean-Philippe Mazzucotelli Service de chirurgie cardiaque, hôpitaux universitaires de Strasbourg   Objectif Évaluer la mortalité et la morbidité hospitalières après chirurgie de remplacement valvulaire aortique (RVA) chez les patients aux antécédents de chirurgie cardiaque.   Méthode De janvier 2009 à janvier 2015, 2 545 patients ont bénéficié d’une chirurgie de RVA dont 194 patients (7,6 %) avaient un antécédent de chirurgie cardiaque. Il s’agissait d’une chirurgie valvulaire et/ou d’un pontage coronarien dans 61,3 % et 42,8 % des cas respectivement. L’âge moyen était de 68,2 ± 12,8 ans. L’étiologie de la valvulopathie aortique était une endocardite active sur prothèse valvulaire aortique (groupe 1 ; 16,5 %) ou valve native (groupe 2 ; 2,6 %), une dysfonction de prothèse valvulaire aortique (groupe 3 ; 50,5 %), un rétrécissement aortique (groupe 4 ; 28,4 %) et une insuffisance aortique (groupe 5 ; 2,1 %). La chirurgie de RVA a été réalisée en urgence chez 13,9 % des patients. Les mortalités à 30 jours prédites par l’EuroSCORE I et II étaient de 21,5 ± 17,7 % et 14,2 ± 15,8 %.   Résultat Le RVA était réalisé avec une prothèse mécanique, une bioprothèse, une homogreffe ou une autogreffe pulmonaire dans 38,2 %, 59,8 %, 1 % et 1 % des cas respectivement. Les gestes les plus fréquemment associés étaient un remplacement de la valve mitrale (11,9 %) et un pontage coronarien (18,6 %). Les durées de CEC et de clampage aortique étaient de 165,8 ± 92,7 min et 115,2 ± 60,7 min respectivement. La mortalité hospitalière globale était de 9,3 % (18 patients). La mortalité hospitalière dans les groupes 1, 2, 3, 4 et 5 étaient de 18,8 %, 0 %, 10,2 %, 3,6 % et 0 % respectivement (p = 0,164). 37 patients (19,1 %) ont présenté une insuffisance rénale aiguë (stade AKIN ≥ 2) et 6,2 % ont nécessité une dialyse. Les durées de ventilation mécanique, de séjour en réanimation et postopératoire étaient de 32,9 ± 74,6 heures, 5,0 ± 10,8 jours et 11,1 ± 13,3 jours respectivement. L’EuroSCORE II avait une meilleure valeur prédictive dans l’évaluation de la mortalité à 30 jours avec une aire sous la courbe (AUC) ROC de 0,719 (IC 95 % = 0,586-0,852 ; p = 0,002) comparativement à l’EuroSCORE I (AUC = 0,659 ; IC 95 % = 0,503-0,815 ; p = 0,026).   Conclusion Le RVA chez un patient aux antécédents de chirurgie cardiaque est associé à une faible morbi-mortalité hospitalière. L’EuroSCORE II permet une évaluation satisfaisante de la mortalité hospitalière pour ce type de chirurgie.     Postoperative outcomes of surgical aortic valve replacement in patients with previous cardiac surgery   Objectives The aim of this study was to investigate the in-hospital mortality and morbidity of aortic valve replacement (AVR) in patients with previous cardiac surgery.   Methods From January 2009 to January 2015, 2545 patients underwent a surgical AVR. We identified 194 patients with a prior cardiac surgery: a valve replacement and/or a coronary artery bypass graft in 61.3% and 42.8% respectively. The mean age was 68.2±12.8 years. Indication for AVR was a prosthetic valve endocarditis (group 1; 16.5%), a native valve endocarditis (group 2; 2.6%), a failed prosthetic aortic valve (group 3; 50.5%), an aortic stenosis (group 4; 28.4%) and an aortic regurgitation (group 5; 2.1%). Emergency surgery was performed in 13.9% of patients. 30-day mortalities predicted by EuroSCORE I and II were 21.5±17.7% and 14.2±15.8% respectively.   Results The AVR was performed using a mechanical valve, a bioprosthesis, an aortic homograft and a pulmonary autograft in 38.2%, 59.8%, 1.0% and 1.0% respectively. The most frequent concomitant procedures were a mitral valve replacement (11.9%) or a coronary bypass graft (18.6%). Cardio-pulmonary bypass time and aortic cross-clamp time was 165.8±92.7 min and 115.2±60.7 min respectively. Overall in-hospital mortality was 9.3% (18 patients). In-hospital mortalities in group 1, 2, 3, 4 and 5 were 18.8%, 0%, 10.2%, 3.6% and 0% respectively (P=0.164). 37 patients (19.1%) had a postoperative acute renal failure (AKIN ≥ stade 2) and 6.2% required renal replacement therapy. Mechanical ventilation time, ICU and in-hospital stays were 32.9±74.6 hours, 5.0±10.8 days and 11.1±13.3 days respectively. EuroSCORE II had a better 30-day mortality predictive value than EuroSCORE I (AUC=0.719; 95%CI=0.586-0.852; P=0.002 and AUC=0.659; 95%CI=0.503-0.815; P=0.026 respectively).   Conclusion Surgical AVR in patients with previous cardiac surgery has low in-hospital morbidity and mortality. EuroSCORE II shows good discriminative capacity for these patients.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-48 – Clips mitraux versus chirurgie mitrale mini-invasive et sans clampage aortique chez les patients à haut risque

Daniel Grinberg, Marco Vola, Jean-François Obadia Service de chirurgie cardiaque adulte, hôpital Louis-Pradel, hospices civils de Lyon  Objectif Comparer les résultats du traitement de l’insuffisance mitrale chez des patients à haut risque par technique du clip mitral endovasculaire et par chirurgie mini-invasive et sans clampage aortique (CMMI-SC).  Méthode Nous avons rétrospectivement analysé les implantations de clips et les CMMI-SC réalisées ces trois dernières années dans notre centre pour des insuffisances mitrales sévères, chez des patients à haut risque opératoire (dysfonction ventriculaire sévère ou antécédents de chirurgie cardiaque non valvulaires).  Résultat Au total, 46 implantations de clips et 26 CMMI-SC ont été réalisées durant cette période. L’EuroSCORE moyen était comparable dans les deux groupes (8,3 ± 7,1 et 8,7 ± 5,9 respectivement pour les clips et la chirurgie, p = 0,58). Les dysfonctions ventriculaires gauches étaient plus fréquentes dans le groupe Mitraclip® (FEVG moyenne 30 ± 6,3 % vs 45 ± 9,5 %, p = 0,012), les antécédents de chirurgie coronarienne étaient plus fréquents dans le groupe CMMI-SC (50 % vs 22 %, p = 0,001). Le taux de succès d’implantation des clips était de 89 % avec en moyenne 1,5 ± 0,7 clips implantés par procédure. Dans le groupe chirurgie, toutes les procédures ont été réalisées sans clampage aortique, à cœur battant dans 81 % des cas et à cœur fibrillant dans les autres cas. 69 % des patients ont bénéficié d’une réparation et 27 % d’un remplacement valvulaire mitral. Le suivi postopératoire précoce était marqué par 2 décès dans le groupe clip et aucun dans le groupe chirurgie. La durée de séjour en soins intensifs était plus courte dans le groupe clip (2,4 ± 3,0 jours vs 3,7 ± 1,3 jours, p = 0,031) sans que la durée globale du séjour ne soit affectée significativement (10,7 ± 5,8 vs 11,1 ± 6,4 jours, p = 0,24). Le suivi à 1 an des survivants à 30 jours retrouvait 2 décès et 2 transplantations dans le groupe clip et aucun dans le groupe CMMI-SC.  Conclusion Chez les patients à haut risque, une procédure de clip mitral endovasculaire peut être proposée compte tenu de sa moindre invasivité et de sa bonne efficacité. Néanmoins, la chirurgie mini-invasive et sans clampage aortique est une alternative sûre et efficace. Les critères qui doivent faire choisir l’une ou l’autre technique restent à préciser.     Clip versus minimally invasive surgery without cross-clamping in high risk patients   Objectives To compare results of mitral clips implantation versus Minimal-Invasive Mitral Valve Surgery without aortic cross-clamping (MIMVS-WAC) in high-risk patients.  Methods We retrospectively analysed all Clip implantations and MIMVS-WAC procedures performed these last 3 years in our centres for severe mitral regurgitation in high-risk patients and in absence of previous valvular surgeries  Results A total of 46 clip implantations and 26 MIMVS-WAC surgeries were performed in this period. Mean EuroSCORE was similar in the 2 groups (8.3±7.1 and 8.7±5.9 respectively for clip and surgery, p=0.58). In the clip group ejection fraction (EF) was more altered (mean EF 30±6.3% vs 45±9.5%, p=0.012) but previous coronary surgery was less frequent (22% vs 50%, p=0.001). Procedural success in clip implantation was 89% with a mean of 1.5±0.7 clips implanted per patients. All MIMCS were performed without aortic cross-clamping (beating heart in 81% of cases and or fibrillating in 19% of cases). In the surgical group 69% of patients underwent mitral repair and 27% mitral replacement. Early post-operative data show 3 deaths in the clip group (vs. none in the surgery group). ICU length of stay was shorter in clip group (2.4±3.0 days vs 3.7±1.3 days, p=0.031) but mean hospital stay was not significantly reduced (10.7±5.8 vs 11.1±6.4 days, p=0.24). At 1 year follow up in the survivors after 30 days, 2 deaths and 2 transplantations were registered in the clip group, vs. none in the surgical group.  Conclusion In high-risk patients the safety of the percutaneous procedures explains why mitral clips are more often proposed as an alternative to conventional surgery. Nevertheless, the quality of results obtained with the MIMVS-WAC are also very encouraging. Larger studies are needed to better answer to the question.
juin 10, 2016
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C-21 – Thromboses des prothèses valvulaires cardiaques : traitement thrombolytique ou chirurgie ?

Mohamed Ahmed-Nasr, Ali Ashraf Abbas Institut national de cardiologie, Le Caire, Égypte  Objectif Étude prospective comparative entre traitement thrombolytique et chirurgie en cas de thrombose de prothèse valvulaire cardiaque.  Méthode L’étude porte sur 50 patients ayant une thrombose sur prothèse. Les patients du groupe A (32) ont subi un traitement thrombolytique par streptokinase. Ceux du groupe B (18) ont subi en urgence un remplacement de la prothèse thrombosée.  Résultat Groupe A (32 patients) : âge moyen 26 ± 7,58 ans. Le groupe était composé de 28 femmes (87,5 %), 20 (71,4 %) d’entre elles étant enceintes, et de 4 hommes (12,5 %). Position des prothèses : 21 (65,62 %) en position mitrale ; 4 (12,5 %) en position aortique ; 6 (18,75 %) en double position mitro-aortique ; 1 (3,12 %) en position tricuspide. Obstruction d’une prothèse mitrale chez 25 patients (78 %) ; obstruction d’une prothèse aortique chez 6 patients (19 %) et obstruction d’une prothèse tricuspide chez 1 patient (3 %). Seize patients (50 %) étaient en stade III et 16 en stade IV NYHA. Un succès total immédiat de la thrombolyse a été obtenu chez 25 malades (78,1 %) ; un succès total tardif a été observé chez 3 patients (9,4 %) et un succès partiel chez 3 (9,4 %). Il y a eu un seul décès chez une femme non enceinte. Parmi les 20 femmes enceintes qui ont reçu le streptokinase, 15 (75 %) ont accouché ultérieurement d’un bébé normal. Quatre ont eu un décès intra-utérin du fœtus et une a avorté. Groupe B (18 patients) : âge moyen : 35 ± 6,2 ans. Le groupe se composait de 9 hommes et 9 femmes. Seize malades (88,9 %) avaient une obstruction d’une prothèse mitrale, 2 (11,1 %) en position aortique. Il y a eu 4 décès (22,2 %). Trois patients ont eu une embolisation artérielle périphérique sans gravité et sans complication grave.  Conclusion Le traitement thrombolytique est une méthode simple. Il peut être appliqué en sécurité aux patients ayant une thrombose aiguë de leur prothèse valvulaire cardiaque soit en traitement définitif, soit en préparation à la chirurgie. Ce traitement peut également être appliqué en sécurité chez les femmes enceintes sans grand danger pour le fœtus.     Thrombolysis in prosthetic heart valve obstruction versus emergency surgery   Objectives A comparative prospective study has been done between thrombolytic therapy and emergency surgery in patients presenting with acute prosthetic heart valve occlusion.  Methods 50 patients with acute prosthetic valve(s) thrombosis. Group A: 32 patients treated with thrombolytic therapy (streptokinase) as a first line of therapy. Group B: 18 patients treated in emergency by prosthetic valve re-replacement.  Results GroupA: Included 32 patients mean age 26.7±7.58 years. 28 females (87.5%), 20 of them pregnant females (71.4%) and 4 males (12.5%). Mitral valve position in 21 (65.62%), aortic valve position in 4 (12.5%), double valve replacement in 6 (18.75%), and 1 tricuspid position (3.12%). Mitral valves were obstructed in 25 patients (78%), Aortic valve obstructed in 6 patients (19%), and one tricuspid valve (3%). All prosthetic valves were bileaflet 31/32 (96.9%), except one (monoleaflet). 16 patients (50%) were in NYHA class III and 16 (50%) in class I. Complete immediate success occurred in 25 patients (78.1%), delayed success in 3 (9.4%) and partial success in 3 (9.4%), mortality occurred in one patient (none pregnant female). Among 20 pregnant females that have received streptokinase, 15 had healthy baby (75%), 4 had intrauterine foetal death, and one abortion. GroupB: 18 patients mean age 35±6.2 years, 9 males and 9 females. Obstructed valves were mitral in 16 patients (88.9%) and aortic in 2 patients (11.1%), mortality in 4 patients (22.2%). 3 patients had mild peripheral embolization, no major complications.  Conclusion Thrombolytic therapy is a suitable and safe alternative to surgery in the majority of patients presented with acute prosthetic valve occlusion, it allows management of cardiogenic shock before sending patient to surgery. Thrombolytic therapy is effective and safe in pregnant patients with acute obstructed prosthetic valves.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-20 – Réinterventions mitrales multiples – risque opératoire et résultats à moyen terme

Jérôme Jouan, Leonora Du Puy-Montbrun, Paul Achouh, Alain Berrebi, Philippe Menasché, Alain Carpentier, Jean-Noël Fabiani, Christian Latrémouille Département de chirurgie cardio-vasculaire, AP-HP, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris – Université Paris-Descartes, Sorbonne-Paris-Cité, Paris  Objectif Les réopérations mitrales au-delà de la seconde intervention peuvent être difficiles. À l’aube du remplacement valvulaire prothétique percutané, nous souhaitions évaluer les résultats de la chirurgie conventionnelle des réinterventions mitrales multiples sur les onze dernières années.  Méthode De janvier 2004 à décembre 2014, 140 patients consécutifs ont subi une chirurgie mitrale à cœur ouvert pour la 3e (n = 83), 4e (n = 43) et 5e fois ou plus (n = 14) dans notre institution. Les données des patients ont été collectées et analysées de manière rétrospective.  Résultat Le ratio homme/femme était de 0,51, l’âge médian 59 ans [47-66] et l’EuroSCORE logistique médian 14,3 [8,2-24,4]. La mortalité opératoire était de 15,7 %. La population fut divisée en 3 groupes selon le nombre préalable d’opérations sur la valve mitrale. La mortalité opératoire était de 10,8 %, 16,2 % (p = 0,3) et 42,8 % (p = 0,01) pour une 3e (groupe 1), 4e (groupe 2) et ≥ 5e (groupe 3) chirurgie mitrale, respectivement. Dans le cadre des réinterventions pour dégénérescence de bioprothèse ou pour détérioration du résultat de valvuloplastie, la mortalité opératoire n’était que de 3,3 % (n = 60). Les principales complications en dehors du décès étaient le syndrome de bas débit cardiaque (n = 37) et l’insuffisance rénale aiguë avec recours à la dialyse (n = 22). Les survies à 1 et 5 ans étaient : 86 ± 4 % et 79 ± 5 % pour le groupe 1, 78 ± 5 % et 67 ± 7 % pour le groupe 2, et 50 ± 11 % et 41 ± 12 % pour le groupe 3, respectivement. L’endocardite comme cause de réintervention était corrélée à un mauvais pronostic à moyen terme (p < 0,001).  Conclusion Les 3e et 4e interventions sur la valve mitrale ont un risque opératoire acceptable, principalement dans le cadre de chirurgie élective de remplacement valvulaire pour détérioration du résultat d’une ancienne valvuloplastie ou d’une dégénérescence de bioprothèse. Les 5e interventions, voire plus, sont associées à une mortalité excessive, principalement en raison de l’état préopératoire des patients.     Multiple mitral valve reoperations- operative risk and mid-term Results   Objectives Repeat mitral valve (MV) surgery beyond the second procedure can be challenging. At the dawn of percutaneous valve-in-valve replacement, we sought to specifically evaluate the outcome of conventional surgery for multiple MV reoperations in the last decade of our experience.  Methods From January 2004 to December 2014, 140 consecutive patients underwent a non-emergent open MV surgery for the third (n=83), fourth (n=43) and fifth time or beyond (n=14) at our institution. Patient data were retrospectively reviewed.  Results Sex ratio was 0.51, median age was 59 [47-66] years and preoperative logistic EuroSCORE was 14.3 [8.2-24.4]. Overall operative 30-day mortality was 15.7%. According to the number of previous reoperations, the cohort was divided in 3 groups. Surgical mortality was 10.8%, 16.2% (p=0.3) and 42.8% (p= 0.01) for a third (group 1), fourth (group 2) and fifth or more (group3) repeat MV surgery, respectively. Overall operative mortality for structural bioprosthetic valve deterioration or degraded result of valvuloplasty was 3.3% (n=60). Most frequent complications during in-hospital stay were post-operative low cardiac output (n=37) and dialysis (n=22). Survival at 1 and 5 years were: 86±4% and 79±5% in group 1, 78±5% and 67±7% in group 2 and 50±11% and 41±12% in group 3, respectively. Endocarditis as the cause for reoperation was significantly correlated with poor mid-term prognosis (p<0.001).  Conclusion Third and fourth MV operations carry an acceptable early mortality and good mid-term survival in the setting of elective MV replacement for recurrent MV disease after repair or structural valve deterioration of a bioprosthesis. Fifth interventions and beyond carry a definitely higher operative risk mainly due to patients’ condition at presentation.
juin 10, 2016