Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-12 – Résultats à long terme des œsophagectomies après radiochimiothérapie néoaduvante chez les patients en réponse tumorale complète : ypT0N+

Lieven Depypere, Gil Vervloet, Toni Lerut, Johnny Moons, Hans Van Veer, Willy Coosemans, Philippe Nafteux Service de chirurgie thoracique, CHU de Leuven, Belgique   Objectif : Le pronostic d’un envahissement tumoral ganglionnaire résiduel après radio-chimiothérapie néoaduvante (RCTna) pour les cancers de l’œsophage en réponse tumorale complète (ypT0N+) a été peu évalué. L’objectif primaire était d’étudier les résultats à long terme des patients ypT0N+. Méthode : Tous les patients traités par RCTna, puis œsophagectomie pour cancer entre 1996 et 2016 ont été sélectionnés à partir d’une base de données prospective, monocentrique. Les patients ypT0N+ ont été comparés aux patients en réponse histologique complète (ypT0N0) et à ceux en réponse histologique incomplète (ypT+N0 et ypT+N+). Résultat : Sur une période de 20 ans, 466 œsophagectomies ont été réalisées après RCTna : 149 ypT0N0, 31 ypT0N+, 141 ypT+N0 et 145 ypT+N+. La médiane de survie globale (SG) des patients ypT0N+ (21,7 mois) et ypT+N+ (16,8 mois) était inférieure à celle des patients ypT0N0 (55,2 mois) et ypT+N0 (42,0 mois). Les carcinomes épidermoïdes (n = 184) et les adénocarcinomes (n = 284) étaient respectivement ypT0 dans 62,5 % et 23,0 % des cas (p < 0,0001) et ypT0N+ dans 15 % et 22 % des cas (p = 0,25). Les adénocarcinomes ypT0N+, ypT+N+, ypT0N0 et ypT+N0 avaient respectivement un taux de récidive locorégionale de 43 %, 31 %, 7 % et 10 % et une médiane de SG de 20,6 mois, 17,5 mois, 53,0 mois et 36,6 mois. La médiane de SG des adénocarcinomes ypT0N+ était de 21,7 mois en cas de pN1 et de 2,7 mois en cas de pN2-3 (p = 0,005) et celle des adénocarcinomes ypT+N+ de 33,7 mois en cas de pN1 et de 16,2 mois en cas de pN2-3 (p = 0,031). Les carcinomes épidermoïdes ypT0N+, ypT+N+, ypT0N0 et ypT+N0 avaient respectivement un taux de récidive locorégionale de 17 %, 33 %, 11 % et 22 % et une médiane de SG de 26,6 mois, 15,6 mois, 55,2 mois et 43,8 mois. Conclusion : L’envahissement tumoral ganglionnaire résiduel après RCTna pour cancer œsophagien est de mauvais pronostic. La médiane de SG des patients ayant un adénocarcinome ypT0N+ et ypT+N+ est comparable et semble liée au nombre de ganglions envahis.     YpT0N+: the outcasts in pathological complete tumor response after neoadjuvant chemoradiation for esophageal cancer. How do they fare?   Objectives: Little is known about the prognostic significance of residual nodal disease in complete pathologic responders (ypT0N+) after neoadjuvant chemoradiation (nCRT) for esophageal cancer (EC). The purpose is to analyze the long-term outcomes of EC patients with ypT0N+ following nCRT and esophagectomy. Methods: From a single institution database, 466 consecutive EC patients undergoing esophagectomy after nCRT were collected (1996-2016). ypT0N+ responders were compared to pathological complete responders (ypT0N0) and to pathological non-complete responders (ypT+N0 and ypT+N+). Results: There were 149 ypT0N0, 31 ypT0N+, 141 ypT+N0 and 145 ypT+N+. Median overall survival (OS) was worse in ypT0N+ (21.7 months) and ypT+N+ (16.8 months) compared to ypT0N0 (55.2 months) and ypT+N0 (42.0 months). Stratification by histology revealed a significant difference in prevalence of ypT0: 62.5% in 184 squamous cell carcinomas (SCC) compared to 23.0% in 282 adenocarcinomas (ADC) (p<0.0001) but not in ypT0N+ (15% vs 22% respectively, p=0.25). In ADC, locoregional recurrence in ypT0N+ (43%) was comparable to ypT+N+ (31%) and more common compared to ypT0N0 (7%) and ypT+N0 (10%), reflected in median OS rates of 20.6, 17.5, 53.0 and 36.6 months respectively. Median OS in ADC is significantly determined by number of positive lymph nodes, being 21.7 months for pN1 and 2.7 months for pN2/3 (p= 0.005) in ypT0N+ and 33.7 months for pN1 and 16.2 months for pN2/3 (p= 0.031) in ypT+N+. In SCC, locoregional recurrences were found in 17% of ypT0N+, 33% of ypT+N+, 11% of ypT0N0 and 22% in ypT+N0 and median OS was 26.6, 15.6, 55.2 and 43.8 months respectively. Conclusion: ypT0N+ in EC patients following nCRT has a poor prognosis and behaves similar to ypT+N+. However stratification by histology shows that this is especially true in ADC but seems determined by the number of involved lymph nodes.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Mars 2017

Épiplooplastie de recouvrement après résection de la paroi thoracique pour ostéoradionécrose sternale

Jocelyn Bellier1*, Christophe Jayle2, Édouard Sage1, Matthieu Glorion1, Philippe Puyo1, Benoît Couturaud1, Alain Chapelier1   1. Service de chirurgie thoracique et transplantation pulmonaire, hôpital Foch, Suresnes, France. 2. Service de chirurgie cardiaque et thoracique, CHU, Poitiers, France. * Correspondance : jocelyn.bellier@free.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-1-BEL Citation : Bellier J, Jayle C, Sage E, Glorion M, Puyo P, Couturaud B, Chapelier A. Épiplooplastie de recouvrement après résection de la paroi thoracique pour ostéoradionécrose sternale. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(1). doi: 10.24399/JCTCV21-1-BEL Résumé Objectif : L’ostéoradionécrose (ORN) sternale est une complication pouvant survenir plusieurs décennies après une irradiation thoracique. En cas de lésions sévères avec ulcération cutanée, le traitement chirurgical associant une résection pariétale à un recouvrement par lambeau peut être proposé. Nous rapportons ici notre expérience du lambeau épiploïque dans ce contexte. Méthode : Ont été inclus rétrospectivement les patients présentant une ORN sternale ulcérée entre 2005 et 2015. Résultats : Treize patients, d’âge médian 69,2 [46,5-92,8] ans ont été inclus. Le délai médian entre la radiothérapie et la résection était de 30 ans. Après une résection cutanée et osseuse sternale élective, l’épiploon, prélevé par une laparotomie sus-ombilicale, pédiculisé sur l’artère gastroépiploïque droite et ascensionné par un trajet sous-cutané, a recouvert complètement le défect pariétal. La mortalité était nulle et la cicatrisation a été obtenue chez tous les patients. Une nécrose partielle du lambeau a été observée chez 2 patients, d’évolution favorable sous traitement local. Une éventration postopératoire a nécessité une cure chirurgicale secondaire. Conclusion : Après résection élective sternale pour ORN, le lambeau épiploïque offre une couverture efficace et simple permettant une cicatrisation complète. Les propriétés angiogéniques et immunitaires de l’épiploon en font le lambeau de choix pour le recouvrement des ORN sternales. Abstract Objective: Sternal OsteoRadioNecrosis (ORN) is an uncommon complication that may occur several decades after thoracic radiation therapy. For severe lesions with skin ulceration, radical treatment by resection of ORN and coverage with a flap can be proposed. We report herein our experience of sternal ORN treatment with an omental flap. Methods: Retrospective analysis from January 2005 and December 2015 of all patients with ulcerated ORN. Results: Thirteen patients with a median age of 69.2 years were treated for an extended sternal ORN. Median interval between radiotherapy and treatment was 30 years. After elective cutaneous and sternal resection, the omentum was removed by a supra-umbilical median incision, pediculated over the right gastroepiploic artery and subcutaneously translated to cover the parietal defect. The chest wall healing was achieved in all patients with no mortality. Partial necrosis of the flap was noticed in 2 patients with a good evolution with local treatment. One case of eventration required a surgical cure in the follow-up. Conclusions: After elective sternal resection for severe ORN, the omental flap offers an efficient and simple coverage allowing complete healing in all patients. Angiogenic and immune abilities of the omentum make it the flap of choice for the coverage of sternal ORN. 1. Introduction L’ostéoradionécrose de la paroi thoracique est une complication tardive de la radiothérapie. Elle se caractérise par une nécrose du tissu osseux consécutive à la perte de la microvascularisation et à l’apparition d’un tissu fibreux pauvre en cellules immunitaires le rendant propice aux infections. Cette pathologie se rencontre essentiellement au niveau de la mâchoire et du fémur dans le cadre de la radiothérapie des cancers ORL et pelviens et sa survenue dépend du type d’os atteint, de la dose et du fractionnement de la radiothérapie [1]. L’atteinte sternale est rare et survient le plus souvent très à distance d’une radiothérapie pour cancer du sein. En cas de survenue d’ulcération cutanée avec infection, la première approche thérapeutique associe des soins locaux avec détersion des tissus superficiels nécrotiques, l’antibiothérapie voire l’oxygénothérapie hyperbare [2]. Cependant, en cas d’échec et d’ORN sternales étendues avec atteinte cutanée, une prise en charge chirurgicale doit être envisagée. Celle-ci reste difficile en raison de l’étendue de la résection osseuse nécessaire et de la limitation des possibilités de recouvrement. Dans les infections de la paroi thoracique, particulièrement après sternotomie, l’épiploon est un lambeau de recouvrement largement utilisé avec de bons résultats. Son utilisation en cas d’ORN sternale est peu décrite et nous rapportons ici notre expérience de résection d’ORN du sternum avec recouvrement par un lambeau épiploïque. 2. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur la période de janvier 2005 à décembre 2015. Outre les données démographiques, nous avons collecté les données cliniques et celles liées à la pathologie carcinologique initiale. Le diagnostic d’ORN était le plus souvent évident [figures 1a et b] ou confirmé par une biopsie afin de ne pas méconnaître une pathologie tumorale. L’analyse bactériologique a été faite pour orienter l’antibiothérapie.   [caption id="attachment_3063" align="aligncenter" width="300"] Figures 1a et b. Images radiocliniques typiques d'ostéoradionécrose sternale.[/caption]   Les variables continues étaient exprimées par la médiane [minimum-maximum] et les variables qualitatives par leur fréquence exprimée en pourcentage. 2.1. Technique opératoire Le premier temps comportait le prélèvement épiploïque par une courte laparotomie médiane sus-ombilicale [figure 2].   [caption id="attachment_3064" align="aligncenter" width="219"] Figure 2. Épiploon prélevé par laparotomie sus-ombilicale.[/caption]   Après avoir vérifié sa viabilité, l’épiploon était pédiculé sur l’artère gastroépiploïque droite, cette manœuvre optimisant la longueur utile du lambeau [3]. La zone d’ORN sternale était réséquée « à la demande », jusqu’à obtenir des tissus cutanés et osseux viables, en respectant le plus souvent la table interne postérieure du sternum [figure 3] ; en cas d’atteinte fréquente des cartilages costaux, ceux-ci étaient réséqués.   [caption id="attachment_3065" align="aligncenter" width="266"] Figure 3. Résection osseuse élective de la zone d'ostéoradionécrose.[/caption]   L’épiploon extériorisé était alors transféré par un trajet sous-cutané jusqu’à la zone réséquée ; il recouvrait l’ensemble la zone de résection et était fixé par des points simples de polyglactine 2-0 sur les berges cutanées. La cicatrisation était ensuite dirigée par pansement gras [figure 4].   [caption id="attachment_3066" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Suivi de cicatrisation.[/caption] 3. Résultats Nous avons ainsi pris en charge 13 patients, 12 femmes et un homme, d’âge médian de 69,2 [46,5-92,8] ans. Les patients avaient pour antécédents un carcinome mammaire dans 12 cas et un carcinome thymique dans 1 cas. Le délai médian entre la radiothérapie et le traitement chirurgical de l’ORN était de 30 [10-42] ans. Une biopsie préopératoire a été nécessaire pour confirmer le diagnostic d’ORN dans 4 cas. Une tentative infructueuse de couverture préalable par myoplastie avait été réalisée dans un autre centre chirurgical chez 3 patients. L’ORN sternale était le siège d’une infection documentée dans 10 cas. Les prélèvements bactériologiques montraient une infection plurimicrobienne dans 5 (38,5 %) cas, le germe le plus représenté étant le Staphylococcus aureus (46,1 %) [tableau 1]. Durant l’intervention, 3 patients ont eu un geste complémentaire : une mastectomie dans 2 cas et une ablation de prothèse mammaire dans un cas. Une greffe de peau fine a été réalisée dans le même temps opératoire dans un cas de résection très étendue, afin d’accélérer la cicatrisation.   Tableau 1. Proportion des germes retrouvés lors des prélèvements bactériologiques préopératoires. Germes N Pourcentage Staphylococcus 6 46,2 % Streptococcus 4 30,8 % Klebsiella 2 15,4 % Pseudomonas aeruginosa 1 7,7 % Citrobacter koseri 1 7,7 % Enterococcus 1 7,7 % Proteus mirabilis 1 7,7 % Escherichia coli 1 7,7 % pas de germe 3 23,1 %   Une complication locale est survenue chez 4 patients : il s’agissait d’une nécrose superficielle limitée de l’épiploon (n = 2), d’une surinfection localisée de la zone de résection (n = 1) et d’un abcès de la laparotomie (n = 1). L’évolution a été favorable par un traitement local dans tous les cas. Une complication postopératoire est survenue chez 6 patients : infection urinaire (n = 4), une pneumonie postopératoire (n = 1) et un accident neurovasculaire (n = 1). La mortalité postopératoire était nulle et la cicatrisation a été obtenue chez tous les patients. La cure chirurgicale d’une éventration abdominale a été faite à distance chez un patient. 4. Discussion L’ORN est une complication des rayons ionisants pouvant survenir plusieurs décennies après la radiothérapie, et ce, malgré les techniques modernes de radiothérapie [4]. Celle-ci induit une hypoxie tissulaire secondaire à la thrombose de la microvascularisation laissant en place un tissu fibreux réactionnel pauvre en cellules immunitaires. L’ensemble de ces phénomènes aboutit à une nécrose tissulaire et à l’ORN. Au niveau du sternum, la forme clinique habituelle est constituée par des élevures osseuses sous une peau fine en territoire irradié. La prise est charge de ces lésions quand survient une ulcération cutanée est mal codifiée. La possibilité d’une récidive tardive de la pathologie tumorale initiale ou la survenue d’un sarcome radio-induit doit être écartée par une biopsie en cas de doute mais celle-ci n’est pas obligatoire devant un tableau radioclinique évocateur. Dans les formes débutantes, le traitement peut se limiter à des soins locaux associés à une antibiothérapie voire à une oxygénothérapie hyperbare permettant une évolution favorable. Cependant, en cas d’échec et dans les formes étendues avec une ulcération cutanée, un geste chirurgical de résection est nécessaire pour obtenir la cicatrisation de la paroi thoracique. Après une large excision cutanée, la résection osseuse élective « à la demande » de la zone pathologique laisse en place la fibrose post-radique rétrosternale et ne compromet pas la stabilité de la paroi thoracique. Le choix du lambeau de recouvrement de la zone d’ORN est d’une importance primordiale dans la prise en charge de ces lésions étendues. Dans les exérèses sternales pour tumeur, le recouvrement par myoplastie utilisant le grand pectoral ou le grand dorsal est le procédé de choix offrant de très bons résultats [5,6]. Pour le recouvrement après ORN, le choix du lambeau reste controversé et différentes possibilités ont été rapportées. Des myoplasties de grand dorsal ont été utilisées mais exposent à une mauvaise adhésion tissulaire en milieu septique. De plus, la radiothérapie axillaire ou l’utilisation préalable des muscles thoraciques en chirurgie oncoplastique sont des limites supplémentaires à leur utilisation. L’épiplooplastie de recouvrement a été utilisée dans des indications aussi diverses que la reconstruction cervicale, pelvienne ou la couverture de prothèses vasculaires [7]. En chirurgie thoracique, l’épiploon a été utilisé dans la gestion de fistules bronchopleurales, de comblement de cavité de pneumonectomie ou encore dans le traitement des médiastinites post-sternotomie [8]. Son utilisation en tant que lambeau pariétal thoracique a été mentionnée pour la première fois en 1963 par Kiricuta [9] et deux publications anciennes [10,11] rapportaient d’excellents résultats de ces couvertures sternales. Plus récemment, Van Wingerden et al. [12] retenaient l’épiploon comme lambeau de choix dans le traitement chirurgical des infections de la paroi thoracique post-sternotomie. Des utilisations aussi diverses témoignent de la fiabilité de l’épiploon en tant que tissu de couverture. Les propriétés angiogéniques et immunologiques de l’épiploon sont connues de longue date et des études in vitro ont permis de mieux comprendre les mécanismes biologiques et cellulaires à l’origine des facultés de cicatrisation. Il a été montré que l’épiploon sécrète des facteurs de croissance, particulièrement le Vascular Endothelium Growth Factor, permettant de promouvoir sa vascularisation et le développement de cellules progénitrices [13]. L’épiploon peut alors augmenter sa masse et sa densité vasculaire [14]. Une étude récente [15] a également pu isoler plusieurs populations cellulaires dont certaines jouent un rôle immunomodulateur important et d’autres possèdent des capacités identiques aux cellules souches. Ces spécificités font de l’épiploon un tissu de choix pour la régénération et la cicatrisation tissulaire. Dans notre expérience, un lambeau épiploïque de recouvrement dans le traitement des ORN sternale a été utilisé chez 13 patients avec un résultat d’emblée excellent chez 11 patients. Dans 2 cas est survenue une nécrose partielle et superficielle du lambeau traitée avec succès par soins locaux avec excision du tissu nécrosé. Aucune récidive infectieuse n’a été constatée à distance. Bien que survenant souvent chez des patients fragiles présentant des comorbidités, la résection chirurgicale a été faite sans mortalité. Dans le traitement des ORN sternales, le recouvrement par l’épiploon est une solution efficace et adaptée à cette pathologie, le lambeau épiploïque apportant un tissu richement vascularisé aux grandes propriétés cicatrisantes. Elle est pour nous la technique de choix de couverture sternale dans cette indication.   Références Glanzmann C, Grätz KW. Radionecrosis of the mandibula: a retrospective analysis of the incidence and risk factors. Radiother Oncol J 1995;36:94–100. https://doi.org/10.1016/0167-8140(95)01583-3 Bennett MH, Feldmeier J, Hampson NB, Smee R, Milross C. Hyperbaric oxygen therapy for late radiation tissue injury. Cochrane Database Syst Rev 2016;4:CD005005. https://doi.org/10.1002/14651858.cd005005.pub4 Seman M, Bouchet-Doumenq C, Kirhch M, Menegaux F, Trésallet C. Mediastinal omentoplasty. J Visc Surg 2013;150:109–14. https://doi.org/10.1016/j.jviscsurg.2013.03.009 PMid:23582216 Maesschalck TD, Dulguerov N, Caparrotti F, Scolozzi P, Picardi C, Mach N et al. Comparison of the incidence of osteoradionecrosis with conventional radiotherapy and intensity-modulated radiotherapy. Head Neck 2016;38:1695–702. https://doi.org/10.1002/hed.24505 PMid:27240700 Arnold PG, Pairolero PC. Use of pectoralis major muscle flaps to repair defects of anterior chest wall. Plast Reconstr Surg 1979;63:205–13. https://doi.org/10.1097/00006534-197902000-00008 Chapelier AR, Missana M-C, Couturaud B, Fadel E, Fabre D, Mussot S et al. Sternal resection and reconstruction for primary malignant tumors. Ann Thorac Surg 2004;77:1001-1006-1007. Shah S, Sinno S, Vandevender D, Schwartz J. Management of thoracic aortic graft infections with the omental flap. Ann Plast Surg 2013;70:680–3. https://doi.org/10.1097/SAP.0b013e3182414385 PMid:22868324 Levashev YN, Akopov AL, Mosin IV. The possibilities of greater omentum usage in thoracic surgery. Eur J Cardio-Thorac Surg 1999;15:465–8. https://doi.org/10.1016/S1010-7940(99)00041-X Kiricuta I. The use of the great omentum in the surgery of breast cancer. Presse médicale 1963 5;71:15–7. Jurkiewicz MJ, Arnold PG. The omentum: an account of its use in the reconstruction of the chest wall. Ann Surg 1977;185:548–54. https://doi.org/10.1097/00000658-197705000-00007 Petit JY, Lasser P, Fontaine F. Use of omental flap in the course of evolution of treated breast cancer. Apropos of 20 omental flaps done at the Gustave-Roussy Institute. Bull Cancer (Paris) 1977;64:659–65. Van Wingerden JJ, Lapid O, Boonstra PW, de Mol BAJM. Muscle flaps or omental flap in the management of deep sternal wound infection. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2011;13:179–87. https://doi.org/10.1510/icvts.2011.270652 PMid:21543366 Singh AK, Patel J, Litbarg NO, Gudehithlu KP, Sethupathi P, Arruda JA et al. Stromal cells cultured from omentum express pluripotent markers, produce high amounts of VEGF, and engraft to injured sites. Cell Tissue Res 2008;332:81–88. https://doi.org/10.1007/s00441-007-0560-x PMid:18196277 Litbarg NO, Gudehithlu KP, Sethupathi P, Arruda JAL, Dunea G, Singh AK. Activated omentum becomes rich in factors that promote healing and tissue regeneration. Cell Tissue Res 2007;328:487–97. https://doi.org/10.1007/s00441-006-0356-4 PMid:17468892 Shah S, Lowery E, Braun RK, Martin A, Huang N, Medina M et al. Cellular basis of tissue regeneration by omentum. PloS One 2012;7:e38368. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0038368 PMid:22701632 PMCid:PMC3368844 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 11/09/2016. Acceptation : 07/11/2016. Pré-publication : 16/12/2016  
mars 1, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Mars 2016

Survie à long terme de patients opérés d’un CNPC localement avancé après traitement d’induction associant 2 cycles de cisplatine-docetaxel et une radiochimiothérapie concomitante hebdomadaire

Charlotte Cohen, Nicolas Venissac, Michel Poudenx, Josiane Otto, Daniel Pop, Jérôme Mouroux Service de chirurgie thoracique, CHU de Nice, France. Correspondance : cohen.c@chu-nice.fr   Résumé Objectif: Évaluer la faisabilité de la chirurgie après 2 cycles de cisplatine-docetaxel suivis d’une radiochimiothérapie concomitante (40 Gy), pour des CNPC stade III initialement non résécables (protocole TAXCIS). Évaluer la survie globale (SG) et sans récidive (SSR) et les facteurs de risque de récidive. Méthodes: Trente-sept patients étaient opérés entre 2004 et 2014. Seuls les patients répondeurs au traitement d’induction étaient inclus. Résultats: Nous avons opéré 32 stades cIIIA et 5 stades cIIIB. Nous avons réalisé 12 pneumonectomies, 1 bilobectomie et 23 lobectomies. Le taux d’yp- T0N0 était de 35 %. Le taux de chirurgie R0 était de 86 %. La morbidité postopératoire était de 21,6 % et la mortalité de 10,8 % (25 % après pneumonecto- mie). La SG était de 50 % à 5 ans. La médiane de SSR était de 50 mois. Une récidive locorégionale était constatée chez 10,8 % des patients, et à distance chez 35,1 %. Les facteurs de risques de récidive étaient : la pneumonectomie (p = 0,001), la réponse histologique incomplète (p = 0,04). Conclusion: Le protocole TAXCIS suivi d’une chirurgie est faisable chez les patients porteurs d’un CNPC stade IIIA ou IIIB non résecable d’emblée, à l‘exception des pneumonectomies. En cas de réponse au traitement d’induction, ce type d’approche permet une survie prolongée sans récidive.   Abstract Long-term survival of patients operated on for locally advanced NSCLC after induction treatment associated with cycles of cisplatin-docetaxel followed by concomitant weekly radiochemotherapy Aim: An evaluation was performed regarding the feasibility of surgery after two induction cycles of cisplatin-docetaxel followed by concomitant 40 Gy chemoradiation in the treatment of initially unresectable stage III NSCLC (TAXCIS protocol). An evaluation of overall and recurrence-free survival (OS and RFS) and recurrence risk factors was also done. Methods: Between 2004 and 2014, 37 patients were treated. Only patients responding to induction treatment were included. Results: We operated on 32 stage IIIA and five stage IIIB patients. We performed 12 pneumonectomies, one bilobectomy and 23 lobectomies. Status ypT0N0 was obtained for 35% of the patients. Surgery was considered R0 in 86% of cases. Post-operative morbidity was 21.6% with a mortality of 10.8% (25% after pneumonectomy). OS was 50% at five years. The median RFS was 50 months. RFS was 47% at years. Local or locoregional recurrence was diagnosed in 10.8% of the patients, and distant metastasis in 35.1%. Recurrence risk factors were pneumonectomy (p=0.001) and a histologically incomplete response (p=0.04.) Conclusion: The TAXCIS protocol followed by surgery is feasible for initially unresectable NSCLC stage IIIA and B patients. Benefit was noted in respon- ding lesions with better OS and PFS, except after pneumonectomy. Télécharger l'article complet en PDF Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Cet article est issu d’un mémoire de DESC.  
mars 15, 2016