Chirurgie thoracique · Vol. 22 Décembre 2018

Atout de la pluridisciplinarité pour une meilleure gestion du drainage thoracique

Clémence Martel-de Kerlivio1, Nicola Santelmo2*, Bénédicte Gourieux1, Sandra Wisniewski1, Gilbert Massard2* Service de pharmacie-stérilisation, hôpitaux universitaires de Strasbourg, France. Service de chirurgie thoracique, hôpitaux universitaires de Strasbourg, France. * Correspondance : nsantelmo@orange.fr ; gilbert.massard@chru-strasbourg.fr DOI : 10.24399/JCTCV22-4-MAR Citation : Martel-de Kerlivio C, Santelmo N, Gourieux B, Wisniewski S, Massarg G. Atout de la pluridisciplinarité pour une meilleure gestion du drainage thoracique. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(4). doi: 10.24399/JCTCV22-4-MAR   Résumé Objectifs : pour sécuriser le drainage thoracique, acte transversal, il est nécessaire que les professionnels standardisent leurs pratiques. L’objectif de l’étude est 1) de réaliser un état des lieux des connaissances et des pratiques, 2) de rappeler les clés d’un drainage bien conduit et de présenter les dispositifs médicaux disponibles, et 3) de définir un protocole institutionnel pour harmoniser la gestion et le choix d’un système de drainage. Méthodes : le programme de formation a été construit par un binôme pharmacien/chirurgien thoracique, et son impact a été mesuré en comparant les connaissances avant/après l’intervention. Nous avons audité les services impliqués sur leurs pratiques, et proposé des algorithmes décisionnels. Résultats : l’intervention et l’enquête de pratique ont été menées dans les services de réanimation, de pneumologie et de chirurgie thoracique. La participation de 129 infirmiers et médecins à l’atelier de formation a confirmé l’intérêt de la thématique ; leurs connaissances ont significativement progressé après l’intervention (p<0,05). Des protocoles décrivant la conduite à tenir en fonction du type d’épanchement, pour le transport, le retrait et la surveillance du drainage thoracique ont été réalisés, validés par les experts et la Commission du médicament et des dispositifs médicaux stériles (COMEDIMS). Enfin, le système de drainage est désormais identique dans tous les services. Discussion : l’accueil enthousiaste que nous avons reçu témoigne de la complémentarité clinique et technique des intervenants et encourage le développement de futurs projets pluridisciplinaires.   Abstract Multidisciplinary approach to improve pleural drainage management Aim: Healthcare providers are committed to standardizing their practice for chest drainage management. The main objective of this study was to review the current knowledge of providers and to propose an ongoing formation program to remind them of the keys factors for good drainage, as well as to present the available medical devices. An additional aim was to produce an institutional protocol and standardize the drainage system used by the units. Methods: A pharmacist and thoracic surgeon worked together to establish the formation program. To evaluate the impact of the program, we compared the knowledge of participants before and after undergoing the formation program. We performed an audit on practices in the relevant units, then proposed a decision tree. Results: Training workshops and an audit on practices were proposed in the departments of resuscitation, pneumology and thoracic surgery. As the subjects met their expectations, we observed consequent involvement of healthcare providers at the workshop (129 nurses and medical practitioners). The workshop significantly improved participants’ knowledge (p < 0.05). The institutional protocol describing drainage management according to the nature of pleural effusion, transport management, removal of chest drainage and drainage monitoring was ratified by local experts. Finally, we proposed that a unified drainage system be made available in all units. Discussion: By working in a complementary manner, we sent clinical and technical messages and received enthusiastic support from the participants. This encourages the development of future multidisciplinary projects.   1. Introduction L’objectif du drainage thoracique est double, puisqu’il s’agit de maintenir le poumon à la paroi thoracique en rétablissant une pression négative dans l’espace pleural, et d’évacuer un épanchement de nature gazeux (pneumothorax), liquidien (pyothorax, hémothorax, chylothorax) ou mixte (hydropneumothorax). Rappelons que le système doit satisfaire aux conditions de perméabilité et d’irréversibilité pour permettre l’évacuation des sécrétions sans retour possible vers la plèvre. Le système doit également être étanche et mis en place dans des conditions stériles [1]. Si le drainage thoracique est une technique simple et éprouvée, la pratique n’en demeure pas moins délicate. La pose du drain et la surveillance du drainage sont des activités transversales réalisées dans de nombreuses unités, pour lesquelles les personnels médicaux et paramédicaux sont complémentaires et doivent être coordonnés. Le drainage thoracique est un acte non sans risque, aussi les professionnels de santé sont tenus de mettre à jour leurs connaissances et de standardiser leurs pratiques pour offrir au patient une prise en charge optimisée et leur garantir l’efficacité et la sécurité des soins. À ces fins, l’objectif principal de l’étude a été de proposer un programme de formation continue aux acteurs du drainage thoracique pour rappeler les clés d’un drainage bien conduit, et d’élaborer un protocole institutionnel pour standardiser la gestion du drainage thoracique dans l’établissement. Le drainage thoracique est un acte pour lequel les professionnels sont formés à différentes écoles, ce qui explique les multiples références de drains et de systèmes de drainage disponibles. Ainsi, il convient de distinguer les drains thoraciques sans mandrin, destinés à être insérés chirurgicalement dans la plèvre du patient, de ceux montés sur trocart ou sur fil-guide, qui font l’objet d’une insertion percutanée. Le drain thoracique est connecté à un système de drainage composé à minima d’une valve anti-retour (type Heimlich), qui est le plus souvent associée à un bocal de recueil des sécrétions. La réexpansion du poumon est possible si une dépression est appliquée au système de drainage : drainage passif ou par gravité si le système est placé en déclive, ou drainage actif si une source d’aspiration extérieure est utilisée (vide mural ou pompe autonome intégrée au système de drainage). Le pharmacien est impliqué dans le choix et le référencement des dispositifs médicaux, il doit répondre aux besoins des utilisateurs et mettre à disposition des dispositifs fiables et adaptés, et toute l’information nécessaire à leur bon usage. L’objectif secondaire de l’étude a été de présenter et de promouvoir le bon usage des dispositifs médicaux dédiés, et de mener une réflexion d’harmonisation des systèmes de drainage au sein de l’établissement, qui est intrinsèquement liée à la volonté de standardisation des pratiques.   2. Matériel et méthode 2.1. Périmètre de l’étude L’étude a été restreinte aux services amenés à prendre en charge la pose et/ou le suivi du drainage, identifiés par une consommation minimale annuelle de 100 systèmes de drainage (année 2014).   2.2. Construction d’un programme de développement professionnel continu (DPC) Sous l’égide de la Commission des médicaments et des dispositifs médicaux stériles (COMEDIMS) de l’établissement, un binôme pharmacien/chirurgien thoracique a piloté le programme.   2.2.1. Enquête de pratiques L’analyse des pratiques a permis de réaliser une cartographie de la prise en charge du patient drainé dans les services concernés. L’audit a été réalisé par un binôme pharmacien/chirurgien thoracique auprès des chefs de service (ou leur représentant) et des cadres de santé. La grille de recueil a été testée et validée avant réalisation. Ses items déclinent les étapes clés du drainage thoracique, comme les indications principales retenues pour sa mise en œuvre, la répartition des responsabilités, la gestion de la surveillance et du transport des patients, et les dispositifs médicaux (DM) utilisés. Les services audités ont également pu exprimer leur avis (satisfaction ou insatisfaction) sur les DM actuellement référencés, et formuler de nouveaux besoins éventuels. À distance, une analyse des écarts entre la pratique constatée et la pratique souhaitée a été menée par les auditeurs et une restitution a été proposée au service audité lors de l’atelier-formation.   2.2.2. Apport cognitif Une séquence d’atelier-formation a été proposée dans les services ciblés à tous les personnels médicaux et infirmiers. Le support de la formation a été construit par le binôme pharmacien/chirurgien thoracique, après analyse des référentiels et résultats de l’enquête de pratique.   2.2.3. Suivi d’indicateur Le bénéfice de la formation a été évalué en comparant les connaissances des acteurs du drainage thoracique avant et après l’atelier (diffusion d’un questionnaire d’auto-évaluation).   2.2.4. Validation DPC Les personnes ayant participé à l’atelier de formation et répondu aux deux tours des questionnaires ont pu valider un DPC.    2.3. Standardisation des pratiques Sur la base des résultats de l’analyse de pratiques conduite dans les services et de l’avis d’experts locaux, et après revue de la littérature et notamment des recommandations internationales [2-7], nous avons proposé d’élaborer un protocole institutionnel de drainage thoracique, afin de standardiser les pratiques et d’améliorer la qualité des soins dispensés. Cette étape comprend également une harmonisation et une mise à jour des formulaires qui permettent la traçabilité des paramètres relevés lors de la surveillance du drainage en lien avec les logiciels d’aide à la prescription (LAP), et la sélection d’un système de drainage commun à l’ensemble de l’établissement pour faciliter le transfert des patients drainés et optimiser les achats.   2.4. Analyse statistique Les données qualitatives étaient exprimées en effectifs et pourcentages, et les données quantitatives en valeurs moyennes ± écart type et en médianes accompagnées des valeurs extrêmes. La comparaison de la note globale du questionnaire a été réalisée à l’aide du test de Wilcoxon pour série appariée. Le taux de bonnes réponses a également été comparé question par question entre les deux périodes en utilisant le test du Chi2. Une «p-value» <0,05 a été considérée comme significative. La comparaison de la note globale entre les deux périodes, selon la catégorie professionnelle et selon la spécialité, a été réalisée en utilisant un modèle de régression linéaire mixte. Ces analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel R (www.r-project.org).   3. Résultats 3.1. Enquête de pratique L’enquête a été menée auprès de 21 acteurs en santé dans 15 unités fonctionnelles des services cibles du programme : chirurgie thoracique, pneumologie, services de réanimation (médicale, chirurgicale, pédiatrique et néonatale). Nous avons inclus les services d’imagerie qui sont impliqués dans la pose de drain ; les services de chirurgie abdominale et cardiaque ont été exclus. Parmi les observations, nous avons noté que la familiarité du personnel avec la gestion du drainage était très disparate en fonction des services, et que seule la pédiatrie disposait d’un protocole dédié. Le déploiement du dossier patient informatisé (annexé au logiciel d’aide à la prescription) a permis d’intégrer un formulaire de recueil des paramètres de surveillance du drainage. Dans 11 UF sur 15, les paramètres de surveillance sont recueillis informatiquement. Cependant, plusieurs LAP coexistent dans l’établissement (DxCare®, ICCA®), et les services n’utilisent pas tous le même formulaire et n’objectivent pas les données de la même façon. La gestion du transport des patients drainés apparaît peu sécurisée et il apparaît aussi que les risques liés à la manipulation du drain sont méconnus : clampage à mauvais escient, connexions/déconnexions, risque septique, pas d’accompagnement des patients, sauf pour les services de réanimation.   3.2. Programme de formation L’atelier de formation s’est déroulé en 4 étapes : restitution de l’enquête, partie théorique (anatomie, indications, objectifs et caractéristiques du drainage), recommandations pour la pratique, et mise au point sur le bon usage des DM impliqués (démonstration à l’appui). Les 14 ateliers ont enregistré 129 participants [figure 1]. [caption id="attachment_4219" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Répartition des participants par service et par fonction (N=129).[/caption] Selon les services, les formations ont pu toucher jusqu’à 29% des manipulateurs en radiologie, 75% des IDE, 71% des internes et 86% des médecins seniors. Tous les participants ont été destinataires d’un questionnaire d’évaluation avant et après la formation, et 38,8% (N=50) d’entre eux ont répondu aux deux tours. Cette population de 50 participants a été sélectionnée pour mesurer l’impact du programme, en mettant en évidence la progression de leurs connaissances avant/après les ateliers de formation. Au premier tour, la note moyenne des réponses au questionnaire est de 3,62/10 et au second tour de 4,86/10, l’écart entre les deux notes est significatif (p<0,01). L’analyse séquentielle des réponses, question par question, indique que trois messages relatifs aux fonctions de la plèvre, aux indications du drainage et la gestion du système en siphonage ont été particulièrement bien assimilés par les participants [figure 2].   [caption id="attachment_4220" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Nombre de réponses justes au questionnaire, analyse par question.[/caption] Le groupe infirmiers et manipulateurs en radiologie et le groupe des médecins seniors réalisent une progression significative des résultats après l’intervention (p <0,05). Globalement, peu de services réalisent une progression significative des résultats après l’intervention, excepté le service de réanimation chirurgicale (p<0,05). Le service de radiologie réalise également une progression remarquable, d’autant que la note globale au premier tour était faible (<2/10). Le service de chirurgie thoracique obtient la note maximale au second tour (>6/10), mais la progression n’est pas significative au vu de l’effectif des répondants. La satisfaction des participants aux ateliers a été évaluée. Parmi les 50 répondants ciblés, aucun n’a jugé la qualité de la formation insatisfaisante. Trois personnes l’ont jugée peu satisfaisante (6%), 30 satisfaisante (60%) et 17 tout à fait satisfaisante (34%). Sur une échelle de 1 à 10, sa qualité a été estimée à 7,32 en moyenne. Les 50 personnes ayant participé aux formations et répondu aux deux tours des questionnaires ont pu valider un DPC.   3.3. Actions entreprises 3.3.1. Protocole institutionnel de drainage thoracique Le protocole de drainage thoracique a été construit sous forme de diagrammes d’aide à la décision pour la prise en charge du patient dans les situations cliniques courantes. Six algorithmes décrivent ainsi la conduite à tenir pour le drainage en fonction du type d’épanchement (pneumothorax spontané, pleurésie purulente, pleurésie maligne et hémothorax), pour décider de l’ablation du drain et pour la bonne gestion du transport des patients drainés. Une check-list de surveillance a également été formalisée. Les protocoles ont été validés par la communauté médicale et la COMEDIMS des hôpitaux universitaires de Strasbourg [Annexe 1].   3.3.2. Harmonisation des formulaires de surveillance Nous avons comparé les items proposés par les différents formulaires de surveillance existants et une réflexion de pertinence et de simplification a été menée. Le formulaire a été refondu afin de mettre les items en commun [Annexe 2]. À l’avenir, un volet permettra la traçabilité de la mise en place (date de pose, type de drain et calibre, type de système de drainage, vérifications effectuées, date de réfection du pansement, etc.) et un second volet permettra de relever les paramètres de surveillance proprement dit (quantité recueillie, aspect, valeur de la dépression, bullage, traite ou clampage du drain, changement de système de recueil, etc.).   3.3.3. Harmonisation des systèmes de drainage Lors de l’audit de pratiques, les services ont unanimement accepté de tendre à harmoniser les systèmes de drainage dans l’établissement. Nous avons proposé de déployer un système de drainage commun répondant aux contraintes exprimées par les utilisateurs. Ainsi, nous avons recherché un système pouvant se transformer en système de drainage autonome (adjonction d’une pompe autonome) pour le transport du patient, besoin exprimé par la majorité des services. Nous avons également voulu sélectionner un système stable, simple d’utilisation et doté d’une grande capacité de recueil. Par ailleurs, nous avons voulu proposer un système déjà utilisé et connu dans l’un des services pour bénéficier de leur expérience, pour améliorer l’adhésion des professionnels et accompagner le changement de pratique. Le système compact Simple 3® double chambre avec connecteur/déconnecteur pour pompe Mobile et PalmEvo® (référence 10125, ADHESIA) a été retenu après une phase de test dans le service de chirurgie thoracique. Il est désormais positionné comme système de drainage de première intention. D’autres systèmes de drainage sont conservés dans des indications de niche : l’un dispose d’un manomètre intégré permettant de réguler finement la dépression appliquée pour les services de pédiatrie, et l’autre permet l’application d’une dépression de l’ordre de 400cmH2O pour le drainage postopératoire de chirurgie cardiaque. Enfin, dans les suites de lobectomie mini-invasive, les chirurgiens thoraciques souhaitent conserver un dispositif de drainage autonome sophistiqué permettant le monitorage précis du débit des fuites aériennes et du volume des sécrétions recueillies, en vue de raccourcir la durée du drainage et de permettre en parallèle la remobilisation rapide des patients après la chirurgie.   4. Discussion 4.1. Rationnel de l’étude Le ressenti d’un manque de connaissances des acteurs en matière de drainage thoracique a conduit quelques chirurgiens thoraciques à proposer ce travail. Ce constat est partagé par d’autres communautés médicales et a été décrit dans la littérature [8-10]. Il apparaît un manque de consensus, y compris dans les principes de surveillance des indications habituelles. Deux études [8,9] ont proposé des questionnaires ciblés sur la prise en charge des patients drainés. Les résultats ont montré le déficit des connaissances des soignants, soulignant la nécessité de formation des acteurs. Parallèlement, la déclaration de plusieurs cas de matériovigilance sur des DM de drainage thoracique au niveau local a objectivé des risques potentiels lors de leur utilisation et a confirmé le besoin de réaliser une campagne de formation, afin de sécuriser la prise en charge du patient. En effet, le manque de formation peut conduire à des accidents au moment de la mise en place du drain. D’autres complications peuvent également survenir au décours d’une gestion inadéquate du système de drainage (pneumothorax suffocant, emphysème sous-cutané, pleurésie purulente, œdème a vacuo, etc.) Une gestion appropriée du drainage thoracique demande la maîtrise du bon usage des dispositifs médicaux impliqués. L’objectif pédagogique et la complémentarité technique et clinique des pilotes du projet (binôme pharmacien/chirurgien) ont légitimé notre offre de formation à destination des acteurs du drainage. Le choix de formations communes aux équipes médicales et infirmières s’inscrit dans cet esprit recherché d’échanges pluriprofessionnels concernant des actes médicaux et paramédicaux étroitement liés.   4.2. Analyse des écarts et mesures correctives L’analyse des écarts de l’enquête de pratique a identifié des faiblesses dans la qualité et la sécurité des soins liés au drainage thoracique et a été force de propositions. L’absence de protocole de drainage dans 13 UF sur 15 a motivé la rédaction de documents qualité sous forme d’algorithmes décisionnels. Les documents en vigueur [Annexe 1] sont mis à disposition à titre informatif, ils peuvent être une base de travail pour d’autres équipes qui souhaiteraient s’engager dans la standardisation des pratiques. Le travail récent mené par l’équipe du Dr Seguin s’inscrit également dans cette démarche, en formulant des réponses à des questions pratiques relatives à la gestion du drainage après lobectomie [11]. Cet article confirme la volonté des experts d’échanger sur leurs pratiques et de les standardiser. D’autres actions ont été menées, notamment pour sécuriser et simplifier les transferts de patients : harmonisation des formulaires de surveillance et choix effectif d’un système de drainage commun. Dans un traité sur la prévention de l’erreur médicale [12], des qualiticiens experts prennent l’exemple du manque d’harmonisation des systèmes de drainage thoracique au sein d’un hôpital pour illustrer le concept d’erreur médicale latente, et le qualifient d’évènement porteur de risque. L’harmonisation du système de drainage était donc une priorité dans la prévention du risque d’erreur. Le gain à l’harmonisation est également économique, car les surcoûts entraînés par le changement complet de système de drainage lors des transferts entre les services de l’établissement sont réduits par la standardisation du système de drainage dans l’ensemble de l’établissement (hors indications de niche). Les essais menés sur le système de drainage retenu ont mis en évidence une tendance de la tubulure à « plicaturer » : des améliorations ont pu être apportées par l’industriel sur le produit afin qu’il soit fiabilisé.   4.3. Impact du programme de formation sur les connaissances Les 14 séances d’ateliers organisées ont permis de regrouper 129 professionnels de santé. Cette importante participation des médecins et des infirmiers témoigne d’une attente des acteurs du drainage thoracique. L’état des lieux des connaissances des soignants avant leur participation à l’atelier a objectivé les lacunes ressenties par les experts. L’analyse des résultats de l’évaluation avant/après montre une progression significative des connaissances des participants, même si les notes restent plus basses qu’attendues. L’analyse des notes question par question nous permet d’identifier des points critiques de connaissances non acquis. Ainsi, nous pourrons améliorer le support de notre présentation, notamment en clarifiant les messages relatifs à la conduite à tenir lorsqu’un drain présente des fuites aériennes et au transport d’un patient drainé. L’analyse en sous-groupes de l’impact de la formation, par service d’appartenance ou par catégorie professionnelle, rend non significative la progression des connaissances. Ce phénomène peut s’expliquer par les faibles effectifs de certaines catégories professionnelles. Nous noterons aussi qu’il est difficile d’atteindre un niveau de connaissances et de compétences homogène dans la gestion du drainage. En effet, le drainage thoracique est un acte technique, influencé par la dextérité, le ressenti et le vécu des soignants. Ces résultats néanmoins très encourageants nous poussent à améliorer et à pérenniser ce programme de formation.   4.4. Limites de l’étude Les services cibles de l’intervention ont été identifiés par leur consommation en systèmes de drainage. Une prochaine campagne de sensibilisation pourra proposer ce programme aux services d’urgences et de chirurgie adulte et pédiatrique, au SAMU et aux autres services d’imagerie. Une autre approche de sélection aurait été de pouvoir identifier les patients drainés, et de remonter au service les ayant pris en charge. Cependant, quoique la classification commune des actes médicaux (CCAM) décrive plusieurs actes relatifs au drainage thoracique (chapitre 6.3.6 : Évacuation de collection pleurale), ceux-ci ne font pas partie des actes classant dans un groupe homogène de malades (GHM), et leur codage est facultatif car sans impact financier. Comme ces actes ne sont pas valorisés, la réalisation d’une requête informatique identifiant les patients drainés n’a pas été possible. Le créneau horaire choisi pour la formation des équipes infirmières intervenait juste après le passage des consignes entre les équipes du matin et celles de l’après-midi, vers 14 heures. Seuls les infirmiers quittant leur poste du matin ont pu participer aux ateliers, l’équipe de l’après-midi devant assurer la continuité du service. Autant que cela a été possible, nous avons organisé au moins deux séances afin de toucher le plus large échantillon des pools infirmiers.   4.5. Perspectives L’accueil de l’atelier de formation par les participants a été enthousiaste. Nous avons bénéficié du label DPC pour proposer notre offre de formation, ce qui a pu motiver les participants. Si l’atelier a globalement été jugé utile par les participants, il ne figurait toutefois pas dans les priorités de formation que les cadres de santé proposent à leurs équipes. Nous avons été sollicités par plusieurs professionnels de santé pour étudier la faisabilité de pérennisation du programme. Pour le rendre accessible au plus grand nombre, un module de formation est hébergé sur la plateforme de e-learning de l’Observatoire des médicaments, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique (OMEDIT) de la région Centre-Val de Loire. L’objectif est d’intégrer ce dernier dans les programmes de formation d’accueil des nouveaux agents, notamment des infirmiers et des internes.   5. Conclusion Le drainage thoracique est un acte technique, et son déroulement doit faire l’objet d’une surveillance attentive. Un programme de formation pédagogique a permis de réunir tous les acteurs du drainage et ainsi d’encadrer leurs pratiques, de rassurer les professionnels de santé qui n’en sont pas toujours familiers et de sécuriser la prise en charge du patient. Les liens qui se sont établis au cours des différentes étapes du programme, entre les différentes disciplines du corps médical, sont également à considérer comme des ouvertures vers de futurs projets à bâtir ensemble. La validation institutionnelle permet de formaliser le protocole de drainage thoracique et d’amorcer la standardisation des pratiques. L’un des intérêts de cette étude est aussi de montrer qu’une amélioration significative de la prise en charge du patient drainé demeure compatible avec le souci de la maîtrise des coûts impliqués. En effet, l’harmonisation des pratiques et le choix de dispositifs validé par les professionnels de santé ont permis d’optimiser les achats et l’offre de dispositifs médicaux de qualité.   Références Galvaing G, Riquet M, Dahan M. Principes du drainage thoracique. EMC-Tech Chir-Thorax 2013;8(4):1-11[42-200]. Havelock T, Teoh R, Laws D, Gleeson F. Pleural procedures and thoracic ultrasound: British Thoracic Society pleural disease guideline 2010. Thorax 2010;65:61-76. https://doi.org/10.1136/thx.2010.137026 PMid:20696688 MacDuff A, Arnold A, Harvey J. Management of spontaneous pneumothorax: British Thoracic Society pleural disease guideline 2010. Thorax 2010;65:18-31. https://doi.org/10.1136/thx.2010.136986 PMid:20696690 Roberts ME, Neville E, Berrisford RG, Antunes G, Ali NJ. Management of a malignant pleural effusion: British Thoracic Society pleural disease guideline 2010. Thorax 2010;65:32-40. https://doi.org/10.1136/thx.2010.136994 PMid:20696691 Davies HE, Davies RJO, Davies CWH. 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décembre 3, 2018
Judiciaire · Vol. 21 Juin 2017

Dix règles simples pour mieux se défendre en cas de mise en cause judiciaire

Roland Demaria, expert près la cour d’appel de Montpellier Chirurgie cardiaque, CHU et université de Montpellier Correspondance : r-demaria@chu-montpellier.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-2-DEM Citation : Demaria R. Dix règles simples pour mieux se défendre en cas de mise en cause judiciaire. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(2). doi: 10.24399/JCTCV21-2-DEM   La recherche d’une responsabilité en cas de complication postopératoire, même mineure, associée à une demande de réparation financière, concerne davantage notre pratique chirurgicale que celle de nos maîtres. Si cela ne doit pas être inutilement exagéré, il convient cependant de se prémunir, en cas de mise en cause judiciaire, de toute pratique qui pourrait être préjudiciable pour le chirurgien dans la procédure. Dix règles simples de bonne pratique permettront de se défendre efficacement, voire d’éviter un conflit pénible pour toutes les parties. Elles seront à respecter en amont, pendant et après l’intervention.   Règle 1 : Être « dans les clous » concernant sa pratique personnelle. À savoir, pratiquer la chirurgie pour laquelle on est correctement formé, diplômé, bien assuré, dans des conditions de moyens reconnus dans son centre. Il est fortement souhaitable d’être accrédité, d’être membre du Collège et de sa société savante. Tout cela montre que vous êtes totalement compétent et reconnu pour réaliser la prise en charge de cette pathologie et évitera une brèche facilement exploitable contre vous. Enfin, ne pas opérer alors qu’on était de garde la veille en ayant passé toute la nuit au bloc opératoire. Un exemple est le chirurgien cardiaque qui ferait son endartériectomie carotidienne annuelle le lendemain d’une nuit complète passée sur une dissection aortique, et dont le patient aurait au réveil une paraplégie…   Règle 2 : Tout malade pris en charge doit l’être après discussion pluridisciplinaire médicochirurgicale, et cela doit être écrit dans le dossier médical. On doit se référer au staff de service, à la discussion avec les cardiologues (nommer les principaux), les anesthésistes, gériatres ou d’autres intervenants. Il faut pouvoir montrer que la décision opératoire – voire les gestes réalisés – a été prise de manière consensuelle, après discussion collégiale du dossier. Il est souhaitable de « coller » aux recommandations au mieux, mais il peut arriver que le fait d’être hors recommandations soit compris à condition d’expliquer clairement les raisons, et que cela fût une décision collégiale, du fait du contexte global de ce patient.   Règle 3 : Tout malade pris en charge doit être pleinement et clairement informé par le chirurgien, et cela doit être écrit dans le dossier médical. Le chirurgien doit informer le patient, le plus en amont possible de la chirurgie afin de laisser un temps de réflexion suffisant. Cette information doit porter sur la discussion pluridisciplinaire qui a eu lieu et qui a abouti à l’indication, sur les risques de l’évolution naturelle de sa maladie, sur les alternatives thérapeutiques éventuelles, sur l’opération et toutes ses modalités (cicatrices, CEC, greffons coronaires, prothèses avec avantages et inconvénients des prothèses biologique versus mécanique, jusqu’à l’origine du tissu animal utilisé…). Les risques fréquents ou graves doivent être déclinés (décès, infarctus, infection, AVC, transfusions, pacemaker, assistance postopératoire…). La suite de la prise en charge (réanimation, service, centre de réadaptation) sera aussi indiquée. Il est très important de faire signer une reconnaissance d’information et de consentement qui doit être complète (et si possible tenir sur une page). Une note dans le dossier médical, une lettre au correspondant donnant ces informations ou indiquant que le patient a été complètement informé aura aussi une valeur mais ne se substituera pas au document signé. Celui-ci sera consigné dans le dossier médical. Enfin, l’information donnée doit l’être sur un mode bienveillant et non se transformer en cours magistral angoissant…   Règle 4 : Être rigoureux au bloc et imposer la rigueur dans l’équipe. Vérifier la disponibilité du matériel requis la veille, penser toujours que l’on fait l’opération pour le patient et non pas pour se lancer dans des prouesses inappropriées, dont le rapport risque/bénéfice serait défavorable au patient et… jugées défavorablement par un expert. Exiger la rigueur autour de vous, demander en fin d’opération le compte des compresses ou des petits instruments utilisés, si l’anatomopathologie a bien été envoyée… et surtout ne pas oublier de noter tout cela dans le compte rendu opératoire.   Règle 5 : Rédaction exhaustive et rigoureuse du compte rendu opératoire. Lui seul pourra peut-être vous défendre en cas de procédure, et ce parfois plusieurs années plus tard… Il se focalise sur la pathologie constatée en peropératoire et sur la technique opératoire détaillée. Il faut donc noter la rigueur de la préparation, décrire la voie d’abord, toutes les atteintes pathologiques constatées dans le détail et qui peuvent influencer la technique choisie (la description des coronaires par exemple, faisant reculer sur un pontage pourtant prévu par le staff pluridisciplinaire). On ne doit pas se contenter du trop classique : « …selon la méthode habituelle », mais décrire la technique de pose de sa prothèse valvulaire, le fil utilisé… Tout doit être clairement noté, de même que le contrôle ETO réalisé (avec le nom du cardiologue qui la réalise), le compte des compresses réalisé et correct en fin d’opération…   Règle 6 : Bien suivre le postopératoire de son patient et ne pas oublier de le notifier dans le dossier médical. Une courte note quotidienne dans le dossier, même si tout se déroule normalement, est une bonne chose. On y rajoutera que l’on a complété l’information de son patient qui sera heureux de mieux comprendre l’utilité de l’échographie postopératoire ou l’intérêt de sa rééducation qui approche. Dans certains pays anglo-saxons, le chirurgien date et signe le dossier papier de son patient, sans rien ajouter d’autre, pour simplement laisser une trace qu’il l’a vu…   Règle 7 : Être réactif et disponible en cas de complication. Expliquer, prendre du temps, être à l’écoute. Recevoir les gens dans un endroit calme, isolé, et sans délai par rapport à la complication. Ne pas être fuyant mais encore plus disponible qu’à l’ordinaire. Ne pas se faire détester par des réactions de refus de contact ou des réactions hautaines, distantes. Rester poli mais ferme, si vous êtes mis en cause brutalement. Ne pas parler d’emblée d’erreur ou de faute et ne pas la rejeter sur autrui ou sur son institution. Rester factuel, disponible, voire compatissant sans théâtralisme inutile. Être humain et non sur une défensive prématurée. Recevoir aussi en compagnie d’un collègue anesthésiste ou cardiologue pour apporter des informations complémentaires et montrer la collégialité de la prise en charge. Ne pas hésiter à prendre des avis (par exemple en infectiologie) et noter cela dans le dossier médical. Prendre du temps pour informer des recours possibles, des possibilités thérapeutiques ultérieures, ne pas fermer la porte et rester l’allié de votre patient.   Règle 8 : Revoir son patient après la réadaptation postopératoire, et adresser un courrier final à TOUS les correspondants. Ce courrier doit faire le point sur les cicatrices, l’état général, les consignes de surveillance ultérieure, les règles de prophylaxie de l’endocardite si le patient est porteur d’une prothèse valvulaire, le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires si il s’agit d’un coronarien. Bien indiquer, après s’en être assuré, que le patient a compris tout cela. Il est bon aussi d’écrire que l’on a dicté le courrier en présence du patient lui-même qui aura ainsi entendu les recommandations envoyées à tous ses médecins.   Règle 9 : Bien vérifier l’ensemble du dossier médical, notamment après la dernière visite. Le compléter, le ranger, noter tous les éléments qui vous semblent importants dans ce dossier. Rappelez-vous que le dossier médical sera votre seul allié dans une procédure. Il faut y trouver les raisons de l’indication, les examens complémentaires préopératoires, la discussion pluridisciplinaire, des traces de l’information complète, le compte rendu opératoire complet, le suivi, les courriers de consultation… La prochaine fois que vous le rouvrirez, ce sera peut-être pour y rechercher vos éléments de défense…   Règle 10 : Être l’acteur de sa défense. Si malgré tous vos efforts, vous vous retrouvez mis en cause, devenez l’acteur de votre propre défense. Ne faites pas comme si cela ne vous concernait pas ou très peu. Contactez rapidement la cellule juridique de votre hôpital qui vous conseillera, contactez rapidement aussi votre assurance qui vous attribuera un médecin conseil, un avocat expérimenté qui vous fera éviter des erreurs de comportement ou de procédure qui pourront ensuite se révéler préjudiciables à votre défense. Surtout, ne tentez pas, à partir du moment où vous êtes mis en cause, de modifier des éléments du dossier ce qui se retournerait justement contre vous… Rappelez-vous que si vous avez correctement suivi les règles ci-dessus, et avec un dossier complet, votre défense sera bien plus simple et efficace, malgré les moments toujours pénibles de ce genre de procédure.   Conclusion  Il ne faut certes pas tomber dans une sinistrose exagérée, mais il ne faut pas être non plus naïf dans sa pratique. Le même malade qui vous prenait publiquement pour son sauveur pourra se transformer en un adversaire redoutable qui utilisera tous les moyens dont il dispose pour obtenir ce qu’il souhaite. C’est peut-être en voyant dans toute prise en charge un futur procès éventuel que l’on optimisera encore la prise en charge globale des patients, car ces règles simples, non exhaustives, ne font finalement que nous améliorer encore, sur le plan médical et relationnel.
juin 2, 2017
Éditorial · Vol. 21 Juin 2017

La réforme de l’internat nous interpelle sur notre mission d’enseignement

Nous entendions parler de la réforme du 3e cycle des études médicales depuis plus de 10 ans. Après des phases de grand calme et des moments de tempête, il semble maintenant que le bateau, chargé de bonnes et de moins bonnes choses, achève sa traversée. Les principaux textes officiels sont à votre disposition sur notre site. Parmi les principaux points de la réforme (qui, il faut le dire, est plus conçue pour mettre en place la formation de milliers d'internes en Médecine générale, en Médecine d'urgence ou en Médecine gériatrique que pour les spécialités chirurgicales) on notera : une organisation basée sur les CHU et les (nouvelles) régions ; une durée de formation uniforme de 6 ans pour toutes les spécialités chirurgicales ; des interrogations sur la phase d'approfondissement, introduisant un statut "plus qu'interne" et "moins qu'assistant" ; une importance redonnée aux coordinations locale et régionale. Formellement, c'est un véritable contrat d'apprentissage qui sera passé entre la coordination locale et chaque interne à l'issue de la première année ; la volonté de former et d'évaluer par compétences. La compétence est beaucoup plus que la connaissance, il s'agit de la mise en œuvre, en situation, de connaissances, de capacités et de comportements. Évaluer les compétences, c'est aussi une compétence à développer pour nous. Cela fait d'ailleurs le pont avec le DPC dont le but est justement le maintien de celles-ci. Pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, il faut aussi mettre en exergue une reconnaissance sans précédent du rôle des Collèges. Regroupés au sein d'une Coordination nationale des collèges d'enseignants en médecine (CNCEM), ils travaillent avec les sous-sections de CNU et les doyens. Les textes officiels renvoient pour définir les connaissances, les compétences et les critères d'agrément des stages aux "plateformes" des Collèges, distinguant ainsi sans ambiguïté leur place. Nous allons donc finalement définir nous-mêmes, avec une capacité d'adaptation permanente, sur nos outils numériques, ce qu'est notre métier et comment il faut se former pour pouvoir être autorisé à l'exercer. Nous devons donc, en parallèle, mener à bien deux développements. De façon consensuelle, identique pour toutes les régions et adaptée aux évolutions de notre spécialité, définir les connaissances nécessaires (et mettre en place les outils de transmission de celles-ci), définir les compétences et leurs évaluations et adapter les modalités de formation en fonction de tout ceci. Il nous faut aussi faire évoluer les statuts du Collège (qui datent de 2004) afin qu'ils soient aussi proches que possible de ceux des autres Collèges d'enseignants et qu'ils nous permettent de remplir avec pertinence, pérennité et réussite ce premier processus capital. La caractéristique d'un Collège est de regrouper des enseignants. C'est d'ailleurs par extension que le lieu physique où cet enseignement était dispensé est devenu un collège. Nos Collèges médicaux regroupent les enseignants par leur spécialité, telle que définie par une section du CNU et un diplôme valant droit d'exercice : le DES, reflétant ainsi notre double aspect de professionnels du soins et d'universitaires. Les lieux d'enseignement sont surtout devenus numériques et virtuels, mais n'en sont pas moins réels et utiles. Fidèle à notre principe de guichet unique représentant notre spécialité, le bureau du Collège de CTCV travaillera en pleine transparence avec la SFCTCV (et son comité pédagogique, structure de référence), avec les membres de notre sous-section 51-03 du CNU et avec les coordonnateurs locaux et régionaux du DES qui seront nommés par les doyens. Le diplôme du Collège sera toujours obtenu, avec ses différentes options, à la suite de l'examen du Collège, qui sera plus sélectif et très important à avoir. Il est et sera nécessaire pour être membre de la SFCTCV, pour les chirurgiens exerçants en France. Nous le considérons comme requis pour une carrière hospitalière ou hospitalo-universitaire, voire même tout simplement une carrière. Il validera l'acquisition de la pleine autonomie et la maturité des compétences nécessaires, en phase avec les réalités de notre spécialité. En effet, nous ne sommes pas sans inquiétude sur les limites et les difficultés d'application de ces textes en chirurgie. Nous savons, bien sûr, que le DES monolithique, avec ses 6 ans prévus de formation et les nouvelles règles régissant durées et modalités du travail des internes, sera surtout le diplôme qui permettra à un jeune, apte (et autorisé) à être chirurgien "thoracique" (au sens américain, large, du terme) d'entrer dans la réalité d'une équipe où il recevra une formation sur-spécialisée post-internat, finalement proche d'un fellowship anglo-saxon. Il trouvera sa place dans ce groupe et plus globalement dans notre collectif en fonction des besoins de cette équipe, des ses affinités (et compétences !), et de l'évolution des structures de soins dans une organisation territoriale. C'est donc bien le diplôme du Collège et ses options qui seront le vrai reflet des acquis d'une formation qui additionnera le DES (qui valide une formation homogène et globale de chirurgien thoracique et cardiovasculaire) et le post-internat plus spécifique qui débouchera sur une ou plusieurs de nos facettes d'activité, en perpétuelle évolution. Nous devons tous nous approprier cette réforme. Certains de ses points restent encore flous, et notamment son accompagnement budgétaire. Nous devons néanmoins anticiper et en faire un tremplin nous permettant d'aller plus haut et plus loin dans l'excellence de notre formation et le développement de notre exercice. Tous les membres du Collège de CTCV (donc tous les enseignants, au sens large du terme) seront convoqués à une journée de travail et d'échanges obligatoire dans la suite des Journées d'Automne, le samedi 9 décembre 2017. Nous ferons de cette journée, en nous aidant de ce qui se fait dans les autres Collèges français et les instances européennes, un moment privilégié au cours duquel se construira au mieux notre planning et nos méthodes de travail pour les années à venir. Nous aurons déjà bien commencé à mettre en place les groupes d'enseignants responsables et les modules d'enseignements, et nous viserons surtout les formations de phase d'approfondissement et de consolidation (capitales pour nous, et applicables à partir de 2018 et 2021 respectivement). Nous échangerons enfin sur les nouveaux statuts du Collège, qui auront été mis en ligne auparavant afin de les valider. DOI : 10.24399/JCTCV21-2-KRE Citation : Kreitmann B, Dumont P. La réforme de l'internat nous interpelle sur notre mission d'enseignement. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(2). doi: 10.24399/JCTCV21-2-KRE
juin 2, 2017
Anesthésie · Vol. 21 Abstracts 2017

A-12 – Évaluation de la pratique de l’ETO péri-opératoire en chirurgie cardiaque : une enquête nationale

Géraldine Culas, Pascal Colson Service d’anesthésie-réanimation cardiovasculaire et cardiothoracique, CHU Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier   Objectif : Les recommandations nord-américaines concernant la pratique de l’ETO periopératoire (ETO) en chirurgie cardiaque ont été publiées initialement en 1996, puis remises à jour en 2010. Il existe également des recommandations européennes similaires. À ce jour, il n’y a aucune recommandation française ni sur la pratique ni sur la formation nécessaire. Vingt ans après les recommandations nord-américaines, nous pensions qu’il serait intéressant d’évaluer la pratique de l’ETO péri-opératoire en chirurgie cardiaque par les anesthésistes français. Méthode : En mars 2016, un questionnaire a été envoyé à 300 anesthésistes dans les différents centres français pratiquant la chirurgie. Deux relances espacées de 15 jours ont été réalisées. L’analyse du sondage a lieu après clôture en juin 2016. Résultat : 113 personnes ont répondu (taux de réponse : 38 %). La population avait moins de 45 ans pour 57,5 % des sondés ; la majorité (78,6 %) travaillait dans un centre public. Concernant la pratique : 89,4 % utilisaient l’ETO au bloc opératoire. Quand on regardait la formation, la grande majorité des sondés avait une formation d’échocardiographie et un diplôme universitaire : soit une formation dédiée aux cardiologues (37,5 %) soit une formation dédiée aux anesthésistes-réanimateurs (34,8 %), mais 26 % étaient autodidactes. Seuls 4,5 % avait une formation spécifique pour l’ETO péri-opératoire. Concernant l’équipement : 16 % n’avaient pas d’appareil d’échocardiographie spécifiquement dédié au bloc opératoire. Pour les 84 % équipés, le nombre d’appareils disponibles était de 1 (41,6 %) ou de 2 et plus (42,5 %). Les principaux facteurs représentant un frein à la pratique étaient essentiellement le manque de matériel mis à disposition (55,7 %) et le manque de formation appropriée (54,5 %). Conclusion : La pratique de l’ETO peropératoire en France semble se développer mais est encore insuffisante et non généralisée au vu des standards internationaux. Le manque d’équipement et de formation semble être une piste pour expliquer cet état des lieux ainsi que, probablement aussi, l’absence de recommandations émanant de la Société française d’anesthésie.     Evaluation of perioperative TEE practice in cardiac surgery: a national survey   Objectives: North-American guidelines for perioperative TEE (transoesophageal echocardiographie) during cardiac surgery were first published in 1996 and updated in 2010. European recommendations have been also published in 2010. To date, there is no French recommendations neither about the practice nor about the training required. 20 years after the North-American guidelines, we thought interesting to evaluate the TEE practice by anesthesisologists in cardiac surgery in France. Methods: In March 2016, a survey has been conducted to 300 anesthesiologists in various French cardiac surgery centers. Two reminders were sent, each after a 2-week delay. Analysis of the answers was made on June 2016. Results: 113 answers have been collected (survey response rate 38%). Population was less than 45 years old in 57.5% of cases ; most of them (78.6%) was working in a public structure. About the practice, 89.4% is performing TEE in the operating room. Regarding training, a large majority of respondents has echocardiography training and University diploma either through cardiology teaching or intensive care-anesthesiology teaching (37.5% and 34.8%, respectively), but 26% are autodidact. Only 4.5% have specific training in perioperative TEE. An echocardiography device is not specifically dedicated to surgery in 16%. When device is available for surgery (84%), the number of devices was 1 (41.6%) and 2 or more (42.5%). Overall, the estimated limitation for TEE use is the lack of available equipment (55.7%) and the lack of appropriate training (54.5%). Conclusion: The practice of perioperative TEE in France seems to be developing but is still insufficient in regard to International standards. The lacks of equipment and training are strong current limitations but possibly, also, the absence of recommendations from the French Society of Anesthesiology.   Séance : Posters anesthésie - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
consensus et guidelines · Vol. 20 Décembre 2016

Parcours d’accès aux carrières hospitalo-universitaires en chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (section 51.03 du CNU)

Dispositions validées par les membres du CNU lors de la réunion du 13 avril 2016. Lionel Camilleri, Alain Chapellier, Bernard Kreitmann, Alain Leguerrier, Pascal Leprince, Gilbert Massard, Philippe Menasché, Jean-François Obadia, Pascal Thomas, membres PU-PH de la sous-section 51-03 ; Delphine Trousse, Fabrice Vanhuyse, Rachid Zegdi, membres MCU-PH de la sous-section 51-03. Les auteurs remercient M Gilbert Vicente, chargé de mission auprès du Doyen de la Faculté de Médecine de Strasbourg, Président de l’AUFEMO, secrétaire de la conférence des Doyens, pour son assistance technique dans la rédaction de ce document.     1. Sous-section 51-03 (chirurgie thoracique et cardiovasculaire) du Conseil national des universités La sous-section 51.03 « chirurgie thoracique et cardiovasculaire » comporte 12 membres : 9 PU-PH et 3 MCU-PH (parmi eux, 8 élus et 4 nommés par le ministère), qui vont siéger pendant 6 ans, leur renouvellement s’effectuant par moitié tous les 3 ans. La composition vise à une représentation équilibrée des différentes spécialités et des différentes inter-régions. La sous-section s’intègre dans la section 51, qui regroupe les sous-sections suivantes : 51.01 pneumologie ; 51.02 cardiologie ; 51.03 chirurgie thoracique et cardiovasculaire ; 51.04 médecine et chirurgie vasculaire. Elle se réunit pour mise sur liste d’aptitude des candidats à une carrière hospitalo-universitaire chaque année (session d’avril), ainsi que pour les promotions et les attributions de Primes d’Encadrement Doctoral et de Recherche (PEDR) (session de juin). Nous décrivons ici le parcours d’accès aux carrières hospitalo-universitaires. Les évaluations universitaires (enseignement, recherche) ne peuvent être dissociées du volet « soins ». De plus, si le CNU doit évaluer chaque individu en tant que tel, il ne doit pas perdre de vue l’importance de la notion d’équipe qui fait la force de nos disciplines, ni l’aspect dynamique des carrières hospitalo-universitaires, un PU-PH étant appelé à assurer – à plus ou moins longue échéance - la responsabilité d’une équipe HU. Ceci exige des aptitudes, qualités et compétence en matière de communication et de management.   2. Introduction L’accès à une carrière hospitalo-universitaire se fait sur proposition des instances hospitalière et universitaire locales (conseil de Faculté, commission médicale d’établissement, direction générale) ; à l’opposé des carrières hospitalières exclusives (PH, PHC), le vote du conseil de Faculté et la décision du Doyen ont une importance primordiale. La sous-section du CNU est appelée à prononcer l’inscription sur liste d’aptitude après avoir vérifié l’aptitude du candidat à répondre de façon appropriée à la triple mission de soins, d’enseignement et de recherche. L’appréciation du candidat ne se limite donc pas uniquement à l’évaluation de ses titres et travaux, mais prend également en compte son activité de soins, son engagement dans l’enseignement, et au-delà ses aptitudes managériales ainsi que ses mandats électifs pour la vie des institutions. Sur l’ensemble de cette évaluation, seule l’appréciation de l’épreuve de titres est chiffrée (voir chapitre 7). L’évaluation de l’activité de soin prend en compte la notoriété locale du candidat et sa capacité de recrutement (développement d’activité nouvelle ou spécifique - bilan d’activité annuel). L’évaluation de l’activité pédagogique est en discussion : elle tiendra compte de l’enseignement institutionnel et extra-institutionnel, ainsi que des publications de nature pédagogique (EMC, livres, e-learning) qui, pour le moment, ne sont pas valorisés dans l’évaluation de l’épreuve de titres. Il est prévu de mettre en place un score d’évaluation de l’activité pédagogique sous l’acronyme « SIAPS » Les membres de la sous-section 51.03 du CNU (chirurgie thoracique et cardiovasculaire) se tiennent à disposition des candidats et de leurs mentors pour les conseiller dans leur préparation (cf point 5).   3. Prérequis pour l’accès aux 3 grades des fonctions universitaires   Aptitude PH HDR Mobilité Points SIGAPS Points CNU PHU + - - - 200 MCU-PH + - - 200 300 PU-PH + + + 400 600   La fonction de Praticien Hospitalier Universitaire (PHU) est une étape intermédiaire de la carrière de bi-appartenant, au-delà du clinicat temporaire et avant la maîtrise de conférences ou le professorat. Pour ce faire, le service bénéficiaire devra geler un poste de CCA pour garantir le montage du support d’emploi. La vocation de ce type de poste est de prolonger le clinicat en attente d’une promotion universitaire ; il y a donc un engagement institutionnel vis-à-vis du candidat retenu. La durée des fonctions dépend de la durée du clinicat : elle est de 8 ans au total (clinicat + PHU). Après audition du candidat, la demande est votée par les instances locales, puis la candidature est soumise au CNU. Pour être éligible, le candidat doit se présenter au concours pour être inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de PH (c’est à dire avoir passé avec succès le concours de recrutement organisé par le CNG) : habituellement inscription en mai-juin et concours en décembre. Il n’y a pas d’exigences formalisées par le CNU (cf. modalités avis CNU au paragraphe 5). Cependant, il s’entend que le candidat doit présenter des publications de bon niveau à son actif (près de 200 points CNU)prenant en compte l’échéance du poste au terme de laquelle les critères respectifs pour une nomination en PUPH (plus rarement MCUPH) devront être satisfaits un projet de recherche et d’enseignement une activité de soins un engagement institutionnel visant à sa promotion universitaire.   Les exigences pour les postes de MCU-PH cliniques sont plus profilées. L’accès peut se situer en fin de clinicat, ou après un passage par un poste de PH, plus rarement de PHU. Le prérequis ne comporte pas la présentation du concours de PH. Il requiert : une activité de publications concrétisée par 200 points SIGAPS / 300 points CNU. La sous-section tiendra compte de la durée pendant laquelle ces points ont été produits et s’assurera de la continuité des travaux dans le temps. un projet de recherche : ni thèse ni master 2 ne font partie des exigences officielles, mais le master 2 est souhaitable. Il faut cependant savoir que ces exigences peuvent être vues à la hausse par les universités dont sont issus les candidats qui peuvent, elles, exiger un cursus scientifiques plus approfondi un projet pédagogique (une formation par DU/DIU est encouragée). Le CNU 5103 sera particulièrement attentif à l’activité pédagogique dispensée dans le cadre des enseignements régionaux et nationaux du Collège français de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire, ainsi qu’à la production de matériel pédagogique destiné au Développement Professionnel Continu de la discipline. une activité clinique reconnue et poursuivie en chirurgie thoracique et/ou cardiovasculaire. Le CNU 5103 sera particulièrement attentif à la participation effective du candidat aux bases de données de la Société Française de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire. Le projet du candidat doit bien entendu s’inscrire dans le cadre des projets institutionnels universitaire et hospitalier.   Le grade de PU-PH, auquel on accède depuis les fonctions de PHU, de MCU-PH voire de CCA (2 années requises), mais aussi de PH, est le grade le plus élevé de la carrière hospitalo-universitaire. Il répond à des exigences particulières. Le prérequis ne comporte pas la présentation du concours de PH. Cependant, le prérequis incontournable réglementaire comporte : Une activité de publication soutenue avec un minimum de 400 points SIGAPS/ 600 points CNU. La sous-section tiendra compte de la durée pendant laquelle ces points ont été produits et s’assurera de la continuité des travaux dans le temps. La validation obligatoire de l’Habilitation à Diriger la Recherche (HDR), qui est le diplôme le plus élevé délivré par les universités Françaises. La thèse de science n’est pas obligatoire dans les textes, mais peut être exigée par le règlement intérieur de l’université d’origine. Une mobilité de 12 mois au moins en dehors de l’institution d’origine, en France ou à l’étranger, est une obligation réglementaire exigée des candidats au concours de PU-PH. Elle est contrôlée par le ministère au moment de la candidature, et doit avoir été validée au préalable par la sous-section CNU. Il peut s’agir d’une mobilité recherche ou d’une mobilité clinique. Dans les deux cas, son objectif doit être clair et viser à parfaire la formation du candidat et enrichir l’équipe d’origine). Cette mobilité peut être accomplie sur plusieurs périodes dont chacune doit être d’une durée minimale de 3 mois, et à condition de correspondre au total à une année complète. Il est hautement souhaitable que cette année soit effectuée après l’internat. Elle doit concerner soit une activité réelle de recherche clinique ou fondamentale de bon niveau dans la thématique du candidat, soit une activité clinique dans le but d’obtenir une surspécialisation (p.ex. greffes, cardiopédiatrie, chirurgie aortique complexe). Il est conseillé de planifier cette mobilité le plus tôt possible dans le cursus. Le but de cette mobilité est double : d’une part, obliger le candidat à s’ouvrir des horizons autres que celui de son environnement habituel, et d’autre part, acquérir un savoir-faire particulier susceptible d’enrichir le candidat et son équipe, et devant donner lieu à des publications durant cette période. Cette mobilité doit être effectuée en dehors de la ville du CHU d’origine du candidat, ou à la rigueur dans la même ville mais dans un centre de recherche labellisé (INSERM, CNRS, etc). Cette mobilité doit être approuvée par le président de la section compétente du CNU sur proposition du président de la sous-section concernée, ce qui indique que le CNU considère que l’exigence de mobilité a été ou non remplie. Pour cette raison, il est conseillé que le candidat consulte la sous-section 51.03 du CNU (en pré-CNU) le plus en amont possible sur son projet de mobilité, afin d’être certain que celui-ci cautionnera la valeur scientifique de sa mobilité. A cet égard sont considérés comme points positifs, les éléments suivants, dans l’ordre : - Mobilité en dehors de sa ville universitaire - Mobilité si possible à l’étranger - Mobilité continue pendant 1 an - Publications à partir du travail fait durant la mobilité - Choix d’un thème de travail pendant la mobilité en accord avec la thématique principale du candidat En outre, il est naturellement attendu que le candidat présente Un projet de recherche; l’expérience avec l’encadrement d’étudiants en master, voire de doctorants est un plus, de même que l’adossement à une structure de recherche labellisée. Un projet d’enseignement et engagement réel sur le plan pédagogique ; une formation spécifique est encouragée. Le CNU 5103 considère comme un pré-requis une activité pédagogique dispensée dans le cadre des enseignements régionaux et nationaux du Collège français de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire, ainsi que la production de matériel pédagogique destiné au Développement Professionnel Continu de la discipline. L’implication dans les activités d’enseignement organisé par les sociétés Européennes ou Internationales est un plus. Un projet de soins et une activité de soins dans la discipline de haut niveau et poursuivie. Le CNU 5103 sera particulièrement attentif à la participation effective du candidat aux bases de données de la Société Française de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire. Des aptitudes managériales Le CNU valorise également une implication dans la vie publique (instances locales et nationales). l’engagement dans des projets de coopération internationale les responsabilités prises au sein de Sociétés Savantes françaises et internationales). la vision plus globale du candidat sur le développement de la filière/discipline dans la région d’exercice   4. La sous-section 51.03 encourage à un « coaching » Si la plupart des candidats profitent d’un excellent coaching par leurs mentors, il est tout de même conseillé d’établir un contact avec la sous-section dès que l’option d’une carrière universitaire est envisagée. La sous-section a pour vocation d’être informée en primeur de l’évolution des réglementations et de transmettre l’information aux candidats : encore faut-il qu’elle les connaisse ! La sous-section organise des pré-auditions par le CNU au moment des 2 réunions annuelles de la Société et propose d’évaluer les postulants au fur et à mesure de leur maturation et de conseiller au mieux les candidats. Le pré-CNU a pour objectif d’apporter aide et conseil aux futurs candidats, qui bénéficieront au cours et au décours de la session de conseils personnalisés de la part du rapporteur de son dossier et du président de la sous-section du CNU. Un suivi personnalisé pourra être proposé. Cette audition paraît particulièrement utile dans 2 situations : Candidats potentiels : l’objectif est de repérer très en amont les éventuels futurs candidats à un poste HU, de les conseiller quant à leurs plans et orientations de carrière, dont le projet de mobilité, et de leur proposer un suivi personnalisé. Sont encouragés notamment à se présenter les chefs de clinique désireux d’entreprendre une carrière HU. Candidats probables : l’objectif est de contrôler avec les candidats, l’adéquation de leur épreuve de titres et travaux avec les recommandations du CNU et les conseiller sur la meilleure stratégie pour se présenter devant le CNU. Idéalement, la présentation doit se faire 2 ans avant l’inscription au concours, donc l’année qui précède la demande de poste par la faculté. Ainsi, dans l’idéal, un PU-PH devrait, avant que son dossier soit présenté aux Ministères (pour l’ouverture d’un poste) et avant sa présentation devant la sous-section, avoir été vu deux fois par le pré-CNU.   5 . Comment se passe l’épreuve du CNU ?   a. PHU L’ouverture du poste dans la discipline fait l’objet d’une publication dans le Journal Officiel. Les candidats pressentis sont obligés à faire acte de candidature dans les délais indiqués. Le candidat est auditionné par le Conseil de Faculté et la CME. Sa nomination intervient, non pas au 1er septembre comme pour les MCU-PH et PU-PH, mais au mois de mai. La validation du dossier est prononcée par la sous-section du CNU sur simple étude du dossier, sans convocation du candidat. Chaque candidature est étudiée par 2 rapporteurs qui prennent les contacts nécessaires à l’élaboration du rapport auprès des instances locales et qui présentent le dossier en séance plénière. La nomination est prononcée sur les acquis de dossier : aptitude aux fonctions de PH, validation de la partie U par la sous-section du CNU.   b. MCU-PH Les postes disponibles dans la discipline font l’objet d’une publication dans le Journal Officiel en janvier. Les candidats pressentis sont obligés à faire acte de candidature dans les délais indiqués : ils disposent d’un délai de 15 jours après parution au JO. Les candidats sont auditionnés par le CNU et sont ensuite nommés selon la même procédure et calendrier que ceux décrits au paragraphe c ci-après sous « Audition par le CNU ». Le MCU-PH est nommé par arrêté signé par les ministres de tutelle.   c. PU-PH Les postes disponibles dans la discipline font l’objet d’une publication dans le Journal Officiel en janvier. Les candidats pressentis sont obligés à faire acte de candidature dans les délais indiqués, soit un délai de 15 jours après parution au JO. Chaque candidature est examinée par 2 rapporteurs choisis au sein de la sous-section. Le concours comporte 2 épreuves : la visite sur site par les rapporteurs, puis l’audition par la sous-section du CNU.   Visite sur site La visite sur site est un temps capital dans la rédaction du rapport. Elle vise à satisfaire les objectifs suivants : observer le candidat dans son environnement professionnel de tous les jours et cerner au mieux sa personnalité et son insertion dans l’équipe voir le candidat opérer un ou plusieurs patients, et vérifier l’authenticité de son activité clinique échanger avec les collaborateurs, le responsable de service, le chef de pôle, les représentants des services voisins rencontrer les responsables des instances (Doyen, Président de la CME, DG) pour vérifier le soutien institutionnel à la discipline, et la cohérence entre projet de la discipline et projet d’établissement ; discuter l’attribution de moyens humains et techniques. Il est en effet dommageable qu’un candidat de bon niveau se fasse nommer en milieu hostile ou avec des moyens insuffisants évaluer l’épreuve de titres avec le candidat (voir ci-dessous) et son mentor faire une répétition en vue de la leçon pédagogique (voir ci-dessous)   Audition par le CNU L’audition par le CNU fait suite à une convocation officielle par le ministère et est organisée de la façon suivante : les rapporteurs exposent le dossier avec toutes les nuances perçues le candidat tire au sort un sujet pour sa leçon pédagogique de 30 min. Le titre est choisi par tirage au sort parmi 3 intitulés préparés par les rapporteurs en tenant compte de ses centres d’intérêt et de ses publications. Le candidat dispose de 90 min de préparation la présentation comporte l’exposé des titres et travaux en 15 min, la leçon en 30 min, puis une discussion ouverte avec le jury L’avis favorable du CNU est transmis aux ministères de tutelle pour l’inscription sur la liste d’aptitude Le candidat dispose de 15 jours pour adresser sa candidature aux Doyen et Directeur Général du (des) CHU(s) postulé(s) qui doivent émettre un avis sous quinzaine et l’adresser aux ministères. En cas d’avis favorable conforme des deux instances, il est procédé à la nomination du candidat et à son affectation au CHetU concerné.   6. Et après le CNU ?   a. Nomination en tant que PU-PH La nomination est prononcée par le président de la république au 1er septembre et publiée dans le Journal Officiel. L’intéressé(e) débutera bien ses fonctions hospitalière et universitaire à cette date même si la notification officielle avait du retard. Il sera rémunéré comme PU-PH au 1er échelon, avec effet au 1er septembre. Par la suite une prise en considération des fonctions universitaires et/ou hospitalière effectuées antérieurement peut intervenir dans le cadre d’un arrêté de reclassement. Le candidat en est informé au cours du mois de novembre !   b. Grades et avancement des PU-PH Comme pour tout fonctionnaire, la carrière comporte des avancements automatiques en échelons, chevrons, etc, qui dépendent de l’ancienneté et du temps d’activité. Certaines situations (détachements, missions, disponibilités,…) sont considérées pour ces avancements. La carrière hospitalière comporte 4 grades, avec un avancement automatique tous les 3 ans, de sorte que le grade le plus élevé est atteint au terme de 12 ans de carrière. La carrière universitaire comporte la 2e classe, la 1re classe, et la classe exceptionnelle 1 et 2. Elle démarre par la nomination en tant que professeur de 2e classe. L’avancement en 1re classe, puis en classe exceptionnelle, doit faire l’objet d’une demande active de l’intéressé à sa faculté. La demande est étudiée par le conseil de faculté et transmise avec l’avis du Doyen au CNU. La sous-section du CNU propose ensuite des nominations pour avancement. Cependant, les possibilités de promotion dépendent du nombre de postes disponibles dans chaque place sur le plan national, et sont définies par le nombre de postes libérés par avancement ou départ à la retraite. Le nombre total de postes est réparti sur les différentes sections et sous-sections par une clef de répartition débattue chaque année. Pour ce qui concerne notre sous-section, les propositions de promotion tiennent compte de l’âge, de l’ancienneté dans la classe, du mérite et du niveau d’implication de chacun.   7. Critères d’évaluation des épreuves de titre   a. Préalable Les règles d’appréciation des travaux scientifiques des candidats aux concours de PU-PH et de MCU-PH, édictées par la sous-section 51-03 (chirurgie thoracique et cardiovasculaire) du Conseil National des Universités ont déjà été publiées à quatre reprises dans le Journal de Chirurgie Thoracique et Cardiovasculaire (J. Chir. Thor. Cardiovasc., mars 1999, vol. III, n° 1, p. 46-48; puis mars 2002, vol. VI, n° 1, III; puis juin 2005, vol. IX, n° 2, p. 123-124 ; puis mars 2011, vol. XV, p. 20-22). Nous avions fait paraître la liste des revues prises en compte, assortie d’un coefficient multiplicateur selon la revue, afin de permettre aux candidats et aux rapporteurs de faire une estimation correcte de la valeur globale des travaux (publications et communications). La liste des revues a été actualisée, mais est loin d’être exhaustive, et les coefficients multiplicateurs ont été modifiés et valorisés.
 Il appartiendra aux candidats et aux rapporteurs d’intégrer dans un groupe donné les revues manquantes, en tenant compte de leur impact factor officiel, chacun des groupes définis correspondant, comme cela est mentionné, à une échelle donnée d’impact factors. Les impact factors peuvent être récoltés sur le site « SIGAPS ». Les principales revues de la discipline ont été volontairement « surpondérées » : Eur J Cardiothorac Surg et Interact Cardiovasc Thorac Surg, Ann Thorac Surg, J Thorac Cardiovasc Surg, World J Pediatr and Congenit Heart Surg, J Chir Thorac Cardiovasc. La validité de la cotation ainsi que les seuils de 600 points pour le concours de PU-PH et de 300 points pour le concours de MCU-PH ont été vérifiés lors des 17 dernières années, mais il convient de remettre à jour régulièrement cette liste ainsi que le poids relatif des différents types de publications. Ces nouvelles mesures sont applicables à partir du concours d’avril 2017. La méthode de chiffrage du CNU évolue en parallèle avec l’évaluation ministérielle qui tient compte des points SIGAPS. Les points SIGAPS ne valorisent pas malheureusement les publications de nature pédagogique, ni certaines revues scientifiques indéxées dans d’autres bases de données que PubMed. Les exigences imposées par le ministère il y a 3 ans ont levé la barrière au niveau de 200 points SIGAPS pour les MCU et de 400 points SIGAPS pour les PU. Ce seuil paraît élevé pour un certain nombre de disciplines cliniques dont les principales revues ont un facteur d’impact (IF) inférieur à 5. Suite aux protestations des différentes sections, le ministère a édité une lettre de cadrage (2 décembre 2016) qui permet de pondérer l’exigence brute en points SIGAPS par une exigence de prérequis sur les bases suivantes : MCU-PH : 3 papiers dans des revues internationales « impact factor » supérieur à 3 avec une modulation possible selon les disciplines PU-PH : 6 papiers en premier ou dernier dans des revues internationales « impact factor » supérieur à 3 avec une modulation possible selon les disciplines Chaque CNU a la responsabilité de définir les niveaux des « impact factors » en fonction de leur discipline avec un minimum d’exigence. Ces choix pourront faire l’objet d’une discussion avec les ministères concernés via le président représentant des CNU. Il appartient aux CNU de pondérer ou non les scores SIGAPS en fonction de leur discipline en restant toutefois ferme sur le nombre de publications internationales requises pour les postes de PU-PH et MCU-PH Il faut souligner que cette note de cadrage concerne les promotions 2017, et que les réglementations risquent d’évoluer. Au minimum, le tiers des points doit correspondre à des publications des cinq dernières années.
 De façon plus générale, il faut noter que la sous-section sera toujours plus attentive au travail réalisé dans les années précédant immédiatement la présentation au concours, dans le domaine des publications, mais aussi pour les activités de soins (et notamment l’activité chirurgicale effective) et d’enseignement. Pour le CNU, il paraît inacceptable qu’un candidat n’ait pas publié au moins 5 articles (1er, 2e ou dernier auteur) dans une des 4 « grandes » revues de notre spécialité, à savoir Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery Annals of Thoracic Surgery European Journal of Cardiovascular and Thoracic Surgery World Journal of Pediatric and Congenital Heart Surgery b. Méthode de calcul pour les publications Le nombre de points attribué à une publication est le produit de la multiplication de 3 indices : la « valeur » de la revue : score dépendant du IF le rang dans le listing des auteurs la nature de la publication Les tableaux figurant en annexe montrent de façon non exhaustive le score des revues selon leur IF. Nous tenons à souligner que les « 4 grandes » sont surcotées avec un score fixé à 12 le Journal de Chirurgie Thoracique et Cardiovasculaire, de même que les Archives of Cardiac Diseases sont surclassées dans la catégorie supérieure pour valoriser les publications dans nos revues nationales Le nombre de points attribués en fonction du rang de l’auteur est le suivant : 1er auteur : 5 points 2e auteur : 3 points 3e auteur : 1 point avant-dernier auteur : 3 points dernier auteur : 5 points Le nombre de points attribué en fonction de la nature de l’article est le suivant article original : 1 point article de revue : 1 point méta-analyse : 1 point éditorial/commentaire invité : 1 point description technique : 1 point cas clinique : 0.5 points lettre à l’éditeur : 0.5 points cas radiologique : 0.5 points   c. Valorisation des communications orales
 Seul le premier auteur (éventuellement orateur) de la communication est pris en compte. Communications avec abstract publié dans une revue : 1 seul point est attribué, multiplié par le coefficient de la revue qui est l’organe d’expression de la société. 12 points sont accordés pour les présentations à l’AATS, la STS, l’EACTS, et l’ESTS. 4 points sont accordés pour les présentations à la SFCTCV. La valorisation des présentations réalisées dans des congrès nationaux (2 à 4 points) ou internationaux (6 à 12 points) de cardiologie, maladies vasculaires, pneumologie, oncologie, anesthésie-réanimation, transplantation d’organes est appréciée par les rapporteurs du dossier Communications sans abstract publié : Le crédit attribué au premier auteur est : 1 point pour les congrès d’envergure régionale ou nationale ; 2 points pour les congrès d’amplitude européenne ou internationale.   8. Conclusion et avertissement La majorité des recommandations rapportées ci-dessus, et en particulier le nombre et le niveau des publications scientifiques apparait comme des conditions nécessaires, mais non suffisantes. Le jury reste souverain dans ses appréciations. Une insuffisance grave dans un domaine ne peut pas être compensée par une appréciation très positive dans un autre. Il est toutefois évidemment légitime que, si un candidat ait été amené à privilégier une activité universitaire, l’enseignement ou la recherche, il soit tenu compte de cette orientation personnelle et institutionnelle.   POUR EN SAVOIR PLUS Vous pouvez consulter :1 – Sur le site de Legifrance : le décret n°84-135 du 24 février 1984 portant statut des personnels enseignants et hospitaliers des centres hospitaliers et universitaires (prendre la version consolidée à la date de la consultation) 2 – Sur le site Aufemo, les numéros de la Chronique de l’AUFEMO rédigés par Gilbert VICENTE (Strasbourg) : - Dossier n°71 : « Présentation de la réglementation et des modalités de candidatures pour les emplois hospitalo-universitaires en médecine » / Juillet 2013 - Dossier N°70 / Version 4 : « Obligation de mobilité pour les futurs professeurs des Facultés de médecine et d’odontologie » / Mai 2013 3 – Pour toute question statutaire spécifique : gilbert.vicente@unistra.fr   Annexe   Classement des revues par groupes IF et coefficients multiplicateurs 
 
Cette liste, malgré plusieurs actualisations, ne peut être exhaustive. Chaque groupe, affecté d’un coefficient multiplicateur arbitraire décidé par le CNU, correspond en fait à une fourchette d’IF. Toute revue non répertoriée dans cette liste, mais classée dans la liste de revues avec impact factor, devra être intégrée dans l’un de ces six groupes, selon son impact factor (les IF sont ceux de 2015).   Les « grandes » : coefficient multiplicateur 12   Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery 4.168 Annals of Thoracic Surgery 3.849 European Journal of Cardio-Thoracic Surgery 3.304 World Journl of Paediatric and Congenital Heart Surgery     Groupe I – Coefficient multiplicateur : 15 IF >15 European Heart Journal 15.203 Journal of the American College of Cardiology 16.503 Lancet 45.217 Nature 41.456 New England Journal of Medicine 55.873 Science 33.611   Groupe II – Coefficient multiplicateur : 10 4 < IF < 15 American Heart Journal 4.463 American Journal of Respiratory Critical Care 12.996 American Journal of Transplantation 5.683 Annals of Surgery 8.327 British Journal of Cancer 4.836 British Journal of Surgery 5.542 British Medical Journal 12,82 Cancer 4.889 Cancer Research 9.329 Cardiovascular Research 5,94 Chest 7.483 Circulation 14.43 Circulation Research 11.019 Clinical Cancer Research 8.722 European Journal of Cancer 5.417 European Journal of Endocrinology 4.069 European Respiratory Journal 7.636 Heart 5.595 International Journal of Cancer 5.085 Journal of Heart-Lung Transplant 6.650 Journal of Molecular and Cellular Cardiology 4.655 Journal of the National Cancer Institute 12.583 Journal of Thoracic Oncology 5.282 Pediatrics 5.473 Thorax 8.29   Groupe III – Coefficient multiplicateur : 8 3 < IF < 4 American Journal of Cardiology 3.276 Archives of Cardiovascular Diseases 2.4 Canadian Journal of Cardiology 3.711 Journal of Surgical Oncology 3.244 Journal of Vascular Surgery 3.021 Lung Cancer 3.958 Shock 3.045 Surgery 3,38 Transplantation 3.828   Groupe IV – Coefficient multiplicateur : 6 2 <IF< 3 Encyclopédie Médico-Chirurgicale   European Journal of Vascular and Endovascular Surgery 2.49 Journal of Cardiovascular Pharmacology 2.135 Journal of Cardiovascular Pharmacology 2.135 Journal of Trauma and acute care surgery 2,736 Journal of Vascular Research 2.901 Oncology 2.422 Respiratory Physiology and Neurobiology 2,03 Canadian Journal of Anesthesiology 2.527   Groupe V – Coefficient multiplicateur : 4 1 < IF < 2 American society for artificial internal organs journal 1.516 Annals of Vascular Surgery (ou version française ) 1.17 Interactive Cardiovascular and Thoracic Surgery 1.155 Journal de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire   Journal of Cardiovascular Surgery 1,461 Journal of Thoracic Disease 1,783 Presse Médicale 1.077 Surgical and Radiologic Anatomy 1.047   Groupe VI – Coefficient multiplicateur : 2 IF < 1 Annales de Cardiologie et d’Angéiologie   Annales Françaises d’Anesthésie réanimation 0.841 Annales d’Anesthésiologie   Annales de Chirurgie   Annales de Chirurgie Plastique et Esthétique 0.306 Annals of Thoracic and Cardiovascular Surgery 0.718 Bulletin du Cancer 0.604 Cardiology in the Young 0.835 Chirurgie   International Journal of the Society of Artificial Organs 0.962 Journal of Cardiac Surgery 0.89 Journal des Maladies Vasculaires   Oncologie 0.057 Perfusion 0.935 Revue des Maladies Respiratoires 0.620 Revue de Pneumologie Clinique 0.248 Revue du Praticien   Transplantation Proceedings Thoracic Cardiovascular Surgeon 0.979   Cas particulier des livres ou chapitres de livres Seuls les trois premiers auteurs peuvent être considérés, et le coefficient multiplicateur de 8, 6 ou 4 sera fonction de la valeur scientifique jugée par le rapporteur, de l’éditeur et de la notoriété nationale ou internationale de l’ouvrage.    
décembre 12, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-20 – Analyse des événements indésirables associés à l’utilisation de la vidéo en chirurgie thoracique : retour d’expérience de la base nationale REX

Xavier-Benoît D’Journo, Jean Bellamy, Marcel Dahan, Jean-Pierre Valverde, Thierry Caus, Michel David, Jean-Louis de Brux, Gérard Fournial, Jean-Pierre Frieh, Charles de Riberolles, Jean-Marc Frapier, Alain Rind, pour le groupe d’experts de l’organisme d’accréditation de la SFCTCV Hôpital Nord, université Aix-Marseille – Groupe d’experts de OA, SFCTCV  Objectif Le but de cette étude était de rapporter l’analyse des événements indésirables associés à l’utilisation de la vidéo en chirurgie thoracique (EIAVCT) à partir de la base de données nationale REX. La base REX est une plateforme Internet sous la supervision de la HAS permettant l’enregistrement prospectif des événements indésirables associés aux soins. L’enregistrement de 2 événements indésirables par an et par professionnel est nécessaire pour la démarche d’accréditation.  Méthode Toutes les déclarations volontaires d’EIAVCT (janvier 2013 - septembre 2015) ont été analysées rétrospectivement depuis la base REX.  Résultat Sur une période de 20 mois, 30 011 événements indésirables ont été déclarés sur la base REX, parmi lesquels 1 407 (4,6 %) étaient déclarés dans la spécialité de chirurgie thoracique et cardiovasculaire. Parmi eux, 68 (4,8 %) incluaient des EIAVCT. Les procédures vidéo incluaient : lobectomie (53 %), résection atypique (31 %), médiastin (7 %), péricarde (4 %), œsophage (2 %). Les EIAVCT étaient : plaie vasculaire (28 %), défection de la pince agrafeuse (15 %), identification des structures anatomiques (11 %), instrumentation de la vidéo (9 %), symphyse pleurale (6 %), trocart vidéo (5 %), chirurgie robotique (5 %). Les EIAVCT survenaient essentiellement en période peropératoire (86 %). 36 % des chirurgiens déclaraient avoir déjà vécu un EIAVCT similaire. La principale barrière d’atténuation ou de récupération était représentée par la thoracotomie de conversion (56 %). L’EIAVCT était considéré comme sévère dans 31 % des cas : majeur (18 %), critique (9 %) ou catastrophique (4 %). Les conséquences pour le patient étaient : conversion (25 %), aucune (19 %), prolongation de la durée de chirurgie (19 %), décès (5 %), infection (5 %).  Conclusion La majorité des EIAVCT déclarés concernait les lobectomies vidéo. Ils étaient majoritairement peropératoires, concernaient des plaies vasculaires, des défections de matériel ou d’identification des structures anatomiques. La thoracotomie représentait la barrière d’atténuation essentielle. Les conséquences des EIAVCT pouvaient être dramatiques et conduire au décès. Une déclaration systématique de ces EIAVCT devrait être la règle pour permettre l’édition de recommandations.     Analysis of VATS-related adverse events- feedback from the French national event reporting system in cardiothoracic surgery   Objectives The purpose of this study was to analyze the video-assisted thoracic surgery (VATS)-related adverse events (AE) among the French national event reporting system in cardiothoracic surgery.  Methods All voluntary report forms of AE related to planed VATS procedures from January 2013 to September 2015 were retrospectively extracted from the REX database. REX database is a national event reporting system under the supervision of the French national authority for health. Prospective reporting of AE is made through a dedicated online platform. Healthcare professionals are kept anonymous. Reporting of 2 AE/year/professional is nowadays required to be certified in thoracic surgery by the French health system authorities. Descriptive analysis of all VATS-related AE was conducted.  Results Over a 20-month period, 30 011 AE were declared to the REX database among which 1407 (4.6%) AE in cardiothoracic surgery. Among them, 68 (4.8%) involved VATS procedures. VATS procedures included: lobectomy (53%), wedge resection (31%), mediastinum (7%), pericardium (4%), oesophagus (2%). AE were: vascular injury (28%), failure of stapler device (15%), problems with specific VATS instrumentation (9%), pleural adherences (6%), error identification error of anatomical structures (6%), identification of parenchymal lesion (5%), problems with VATS-port (5%), specific AE with robotic surgery (5%). Majority of AE occurred during perioperative period (86%). Among surgeons, 36% declared to have experienced previously similar events. AE were corrected with conversion to open thoracotomy in 56% and under VATS in 9 %. AE were considered as severe in 31% (major in 18%, critical in 9% and catastrophic in 4%). AE consequences for the patient were: open conversion (25%), delayed operative time (19%), death (5%), infection (5%). AE had no consequence in 19%.  Conclusion Majority of VATS-related AE occurred after lobectomy. VATS procedures have specific AE. Majority of them are due to vascular injury, stapler device malfunction of VATS-instrumentation. Majority of AE required open conversion to be corrected. In some circumstances, VATS-related AE can be worrisome or catastrophic. Systematic declaration of AE should be the rule for guideline purposes.
juin 10, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-19 – Gestion en équipe de l’hémorragie incontrôlée en chirurgie mini-invasive thoracique par la simulation au bloc opératoire

Jean-Marc Baste1, Jean-Pierre Henry2, Françoise Fillatre3, Éric Danielou3, Slim Sghaier3, Christophe Peillon1, Cédric Damm3,4 1. Service de chirurgie générale et thoracique, CHU de Rouen 2. Stan Institute, Formation par la simulation, Heillecourt 3. Pôle d’anesthésie réanimation, CHU de Rouen 4. Medical Training Center, Rouen     Objectif La chirurgie mini-invasive thoracique est une technique innovante qui reste cependant à risque de plaies vasculaires graves. L’incidence des accidents sévères comme l’hémorragie incontrôlée est faible, mais particulièrement stressante pour l’équipe du bloc opératoire. La mutualisation des équipes, l’évolution de la formation chirurgicale des internes et l’avènement de ces nouvelles techniques chirurgicales nous ont incités à réfléchir sur une stratégie de formation différente intégrant la gestion du stress. L’objectif de notre travail est la mise en place d’un enseignement par la simulation d’équipe en chirurgie thoracique.   Méthode Nous réalisons un scénario d’hémorragie incontrôlée au cours d’une chirurgie mini-invasive thoracique conformément aux recommandations de la HAS sur la simulation (briefing, débriefing). Cette simulation se fait au sein d’un vrai bloc opératoire avec un mannequin haute-fidélité et l’ensemble de l’équipe médico-chirurgicale. Un monitorage conventionnel complet du patient est réalisé. Un enregistrement vidéo simule une intervention chirurgicale en direct. Au cours de la procédure, une hémorragie incontrôlée avec arrêt cardiaque est simulée. La séance est filmée par un consultant extérieur non médical et retransmise en direct en salle de staff pour les autres membres de l’équipe.   Résultat Trois séances de simulation in situ ont été réalisées avec les mêmes scénarios, mais avec trois équipes différentes depuis 2014. Un consultant extérieur non-médecin (pilote de chasse) fait un débriefing des compétences non techniques en lien avec les formateurs médicaux qui ouvrent sur les compétences techniques et les connaissances à acquérir pour gérer au mieux ces événements. Après analyse des débriefings, des axes d’amélioration des pratiques ont été identifiés et des recommandations internes au service ont été proposées à l’équipe pour optimiser la sécurité du malade. Elles s’ajoutent aux recommandations faites en staff de morbi-mortalité.   Conclusion La formation des équipes aux événements graves en chirurgie mini-invasive par simulation in situ est probablement une approche pédagogique très pertinente dans un environnement mutualisé, notamment sur la gestion du stress et l’amélioration des comportements (non-technical skills). L’importance d’une check-list spécifique à la chirurgie mini-invasive en préopératoire et de protocoles peropératoires a été rapportée à chaque session par l’ensemble des acteurs.     Team training in the operative room using simulation for uncontrolled bleeding during thoracic minimal invasive surgery   Objectives Thoracic Minimal invasive surgery is an innovative technique,which presents a high risk of severe vascular tear. Incidence of uncontrolled bleeding is rare but very stressful for the team with loss of performance. New surgical environment (non dedicated teams, new training programmes for young surgeons, innovative techniques) should improve our training strategy to maintain excellence, especially in crisis events. Our objective was to implement a team trainng programme in thoracic surgery for specific and rare events.   Methods An uncontrolled bleeding scenario was set up during a minimal invasive thoracic surgery. The HAS recommendations on simulation were adopted with briefing and debriefing times. The team training was conducted with all the surgical team in a real operative room using a high fildelity mannequin. Conventional monitoring was performed. A video recording simulated live surgical procedure. Our session was recorded by an external consultant specialised in team resource management and broadcast to our meeting room for the other members of the surgical team The debriefing was done by video analysis.   Results Since 2014, 3 sessions with 3 different teams of in situ simulation have been performed with an uncontrolled bleeding scenario. An external consultant (a fighter pilot) was in charge of the non technical skills and physician trainers in charge of technical and cognitive knowledge to improve team performance in crisis events. The debriefings, highlighted necessary improvements in practices and internal recommendations were launched to increase patient safety. These recommendations were also underlined during morbi-mortality meetings.   Conclusion Team training in crisis events in minimal invasive thoracic surgery using simulation is likely an accurate teaching tool in our new hospital environment, especially for improvements in stress management and non technical skills. Check lists and per-operative protocols are essential tools for the entire surgical team to deal with crisis events.    
juin 10, 2016
Éditorial · Vol. 20 Mars 2016

Notre discipline au centre de changements disruptifs

[caption id="attachment_2664" align="alignleft" width="283"] Pascal-Alexandre Thomas, président SFCTCV[/caption] Les innovations technologiques et les possibilités illimitées d’analyse des « big data » sont à l’origine de changements radicaux dans tous les domaines de la santé. Notre discipline est en première ligne de ces bouleversements. Qu’il s’agisse de la saisie continue de paramètres cliniques, de la capture des interfaces biomédicales, des données de l’analyse biomoléculaire des cancers, ou encore des progrès de l’imagerie médicale, nos pratiques professionnelles sont fondamentalement modifiées. Dans le même temps, l’intelligence artificielle investit nos blocs opératoires. La chirurgie de- vient mini-invasive, robot-assistée, et adopte une réalité « augmentée » par la vision 3D et l’imagerie de fusion. Ce contexte modifie l’architecture même de nos plateaux techniques devenus « hybrides », et traduit une prise en charge diagnostique et thérapeutique devenue de plus en plus multidisciplinaire et multiprofessionnelle. À ces changements spectaculaires – et donc bien visibles – s’ajoutent des évolutions sociétales et réglementaires plus subtiles dans leur perception et donc souvent mal appréhendées, souvent contournées, et parfois même publiquement contestées. On peut citer le développement professionnel continu (DPC), rendu particulièrement opaque par des changements réglementaires incessants et inaboutis, mais dont l’obligation faite à tout praticien a été une nouvelle fois réaffirmée par l’actuelle loi de santé. On peut aussi mentionner l’avènement inéluctable de la certification des individus et des équipes, et surtout de leur recertification, dans un contexte européen qui ne tardera pas à s’imposer aux états membres, comme il l’a fait avec la réforme des études médicales ou celle de la réglementation du temps de travail, véritables bombes à retardement tapies dans nos organisations.   Accueillir le changement, éviter le chaos Il n’y a pas d’autre option que celle d’accueillir ces changements et dans certains cas les anticiper. C’est en tout cas la responsabilité de la génération actuellement en place dans nos structures. Nous disposons d’un certain nombre d’atouts pour faire face à ces défis. Le premier d’entre eux est la cohérence de notre discipline, en dépit de l’hyperspécialisation croissante dans ses trois branches cardiaque, thoracique et vasculaire. Nous avons su préserver une base culturelle et de formation commune qui a permis l’appropriation rapide des techniques chirurgicales vidéo et robot-assistées, le développement de l’assistance dans toutes ses indications hémodynamiques et respiratoires, et le renouveau de la transplantation d’organes thoraciques. Le second est la cohésion de notre communauté, conséquence de sa modeste taille, qui nous permet de nous connaître tous individuellement, et favorise les actions solidaires. Depuis plus de soixante ans, forte de ces deux atouts, la Société Française de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire a pu suivre la stratégie du « guichet unique » qui a fait son succès. Tout ce qui concerne la formation, l’exercice professionnel et la diffusion des avancées scientifiques est coordonné par elle, grâce et parfois en dépit de l’émergence régulière de nouvelles entités ou structures comme le furent successivement le Collège de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire, les Syndicats, l’Organisme d’Accréditation (OA), le Conseil National Professionnel (CNP) et l’Organisme du Développement Professionnel Continu (ODPC). Cette stratégie s’est concrétisée par le succès, unique à ce jour, de nos bases de données Epithor® et Epicard®. Une des premières décisions du conseil d’administration que vous avez élu en décembre dernier a d’ailleurs été de renforcer encore ces outils qui nous permettent en temps réel de suivre le volume et la qualité de nos activités, capacité qui nous met en position de force dans nos rapports avec les tutelles. Le passage de nos bases sur Internet va grandement simplifier la participation à celles-ci, et nous permettre dans un avenir proche d’atteindre l’exhaustivité de la saisie de nos activités. Dans le même but, le développement des bases nationales dédiées à l’assistance mécanique et à la chirurgie des pathologies cardiaques congénitales est en cours de finalisation. Enfin, un accord se dessine avec nos partenaires chirurgiens vasculaires pour le développe- ment d’une base de données commune et développée sur le modèle Epithor®/Epicard® avec l’aide de la SFCTCV. Cette capacité à suivre quantitativement et qualitativement nos activités, tant au niveau des individus et des équipes qu’au plan national, n’a pas pour unique finalité l’évaluation des pratiques. Elle permet aussi d’anticiper les futurs besoins de santé dans notre discipline, aussi bien en termes de démographie médicale que de formation. Cette anticipation est le principal levier dont nous disposons pour éviter le chaos qui résulterait d’une formation basée quantitativement sur une filiarisation dictée principalement par la volonté de contrôler les dépenses de santé, et dissociée des évolutions épidémiologiques des pathologies que nous traitons et technologiques des procédures que nous effectuons.   Les enjeux et défis de la formation Pour la formation initiale, ces enjeux et défis sont conditionnés par la conjonction de la mise en place de façon effective de la Directive européenne sur le temps de travail des médecins en formation qui devrait réduire de près de la moitié le temps de présence des internes dans les services, et de la réforme du 3e cycle des études médicales qui prévoit la réduction à 6 années de la durée du cursus dans les disciplines chirurgicales, dont la nôtre. L’impact est doublement délétère. Ce contexte de pénurie va profondément perturber le fonctionnement des services hospitaliers, sans que ces changements aient été anticipés. Il pose clairement la question du transfert d’un certain nombre de tâches, aujourd’hui assurées par les internes, vers des personnels paramédicaux dont la durée de formation est moins longue et moins onéreuse. Ils impliquent de suivre de très près les trajectoires individuelles des internes de la filière afin de les amener à satisfaire les critères quantitatifs et qualitatifs de formation exigés par le Collège. À cet égard, nous avons soutenu financièrement l’initiative de l’Association des Jeunes Chirurgiens Thoraciques et Cardio-vasculaire (AJCTCV) de la plateforme numérique EPIFORM que nous souhaitons rendre obligatoire pour tout interne engagé dans le cursus. Ces changements imposent surtout de réinventer la pédagogie autour des pratiques interventionnelles avec le développement de la simulation et de la réalité virtuelle. D’un point de vue pragmatique, le temps d’apprentissage peut être au moins partiel- lement dissocié du temps hospitalier, ce qui pallie de facto la réduction du temps de présence hospitalier. La dématérialisation que représente la simulation en santé per- met aussi de satisfaire le paradigme éthique émergent, et pour le moins disruptif en chirurgie, du « Jamais la première fois chez le patient ». Elle permet surtout l’amélio- ration du savoir-faire, l’analyse et la modification des comportements des individus et des équipes, tout particulièrement en situation de crise, ce que l’on pensait jusque-là du domaine privilégié voire exclusif de l’urgence par la participation des internes aux gardes et astreintes. À l’évidence, l’intégration de ces outils est aussi nécessaire pour le DPC avec la dématérialisation de ses programmes, le développement de l’e-learning et des e-congrès, la certification ou la recertification des chirurgiens et des équipes et l’accréditation des centres au moyen de référentiels validés. Enfin, l’utilisation de nos bases de données interconnectées et capables de suivre la trajectoire des patients mais aussi des acteurs devient la clé de voûte de cette révolution. Il sera en effet possible de tracer tant le chirurgien que le formateur tout du long de leur carrière, de quantifier et évaluer la transmission du savoir, apportant ainsi une dimension factuelle à un domaine jusqu’alors très subjectif.   Hasards et nécessités Si le pire ou le meilleur ne sont jamais certains, le hasard ne profite qu’aux esprits préparés. À cet effet, la SFCTCV modifie sa configuration et proposera en conséquence une réforme de ses statuts au vote de l’assemblée générale de ses membres en juin prochain. Cette réforme transcrit la volonté de mettre tous les acteurs de ces changements disruptifs autour de la même table de réflexions et de décisions : toutes celles et tous ceux impliqués dans la formation initiale et continue, la certification, l’accréditation, les avancées scientifiques et technologiques, la représentation syndicale et la dimension académique de notre discipline. Des évolutions radicales dans le format de nos rencontres bisannuelles des Journées de Printemps et d’Automne vous seront proposées. Le « tout numérique » dominera notre environnement. Ainsi, à l’heure des engagements planétaires sur la solidarité climatique, le congrès de Nantes sera notre premier congrès « sans papier ». Les Journées d’Automne 2016 devraient proposer nos premiers e-évènements. Notre journal et le nouveau site Internet de la SFCTCV porteront aussi ces changements. Leur rythme sera soutenu, car nous souhaitons que vous en perceviez les effets dès cette année. Le succès de cette entreprise ambitieuse repose sur l’adhésion et la participation active de notre communauté au projet. Celles de nos jeunes sont d’ores et déjà acquises. Leur enthousiasme est communicatif. Ils sont notre avenir. L’ampleur de la tâche nécessite un appareil administratif renforcé, ce qui a été assuré par le recrutement d’un directeur exécutif adjoint en janvier 2016. Tout ceci a un coût, et les modifications réglementaires contraignant le financement par les industriels de la santé et qui devraient être appliquées en janvier 2018 offrent des perspectives il est vrai assez inquiétantes pour la pérennité de nos actions. Mais ces contraintes pour- raient finalement ne pas être un problème, mais plutôt la solution menant à un modèle économique innovant qu’il nous reste à inventer. Nul doute qu’avec cette nouvelle génération de chirurgiens thoraciques et cardio- vasculaires l’imagination soit au pouvoir.
mars 15, 2016