Chirurgie thoracique · Vol. 21 Décembre 2017

Traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention

Axel Plaisant*, Sebastian Sandu, Gonzague Delepine, Maud-Emmanuelle Olivier, Vito-Giovanni Ruggieri   Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, hôpital Robert Debré, CHU Reims, France. *Correspondance : aplaisant@chu-reims.fr   DOI : 10.24399/JCTCV21-4-PLA Citation : Plaisant A, Sandu S, Delepine G, Olivier ME, Ruggieri VG. Traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(4). doi: 10.24399/JCTCV21-4-PLA   Résumé Objectif : la fistule bronchopleurale est une complication rare dont la prise en charge reste complexe. Nous partageons notre expérience dans le traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention, c’est-à-dire sans thoracostomie. Méthodes : entre avril 2007 et septembre 2015, 12 patients avec une fistule bronchopleurale et ayant été opérés par épiplooplastie ont été inclus rétrospectivement. Le traitement consistait à réaliser dans la même intervention le débridement de la cavité pleurale par thoracotomie, suivi du prélèvement du grand épiploon par une courte laparotomie. L’épiplooplastie du moignon bronchique était réalisée avant fermeture du thorax. Résultats : sur 12 patients (âge moyen 62 ans), 9 ont été traités avec succès. Deux patients ont présenté une récidive de la fistule et ont été traités secondairement par thoracostomie. Un patient est décédé d’un choc septique. La durée moyenne d’hospitalisation a été de 25 jours. Conclusion : l’épiplooplastie en première intention offre des résultats satisfaisants pour le traitement des fistules bronchopleurales en évitant les désagréments de la thoracostomie. Elle peut être proposée à tous les patients sans antécédent de chirurgie abdominale et dans un contexte septique maîtrisé. En cas d’échec, la thoracostomie doit cependant être réalisée sans délai.   Abstract Treatment of bronchopleural fistula by first-line omentoplasty Objective: Bronchopleural fistula is an uncommon complication whose management remains a clinical challenge. We’d like to share our experience in the treatment of bronchopleural fistula by omentoplasty as first-line treatment (i.e., without open window thoracostomy). Methods: From April 2007 to September 2015, 12 patients with bronchopleural fistula who were operated on by omentoplasty were retrospectively included. The treatment was to perform (at the same time) the debridement of the pleural space by thoracotomy and then to take an omental flap by medial laparotomy. Reconstructive omentoplasty was performed before closing the thorax. Results: From our 12 patients (median age 62 years), 9 were successfully controlled. Two patients had recurrence of the fistula and were treated secondarily by an immediate open window thoracostomy. One patient died of septic shock. The median hospitalization time was 25 days. Conclusion: First-line omentoplasty is an effective method for the treatment of bronchopleural fistula and avoids open window thoracostomy in most cases. All patients without a history of abdominal surgery and whose septic condition is previously controlled can be eligible for this method. In case of failure, the open window thoracostomy must be carried out without delay.   1. Introduction La fistule bronchopleurale (FBP) postchirurgie d’exérèse est une complication peu fréquente et grave. Son incidence a baissé de façon significative au cours du temps, en raison d’une meilleure connaissance des facteurs de risque et d’une prise en charge adaptée [1]. En cas de chirurgie à haut risque comme la pneumonectomie droite, de lobectomie ou de pneumonectomie bronchoplastique, de radiothérapie préopératoire ou de diabète, des mesures préventives sont à mettre en œuvre et font d’ailleurs l’objet de recommandations [2]. Malgré cela, il persiste un faible nombre de FBP postchirurgicales ou d’origine septique dont le traitement reste complexe. L’objectif n’est pas seulement la fermeture de l’orifice fistuleux, il a aussi pour but de protéger les voies aériennes et de contrôler l’infection. Il est ainsi possible d’avoir recours à diverses techniques endoscopiques et chirurgicales, seule ou en association, sans qu’aucun schéma n’ait montré la preuve de sa supériorité. Parmi les différentes approches possibles, l’épiplooplastie a déjà fait l’objet de plusieurs travaux encourageants. Le grand épiploon possède en effet des qualités immunologiques et angiogéniques remarquables dans ce contexte. Il est ainsi utilisé pour la réalisation d’épiplooplastie de couverture du moignon bronchique ou encore de comblement après thoracostomie. Nous rapportons notre expérience dans le traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention, c’est-à-dire sans traitement chirurgical préalable et notamment sans thoracostomie. L’objectif de cette étude était de juger l’efficacité d’une telle approche.   2. Patients et méthodes Entre avril 2007 et septembre 2015, nous avons inclus rétrospectivement 12 patients âgés de 38 à 79 ans (moyenne 62 ans) qui ont bénéficié d’une épiplooplastie de couverture pour le traitement d’une FBP à l’hôpital Robert Debré du centre hospitalier universitaire de Reims. Sur les 12 patients, aucun geste chirurgical visant à la fermeture de la fistule n’a été réalisé avant l’épiplooplastie et notamment aucune thoracostomie. Trois (25 %) patients ont cependant été traités préalablement et sans succès par endoscopie : 2 fistules persistantes après nitratage et 1 après encollage biologique. Les douze patients étaient tous de sexe masculin. Onze patients présentaient un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) et un patient présentait une FBP compliquant une pleuropneumopathie gauche à Streptococcus pneumoniae. Parmi les onze CBNPC, on retrouvait 6 (55 %) carcinomes épidermoïdes et 5 (45 %) adénocarcinomes. Selon la classification TNM/AJCC de 2009, les patients étaient répartis de la façon suivante : 1 patient stade IA, 3 stades IB, 3 stades IIB et 4 stades IIIA. Parmi eux, 5 (45 %) patients avaient été opérés d’une pneumonectomie droite dont 4 de totalisation, 2 (18 %) patients d’une pneumonectomie gauche dont 1 de totalisation, 3 (27 %) patients d’une lobectomie inférieure droite et 1 (9 %) patient d’une bilobectomie inférieure et moyenne. Ces patients avaient tous été opérés par thoracotomie postérolatérale épargnant le muscle dentelé antérieur et avec un curage radical. Un lambeau de couverture du moignon bronchique avait été réalisé chez tous les patients opérés d’une pneumonectomie droite : 3 lambeaux de muscle intercostal, 1 lambeau de plèvre médiastinale et 1 lambeau de la crosse de la veine azygos. Concernant les facteurs de risque de FBP rapportés dans la littérature, dans notre série, 9 (75 %) patients ont été opérés du côté droit et 7 (58 %) d’une pneumectomie. Cinq (42 %) patients étaient tabagiques actifs, 3 (25 %) patients étaient diabétiques et 6 (50 %) patients avaient été traités préalablement par chimiothérapie dont 1 en néoadjuvant et 5 en adjuvant. Il s’agissait toutes de fistules classiques ou intermédiaires selon la classification modifiée de Le Brigand avec un délai d’apparition compris entre le 7e et le 26e jour postopératoire. Toutes les fistules étaient symptomatiques. Le diagnostic a été suspecté sur des signes de sepsis pour 8 patients et parmi eux 2 ont présenté un choc septique préopératoire et 1 patient a présenté une insuffisance respiratoire aiguë. La FBP a été diagnostiquée pour 3 autres patients dans les suites d’une hémoptysie, d’un emphysème sous-cutané et d’une vomique pleurale. La fibroscopie bronchique a été réalisée systématiquement avant chaque épiplooplastie excepté dans un cas, celui du patient ayant présenté la vomique pleurale. Cet examen a permis de montrer la visualisation directe de la fistule pour 7 patients, des signes indirects à type de bullage pour 1 patient et uniquement des sécrétions purulentes pour les 3 autres. Dans plus de la moitié des cas, c’est-à-dire 7 patients, l’épiplooplastie a été réalisée le jour même du diagnostic. Pour les autres, les interventions ont eu lieu à 4, 8, 9, 27 et 37 jours après le diagnostic. Une intervention a été retardée de 8 jours après évolution favorable d’un choc septique et pour les trois valeurs les plus élevées, ils s’agissaient des patients traités initialement par endoscopie [tableau 1].   Tableau 1. Caractéristiques des patients.                 Délai après chir. initiale (jours) Patient Âge Diagnostic Côté Chirurgie initiale Couverture pTNM Endosc. Diagnostic Épiplooplastie 1 47 Adénocarcinome D Pneumonectomie (T) PM IIIA Colle bio 13 50 2 67 Épidermoïde D Lobectomie inférieure / IIIA / 15 23 3 59 Épidermoïde D Pneumonectomie (T) CVA IIB Nitratage 26 53 4 70 Adénocarcinome G Pneumonectomie / IB Nitratage 13 22 5 79 Épidermoïde D Lobectomie inférieure / IB / 7 7 6 38 Pleurésie purulente G / 7 73 Épidermoïde G Pneumonectomie (T) / IB / 10 10 8 65 Adénocarcinome D Bilobectomie inf. et moy. / IIB / 18 18 9 64 Adénocarcinome D Pneumonectomie (T) MIC IIIA / 10 14 10 59 Adénocarcinome D Lobectomie inférieure / IA / 9 9 11 61 Épidermoïde D Pneumonectomie MIC IIB / 19 19 12 63 Épidermoïde D Pneumonectomie (T) MIC IIIA / 12 12 T : de totalisation ; PM : plèvre médiastinale ; CVA : crosse de veine azygos ; MIC : muscle intercostal ; Endosc : traitement endoscopique.   2.1. Technique chirurgicale L’intervention consistait à reprendre la thoracotomie postérolatérale afin de réaliser le débridement complet de la cavité, que ce soit après lobectomie ou pneumonectomie. Dans un deuxième temps, une courte laparotomie médiane susombilicale permettait l’abord de la cavité abdominale et la réalisation du lambeau de grand épiploon selon les techniques déjà décrites [3]. Le lambeau était laissé pédiculé sur une seule artère gastroépiploïque droite ou gauche, choisie en fonction du calibre des artères et du côté de la fistule. Le lambeau était ensuite mobilisé dans la cavité pleurale à travers une phrénotomie. L’incision diaphragmatique était suffisamment large pour ne pas compromettre la vascularisation et suffisamment étroite pour éviter tout risque herniaire. Le lambeau était alors suturé soit directement aux berges du moignon bronchique et de la fistule, soit au tissu péribronchique adjacent réalisant ainsi une épiplooplastie de couverture.   3. Résultats Le geste chirurgical par épiplooplastie comme décrit précédemment a été réalisé intégralement sur l’ensemble des 12 patients. Chez 9 (75 %) patients, l’épiplooplastie en première intention a permis la fermeture de la fistule sans geste chirurgical supplémentaire et aucune récidive n’a été constatée. Pour 2 (17 %) patients, il a été réalisé secondairement une thoracostomie pour une récidive de la fistule. Enfin 1 patient est décédé le lendemain de l’intervention dans les suites d’un choc septique, il s’agit du seul décès observé dans les 30 jours postopératoires. Les patients 8 et 11 ont présenté une récidive de la FBP respectivement au 28e et au 7e jour après l’épiplooplastie. Ils ont été opérés tous les deux d’une thoracostomie sans délai. Dans le premier cas, il a été réalisé une thoracoplastie droite six mois après, sans parvenir à la fermeture de la fistule. Par la suite, le patient a présenté une rechute tumorale avec évolution métastatique aboutissant au décès. Dans le second cas, un comblement par lambeau de muscle grand dorsal libre controlatéral a été réalisé un an après. Devant la persistance de la fistule, il a été entrepris la pose d’une prothèse de carène [tableau 2].   Tableau 2. Résultats après épiplooplastie.     Durée hospit. (j) Statut Patient Fermeture fistule En réanimation Totale après épiplooplastie À 30 jours Dernières nouvelles Durée de suivi (j) 1 Succès 2 10 Vivant Vivant 1400 2 Succès* 13 67 Vivant Décédé, récidive tumorale 699 3 Succès 10 22 Vivant Décédé, récidive tumorale 462 4 Succès 3 10 Vivant Décédé, AVC massif 1385 5 / Décédé Décédé, choc septique 1 6 Succès 3 10 Vivant Vivant 2130 7 Succès 5 21 Vivant Décédé, récidive tumorale 532 8 Échec 4 40 Vivant Décédé, récidive tumorale 750 9 Succès 5 33 Vivant Décédé, récidive tumorale 251 10 Succès 5 12 Vivant Vivant 1094 11 Échec 13 33 Vivant Vivant, exclusion de la fistule par prothèse de carène 821 12 Succès 1 20 Vivant Vivant, récidive tumorale 730 *après nitratage par endoscopie.   Parmi les complications observées durant le séjour hospitalier, il y a eu selon la classification de Clavien-Dindo : 1 complication grade V : 1 décès ; 2 complications grade IIIb : 2 fistules récidivantes traitées par thoracostomie ; 1 complication grade IIIa : une fistule résiduelle résolutive après nitratage endoscopique ; 2 complications grade II : une pneumopathie et un épisode de fibrillation auriculaire [tableau 3]. La durée moyenne du séjour en réanimation a été de 5,8 jours (min 1, max 13) et la durée moyenne d’hospitalisation après épiplooplastie a été de 25,3 jours (min 10, max 67). Les complications extrahospitalières comprenaient : 1 complication grade IIIb : une éventration nécessitant un traitement chirurgical ; 1 complication grade I : un abcès de paroi nécessitant des soins locaux [tableau 3]. La durée du suivi moyen a été ainsi de 854,6 jours (ET = 577,3).   Tableau 3. Complications intra et extrahospitalières. Classification Clavien-Dindo Détails Gestes complémentaires Grade I 1 Abcès de paroi (patient 4) Soins locaux Grade II 2 Fibrillation auriculaire (patient 7) Antiarythmique IV (Cordarone) Pneumopathie (patient 10) Antibiothérapie Grade III IIIa 1 Fistule résiduelle (patient 2) Nitratage par endoscopie IIIb 3 Éventration (patient 6) Traitement chirurgical avec mise en place d'une prothèse pariétale Fistule récidivante (patient 8) Thoracostomie puis thoracoplastie Fistule récidivante (patient 11) Thoracostomie puis couverture par un lambeau de muscle grand dorsal (échec), mise en place d'une prothèse de carène Grade IV IVa 0 IVb 0 Grade V 1 Choc septique (patient 5) Réanimation, décès J1   4. Discussion Le traitement des FBP reste un challenge lié à la difficulté du contrôle de l’infection et à l’obtention de la fermeture de la fistule. Dans notre série, l’analyse des 3 échecs montre que sur les deux récidives de FBP, l’épiplooplastie n’a pas entravé la réalisation d’une thoracostomie dans un second temps. De même, le seul décès dans notre série imputable à la FBP concernait un patient opéré d’une lobectomie inférieure droite avec une sonde d’intubation trachéale classique, l’intubation sélective ayant échoué. La FBP était apparue au 7e jour postchirurgical, d’emblée sous la forme d’un sepsis grave. La fibroscopie avait montré une déhiscence en fente de la suture motivant la réalisation de l’épiplooplastie le jour même du diagnostic. Malgré cela, l’évolution s’était faite vers un choc septique et le patient était décédé le lendemain de l’intervention. A posteriori, l’indication de l’épiplooplastie dans ce contexte septique avancé, et compte tenu de surcroît de l’âge du patient, est critiquable, la thoracostomie seule était ici recommandée. La thoracostomie reste l’intervention de référence pour le traitement de l’empyème avec des résultats proche de 100 % pour le contrôle local de l’infection, comme le montrent plusieurs études [4-6]. Lorsqu’une FBP était présente, Pairolero et al. préconisaient d’associer dans le même temps opératoire un lambeau de couverture, généralement en utilisant le muscle dentelé antérieur. Par cette technique, 24 patients sur 28 avaient été traités avec succès [7]. En 2006, Zaheer et al., toujours à la Mayo Clinic, ont publié des résultats complémentaires concernant la transposition musculaire simultanée [6]. Sur 55 patients, ils retrouvaient un taux de récidive de 18 % et surtout ils réalisaient un nombre d’actes chirurgicaux moyens de 7. Concernant la durée de séjour, elle était plus élevée que dans notre étude avec une moyenne de 30 jours. Pourtant, la fermeture spontanée de la fistule est possible, elle a été observée chez 16 patients sur 24 (66 %) dans l’étude de Regnard et al. [5] et chez 21 patients sur 30 dans une étude plus récente, amenant les auteurs à privilégier la thoracostomie seule dans un premier temps [8]. Cependant, la thoracostomie n’est généralement qu’une première étape. Elle implique au minimum un geste chirurgical supplémentaire de fermeture de la fenêtre, la réalisation de soins locaux plurihebdomadaire impactant directement sur la qualité de vie du malade ainsi qu’un traumatisme psychique souvent important. Aucune étude de grande ampleur n’a été réalisée à ce jour concernant l’épiplooplastie dans le traitement des FBP mais elle fait l’objet de plusieurs publications [9-12]. Shrager et al. ont ainsi traité avec succès 11 patients sur 13 par épiplooplastie en association avec une thoracostomie [10]. En 2005, Chichevatov et al. proposaient de réaliser uniquement l’épiplooplastie de façon précoce. Sur 12 patients opérés d’une pneumonectomie et présentant une FBP, 1 patient a présenté une récidive de la fistule et 3 patients ont développé un empyème sans fistule. Pour ces derniers, l’évolution a été favorable après drainage et lavage de la cavité [11]. Enfin, une étude suisse et polonaise publiée en 2008 rapporte de bons résultats pour 18 épiplooplasties dans le traitement des fistules postpneumonectomie en association à une reprise chirurgicale itérative et jusqu’à l’obtention d’une cavité macroscopiquement propre [12]. L’avantage du grand épiploon est qu’il possède des qualités anatomiques et physiologiques remarquables notamment en contexte septique, ce qui explique son intérêt dans le traitement des FBP. Il adhère rapidement et fortement au tissu inflammatoire et lutte contre l’infection par plusieurs mécanismes, entre autres par la sécrétion de lysozyme et la synthèse d’anticorps. L’épiploon favoriserait aussi la néoangiogénèse locale par l’intermédiaire du VEGF sécrété par les adipocytes [13,14]. Les limites au développement de l’épiplooplastie en chirurgie thoracique sont liées notamment au prélèvement du lambeau. Les patients aux antécédents de péritonite, de chirurgie abdominale itérative, ou intéressant le grand épiploon constituent des contre-indications. En outre, la qualité et le volume du grand épiploon ne sont pas évalués en routine. Son poids n’est pas directement corrélé au poids du patient, même si les personnes obèses présentent généralement un tablier graisseux plus important. Dans notre expérience, aucun patient ne présentait d’IMC inférieur à 18,5, 5 patients étaient de corpulence normale, 5 en surpoids et 2 patients obèses. La qualité du lambeau était variable mais toujours suffisante pour la réalisation de l’épiplooplastie. De plus, bien que relativement simple, la laparotomie médiane et la libération du grand épiploon nécessitent de fait une formation en chirurgie générale. Les complications les plus fréquentes sont la dilatation gastrique, elle-même la conséquence d’une traction excessive du pylore et le risque d’éventration. Dans notre série, un patient de 38 ans toxicomane, traité pour une FBP d’origine septique, a présenté dans les suites de l’épiplooplastie une éventration qui a nécessité une reprise chirurgicale. Certains auteurs ont proposé une alternative à la laparotomie. Zurek et al. ont traité 8 patients pour empyème dont 3 avec une FBP associée en réalisant une épiplooplastie dont le lambeau avait été prélevé par laparoscopie [15]. De façon plus surprenante, D’Andrilli et al. décrivent le prélèvement transdiaphragmatique du grand épiploon par thoracotomie. Ils rapportent avec cette technique 43 renforcements de suture bronchique et 2 succès de fermeture de FBP [16]. Les alternatives au traitement chirurgical essentiellement représentées par la fibroscopie et la bronchoscopie interventionnelle regroupent diverses techniques et font l’objet actuellement de nombreuses publications. En 2007, West et al. publiaient une revue de la littérature et montraient que sur 90 patients porteurs d’une FBP (dont 85 patients postpneumonectomie), seulement 30,1 % avaient été traités avec succès sur la fistule et le pyothorax. La mortalité restait relativement élevée à 39,6 % [17]. Plus récemment, Cardillo et al. ont présenté les résultats de 35 patients traités par endoscopie, essentiellement par injection sous muqueuse d’agent sclérosant (Polidocanol) et de colle (Cyanoacrylate) dans la fistule. Sur les 18 fistules dont le diamètre était inférieur ou égal à 2 mm, seul un échec a été observé, et sur les 17 fistules supérieures à 2 mm, ils obtenaient une guérison dans 65 % des cas [18]. On constate que les résultats sont fortement influencés par la taille de la fistule. Le traitement endoscopique est à privilégier selon les auteurs pour des FBP dont le diamètre ne dépasse pas 5 ou 6 mm [18,19]. Les échecs au traitement endoscopique ne semblent pas influencer ultérieurement les résultats du traitement chirurgical [18]. D’autres techniques sont utilisées, notamment les valves endobronchiques, mais peu de données sont disponibles et elles semblent offrir de moins bons résultats [20].   5. Conclusion En conclusion, l’épiplooplastie en première intention offre des résultats satisfaisant chez des patients préalablement sélectionnés, sans antécédent de chirurgie abdominale et en l’absence de sepsis grave. Cette attitude permet dans la plupart des cas la guérison rapide du malade et évite les désagréments de la thoracostomie. En cas d’échec du traitement par épiplooplastie, la thoracostomie que l’on pourrait qualifier ici de rattrapage doit cependant être réalisée sans délai. Au vu de la littérature actuelle et comme nous l’avons expérimenté dans cette étude, le traitement par fibroscopie ou bronchoscopie interventionnelle peut être proposé préalablement pour des fistules dont le diamètre est inférieur ou égal à 5 mm sans entraver a priori la suite de la prise en charge [figure 1].   [caption id="attachment_3934" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Arbre décisionnel. Stratégie de prise en charge des fistules bronchopleurales.[/caption]   Références Pforr A, Pagès P-B, Baste J-M, Thomas P, Falcoz P-E, Lepimpec Barthes F et al. A Predictive Score for Bronchopleural Fistula Established Using the French Database Epithor. Ann Thorac Surg janv 2016;101(1):287-93. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2015.06.026 Thomas P, Dahan M, Riquet M, Massart G, Falcoz P-E, Brouchet L et al. [Practical issues in the surgical treatment of non-small cell lung cancer. Recommendations from the French Society of Thoracic and Cardiovascular Surgery]. Rev Mal Respir oct 2008;25(8):1031-6. Doi : RMR-10-2008-25-8-0761-8425-101019-200809699 Mathisen DJ, Grillo HC, Vlahakes GJ, Daggett WM. The omentum in the management of complicated cardiothoracic problems. J Thorac Cardiovasc Surg avr 1988;95(4):677-84. PMID:3352303 Mazzella A, Pardolesi A, Maisonneuve P, Petrella F, Galetta D, Gasparri R et al. Bronchopleural fistula after pneumonectomy: Risk factors and management, focusing on open window thoracostomy. J Thorac Cardiovasc Surg 12 juin 2017; https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2017.05.105 Regnard J-F, Alifano M, Puyo P, Fares E, Magdeleinat P, Levasseur P. Open window thoracostomy followed by intrathoracic flap transposition in the treatment of empyema complicating pulmonary resection. J Thorac Cardiovasc Surg août 2000;120(2):270-5. https://doi.org/10.1067/mtc.2000.106837 Zaheer S, Allen MS, Cassivi SD, Nichols FC, Johnson CH, Deschamps C et al. Postpneumonectomy empyema: results after the Clagett procedure. Ann Thorac Surg juill 2006;82(1):279-286-287. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2006.01.052 Pairolero PC, Arnold PG, Trastek VF, Meland NB, Kay PP. Postpneumonectomy empyema. The role of intrathoracic muscle transposition. J Thorac Cardiovasc Surg 1990;99(6):958-966-968. PMID:2359336 Hysi I, Rousse N, Claret A, Bellier J, Pinçon C, Wallet F et al. Open window thoracostomy and thoracoplasty to manage 90 postpneumonectomy empyemas. Ann Thorac Surg nov 2011;92(5):1833-9. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2011.07.004 Yokomise H, Takahashi Y, Inui K, Yagi K, Mizuno H, Aoki M et al. Omentoplasty for postpneumonectomy bronchopleural fistulas. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg 1994;8(3):122-4. PMID:8011343 https://doi.org/10.1016/1010-7940(94)90166-X Shrager JB, Wain JC, Wright CD, Donahue DM, Vlahakes GJ, Moncure AC et al. Omentum is highly effective in the management of complex cardiothoracic surgical problems. J Thorac Cardiovasc Surg mars 2003;125(3):526-32. https://doi.org/10.1067/mtc.2003.12 Chichevatov D, Gorshenev A. Omentoplasty in treatment of early bronchopleural fistulas after pneumonectomy. Asian Cardiovasc Thorac Ann sept 2005;13(3):211-6. https://doi.org/10.1177/021849230501300304 Schneiter D, Grodzki T, Lardinois D, Kestenholz PB, Wojcik J, Kubisa B et al. Accelerated treatment of postpneumonectomy empyema: a binational long-term study. J Thorac Cardiovasc Surg juill 2008;136(1):179-85. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2008.01.036 Hollender LF, Bur F, Manzini N de, Pigache P. Chirurgie du grand épiploon. Tech Chir-Appar Dig janvier 198940-495. Walker FC, Rogers AW. The Greater Omentum as a Site of Antibody Synthesis. Br J Exp Pathol juin 1961;42(3):222-31. PMID:13782709 PMid:13782709 PMCid:PMC2082470 Żurek W, Makarewicz W, Bobowicz M, Sawicka W, Rzyman W. The treatment of chronic pleural empyema with laparoscopic omentoplasty. Initial report. Wideochirurgia Inne Tech Maloinwazyjne Videosurgery Miniinvasive Tech déc 2014;9(4):548-53. https://doi.org/10.5114/wiitm.2014.45129 D'Andrilli A, Ibrahim M, Andreetti C, Ciccone AM, Venuta F, Rendina EA. Transdiaphragmatic harvesting of the omentum through thoracotomy for bronchial stump reinforcement. Ann Thorac Surg juill 2009;88(1):212-5. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2009.04.025 West D, Togo A, Kirk AJB. Are bronchoscopic approaches to post-pneumonectomy bronchopleural fistula an effective alternative to repeat thoracotomy? Interact Cardiovasc Thorac Surg août 2007;6(4):547-50. https://doi.org/10.1510/icvts.2007.159319 Cardillo G, Carbone L, Carleo F, Galluccio G, Di Martino M, Giunti R, et al. The Rationale for Treatment of Postresectional Bronchopleural Fistula: Analysis of 52 Patients. Ann Thorac Surg juill 2015;100(1):251-7. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2015.03.014 Sirbu H, Busch T, Aleksic I, Schreiner W, Oster O, Dalichau H. Bronchopleural fistula in the surgery of non-small cell lung cancer: incidence, risk factors, and management. Ann Thorac Cardiovasc Surg Off J Assoc Thorac Cardiovasc Surg Asia déc 2001;7(6):330-6. PMID:11888471 Giddings O, Kuhn J, Akulian J. Endobronchial valve placement for the treatment of bronchopleural fistula: a review of the current literature. Curr Opin Pulm Med juill 2014;20(4):347-51. https://doi.org/10.1097/MCP.0000000000000063   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 11/09/2017. Acceptation : 09/11/2017.  
décembre 8, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-42 – Chirurgie du cancer à visée palliative : le chirurgien thoracique doit-il s’attendre à prendre en charge les effets secondaires de l’immunothérapie ?

Yaniss Belaroussi1, Caroline Rivera1, Marielle Sabatini2, Sophie Schneider2, Florence Mazères1 1. Service de chirurgie thoracique, centre hospitalier de la Côte-Basque, Bayonne 2. Service de pneumologie, centre hospitalier de la Côte-Basque, Bayonne   Objectif : L’immunothérapie par nivolumab est une nouvelle approche dans le traitement du cancer : elle cible les cellules immunitaires et non les tumorales, en levant l’inhibition des lymphocytes T. En oncologie thoracique, elle est actuellement indiquée en deuxième ligne du carcinome épidermoïde bronchique stade IV. Les effets indésirables décrits sont principalement de nature auto-immune et peuvent être retardés. Notre objectif est de rapporter le cas d’un patient traité par nivolumab pris en charge pour excavation pulmonaire secondairement abcédée. Méthode : Nous présentons un patient de 63 ans dont le parcours de soins est le suivant : octobre 2014 : diagnostic de carcinome épidermoïde bronchique lobaire supérieur gauche T4N2M0 traité par radio-chimiothérapie concomitante (carboplatine-paclitaxel/64 Gy) ; novembre 2015 : progression, chimiothérapie (carboplatine-paclitaxel) ; février 2016 : évolution en stade IV, immunothérapie par nivolumab (12 cures) ; août 2016 : progression, une cure de gemcitabine, interruption pour neutropénie. Résultat : Un scanner pour douleur thoracique en octobre 2016 montre, en plein parenchyme lobaire inférieur gauche, à distance de la tumeur initiale, une excavation pulmonaire à parois fines de 65 mm sans collection liquidienne, évoluant rapidement vers un abcès de 110 mm à Pseudomonas Aeruginosa. Une expectoration purulente soutenue fait diagnostiquer une fistule bronchique de nécessité. Devant le risque de vomique chez un patient PS3, un drainage à demeure de l’abcès est réalisé, permettant un retour à domicile sous céfépime. À 6 semaines, sur le caractère multirésistant du germe, l’apparition d’une réaction allergique sévère (Steven-Johnson) à l’antibiothérapie de réserve et l’obstruction répétée du drain, il est proposé une marsupialisation de l’abcès pulmonaire permettant un retour à domicile sans antibiothérapie avec une qualité de vie satisfaisante pour le patient. À J48, il décède d’hémoptysie. Conclusion : L’immunothérapie par nivolumab semble présenter moins d’effets secondaires que les chimiothérapies. Il s’agit de réactions de type immunitaire parfois retardées. L’excavation pulmonaire en fait-elle partie ? Nous proposons de réaliser une enquête au sein de la SFCTCV pour le déterminer.     Cancer palliative surgery: should thoracic surgeons expect to be involved in the management of immunotherapy adverse events?   Objectives: Immunotherapy by Nivolumab is a new approach in lung cancer treatment targeting T cells immune checkpoints instead of tumor cells. It is currently indicated in second line for stage IV squamous cell lung carcinoma. Mainly described adverse events of Nivolumab are autoimmune reactions that can be delayed. Our objective is to report the case of a patient presenting a lung excavation after immunotherapy. Methods: We present a 63 years-old male patient with left upper lobe squamous cell carcinoma (T4N2M0) treated in October 2014 with concomitant chemoradiotherapy (four cycles Carboplatin-Paclitaxel/64Gy). Because of progression in November 2015, he receives Carboplatin-Paclitaxel chemotherapy. Appearance of new lesions in contralateral lung leads to 12 cycles of Nivolumab from February 2016 to August 2016 when he receives Gemcitabine for progressive disease, which is stopped because of neutropenia. Results: CT scan performed because of chest pain in October 2016 shows occurence of a thin-walled lung excavation measuring 65mm, in the left lower lobe, away from the initial tumor. It rapidly turns into a 110mm-abscess positive to Pseudmomas Aeruginosa. Extensive purulent sputum leads to a bronchial fistula diagnosis. Due to major risk of vomica, lung abscess drainage is performed in association with antibiotics (Cefepime) allowing hospital discharge. Six weeks later, because of multidrug-resistant bacteria, severe allergic reaction to antibiotics (Steven-Johnson’s syndrome) and repeated obstruction of the chest tube, we perform lung abscess marsupialization. Patient returns home with no antibiotic treatment and satisfying quality of life. He died on postoperative day 48 from haemoptysis. Conclusion: Nivolumab immunotherapy seems to present less side effects than chemotherapy. It may induce autoimmune reactions that can be delayed. We suggest a survey among the SFCTCV’s surgeons to determine if Nivolumab can induce lung excavation.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-40 – Chirurgie de la séquestration pulmonaire découverte à l’âge adulte : à propos de 17 cas

Khalil Ghebouli, Mehdi Belbrkri, Amine Kecir, Mehdi Lamri-Zaggar, Tarek Makhbouche, Karima Achour Service de chirurgie thoracique, CHU de Constantine, Algérie   Objectif : la séquestration pulmonaire est une malformation congénitale non héréditaire rare (0,15 à 6,4 % de l’ensemble des malformations du poumon). Elle peut se présenter sous deux formes intra et extralobaire. Nous rapportons dans notre communication 17 observations de séquestration pulmonaire. Méthode : Étude rétrospective allant de janvier 2009 à décembre 2016 permettant de recenser 17 cas de séquestration pulmonaires dont 10 hommes et 7 femmes avec une moyenne d’âge de 31 ans (26 à 45 ans). Résultat : La séquestration intralobaire a été retrouvée dans 13 cas (76,47 %) alors que la séquestration extralobaire n’a été retrouvée que dans 4 cas (23,53 %). Le siège le plus fréquent est le lobe inférieur gauche (11 cas ; 64,70 %). Les circonstances de découverte ont été dominées par l’infection pulmonaire à répétition dans 14 cas (82,35 %), la dyspnée dans 2 cas (11,76 %) et l’hémothorax dans un seul cas (5,88 %). Tous nos malades ont été traités chirurgicalement par thoracotomie. Conclusion : La séquestration pulmonaire reste une malformation rare. Son traitement est nécessaire vu le risque d’infection pulmonaire et d’hémothorax spontané. il est essentiellement chirurgical.     Surgical treatment of pulmonary sequestration discoverd in adulthood: about 17 cases   Objectives: Pulmonary sequestration is a rare congenital non hereditary malformation (0.15 to 6.4%). It can present in two forms intra en extralobare. We report in our studies 17 observations of pulmonary sequestration. Methods: This is a retrosepective study from january 2009 to december 2016. We treated 17 patients with pulmonary sequestration: 10 man ande 7 womens patients with an average age of 31 years (26 to 45 years). Results: Intralobar sequestration was found in 13 cases (76.47%) whereas extra lobare sequestration in 4 cases (23.53%). The most frequent localisation is the lower left lobe in 11 cases (64.70%). the circumstances of discovery were dominated by repeated pulmonary infection in 14 cases (82.35%), dspnea two cases (11.76%) and hemothorax in only one case (5.88%) Conclusion: Pulmonary sequestration is a rare malformation. surgical treatment is necessary considering the risk of repeatzd lung infections an hemothorax.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-13 – Complications postopératoires des résections pulmonaires dans le traitement de l’aspergillome à Madagascar

Casimir Fleur Prudence Rahantasoa Finaritra, Narindra Razafimanjato, Manjakaniaina Ravoatrarilandy, Fanomezantsoa Randrianambinina, Tovo Rajaonera, Hanitala Jean Louis Rakotovao Service de chirurgie thoracique, département de chirurgie, CHUJRA, Antananarivo, Madagascar   Objectif : L’objectif général de ce travail était de décrire les complications postopératoires des résections pulmonaires sur aspergillome à Madagascar. Les objectifs spécifiques étaient de classifier ces complications et de décrire les principes thérapeutiques correspondants. Méthode : C’est une étude transversale, observationnelle et descriptive menée sur 7 ans du 1er janvier 2009 au 31 mai 2016, colligeant 70 cas d’aspergillome opéré. Les complications étaient classées selon la classification Clavin-Dindo. Résultat : Dans notre groupe d’aspergillome opéré de résection pulmonaire, le sexe ratio (H/F) était égal à 1,5 avec un âge moyen de 51,05 ans. Le délai moyen de survenue des complications était de 72 heures. Douze patients avaient présenté des complications de grade II dans le cadre de pneumopathies postopératoires nécessitant l’ajustement de l’antibiothérapie. Six (8,5 %) avaient présenté des défaillances multiviscérales (grade IVb) réfractaires aux mesures de réanimation. Douze patients (17 %) étaient décédés (grade V). Conclusion : Les complications respiratoires occupent la première place. Le dépistage précoce pourrait aider à améliorer le pronostic des patients et à prévenir la majorité des complications en postopératoire.     Post-operative complications of lung resection in the treatment of aspergilloma in Madagascar   Objectives: The general objective of this study was to describe the postoperative complications of pulmonary resections on aspergilloma in Madagascar. The specific objectives were to classify these complications and to describe the corresponding therapeutic principles. Methods: This is a cross-sectional, observational, and descriptive study carried out over a period of 7 years from 1 January 2009 to 31 May 2016, collecting 70 cases of operated aspergilloma. The complications were classified according to the Clavin-Dindo classification. Results: In our operated aspergilloma group of pulmonary resection, sex ratio (H/F) was 1.5 with an average age of 51.05 years. The average time to complications was 72 hours. Twelve patients had Grade II complications in postoperative pneumonia requiring adjustment of antibiotic therapy. Six (8.5%) had multi-organ failure (Grade IVb) resistant to resuscitation. Twelve patients (17%) had died (grade V). Conclusion: Respiratory complications occupy the first place. Early detection could help improve the prognosis of patients and prevent the majority of postoperative complications.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Anesthésie · Vol. 21 Abstracts 2017

A-03 – Intérêt du dosage plasmatique de l’Endocan dans la survenue d’une pneumopathie en postopératoire de chirurgie cardiaque : étude Endolung

Andrea Perrotti, Camille Chenevier-Gobeaux, Fiona Ecarnot, Benoît Barrucand, Guillaume Flicoteaux, Philippe Lassalle, Sidney Chocron Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, CHU Jean-Minjoz, Besançon   Objectif : Suite aux résultats de l’étude pilote présentée au congrès de Nantes (2016), nous avons évalué la valeur prédictive du dosage de l’Endocan dans la survenue d’une pneumopathie postopératoire en chirurgie cardiaque. Méthode : Cent cinquante-cinq patients programmés pour une chirurgie cardiaque élective avec circulation extracorporelle ont été inclus. Cinq prélèvements sanguins sont été effectués pour le dosage d’Endocan (préopératoire, 6, 24, 48 et 72 heures après la fin de la chirurgie). La PCT et la protéine C-réactive (CRP) ont également été mesurées (24 et 72 heures). Les facteurs prédictifs indépendants de la pneumopathie postopératoire (PPO) ont été identifiés par régression logistique. Les valeurs de seuil de l’Endocan prédictives de PPO ont été déterminées par l’utilisation de courbes ROC. Résultat : Dix-sept patients ont développé une pneumopathie postopératoire. Une valeur d’Endocan > 3,7 ng/ml avant l’induction de l’anesthésie, ou > 12,1 ng/ml 6 heures après la chirurgie ; un BMI > 27, ainsi que la durée d’intervention étaient des facteurs prédictifs indépendants de la survenue d’une pneumopathie postopératoire. À l’induction de l’anesthésie, une valeur d’Endocan supérieure à 3,7 ng/ml avait une sensibilité de 65 % et une spécificité de 72 % ; tandis qu’à 6 heures, la valeur seuil était de 12,1 ng/ml avec une sensibilité de 71 % et une spécificité de 75 %. Le diagnostic de pneumopathie par le dosage de l’Endocan permet un gain de temps moyen de 96 ± 60 heures par rapport au diagnostic clinique. Conclusion : L’Endocan apparaît être un marqueur précoce de la pneumopathie postopératoire en chirurgie cardiaque.     Is Endocan a diagnostic marker for pneumonia after cardiac surgery? The Endolung Study   Objectives: Postoperative pneumonia (POP) following heart operation may be life-threatening. This study aimed to evaluate the interest of Endocan plasma levels in predicting pulmonary infection after cardiac surgery. Methods: The authors prospectively included 155 patients scheduled to undergo elective cardiac surgery with cardiopulmonary bypass. Serum level of Endocan, was measured at 5 timepoints (preoperative, and 6, 24, 48 and 72 hours after the end of surgery). PCT and C-reactive protein (CRP) were collected at 24 and 72 hours. The preoperative and postoperative characteristics of the patients were recorded. Independent predictors of postoperative pneumonia were identified by logistic regression. Predictive threshold values of Endocan for POP were determined using receiver operating characteristic curve analysis. Results: Seventeen patients (11%) developed postoperative pneumonia. Endocan >3.7 ng/mL before general anesthesia, or >12.1 ng/mL 6 hours after surgery, BMI >27, and duration of the operation were independent predictors of POP. At induction of anesthesia, an Endocan cut-off value of 3.7 ng/mL had a 65% sensitivity and a 72% specificity; while at 6 hours, these values were 71% and 75% respectively, with a cut-off value of 12.1 ng/mL. The time saved by Endocan dosage compared to clinical diagnosis of postoperative pneumonia was 96±60 hours. Conclusion: This study showed that Endocan is an early marker of postoperative pneumonia in patients following cardiac surgery.   Séance : Communications libres anesthésie - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Anesthésie · Vol. 21 Abstracts 2017

A-02 – Apport de l’échographie pulmonaire pour le diagnostic précoce de pneumonie après chirurgie cardiaque

Pauline Dureau1, Adrien Bouglé1, Audrey Tanguy2, Charlotte Arbelot3, Nora Ait Hamou1, Kais Ben Hassen1, Ahmed Charfeddine1, Benjamin Granger2, Julien Amour1 1. Service d’anesthésie et de réanimation, Institut de cardiologie, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris 2. Service de biostatistiques, santé publique et information médicale, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris 3. Service de réanimation chirurgicale polyvalente, service d’anesthésie et de réanimation, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris   Objectif : Les pneumonies sont une complication fréquente et grave de la chirurgie cardiaque majeure, dont le diagnostic en réanimation reste un défi. Le score clinique d’infection pulmonaire (CPIS) demeure controversé. L’échographie pulmonaire a prouvé son efficacité diagnostique et de suivi des pneumonies, mais son utilité et sa fiabilité n’ont jamais été étudiées après chirurgie cardiaque. Cet essai pilote a étudié la pertinence clinique de l’échographie pulmonaire pour le diagnostic de pneumonies en réanimation cardiaque après une chirurgie cardiaque majeure. Méthode : Tous les patients présentant une insuffisance respiratoire aiguë (IRA) dans les 3 jours suivant une chirurgie cardiaque avec circulation extracorporelle ont été inclus prospectivement avant réalisation d’une échographie pulmonaire systématique. Cette approche échographique a été comparée au diagnostic post hoc de pneumonie établi à partir des données cliniques, radiologiques et biologiques par trois investigateurs. Puis ont été comparés les performances diagnostiques du CPIS simplifié et d’un score clinico-échographique combinant CPIS simplifié et échographie pulmonaire, le LUS-CPIS, avec ou sans critères radiologiques. L’étude a été approuvée par le CCP Île-de-France III. Résultat : Cinquante et un patients avec IRA (âge 65 ± 12 ans, sexe masculin 72,6 %) ont été inclus dont 26 pneumonies confirmées (enterobacteries : 37 %, Pseudomonas aeruginosa : 15 %, Haemophilus influenza : 8 %). Le shunt intrapulmonaire était le meilleur critère prédictif de pneumonie (odds-ratio 1,92 ; IC 95 % [1,00 ; 5,43]). Le diagnostic échographique était plus précis que le CPIS simplifié pour le diagnostic de pneumonie, aire sous la courbe (AUC) respectivement de 0,75 (IC 95 % [0,62 ; 0,87] contre 0,59 (IC 95 % [0,47 ; 0,71]). Le score le plus performant pour le diagnostic de pneumonie était le LUS-CPIS sans radiographie (AUC 0,80 IC 95 % [0,69 ; 0,91]), sensibilité 92 % (IC 95 % [0,85 ; 0,99]) spécificité 68 % (IC 95 % [0,55 ; 0,81]), valeur prédictive positive 75 % (IC 95 % [0,64 ; 0,88]) et valeur prédictive négative 0,89 % (IC 95 % [0,63 ; 0,87]). Nos résultats suggèrent que l’utilisation de données échographiques pourrait réduire l’utilisation abusive d’antibiotiques de 70 %. Conclusion : Il s’agit de la première étude prospective observationnelle montrant qu’un score clinico-échographique combinant CPIS simplifié et un paramètre échographique simple peut être un outil fiable pour le diagnostic précoce des pneumonies en postopératoire d’une chirurgie cardiaque majeure.     Lung ultrasound for early diagnosis of pneumonia after cardiac surgery   Objectives: Pneumonia is a frequent and severe complication of major cardiac surgery, contributing to postoperative morbidity and death. Diagnosis of pneumonia remains a challenge in ICU, notably after cardiac surgery. Diagnostic performance of Clinical Pulmonary Infection Score (CPIS) remains controversial. Lung ultrasonography (LUS) has been successfully used for diagnosis and management of pneumonia, but LUS usefulness and reliability was never investigated in ICU patients after cardiac surgery. This pilot observational study investigated the clinical relevance of LUS for diagnosis of pneumonia in cardiac postoperative. Methods: Patients were prospectively enrolled in presence of acute respiratory failure (ARF) less than 3 days after a cardiac surgery with cardiopulmonary bypass. LUS examination was performed for all. We compared this ultrasound approach to the post hoc diagnosis of pneumonia established from clinical, radiologic, and biologic data by three blinded experts. Then, we compared the diagnostic performances of simplified CPIS and a new lung ultrasound based CPIS, LUS-CPIS, with or without radiology criteria. The study was approved by the CPP Ile de France III. Results: Fifty-one patients (age 65±12 years, male sex 72.6%) with ARF were included. Pneumonia was diagnosed in 26 of them (Enterobacteriaceae (37%), Pseudomonas aeruginosa (15%) and Haemophilus influenza (8%)). Multivaried analysis showed that intrapulmonary shunt was the best predictive criteria of pneumonia (odds-ratio 1.92; CI 95%= [1.00; 5.43]). The ultrasound diagnosis was more accurate than the simplified CPIS for pneumonia diagnosis, area under the curve (AUC) respectively 0.75 (CI 95% [0.62; 0.87] versus 0.59 (CI 95% [0.47; 0.71]). Receiver operating characteristic curves analysis showed that the most accurate score for diagnosis of pneumonia was LUS-CPIS without radiology: AUC, 0.80 [0.69; 0.91]), sensitivity 92% (CI 95% [0.85; 0.99]) specificity 68% (CI 95% [0.55; 0.81]), positive predictive value 75% (CI 95% [0.64; 0.88]) and negative predictive value (CI 95% [0.63; 0.87]). Furthermore, our results suggest the use of ultrasound data may reduce misuse of antibiotics of 70%. Conclusion: This prospective observational study is the first one showing that LUS combined with a clinical score can be a reliable tool for early diagnosis of pneumonia in a cardiac ICU population after cardiac surgery with CPB.   Séance : Communications libres anesthésie - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-36 – Facteurs pronostiques de la chirurgie de dilatation des bronches

Najat Idelhaj, Souheil Boubia, Mohamed Ridai Service de chirurgie thoracique, centre universitaire Ibn Rochd, Casablanca, Maroc  Objectif Démontrer la place de la chirurgie dans la prise en charge des bronchectasies, et analyser les différents facteurs de risque.  Méthode Notre travail consiste en une étude rétrospective de 49 patients opérés pour bronchiectasies, recensés du 2 octobre 2010 au 31 décembre 2014.  Résultat Sur un total de 49 patients, 20 de sexe masculin (40,8 %) et 29 de sexe féminin (55,2 %), l’âge moyen était de 39,1 ans. Un antécédent de tuberculose pulmonaire a été noté dans 49 % des cas. Le symptôme le plus fréquent était la bronchorrhée (83,7 %), suivi de l’hémoptysie (71,4 %) et de la toux chronique (71,4 %). Les bronchiectasies kystiques étaient les plus fréquentes (71,4 %). L’atteinte était bilatérale dans 18 cas (22,4 %) avec atteinte élective du lobe inférieur gauche (82,3 %). Une exérèse complète des territoires atteints a été réalisée dans 75,5 % des cas, alors que dans 24,4 %, l’exérèse était incomplète du fait que les DDB étaient diffuses ou bilatérales. On a noté une grande fréquence des lobectomies (64,7 %). Les taux de mortalité et de morbidité étaient respectivement de 2 % et de 14,77 % (2 %). Notre étude statistique nous a permis de retrouver un seul facteur pronostique qui influence de façon significative l’évolution à long terme. L’évolution des patients a été jugée très bonne, voire excellente dans 89,7 % des cas, avec une légère amélioration dans 6,1 % des cas et échec thérapeutique dans 2 % des cas. De meilleurs résultats fonctionnels étaient observés après résection complète des territoires pulmonaires atteints.  Conclusion La prise en charge des dilatations des bronches regroupe de nombreux moyens visant à supprimer les facteurs favorisants, à faciliter le drainage bronchique et à traiter les épisodes d’exacerbations infectieuses. Cependant, lorsque ce traitement ne suffit plus, il persiste des indications chirurgicales bien codifiées permettant de prévenir l’évolution et de préserver la qualité de vie chez les patients présentant une forme localisée.     Factors prognosis of surgery of bronchiectasis   Objectives Demonstrate instead of surgery in its treatment of this disease, and analyze the various risk factors.  Methods Our work consists of a retrospective study of 49 patients operated for bronchiectasis, identified 02/10/2010 to 31/12/2014.  Results Of a total of 49 patients, 20 males (40.8%) and 29 females (55.2%). The average age was 39.1 years. A history of tuberculosis lung was noted in 49% of cases. The most common symptom was the bronchorrhea (83.7%), followed by hemoptysis (71.4%) and chronic cough (71.4%). The cystic bronchiectasis were most common (71.4%). Involvement was bilateral in 18 cases (22.4%) with involvement of the elective left lower lobe (82.3%). A complete removal of the affected areas was carried out in 75.5% of cases, while in 24.4% excision was incomplete because the DDB was diffuse and bilateral. We noted a high incidence of lobectomies (64.7%). Mortality and morbidity rates were 2% and 14.77% respectively (2%). Our statistical study allowed us to recover a single prognostic factor that significantly influences the long-term evolution.,The evolution of patients was considered good or excellent in 89.7% of cases, with a slight improvement in 6.1% of cases and treatment failure in 2% of cases. Better functional results were observed after complete resection of the affected lung areas.  Conclusion The management of bronchial dilatation includes many ways to remove the predisposing factors, facilitate bronchial drainage and treat episodes of infectious exacerbations. However, when this treatment is not enough, it persists well codified indications for surgery to prevent the development and preserve the quality of life in patients with localized forms.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-56 – Étude pilote Endolung : intérêt du dosage de l’endocan dans la survenue d’une infection pulmonaire en postopératoire de chirurgie cardiaque

Andrea Perrotti, Camille Chenevier-Gobeaux, Enrica Dorigo, Benoît Barrucand, Philippe Lassalle, Fiona Ecarnot, Sidney Chocron Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, hôpital Jean-Minjoz, Besançon   Objectif Cette étude pilote cas-témoins évalue l’intérêt prédictif du dosage de l’endocan dans la survenue d’une infection pulmonaire après chirurgie cardiaque.   Méthode Des échantillons sanguins prélevés lors d’une précédente étude prospective ont été utilisés (166 patients atteints d’insuffisance rénale chronique préopératoire qui ont subi une chirurgie cardiaque). Cinq patients ayant présenté une infection pulmonaire postopératoire ont été appariés de façon randomisée avec 15 patients dont les suites opératoires ont été simples. Les prélèvements ont eu lieu en préopératoire, puis 6, 12, et 24 heures après la fin de la chirurgie. Les dosages ont concerné l’endocan, la procalcitonine, et la protéine C-réactive.   Résultat À 6 heures, les patients qui ont présenté des infections pulmonaires avaient des niveaux significativement plus élevés d’endocan que les patients sans infection pulmonaire (24,2 ± 15,6 vs 6,4 ± 3,2 ng/ml : p = 0,03). La sensibilité et la spécificité sur la survenue d’une infection pulmonaire d’un taux d’endocan à 6 heures supérieur à 15,9 ng/mL étaient respectivement de 80 % et 100 %. Le diagnostic d’infection pulmonaire par le dosage d’endocan permettait de gagner 47 heures par rapport au diagnostic clinique.   Conclusion Cette étude pilote a montré un intérêt potentiel pour concevoir une étude spécifique.     Interest of endocan plasma Level in predicting pulmonary infection after cardiac surgery- the Endolung pilot study   Objectives This pilot study aimed to evaluate the interest of endocan plasmatic level in predicting pulmonary infection after cardiac surgery.   Methods The serums collected in a previous prospective cohort study (166 patients with preoperative chronic renal failure who underwent cardiac surgery) were used. Five patients with postoperative pulmonary infection were randomly matched with 15 patients with uneventful outcome. Blood samples were preoperatively and 6, 12, and 24 hours after the end of surgery. endocan, procalcitonin, and C-reactive protein plasma level were compared between the two groups.   Results At hour 6, patients with pulmonary infections had significantly higher levels of Endocan than patients without pulmonary infection (24.2±15.6 versus 6.4±3.2 ng/mL: p=0.03). The ROC curve showed a 80% sensitivity and a 100% specificity for Endocan to predict pulmonary infections, with a cut-off value of 15.9 ng/mL. The time saved by Endocan dosage compared to the clinical diagnosis of pulmonary infection was 47 hours.   Conclusion This pilot study showed that there is a potential interest to design a specific study.
juin 10, 2016