Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 22 Mars 2018

Assistance ventriculaire pédiatrique et Berlin Heart Excor : 11 ans d’expérience

Angèle Boët*, Mohamedou Ly, Lucile Houyel, Emir Mokhfi, Michel Hamann, Serge Demontoux, Régine Roussin, Emmanuel Le Bret, Jurgen Horer Pôle des cardiopathies congénitales, centre chirurgical Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France.   *Correspondance : angele.boet@hotmail.fr   DOI : 10.24399/JCTCV22-1-BOE Citation : Boët A, Ly M., Houyel L, Mokhfi E, Hamann M, Demontoux S, Roussin R, Le Bret E, Horer J. Assistance ventriculaire pédiatrique et Berlin Heart Excor : 11 ans d’expérience. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(1). doi: 10.24399/JCTCV22-1-BOE   Résumé Introduction : le Berlin Heart Excor® (BHE) est un système d’assistance ventriculaire (VAD) externe pneumatique utilisable du nouveau-né à l’adulte. Méthode : de 2006 à 2016, 16 enfants ont été implantés dans notre institution (âge, poids médians de 8,2 ans et 22,5 kg). Le but était d’étudier cette cohorte et l’efficacité du protocole d’anticoagulation d’Edmonton. Résultats : 75 % présentaient une cardiomyopathie et 69 % avait eu une ECMO préalablement. Dix patients ont été transplantés et une sevrée. Deux patients sont décédés après la greffe et la patiente sevrée est décédée subitement 4 mois plus tard. La survie hospitalière est de 75 % et à long terme de 62,5 %. Les complications hémorragiques postimplantation et thromboemboliques à distance touchent 14/16 patients. On retrouve une tendance (p > 0,05) à l’augmentation des épisodes thromboemboliques en présence d’un ventricule de taille inadaptée. Enfin, un montage de Fontan défaillant a été assisté en mono-VAD puis greffé avec succès. Le BHE a permis d’autonomiser tous les patients en prégreffe. Conclusion : le BHE permet d’attendre la transplantation dans de bonnes conditions. Le risque de complications persiste, principalement en cas d’ECMO préalable, de VAD de taille inadaptée et de poids inférieur à 10 kg. Le taux de complications hémorragiques et thrombo-embolique souligne la nécessité de réadapter le protocole d’anticoagulation actuellement utilisé.   Abstract Pediatric ventricular assistance device: 11 years of experience with the Berlin Heart Excor Introduction: The Berlin Heart Excor is a pneumatic ventricular assistance device used in newborns through to adulthood. The goal of the current study was to evaluate pediatric cohort characteristics and outcomes, and to assess Edmonton anticoagulation protocol efficiency. Methods: Implanted children were retrospectively included from 2006 to 2016. The results are expressed as median and percentage and comparisons were performed by Fisher’s exact test. Results: A total of 16 children were included (63% females, 22.5 kg, 8.2 years old), 10 of whom were transplanted and one weaned. Of these children, 75% had cardiomyopathies and 69% had ECMO support before Excor. The long-term hospital survival rates were 75% and 62.5%, respectively. Post-implantation hemorrhage complications and late thromboembolic events occurred in 14 out of 16 patients. We observed a trend (p > 0.05) toward an increased rate of thromboembolic events in cases of inadequate ventricle size. One patient with failing Fontan was successfully assisted with monoventricular then transplanted. Conclusion: Excor permitted children awaiting a graft to do so in better condition, with a survival rate between 60% and 90%. The probability of adverse effects remains important, mainly in cases with preimplanted ECMO, inadequate ventricular size or a body weight below 10 kg. The Edmonton protocol needs to be updated and adapted to different subsets of the population.   1. Introduction Entre janvier et décembre 2015, parmi les 471 transplantations cardiaques réalisées en France, on dénombrait seulement 17 enfants de moins de 18 ans contre 24 en 2014 (agence biomédecine), dont 60 % étaient greffés pour cardiomyopathie dilatée ou restrictive et 35 % pour cardiopathie congénitale. Le délai d’attente de 2,5 à 5 mois (en fonction du poids) et la pénurie de greffons (deux patients en attente pour un greffon) rendent la mise en place d’une assistance circulatoire souvent indispensable en cas d’insuffisance cardiaque terminale. Même si l’attente des enfants est en moyenne moins élevée que chez l’adulte, les équipes se retrouvent confrontées à des problèmes de pénurie dynamique : les greffons, peu nombreux, ne sont pas forcément disponibles au moment où des receveurs sont sur liste. Là encore, le recours à l’assistance est souvent inévitable. Enfin, si l’utilisation du levosimendan permet d’améliorer ponctuellement l’état des enfants et le recours aux autres catécholamines en cas de défaillance aiguë (étude LIDO), la durée d’hospitalisation et le taux de mortalité n’en sont pas modifiés, particulièrement chez les patients chroniques au stade terminal de défaillance [1]. En revanche, son utilisation a permis pour certains patients de différer voire d’éviter le retour à l’assistance circulatoire mécanique en attente de greffe et de ce fait limiter la survenue de complications liées à celle-ci (études REVIVE et SURVIVE). Différents types d’assistances circulatoires existent : on utilise les assistances par ECMO (Extra Corporeal Membrane Oxygenation) ou les assistances dites lourdes, souvent de façon complémentaire ou en relais. Les ECMO sont des systèmes temporaires de débit continu dans leur très grande majorité qui ont pour avantage la rapidité de leur mise en place, d’où leur intérêt dans le cadre de l’extrême urgence. L’ECMO était pendant longtemps le seul moyen d’assistance utilisable chez l’enfant, et la durée d’assistance était limitée à quelques jours voire quelques semaines. Actuellement, en cas de nécessité d’assistance prolongée, l’ECMO peut être convertie en assistance ventriculaire externe (Ventricular Assistance Device, VAD) comme le Berlin Heart Excor (Berlin Heart GmbH, Berlin, Allemagne) (BHE), qui est le seul système utilisable chez l’enfant. Il s’agit d’un système uni ou biventriculaire d’assistance pulsatile pneumatique avec des volumes de ventricules débutant à 10 ml (jusqu’à 80 ml) et des diamètres de canules débutant à 6 mm (jusqu’à 16 mm), permettant ainsi d’assister des enfants à terme dès la naissance. Le taux de survie des enfants sous ECMO en attente de transplantation n’est que de 50 % [2]. Ce taux atteint 70 % sous BHE [3]. Le débit pulsé, plus physiologique, diminue le syndrome d’augmentation de perméabilité capillaire. Il est également diminué du fait d’un contact sang/surfaces synthétiques moindre. L’autonomisation est plus facile, ce qui améliore l’état du patient en attente de greffe, sa réhabilitation et son devenir. De plus, une étude de 2006 de Blume examinant les résultats de 99 cas pédiatriques assistés avec du matériel adulte souligne les mauvais résultats obtenus et donc la nécessité d’un matériel adapté à l’enfant. Cependant le BHE pédiatrique n’a été autorisé par l’US Food and Drug Administration qu’en 2011 suite à l’étude de Fraser [4]. Par ailleurs, le taux de complication de ces systèmes d’assistance par VAD demeure important, malgré les innovations technologiques et les progrès de la réanimation [5-6]. Les risques d’hémorragies ou de complications thromboemboliques sont les plus fréquents, et ce malgré l’utilisation du protocole d’Edmonton [tableau 1], recommandé par Berlin Heart. Celui-ci consiste en l’application de traitements anti-agrégants et anticoagulant appliqués dès que les saignements initiaux sont contrôlés.   Tableau 1. Protocole d’anticoagulation et anti-agrégation d’Edmonton. Moins de 1 an 1 an ou plus Aucun traitement anticoagulant ou anti-agrégant pendant les 24 premières heures Héparine non fractionnée (HNF) 24h après chirurgie, une fois saignement contrôlé et plaquettes > 20 000 Début : 15UI/kg/h jusqu’à 28 UI/kg/h après 6h si pas de saignement (maximum 35) Cible : antiXa 0,35-0,7 UI/mL et substitution d’antithrombine pour AT III > 70 % 24h après chirurgie, une fois saignement contrôlé et plaquettes > 20 000 Début : 10UI/kg/h jusqu’à 20 UI/kg/h après 6h si pas de saignement (maximum 28) Cible : antiXa 0,35-0,7 UI/mL et substitution d’antithrombine pour AT III > 70 % Héparine de bas poids moléculaire/HBPM, uniquement enoxaparine Conversion HNF en HBPM 48h après la fin des saignements, si patient stable Début : 1,5 mg/kg (moins de 2 mois) ou 1 mg/kg (plus de 2 mois) toutes les 12h. Maximun 3 et 2 mg/kg toutes les 12h. Cible : antiXa 0,6-1 Cible ATIII > 75 % - Anti-vitamine K AVK, coumadine - Conversion HNF en AVK 48h après la fin des saignements, si patient stable Début : 0,2 mg/kg/j po (maximum 5mg) Cible : INR 2,7-3,5 Si INR< 2,7 : couvrir par HNF. Si instabilité ou inefficacité durable : convertir par HBPM   Dipyridamole, persantine 48h post-implantation, saignement arrêté, patient stable, plaquettes > 40000 Début : 4 mg/kg/j po en 4 prises (max 15 mg/kg/j) Cible : cartographie plaquettaire : suppression ADP > 80 % Idem Aspirine, ASA Débuté 96h après implantation, une fois tous les drains retirés (maximum J7). Début : 1 mg/kg/j po en 2 doses (maximum 3mg/kg/j) Cible : cartographie plaquettaire : AA suppression > 80 % Idem   L’objectif principal de notre travail est de reprendre la série pédiatrique composée de 16 des 18 patients implantés par BHE depuis 2006 dans notre centre, afin d’étudier les caractéristiques des patients, les indications d’implantation ainsi que leur devenir. Le second objectif est de déterminer l’efficacité de la mise en application systématique du protocole d’anticoagulation d’Edmonton et anti-agrégation proposé par la société Berlin Heart en relation avec les complications constatées dans notre cohorte.   2. Patients et méthodes Pour cette étude monocentrique observationnelle rétrospective sur dossiers, nous avons inclus tous les patients âgés de moins de 18 ans ayant bénéficié d’une implantation de BHE entre janvier 2006 et avril 2016. Les informations concernant le patient, sa pathologie, ses antécédents, sa clinique, sa biologie, les complications et son devenir jusqu’au 31 décembre 2016 inclus, sont relevées et anonymisées. Elles sont résumées dans la flow-chart sur la figure 1.   [caption id="attachment_3970" align="aligncenter" width="262"] Figure 1. Flow-chart résumant les patients inclus et leur devenir.[/caption]   Les tailles des ventricules pneumatiques des enfants ont été classées en 3 catégories : adaptée (30-50 mL/m²), trop large (> 50 mL/m²) ou trop petite (< 30 mL/m²), comme le recommande la société Berlin Heart et Miera [7]. Les statistiques ont été réalisées grâce au logiciel IBM SPSS Statistics version 20. Les comparaisons entre les groupes sont réalisées grâce au test exact de Fisher. La survie des patients est exprimée par des courbes de Kaplan-Meier. L’étude a été menée dans le respect de la législation des études cliniques et approuvée par le comité d’éthique local. Pendant la période d’inclusion, 2 % des patients ont eu besoin d’une assistance circulatoire dont 11,7 % ont bénéficié d’une implantation de BHE, soit 18 patients dont 16 âgés de moins de 18 ans. L’application du protocole d’anticoagulation et d’anti-agrégation d’Edmonton était la règle pour l’ensemble de la cohorte.   3. Résultats 3.1. Détail des patients Les caractéristiques des patients composant notre cohorte, leur devenir, la prise en charge dont ils ont bénéficié et les traitements reçus ainsi que les complications survenues sont détaillées dans les tableaux 2 à 4.   Tableau 2. Caractéristiques générales de la population. Population Nombre (%) ou médiane de la cohorte pédiatrique Interquartile n enfants 16 Âge (années) 8,25  [5,4-9,6] Sexe M F   6 (38 %) 10 (63 %) Poids (kg) 22,5  [19-26,5] Etiologie Cardiopathie congénitale Cardiomyopathie Défaillance primaire de greffon   3 (19 %) 12 (75 %) 1 (6 %) ECMO préimplantation Nombre Durée (J)   11 (69 %) 8-8     [5-10,5] Type de VAD (Ventricule Assistance Device) Mono-VAD Bi-VAD   3 (19 %) 13 (81 %) Durée implantation (J) 36,5  [20-67] Durée USI (J) 63,5  [39-81] Hospitalisation (J) 84  [36-102]     Tableau 2bis. Prise en charge globale de la population. Population Nombre (%) ou médiane de la cohorte pédiatrique Interquartile Nutrition Début nutrition parentérale Début nutrition entérale   1 5   [1-3] [2-8] Début Anticoagulation (J) Héparine non fractionnée Dipirydamole Anti-vitamine K Acide acetylsalicylique   1 2 9 5   [1-1] [2-3] [6-14] [3-12] Durée ventilation mécanique (heures) 216 [120-768] Transplantation cardiaque 10     Tableau 3. Tableau des caractéristiques et devenir des patients sous  BHE. Patient Âge admission (années) Poids admission (kg) Taille (cm) Cardiopathie congénitale (CC) /cardiomyopathie (CM) ECMO pré-BH Durée ECMO pré-BH (jours) Cure levosimendan Mono-VAD gauche (L-VAD) ou Bi-VAD Durée BH (j) Greffe cardiaque Décès hospitalier Durée USI (j) 1 8,5 27 135 CM 1 1 non Bi-VAD 17 1 1 33 2 6,8 21 122 CM 1 3 non Bi-VAD 139 1 0 261 3 6,5 15.3 102 CM 1 8 non Bi-VAD 31 0 (greffe avant BHE) 1 37 4 8,6 20 125 CM 1 36 non Bi-VAD 13 1 0 59 5 5,5 16 104 CC 1 8 non L-VAD 115 1 0 133 6 8 22 127 CM 1 11 oui Bi-VAD 60 1 0 78 7 12 34 158 CM 0 0 oui Bi-VAD 70 1 0 75 8 13,3 50 158 CC 0 0 non L-VAD 36 1 0 80 9 11,5 26 137 CM 0 0 non Bi-VAD 37 1 0 40 10 16 45 156 CM 1 12 non Bi-VAD 16 0 1 18 11 7,5 25 155 CC 1 10 oui Bi-VAD 0,2 0 1 60 12 0,8 8,6 73 CM 1 6 non Bi-VAD 31 0 0 59 13 5,1 20 122 CM 1 4 oui Bi-VAD 104 0 1 109 14 2,3 11 90 CM 0 0 non Bi-VAD 30 0 1 35 15 11,9 57 162 CM 1 8 oui L-VAD 48 1 0 67 16 9 23 132 CM 0 0 oui Bi-VAD 81 1 0 85     Tableau 3 bis. Récapitulatif des patients décédés. Patient Âge admission (années) Poids admission (kg) ECMO pré-BH Durée BH (j) Greffe cardiaque Cause décès 1 8,5 27 1 17 1 Défaillance primaire greffon 2 6,8 21 1 139 1 Décès à 11 mois post-greffe de complications de son encéphalopathie 3 6,5 15,3 1 31 0 Fonte purulente cœur, médiastinite 10 16 45 1 16 0 Mort cérébrale (préimplantation probable), AVC massif 11 7,5 25 1 0,2 0 Hémorragie massive 12 0,8 8.6 1 31 0 Décès à 4 mois post-sevrage, mort subite à domicile 13 5,1 20 1 104 0 Accident vasculaire cérébral massif à J109 sous BHE 14 2,3 11 0 30 0 Accident vasculaire cérébral massif à J35 sous BHE   Tableau 4. Tableau des traitements et prise en charge des patients sous BHE. Patient Date de début (J) Durée d’intubation (h) Oxygénateur Hémodialyse HNF Dipyri-damole Acétylsalicylate de DL-lysine Anti-vitamine K Nutrition parentérale Nutrition entérale 1 1 2 3 7 14 240 2 1 12 1 44 2160 3 1 - - 3 23 + 4 1 11 3 10 0 4 96 5 1 13 12 1 6 1056 6 1 2 5 14 1 7 1200 7 1 2 2 3 3 120 8 1 2 4 6 2 5 192 9 1 3 5 5 2 192 10 1 2 1 + + 11 - - - - - - - 12 1 2 5 23 1 8 384 13 1 2 35 27 4 2 768 + + 14 1 2 17 7 1 2 4 15 1 2 2 9 1 2 14 16 1 2 - 3 3 5 9     3.2. Mortalité Parmi ces 16 enfants appareillés, dont le devenir est résumé dans la figure 1 et les tableaux 2 et 2bis, le taux de survie hospitalier dans notre cohorte était de 75 %. Deux patients supplémentaires sont décédés après la transplantation cardiaque (un en réanimation et un à distance d’une complication de son encéphalopathie, figure 1). Les causes de décès sous BHE étaient le saignement, l’accident vasculaire cérébral hémorragique et l’infection. La seule patiente sevrée de l’assistance après récupération est décédée subitement 4 mois après le sevrage [figure 1, tableau 3bis]. Le suivi des survivants de notre cohorte est en moyenne de 41 mois [SD : 24-58] à la date du 31 décembre 2016 avec des extrêmes allant de 7 à 68 mois. Le taux de survie lors du suivi à moyen terme est de 62,5 %. Notre cohorte comprend deux périodes particulièrement à risque de décès. La première est précoce : la première semaine postimplantation, où le risque est essentiellement hémorragique. La seconde période est plus à distance et le risque majeur est thromboembolique, dont les AVC, souvent massifs et létaux. La figure 2 illustre l’évolution et le devenir au cours du temps des patients implantés. La figure 3 quant à elle compare le devenir des patients sous assistance par BHE à celui des patients transplantés cardiaques.   [caption id="attachment_3971" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Nombre de patients sous assistance ventriculaire (VAD), de patients ayant bénéficié d’une transplantation cardiaque orthotopique (OCT), de patients décédés sous assistance et de patients sevrés avec succès.[/caption]   [caption id="attachment_3972" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Estimation de la survie sous assistance (gauche) et après transplantation cardiaque postassistance par BHE (droite).[/caption]   En date du 31 décembre 2016, la totalité des patients sont suivis et en bon état général, sans anomalie cardiaque détectée au niveau clinique ou échographique.   3.3. Complications Si on compare les complications hémorragiques précoces (< 7 jours) entre patients atteints de cardiopathies congénitales (n = 2/3) ou de cardiomyopathies (n = 4/13), on ne retrouve pas de différence significative entre les 2 groupes. Les complications et interventions spécifiques à chaque patient sont résumées dans le tableau 5. À noter que 4 patients ont nécessité une dialyse et 3 un oxygénateur (la totalité de ces patients sont décédés). Dans notre série, on retrouve un montage de Fontan assisté en mono-VAD et transplanté avec succès. Les 2 causes principales de complications sous BH étaient l’infection (13/16 patients) et les troubles de la coagulation, thromboemboliques ou hémorragiques (14/16 patients).   Tableau 5. Principales complications rencontrées chez les patients sous Berlin Heart Excor. Patient Hémodynamique Infectieux Hémorragique Thrombotique 1 Décaillotage J5 2 Hémoculture, canule et cathéter : Staphylocoque coagulase négative  (SCN) et Stenotrophomonas maltophilia J10 Saignement majeur Décaillotage J8 3 TRALI et TACO (Transfusion-Related Acute Lung Injury et Transfusion Associated Circulatory Overload) SCN Médiastinite dépassée Transfusions massives 4 Streptococcus pneumoniae bronches J1 5 J24: colonisation E. coli BLSE rectum J0 : S. pneumoniae bronches J40 : Neisseria gonorrhoeae bronches J47 : S. Aureus cathéter central jugulaire droit 6 Œdème aigu pulmonaire (OAP) à J18 et J34 J3 : Pseudomonas aeruginosa et Candida albicans bronches. J18 : Pneumopathie (PNP) P. aeruginosa Hématurie Aspiration bronchiques sanglantes AVC ischémique 7 Tachycardie ectopique dès J3 Fibrillation ventriculaire (FV) itérative avec choc électrique externe (CEE) (AVC J5) Amiodarone de J0 à J61 Portage S. pneumoniae trachée traité Sepsis SCN J9 J34: P. aeruginosa KTC et S. aureus canules J5 : AVC (déficit G) évolution favorable J21 : changement VD J51 : changement des 2 ventricules 8 TV et FV jusqu’à J6 ECMO post-greffe PNP C. albicans pré-BHE (21j antifongiques) Thrombus canule entrée VG : thrombolyse => hémorragie drains 9 J7 : Écoulement pus cicatrice (Staphylocoque epidermidis) : ATB et reprise J9 J16 : collection sous-diaphragmatique G : reprise PNP : reintubé J22-27 2 reprises pour hémorragie 10 FV d'emblée E. coli urines pré-BH C. albicans J13 urines AVC 11 BAV complet Hémorragie massive Suspicion allergie HNF per-ECMO 12 J2 réouverture pour changement canules Sang selles J0 13 Tachycardie : propanolol Hémoculture : SCN J10 arrivée Fonte purulente médiastin AVC hémorragique 1 vomissement sanglant 1 épistaxis Hématomes aux points de perfusion 14 S. aureus bronches AVC hémorragique EP à J30 : DC 15 Amiodarone J0 à 20 E. faecalis liquide péricardique et drain 16 Tamponnade Reprise pour tamponnade J3     Patient Neurologique Berlin Heart 1 Caillot 2 Décaillotage 5 Refus parole et alimentation 6 Micro-emboles cérébrales sans séquelles Clonies gauches: AVC ischémique frontopariétal droit avec parésie bras gauche EEG normal Scanners de contrôle J35 et 55 : légère dilatation ventriculaire isolée 7 J5 (toujours FV) : trouble vigilance, Scanner J6 : AVC confirmé Déficit G, EEG normal Récupération complète 3 changements V pour dépôt (dépôts à partir J2) 8 Dépôts des J2 : thrombus canule aspiration VG 10 AVC 11 AVC 12 Repositionnement canules J2 13 AVC J58 : léger dépôt canule D (9) J90 : ombre noire pompe G : changement canule G J91 : erreur mesure pression: changement console 14 Hémorragie parenchymateuse D, effet masse Dépôt entrée VD J5 et J12 : VD++ et VG sur valve sortie 15 1er dépôt J5 16 Micro dépôt fibrine sortie VAD droit Changement console pour défaut batterie     3.4. Taille des ventricules implantés Comme le montre le tableau 6, 9 des 16 patients (56 %) ont été appareillés avec au moins un VAD de taille inadaptée (trop petit ou trop grand pour le gabarit de l’enfant). Parmi eux, 4/9 (44 %) ont présenté une complication thromboembolique contre 0/7 chez les patients ayant un VAD de taille adaptée. Même si cette différence n’est pas statistiquement significative, cette tendance dans notre cohorte de taille modeste est à prendre en compte.   Tableau 6. Taille des ventricules en fonction de la surface cutanée des patients. Patients Volume d’au moins 1 des pompes Décès AVC TE 1 Trop petit 0 0 0 2 Adapté  0 0 0 3 Adapté  1 1 0 4 Trop petit 1 1 0 5 Trop large  0 0 0 6 Trop petit   1 0 0 7 Adapté  1 1 0 8 Adapté  1 0 0 9 Adapté 1 1 0 10 Trop large  0 1 1 11 Trop petit  0 1 1 12 Adapté 0 0 0 13 Trop petit  0 0 0 14 Adapté  1 0 0 15 Trop petit   0 1 1 16 Trop large 1 0 1 < 30 mL/m2 : trop petit ; 30-50  mL/m2 : adapté ; > 50 mL/m2 : trop large Survenue (1) ou non (0) des évènements indésirables décès ; AVC : accidents vasculaires cérébraux (AVC) ; TE : thromboemboliques.   3.5. Cas particuliers   3.5.1. Montage de Fontan défaillant Le patient 8 est le seul patient de notre cohorte qui était porteur d’un ventricule unique avec un montage de type Fontan défaillant (ventricule unique [VU] à double entrée de morphologie droite). Dans les suites d’une réintervention pour plastie des valves auriculoventriculaires (VAV), principalement la droite pour fuite massive, 6 ans et demi ans après la dérivation cavopulmonaire totale (DCPT), la fonction du ventricule droit (VD) s’était dégradée massivement avec aggravation de la fuite cette fois-ci gauche. Il a été repris à J6 de la chirurgie pour plastie de la VAV et de l’anneau gauche. L’évolution a été compliquée d’une endocardite à Staphylocoque aureus, et l’enfant sera réopéré pour remplacement des deux VAV par bioprothèse. Devant la persistance d’une dysfonction ventriculaire sévère, il a été placé sous assistance monoventriculaire systémique (BHE) 5 semaines après la première plastie valvulaire. L’évolution a été marquée initialement par un thrombus au niveau de la canule d’aspiration traitée par thrombolyse et d’une pneumopathie à Candida albicans. L’enfant a pu être transplanté à J36 avec mise en place d’une ECMO en postopératoire immédiat pour défaillance de greffon et hémorragie massive avec une très bonne récupération par la suite. Il est à ce jour asymptomatique.   3.5.2. Suppléance d’autres organes Trois patients ont nécessité une hémodialyse durant la période d’assistance par BHE dont 2 ont également nécessité la mise en place d’un oxygénateur sur le circuit. Ces 3 patients sont décédés sous BHE.   4. Discussion 4.1. Indication de l’implantation et moment de l’implantation Le choix du meilleur moment pour implanter le BHE reste encore difficile. Dans notre série, la décision de mise en place d’un BHE a toujours été concomitante d’une indication de transplantation cardiaque. La majorité des patients (69 %) ont été implantés en relais de l’ECMO, cette dernière ayant dû être posée en urgence. En ce qui concerne les assistances de type ECMO, les différentes études recommandent une mise en place la plus rapide possible, quel que soit l’âge et la pathologie y compris lors d’arrêt cardiorespiratoire (ACR). Par ailleurs l’âge, le poids, le sexe, le pH, le site de canulation, la nécessité d’hémofiltration et l’extubation rapide ne sont pas des facteurs prédictifs de mortalité lors de mise en place d’ECMO. En revanche, une augmentation des lactates, une physiologie circulatoire non biventriculaire et une insuffisance rénale aiguë sont prédictives de mortalité. La mise en place d’une ECMO avant le BHE n’entraîne pas plus d’évènements neurologiques que la pose du BHE d’emblée [8]. Dans notre série, l’insuffisance rénale aiguë est également de très mauvais pronostic après pose de BHE, puisque tous les patients dialysés sont décédés. Concernant l’utilisation d’assistance périopératoire, toutes les études concordent pour affirmer qu’il n’y a pas de différence de morbimortalité post-greffe pour les enfants placés en prétransplantation sous assistance circulatoire de type ECMO ou VAD d’emblée [9], mais la mise en place d’une ECMO pré-VAD augmente la mortalité [10] du fait des conditions d’implantation parfois mauvaises (arrêt cardiaque), mais surtout de la présence d’anticoagulant rendant la pose du BHE à haut risque hémorragique. Dans notre cohorte, certains patients ont été mis initialement en ECMO du fait du délai plus long de la mise en place d’un BHE. Ceci n’a pas été démontré dans notre série mais le facteur limitant reste le faible nombre de patients. De plus les enfants en attente de greffe sont facilement placés sous VAD devant des délais d’attente longs et la meilleure physiologie obtenue. Depuis quelques années seulement, l’enfant de petit poids peut avoir accès à tous les types d’assistance circulatoire mécanique grâce au développement de ventricules extracorporels de taille adaptée. Cependant, en urgence, l’ECMO reste de réalisation plus facile et plus rapide. Une fois l’assistance débutée se pose la question de la durée de celle-ci. La plupart des études s’accordent à dire qu’il faut installer des systèmes VAD pour des assistances prolongées, de plus de 7 jours. Pour les ECMO, les durées d’assistance moyennes sont selon les études entre 3 et 7 jours. Les dispositifs d’assistance de type VAD sont implantés pour des durées plus longues, entre 20 et 44 jours selon les séries. Les VAD assurent une meilleure hémodynamique avec un flux pulsatile, une bonne décharge ventriculaire, moins d’hémolyse et cytolyse et moins de complications hémorragiques que les ECMO. Enfin, notre centre, avec des premières implantations datant d’il y a 10 ans, a majoritairement implanté en biventriculaire, en accord avec BH : on retrouve dans notre cohorte une majorité de défaillances cardiaques terminales sévères et bilatérales. Seuls les cœurs de physiologie univentriculaire et un patient de défaillance gauche isolée ont reçu un mono-VAD.   4.2. Survie Dans notre cohorte pédiatrique, la survie globale est de 62,5 %. Une autre série récente de 2015, celle de Sandica [21], rapporte un excellent taux de survie avec 90 % d’évolution favorable, par greffe ou récupération. La série anglaise de Cassidy en 2013 [12] retrouve un taux global de survie de 81 % sur une cohorte de 102 enfants. La série allemande de Miera publiée en 2014 [7] retrouve un taux de survie plus bas de 69 %, proche de celui de notre cohorte, avec une tendance à la diminution chez les patients de faible surface cutanée et plus jeune (p = 0,078). La série australienne de 2015 [10] porte sur une expérience de 15 ans d’implantation des VAD. Il s’agit d’une série de 64 assistances ventriculaires dont 11 (17 %) de BHE. Cette série a permis elle aussi de mettre en évidence une augmentation de la mortalité chez les patients ayant été mis sous ECMO avant l’implantation de l’assistance ventriculaire. La série décrit 27 % d’AVC, 14 % de changement d’assistance ventriculaire pour thrombose du ventricule pneumatique et 6 patients sur 64 explantés pour récupération de leur fonction ventriculaire. La survie à 5 ans dans cette cohorte est de 69 % et 61 % à 10 ans avec une survie excellente des patients ayant été greffés post-VAD à 91 %, l’essentiel de la mortalité étant survenue pendant la période d’assistance elle-même. Ainsi les résultats obtenus dans notre série sont comparables aux résultats des centres précédemment décrits.   4.3. Complications Les complications sont particulièrement fréquentes sous assistance. On retrouve le plus souvent des complications hémorragiques nécessitant la plupart du temps une hémostase chirurgicale [10]. Ceci est également responsable de transfusions massives fréquentes. L’autre risque majeur est le risque thromboembolique, surtout lors des premiers jours post-VAD chez l’enfant, du fait du lavage insuffisant des pompes à chaque systole. Cependant, ce risque reste réel malgré l’adaptation du matériel et est lié au maniement des anticoagulants. Ces 2 types de complications sont aussi responsables d’effets secondaires neurologiques de fréquence très variable selon les séries, surtout chez les adolescents, et menant parfois au décès. Concernant les complications neurologiques, Jordan [12] dénombre en 2015, sur une série américaine portant sur 204 cas de Berlin Heart dans 47 centres, la survenue de 73 problèmes neurologiques chez 59 patients, soit 29 % de la cohorte. La majorité survient avant J14 et la mortalité de ces patients est de 42 % contre 18 % pour le reste de la cohorte (il s’agit de la principale cause de mortalité relevée). Dans notre série, le taux de complications neurologiques est de 38 %, avec une mortalité de 18 %, malgré l’application systématique du protocole d’Edmonton.  Ce protocole détaille la séquence de mise en place des anticoagulants et anti-agrégants (héparine, puis dipyridamole, aspirine et AVK) en fonction de l’âge de l’enfant (plus ou moins 1 an) et de sa clinique. Malgré l’application systématique dans notre série du protocole d’Edmonton, le taux de complications thromboemboliques reste très important. Il en est de même dans d’autres grands centres nord-américains qui de ce fait ont modifié leurs protocoles de prise en charge des VAD, avec une prise en charge plus personnalisée comprenant une anti-agrégation et une anticoagulation plus agressive [13,14]. Cela renforce la nécessité d’un travail multicentrique de réévaluation des pratiques et d’adaptation de ce protocole, qui est actuellement en cours. Une autre classe de complications fréquemment décrite est celle des infections [11]. Sont décrites des pneumopathies dues à la ventilation mécanique prolongée et des médiastinites. Les autres complications sont l’insuffisance rénale sur bas débit ou/et secondaire à la lyse cellulaire et des décès par défaillance multiviscérale et décanulation accidentelle.   4.4. Facteur de risque de complication Les différentes séries rapportent plusieurs principaux facteurs de risque de complications. La série américaine de Zafar en 2015 [15] met en évidence 3 facteurs de mauvais pronostic concernant les patients sous assistance biventriculaire : l’insuffisance rénale, l’utilisation de pompes de 10 ml et la réalisation par un centre ayant eu moins de 5 cas au total. De Rita [16] souligne que les principaux facteurs de risque d’évolution défavorable sont un poids en dessous de 10 kg et la succession du nombre de modes d’assistance. Ainsi, la série de Conway en 2015 [17], portant sur des patients de moins de 10 kg bénéficiant d’une assistance par BHE, montre un taux de survie beaucoup plus bas de 57 %, avec comme facteurs de risque principaux de mortalité le fait que l’enfant soit porteur d’une cardiopathie congénitale et présente un taux de bilirubine augmenté. La série allemande de Miera publiée en 2014 retrouve également un taux de survie plus bas chez les patients implantés de moins de 10 kg [7]. Outre les facteurs de risque cliniques ou biologiques de mortalité, cette équipe s’est intéressée sur une cohorte de 80 enfants (âge moyen 2,2 ans, surface corporelle 0,5m²) à la relation entre la survie et la taille des pompes ventriculaires. En effet une taille de pompe inadaptée entraîne plus de complications, particulièrement en cas de ventricules surdimensionnés par augmentation du risque thromboembolique. Cela a également été bien montré par Cassidy et Sandica [11-21]. Nous avons également retrouvé une tendance importante à l’augmentation du nombre de complications principalement thromboemboliques en cas de présence d’au moins une pompe de taille inadaptée dans notre série (44 % vs 0 %, p = ns), même si, du fait du faible nombre de patients, la différence n’est pas statistiquement significative. Miera détermine une taille de ventricule adéquate entre 30 et 50 ml/m² [12,17]. Il est à noter que Berlin Heart a de ce fait produit depuis des ventricules de taille intermédiaire (15 ml) pour les jeunes enfants afin de limiter ces complications [18]. La série anglaise de Cassidy en 2013 [11] souligne également que les petits enfants de moins de 20 kg sont assistés plus longtemps. De plus, le pronostic des patients atteints de cardiopathie congénitale et assistés demeure moins bon que celui des cardiomyopathies, différence non retrouvée dans notre série de patients, comportant seulement 3 patients porteurs d’une cardiopathie congénitale dont 1 décédé pour 5 décès sur 13 cardiomyopathies (p = ns).   4.5. Suivi et devenir des patients sous Berlin Heart Nous avons dans notre série un cas de ventricule unique assisté par BHE : défaillance du montage de type Fontan par fuite des valves auriculoventriculaires. Ce cas fait partie des rares cas décrits [19] de « Failing Fontan » assistés puis greffés avec succès, en l’occurrence ici en mono-VAD de fonction systémique. Par ailleurs, concernant l’utilisation du levosimendan dans notre service, 6 des patients ont reçu une cure préalable sans modification de leur évolution. L’expérience générale de notre centre concernant son utilisation n’a pas modifié notre fréquence et notre type de population d’implantation. Cela est également dû au profil de notre centre, de référence mais aussi de dernier recours, les patients arrivant en défaillance terminale, stade pour lequel le levosimendan à le moins de bénéfices prouvés. Une autre stratégie pouvant être discutée est le recours aux systèmes d’assistance ventriculaires « temporaires » dits de moyenne durée. Des publications récentes rapportent leur supériorité à l’ECMO dans certains cas, notamment pour des utilisations de 15 jours en moyenne. Cependant ces systèmes sont pour le moment plus comparés aux ECMO, pour des enfants plutôt grands, ayant des défaillances aiguës et modérées à sévères [20]. En effet, ces systèmes gardent comme inconvénients d’être temporaires, de débit continu et de provoquer une hémolyse importante (comme pour l’Impella [Abiomed Inc, Danvers, Massasuchetts, Etats-Unis], non disponible pour l’enfant, mais pouvant parfois être utilisé en plus d’un autre système d’assistance au titre de décharge gauche chez l’adolescent ou adulte). Même s’ils sont prometteurs, ils ne sont pas encore pour le moment utilisés dans notre centre. Par ailleurs, il est à noter que tous les enfants de notre cohorte greffés sous BHE et rentrés à domicile ont actuellement une fonction cardiaque normale. Pour le moment, le suivi est relativement court (41 mois [SD 24-58]), ainsi il est encore nécessaire d’avoir plus de recul, notamment pour comparer ce taux de survie avec celui des patients transplantés à long terme qui est de 50 % à 15 ans. Enfin, un des derniers challenges est d’optimiser l’autonomisation de ces patients afin de pouvoir envisager à terme un transfert dans les services d’hospitalisation, voire un retour à domicile en attente du greffon.   5. Conclusion Le Berlin Heart Excor® est un système d’assistance efficace, qui, utilisé en attente de transplantation cardiaque, permet à un patient autonomisé d’attendre un greffon dans des conditions cliniques et psychologiques plus favorables. Le nombre de complications et d’évènements indésirables reste cependant important. Les principales complications restent les évènements hémorragiques ou thromboemboliques et les infections. Le protocole d’anticoagulation d’Edmonton reste encore appliqué mais ne paraît plus être adapté à la totalité des patients. Les risques, notamment hémorragiques, semblent différents entre les patients chroniques avec troubles de l’hémostase et les patients aigus sans antécédents, de même qu’entre les patients implantés d’emblée et ceux ayant eu une ECMO au préalable. Ainsi un groupe de travail Berlin Heart a été mis en place dans notre institution, et une cohorte prospective test est en cours afin de mieux cibler besoins et difficultés pour réadapter ce protocole.   Références Suominen P, Mattila N, Nyblom O, Rautiainen P, Turanlahti M, Rahkonen O. The Hemodynamic Effects and Safety of Repetitive Levosimendan Infusions on Children With Dilated Cardiomyopathy. World J Pediatr Congenit Heart Surg 2017 Jan;8(1):25-31. https://doi.org/10.1177/2150135116674466 Paden ML, Conrad SA, Rycus PT, Thiagarajan RR; ELSO Registry. Extracorporeal Life Support Organization Registry Report 2012. ASAIO J 2013 May-Jun;59(3):202-10. https://doi.org/10.1097/MAT.0b013e3182904a52 Almond CS, Morales DL, Blackstone EH et al. Berlin Heart EXCOR pediatric ventricular assist device for bridge to heart transplantation in US children. Circulation 2013 Apr 23;127(16):1702-11. https://doi.org/10.1161/CIRCULATIONAHA.112.000685 Fraser CD Jr, Jaquiss RD, Rosenthal DN et al. Prospective trial of a pediatric ventricular assist device. N Engl J Med. 2012 Aug 9;367(6):532-41. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1014164 Adachi I, Khan MS, Guzman-Pruneda FA et al. Evolution and impact of ventricular assist device program on children awaiting heart transplantation. Ann Thorac Surg 2015;99:635-40. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2014.10.010 Morales DLS, Zafar F, Almond CS, Canter C, Fynn-Thompson F, Conway J, Adachi I, Lorts A. Berlin Heart EXCOR use in patients with congenital heart disease. J Heart Lung Transplant 2017 Nov;36(11):1209-16. https://doi.org/10.1016/j.healun.2017.02.003 Miera O, Schmitt KR, Delmo-Walter E, Ovroutski S, Hetzer R, Berger F. 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Biventricular Berlin Heart EXCOR pediatric use across the united states. Ann Thorac Surg 2015 Apr;99(4):1328-34. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2014.09.078 De Rita F, Hasan A, Haynes S et al. Outcome of mechanical cardiac support in children using more than one modality as a bridge to heart transplantation. Eur J Cardiothorac Surg 2015 Dec;48(6):917-22; discussion 922. https://doi.org/10.1093/ejcts/ezu544 Conway J, St Louis J, Morales DL, Law S, Tjossem C, Humpl T. Delineating survival outcomes in children <10 kg bridged to transplant or recovery with the Berlin Heart EXCOR Ventricular Assist Device. JACC Heart Fail 2015 Jan;3(1):70-7. https://doi.org/10.1016/j.jchf.2014.07.011 De Rita F, Griselli M, Sandica E et al. Closing the gap in paediatric ventricular assist device therapy with the Berlin Heart EXCOR® 15-ml pump†. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2017 May 1;24(5):768-71. https://doi.org/10.1093/icvts/ivw437 Niebler RA, Shah TK, Mitchell ME, et al. Ventricular Assist Device in Single-Ventricle Heart Disease and a Superior Cavopulmonary Anastomosis. Artif Organs 2016 Feb;40(2):180-4. https://doi.org/10.1111/aor.12531 Yarlagadda VV, Maeda K, Zhang Y, Chen S, Dykes JC, Gowen MA, Shuttleworth P, Murray JM, Shin AY, Reinhartz O, Rosenthal DN, McElhinney DB, Almond CS. Temporary Circulatory Support in U.S. Children Awaiting Heart Transplantation. J Am Coll Cardiol 2017 Oct 31;70(18):2250-60. https://doi.org/10.1016/j.jacc.2017.08.072 Sandica E, Blanz U, Mime LB, et al. Long-Term Mechanical Circulatory Support in Pediatric Patients.Artif Organs. 2016 Mar;40(3):225-32. https://doi.org/10.1111/aor.12552   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 25/08/2017. Acceptation : 02/01/2018.  
mai 17, 2018
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-12 – Remplacement pulmonaire après réparation de la tétralogie de Fallot chez les enfants de moins de 16 ans

Carine Pavy, Olivier Ghez, Alain Fraisse Service de chirurgie cardio-pédiatrique, Royal Brompton Hospital, Londres, Royaume-Uni   Objectif : Étudier le devenir des remplacements de la voie pulmonaire chez les patients de moins de 16 ans ayant eu une réparation de tétralogie de Fallot. Méthode : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective de janvier 2000 à juillet 2017 où nous avons inclu tous les patients de moins de 16 ans ayant eu un remplacement valvulaire de la voie pulmonaire soit par une homogreffe aortique (groupe Ao) soit une homogreffe pulmonaire (groupe AP) après réparation d’une tétralogie de Fallot. Résultat : Au total, 37 patients ont été inclus, 21 dans le groupe Ao et 16 dans le groupe AP. La moyenne d’âge de réparation de tétralogie de Fallot était de 1 + 2,1ans. Le groupe AP a eu sa mise en place d’homogreffe à un âge moindre (5 + 3,7 ans) que le groupe Ao (9,16 + 3,2 ans ; p = 0,0019) avec respectivement une taille plus petite (groupe AP : 19,9 + 2,9 mm ; groupe Ao : 21,2 + 2,8mm ; p = 0,0977). Le suivi moyen à long terme a été de 8,3 + 4,4 ans, sans décès. Au total, il y a eu 5 (13 %) réinterventions après remplacement valvulaire pulmonaire, 2 (9,5 %) pour sténose de l’homogreffe et une (4,7 %) pour endocardite dans le groupe Ao ; contre 2 (11,7 %) pour sténose de l’homogreffe dans le groupe AP. Parmi ces réinterventions, il y a eu un remplacement par tube de Hancock, 3 valves biologiques prothétiques, et une mise en place d’une Melody. La durée de vie moyenne de l’homogreffe pulmonaire était plus longue (9,6 + 0,7 ans) que l’homogreffe aortique (6,2 + 3,1 ans) mais de manière non significative (p = 0,0959). La plus petite durée de vie de l’homogreffe aortique était de 3 ans contre 9 ans pour l’homogreffe pulmonaire. Conclusion : Le taux de reprise des homogreffes reste faible à 8 ans, que ce soit pour les homogreffes pulmonaires ou aortiques avec une tendance à une longévité plus longue pour les homogreffes pulmonaires.     Pulmonary valve replacement under 16 year-old after tetralogy of Fallot repair   Objectives: To study the fate of pulmonary valve replacements in patients under 16 year-old who underwent Tetralogy of Fallot repair. Methods: It is a retrospective monocentric study from January 2000 to July 2017 where all patients under 16 year-old who had a complete repair of Tetralogy of Fallot underwent a pulmonary valvar replacement either by an aortic homograft (Ao group) or by a pulmonary homograft (PA group). Results: A total of 37 patients were included, 21 in the Ao group and 16 in the PA group. The average age of Tetralogy of Fallot repair was 1+2.1 years. The PA group had its homograft implantation at an earlier age (5+3.7 years) than the Ao group (9.16±3.2 years, p=0.0019), with respectively smaller size (PA group: 19.9+2.9 mm, Ao group: 21.2+2.8 mm, p=0.0977). The average long-term follow-up was 8.3+4.4 years, without any deaths. In total, there were 5 (13%) re-interventions after pulmonary valve replacement, 2 (9.5%) for homograft stenosis and one (4.7%) for endocarditis in group Ao; compared with 2 (11.7%) for homograft stenosis in the PA group. Among these re-interventions, there were one Hancock tube, 3 prosthetic biological valves replacements, and a Melody implantation. The mean lifespan of the pulmonary homograft was longer (9.6±0.7 years) than the aortic homograft (6.2±3.1 years) but not significantly (p=0.0959). The shortest lifespan of the aortic homograft was 3 years compared with 9 years for the pulmonary homograft. Conclusion: The homograft re-replacement operations rate remains low at 8 years for both pulmonary and aortic homografts with a longer longevity trend for pulmonary homografts   Séance : Congénital - France Angleterre - vendredi 9 juin - 15:30-17:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-11 – ECMO pédiatrique en France et au Royaume-Uni

Amandine Martin, Nicola Viola, Vanessa Stanley, Hélène Foulgoc, Erwan Flécher, Jean-Philippe Verhoye, Bernard Kreitmann, François Roubertie Service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Haut-Lévêque, Pessac Chirurgie thoracique et cardiovasculaire, CHU Pontchaillou, Rennes Wessex Cardiac Center, Southampton University Hospital, Southampton, Royaume-Uni Service de réanimation des cardiopathies congénitales, CHU Haut-Lévêque, Pessac   Objectif : Analyser les différences d’activité et d’utilisation de l’ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation) pédiatrique entre un centre français et britannique. Méthode : Étude rétrospective des ECMO réalisées (< 18 ans) entre 2010 et 2016 dans 2 centres tertiaires français (FR) et britannique (GB), avec un bassin de population comparable. Résultat : 102 patients (FR = 53, GB = 49) ont eu 109 ECMO (FR = 59, GB = 50), dont 5 second runs (FR = 4, GB = 1, ns) et 2 changements de type d’assistance (FR = 2, GB = 0, ns). Les patients anglais étaient plus jeunes (âge médian GB = 30 j [0-13,6 ans] vs FR = 190 j [0-17 ans], p = 0,005). Les indications d’ECMO étaient l’arrêt cardiaque (GB = 38 %, FR = 12 %), les difficultés de sevrage de CEC (GB = 20 %, FR = 36 %), le bas débit cardiaque (GB = 28 %, FR = 25 %) et la détresse respiratoire aiguë (GB = 14 %, FR = 27 %) (p = 0,006). Les causes retenues étaient : une défaillance post-cardiotomie immédiate (FR = 43 %, GB = 22 %) ou différée (FR = 15 %, GB = 34 %), une défaillance cardiaque hors chirurgie (FR = 20 %, GB = 28 %), une étiologie respiratoire (FR = 20 %, GB = 16 %) ou un choc septique (FR = 2 %, GB = 0 %) (p = 0,04). Les types d’assistance étaient : GB = 49 artério-veineuses et 1 veino-veineuse ; FR = 42 artério-veineuses, 10 veino-veineuses et 7 gauche-gauches (p < 0,001). Une décharge gauche était utilisée pour 31 % cas (GB) vs 21 % (FR) (ns). Les durées médianes d’assistance étaient GB = 4,08 j (0,25 j-21 j) et FR = 4,54 j (0,08 j-18 j) (p = 0,68), avec un taux d’accidents neurologiques respectif de 28 % et 32 % (ns). Le taux de sevrage d’ECMO et la survie hospitalière étaient de respectivement 64 % et 52 % (FR) vs 67 % et 45 % (GB) (ns). Conclusion : L’usage de l’ECMO dans ces centres diffère sur plusieurs aspects avec des résultats cependant proches, montrant la cohérence interne de chaque système.     Pediatric EMO in France and United Kingdom   Objectives: Analysing differences of activity and uses in pediatric ECMO (extracorporeal membrane oxygenation) between a French and a British centre. Methods: This retrospective study included patients under 18 which underwent ECMO between 2010 and 2016 in a French (FR) centre and a British (GB), both tertiary hospitals with similar population pool. Results: 102 patients (FR=53, GB=49) had 109 ECMO (FR=59, GB=50), included 5 second runs (FR=4, GB=1, ns) and 2 ECMO switchs (FR=2, GB=0, ns). British patients were younger (median age GB=30D [0-13.6Y] vs FR=190D [0-17Y], p=0.005). ECMO indications were cardiac arrest (GB=38%, FR=12%), failure to separate from cardiopulmonary bypass (GB=20%, FR=36%), low cardiac output (GB=28%, FR=25%), acute respiratory distress (GB=14%, FR=27%)(p=0.006). Etiologies were immediate (FR=43%, GB=22%) or delayed (FR=15%, GB=34%) postcardiotomy failure, non surgical heart failure (FR=20%, GB=28%), respiratory cause (FR=20%, GB=16%) and septic shock (FR=2%, GB=0%) (p=0.04). Types of ECMO were : GB=49 veno-arterials and 1 veno-venous ; FR=42 veno-arterials, 10 veno-venous and 9 left mechanical support (p<0.001). Left venting was established for 31% patients (GB) vs 21% (FR) (ns). Median durations of ECMO were GB=4.08D (0.25D-21D) and FR=4.54D (0.08D-18D) (p=0.68), with neurological incidents level of 28% and 32% respectively. Rate of withdrawal ECMO and hospital survival were respectively 64% and 52% (FR) vs 67% and 45% (GB) (ns). Conclusion: Many points differentiate ECMO in these two centres, however, outcomes are similar that demonstrates an internal consistency.   Séance : Congénital - France Angleterre - vendredi 9 juin - 15:30-17:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-10 – Résultats à court terme des procédures de shunt systémique-pulmonaire chez les patients pédiatriques : expérience d’un centre tertiaire

Olivier Ghez, Margarita Bartsota, Precylia Fernandes, Rajarshi Pal, Anke Furck, Michael L. Rigby, Guido Michielon, Imran Saeed, Zdenek Slavik Royal Brompton Hospital, Londres, Royaume-Uni   Objectif : Les shunts d’artère systémique à pulmonaire sont des interventions chirurgicales palliatives initiales dans une grande variété de défauts cardiaques congénitaux avec une physiologie biventriculaire (BV) ou univentriculaire (UV). La morbidité et la mortalité associées à ces procédures ne sont pas négligeables et elles varient considérablement selon les institutions et les bases de données examinées. Méthode : Entre janvier 2011 et décembre 2015, 101 patients (53 hommes, 53 %) ont subi 125 opérations de shunt systémique-pulmonaire dans un centre cardiaque pédiatrique tertiaire. Nous avons évalué la mortalité et la morbidité postopératoires précoces et identifié les facteurs de risque qui influent sur les résultats. Résultat : Cinquante-sept patients (56 %) avaient une physiologie BV et 44 (44 %) une physiologie UV. Quarante-sept patients (46 %) avaient exclusivement un flux sanguin pulmonaire dépendant du shunt et 54 (54 %) avaient une alimentation sanguine pulmonaire supplémentaire. L’âge médian à l’opération était de 64 jours (1- 2623 jours) et le poids médian était de 4,3 kg (1,6 - 18,7 kg). La taille médiane du shunt était de 4 mm (3 à 5 mm) et la durée médiane de séjour postopératoire à l’unité de soins intensifs (UCI) était de 5 jours (de 1 à 164 jours). Il y avait 8 (7,9 %) décès hospitaliers ; 1 (1,7 %) décès dans le groupe BV et 7 (15,9 %) décès dans le groupe UV. Il y avait 2 (3,7 %) décès dans le groupe avec l’écoulement pulmonaire additionnel et 6 (12,8 %) décès dans les patients exclusivement shunt-dépendants. Seulement 2 (1,9 %) patients ont développé une entérocolite nécrosante postopératoire (tant dans le groupe UV que dans le groupe dépendant du shunt). Le coefficient de corrélation de Spearman entre l’âge au moment de l’insertion du shunt ou le poids au moment du shunt et la durée du séjour à l’unité de soins intensifs était de -0,25 et -0,27, respectivement. Conclusion : La mortalité à court terme après un shunt systémique-pulmonaire était nettement plus faible chez les patients souffrant de physiologie biventriculaire et/ou de source pulmonaire supplémentaire dans notre établissement. Des facteurs dépendants du patient autres que l’impact de la perméabilité du shunt précoce ont une influence sur la mortalité postopératoire précoce dans notre série. Ces résultats serviront de point de repère pour les procédures d’endoprothèses canalaires actuellement utilisées.     Short term outcome of systemic-to-pulmonary artery shunt procedures in paediatric patients: single tertiary centre contemporary experience   Objectives: Systemic-to-pulmonary artery shunts are initial palliative surgical procedures in wide variety of congenital heart defects with biventricular (BV) or univentricular (UV) physiology. Morbidity and mortality associated with these procedures are not insignificant and they vary widely among institutions and databases reviewed. Methods: Between January 2011 and December 2015, 101 patients (53 males, 53%) underwent 125 systemic-to-pulmonary artery shunt operations in tertiary paediatric cardiac centre. We assessed early post-operative mortality and morbidity and identified risk factors that influence outcome. Results: Fifty-seven patients (56%) had BV physiology and 44 (44%) with UV physiology. Forty-seven patients (46%) had exclusively shunt-dependent pulmonary blood flow and 54 (54%) had additional pulmonary blood supply. Median age at operation was 64 days (1 2623 days) and median weight 4.3 kg (1.6-18.7 kg). Median size of the shunt was 4mm (3-5 mm) and median post-operative length of stay in the intensive care unit (ICU) was 5 days (range: 1-164 days). There were 8 (7.9%) in-hospital deaths; 1 (1.7%) death in the BV group and 7 (15.9%) deaths in the UV group. There were 2 (3.7%) deaths in group with additional pulmonary flow and 6 (12.8%) deaths in exclusively shunt-dependent patients. Only 2 (1.9%) patients developed necrotising enterocolitis post-operatively (both in the UV and shunt-dependent group). Spearman’s correlation coefficient between age at the time of shunt insertion or weight at the time of shunt and length of stay in ICU was -0.25 and -0.27, respectively. Conclusion: Short-term mortality following systemic-to-pulmonary artery shunt was markedly lower in patients with biventricular physiology and/or additional pulmonary flow source in our institution. Patient dependent factors other than early shunt patency impact on early postoperative mortality in our series. These findings will serve as a benchmark for currently used transcatheter ductal stenting procedures.   Séance : Congénital - France Angleterre - vendredi 9 juin - 15:30-17:00
mai 24, 2017
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P-09 – Précision de la TDM pour la détection des sténoses des grands vaisseaux avant une connexion cavopulmonaire supérieure

Olivier Ghez, Laura Vazquez-Garcia, Monther Obeidat, Winston Banya, Giovanni di Salvo, Guido Michielon, Elly Castellano, Michael Rubens, Tom Semple, Ed Nicol, Zdenek Slavik, Michael L. Rigby, Alain Fraisse, Sylvia Krupickova Royal Brompton Hospital, Londres, Royaume-Uni   Objectif : Étudier l’exactitude diagnostique et la sécurité de la tomodensitométrie (TDM) dans l’évaluation des sténoses/hypoplasies des gros vaisseaux avant une connexion cavopulmonaire bidirectionnelle supérieure (DCPS) par rapport au cathétérisme cardiaque et aux résultats chirurgicaux. Méthode : Vingt-sept patients (37 % après l’intervention de Norwood) ont subi une TDM avant la DCPS (16 patients ont également eu un cathétérisme) entre janvier 2010 et juin 2016. Résultat : Au moment de la DCPS, l’âge médian était de 229 jours et le poids médian 8,3 kg. Les artères pulmonaires proximales et distales, l’isthme aortique et l’aorte abdominale ont été mesurés. Neuf artères pulmonaires droites et 11 gauches ont été agrandies au moment de la chirurgie. La précision de la TDM dans la détection de la sténose/hypoplasie des artères pulmonaires était de 99,7 %. Aucune coarctation de l’aorte n’a été détectée par la tomodensitométrie et aucune évaluation formelle lors de la chirurgie n’a été effectuée. Pour les mesures absolues des vaisseaux et leurs Z scores, il existait une excellente concordance entre la tomodensitométrie et le cathétérisme (r = 0,98 pour les deux), un biais très faible (0,71 mm, 0,48, respectivement) et des limites d’accord cliniquement acceptables (- 0,9 à + 2,3 mm, - 0,7 à + 1,7 respectivement). Les patients ont reçu une dose de rayonnement significativement plus élevée à la cathétérisation que la tomodensitométrie (médiane 2,7 mSv, IQR 1.7,3.6 contre 1,2 mSv médiane, IQR 1.0,1.9 ; p < 0,040). Quatre patients (25 %) ont souffert de complications mineures par cathétérisme et aucun suite à une tomodensitométrie. Aucune sédation n’a été nécessaire pour un TDM. Conclusion : La TDM peut remplacer le cathétérisme cardiaque pour l’identification des sténoses/hypoplasies des gros vaisseaux avant DCPS quand il n’y a aucune preuve de la necessité d’une intervention par cathéterisme avant la chirurgie. La TDM nécessite moins de rayonnement, porte moins de morbidité et peut être effectuée sans sédation.     Accuracy of computed tomography for detecting great vessel stenosis prior to superior bidirectional cavopulmonary connection   Objectives: To investigate the diagnostic accuracy and safety of computed tomography (CT) in assessing great vessel stenosis/hypoplasia prior to superior bidirectional cavopulmonary connection (BCPC) compared with cardiac catheterisation and surgical findings. Methods: Twenty-seven patients (37% after Norwood operation) underwent CT prior to BCPC (16 patients also had catheterisation) between January 2010 and June 2016. Results: At the time of BCPC, median age was 229 days and median weight 8.3kg. Proximal and distal pulmonary arteries, aortic isthmus and abdominal aorta were measured. Nine right and 11 left pulmonary arteries were enlarged at the time of surgery. The accuracy of CT in detecting stenosis/hypoplasia of either pulmonary artery was 99.7%. No coarctation of aorta was detected by CT and formal assessment at surgery was not made. For absolute vessel measurements and their Z-scores, there was excellent agreement between CT and catheterisation (r=0.98 for both), very low bias (0.71mm, 0.48; respectively), and clinically acceptable limits of agreement (-0.9 to +2.3mm, -0.7 to +1.7; respectively). Patients received significantly higher radiation dose at catheterisation than CT (median 2.7mSv, IQR 1.7,3.6 versus median 1.2mSv, IQR 1.0,1.9; respectively; p<0.040). Four patients (25%) suffered minor complications from catheterisation and there were no complications from CT. No sedation was required for any CT. Conclusion: CT can replace cardiac catheterisation for identification of great vessel stenosis/hypoplasia before BCPC when there is no suspicion of the requirement for intervention prior to surgery. CT requires less radiation, carries less morbidity and can be performed without sedation.   Séance : Congénital - France Angleterre - vendredi 9 juin - 15:30-17:00
mai 24, 2017
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P-08 – Indications et résultats de la chirurgie de la tétralogie de Fallot et des agénésies pulmonaires au Sénégal : à propos de 40 cas

Momar Sokhna Diop, Amadou Gabriel Ciss, Pape Adama Dieng, Papa Salmane Ba, Souleymane Diatta, Magaye Gaye, Ndeye F. Sow, Pape Amath Diagne, Mouhamadou N’Diaye Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, CHU de Fann, Dakar, Sénégal   Objectif : Préciser les indications de la tétralogie de Fallot et étudier les résultats de la chirurgie. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive sur une période allant d’octobre 2004 à décembre 2012 (8 ans) portant sur 40 malades opérés pour tétralogie de Fallot. Résultat : L’âge moyen au moment de l’intervention était de 7 ans (11 mois-18 ans). La prédominance était masculine (26 garçons pour 14 filles) avec un sex ratio de 1,9. Le délai moyen de consultation était de 20 mois. La cure complète était réalisée chez 36 patients (90 %) et une anastomose systémico-pulmonaire type Blalock chez 10 %. La voie d’abord était une sternotomie médiane chez tous les patients. La cardioplégie était sanguine dans 72 % des cas et cristalloïde dans 25 % des cas. Le gradient moyen entre le ventricule droit (VD) et l’artère pulmonaire (AP) après la cure était de 16 mmHg (3-30 mmHg). La durée moyenne de la CEC était de 114 minutes (49-276 minutes). La durée moyenne du clampage aortique était de 65 minutes (32-123 minutes). La mortalité globale était de 22,5 %. La mortalité opératoire était nulle. La mortalité postopératoire était de 22,5 % (n = 9) chez les patients ayant bénéficié d’une cure complète. On notait un cas de mortalité tardive (2,5 %). La durée moyenne du suivi était de 49 mois ± 29,44 (9-92 mois). Conclusion : La mortalité postopératoire reste élevée après cure complète. L’amélioration des résultats passe par une chirurgie précoce et une meilleure prise en charge en soins intensifs.     Indications and results of tetralogy of Fallot and pulmonary agenesia surgery in Senegal: about 40 cases   Objectives: To make clear surgical indications and outcomes of surgery for tetralogy of Fallot in a population of children aged 7 years on average. Methods: This is a retrospective and descriptive study over a period from October 2004 to December 2012 (8 years) involving 40 patients operated for tetralogy of Fallot. Results: The mean age at surgery was 7 years [11 months - 18 years]. The prevalence was male [26 boys 14 girls] with a sex ratio of 1.9. The mean time to consultation was 20 months. The complete cure was achieved in 36 patients (90%) and systemic-pulmonary anastomosis kind Blalock in 10%. The incision was a median sternotomy in all patients. The average gradient between the right ventricle (RV) and pulmonary artery (PA) after the treatment was 16 mm Hg [3-30 mmHg]. Overall mortality was 22.5%. The operative mortality was zero. Postoperative mortality was 22.5% (n=9) in patients who received a full course. We noted one case of late mortality (2.5%). The average follow-up was 49 months ±29.44 [9-92 months]. Conclusion: Postoperative mortality remains high after complete cure. Improving outcomes should be done through early surgery and better care.   Séance : Communications libres congénital - vendredi 9 juin - 08:00-10:00
mai 24, 2017
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P-07 – Poche d’aspect diverticulaire du ventricule gauche révélée par une tachycardie ventriculaire droite

Gilbert Dubois, Amandine Martin, François Roubertie, Bernard Kreitmann Service de chirurgie cardiovasculaire, CHU de Bordeaux   Objectif : La distinction entre diverticule et anévrysme congénitaux du ventricule gauche est parfois difficile. Nous rapportons un cas d’anévrysme du ventricule gauche découvert devant des troubles du rythme ventriculaire. Méthode : Un adolescent de 15 ans, asymptomatique, a été admis pour tachycardie ventriculaire découverte lors d’un examen d’aptitude au sport. L’examen clinique était normal. L’électrocardiogramme a montré une tachycardie ventriculaire régulière monomorphe d’origine infundibulaire droite. Un « diverticule » de la paroi antérieure du ventricule gauche a été documenté par échocardiographie et IRM cardiaque montrant une paroi se rehaussant au temps tardif. Le traitement chirurgical a montré une poche expansive proche de la rupture contenant des thrombi. Ultérieurement l’exploration endocavitaire a permis d’ablater un foyer arythmogène infundibulaire droit sans rapport anatomique avec cette lésion. Il n’y a pas eu de récidive d’arythmie, et le patient a regagné son domicile sans prescription médicamenteuse. L’histologie était en faveur d’un tissu fibreux avec un remaniement myxoïde compatible avec un anévrysme du ventricule gauche. Résultat : Les diverticules et anévrysmes congénitaux sont des entités rares, souvent supposés comme la conséquence du développement inapproprié du tube cardiaque, résultant de micro accidents ischémiques myocardiques. Souvent asymptomatique, le diagnostic est posé fortuitement devant un ECG ou une imagerie cardiaque anormale. L’évolution est variable selon les caractéristiques cliniques et morphologiques. Néanmoins, on peut distinguer le diverticule, de localisation apicale, souvent unique, et associé à d’autres anomalies de la ligne médiane, et dont la paroi contractile rappelle l’histologie du cœur sain avec ses trois tuniques, et le « diverticule » fibreux dont la paroi est faite de tissus fibreux, non contractile, voire expansive, rendant le terme anévrysme ou faux anévrysme plus approprié, malgré l’absence d’anomalie coronaire. Ce cas illustre parfaitement la gravité potentielle des lésions, et montre que les troubles du rythme ne sont pas forcément en rapport direct avec l’anomalie. Une même cause à ces deux maladies est probable mais reste une hypothèse. Conclusion : Le « diverticule » congénital du ventricule gauche peut être longtemps ignoré. La distinction avec l’anévrysme du ventricule gauche est essentiellement morphologique et histologique. Le traitement nécessite une discussion médicochirurgicale. L’existence de trouble du rythme ventriculaire impose à notre avis des explorations endocavitaires, de préférence après la chirurgie.     Isolated left ventricular outpouching reveled by right ventricular arrhythmia   Objectives: Ventricular outpouchings comprise several entities. The distinction between congenital diverticulum and aneurysm is sometimes difficult. We report a case of left ventricular aneurysm incidentaly associated with right ventricular arrythmia. Methods: A fifteen year-old asymptomatic man, was admited for right regular ventricular tachyarrythmia detected on electrocardiogram during a medical test for fitness. Clinic examination was normal. A left anterior ventricular outpouching was documented by echocardiography and RMI with a delayed cardiac wall enhancement. Surgical treatment showed an expansive outpouching close to rupture and containing trombi. Further endocavitary exploration allowed to remove an arythmogenic focus from right infundibulum without anatomical relationship to the outpouching. There were no further recidivism of arrythmia and the patient reached his home without medical treatment. The histological study showed a fibrous tissu with myxoide rearrangement in favor of aneurysm. Results: Congenital outpouchings rare entities, postulated to be a consequence of inproper development of the endocardial tube, resulting from micro-ischemic myocardial lesions. Often asymptomatic, the diagnosis is made fortuitously during other unrelated procedures, as an abnormal ECG, or an abnormality on echocardiograhy, tomography, or MRI. There evolution depend on clinical and morphological caracteristics. Nevertheless, the diverticulum is often apical, usually unique and associated with midline thoraco-abdominal abnormalities, and the synchronous contractile wall contain the tree layers of healthy heart. In fibrous diverticulum the wall is made of fibrous tissue non contractil even expansive, making the term aneurysm or flase aneurysm more appropriate. This case perfectly illustrate the potential gravity of the lesions and shows that the arrythmia may not be necessairely directly related to the lesion. Both deseases is likely to have the same cause but remain an assumption Conclusion: Congenital outpouching can be ignored for a long time. The distinction between aneurysm and diverticulum can help to lead the treatment that requires medico-surgical concertations. In our opinion, the existence of ventricular arrythmia imposes endocavitary explorations, preferably after surgery   Séance : Communications libres congénital - vendredi 9 juin - 08:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-06 – Intervention de Warden ou correction par un ou deux patchs dans les retours veineux pulmonaires anormaux partiels

Nathaly Gavira, Olivier Baron Service de chirurgie cardiaque infantile, CHU de Nantes   Objectif : La correction des retours veineux pulmonaires anormaux partiels peut s’effectuer avec différentes techniques pour éviter les complications telles que les troubles du rythme ou l’obstruction de la veine cave supérieure (VCS). Nous comparons l’incidence des complications survenues dans deux groupes : un groupe ayant bénéficié d’une réparation selon Warden et un deuxième avec une réparation par patch (unique ou double). Méthode : Entre 1997 et 2016, les données de 93 patients avec des RVPAP furent recueillies dans cette étude rétrospective (âge médian : 19 ans). 62 patients (66,7 %) bénéficiaient d’une intervention de Warden et 31 patients (33,3 %) d’une réparation par patch. Tous les patients ont eu une surveillance par Holter d’au moins 24 h après l’intervention. Le suivi à long terme incluait un examen clinique, un électrocardiogramme et une échographie transthoracique. Des courbes de survie par Kaplan-Meier ont été utilisées pour l’analyse des résultats statistiques. Résultat : La durée moyenne de suivi était de 4,5 ans. La survie à 16 ans était de 96 %. Il n’y a pas eu de mortalité précoce et les 2 décès dans le groupe Warden n’étaient pas en lien avec l’état cardiaque des patients. Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes pour les différents critères : mortalité (2 vs 0) (p = 0,29), trouble du rythme permanent (5 vs 0) (p = 0,10), trouble du rythme temporaire (11 vs 3) (p = 0,28), implantation de pace-maker (2 vs 0) (p = 0,30), obstruction de la VCS (2 vs 0) (p = 0,62). Un test de Wilcoxon-Mann-Whitney avec correction de continuité était utilisé pour comparer la durée des troubles du rythme temporaire. La durée médiane était de 2 jours (1-150 jours) sans différence significative entre les deux groupes (p = 0,57). Aucune sténose des veines pulmonaires n’a été observée. Conclusion : Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre l’intervention de Warden et la réparation par patch unique ou double dans la réparation des RVPAP. Les deux techniques peuvent être utilisées en fonction de l’expérience chirurgicale.     Warden’s procedure versus single or two-patch repair in partial anomalous pulmonary venous connection   Objectives: Different techniques to avoid complications such as arrhytmias or superior vena cava (SVC) obstruction. We compare incidence of this complication between two groups: Warden’s procedure group and patch repair group (single or double patch repair). Methods: From 1997 to 2016, 93 patients with PAPVC were identified in this retrospective study (mean age: 19 years). The Warden’s procedure was used in 62 patients (66.7%) and the patch repair was used in 31 patients (33.3%). All patients had Holter monitoring for at least 24hours after surgery. Long term follow-up included clinical assessment, electrocardiography and transthoracic echocardiography. Kaplan-Meier survival analysis was used. Results: The length of follow-up was 4.5 years. Survival at 16 years was 96%. There was no early mortality and the two deaths in the Warden’s group were unrelated with underlying cardiac condition. There was no significant difference between the two groups for all criteria: mortality (2 vs 0) (pval=0.29), permanent arrhythmia (5 vs 0) (pval=0.10), temporary arrhythmia (11 vs 3) (pval=0.28), pace-maker implantation (2 vs 0) (pval=0.30), SVC obstruction (2 vs 0) (pval=0.62). A Wilcoxon-Mann-Whitney test with continuity correction was used to compare the length of temporal arrhythmia. Median length was of 2 days (1-150 days) with no significant difference between the two groups (p-val=0.57). No pulmonary vein stenosis was observed in this study. Conclusion: There is no significative difference between the Warden’s procedure and the single or double patch repair in PAPVC repair. Both techniques can be used depending on surgical experience.   Séance : Communications libres congénital - vendredi 9 juin - 08:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-04 – Management du canal atrio-ventriculaire avec double orifice de la valve atrio-ventriculaire gauche

Célia Gran, Fédoua Ellouali, Caroline Ovaert, Virginie Fouilloux, Loïc Macé Service médico-chirurgical de cardiologie pédiatrique, hôpital La Timone-Enfant, Marseille   Objectif : Comparer l’évolution postopératoire de la population de canal atrio-ventriculaire (CAV) avec double orifice de la valve atrio-ventriculaire gauche (VAVG) à un groupe témoin de CAV appariés. Méthode : Onze patients, opérés entre 2008 et 2016, et ayant un CAV avec double orifice de la VAVG (groupe 1) ont été comparés à 11 patients témoins (groupe 2), appariés sur l’âge, le poids et le type de CAV. Résultat : La durée médiane de séjour en réanimation était significativement plus élevée dans le groupe 1 (p = 0,038). La mortalité postopératoire était de 18,2 % dans le groupe 1 versus 0 % dans le groupe 2 (p < 0,0001). Dans le groupe 1, la fermeture totale de la cleft n’était pas plus à risque de sténose. Il y avait plus de fuite significative en cas de fermeture partielle ou de non fermeture de la cleft. La principale indication de réintervention était une insuffisance de la VAVG. Conclusion : La présence d’un double orifice de la VAVG est un facteur de risque de mortalité et de réintervention. La fermeture totale de la cleft est un facteur permettant de limiter l’évolution vers une fuite de la VAVG, sans risque de sténose.     Management of atrioventricular septal defects with double orifice of the left atrioventricular valve   Objectives: To compare the post operative results of patients with atrioventricular septal defect (AVSD) and double orifice of the left atrioventricular valve (LAVV) to a matched control group. Methods: A retrospective matched cohort method was used to compare group 1 (11 patients with AVSD and LAVV double orifice) to 11 control patients, matched on weight, age and AVSD type. LAVV double orifice could be native or after Alfieri plasty. All have been operated on between 2008 and 2016. Results: The median lenght of stay in intensive care unit was significantly higher in the first group (p=0.038). There were two deaths in group 1 and no death in group 2 (p
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-02 – Agénésie du tronc coronaire gauche

Amandine Martin, Bernard Kreitmann, Marie-Lou Dinet, François Roubertie Service de chirurgie cardiovasculaire, CHU de Bordeaux   Objectif : L’agénésie du tronc commun gauche est exceptionnelle dans la population générale et reste la plus rare des anomalies coronaires. Dans la littérature, la stratégie chirurgicale n’est pas clairement définie. Nous décrivons ici une technique de réparation anatomique à partir de péricarde autologue et discutons les autres techniques de revascularisation. Méthode : Une agénésie du tronc gauche a été diagnostiquée chez une patiente de 18 ans présentant un angor typique concomitant à des épisodes de tachycardie jonctionnelle. L’imagerie réalisée (angioscanner et coronarographie) montrait une absence de tronc coronaire gauche avec une coronaire droite assurant, de manière rétrograde, l’alimentation des artères coronaires interventriculaire antérieure et circonflexe avec une bifurcation de taille et de position normale. La technique chirurgicale employée a été la reconstruction anatomique du tronc gauche par un patch de péricarde autologue s’étendant du sinus coronaire gauche jusqu’à la bifurcation entre les artères coronaires interventriculaire antérieure et circonflexe. Résultat : L’évolution clinique a montré la disparition de toute symptomatologie angineuse. L’imagerie de contrôle (12e mois postopératoire) ne retrouvait pas de sténose sur ce « nouveau » tronc gauche ; l’épreuve d’effort était négative. Conclusion : Cette plastie du tronc gauche a donné un bon résultat à moyen terme dans ce cas d’agénésie du tronc coronaire gauche. Cette réparation est anatomique et physiologique : elle permet un accès endovasculaire par voie antérograde au réseau gauche pour d’éventuels gestes d’angioplastie, et elle ne compromet pas la réalisation de pontages aortocoronariens chez cette jeune adulte.     Left main coronary artery agenesis   Objectives: Left main coronary artery agenesis is exceptional into the population and is still the rarest coronary anomaly. In the literature, no surgical strategy has been clearly defined. Here we describe an anatomical repair with autologous pericardium and discuss other surgical possibilities of revascularization. Methods: A left main coronary artery agenesis was diagnosed in an 18-year-old woman who suffered from typical angina concomitant with junctional tachycardia episodes. Medical imagery (tomodensitometry and coronarography) showed no left main coronary and the right coronary artery ensuring, in a retrograde way, the vascularization of both left descending and circumflex coronary arteries until their bifurcation, which had a normal size and position. Surgical intervention was an anatomical coronary trunk construction with autologous pericardial patch from the left coronary sinus to the bifurcation of left anterior descending and circumflex coronary arteries. Results: No symptoms happened after surgical correction. Twelve months later, imagery did not show any stenosis on this new left trunk and the cardiac stress test was negative. Conclusion: This left main trunk construction has good mid-term outcomes in this case of left trunk agenesis. This anatomical and physiological repair allows an endovascular access by an anterograde way to the left coronary network in anticipation of eventual endovascular procedures and does not compromise coronary bypass in this young adult.   Séance : Communications libres congénital - vendredi 9 juin - 08:00-10:00
mai 24, 2017