Cas clinique · Vol. 21 Septembre 2017

Diagnostic et prise en charge d’une hernie intercostale transdiaphragmatique droite

Romain Hustache-Castaing*, Caroline Rivera, Florence Mazères Service de chirurgie viscérale et thoracique, centre hospitalier de la côte Basque, Bayonne, France. * Correspondance : rom.castaing@gmail.com DOI : 10.24399/JCTCV21-3-HUS Citation : Hustache-Castaing R, Rivera C, Mazères F. Diagnostic et prise en charge d’une hernie intercostale transdiaphragmatique droite. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(3). doi: 10.24399/JCTCV21-3-HUS   Résumé Nous décrivons le cas d’une femme de 82 ans chez qui est survenue une hernie intercostale transdiaphragmatique droite un an après un traumatisme thoraco-abdominal avec fractures costales. Les circonstances de découverte sont un syndrome subocclusif. La réparation chirurgicale de cette hernie à distance de l’épisode aigu a permis de corriger les troubles du transit et le syndrome restrictif de la patiente avec un gain majeur en qualité de vie.   Abstract Diagnosis and management of a right transdiaphragmatic intercostal hernia We report the case of an 82-year-old woman who developed a right transdiaphragmatic intercostal hernia 1 year after a thoracoabdominal trauma with costal fractures. The circumstance of the discovery was a sub-occlusive syndrome. Surgical repair of this hernia at a distance from the acute episode corrected the transit disorders and the restrictive syndrome of the patient, with a major gain in quality of life.   1. INTRODUCTION La hernie intercostale transdiaphragmatique est une entité rare survenant à distance d’un traumatisme thoraco-abdominal responsable d’une hernie diaphragmatique évoluant vers la hernie intercostale. Le traumatisme entraîne une lésion du diaphragme ainsi qu’une faiblesse au niveau des muscles intercostaux, avec ou sans fracture costale. Ces lésions passent le plus souvent inaperçues initialement. En plus de l’hyperpression physiologique de la cavité péritonéale et la pression négative de la cavité pleurale, et contrairement aux hernies diaphragmatiques post-traumatiques classiques qui sont plus fréquentes à gauche qu’à droite, le caractère intercostal de la hernie intercostale transdiaphragmatique est favorisé par l’obstacle hépatique. La réparation se fait par abord thoracique et/ou abdominal, avec implantation ou non de renfort prothétique. Elle s’envisage de plus en plus par voie mini-invasive grâce aux progrès importants en thoracoscopie et laparoscopie.   2. OBSERVATION Nous rapportons le cas d’une patiente de 82 ans, aux antécédents d’hypertension artérielle, d’hypercholestérolémie, de dégénérescence maculaire liée à l’âge, d’appendicectomie et de prothèse de hanche droite, autonome à domicile, qui consulte aux urgences pour une altération de son état général, avec un Performance Status (PS) à 2, des douleurs abdominales prédominantes en hypochondre droit associées à une subocclusion intestinale. L’interrogatoire révèle l’existence d’une hernie diaphragmatique droite survenue dans les suites d’une fracture costale homolatérale un an plus tôt, pour laquelle un premier avis chirurgical avait été pris, sans décision d’intervention. À l’examen clinique, elle présente une volumineuse masse latérothoracique basale droite, sensible mais dépressible [figure 1]. [caption id="attachment_3833" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Masse latérothoracique basale droite visible à l’examen clinique en décubitus dorsal, circulation veineuse collatérale en regard.[/caption] Le scanner met en évidence la présence de contenu abdominal (épiploon, estomac, colon droit) dans la cavité pleurale droite, puis en sous-cutané par un passage dans le 8e espace intercostal en continuité avec la cavité péritonéale au travers du diaphragme en préhépatique [figures 2 et 3]. [caption id="attachment_3834" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Coupe coronale scannographique thoracoabdominopelvienne montrant la saillie transdiaphragmatique et intercostale droite des viscères ainsi que le volume occupé dans la cavité pleurale droite.[/caption] [caption id="attachment_3835" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Reconstruction en trois dimensions montrant la hernie digestive au travers du 8e espace intercostal.[/caption] Il n’y a pas de signe d’étranglement herniaire ou de perforation d’organe creux, les parois digestives sont de densité normale. Le foie est en position intraabdominale. Les lobes pulmonaires moyen et inférieur sont atélectasiés, il n’y a pas de déviation des structures médiastinales. L’indication opératoire de cure chirurgicale de cette hernie thoracodiaphragmatique et intercostale droite est retenue. Elle est réalisée à distance de l’épisode aigu de troubles du transit, après réalisation d’un bilan fonctionnel cardiorespiratoire qui montre l’absence d’insuffisance cardiaque avec une FEVG à 64 %, un syndrome obstructif réversible sous béta2-mimétiques avec un VEMS passant de 78 % à 90 % de la théorique et un syndrome restrictif modéré avec une CV à 74 %, et une CPT à 86 % de la théorique. L’intervention est réalisée en décubitus latéral gauche de trois quarts [figure 4], avec intubation orotrachéale sélective. [caption id="attachment_3836" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Installation en décubitus latéral gauche de trois quarts, repérage du 8e espace intercostal droit montrant son élargissement.[/caption] Un abord direct par thoracotomie au niveau du 8e espace intercostal droit permet la réduction des organes digestifs dans la cavité péritonéale à travers l’orifice herniaire diaphragmatique droit [figure 5]. Ce dernier est fermé par une prothèse type Sil-Promesh (15 x 20 cm) fixée aux berges du diaphragme par des points séparés de fil non résorbable [figure 6]. L’espace intercostal est quant à lui renforcé par une plaque non résorbable Parietex fixée aux espaces intercostaux sus et sous-jacents par des points séparés de fil résorbable [figure 7]. [caption id="attachment_3837" align="aligncenter" width="300"] Figure 5. Vue peropératoire antérieure après réduction de la hernie montrant la cavité pleurale en haut et la cavité péritonéale en bas.[/caption] [caption id="attachment_3838" align="aligncenter" width="300"] Figure 6. Vue peropératoire antérieure montrant la fermeture de la cavité péritonéale par une prothèse diaphragmatique.[/caption] [caption id="attachment_3839" align="aligncenter" width="300"] Figure 7. Vue peropératoire montrant la fermeture de la cavité pleurale par une plaque prothétique de renfort intercostal.[/caption] Les suites opératoires sont simples avec un dédrainage pleural à J2, et une reprise du transit à J2. La réexpansion pulmonaire est favorisée par de la kinésithérapie respiratoire et de la ventilation non invasive. La sortie d’hospitalisation vers un centre de réhabilitation respiratoire est effective à J6 de l’intervention. La patiente, qui vit seule, regagne son domicile après trois semaines, elle est autonome, non douloureuse et la radiographie thoracique de contrôle montre une réexpansion pulmonaire quasi complète [figure 8]. [caption id="attachment_3840" align="aligncenter" width="300"] Figure 8. Radiographie pulmonaire de face à 1 mois postopératoire montrant l’absence de récidive précoce, une coupole diaphragmatique en place et une bonne expansion pulmonaire.[/caption] À huit mois de l’intervention, la patiente est en très bon état général, PS 0, autonome au domicile, a repris ses activités habituelles dont le jardinage. Elle ne prend plus aucun traitement antalgique et ne présente ni douleur, ni dyspnée, ni troubles du transit. Cliniquement, la hernie pariétale n’a pas récidivé [figure 9]. [caption id="attachment_3841" align="aligncenter" width="300"] Figure 9. Résultat clinique à 8 mois montrant la cicatrisation cutanée et l’absence de récidive.[/caption] La radiographie thoracique est normale et les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) montrent un VEMS à 110 % de la valeur théorique, un coefficient de Tiffeneau à 104 % et une CVF à 117 %.   3. DISCUSSION Les hernies transdiaphragmatiques acquises surviennent, soit à la suite d’un traumatisme thoracoabdominal pénétrant (arme blanche, plaie balistique) avec lésion directe du diaphragme, soit par écrasement (chute, accident de la voie publique) créant une hyperpression abdominale déchirant les fibres musculaires du diaphragme. Sa fréquence est estimée entre 0,8 et 15 % de l’ensemble des traumatismes thoraco-abdominaux [1] et elle est beaucoup plus fréquente à gauche qu’à droite en raison du rôle protecteur du foie [2]. L’histoire naturelle est généralement marquée par trois phases : la phase aiguë, du traumatisme initial jusqu’à l’apparente récupération, la phase latente avec hernie asymptomatique des organes digestifs dans le thorax, et la phase obstructive, marquée par l’étranglement herniaire [3]. Dans notre cas, il s’agit d’une hernie intercostale droite transdiaphragmatique à la phase obstructive, dont la cause initiale est un traumatisme thoracique bas avec fracture de côte, puis dont le mécanisme est favorisé par l’hyperpression abdominale, majorée chez une patiente en surpoids, ainsi que par la dépression pleurale. La différence physiologique de pression thoracoabdominale associée à une zone de faiblesse diaphragmatique est à l’origine de la hernie qui s’aggrave dans le temps. De plus, le trajet sous-cutané des viscères abdominaux peut s’expliquer par l’obstacle hépatique ne permettant pas leur passage direct à travers le diaphragme vers la cavité pleurale. Devant la relative bonne tolérance clinique et le terrain fragile de la patiente, la décision d’une intervention chirurgicale différée est prise. L’absence de signes scannographiques de souffrance digestive permet de programmer l’intervention en semi-urgence et de réaliser un bilan fonctionnel cardiorespiratoire afin d’éviter des troubles hydroélectrolytiques. Une abstention thérapeutique ne paraît pas indiquée chez notre patiente, d’une part en raison du risque d’étranglement herniaire, dont le taux de mortalité varie entre 30 et 80 % [1], et dont elle a présenté des signes annonciateurs sous la forme d’un syndrome sub-occlusif et, d’autre part, compte tenu de l’altération de la qualité de vie engendrée par la hernie. Nous avons choisi d’effectuer la réparation par voie thoracique afin de contrôler la bonne reventilation des lobes atélectasiés en fin d’intervention et parce qu’il n’y avait pas de geste prévu à l’étage abdominal. Cette stratégie est en accord avec ce qui est décrit dans la littérature [4]. Le choix d’une vidéothoracoscopie aurait pu être discuté dans le cas d’une réparation diaphragmatique stricte [5], mais l’utilisation d’un matériel prothétique à la fois pour le défect diaphragmatique et pour l’espace intercostal la rend difficile. Les bénéfices attendus de cette chirurgie sont la diminution des douleurs abdominales et des troubles digestifs, l’amélioration de l’état général, l’augmentation de la capacité respiratoire, l’amélioration de la qualité de vie, voire le gain esthétique. Les complications postopératoires peuvent essentiellement être respiratoires, marquées par une pneumopathie ou un défaut de réexpansion pulmonaire. Elles sont prévenues par la kinésithérapie respiratoire associée à la ventilation non invasive et à la mobilisation précoce. Une paralysie phrénique, dont il est difficile d’estimer si elle est secondaire au traumatisme ou à l’intervention chirurgicale, peut être révélée en période postopératoire. Les complications digestives se limitent dans la grande majorité des cas à un simple ileus intestinal qui se lève en quelques jours et il convient de réalimenter les patients dès la reprise des gaz.   4. CONCLUSION La hernie intercostale transdiaphragmatique est une entité rare dont le diagnostic est rendu difficile par sa survenue tardive après un évènement traumatique. Le traitement est exclusivement chirurgical et doit être envisagé à chaque fois que le patient est opérable car la mortalité des hernies compliquées est importante et la qualité de vie est considérablement améliorée après réparation. RÉFÉRENCES Reber PU, Schmied B, Seiler CA, Baer HU, Patel AG, Büchler MW. Missed diaphragmatic injuries and their long-term sequelae. J Trauma 1998 Jan;44(1):183–8. https://doi.org/10.1097/00005373-199801000-00026 PMid:9464770 Shah R, Sabanathan S, Mearns AJ, Choudhury AK. Traumatic rupture of diaphragm. Ann Thorac Surg 1995 Nov 1;60(5):1444–9. https://doi.org/10.1016/0003-4975(95)00629-Y Grimes OF. Traumatic injuries of the diaphragm. RN 1975 Feb;38(2):OR8, OR10, OR12. Smith RS, Fry WR, Tsoi EK, Morabito DJ, Koehler RH, Reinganum SJ et al. Preliminary report on videothoracoscopy in the evaluation and treatment of thoracic injury. Am J Surg 1993 Dec;166(6):690–3;discussion 693–5. https://doi.org/10.1016/S0002-9610(05)80681-6 Bagheri R, Tavassoli A, Sadrizadeh A, Mashhadi MR, Shahri F, Shojaeian R. The role of thoracoscopy for the diagnosis of hidden diaphragmatic injuries in penetrating thoracoabdominal trauma. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2009 Aug 1;9(2):195–8. https://doi.org/10.1510/icvts.2008.195685 PMid:19470502 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 11/05/2017. Acceptation : 07/07/2017. Pré-publication : 07/07/2017.  
septembre 21, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-43 – Métastases solitaires du diaphragme

Ivan Capov, Petr Vlcek, Michal Reska, Lenka Veverkova, Adam Pestal, Zdenek Chovanec Premier département de chirurgie, hôpital universitaire Saint-Ann, Brno, République tchèque   Objectif : Les métastases solitaires du diaphragme n’apparaissent, somme toute, que très rarement. La plupart du temps, elles résultent d’une infiltration tumorale du diaphragme par des cellules cancéreuses malignes en phase avancée qui émanent des poumons, de l’œsophage, de la paroi thoracique ou de la cavité abdominale. Méthode : Methode : Nous avons répertorié et traité deux cas sur une période de cinq années qui s’est étendue de 2011 à 2015. Résultat : Resultat : Dans le premier cas, il s’agissait d’une femme de 57 ans. Huit ans et neuf mois s’étaient écoulés depuis qu’elle avait subi une intervention chirurgicale pour un carcinome indifférencié dans son ovaire gauche. Un examen au CT-Scan a révélé la présence d’une tumeur de forme ovale d’un diamètre d’environ 25 mm sous la partie droite du diaphragme. Celle-ci était logée aux abords de la surface de la convexité du foie. Afin d’établir un diagnostic initial précis, nous avons effectué une vidéolaparoscopie qui a confirmé que la tumeur avait pris forme dans le diaphragme. Nous l’avons réséquée par le biais d’une courte thoracotomie dans le sixième espace intercostal. La suture du pôle médial du diaphragme se terminait à 10 mm de la veine cave inférieure. Le second cas présentait un homme de 58 ans. Il avait subi, douze années auparavant, une néphrectomie radicale du côté gauche pour contrer une tumeur de Grawitz. Le nodule, clairement démarqué, se trouvait dans la partie gauche de la région phrénique. Celui-ci a été retiré par voie de thoracotomie dans le septième espace intercostal. Dans les deux cas susmentionnés, l’analyse histologique a démontré qu’il s’agissait bel et bien de métastases. Conclusion : Notre présentation vise donc à livrer de l’information pertinente concernant le phénomène des métastases solitaires du diaphragme et les solutions médicales qui s’offrent à nous pour les traiter.     Solitary metastases of diaphragma   Objectives: Solitary metastases of diaphragma are very rare. Very often we notice tumor infiltration of diaphragma by advanced tumors of lung, oesophagus, thoracic wall or originated from abdominal cavity. Methods: Méthods : We reviewed two cases during the period last five years 2011-2015. Results: In the first case is 57 year old woman. She was 8 years and 9 months after surgery for non-differenced carcinoma of left ovarium. On CT scan was found oval tumor below right-sided diaphragma with diameter 25 milimeters. Tumor was located in neighbourhood of convexity surface of the liver. We performed as first step diagnostic videolaparoscopy, which confirmed, that tumor grow from diaphragma. Then tumor was resected from short thoracotomy in the sixth intercostal space. Medial pole of the diaphragma suture ended 10mm before vein cava inferior. In the second case is 58 year old man. He was after radical leftsided nephrectomy for Grawitz tumor performed before 12 years. The sharply demarcated tumor is located in the left ribphrenic region. Tumor was removed through thoracotomy in the VII. intercostal space. Histology revealed metastasis in both cases. Conclusion: Aim of the lecture was information about occurence and solution of solitary metastases of diaphragma   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-19 – L’endométriose thoracique : une expérience à propos de 27 cas opérés

Raphaël Ouede1, Blaise Demine1, Maurice Kouacou1, Landry Kohou-Kone2, Joseph Kouame2, Édouard N’Guessan, Brou Ahui, Koffi N’Goran, Flavien Kendja1, Simplice Anongba, Yves Tanauh1 1. Service de chirurgie thoracique, Institut de cardiologie d’Abidjan, Côte-d’Ivoire 2. Service d’anesthésie et de réanimation, Institut de cardiologie d’Abidjan, Côte-d’Ivoire   Objectif : Rapporter les aspects diagnostiques, thérapeutiques et les résultats chirurgicaux de l’endométriose thoracique. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective sur 22 ans concernant 27 patientes de 32 ans en moyenne opérées d’endométriose thoracique réparties en 2 groupes en fonction de l’attitude chirurgicale. Le groupe 1, de janvier 1994 à juin 2006, comprenait 6 patientes et le groupe 2, de juillet 2006 à décembre 2016, comprenait 21 patientes. Les paramètres cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs ont été étudiés. Résultat : Dans le groupe 1, 5 patientes présentaient un pneumothorax cataménial et 1 avait un hémothorax cataménial. Dans le groupe 2, il y avait 13 cas de pneumothorax cataménial, 7 cas d’hémothorax cataménial et 1 cas avec nodule pulmonaire hémoptoïsant. Toutes les patientes sauf une étaient nullipares avec des antécédents de dysménorrhée, 6 avaient une endométriose pelvienne. Les lésions étaient droites (n = 24), bilatérales (n = 2), le nodule siégeait à gauche. L’exploration chirurgicale du groupe 1 a été faite par minithoracotomie systématiquement dont 3 fois pendant les menstrues tandis que celle du groupe 2 a été faite par minithoracotomie (n = 19) et vidéothoracoscopie (n = 2) pendant les menstrues. Des plaques d’endométriose diaphragmatique ont été observées 22 fois et des blebs 6 fois. Les gestes chirurgicaux ont consisté dans le groupe 1 en une résection-suture des plaques d’endométriose et des blebs complétée par une pleurodèse par abrasion et dans le groupe 2, une phrénoplastie de recouvrement des fenestrations diaphragmatiques 16 fois une résection-suture des blebs, associée à une pleurodèse par abrasion (n = 2) ou par talcage (n = 19). L’endométriose a été confirmée à l’examen anatomopathologique 14 fois. Pour les autres cas, le diagnostic s’est basé sur les antécédents gynécologiques, la symptomatologie cataméniale, la découverte des plaques d’endométriose. Une hormonothérapie (triptoreline) a été prescrite. L’évolution a été bonne chez 19 patientes. Cinq patientes (3 dans le groupe 1 et 2 dans le groupe 2) ont récidivé. Les 3 premières ont été reprises. La mortalité était nulle. Conclusion : La phrénoplastie et la pleurodèse réalisées lors des menstruations associées à une hormonothérapie, a permis d’obtenir un faible taux de récidive, et une mortalité nulle.     Thoracic endometriosis: an experience about 27 cases operated   Objectives: To report the diagnostic and therapeutic aspects and the surgical results of thoracic endométriosis Methods: 22-year retrospective study concerning 27 patients with an average age of 32 years operated for thoracic endometriosis. These patients were divided into 2 groups according to the surgical attitude : Group 1, from January 1994 to June 2006, consisted of 6 patients and group 2 from July 2006 to December 2016, consisted of 21 patients. Clinical, para-clinical, therapeutic and evolutionary parameters were studied Results: In group 1, 5 patients had catamenial pneumothorax and 1 had catamenial hemothorax. In group 2, there were 13 cases of catamenial pneumothorax, 7 cases of catamenial haemothorax and 1 case with haemoptysic pulmonary nodule. All patients except one (The one with the pulmonary nodule) were all nulliparous with a history of dysmenorrhea, six of them had confirmed pelvic endometriosis. Lesions were right (n=24), bilateral (n=2), the nodule sat in the left. Surgical exploration in group 1 was performed by mini thoracotomy including 3 times during menstruation while in group 2 by mini thoracotomy (n=19) and videothoracoscopy (n=2) during menstruation. Diaphragmatic endometriosis plaques were observed in 22 cases and blebs in 6 cases. The surgical gestures consisted in group 1 in a resection-suture of the plaques of endometriosis and the blebs and a pleurodesis by abrasion. In Group 2, a phrenoplasty of diaphragmatic fenestration was performed 16 times associated with twice resection of the blebs, and pleurodesis by abrasion (n=2) or talcage (n=19). Endometriosis was confirmed on the pathologic examination 14 times, in other cases the diagnosis was based on the gynecological history, the catamenial signs, the discovery of the endometriosis plaques. Hormon (triptoreline) was prescribed. Outcome was good in 19 patients. Five patients (3 in group 1 and 2 in group 2) recurred. The first three were resumed. Mortality was zero. Conclusion: Phrenoplasty and pleurodesis carried out during menstruation, combined with suppressive hormone therapy, resulted in a low rate of recurrence, and zero mortality   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-16 – Hernies hiatales après œsophagectomies : étude francophone européenne multicentrique

Lucile Gust1, Philippe Nafteux2, Pierre Allemann3, Jean-Jacques Tuech4, Issam El Nakadi5, Denis Collet6, Diane Goere7, Jean-Michel Fabre8, Bernard Meunier9, Frédéric Dumont10, Gilles Poncet11, Guillaume Passot12, Nicolas Carrere13, Muriel Mathonnet14, Gil Lebreton15, Jérémie Theraux16, Frédéric Marchal17, Jack Porcheron18, Pascal-Alexandre Thomas1, Christophe Mariette19, Xavier-Benoît D’Journo1 Services de chirurgie thoracique, maladies de l’œsophage et transplantation pulmonaire de 1. hôpital Nord, CHU de Marseille ; 2. KUZ Leuven, Louvain, Belgique ; 3. centre hospitalier universitaire vaudois, Lausanne, Suisse ; 4. CHU de Rouen ; 5. hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique ; 6. CHU de Bordeaux ; 7. Institut Gustave Roussy, Villejuif ; 8. CHU de Montpellier ; 9. CHU de Rennes ; 10. ICO, Nantes ; 11. hôpital Édouard-Heriot, Lyon ; 12. centre hospitalier Lyon-Sud ; 13. CHU Purpan, Toulouse ; 14. hôpital Dupuytren, Limoges ; 15. CHU de Caen ; 16. CHU de Brest ; 17. ICL Lorraine, Nancy ; 18. CHU de Saint-Étienne ; 19. CHU de Lille   Objectif : Après œsophagectomie, le tube digestif peut s’incarcérer dans le hiatus autour de la plastie, réalisant de véritables hernies hiatales (HH) pouvant conduire à des syndromes occlusifs avec ischémie digestive. La prise en charge de cette complication rare est méconnue. Méthode : Étude rétrospective multicentrique des centres européens francophones sur les HH après œsophagectomie : diagnostic, prise en charge chirurgicale et suites opératoires. Résultat : De 2000 à 2016, 16 centres français, 2 centres belges et 1 centre suisse ont réalisé 6608 œsophagectomies. Dans le suivi, 78 HH (1,2 %) ont été opérées. Des chirurgies laparoscopiques (n = 49 ; 63 %), selon la technique de Lewis-Santy (n = 52 ; 67 %) étaient initialement réalisées. Un geste sur le hiatus œsophagien n’avait été réalisé que dans 35 cas (45 %). Les HH sont survenues de manière précoce (≤ 90 jours) pour 17 patients (21,5 %), dont 13 opérés en urgence (76 %). La première année (90-365 jours), 21 HH ont été opérées (26,6 %) et 41 (51,9 %) après un an. Le taux d’opération en urgence était respectivement de 62 % (n = 13) et 41 % (n = 17). La laparotomie était la voie d’abord de prédilection (n = 35 ; 45 %), puis la laparoscopie (n = 19 ; 24 %), les thoracophrénolaparotomies gauches (n = 11 ; 14 %), les thoracotomies (n = 11 ; 14 %) et thoracoscopies (n = 2 ; 3 %). Le délai d’apparition de la HH ne semblait pas influencer le choix de la voie d’abord, mais la voie d’abord initiale et l’expertise du centre, oui (chirurgie viscérale versus chirurgie thoracique). En revanche la laparotomie était majoritairement utilisée pour les résections digestives (3/4 résections grêliques, 4/4 colectomies). Le hiatus était réparé par suture simple (81 %) ou par mise en place de plaques (19 %). Des complications sont survenues pour 36 patients dont un décès et 13 reprises chirurgicales (3 pour récidive précoce de HH). Au total, 8 patients ont présenté des récidives de HH (délai 6 jours-26 mois). Conclusion : Les HH après œsophagectomie se présentent sous des formes et dans des délais variables, et peuvent entraîner des complications thoraciques ou digestives, relevant d’une prise en charge spécialisée. La voie d’abord initiale et l’expertise du centre modifient cette prise en charge.     Hiatal hernia after esophagectomy: european french-speaking countries survey   Objectives: After an esophagectomy, part of the viscera can migrated through the hiatus, around the gastric tube, creating hiatal hernias (HH) eventually leading to abdominal occlusion and bowel ischemia. The management of this uncommon complication is not well known. Methods: Multi-centric retrospective study of the French-speaking Europeans departments on HH after esophagectomy : diagnosis, surgical management and follow-up. Results: From 2000 to 2016, 16 French departments, 2 Belgian and 1 Swiss performed 6608 Resection of the esophagus. During the follow-up, 78 HH (1.2%) were operated on. Laparoscopic surgery (n=49; 63%) and Ivor-Lewis procedures (n=52; 67%) were initially performed. The hiatus was closed only in 35 cases (45%). HH appeared in the early follow-up (≤90 days) for 17 patients (21.5%), 13 were operated on urgently (76%). During the first year (90-365 days) 21 HH were operated on (26.6%) and 41 (51.9%) after one year. The rate of urgent surgery was respectively of 62% (n=13) and 41% (n=17). Laparatomy was the approach of choice (n=35; 45%), followed by laparoscopy (n=19; 24%), left thoracophrenolaparotomy (n=11; 14%), thoracotomy (n=11; 14%) and thoracoscopy (n=2; 3%). The time between the esophagectomy and the HH did not seem to influence the choice of the surgical approach. On the contrary the initial approach and the department (general surgery versus thoracic surgery did. Laparotomy was preferentially used for bowel resection (3/4 small bowel resection, 4/4 colectomies). The hiatus was repaired by suture (81%) or mesh (19%). Complications arose in 36 patients of which one death and 13 secondary surgeries (3 for secondary HH). Eight patients presented with recurrent HH (time limit 6 days-26 months). Conclusion: HH after esophagectomy can have a wide range of presentations, and can lead to thoracic or abdominal complication, needing a specialized management. The initial approach and the department expertise influence this management.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-45 – Évaluation prospective de l’incidence de la dysfonction diaphragmatique après chirurgie cardiaque par mesure de l’excursion diaphragmatique

Jean-Paul Lopes, Pedro Cavaleiro, Antonio Tralhao, Mattia Arrigo, Marion Lebrun, Bernard Cholley Service d’anesthésie réanimation, hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris  Objectif Évaluer l’évolution de l’excursion diaphragmatique après chirurgie cardiaque par échographie au lit du patient.  Méthode Tous les patients consécutifs de chirurgie cardiaque sous CEC réglée opérés par sternotomie entre le 16 octobre 2015 et le 8 décembre 2015 ont été étudiés après obtention d’un consentement. Âge et durée de ventilation ont été recueillis. L’excursion de chaque hémidiaphragme a été mesurée par mode TM anatomique par deux observateurs en aveugle en moyennant les valeurs sur trois cycles respiratoires. Les mesures ont été obtenues à trois temps : la veille de l’intervention (T1), dans les 24 h suivant l’extubation (T2), entre 4 et 6 jours suivant l’extubation (T3). Elles ont été comparées par analyse de variance pour mesures répétées. Une dysfonction diaphragmatique était définie par une excursion < 1 cm. Les données sont exprimées en moyenne ± SD.  Résultat Sur 118 patients opérés, 50 ont pu être analysés complètement et 68 ont été exclus : 27 ont été opérés en urgence, 8 ont refusé de participer et 33 n’ont pu être inclus pour des raisons techniques. L’âge était de 62 ± 14 ans. La durée de ventilation mécanique était de 10 [8-20] heures. Par rapport à T1, l’excursion des 2 hémidiaphragmes est réduite à T2 (-23 %, p < .05) et se normalise à T3 (-12 %, NS). À T1, 15 patients (35 %) présentaient une dysfonction diaphragmatique unilatérale et seulement 8 (19 %) à T3. Seul 1 patient a présenté une paralysie complète d’une coupole en postopératoire. Aucun de ces patients n’éprouvait de gêne respiratoire. Agrément inter-observateur : biais 0,01 cm ; limites d’agrément : ± 0,32 cm.  Conclusion L’excursion diaphragmatique est réduite dans les 24 heures suivant l’extubation des patients opérés de chirurgie cardiaque, mais récupère au 6e jour. La dysfonction transitoire d’une hémicoupole touche 35 % des patients sans que l’on ait observé de détresse respiratoire dans cette petite cohorte, même chez l’unique patient ayant présenté une paralysie complète. La mesure échographique de l’excursion diaphragmatique au lit du patient est reproductible.     Prospective evaluation of diaphragmatic dysfunction after cardiac surgery by measuring the diaphragmatic excursion   Objectives Evaluate the evolution of diaphragmatic excursion after cardiac surgery by ultrasonographic measurement at patient’s bedside.  Methods All consecutive cardiac surgery patients with CPB operated by sternotomy between 10.16.2015 and 12.08.2015 were studied after obtaining consent. Age and ventilation time was collected. Excursion of each hemidiaphragm was measured by anatomic TM mode by two blinded observers averaging the values on three respiratory cycles. Measurements were obtained at 3 time: the day before surgery (T1), within 24 hours following extubation (T2), between 4 and 6 days after extubation (T3) and compared with repeated measures ANOVA. Data were expressed as mean ± SD or median [25-75 percentiles]. The inter-observer reproducibility was assessed by Bland and Altman representation.  Results Among the 118 patients operated, 50 were completely analyzed and 68 were excluded: 27 were operated on urgently, 8 refused to participate, and 33 haven’t been included for technical reasons. The age was 62 ± 14 years. The duration of mechanical ventilation was 10 [8-20] hours. Evolution of right diaphragmatic excursion and left is shown on the graph. Relative to T1, the excursion of the two hemi-diaphragms was reduced to T2 (-23%, p<.05) and normalized at T3 (-12%, NS). At T2, 15 patients (35%) had unilateral diaphragmatic dysfunction and only 8 (19%) at T3. Only 1 patient had a complete hemidiaphragm paralysis . None of these patients had difficulty to breath. Interobserver agreement: bias 0,01cm; limits of agreement: ±0,32 cm.  Conclusion Diaphragmatic excursion is reduced within 24 hours after extubation in patients undergoing cardiac surgery, but recovered on the 6th day. The transient dysfunction of one hemidiaphragm concerns 35% patients, without that we have observed respiratory distress in this small cohort, even in the single patient with complete paralysis. Ultrasonographic measurement of diaphragmatic excursion at patient’s bedside is reproducible.
juin 10, 2016