Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-42 – Impact du débit de filtration glomérulaire sur la survie au long cours après la chirurgie coronaire à cœur battant

Gilles Amr, Nicola Vistarini, Mariam Ellouze, Raymond Cartier Service de chirurgie cardiaque, Institut de cardiologie de Montréal, Québec, Canada   Objectif : L’insuffisance rénale chronique (IRC) est un marqueur de mauvaise survie au long cours après la chirurgie coronaire. Les pontages coronaires à cœur battant (PCB) sont associés à une réduction de l’incidence de l’insuffisance rénale postopératoire. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence du niveau de l’insuffisance rénale préopératoire sur les taux de survie et les causes de décès suivant la chirurgie PCB. Méthode : Les données de 1400 patients consécutifs, ayant bénéficié de PCB isolé entre les mois de septembre 1996 et avril 2007, ont été collectées de manière prospective. Le débit de filtration glomérulaire (DFG) préopératoire a été calculé en utilisant la formule de Cockroft et Gault. Les patients étaient divisés en 4 groupes en fonction du DFG (ml/min) préopératoire: groupe (Gr) 1 : > 90 ; Gr 2 : > 60 et ≤ 90 ; Gr 3 : > 30 et ≤ 60 ; et Gr 4 : ≤ 30. Des analyses de régression de Kaplan-Meier et de Cox ont été réalisées afin d’identifier les taux de survie globale au long cours et de survie sans événement cardiaque majeur (ECM) ainsi que leurs facteurs de risque. Résultat : La sévérité de l’IRC corrélait avec l’âge (p < 0,001), le sexe féminin (p < 0,001), le diabète (p < 0,001), la maladie cérébrovasculaire (p < 0,001), la fraction d’éjection basse (p < 0,001), l’hypertension (p < 0,001), l’insuffisance cardiaque chronique (p < 0,001), la fibrillation atriale préopératoire (p = 0,04), l’artériopathie périphérique (p < 0,001), et l’antécédent d’infarctus du myocarde (p = 0,02). L’hypercholestérolémie, le tabagisme et l’obésité corrélaient négativement avec l’IRC. La courbe de survie globale de Kaplan-Meier diminuait avec la sévérité de l’IRC, mais après ajustement des variables démographiques et facteurs de risque, uniquement le Gr 4 avait une survie globale ainsi qu’une survie sans ECM à 10 ans réduites (analyse avec régression de Cox ; p = 0,01 et p = 0,03 respectivement). Parmi les ECM, la mortalité cardiaque, la réhospitalisation pour insuffisance cardiaque et les revascularisations étaient plus fréquente dans le Gr 4. Conclusion : L’IRC sévère (DFG < 30 ml/min) est un facteur de risque significatif de réduction de la survie globale et la survie sans ECM après la chirurgie de PCB. Elle est associée à la mortalité d’origine cardiaque, l’insuffisance cardiaque et les revascularisations répétées.     Impact of glomerular filtration rate on long-term survival after off-pump coronary artery bypass surgery   Objectives: Chronic renal failure (CRF) is a marker of poor long-term survival after coronary surgery. Off-pump coronary artery bypass (OPCAB) surgery has been shown to decrease prevalence post-operative CRF. The objective of this study is to assess the influence of preoperative CRF stage on survival rates and on causes of death after OPCAB surgery. Methods: Data on 1400 consecutive patients who underwent off-pump isolated OPCAB between September 1996 and April 2007 were prospectively collected. Preoperative creatinine clearance (CrCl) was estimated according to Cockcroft and Gault equation. Patients were divided in 4 groups according to preoperative CrCl (ml/min): Gr 1: >90; Gr 2: >60 and ≤90; Gr 3: >30 and ≤60; and Gr 4: ≤30. Kaplan-Meier and Cox regression analysis were performed to assess long term and major adverse cardiac event (MACE)-free survival rates and to identify their risk factors. Results: Severity of CRF correlated with age (p
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-48 – Clips mitraux versus chirurgie mitrale mini-invasive et sans clampage aortique chez les patients à haut risque

Daniel Grinberg, Marco Vola, Jean-François Obadia Service de chirurgie cardiaque adulte, hôpital Louis-Pradel, hospices civils de Lyon  Objectif Comparer les résultats du traitement de l’insuffisance mitrale chez des patients à haut risque par technique du clip mitral endovasculaire et par chirurgie mini-invasive et sans clampage aortique (CMMI-SC).  Méthode Nous avons rétrospectivement analysé les implantations de clips et les CMMI-SC réalisées ces trois dernières années dans notre centre pour des insuffisances mitrales sévères, chez des patients à haut risque opératoire (dysfonction ventriculaire sévère ou antécédents de chirurgie cardiaque non valvulaires).  Résultat Au total, 46 implantations de clips et 26 CMMI-SC ont été réalisées durant cette période. L’EuroSCORE moyen était comparable dans les deux groupes (8,3 ± 7,1 et 8,7 ± 5,9 respectivement pour les clips et la chirurgie, p = 0,58). Les dysfonctions ventriculaires gauches étaient plus fréquentes dans le groupe Mitraclip® (FEVG moyenne 30 ± 6,3 % vs 45 ± 9,5 %, p = 0,012), les antécédents de chirurgie coronarienne étaient plus fréquents dans le groupe CMMI-SC (50 % vs 22 %, p = 0,001). Le taux de succès d’implantation des clips était de 89 % avec en moyenne 1,5 ± 0,7 clips implantés par procédure. Dans le groupe chirurgie, toutes les procédures ont été réalisées sans clampage aortique, à cœur battant dans 81 % des cas et à cœur fibrillant dans les autres cas. 69 % des patients ont bénéficié d’une réparation et 27 % d’un remplacement valvulaire mitral. Le suivi postopératoire précoce était marqué par 2 décès dans le groupe clip et aucun dans le groupe chirurgie. La durée de séjour en soins intensifs était plus courte dans le groupe clip (2,4 ± 3,0 jours vs 3,7 ± 1,3 jours, p = 0,031) sans que la durée globale du séjour ne soit affectée significativement (10,7 ± 5,8 vs 11,1 ± 6,4 jours, p = 0,24). Le suivi à 1 an des survivants à 30 jours retrouvait 2 décès et 2 transplantations dans le groupe clip et aucun dans le groupe CMMI-SC.  Conclusion Chez les patients à haut risque, une procédure de clip mitral endovasculaire peut être proposée compte tenu de sa moindre invasivité et de sa bonne efficacité. Néanmoins, la chirurgie mini-invasive et sans clampage aortique est une alternative sûre et efficace. Les critères qui doivent faire choisir l’une ou l’autre technique restent à préciser.     Clip versus minimally invasive surgery without cross-clamping in high risk patients   Objectives To compare results of mitral clips implantation versus Minimal-Invasive Mitral Valve Surgery without aortic cross-clamping (MIMVS-WAC) in high-risk patients.  Methods We retrospectively analysed all Clip implantations and MIMVS-WAC procedures performed these last 3 years in our centres for severe mitral regurgitation in high-risk patients and in absence of previous valvular surgeries  Results A total of 46 clip implantations and 26 MIMVS-WAC surgeries were performed in this period. Mean EuroSCORE was similar in the 2 groups (8.3±7.1 and 8.7±5.9 respectively for clip and surgery, p=0.58). In the clip group ejection fraction (EF) was more altered (mean EF 30±6.3% vs 45±9.5%, p=0.012) but previous coronary surgery was less frequent (22% vs 50%, p=0.001). Procedural success in clip implantation was 89% with a mean of 1.5±0.7 clips implanted per patients. All MIMCS were performed without aortic cross-clamping (beating heart in 81% of cases and or fibrillating in 19% of cases). In the surgical group 69% of patients underwent mitral repair and 27% mitral replacement. Early post-operative data show 3 deaths in the clip group (vs. none in the surgery group). ICU length of stay was shorter in clip group (2.4±3.0 days vs 3.7±1.3 days, p=0.031) but mean hospital stay was not significantly reduced (10.7±5.8 vs 11.1±6.4 days, p=0.24). At 1 year follow up in the survivors after 30 days, 2 deaths and 2 transplantations were registered in the clip group, vs. none in the surgical group.  Conclusion In high-risk patients the safety of the percutaneous procedures explains why mitral clips are more often proposed as an alternative to conventional surgery. Nevertheless, the quality of results obtained with the MIMVS-WAC are also very encouraging. Larger studies are needed to better answer to the question.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-10 – Le monitorage peropératoire par bioimpédancemétrie intratrachéale améliore la récupération postopératoire en chirurgie coronarienne à cœur battant

Thomas Leclercq, Marc Lilot, Thomas Schulz, Alexandre Meyer, Fadi Farhat, Jean-Luc Fellahi Département anesthésie et réanimation, hôpital Louis-Pradel, hospices civils de Lyon  Objectif La faisabilité et l’utilité clinique du monitorage du débit cardiaqe par bioimpédancemétrie intrathoracique (Endotracheal Cardiac Output Monitor - ECOM) pour l’optimisation hémodynamique peropératoire et pour améliorer le devenir précoce après chirurgie de pontage aortocoronarien à cœur battant sont inconnues. Notre objectif était de comparer l’ECOM au standard de soins dans cette chirurgie.  Méthode Vingt adultes consécutifs monitorés par ECOM et bénéficiant de pontage aorto-coronarien à cœur battant (groupe ECOM) ont été inclus prospectivement et comparés à 42 patients inclus rétrospectivement et opérés sans monitorage par ECOM (groupe contrôle). Le critère de jugement principal était le taux d’admission en réanimation en postopératoire. Les critères de jugement secondaires étaient le délai d’extubation, la durée de séjour en réanimation et à l’hôpital, la lactatémie et la troponinémie postopératoires et la faisabilité d’ECOM dans cette chirurgie.  Résultat Le taux d’admission en réanimation postopératoire était de 38/42 (90 %) dans le groupe contrôle contre 11/20 (55 %) dans le groupe ECOM, p = 0,008. Aucune admission en réanimation pour instabilité hémodynamique n’a été constatée dans le groupe ECOM. Le délai d’extubation, le délai de séjour en réanimation et les taux postopératoires de lactates et de troponine à la 6e heure postopératoire étaient tous significativement diminués dans le groupe ECOM. Sur une échelle de 0 à 5, les scores de satisfaction et de facilité d’utilisation d’ECOM étaient respectivement de 3,45 ± 0,68 et de 4,30 ± 1,17.  Conclusion L’utilisation systématique d’ECOM est associée à une diminution statistiquement significative du taux d’admission en réanimation et une amélioration de l’évolution postopératoire immédiate après chirurgie coronarienne à cœur battant.     The intraoperative use of endotracheal bioimpedance cardiography improves immediate postoperative outcome in off-pump coronary artery bypass grafting   Objectives The feasibility and clinical utility of the Endotracheal Cardiac Output Monitor (ECOM) to optimize intraoperative hemodynamics and improve short-term outcome in off-pump coronary artery bypass grafting (OPCAB) is unknown. We aimed to compare ECOM with a standard of care in that specific surgical setting.  Methods Twenty consecutive adult ECOM-monitored patients undergoing OPCAB were prospectively included (ECOM group) and retrospectively compared to 42 patients scheduled for similar surgery without ECOM monitoring (Control group). The primary endpoint was the global rate of postoperative admission to the intensive care unit (ICU). Secondary endpoints were the time to extubation, the length of stay in ICU and in hospital, the postoperative levels of lactate and troponin and the feasibility of ECOM in that specific surgical setting.  Results The rate of postoperative admission to the ICU was 38/42 (90%) in the Control group vs. 11/20 (55%) in the ECOM group, P=0.008. None unexpected admission for hemodynamic instability was observed in the ECOM group. The time to extubation, the length of stay in ICU, and both troponin level at admission and lactate level at H6 were all significantly decreased in the ECOM group. On a scale ranging from 0 to 5, convenience and satisfaction regarding ECOM were 4.30±1.17 and 3.45±0.68, respectively.  Conclusion The systematic use of ECOM is associated with a significant reduction in the rate of admission to the ICU and an improvement in immediate outcome in OPCAB.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-07 – Survie après chirurgie à cœur battant comparée à la survie de la population générale

Anthony Nguyen, Pierre-Emmanuel Noly, Raymond Cartier Institut de cardiologie de Montréal, Québec, Canada  Objectif Les maladies cardiovasculaires impactent directement la survie des patients. L’amélioration de la survie à long terme après revascularisation coronarienne chez les patients souffrant de MCAS par rapport à la population générale est l’objet de notre étude. Nous avons comparé la survie à long terme des patients après chirurgie sans CEC à la population locale appariés pour l’âge, le sexe et l’année de la chirurgie.  Méthode Nous avons revu rétrospectivement notre base de données de 1 400 patients consécutifs, systématiques, et suivis prospectivement, ayant subi des chirurgies coronariennes sans CEC pour MCAS entre septembre 1996 et novembre 2007 dans notre institut. Les procédures ont été effectuées par un seul chirurgien. La chirurgie OPCAB était la principale méthode de revascularisation pour tous les patients. La courbe de survie Kaplan-Meier de la population OPCAB avec un intervalle de confiance de 95 % a été comparée à la population générale de la province du Québec matchée pour le sexe, l’âge et l’année de la chirurgie. Les analyses de sous-groupes spécifiques ont également été évaluées.  Résultat La survie globale à dix ans était diminuée pour la population OPCAB par rapport à la population générale (71,9 ± 2,8 % vs 78,4 ± 0,2 %), et les femmes étaient plus touchées que les hommes (62 ± 3,8 % vs 79,7 ± 0,2 % ; 74,5 ± 2,6 % vs 78 ± 0,2 %). Les patients âgés de 65 ans et plus avaient une survie similaire (62,3 ± 3,1 % vs 59,7 ± 0,3 %) tandis que les patients de moins de 65 ans avaient une durée de vie plus courte (82,3 ± 2,9 % vs 90 ± 0,1 %). Les patients non diabétiques avaient une survie comparable à la population normale (75,6 ± 2,4 % vs 78,8 ± 0,2 %). Le diabète influence gravement la survie des patients (61 ± 3,9 % vs 77,5 ± 0,2 %). Les patients non-fumeurs ont un taux de survie similaire (73,4 ± 2,7 % vs 74 ± 0,2 %), tandis que les fumeurs avaient une survie diminuée (68,9 % ± 3,1 % vs 86,5 ± 0,1 %). Les patients hypertendus avaient également une diminution de survie (69,4 ± 3,2 % vs 77,5 ± 0,2 %). Les patients hypercholestérolémiques et obèses traités avaient une survie similaire.  Conclusion Par rapport à la population générale locale, la chirurgie coronarienne sans CEC a réussi à normaliser la survie à long terme chez les patients âgés de plus de 65 ans, non diabétiques, non-fumeurs, hypercholestérolémiques et obèses. Les patients jeunes, les femmes et les patients hypertendus ont présenté une survie plus faible.     Survival after OPCAB surgery compared to case-matched population survival   Objectives Cardiovascular diseases impact on survival. How coronary revascularization improves long-term survival in patients with coronary artery disease (CAD) compared to the case-matched population is a topic of debate. We compared patients’ long-term survival after OPCAB surgery to general local population case-matched for age, gender and year of surgery.  Methods We retrospectively reviewed our database of 1,400 consecutive, systematic, and prospectively-followed patients who underwent OPCAB procedures for multi-vessel CAD between September 1996 and November 2007 at the Montreal Heart Institute. The procedures were performed by a single surgeon. OPCAB surgery was the primary method of revascularization for all patients. Kaplan Meier survival of the overall OPCAB population with 95% confidence interval was compared to general Quebec province population case-matched for gender, age and year of surgery. Specific subgroups were also assessed.  Results Ten-year survival was decreased for the entire cohort compared to general population (71.9±2.8% vs 78.4 ± 0.2%), women were more affected than men (62±3.8% vs 79.7±0.2%; 74.5±2.6% vs 78±0.2%). Patients 65 years and older had a similar survival (62.3±3.1% vs 59.7±0.3%) whereas patients below 65 years had shorter life span (82.3±2.9% vs 90±0.1%). Non-diabetic patients had a survival comparable to normal population (75.6±2.4% vs78.8±0.2%). Diabetes severely influenced patient survival (61±3.9% vs 77.5±0.2%). Non-smoker patient had a similar survival (73.4±2.7% vs 74±0.2%), whereas smoker had a decreased survival (68.9%±3.1% vs 86.5±0.1%). Hypertensive patients had also a diminished survival (69.4±3.2% vs 77.5±0.2%). Obese and treated hypercholesterolemic patients had similar survival.  Conclusion Compared to local general population, OPCAB surgery was successful in normalizing long-term survival in patients older than 65 years old, non-diabetic, non-smoker, hypercholesterolemic and obese. Young patients, women, and hypertensive patients, presented a lower survival.
juin 10, 2016