Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Juin 2016
Tam Hoang Minh1, Stéphanie Perrier1, Jonathan Bentz1, Tarek Announe1, Bessem Gara Ali1, Gaby Aphram1, Mircea Cristinar2, Philippe Billaud1, Arnaud Mommerot1, Jean-Philippe Mazzucotelli1, Michel Kindo1
1. Service de chirurgie cardiovasculaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg.
2 Service de réanimation chirurgicale cardiovasculaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Correspondance : michel.kindo@chru-strasbourg.fr
Résumé
Objectifs : Actuellement, la thrombolyse est le traitement de première intention dans l’embolie pulmonaire (EP) aiguë massive. L’embolectomie chirurgicale n’est proposée qu’en dernier recours. Le but de cette étude a été d’analyser les résultats de cette chirurgie.
Méthodes : De janvier 2000 à décembre 2015, 37 patients ont été opérés d’embolectomie pulmonaire chirurgicale dans notre institution : 7 patients présentaient une EP aiguë avec dysfonction ventriculaire droite isolée (groupe A), 16 patients étaient en choc cardiogénique (groupe B) et 14 patients étaient en arrêt circulatoire (groupe C). La durée médiane de suivi a été de 47 mois (extrême : 8-154 mois).
Résultats : La mortalité hospitalière était de 0 % dans le groupe A, 37,5 % dans le groupe B et 78,6 % dans le groupe C. Tous les survivants du groupe C avaient bénéficié d’une assistance circulatoire préopératoire. Aucun décès tardif relié à l’embolie pulmonaire n’a été observé.
Conclusion : Une prise en charge chirurgicale précoce de l’EP aiguë, au stade de dysfonction ventriculaire droite isolée, est associée à une excellente survie des patients. La mise en place rapide d’une assistance circulatoire dans les situations d’arrêt circulatoire ou de choc cardiogénique grave pourrait améliorer les résultats de cette chirurgie de sauvetage.
Abstract
Early and long-term results of pulmonary embolectomy in the treatment of acute pulmonary embolism
Aim: Thrombolysis is considered as the first line treatment for massive acute pulmonary embolism. Surgical embolectomy is proposed only when thrombolysis is not possible. The aim of this study was to evaluate patient outcomes after surgical embolectomy.
Methods: From January 2000 to December 2014, 37 patients underwent surgical pulmonary embolectomy in our institution: 7 patients had a pulmonary embolism with right ventricular dysfunction (group A), 16 patients were in cardiogenic shock (group B) and 14 patients were in cardiac arrest (group C). The median follow-up was 47 months (range 8 to 154 months).
Results: In-hospital mortality was 0% in group A, 37.5% in group B and 78.6% in group C. All survivors in group C had preoperative ECLS (extracorporeal life support). No delayed deaths related to pulmonary embolism were observed.
Conclusion: Early surgery for acute pulmonary embolism with right ventricular dysfunction only is associated with excellent patient survival. Systematic preoperative ECLS implantation in cases of cardiac arrest or severe cardiogenic shock might improve patient survival.
1. INTRODUCTION
L’embolie pulmonaire (EP) aiguë est une pathologie fréquente et grave, mettant en jeu le pronostic vital à court terme et le pronostic fonctionnel à long terme. L’incidence annuelle de l’EP aiguë est estimée à 70 cas pour 100 000 habitants aux États-Unis [1]. La mortalité hospitalière, de l’ordre de 8 % chez les patients non sélectionnés, atteint 16 à 22 % quand l’EP s’accompagne d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), 25 à 32 % en cas de choc cardiogénique associé et 65 % en présence d’un arrêt circulatoire (ACR) [2,3].
On distingue 3 types d’EP aiguë. Le premier type est constitué par l’embolie pulmonaire non massive, à risque faible, sans défaillance hémodynamique ni dysfonction ventriculaire droite (VD). Le second type est représenté par l’embolie pulmonaire submassive, à risque intermédiaire, avec dysfonction VD. Le troisième type est représenté par l’embolie pulmonaire massive, à risque élevé, avec défaillance hémodynamique, voire ACR [4].
La stratégie thérapeutique à adopter est basée sur cette classification, avec nécessité d’une reperfusion pulmonaire en urgence en cas d’EP massive, et à discuter en cas d’EP submassive. Cette reperfusion pulmonaire peut être effectuée soit par thrombolyse systémique, soit par embolectomie chirurgicale ou, plus récemment, percutanée.
Les recommandations actuelles réservent l’embolectomie chirurgicale aux échecs ou contre-indications de la thrombolyse, ainsi qu’en cas de thrombus flottant dans les cavités droites ou de foramen ovale perméable [4]. Elle est réalisable lorsque le thrombus est tronculaire ou segmentaire proximal.
Cependant, la place limitée de l’embolectomie chirurgicale dans le traitement de l’EP aiguë est actuellement débattue. L’amélioration des résultats de cette chirurgie, retrouvée dans de récentes publications, incite à en élargir les indications [5,6].
L’objectif de cette étude a été d’analyser les résultats immédiats et à long terme de l’embolectomie pulmonaire chirurgicale pour EP aiguë dans notre institution.
2. PATIENTS ET MÉTHODES
2.1. Sélection des patients et recueil des données
Entre janvier 2000 et décembre 2014, 37 patients ont été pris en charge chirurgicalement pour une EP aiguë au centre hospitalier universitaire de Strasbourg. L’indication d’une prise en charge chirurgicale a été posée par une équipe multidisciplinaire comprenant cardiologue, réanimateur et chirurgien. Tous les patients opérés présentaient une EP tronculaire. Aucun critère d’exclusion n’a été retenu pour cette étude.
Les données périopératoires ont été recueillies prospectivement dans la base de données du service (ASTRE, Microsoft Access®, États-Unis), et analysées de manière rétrospective. Les données manquantes ont été recherchées dans les dossiers médicaux des patients. Les données postopératoires ont été collectées par contact téléphonique, auprès des cardiologues ou des médecins traitants, voire des patients ou de leurs familles le cas échéant.
2.2. Technique chirurgicale
La voie d’abord systématique a été la sternotomie médiane. L’embolectomie a été réalisée de manière préférentielle sous circulation extracorporelle (CEC) bicave. Si une ECLS (Extra Corporeal Life Support) avait été posée au préalable, l’embolectomie pulmonaire a été effectuée après relais par CEC fémoro-fémorale et canulation veineuse cave supérieure additionnelle.
Exceptionnellement, l’embolectomie a été réalisée sans CEC, avec clampage intermittent des veines caves, selon la technique de Trendelenburg. Un clampage aortique n’a été effectué qu’en cas de gestes associés concomitants.
Une artériotomie longitudinale était réalisée au niveau du tronc de l’artère pulmonaire. L’extraction du matériel thrombotique était accomplie à l’aide d’une pince de Mirizzi et complétée par aspiration des artères pulmonaires droite et gauche. En cas d’embolie pulmonaire intéressant l’artère pulmonaire droite distale au scanner préopératoire, une artériotomie additionnelle de l’artère pulmonaire droite était réalisée au niveau de l’espace inter-aorticocave. Une auriculotomie droite a été pratiquée en cas de suspicion de thrombus dans les cavités droites ou de foramen ovale perméable, détectée à l’échographie cardiaque pré et/ou peropératoire. Un filtre cave a été mis en place dans les situations de contre-indication au traitement anticoagulant, de récidive d’EP sous traitement anticoagulant ou devant l’existence d’un thrombus flottant dans la veine cave inférieure ou la veine iliaque.
2.3. Définitions
Trois groupes ont été définis selon l’état de gravité clinique au moment de la prise en charge :
groupe A : EP submassive, sans défaillance hémodynamique, avec dysfonction VD ;
groupe B : EP massive en choc cardiogénique ;
groupe C : EP massive en ACR.
La dysfonction VD était systématiquement objectivée par une échocardiographie.
Le choc cardiogénique était défini par une pression artérielle systolique < 90 mmHg pendant au moins 15 min et/ou nécessitant un support inotropique.
Les indications de mise en place d’une assistance circulatoire ou ECLS préopératoire étaient laissées à l’appréciation du chirurgien dans les situations d’ACR réfractaires ou multiples.
2.4 Analyse statistique
Les variables continues sont présentées sous forme de moyenne ± écart type et les variables qualitatives sous forme de pourcentages. Nous avons réalisé une étude descriptive sans analyse statistique comparative entre les groupes A, B et C au vu des faibles effectifs examinés.
3. RÉSULTATS
3.1. Caractéristiques de la population
Les caractéristiques préopératoires des patients sont résumées dans le tableau 1. Sept patients présentaient une embolie pulmonaire avec dysfonction ventriculaire droite isolée (groupe A), 16 patients étaient en choc cardiogénique (groupe B) et 14 patients étaient en arrêt circulatoire (groupe C). Sur les 16 patients en choc cardiogénique (groupe B), 6 avaient présenté un ACR récupéré, d’une durée inférieure à 10 min, avant la prise en charge chirurgicale. Pour le groupe C, 6 patients sont arrivés sous massage cardiaque externe (MCE) au bloc opératoire et 8 patients ont bénéficié d’une ECLS préopératoire.
La moyenne d’âge était de 56,0 ± 15,5 ans. Un patient avait un antécédent de chirurgie cardiaque à type de valvuloplastie mitrale. Sur le plan biologique, 25 patients (67,6 %) avaient une troponine I > 0,1 ng/ml et 13 patients (35,1 %) avaient une clairance de la créatinine (MDRD) < 60 ml/min. L’échocardiographie retrouvait une HTAP chez la majorité des patients, avec une PAPs moyenne estimée à 62,4 ± 16,4 mmHg. La mortalité moyenne prédite par l’EuroSCORE I était de 21 % [16,8-25,1 %], et par l’EuroSCORE II de 18 % [14,1-21,9 %]. En fonction des groupes A, B et C, l’EuroSCORE I et l’EuroSCORE II était respectivement de 4,2 % [2,4-6,1 %] et 4,2 % [2,1-6,3 %] ; 19,2 % [13,8-24,7 %] et 14,0 % [10,4-17,6 %] ; 31,4 % [27,9-34,8 %] et 29,4 % [24,7-34,1 %].
On retrouvait un ou des facteurs de risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) chez 25 patients (67,6 % ; tableau 2). Un contexte de pathologie psychiatrique était retrouvé chez 4 patients (10,8 %) n’ayant aucun facteur de risque de MVTE.
En ce qui concerne la stratégie thérapeutique vis-à-vis de la thrombolyse [tableau 3], 21 patients (56,8 %) avaient une contre-indication à la thrombolyse justifiée majoritairement par une intervention chirurgicale récente. Sept patients (18,9 %) ont été opérés après échec de thrombolyse. Seulement 2 patients (5,4 %) ont été pris en charge chirurgicalement alors que la thrombolyse aurait pu être une alternative.
Tableau 1: Caractéristiques de la population
Variables
Total n = 37
Cliniques
Âge (années)
56,0 ± 15,5
Sexe féminin
20 (54,1 %)
Tabagisme
6 (16,2 %)
Diabète
5 (13,5 %)
Hyperlipidémie
8 (21,6 %)
HTA
12 (32,4 %)
IMC (kg/m2)
27,9 ± 6,4
NYHA IV
10 (27 %)
Intubation
26 (70,3 %)
Inotropes
27 (73 %)
ECLS
8 (21,6 %)
EuroSCORE I (%)
21 ± 12,9
EuroSCORE II (%)
18 ± 12,1
Thrombolyse
7 (18,9 %)
ACR
20 (54,1 %)
Biologiques
Hémoglobine (g/dl)
11,2 ± 2,2
Globules blancs (103/mm3)
13,4 ± 6,9
Plaquettes (103/mm3)
226,4 ± 146,5
TP (s)
54,6 ± 22,8
TCA ratio
2,2 ± 1,6
Fibrinogène (g/l)
3,2 ± 1,9
Clairance de la créatinine MDRD (ml/min/1,73 m2)
79,0 ± 45,2
Troponine I (ng/ml)
2,4 ± 4,6
ETT*
PAPs (mmHg)
62,4 ± 16,4
FEVG (%)
54,3 ± 13,6
HTA : hypertension artérielle ; IMC : indice de masse corporelle ; NYHA IV : stade 4 de la classification de la dyspnée par la New York Heart Association ; ECLS : Extra Corporeal Life Support, assistance circulatoire ; ACR : arrêt circulatoire préopératoire ; TP : temps de prothrombine ; TCA : temps de céphaline activée ; MDRD : modification of diet in renal disease ; PAPs : pression artérielle pulmonaire systolique ; FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche.
* Taille de l’effectif n = 23
Tableau 2: Facteurs de risque de maladie veineuse thromboembolique
Variables
N ( %)
Intervention chirurgicale récente
11 (29,7 %)
Fracture
3 (8,1 %)
Néoplasme
14 (37,8 %)
Postpartum
1 (2,7 %)
Endocardite active
1 (2,7 %)
Coagulopathie
2 (5,4 %)
Antécédent de phlébite et/ou embolie pulmonaire
8 (21,6 %)
Tabagisme
6 (16,2 %)
Obésité
11 (29,7 %)
Aucun
12 (32,4 %)
Tableau 3. Indication de l’embolectomie chirurgicale.
Variables
N (%)
Contre-indication à la thrombolyse
– Intervention chirurgicale récente
– Fracture récente
– Néoplasie intracrânienne
– Pathologie sévère de l’hémostase
– ECLS pour ACR avant diagnostic
– Endocardite d’indication chirurgicale
– Postpartum
21 (56,8 %)
11 (29,7 %)
2 (5,4 %)
2 (5,4 %)
2 (5,4 %)
2 (5,4 %)
1 (2,7 %)
1 (2,7 %)
Échec de thrombolyse
7 (18,9 %)
Présence d’un thrombus OD et/ou VD
5 (13,5 %)
Alternative à la thrombolyse
2 (5,4 %)
OD : oreillette droite ; VD : ventricule droit.
3.2. Données opératoires
Les données opératoires sont résumées dans le tableau 4.
Le temps de CEC moyen était de 83,3 ± 52,0 min. Un patient a été opéré sous bivalirudine à cause d’une thrombopénie à l’héparine avérée. Une patiente a été opérée sans CEC, selon la technique de Trendelenburg, dans un contexte d’extrême urgence, sans possibilité technique de recourir à la CEC.
Une artériotomie additionnelle de l’artère pulmonaire droite a été réalisée chez 7 patients (18,9 %). Une auriculotomie droite a été réalisée dans le même temps chez 14 patients (37,8 %) et a permis d’extraire un thrombus de l’OD chez 8 patients (21,6 %). Aucun patient ne présentait de foramen ovale perméable. Un filtre cave a été posé au bloc opératoire chez 5 patients (13 %).
Un clampage aortique a été effectué chez 2 patients (5,4 %) : pour réparer une plaie du VD dans un cas et afin d’effectuer un remplacement valvulaire mitral dans un contexte d’endocardite infectieuse concomitante dans l’autre. Une procédure additionnelle extracardiaque a été réalisée dans le même temps chez 3 patients (8,1 %) : une hystérectomie d’hémostase, une néphrectomie oncologique et l’exclusion d’un anévrysme veineux fémoral droit.
En fin de procédure, 14 patients n’ont pu être sevrés de la CEC et ont bénéficié d’une assistance circulatoire : 10 ECLS en cas de sidération myocardique biventriculaire ou d’ECLS préopératoire et 4 assistances ventriculaires droites (AVD) temporaires de type Bio-Medicus en cas de dysfonction VD isolée. Aucune ECLS n’a dû être mis en place secondairement, durant la période postopératoire. En séparant les patients selon leur état de gravité clinique préopératoire, une assistance circulatoire postopératoire a été nécessaire chez 1 patient (14,3 %) dans le groupe A, 4 patients (25 %) dans le groupe B et 9 patients (64,3 %) dans le groupe C. En ce qui concerne les patients du groupe C, un seul patient ayant eu une ECLS préopératoire a pu être sevré directement de la CEC en fin de l’intervention.
Tableau 4: Données opératoires
Variables
N = 37
Type de chirurgie
Intervention sous CEC
36 (97 %)
Durée de la CEC (min)
83,3 ± 52
Normothermie
32 (88,9 %)
Clampage aortique
2 (5,4 %)
ECLS postopératoire
14 (37,8 %)
Geste additionnel
Artériotomie pulmonaire droite
7 (18,9 %)
Auriculotomie droite
14 (37,8 %)
Mise en place d’un filtre-cave
5 (13 %)
Procédure additionnelle
3 (8,1 %)
CEC : circulation extracorporelle ; ECLS : Extra Corporeal Life Support, assistance circulatoire.
3.3. Morbimortalité hospitalière
La mortalité hospitalière globale a été de 45,9 % (17 patients). La mortalité hospitalière chez les patients ayant eu une thrombolyse primaire a été de 71,4 % (5 patients).
Les morbimortalités hospitalières en fonction des groupes A, B et C sont rapportées dans le tableau 5.
Tableau 5: Morbimortalité hospitalière
Groupe A
n = 7
Groupe B
n = 16
Groupe C
n = 14
Mortalité
0 (0 %)
6 (37,5 %)
11 (78,8 %)
Morbidités*
n = 7
n = 10
n = 3
Durée d’hospitalisation (j)
14,1 ± 7,8
25,2 ± 12,6
32,2 ± 25,7
Durée de séjour en réanimation (j)
4,7 ± 2,8
11,2 ± 8,6
19,7 ± 25,7
Complications
Complications cardiaques
– ECLS
– AVD temporaire
– ACFA
0
1 (14,3 %)
1 (14,3 %)
1 (10 %)
1 (10 %)
0
2 (66,6 %)
0
0
Complications pulmonaires
– VM > 48 h
– SDRA
– Pneumopathie
0
0
3 (42,9 %)
6 (60 %)
1 (10 %)
5 (50 %)
2 (66,6 %)
1 (33,3 %)
1 (33,3 %)
Complications rénales
– IRA non dialysée
– IRA dialysée
1 (14,3 %)
1 (14,3 %)
3 (30 %)
1 (10 %)
0
1 (33,3 %)
Complications neurologiques
– AVC régressif
– AVC non régressif
0
0
0
0
0
0
Complications hémorragiques
– Reprise chirurgicale
1 (14,3 %)
0
2 (66,6 %)
Groupe A : patients avec dysfonction ventriculaire droite isolée ; groupe B : patients en choc cardiogénique ; groupe C : patients en arrêt circulatoire.
ECLS : Extra Corporeal Life Support, assistance circulatoire ; AVD : assistance ventriculaire droite ; ACFA : arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire ; VM : ventilation mécanique ; SDRA : syndrome de détresse respiratoire aiguë ; IRA : insuffisance rénale aiguë ; AVC : accident vasculaire cérébral.
* Chez les survivants.
3.3.1. Groupe A : EP submassive, sans défaillance hémodynamique, avec dysfonction VD
La mortalité hospitalière dans le groupe A a été de 0 %.
Un patient (14,3 %) a présenté une défaillance ventriculaire droite postopératoire immédiate nécessitant la mise en place d’une AVD temporaire, sevrée au 4e jour postopératoire. L’histoire clinique du patient retrouvait la survenue d’un ACR au bloc opératoire au moment de l’induction anesthésique. Les autres patients n’ont présenté aucune complication majeure au cours de leur suivi.
3.3.2. Groupe B : EP massive en choc cardiogénique
La mortalité hospitalière dans le groupe B a été de 37,5 % (6 patients). Plus particulièrement, on retrouvait 30 % de décès (3/10 patients) chez les patients n’ayant présenté aucun ACR préopératoire et 50 % de décès (3/6 patients) chez les patients ayant eu au moins un épisode d’ACR récupéré. Les causes de décès étaient une dysfonction cardiaque réfractaire pour 2 patients, une hémorragie incoercible sur CIVD pour 2 patients, une défaillance multiviscérale pour 1 patient et une mort encéphalique sur anoxie cérébrale pour 1 patient.
Parmi les survivants, 2 patients (20 %) ont eu besoin de la mise en place d’une assistance circulatoire temporaire après la chirurgie. Les 2 assistances circulatoires ont pu être sevrées au 3e jour postopératoire. Chez un patient, le sternum n’a pu être fermé initialement en raison d’une dilatation ventriculaire droite importante. La fermeture sternale a été réalisée au 3e jour postopératoire. Pour les autres survivants, on retrouvait les complications postopératoires habituelles d’une chirurgie cardiaque majeure à type de pneumopathie (50 %) et d’IRA non dialysée (30 %).
3.3.3. Groupe C : EP massive en ACR
La mortalité hospitalière dans le groupe C a été de 78,6 % (11 patients). Plus particulièrement, on retrouvait 100 % de décès (6/6 patients) chez les patients arrivés sous MCE au bloc opératoire et 62,3 % de décès (5/8 patients) chez les patients ayant bénéficié d’une ECLS préalable. Les causes de décès étaient une mort encéphalique sur anoxie cérébrale pour 7 patients, une défaillance multiviscérale pour 2 patients, une dysfonction cardiaque réfractaire pour un patient et une hémorragie pulmonaire incoercible pour un patient.
Le maintien d’une ECLS après la chirurgie a été nécessaire chez 2 survivants (66,6 %). Pour le premier, l’ECLS a pu être sevré au 4e jour postopératoire. Pour le second, l’ECLS a dû être maintenu jusqu’au 18e jour postopératoire. Le dernier survivant a connu une évolution sans complication, mis à part une surinfection bronchique.
3.4. Suivi postopératoire
Sur notre population de 37 patients, 20 patients ont pu sortir vivants de l’hôpital. Le taux de suivi de ces patients était de 100 %, avec une médiane de suivi de 47 mois (extrêmes : 8-154 mois).
Au cours du suivi, aucune récidive d’EP, ni nécessité de réintervention n’a été signalée. Six décès tardifs sont survenus (médiane : 12 mois ; extrêmes : 8-108 mois) : 4 décès liés à la progression d’une pathologie néoplasique sous-jacente, 1 accident vasculaire cérébrale ischémique et 1 choc septique durant la période postopératoire d’une chirurgie orthopédique. Aucun décès tardif relié à l’intervention chirurgicale ou une complication de l’EP n’a été observé.
4. DISCUSSION
L’EP aiguë massive reste une pathologie associée à une morbimortalité importante. Bien que l’héparinothérapie seule puisse être proposée dans la majorité des cas d’EP aiguë stable, la présence d’une instabilité hémodynamique ou de signes de dysfonction ventriculaire droite impose une reperfusion pulmonaire urgente que ce soit par thrombolyse systémique, embolectomie chirurgicale ou plus récemment percutanée.
La thrombolyse systémique est actuellement le traitement de première intention en cas d’EP aiguë massive. Elle permet une amélioration de l’état hémodynamique plus importante et rapide que l’héparinothérapie seule à court terme. Par contre, elle n’améliore pas ou peu le degré de revascularisation pulmonaire, le taux de récidive d’EP et la mortalité à long terme par rapport à l’héparine seule [7]. De plus, elle est associée à un haut risque de saignement, notamment d’hémorragie intracrânienne (3 %) [8].
L’embolectomie percutanée est une alternative de traitement plus récente dans l’EP aiguë massive. Cette technique n’est disponible que dans quelques centres hospitaliers et est réservée aux contre-indications de la thrombolyse systémique. Elle ne permet souvent pas l’ablation complète des caillots [9]. Les cathéters disponibles sur le marché ont de plus tendance à fragmenter le thrombus plutôt qu’à l’extraire, exposant ces patients à un risque d’HTAP à distance [10].
Les recommandations actuelles ne réservent l’option chirurgicale qu’en dernier recours : en cas d’échec ou de contre-indication à la thrombolyse. Ces recommandations s’appuient sur les résultats historiques de l’embolectomie pulmonaire chirurgicale, l’associant à une mortalité de 25 à 30 %. Elle varie pourtant selon les études de 3,3 à 64 % en fonction de l’état clinique au moment de la prise en charge [tableau 6].
Tableau 6: Taux de mortalité à 30 jours après embolectomie chirurgicale observés dans la littérature
Période
Auteur, date, revue
Patients (n)
Mortalité
1968-1989
Cooley, 1968, Surg Gynecol Obstet
11
6/11 (55%)
Clarke, 1972, Lancet
26
13/26 (50%)
Heimbecker, 1973, Arch Surg
11
1/11 (9%)
Berger, 1973, Ann Thorac Surg
17
4/17 (24%)
Reul, 1974, Circulation
17
6/17 (35%)
De Weese, 1976, J Cardiovasc Surg (Torino)
11
7/11 (64%)
Miller, 1977, Am Heart J
33
7/33 (21%)
Tschirkov, 1978, J Thorac Cardiovasc Surg
24
7/24 (29%)
Clarke, 1981, Ann R Coll Surg Engl
42
23/42 (55%)
Glassford, 1981, Ann Thorac Surg
20
8/20 (40%)
Bottzauw, 1981, Thorac Cardiovasc Surg
23
6/23 (26%)
Mattox, 1982, Ann Surg
40
20/40 (50%)
Satter, 1982, Thorac Cardiovasc Surg
46
17/46 (37%)
Soyer, 1982, Thorac Cardiovasc Surg
17
5/17 (29%)
Savelyev, 1985, Int Angiol
28
12/28 (43%)
Achatzy, 1985, Zentralbl Chir
10
4/10 (40%)
Clarke, 1986, J Thorac Cardiovasc Surg
55
20/55 (36%)
Jaumin, 1986, Acta Chir Belg
23
7/23 (30%)
Stalpaert, 1986, Acta Chir Belg
29
10/29 (34%)
Lund, 1986, Thorac Cardiovasc Surg
25
5/25 (20%)
Gray, 1988, Br Heart J
71
21/71 (30%)
Total pour la période 1968-1989
579
209/579 (36,1%)
1990-1999
Meyer, 1991, Ann Tho Surg
96
36/96 (38%)
Boulafendis, 1991, Int Angiol
16
5/6 (31%)
Kieny, 1991, J Cardiovasc Surg
134
21/134 (16%)
Schmid, 1991, Ann Thorac Surg
27
12/27 (44%)
Bauer, 1991, Thorac Cardiovasc Surg
44
11/44 (25%)
Biglioli, 1991, Cardiologia
11
3/11 (27%)
Meyns, 1992, Acta Cardiol
30
6/30 (20%)
Leitz, 1992, Langenbecks Arch Chir Suppl Kongressbd
13
6/13 (46%)
Laas, 1993, Z Cardiol
34
15/34 (44%)
Stulz, 1994, Eur J Cardiothorac Surg
50
23/50 (46%)
*Gulba, 1994, Lancet
13
3/13 (23%)
Jakob, 1995, Eur J Cardiothorac Surg.
25
6/25 (24%)
Doerge, 1996, Eur J Cardiothorac Surg
36
9/36 (25%)
Doerge, 1999, Thorac Cardiovasc Surg
41
12/41 (29%)
Chartier, 1999, Circulation
17
8/17 (47%)
Ullmann, 1999, Thorac Cardiovasc Surg
40
14/40 (35%)
Total pour la période 1990-1999
627
190/627 (30,3%)
2000-2015
Aklog, 2002, Circulation
29
3/29 (11%)
Ando, 2003, Nippon Rinsho
15
4/15 (27%)
Yalamanchili, 2004, Ann Thorac Surg
13
1/13 (8%)
Leacche, 2005, J Thorac Cardiovasc Surg
47
3/47 (6%)
Dauphine, 2005, Ann Tho Surg
11
3/11 (27%)
Sukhija, 2005, Am J Cardiol
18
2/18 (11%)
Meneveau, 2006, Chest
14
1/14 (7%)
Digonnet, 2007, Interact Cardiovasc Thorac Surg
21
8/21 (38%)
Kadner, 2008, J Thorac Cardiovasc Surg
25
2/25 (8%)
Sareyyupoglu, 2010, Mayo Clin Proc
18
4/18 (22%)
Vohra, 2010, Ann Tho Surg
21
4/21 (19%)
*Greelish, 2011, J Thorac Cardiovasc Surg
15
2/15 (13%)
Fukuda, 2011, Ann Tho Surg
19
1/19 (5,3%)
Takahashi, 2012, Ann Tho Surg
24
3/24 (12,5%)
Malekan, 2012, Ann Tho Surg
26
0/26 (0%)
*Aymard, 2013, Eur J Cardiothorac Surg
28
1/28 (3,6%)
Kilic, 2013, J Thorac Cardiovasc Surg
2709
737/2709 (27,2%)
*Azari, 2015, Heart Lung
30
1/30 (3,3%)
Total pour la période 2000-2015
3062
772/3062 (25%)
TOTAL
4289
1179/4289 (27,6%)
* Études comprenant des patients traités médicalement : seuls les résultats de l’embolectomie chirurgicale sont donnés.
Nous avons observé que la prise en charge chirurgicale précoce de l’embolie pulmonaire aiguë, au stade de dysfonction ventriculaire droite isolée, était associée à d’excellents résultats. Ainsi, dans une série de 56 patients opérés avec stabilité hémodynamique, on ne trouvait qu’une mortalité hospitalière de 3,6 % [6]. Il apparaît que, dans les études qui élargissent les indications d’embolectomie chirurgicale de première intention aux patients en défaillance ventriculaire droite mais sans instabilité hémodynamique, la mortalité varie entre 0 et 11 % [12,17-19]. À cela s’ajoutent les bons résultats de cette chirurgie en termes d’absence de récurrence embolique, d’absence de développement de maladie pulmonaire chronique et d’une conservation de la qualité de vie à long terme [12,15,20,21]. Yalamanchili et al. ont décrit l’absence d’HTAP résiduelle chez plus de 78 % des patients opérés [18]. De manière concordante, Vohra et al. retrouvaient 73 % des patients en stade NYHA = 1 et aucun patient n’ayant nécessité de réintervention durant leur suivi [22]. Les recommandations n’indiquant l’embolectomie chirurgicale qu’en cas d’EP aiguë massive avec échec de thrombolyse ou contre-indication à la thrombolyse nous semblent ainsi discutables.La mortalité hospitalière globale de notre série est de 45,9 %. Cette mortalité observée semble élevée, comparée à la mortalité prédite par l’EuroSCORE I et II. Ces résultats discordants s’expliquent par le fait que l’EuroSCORE a été élaboré à partir d’une cohorte de patients majoritairement coronariens ou valvulaires [11]. L’EuroSCORE est donc peu adapté pour évaluer le risque spécifique d’une embolectomie pulmonaire chirurgicale. Deux facteurs peuvent expliquer la mortalité importante retrouvée dans notre étude : le nombre élevé de patients en ACR au moment de la prise en charge et les patients opérés après échec de thrombolyse. L’ACR préopératoire est ainsi associé à une mortalité élevée dans de nombreuses publications. Digonnet et al. retrouvaient 57 % de mortalité chez les patients arrivés en choc ou en ACR. Stein et al. retrouvaient 59 % de mortalité chez les patients ayant eu au moins un ACR préopératoire et enfin Carvalho et al. retrouvaient 85 % de mortalité chez les patient en ACR réfractaire [12-14]. De même, le retard de prise en charge et le risque hémorragique en cas d’échec d’une thrombolyse première entraînent des résultats médiocres en termes de morbimortalité. Il a ainsi été décrit une mortalité de 26,5 % après échec de thrombolyse première contre 3,6 % chez les patients opérés en première intention dans la série d’Aymard et al. [15]. L’embolectomie chirurgicale obtient cependant de meilleurs résultats, en termes de mortalité et de récurrence embolique, comparée à une deuxième tentative de thrombolyse [16].
À l’opposé, en présence d’un ACR réfractaire, les résultats de l’embolectomie chirurgicale sont médiocres. La cause principale de décès retrouvée dans notre étude était l’anoxie cérébrale. Le rétablissement d’une perfusion périphérique, et plus particulièrement cérébrale, semble primordial pour espérer sauver ces patients. La mise en place d’une ECLS, et ce le plus tôt possible, constitue probablement un des moyens d’améliorer les résultats de cette chirurgie de sauvetage. Quelques publications ont montré l’intérêt de l’ECLS préopératoire précoce dans le contexte d’ACR, mais également de choc cardiogénique grave, avec une mortalité allant de 19 à 30 % [23,24]. Certains auteurs ont même proposé l’utilisation de l’ECLS seule comme traitement de l’EP aiguë massive avec arrêt cardiaque, avec des résultats encourageants [25]. Il est curieux de constater que les recommandations n’incluent pas l’ECLS comme une option thérapeutique dans ce cadre et recommande la thrombolyse pour l’EP aiguë massive en arrêt cardiaque ou en choc cardiogénique. La thrombolyse première retarde et rend difficile la pose d’une assistance circulatoire au regard du risque hémorragique élevé. Par ailleurs, chez ces patients ayant une coagulopathie patente du fait de l’ischémie-reperfusion et de l’acidose, la thrombolyse expose au risque d’hémorragie incoercible. L’utilisation de l’ECLS dans l’EP aiguë se heurte toutefois à certaines difficultés notamment dues à un éventuel thrombus cave inferieure qui peut compromettre la mise en place de la canule veineuse ou le bon fonctionnement de l’ECLS.
En ce qui concerne les résultats à long terme, on ne notait aucune récurrence d’EP malgré la mise en place d’un filtre-cave chez seulement 13 % des patients. Ce résultat a également été montré par d’autres équipes [22] alors que certains centres, à l’inverse, recommandent la mise en place systématique d’un filtre-cave après embolectomie chirurgicale [17,26]. Il n’existe actuellement aucune recommandation de la part des sociétés savantes de cardiologie ou de chirurgie sur l’utilisation des filtres-caves dans l’EP massive. Sa mise en place nous semble toutefois intéressante dans les situations de contre-indication au traitement anticoagulant, de récidive d’EP sous traitement anticoagulant ou devant l’existence d’un thrombus flottant dans la veine cave inférieure ou la veine iliaque.
Durant le suivi, aucun décès tardif relié à l’intervention chirurgicale ou une quelconque progression de la pathologie thromboembolique n’ont été retrouvés. Il a été démontré que l’embolectomie chirurgicale permettait de prévenir une HTAP persistante, elle-même associée à une surmortalité [20,21]. Il est à noter que la majorité des décès tardifs étaient liés à la progression d’une néoplasie sous-jacente, fait retrouvé dans plusieurs études [17,27].
Les limites de cette étude sont son caractère rétrospectif, ainsi que le faible nombre de patients étudiés. Néanmoins, l’embolectomie chirurgicale est une intervention rare dans la plupart des centres hospitaliers, comme le montre le fait que nous n’ayons réalisé que 37 embolectomies chirurgicales sur une durée de 15 ans. De même, nous n’avons pas pu directement comparer les résultats du traitement chirurgical à ceux de la thrombolyse systémique. Le manque de données objectives cliniques et échographiques au cours du suivi ne nous permet pas de conclure sur l’efficacité de ce traitement à long terme. Au final, de nouvelles études, si possible prospectives, randomisées, multicentriques, ont besoin d’être menées avant d’émettre des recommandations définitives. À l’heure actuelle, il nous semble cependant essentiel d’impliquer le plus précocement possible le chirurgien cardiaque dans la prise en charge de cette pathologie, afin d’éviter tout retard thérapeutique synonyme de résultats catastrophiques.
5. CONCLUSION
Notre étude a montré qu’une prise en charge chirurgicale précoce de l’embolie pulmonaire aiguë, au stade de dysfonction ventriculaire droite isolée, est associée à une excellente survie des patients. L’embolectomie pulmonaire chirurgicale dans cette indication est un traitement efficace et devrait, à l’instar des recommandations actuelles, être discutée en première intention. L’évolution vers le choc cardiogénique compromet le succès d’une telle intervention mais l’embolectomie chirurgicale reste une alternative valable chez ces patients à haut risque de mortalité. La survenue d’un arrêt circulatoire rend le pronostic catastrophique et la mise en place rapide d’une ECLS paraît nécessaire pour améliorer les résultats de cette chirurgie de sauvetage.
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Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared.
Cet article est issu d’un mémoire de DESC.
juin 3, 2016