Chirurgie thoracique · Vol. 21 Décembre 2017

Expérience initiale des 70 premières lobectomies vidéo-assistées au CHU d’Angers

Mickaël Daligault*, Myriam Ammi, Matthieu Péret, Gregory Dessertenne, Tchala Kassegne, Jean Picquet   Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, CHU d’Angers, France. * Correspondance : Mickael.Daligault@chu-angers.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-4-DAL Citation : Daligault M, Ammi M, Péret M, Dessertenne G, Kassegne T, Picquet J. Expérience initiale des 70 premières lobectomies vidéo-assistées au CHU d’Angers. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(4). doi: 10.24399/JCTCV21-4-DAL   Résumé Objectif : la chirurgie mini-invasive (VATS) pour lobectomies pulmonaires est une alternative à la thoracotomie. Le but de cette étude rétrospective était de rapporter les résultats de notre expérience initiale de lobectomies réalisées par VATS. Méthodes : nous rapportons nos suites opératoires et nos courbes d’apprentissage. Résultats : de 2014 à 2017, 70 lobectomies par VATS ont été réalisées chez 41 hommes (58,6 %) de 65,6 ± 9,8 ans d’âge moyen, pour 64 lésions malignes (91,4 %) dont 57 cancers bronchopulmonaires (89 %), 7 métastases (10,9 %) et 6 lésions bénignes (8,6 %). Notre taux de conversion était de 11,4 % (n = 8). Le temps opératoire moyen était de 154 ± 49,6 min et diminuait plus rapidement si l’opérateur était déjà expérimenté. Le nombre moyen de ganglions extirpés était de 15 ± 6. Les durées médianes de réanimation et d’hospitalisation étaient de 1 jour [0;10] et 6 jours [3;17]. Le taux de morbimortalité postopératoire s’élevait à 24,3 % comprenant 2 décès, 11 pneumopathies et 4 reprises chirurgicales.  Le taux de survie sans récidive était de 85,7 % et de survie globale de 95,7 % à 14,1 ± 7,7 mois. Conclusion : notre expérience initiale de lobectomies par VATS confirme les résultats déjà rapportés pour cette  technique en première intention pour des stades précoces. Ces bénéfices généraux tendent à élargir les indications de cette technique pour des stades plus avancés.   Abstract Early experience of the 70 first video assisted lobectomies Objective: Video assisted thoracic surgery (VATS) for pulmonary lobectomy is an alternative to thoracotomy. The aim of this retrospective study was to evaluate the results of our initial experience of lobectomies performed by VATS. Methods: We report our learning curve and postoperative data. Results: From 2014 to 2017, we performed 70 VATS lobectomies. Forty-one men (58.6%) of 65.6 ± 9.8 years of median age were treated for 64 malignant lesions (91.4%) including 57 broncho-pulmonary cancers (89%), 7 metastases (10.9%), and 6 benign lesions (8.6%). Our conversion rate was 11.4% (n = 8). Average operative duration was 154 ± 49.6 minutes and decreased the most when operators were already experienced. Median number of removed lymph nodes was 15 ± 6. The ICU and hospital median lengths were 1 [0; 10] and 6 days [3; 17], respectively. Postoperative morbi-mortality rate was 24.3% including 2 deaths, 11 pneumonias, and 4 iterative surgeries. Survival without disease and global survival rates were 85.7% and 95.7%, respectively, at 14.1 ± 7.7 months. Conclusion: Our early experience of VATS lobectomies confirms previously reported results of VATS in first intention for early stages. General benefits of VATS, aside, exploration of indications of this technique for more advanced stages is needed.   1. INTRODUCTION Les exérèses pulmonaires majeures effectuées par chirurgie mini-invasive vidéo-assistée (Video-Assisted Thoracoscopic Surgery [VATS]) existent depuis plus de 20 ans, la description de la première lobectomie vidéo-assistée ayant été rapportée en 1992 [1]. Au cours de la dernière décennie s’est progressivement installé un changement de pratique avec l’avènement de ces techniques mini-invasives au détriment de la thoracotomie considérée jusqu’ici comme la voie d’abord de référence. Initialement critiquée (sécurité, qualité des curages ganglionnaires, difficulté d’apprentissage, reproductibilité), celle-ci remplace désormais peu à peu les exérèses par thoracotomie pour les cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (NSCLC) de stades précoces. Avec un développement moins rapide en Europe qu’aux États-Unis (14 % des lobectomies réalisées par VATS en Angleterre et en Irlande en 2010 contre 32 % en 2006 aux États-Unis [2]), elle se développe désormais en France avec 25 % des lobectomies effectuées en 2014 par VATS. La courbe d’apprentissage pour cette technique diffère pour les chirurgiens déjà expérimentés en chirurgie ouverte et les jeunes chirurgiens en formation, ou en fonction de l’expérience de la thoracoscopie et sa pratique sur simulateur ou modèle animal [3-6]. Son apprentissage est exigeant du fait de la complexité du geste et du risque particulier d’hémorragie. L’absence d’écartement costal qui permet de diminuer le traumatisme chirurgical pariétal tout en conservant l’efficacité du geste thérapeutique (qualité d’exérèse, taux de survie sans récidive, reproductibilité) en fait tout son intérêt. Plusieurs études ont ainsi démontré une diminution des douleurs postopératoires, une meilleure préservation de la fonction respiratoire immédiate, une durée de drainage et d’hospitalisation moindre [7-9] et une qualité de vie meilleure [10,11]. Le but de cette étude était de rapporter notre expérience initiale à propos des 70 premières lobectomies VATS effectuées au CHU d’Angers depuis 2014.   2. MATÉRIEL ET MÉTHODES   2.1. Recueil des patients L’ensemble des malades chez qui était planifiée une lobectomie pulmonaire par VATS au CHU d’Angers entre juin 2014 et mai 2017 ont été inclus dans cette étude rétrospective. Les dossiers des malades avaient préalablement tous été présentés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) d’oncologie thoracique pour validation de la prise en charge chirurgicale. Concernant les cancers bronchopulmonaires (suspicion ou avérés en préopératoire), seuls les stades précoces étaient inclus (cTxN0 ou N1), les autres patients suspects d’une extension ganglionnaire homolatérale classés cTxN2 ou qui présentaient une extension pariétale étaient exclus de l’étude et opérés par thoracotomie conventionnelle. Les malades convertis secondairement par thoracotomie restaient inclus. Un malade classé en stade IV avait eu une métastasectomie cérébrale et était opéré de la lésion primitive pulmonaire. Les malades pouvant bénéficier de segmentectomies étaient exclus et opérés par thoracotomie conventionnelle. Les malades chez qui la lobectomie n’était pas réalisée (résultat de l’extemporané, découverte d’un N2 « de rencontre », découverte d’une carcinose pleurale, tumeur considérée comme inextirpable) étaient exclus de l’étude. Nous avons inclus également les malades qui avaient un antécédent de CBNPC opéré. Nous avons recueilli l’ensemble des données démographiques et cliniques pertinentes de ces malades (sexe, âge, poids, taille, tabagisme, exposition à l’amiante ou antécédents de cancer).     2.2. Bilan préopératoire Les malades de notre série étaient adressés par le service de pneumologie du CHU, l’Institut de cancérologie de l’ouest d’Angers ou, plus rarement,  directement à la consultation de chirurgie thoracique par les médecins traitants. Parmi les examens du bilan préopératoire, nous avons recueilli les résultats de la fibroscopie bronchique, du TEP scanner, les caractéristiques carcinologiques de la lésion bronchopulmonaire au scanner thoracique et la classification cTNM. Le bilan d’extension comprenant systématiquement au moins un scanner cérébral et un TEP de tous les malades opérés était négatif. Les résultats des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) étaient recueillis.     2.3. Interventions chirurgicales Durant la période de recueil, six chirurgiens différents confirmés (« seniors ») ou en formation (« juniors ») ont réalisé les interventions.  Deux voix d’abord ont été effectuées, antérieure pour la plupart des malades, décrite par Mc Kenna puis Hansen [12], ou postérieure décrite par Walker [13]. Trois incisions dont une dite « de nécessité » pour l’extraction de la pièce opératoire étaient effectuées. L’analgésie périopératoire dépendant de l’anesthésiste consistait en la mise en place d’une rachianesthésie, d’une péridurale thoracique ou d’un bloc du nerf du grand dorsal. Un cathéter d’analgésie sous-pleural parachidien était posé par le chirurgien à la fin de la procédure avant la fermeture du malade [14]. Nous avons utilisé des optiques de 5 et 10 mm, à angulation fixe de 30° avec un écran HD. Le matériel utilisé par les opérateurs seniors et juniors était identique. Nous avons recueilli les durées opératoires totales, durée de lobectomie et durée du curage. Ces durées étaient comparées entre elles entre le début et la fin de notre expérience pour évaluer notre courbe d’apprentissage. Nous avons aussi comparé ces résultats en fonction du statut senior vs junior de l’opérateur principal. Celui-ci était qualifié de senior s’il avait une expérience des résections pulmonaires importante par thoracotomie (supérieure à 200) ou junior s’il était toujours en formation (chefs de clinique). Le type de résection effectuée, les caractéristiques anatomiques (lobe, nombre d’artère, présence de variation anatomique artère et/ou veine), les pertes sanguines, les difficultés rencontrées étaient notés. La survenue d’une conversion chirurgicale conventionnelle et ses causes ont été recherchées et analysées.     2.4. Période postopératoire précoce J0-J30 Durant cette période, on notait la durée de séjour en réanimation, la durée de drainage thoracique, la durée totale d’hospitalisation. Les complications postopératoires éventuelles comme les pneumopathies, les reprises chirurgicales, nouveaux drainages ou bullages prolongés, la nécessité de fibro-aspirations bronchiques étaient recherchées. Les caractéristiques radiologiques postopératoires étaient analysées et la variation d’hémoglobine pré et postopératoire était recueillie, ainsi que le syndrome inflammatoire (taux de GB et CRP) à J1, J2 et J3. Les causes de décès étaient notées ainsi que leur délai de survenue.     2.5. Consultation à 1 mois Tous les malades opérés étaient revus à un mois par leur chirurgien avec une radio thoracique de face. Les malades étaient examinés, nous avons recherché la présence de douleurs pariétales résiduelles (EVA), d’une toux persistante et nous avons noté la présence d’un pneumothorax résiduel ou d’épanchement liquidien sur la radiographie thoracique.     2.6. Analyse statistique Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS (SPSS Inc, Chicago, Illinois, États-Unis) version 15.0. Les variables continues étaient décrites sous la forme de moyenne plus ou moins écart type ou médiane plus ou moins extrême, les variables qualitatives l’étaient par la fréquence de chaque classe. Les tests d’indépendance entre deux variables qualitatives ont été effectués par des tests du Chi2 et de Mann-Whitney. La significativité statistique était déterminée par une valeur de p inférieure à 0,05.   3. RÉSULTATS   3.1. Données démographiques De juin 2014 à mai 2017, 70 malades ont bénéficié d’une lobectomie pulmonaire par VATS. Durant la même période, 342 lobectomies étaient réalisées par thoracotomie « conventionnelle » [figure 1]. Il s’agissait de 29 femmes (41,4 %) et 41 hommes (58,6 %) (sexe-ratio H/F = 1,41), de 65,6 +/- 9,8 ans. L’IMC médian était de 25 [16,8;34,81] kg/m2. Un antécédent de tabagisme existait pour 53 malades (75,7 %), 34 paquets/année de moyenne. Ce tabagisme était sevré au moment de la chirurgie pour 36 malades (87,8 %). Un antécédent d’exposition à l’amiante était retrouvé pour 7 malades (10 %) et un antécédent carcinologique pour 31 malades (40,8 %), comprenant une néoplasie digestive (7,1 %), du sein (7,1 %), de la sphère ORL (5,7 %), de la prostate (5,4 %), une hémopathie (4,3 %) et autre (11,2 %) (ovaire, rein, os, vessie, poumon, vessie, surrénale). Un malade présentant un antécédent de CBNPC déjà opéré du côté controlatéral était inclus. Aucun malade n’a été opéré dans deux côtés en VATS.     3.2. Évolution de nos pratiques. Proportion des résections pulmonaires majeures par thoracotomie versus VATS La première lobectomie VATS a été réalisée dans notre centre en juin 2014. Cent onze résections pulmonaires majeures ont été réalisées par thoracotomie ou par VATS en 2014, 129 en 2015, 125 en 2016 et 47 au 31 mai 2017. La proportion des lobectomies par VATS  était de 1 % (1/111) en 2014, 9,3 % (12/129) en 2015, 28 % (35/125) en 2016 et actuellement de 46,8 % (22/47) en 2017.   [caption id="attachment_3919" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Proportion des lobectomies VATS vs thoracotomie.[/caption]   3.3. Bilan préopératoire La fibroscopie bronchique était faite pour 53 malades (75,7 %) et considérée comme normale dans 86,8 % des cas. Elle n’était pas réalisée chez les 17 autres malades par choix du pneumologue du fait de la localisation très périphérique de la lésion. Les lésions parenchymateuses intéressaient 25 lobes supérieurs droits (LSD 36 %), 4 lobes moyens (LM 6 %), 17 lobes inférieurs droits (LID 24 %), 9 lobes supérieurs gauches (LSG 13 %) et 15 lobes inférieurs gauches (LIG 21 %). Le TEP retrouvait une fixation de la lésion dans 89,8 % des cas avec un SUV moyen de 7,2 ± 4,5. L’anatomopathologie de la lésion était disponible avant la chirurgie pour 11 malades (15,7 %) obtenue par ponction sous scanner (n = 8, 72,7 %), fibroscopie bronchique (n = 2, 1,8 %) ou l’exérèse d’une métastase cérébrale unique chez un malade (0,9 %). Seuls les patients présentant des stades carcinologiques localement précoces étant sélectionnés pour une VATS, les stades carcinologiques préopératoires (cTxNxM0) étaient les suivants : cT1aN0M0, n = 32 (45,7 %) ; cT1bN0M0, n = 16 (22,8 %) ; cT2aN0M0, n = 13 (18,5 %) ; cT2aN1M0, n = 2 (2,8 %) ; cT2bN1M0, n = 2 (2,8 %) ; cT3N0M0, n = 2 (2,8 %) et cT1bN0M1, n = 1 (1,4 %). Parmi ces lésions, on retrouvait 6 nodules en verres dépolis (n = 4 cT1aN0M0, n = 1 cT2aN0M0, n = 1 cT1bN0M0). En plus de ces lésions, on retrouvait un syndrome interstitiel et une métastase pulmonaire d’un sarcome périphérique. Quatre malades présentaient donc une stadification cN1 sur le TEP (5,7 %). La taille moyenne du nodule sur le scanner préopératoire était de 23,8 ± 12, 2 mm. Les EFR préopératoires retrouvaient un VEMS moyen de 2,44 ± 0,73 litres soit 92,52 ± 21,09 % de la théorique. Une rachianesthésie préopératoire immédiate était réalisée chez 45 malades (64,3 %) avec 5 échecs (7,1 %), une péridurale thoracique était posée (1,4 %) et 14 blocs du grand dorsal étaient réalisés (20 %).     3.4. Technique opératoire Soixante-sept malades ont été opérés par une approche antérieure (95,7 %) et 3 par une approche postérieure (4,3 %), avec 3 incisions pour chaque malade dont une dite « de nécessité », de 2 à 3 cm effectuée d’emblée dans le 4e espace intercostal pour les lobes supérieurs et moyens et dans le 5e espace intercostal pour les lobes inférieurs. La lobectomie était réalisée d’emblée pour 53 malades (75,7 %) ou au décours d’une résection atypique (wedge) pour vérification anatomopathologique extemporanée chez 17 malades (24,3 %). Tous les lobes supérieurs et moyens étaient opérés avec la technique fissureless, pour les lobes inférieurs l’artère pulmonaire scissurale était disséquée. Le caractère fermé ou ouvert des scissures n’a pas été recueilli.     3.5. Données anatomiques Le nombre médian d’artères agrafées et sectionnées était de 2 [1;7] tous lobes confondus. Le nombre médian d’artères pour chaque lobe est détaillé dans le tableau 1.   Tableau 1. Nombre d’artères pour chaque lobe. Lobes Nombre d'artères (médiane) Minimum Maximum LSD 2 1 3 LM 2 1 2 LID 2 1 4 LSG 4 3 7 LIG 2 1 3   Concernant les artères, on retrouvait 3 variations anatomiques (4,3 %) : une artère lingulaire émergeant du tronc artériel des basales, une artère lobaire moyenne émergeant du tronc artériel des basales et un malade qui présentait deux artères nelsonniennes. Concernant les veines, on retrouvait 8 variations anatomiques (11,4 %) résumées dans le tableau 2.   Tableau 2. Type de variation veineuse. Type variation veineuse n Côté Tronc commun VPS et VPI 3 G Veine du LM se drainant dans la VPI 3 D VPI et nelsonnienne distincte 2 G   Un curage ganglionnaire était effectué chez 66 malades (94,3 %) et non réalisé pour les 4 autres malades (5,7 %) chez qui la lésion était une métastase. Un cathéter d’analgésie sous-pleural était mis en place en fin d’intervention chez 69 malades (98,6 %).   3.6. Conversions Nous avons dû réaliser 8 conversions (11,4 %) par thoracotomie. Sept par thoracotomie antérolatérale par élargissement de l’incision de nécessité (10 %) et un malade par thoracotomie postérolatérale (1,4 %). Les causes de conversion sont résumées dans le tableau 3. Tableau 3. Cause de conversion par thoracotomie. Cause de conversion n Cause hémorragique 3 Adhérences pariétomédiastinales majeures 3 Causes oncologiques 1 Temps opératoire trop long 1     Les conversions pour causes hémorragiques comprenaient 2 plaies d’artères pulmonaires (une artère médiastinale à droite, une artère médiastinale à gauche) et une plaie veineuse pulmonaire inférieure gauche.   3.7. Opérateurs Six opérateurs différents, 2 « seniors » et 4 « juniors » ont réalisé les interventions. L’opérateur principal était un « senior » pour 43 interventions (61,4 %) et un « junior » pour  27 interventions (38,6 %).   3.8. Temps opératoire Tous les opérateurs confondus, le temps opératoire total moyen était de 154 ± 49,6 min, le temps moyen de la lobectomie de 102,5 ± 46,3 min et le temps moyen du curage ganglionnaire de 30 ± 14,7 min. On observait une décroissance des courbes de tendance du temps opératoire avec le nombre de procédures [figures 2, 3 et 4].   [caption id="attachment_3920" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Durée opératoire totale.[/caption]   [caption id="attachment_3921" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Durée de la lobectomie.[/caption]   [caption id="attachment_3922" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Durée du curage.[/caption] 3.8.1. Temps opératoire seniors vs juniors Pour les opérateurs seniors, le temps opératoire total moyen était de 136,2 ± 36,1 min contre 181,6 ± 53,4 min pour les opérateurs juniors (p < 0,0001), le temps moyen de la lobectomie était de 88,7 ± 39,6 min contre 123,6 ± 48,4 min (p = 0, 003), et le temps moyen du curage de 27,1 ± 10,3 min contre 34,2 ± 18,9 min (p = 0,168). On notait donc une différence significative entre « seniors » et « juniors » concernant le temps opératoire global, le temps de la lobectomie mais pas pour le temps du curage ganglionnaire [tableau 4].   Tableau 4. Temps opératoires. Opérateurs Temps opératoire total moyen (min) Temps moyen lobectomie (min) Temps moyen curage (min) Seniors 136,2 ± 38,1 88,7 ± 39,6 27,1 ± 10,3 Juniors 181,9 ± 53,4 123,6 ± 48,4 34,2 ± 18,9 p < 0,0001 0,003 0 ,168   3.8.2. Temps opératoires par lobe La durée opératoire des lobectomies supérieures droites était significativement plus longue que celle des autres lobectomies (p = 0,001). On ne retrouvait pas de différence significative pour la durée des autres lobectomies [tableau 5]. Tableau 5. Temps opératoires par lobe. Lobe Temps opératoire global moyen (min) Temps moyen lobectomie (min) Temps moyen curage (min) LSD 179,3 ± 52,7 133,3 ± 50,9 31,75 ± 17,2 LM 128,7 ± 30,6 88,7 ± 20,2 32,5 ± 12,6 LID 143,9 ± 53,8 81,8 ± 29,3 26,9 ± 13 LSG 151,1 ± 44,1 96,7 ± 51 28,3 ± 9,4 LIG 135,7 ± 32,2 90,6 ± 31 30,6 ± 16,9   3.8.3. Courbe d’apprentissage et durée d’intervention En différenciant les opérateurs seniors des opérateurs juniors, nous avons retrouvé une stabilisation du temps opératoire entre 6 et 10 procédures pour les seniors. Tous les opérateurs confondus, sur les 70 lobectomies effectuées, le temps opératoire global moyen concernant les 10 premières procédures était de 187,5 ± 34,2 minutes contre 131,5 ± 45 minutes pour les 10 dernières (p < 0,0001). Pour les opérateurs seniors qui ont pratiqué 43 interventions, le temps opératoire global moyen concernant les 10 premières procédures était de 152 ± 45,5 minutes contre 133 ± 55,8 minutes pour les 10 dernières (p = 0,03). Pour les opérateurs juniors qui ont pratiqué 27 interventions, le temps opératoire global moyen concernant les 10 premières procédures était de 190 ± 42,4 minutes contre 175 ± 44,6 minutes pour les 10 dernières  (p = 0,05).   3.9. Incidents peropératoires Sept incidents durant l’intervention étaient notés (10 %), il s’agissait de 6 problèmes hémorragiques (2 plaies de veines pulmonaires nécessitant une conversion, 3 plaies d’artères pulmonaires nécessitant 2 conversions et un suintement hémorragique diffus chez un malade sous antimitotiques). La bronche principale gauche était confondue avec la bronche lobaire supérieure gauche durant la réalisation d’une lobectomie supérieure gauche, heureusement celle-ci n’a pas été agrafée puisque détectée lors de l’épreuve de reventilation pulmonaire avant l’agrafage.   3.10. Période postopératoire précoce J0-J30 Deux malades (2,8 %) sont décédés au 10e jour postopératoire, des suites d’une plaie œsophagienne diagnostiquée à J7 pour le premier et qui était classé cT2aN0M0 en préopératoire, et de cause incertaine (sepsis ou embolie pulmonaire massive) pour le second.   3.10.1. Durée de séjour en réanimation, ventilation mécanique et non invasive La durée médiane de séjour en réanimation était de 1 jour [0;10]. Un malade (1,4 %) a été réintubé pour détresse respiratoire aiguë par ventilation mécanique. Six malades (8,6 %) ont bénéficié de VNI pendant 2,8 ± 2,3 jours en moyenne à visée prophylactique pour n = 3 malades, pneumopathie avec hypoxémie pour n = 1 malade, encombrement avec hypoxémie pour n = 1 malade et hypoxémie seule pour n = 1 malade.   3.10.2. Durée de séjour intrahospitalier La durée médiane de séjour était de 6 jours [3;17]. La durée de séjour restait stable avec le temps et ne diminuait pas avec l’expérience. On ne notait pas de différence significative pour la durée globale de séjour entre opérateurs seniors et juniors (p = 0,971).   3.10.3. Durée de drainage La durée médiane de drainage était de 4 jours [2;12]. On ne notait pas de différence significative pour la durée de drainage entre opérateurs seniors et juniors (p = 0,975). Seize malades (22,8 %) ont présenté un bullage persistant par le drain thoracique.   3.10.4. Biologie La variation du taux d’hémoglobine en postopératoire par rapport à la période préopératoire était en moyenne de 1,08 ±0,77 g/L. Deux patients (2,8 %) ont été transfusés. On ne notait pas de différence significative pour les pertes sanguines entre opérateurs seniors et opérateurs juniors (1,1 ± 0, 81 vs 1,14 ± 0, 82 p = 0,889).   3.10.5. Syndrome inflammatoire postopératoire Le taux moyen de globules blancs à J1 était de 12531 ± 10791 G/L. Le taux moyen de la CRP à J1 était de 62 ± 43, 102 ± 67 à J2 et de 105 ± 80 à J3. On ne notait pas de différence significative entre opérateurs seniors et juniors concernant le taux de globule blanc à J1 (p = 0,690) ou de CRP à J1 (p = 0,902), J2 (p = 0,869) et J3 (p = 0,970).   3.10.6. Pneumopathie Onze malades (15,7 %) ont présenté une pneumopathie postopératoire ayant nécessitée une antibiothérapie. Quatre (5,7 %) malades ont nécessité des fibro-aspirations bronchiques.   3.10.7. Reprises chirurgicales précoces Quatre malades (5,7 %) étaient repris au bloc opératoire à 5,7 ± 4,6 jours postopératoires en moyenne, 2 pour hémothorax (2,8 %), 1 pour aérostase (1,4 %) et 1 pour la résection d’un flap trachéal de la membraneuse provoqué par l’intubation. Pour le patient repris pour aérostase, il a été appliqué un Tachosilâ sur la fuite parenchymateuse scissurale identifiée. La patiente présentant un flap trachéal de la membraneuse a bénéficié d’une résection endoscopique de ce flap par les ORL.   3.10.8. Nouveau drainage On notait 6 drainages (8,6 %) itératifs chez 5 malades, 5 pour pneumothorax et 1 pour hémopneumothorax. Le délai moyen de ces drainages était de 9,3 ±4,2 jours postopératoires. Aucun malade n’a été drainé après 15 jours postopératoires.   3.10.9. Morbimortalité globale J0-J30 En comptant les pneumopathies (n = 11), les reprises chirurgicales (n = 4) et les décès postopératoires (n = 2), le taux global de morbimortalité était donc de 24,3 %. Notons que 2 (2,8 %) malades étaient réopérés tardivement, en moyenne au 47 ± 7e jour postopératoire, pour 2 hernies pariétales douloureuses (une sur l’incision de nécessité, une sur l’orifice de trocart postérieur). Il était réalisé à chaque fois une fermeture directe. Parmi les 8 malades convertis, on retrouvait 2 pneumopathies postopératoires (25 %), aucune reprise chirurgicale, pas de décès postopératoire et pas de nouveau drainage, soit un taux de morbimortalité pour ce groupe de 25 %. Cinq de ces malades avaient des douleurs persistantes à 1 mois (62,5 %) et 1 malade présentait des douleurs résiduelles en fin de suivi (12,5 %).     3.11. Anatomopathologie définitive L’examen anatomopathologique définitif des pièces opératoires objectivait 64 lésions bronchopulmonaires malignes (91,4 %) et 6 lésions bénignes (8,6 %). Les lésions bénignes (n = 6) comprenaient 2 pneumopathies interstitielles, 1 granulome épithélioïde et gigantocellulaire (maladie des griffes du chat), 1 inflammation granulomateuse nécrosante (mycobactérie ou sarcoïdose), 1 hamartochondrome et 1 adénome pleïomorphe. Les lésions malignes (n = 64) comprenaient 57 cancers bronchopulmonaires primitifs (89 %) et 7 métastases (10,9 %). Le classement des cancers bronchopulmonaires est reporté dans le tableau 6. Tableau 6. Classification des cancers bronchopulmonaires. Classification tumeur n % Stade I             pTisN0 1 1,7   79 %                              pT1aN0 17 29,8                          pT1bN0 9 15,9                          pT1aN1 1 1,7                          pT1bN0 2 3,5                          pT2aN0 11 19,4                          pT2bN0 4 7 Stade II            pT2aN1 3 5,3  7 %                          pT2bN1 1 1,7 Stade III           pT2N2 3 5,3 10,6 %                            pT3N0 3 5,3 Stade IV           pT2aN0M1b 1 1,7 3,4 %                            pT2aN2M1a 1 1,7     Concernant le statut ganglionnaire, on retrouvait donc 48 tumeurs classées N0 (84,2 %), 5 classées N1 (8,8 %) et 4 N2 (7%). Parmi les 57 cancers bronchopulmonaires, on notait 42 adénocarcinomes, 9 carcinomes épidermoïdes, 1 carcinome canalaire, 1 carcinome pleïomorphe, 3 tumeurs carcinoïdes et 1 carcinome à petites cellules. L’exérèse était complète pour 69 malades (98,6 %).   3.12. Curage ganglionnaire En moyenne, on retrouvait 15 ± 6 ganglions dans le curage avec 3 ± 1 sites curés. Pour les opérateurs seniors, 16 ± 6 ganglions pour 3 ± 1 sites curés contre 14 ± 7 ganglions pour 4 ± 1 sites curés pour les opérateurs juniors (p = 0,168). Le nombre de ganglions curés augmentait avec le nombre de procédures. Bien qu’on ne notait pas de différence significative entre opérateurs seniors et juniors concernant le nombre de ganglions curés, une différence en faveur des opérateurs seniors apparaissait pour le nombre de site curé (p = 0,043).   3.13. Curage ganglionnaire et courbe d’apprentissage Soixante-six curages ont été effectués, 39 par des opérateurs seniors et 27 par des opérateurs juniors. Tous les opérateurs confondus, sur les 66 curages, nous avons retrouvé pour les 33 premiers curages un nombre moyen de ganglions curés de 14,3 ± 5, 7 contre un nombre moyen de 15,8 ± 7,3 ganglions curés pour les 33 derniers (p = 0,554). Concernant les opérateurs seniors qui ont réalisé 39 curages, on retrouvait en moyenne 14,5 ± 5, 7 ganglions pour les 20 premiers malades contre 14,9 ± 7 ganglions pour les 19 derniers (p = 0,646). Concernant les opérateurs juniors qui ont réalisé 27 curages, on retrouvait en moyenne 14,2 ± 5, 7 ganglions pour les 14 premiers malades contre 16,1 ± 7, 3 ganglions pour les 13 derniers (p = 0,820).   3.14. Consultation à 1 mois   3.14.1. Douleur Vingt malades (28,6 %) se plaignaient spontanément de douleurs persistantes à 1 mois postopératoire avec une EVA moyenne de 2,5 ± 2.   3.14.2. Radiographie thoracique À un mois, on retrouvait 23 épanchements liquidiens résiduels (32,9 %), 1 pneumothorax minime (1,4 %), aucun nouveau drainage n’a été réalisé.   3.15. Suivi. Survie globale et sans récidive Au terme du suivi moyen de 14,1 ± 7, 7 mois, on notait 3 décès (4,3 %) dont 2 décès postopératoires précoces. Concernant les malades présentant des lésions malignes, le taux de survie globale était de 95,7 %, le taux de survie globale sans récidive était de 85,7 % (figure 5). Dix malades ont présenté une récidive locorégionale (n = 5) et/ou métastatique (n = 6).   [caption id="attachment_3923" align="aligncenter" width="300"] Figure 5.[/caption] Au terme du suivi, six malades (8,6 %) gardaient des douleurs pariétales, dont 1 (1,4 %) des douleurs invalidantes.     4. DISCUSSION   4.1. Expérience initiale dans notre centre Au décours de nos 70 premières lobectomies par VATS, nous avons noté une morbimortalité globale de 24,3 % (32,8 % avec les 6 drainages itératifs) et un taux de décès postopératoire de 2,8 %, ce qui est concordant avec les données de la littérature. Il semble que la courbe d’apprentissage soit plus rapide pour les opérateurs déjà expérimentés en chirurgie ouverte avec une stabilisation du temps opératoire à partir de 6 à 10 procédures pour les opérateurs seniors, ce qui est peu par rapport aux études publiées. Nous avons noté également que le nombre de ganglions extraits pendant le curage augmentait avec le nombre d’interventions déjà effectuées. Notre taux de survie globale (95,7 %) et de survie sans récidive (85,7 %) au terme de notre suivi moyen de 14,1 ± 7, 7 mois relativement court était concordant avec les données de la littérature pour ces cancers bronchopulmonaires de stade précoce, corroborant la qualité de la résection carcinologique par rapport aux lobectomies-curages réalisées par thoracotomie.     4.2. Historique VATS La première lobectomie par VATS a été décrite par Roviaro en 1992 prouvant la faisabilité technique du geste [1]. Cette technique n’a pas été adoptée d’emblée par la communauté chirurgicale thoracique pour le traitement du cancer bronchopulmonaire notamment pour le risque de ne pas respecter les principes oncologiques (résection en monobloc, qualité des curages ganglionnaires médiastinaux). Depuis les années 2000, l’apport de la VATS pour les lobectomies-curages s’est progressivement standardisé pour le cancer bronchopulmonaire de stade précoce. La Society Thoracic Surgeons (STS) rapporte en 2007 un taux de 29 % de l’ensemble des lobectomies faites par VATS pour cancer bronchopulmonaire non à petites cellules.     4.3. Indications et recommandations Depuis 2013, ces techniques mini-invasives sont validées et recommandées pour les cancers de stade précoce (stade I) par l’American College of Chest Physicians (ACCP). Elles ne sont actuellement pas recommandées pour les cancers de stade avancé. Certains auteurs ont proposé les indications suivantes : Pathologie bénigne nécessitant une résection pulmonaire anatomique, pathologie maligne avec une taille de la lésion inférieure à 6 cm, cancers bronchopulmonaires stades I et II, métastase pulmonaire unique ne pouvant être réséquée par wedge [14]. Ces auteurs proposaient les contre-indications absolues suivantes : ventilation unipulmonaire impossible et statut N2, et contre-indications relatives suivantes : antécédent de chirurgie thoracique, adhérences pleurales majeures, chimiothérapie néo-adjuvante, radiochimiothérapie néo-adjuvante, statut N1, absence de scissure.     4.4. Technique chirurgicale Il existe plusieurs approches pour la réalisation d’une lobectomie par VATS. Certains prônent la résection complètement endoscopique décrite par Gossot et Shigemura [15,16] ou le chirurgien opère à travers des trocarts et agrandit l’un des orifices pour l’extraction de la pièce opératoire en fin d’intervention. D’autre réalisent d’emblée une incision de 4 à 5 cm, dite de nécessité, permettant de passer plusieurs instruments, d’extraire la pièce opératoire et d’effectuer un tamponnement rapide en cas d’hémorragie [17]. Une variante postérieure fut décrite par Walker, l’opérateur étant placé dans le dos du patient [13]. Cette voie postérieure de distingue de la voie antérieure décrite par McKenna puis Hansen [18], où l’opérateur est placé dans le ventre du patient. Ses techniques ont été modifiées et améliorées pour aboutir à des procédures standardisées [12]. Enfin d’autres techniques ont plus récemment été décrites comme la technique antérieure à deux incisions [19,20] ou la technique avec une seule incision (single port) qu’affectionnent les chirurgiens asiatiques certaines études suggérant même que cette technique « single port » offrirait une diminution de la morbidité et de la douleur postopératoire par rapport à la traditionnelle VATS avec 3 incisions [22], même pour les stades avancés [23]. Notre voie de prédilection est la voie antérieure, approche nécessitant 3 incisions comme décrites par McKenna et Hansen, pratiquée sous anesthésie générale et sous intubation sélective. Le vidéothoracoscope est introduit au niveau du 8e espace intercostal sur la ligne axillaire antérieure ou moyenne, utilisée en fin d’intervention pour placer le drain thoracique. Une seconde incision de 3 à 5 cm (incision de nécessité) est pratiquée sur la ligne axillaire antérieure au niveau du 4e espace intercostal. Une troisième incision est placée sur la ligne axillaire postérieure au niveau du 8e espace intercostal. Nous préférons toutefois nous placer dans le 5e espace concernant l’incision de nécessité pour les lobes inférieurs (4e espace pour les lobes supérieurs et moyen) et dans le 5e espace pour l’incision postérieure. La séquence de dissection et l’ordre de section des structures anatomiques sont standardisés en fonction du lobe pulmonaire réséqué et en fonction de l’ouverture complète ou incomplète de la scissure pour les lobectomies inférieures. Notre préférence va pour la technique « fissurless » où la scissure n’est jamais disséquée pour les lobectomies supérieures et moyennes avec chronologiquement une dissection et section de la veine, des artères, de la bronche puis de la scissure, et avec dissection première de la scissure pour les lobes inférieurs. Le curage ganglionnaire médiastinal par VATS suit les mêmes principes que par voie ouverte : à droite la loge de Baréty (loge 4R), sous-carenaires (loge 7), paraœsophagiens et ligament triangulaire (loge 9), intertrachéobronchiques (10R). À gauche, les ganglions de la fenêtre aortopulmonaire (loge 5), préaortiques, intertrachéobronchiques, paraœsophagiens et ligament triangulaire. Nous utilisons des écarteurs d’Alexis pour les incisions et un endobag pour l’extraction de la pièce afin d’éviter le risque de contamination de la paroi.     4.5. Conversion Les causes de conversion sont multiples. Elles peuvent être oncologiques (N1 hilaire ou scissural, N2 extension tumorale scissurale, hilaire, médiastinale ou pariétale), technique (symphyse étendue, exclusion impossible, absence de scissure, difficulté de dissection) ou hémorragique. Si une conversion par thoracotomie est nécessaire, l’incision antérieure au 4e ou 5e espace peut être élargie réalisant ainsi une thoracotomie antérolatérale. On peut également réalisé une thoracotomie postérolatérale si besoin. Une attention particulière doit être prise pour les lobectomies supérieures avec le risque de plaie de l’artère médiastinale qui peut être difficilement contrôlable notamment à droite. La thoracotomie doit être réalisée rapidement et par conséquent une boîte de chirurgie ouverte avec des clamps vasculaires doit être à disposition en salle. Une analyse fine des scanners permet d’exclure les patients à risque (adénopathies adhérentes aux vaisseaux, antécédents de radiothérapie et chimiothérapie ancienne) et de reconnaître des variations anatomiques dangereuses.  La littérature rapporte des taux de conversion d’environ 8 % toutes séries confondues avec des causes très différentes dont moins de 1 % pour saignement non contrôlé. Le taux de conversion et les causes varient significativement au cours du temps et augmentent la morbidité opératoire (taux de complications 39,6 %), sans majorer la mortalité ou modifier l’étendue de la résection parenchymateuse. Notre étude corrobore ces résultats avec un taux de conversion de 11,4 % pour saignement dans 4 % des cas.     4.6. Courbe d’apprentissage La courbe d’apprentissage de la lobectomie par VATS est influencée par de nombreux facteurs dont la plupart dépendent du chirurgien : expérience des gestes mineurs par thoracoscopie, entraînement par simulation, visite de centres experts en thoracoscopie. L’environnement joue également un rôle déterminant : présence d’une équipe dédiée et de la supervision par un chirurgien senior, recrutement suffisant dans le centre. En 2012, Petersen et Hansen [24] ont publié une mise à jour de leurs données de 2009 où ils établissent des recommandations pour la création d’un programme de lobectomies par VATS : apprentissage initial de la lobectomie par une thoracotomie antérieure, acquérir une expérience d’au moins 100 interventions mineures en VATS, nécessité de visiter des centres experts en chirurgie thoracique VATS et de s’exercer sur simulateurs, sélection rigoureuse des malades (exclusion des malades avec antécédent de tuberculose ou autre pathologie inflammatoire, scissure incomplète), choisir une approche standardisée, soit antérieure, soit postérieure, réaliser au moins 25 lobectomies par VATS par an. Plusieurs études s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’avoir effectué entre 30 et 100 lobectomies par VATS pour être performant. En 2014, Yan recommandait de réaliser au moins 50 interventions pour effectuer correctement une lobectomie par VATS, qu’un centre expert devait en effectuer 50 par an et un même chirurgien, 20 [25]. Une autre étude de 2014 publiée par Li concluait qu’un jeune chirurgien avait besoin d’une expérience de 100 à 200 lobectomies VATS pour acquérir la qualité, la radicalité oncologique et la reproductibilité du geste (durée d’intervention, durée de drainage et d’hospitalisation, nombre de ganglions et de stations prélevés, taux de complication et de conversion) [26]. Enfin, une autre étude publiée par Cheng toujours en 2014 analysait les premières 56 lobectomies par VATS et comparait les 28 premières avec les 28 suivantes et concluait qu’au-delà des 28 premières on observait une diminution significative de la durée opératoire, du drainage et de l’hospitalisation ainsi qu’une augmentation du nombre de ganglions prélevés dans le curage [27].     4.7. Simulation et formation Plusieurs études ont comparé différents modèles de dissection sur l’animal, le bloc cœur-poumon ou le modèle cadavérique. Cependant la simulation chirurgicale devient une piste d’avenir pour la formation de cette chirurgie [28-30]. L’entraînement sur des simulateurs permettrait de raccourcir la courbe d’apprentissage et fait actuellement partie des recommandations pour la formation à la lobectomie par VATS [24-25]. Plusieurs modèles sont en cours d’évaluation dans des centres experts. Une étude randomisée avait montré que le niveau technique atteint par un chirurgien en cours de formation entraîné par réalité virtuelle dépassait celui d’un chirurgien moyennement expert en laparoscopie [5]. La formation s’effectue également « en ligne », les supports de vidéos sur internet ayant considérablement augmenté ces dernières années. Plusieurs études ont évalué l’impact positif des programmes de formation en ligne sur le développement d’une technique chirurgicale [31,32]. Certains mentionnent cependant une réserve vis-à-vis de sites non contrôlés comme YouTube et préfèrent des sites placés sous la responsabilité d’une société savante ou d’une université. La SFCTCV et l’ESTS ont dans ce sens lancé un programme « ESTS  YouTube », le contenu étant soumis à une évaluation par des experts avant publication pour garantir une valeur éducative.     4.8. Résultats oncologiques L’inquiétude concernant l’efficacité oncologique de la lobectomie et du curage par VATS est restée longtemps un des principal obstacle à l’adoption plus large de ces techniques mini-invasives. Une étude prospective randomisée en 2000 comparait les résultats oncologiques de la lobectomie par VATS avec ceux de la lobectomie par thoracotomie [33]. Dans cette étude, Sugi ne retrouvait pas de différence de survie à 3 et 5 ans entre les deux groupes sur plus de 100 malades atteints d’un cancer bronchopulmonaire de stade IA. Ces résultats sont corroborés par plusieurs autres études rétrospectives. Actuellement la survie à 5 ans rapportée après lobectomie par VATS pour NSCLC des stade IA est d’environ 80 % et est donc similaire à celle de la lobectomie par thoracotomie pour le même stade tumoral [34,35]. Une revue systématique de 2008 publiée par Whitson incluait 39 études comparant la lobectomie par VATS versus par thoracotomie pour cancer pulmonaire précoce, les malades opérés par VATS présentaient une survie semblable à 1, 2, 3 et 5 ans [36]. Ces différentes études suggèrent que la lobectomie par VATS offre des résultats oncologiques équivalents à l’approche par thoracotomie. Certaines études récentes retrouvent également des suites postopératoires et des résultats oncologiques (survie sans récidive et globale à 3 et 5 ans) comparables à ceux des lobectomies effectuées par thoracotomie pour les cancers de stade avancé (II et IIIA) [37], y compris pour les stades avancés avec chimiothérapie néooadjuvante [38]. Cependant, face au nombre limité des patients inclus dans des études contrôlées et randomisées, une étude prospective comparant les résultats oncologiques des lobectomies par VATS versus par thoracotomie serait souhaitable pour confirmer ces résultats. Concernant notre série, nous notons un taux de survie globale de 95,7 % et un taux de survie globale sans récidive de 85,7 %, cependant au terme d’un suivi moyen relativement court de 14,1 ± 7, 7 mois, il est donc difficile de conclure sur le résultat oncologique concernant ces lésions de stades précoces.     4.9. Réponse immunitaire postopératoire Des avantages biologiques de la lobectomie par VATS par rapport à la lobectomie par voie ouverte ont été trouvé dans plusieurs études [39]. Ces études montrent que la réponse inflammatoire postopératoire est diminuée après lobectomie par VATS (taux de CRP et d’interleukine 6, 8 et 10). Dans notre étude, on retrouvait un taux moyen de la CRP à J1 de 62 ± 43, 102 ± 67 à J2 et de 105 ± 80 à J3.     4.10. Compliance au traitement adjuvant Deux études ont pu montrer une meilleure compliance au traitement adjuvant après lobectomie par VATS [40,41]. Le traitement peut être débuté plus tôt du fait de la meilleure tolérance à l’intervention après VATS. Cette meilleure récupération fonctionnelle doit être cependant pondérée, certaines études récentes ne retrouvant pas de bénéfices à 3 mois en terme de capacité respiratoire entre le groupe VATS et le groupe thoracotomie [42]. Aucun des malades de notre série n’a bénéficié de traitement néo-adjuvant. Dix malades (14,2 %) présentant une récidive locale et/ou générale ont eu une chimiothérapie adjudante et un malade a eu une radiothérapie locale sur une aire ganglionnaire inguinale, site d’une métastase ganglionnaire.   4.11. Complications postopératoires La morbidité de la lobectomie pour cancer bronchopulmonaire par thoracotomie se situe aux alentours de 35 % selon les séries avec une mortalité de 1 à 2 %. Les complications postopératoires les plus fréquemment décrites sont les pneumopathies (4-6 %), les fuites d’air prolongées (8 %) et les arythmies (10-15 %) [43,2]. Les complications postopératoires de la lobectomie par VATS ont été largement documentées dans différentes études rétrospectives démontrant un taux de complications postopératoires se situant entre 10 et 20 % et une mortalité entre 0 et 2 % [44,45]. La plus importante étude rétrospective regroupant 1100 malades, publiée en 2006, rapportait un taux de complications de 15,4 % et une mortalité de 0,8 %. Les complications les plus fréquemment observées étaient les fuites d’air prolongées (0,5 %), les pneumopathies (1,2 %) et les arythmies (2,9 %), se révélant donc moins fréquentes que les complications après thoracotomie [46]. La morbidité et la mortalité de la lobectomie par VATS versus thoracotomie ont aussi été comparées dans des études prospectives ainsi que dans une revue incluant 6000 malades [7,34,36,47-49]. Toutes ces études indiquent une morbidité inférieure en faveur de la lobectomie par VATS (10 à 30 %) par rapport à la thoracotomie (20 à 50 %) avec un taux de mortalité équivalent entre les deux approches. Dans notre centre, nous rapportons un taux de mortalité postopératoire de 2,8 % et un taux de complications globales de 32,8 % si on prenait en compte les pneumopathies (n = 11), les nouveaux drainages (n = 6), les reprises chirurgicales (n = 4) et les décès (n = 2).     4.12. Douleurs postopératoires Plusieurs études ont démontré la supériorité de la VATS pour les douleurs postopératoires. Une méta-analyse comportant 3 études randomisées et 33 études non randomisées (plus de 3600 malades) a conclu que bien que l’incidence globale des douleurs postopératoires n’ait pas été réduite, l’incidence des douleurs postopératoires sévères était significativement réduite [50]. La douleur postopératoire évaluée après la sortie et jusqu’à 1 an était significativement réduite dans le groupe VATS. De plus, la douleur postopératoire immédiate mesurée par une échelle visuelle de la douleur était réduite de 1 point au premier jour après l’intervention, de plus de 2 points après une semaine et de 1 point entre la 2e et la 4e semaine. Enfin, certaines études ont montré que l’incidence de la douleur chronique était réduite dans le groupe VATS par rapport au groupe thoracotomie [51,35]. Dans notre pratique, l’analgésie thoracique consiste en la mise en place d’une rachi-anesthésie pour la plupart des malades, rarement d’une péridurale thoracique. Le choix est apprécié par l’anesthésiste. Plus récemment un bloc du grand dorsal a été réalisé sous contrôle échographique. Ces procédures sont en cours d’évaluation. Dans notre centre, nous rapportons un taux de douleurs résiduelles à 1 mois de 28,6 % avec une EVA moyenne de 2,5, et un taux de 8,6 % en fin de suivi que nous pouvons qualifier de chronique.     4.13. Curage ganglionnaire Actuellement les recommandations de la SFCTCV ainsi que celles de la société européenne ESTS préconisent un curage radical avec cependant un bénéfice en termes de survie et de récurrence locorégionale qui n’est pas évident, comme le montre Zhang dans une revue de 2013 prenant en compte l’échantillonnage et le curage radical. Idéalement, la dissection ganglionnaire doit être effectuée en monobloc emportant tout le tissu lympho-adipeux médiastinal. Il est recommandé qu’au moins 3 stations lymphatiques médiastinales N2 (en incluant toujours la station sous-carénaire 7) soient emportées au minimum. La chirurgie mini-invasive a été critiquée pendant longtemps concernant la qualité de ses curages ganglionnaires, ceux-ci ont donc été étudiés avec précision et de nombreuses séries récentes montrent que les curages effectués par VATS ramènent un nombre de ganglions similaire à ceux pratiqués par thoracotomie avec des stations ganglionnaires similaires [52,33]. Palade confirme ces résultats dans une récente étude randomisée VATS versus thoracotomie. Cependant, dans une étude non randomisée de 2010, Denliger a montré un curage ganglionnaire moins efficace des 80 premiers cas opérés par VATS par rapport à une série ancienne de thoracotomie [53]. Cette étude souligne l’importance d’un respect scrupuleux de la technique opératoire et d’une potentielle courbe d’apprentissage avec la VATS. Enfin, les complications liées au curage semblent comparables pour les 2 techniques [54]. En résumé, de nombreuses études ont pu démontrer des résultats comparables concernant la qualité du curage ganglionnaire médiastinal, néanmoins de nombreux chirurgiens considèrent que la mise en évidence de métastases ganglionnaires N1 ou N2 lors du bilan préopératoire reste une contre-indication à la lobectomie par VATS, ce que nous pensons également. Dans notre série, le nombre moyen de ganglions curés était de 15 ± 6 ganglions avec 3 ± 1 sites curés. Pour les opérateurs seniors, 16 ± 6 ganglions pour 3 ± 1 sites curés contre 14 ± 7 ganglions pour 4 ± 1 sites curés pour les opérateurs juniors (p > 0,005). Yang, dans sa série de 2015 (1086 cas), rapporte un nombre moyen de ganglions curés de 13 ± 2 avec 3,4 ± 0, 8 stations [55].     4.14. Variations anatomiques vasculaires et/ou bronchiques. De l’importance de l’angioscanner thoracique préopératoire Nous accordons une attention particulière à la réalisation d’un angioscanner préopératoire pour dépister d’éventuelles variations anatomiques vasculaires ou bronchiques. Celles-ci ne sont pas rares, nous retrouvons dans notre série un taux de 11,4 % de variations du drainage veineux, la plus fréquemment observée  étant le drainage du lobe moyen dans la veine pulmonaire inférieure. Cette variation était retrouvée chez 11,53 % des cas dans la série de Rajeshwari et dans 20 % des cas dans la série de Hunsuke [56,57]. Ces variations doivent être recherchées sur le scanner afin de ne pas réaliser accidentellement un infarcissement pulmonaire. Dans la littérature, la variation anatomique veineuse la plus fréquente est la présence d’un tronc veineux commun à gauche, avec une prévalence de 10 à 79 % et la présence de 3 veines distinctes à droite avec une prévalence de 0 à 31 % [58-60]. Fourdrain en 2016 retrouvait 36 % d’anomalie veineuse dans une série de plus de 100 malades opérés d’une lobectomie par VATS, 25 % à droite et 11 % à gauche [61]. Les variations artérielles sont plus rares, retrouvées dans 4,3 % des cas dans notre série et concernait les artères du lobe moyen ou l’artère lingulaire à gauche, ce que corroborait Subotich en 2009, qui retrouvait 2,8 % d’artère du lobe moyen naissant du tronc artériel des artères basales et 5 % d’anomalie des artères lingulaires (artère lingulaire naissant du tronc artériel des basales dans 2,1 % des cas) [62]. Enfin les variations bronchiques existent également avec une prévalence de 1à 12 % selon les séries [63]. Le scanner thoracique injecté doit donc faire partie intégrante du bilan préopératoire pour la réalisation d’une lobectomie planifiée en VATS. 5. CONCLUSION La lobectomie pulmonaire par VATS peut être recommandée pour des patients présentant un cancer pulmonaire de stade précoce. Elle permet de diminuer les douleurs postopératoires, les complications postopératoires dans leur globalité ainsi que la durée d’hospitalisation en comparaison avec la thoracotomie considérée jusqu’à présent comme le gold standard. Les résultats oncologiques à 5 ans en termes de survie et de récidive locorégionale semblent comparables entre les deux techniques, bien que de nouvelles données prospectives soient fortement souhaitables. Son apprentissage, permis par la visite de centres experts, par la simulation et par le « e-learning », est exigeant étant donné le risque de complication hémorragique majeure. L’analyse de notre expérience concernant les 70 premières lobectomies par VATS réalisées au CHU d’Angers nous a permis de confirmer que cette technique est fiable et efficace sur la qualité de la résection carcinologique. Les temps opératoires diminuent et le nombre de ganglions prélevés dans le curage augmente avec l’expérience, plus rapidement si l’opérateur est déjà expérimenté. Les résultats à long terme de cette technique doivent être évalués et comparés à ceux des nouvelles techniques émergentes (single port, chirurgie robotique [RATS]). Enfin, constatant les bons résultats de cette technique pour le cancer bronchopulmonaire de stade précoce, les lobectomies par VATS devront être évaluées pour les stades localement plus avancés.   Références Roviaro G, Rebuffat C, Varoli F, Vergani C, Mariani C, Maciocco M. Videoendoscopic pulmonary lobectomy for cancer. Surg Laparosc Endosc 1992 Sep;2(3):244–7. PMid:1341539 Boffa DJ, Allen MS, Grab JD, Gaissert HA, Harpole DH, Wright CD. 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décembre 8, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Décembre 2017

Lancement d’un programme de chirurgie thoracique robot-assistée : étude de la sécurité des soins et de la qualité dans le cadre de la courbe d’apprentissage

Henri de Lesquen* (recueil des données, écriture, statistiques), Ilies Bouabdallah (recueil des données), Diane Mège (Statistiques), Charles-Henri David (recueil des données), Joséphine Chenesseau (recherche bibliographique), Lucile Gust (relecture), Geoffrey Brioude (relecture), Delphine Trousse (relecture), Xavier Benoît D’journo (relecture), Christophe Doddoli (opérateur, relecture), Pascal Alexandre Thomas (directeur, opérateur, relecture)   Service de chirurgie thoracique, maladies de l’œsophage et transplantation pulmonaire. APHM * Correspondance : henridelesquen@gmail.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-4-DEL Citation : De Lesquen H, Bouabdallah I, Mège D, David CH, Chenesseau J, Gust L, Brioude G, Trousse D, D'Journo XB, Doddoli C, Thomas PA. Lancement d’un programme de chirurgie thoracique robot-assistée : étude de la sécurité des soins et de la qualité dans le cadre de la courbe d’apprentissage. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(4). doi: 10.24399/JCTCV21-4-DEL Résumé Objectif : comparer l’expérience initiale de chirurgie robotique (RATS) avec celle d’un programme de chirurgie vidéo-assistée (VATS) établi. Méthodes : les résultats précoces de 76 patients opérés d’une lobectomie pour cancer selon une technique VATS par le chirurgien le plus expérimenté ont été comparés aux résultats de 87 patients opérés avec une technique RATS par un seul chirurgien pendant 24 mois. Résultats : le temps opératoire était plus long dans le groupe RATS (moyennes : 134,5 ± 37,7 min vs 154,2 ± 47,3 min ; p = 0,004). La morbidité globale était similaire (43,4 % vs 39,1 %, p = 0,57). Cinq patients dans le groupe VATS ont nécessité des transfusions sanguines et 1 dans le groupe RATS (p = 0,12). Les taux de réadmission à 90 jours étaient similaires (3,9 % vs 6,9 % ; p = 0,38). Les taux de mortalité à 90 jours étaient de 2,6 % et 0 % (p = 0,12). Un plus grand nombre de ganglions N2 étaient prélevés dans le groupe VATS (moyennes : 9,92 ± 5,41 vs 6,24 ± 5,584 ; p < 0,0001). La proportion d’une réévaluation à la hausse du stade ganglionnaire était similaire dans les deux groupes (16 % vs 13 % ; p = 0,65). Conclusion : la technique RATS dès ses débuts semble être aussi sûre et efficace que la technique VATS pour la période postopératoire de 90 jours.   Abstract Launching a successful robotic thoracic surgery program: a focus on safety and quality in a learning curve setting  Introduction: The purpose of this study was to compare our initial experience with RATS pulmonary lobectomy with that of our well-established VATS program. Methods: We compared the early outcomes of those 81 patients having had a 3-port full thoracoscopic lobectomy performed by the most experienced VATS surgeon with those 91 patients having had a 3-arm RATS lobectomy performed by a single surgeon during a 24-month period. Results: Operative time was longer in the RATS group (mean: 134.5 ± 154.2 minutes vs. 37.7 ± 47.3 minutes; p = 0.004). Overall morbidity was similar (43.4% vs. 39.1%; p = 0.57). Five patients in the VATS group required blood transfusions and only one in the RATS group (p = 0.12). Readmission rates at 90 days were similar (3.9% vs. 6.9%; p = 0.38). The 90-day mortality rates were 2.6% and 0% (p = 0.12). More N2 nodes were removed in the VATS group (mean: 9.92 ± 5.41 vs. 6.24 ± 5.584; p < 0.0001). The proportion of lymph node upstaging was similar in both groups (16% vs. 13%; p = 0.65). Conclusions: Our early experience of pulmonary lobectomy by RATS appears to be as safe and more mature than VATS, with  regards to the 90-day postoperative period.   1. Introduction La chirurgie thoracique robot-assistée est en plein essor : aux États-Unis, entre 2008 et 2010, elle a permis la réalisation de 0,2, 1,2 % puis 3,4 % des lobectomies. En 2011, la Haute Autorité de santé recensait en France 39 centres équipés d’un robot, alors que cinq ans plus tard 99 établissements en étaient dotés. Cette étude s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de nos pratiques cliniques. Ainsi, il est apparu opportun d’évaluer le programme de chirurgie robotique débuté en 2013. Notre service compte quatre chirurgiens seniors certifiés, deux chirurgiens VATS (Video-Assisted Thoracic Surgery) et deux chirurgiens RATS (Robot-Assisted Thoracic Surgery), et illustre un programme de chirurgie minimalement invasive à maturation avec la réalisation de 2013 à 2015 de 459 lobectomie dont quasiment les 2/3 par voie minimalement invasive (chirurgie ouverte : n = 166, soit 36 % ; VATS : n = 179, soit 39 % ; RATS : n = 114, soit 25 %, données de la base locale EPITHOR). L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité et la sécurité accordées par l’utilisation de cette technique minimalement invasive, appelée ici RATS, en comparant la cohorte de lobectomies pour cancer opérée par le premier chirurgien RATS du service dès ses débuts, aux procédures effectuées par l’opérateur VATS le plus expérimenté sur la même période.   2. Patients et méthodes Ce protocole a été soumis au Comité d’éthique de la Société français de chirurgie thoracique et cardiovasculaire (référence : CERC-SFCTCV-2016-9-14-16-29-31-deHe).   2.1. Dessin de l’étude Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective basée sur un renseignement prospectif des données dans la base locale EPITHOR®. La période d’inclusion débute en octobre 2013, date de la première lobectomie RATS à la suite de l’installation d’un robot DaVinci Si® (Intuitive Surgical, Inc., Sunnyvale, Californie, États-Unis) au CHU Marseille-Nord et se termine en octobre 2015. Tous les patients opérés d’une lobectomie élective pour une suspicion de cancer pulmonaire par une technique minimalement invasive par les deux chirurgiens (PT et CD) ont été inclus. (PT, n = 76 ; CD, n = 87). Il s’agissait de patients porteurs de lésions secondaires ou primitives de stade cIA-B et en cas de comorbidités respiratoires de lésions de stade cIIA, voire cIIB-IIIa pour lesquels une évaluation ganglionnaire médiastinale préopératoire avait éliminé une situation N2. La technique vidéo-assistée utilisait, par une approche postérieure, 3 trocarts en triangulation axillaire de 10,5 mm, 11,5 mm postérieur et 25 mm sans écartement costal, et un optique 30°. La dissection était faite au dissecteur ultrasonique. La progression « fissure less » ou « fissure first » était choisie en fonction des constatations anatomiques peropératoires. La technique robot-assistée employait 3 bras en alignement avec une légère triangulation, un trocart « assistant » de 12 mm et un optique de 30°. Le docking s’effectuait par le haut du chariot patient. La dissection était faite à l'aide d'un ciseau monopolaire et d'une pince fenêtrée bipolaire. Une pince à préhension fenêtrée pouvait être utilisée. Par le trocart assistant, l’utilisation d’une Endo Clinch facilitait l'exposition par mobilisation des lobes et permettait l’utilisation d’agrafeuse mécanique linéaire par le chirurgien habillé. Une progression « fissure first » était toujours réalisée. Le choix de la réalisation d’un curage ou d’un échantillonnage ganglionnaire systématique était à la discrétion du chirurgien. Le curage radical médiastinal était réalisé en bloc dans les deux techniques   2.2. Population Les données démographiques renseignées concernaient l’âge, le sexe, l’indice de masse corporel, la date de la procédure et les dates d’hospitalisation. Les comorbidités recherchées étaient pour chaque patient : les antécédents de broncho-pneumopathie chronique obstructive, d’hypertension artérielle, d’artérite oblitérante des membres inférieurs, de coronaropathie, de diabète, d’insuffisance cardiaque congestive, d’insuffisance rénale chronique. Les évènements étudiés concernaient la morbidité et la mortalité intrahospitalières jusqu’à J90 et extrahospitalières jusqu’à un an de suivi. Les complications postopératoires ont été classées en complications respiratoires (pneumopathie, pleurésie, pneumothorax nécessitant un drainage thoracique, atélectasie, exacerbation de bronchite chronique), cardiovasculaires (fibrillation atriale, syndrome coronarien aigu, maladie thromboembolique veineuse), infectieuses (abcès de paroi, infection urinaire) et iatrogènes (hémothorax, fuites aériennes pulmonaires > 5J, rétention aiguë d’urine nécessitant un sondage vésical, paralysie récurrentielle identifiée par un spécialiste).   2.3. Méthodologie statistique Il s’agit d’une étude descriptive observationnelle. Pour la saisie des données, le logiciel Filemaker Pro Advanced 12.0 v3® (Filemaker Inc., Santa Clara, Californie, États-Unis) a été utilisé afin d’extraire les données de la base EPITHOR® locale. La collection et l’analyse des données ont été réalisées au moyen du logiciel Excel : Mac 2011® (Microsoft® Corp., Remington, Washington, États-Unis). Les variables quantitatives étudiées sont l’âge, l’IMC, le tabagisme, le VEMS, le DLCO, le temps opératoire et le temps d’occupation de salle. Elles sont exprimées en moyennes et écarts types. Les variables qualitatives étudiées sont la tranche d’âge (18-55, 56-64-> 65 ans), l’histoire tabagique (jamais fumé, sevré depuis > 1 an, sevré depuis > 5 semaines, non sevré ou sevré depuis < 5 semaines), les comorbidités (HTA, AOMI, diabète, coronaropathie, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, BPCO), le score ASA (1 à 3), le PS (0 à 2), le stade TNM, la localisation de la tumeur, les complications (respiratoires, cardiovasculaires, infectieuses, iatrogènes), le score de Clavien-Dindo (0 à 5) associé, les taux de mortalité et les réadmissions. Elles sont exprimées en valeur binaire. Pour la comparaison des deux groupes, le test de Chi2 ou le test de Fisher, le cas échéant, ont été utilisés pour comparer les variables qualitatives. Les analyses statistiques ont été réalisées avec la version du logiciel IBM SPSS Statistics 20.0.0. (IBM Corp. in Armonk, New York, États-Unis).   3. Résultats Il n’est pas retrouvé de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne les caractéristiques de la population et des tumeurs [tableaux 1 et 2]. la sécurité du patient, la morbimortalité retrouvée est équivalente dans les deux groupes [tableau 3]. Une conversion en thoracotomie a dû être réalisée pour 9 patients (5,5 %), 6 (7,9 %) dans le groupe VATS et 3 (3,5 %) dans le groupe RATS (p = 0,22), en raison de plaies vasculaires (1 [1,3 %] vs 2 [2,3%]), de problèmes techniques (2 [2,6 %] vs 1 [1,1 %]), de symphyse (2 [2,6 %] vs 0) ou de progression oncologique (1 [1,3%] vs 0). Les pertes sanguines reportées sont statistiquement inférieures dans le groupe RATS associées à un moindre recours à l’acte transfusionnel [tableau 4]. Enfin, 6 (8,3 %) patients du groupe RATS contre 1 (1,3 %) dans le groupe VATS ont eu une lobectomie pour une lésion bénigne (p = 0,12).   Tableau 1. Caractéristiques de la population. Tous (n=163) VATS (n=76) RATS (n=87) p Âge (moyenne, écart type), an 63,9 ± 10,9 64,9 ± 11,6 63,1 ± 10,2 0,309 Tranche d'âge 18-55 ans 30 (18 %) 10 (13 %) 20 (23 %) 0,249 56-64 ans 57 (35 %) 27 (36 %) 30 (35 %) >65 ans 76 (47 %) 39 (51 %) 37 (43 %) Sexe Homme 88 (54 %) 38 (50 %) 50 (58 %) 0,376 Femme 74 (45 %) 38 (50 %) 36 (41 %) Indice de Masse Corporelle (moyenne, écart type) kg/m2 25,1 ± 4,1 25,0 ± 4,5 25,2 ± 3,8 0,687 Tabagisme (moyenne, écart type) PA 32,0 ± 26,3 31,0 ± 26,2 33,0 ± 26,5 0,63 Historique Jamais fumé 40 (32 %) 24 (32 %) 16 (18 %) 0,254 Sevré depuis > 1 an 60 (37 %) 24 (32 %) 36 (41 %) Sevré depuis > 5 semaines 22 (14 %) 10 (13 %) 12 (14 %) Non sevré ou sevré < 5 semaines 41 (256 %) 18 (24 %) 23 (26 %) Comorbidités HTA 61 (37 %) 33 (43 %) 28 (32 %) 0,139 AOMI 24 (15 %) 14 (18 %) 10 (12 %) 0,213 Diabète 16 (10 %) 7 (9 %) 9 (10 %) 0,808 Coronaropathie 15 (9 %) 8 (11 %) 7 (8 %) 0,585 Insuffisance cardiaque 2 (1 %) 1 (1 %) 1 (1 %) 0,923 Insuffisance rénale 19 (12 %) 7 (9 %) 12 (14 %) 0,363 BPCO 37 (23 %) 15 (20 %) 22 (25 %) 0,399 Chimiothérapie antérieure 28 (17 %) 10 (13 %) 18 (21 %) 0,192 VEMS (moyenne, écart type) % 90,5 ± 20,3 88,5 ± 21,7 92,2 ± 19,0 0,246 DLCO (moyenne, écart type) % 64,55 ± 19,4 66,8 ± 17,1 62,4 ± 21,3 0,157 ASA 1 13 (8 %) 6 (8 %) 7 (8 %) 0,192 2 117 (72 %) 50 (66 %) 67 (77 %) 3 33 (20 %) 20 (26 %) 13 (15 %) PS 0 144 (88 %) 67 (88 %) 77 (89 %) 0,364 1 17 (10 %) 9 (12 %) 8 (9 %) 2 2 (1 %) 0 (0 %) 2 (-2 %)   Tableau 2. Caractéristiques des tumeurs. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) p Stade cTNM cT1aN0 87 53 % 42 55 % 45 52 % 0,705 cT1bN0 34 21 % 15 20 % 19 22 % cT2aN0 24 15 % 8 11 % 16 18 % cT2bN0 2 1 % 1 1 % 1 1 % cT3N0 9 6 % 5 7 % 4 5 % cT4N0 1 1 % 1 1 % 0 0 % cT1aN1 4 3 % 3 4 % 1 1 % cT2aN1 2 1 % 1 1 % 1 1 % Évaluation ganglionnaire préalable 7 4 % 4 5 % 3 4 % 0,325 Localisation Lobe supérieur 96 59 % 45 59 % 51 59 % 0,721 Lobe inférieur 51 31 % 25 33 % 26 30 % Lobe moyen 16 10 % 6 8 % 10 12 % Latéralité Droit 105 64 % 52 68 % 53 61 % 0,318 Gauche 58 36 % 24 32 % 34 39 %   Tableau 3. Morbimortalité intrahospitalière. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) p Mortalité À J30 0 0 % 0 0 % 0 0 % À J90 0 0 % 2 3 % 0 0 % 0,125 Complications Toutes 67 41 % 33 43 % 34 39 % 0,574 Complications respiratoires Toutes 25 15 % 12 16 % 13 15 % 0,881 Atélectasie 6 4 % 4 5 % 2 2 % Défaillance respiratoire 1 1 % 0 0 % 1 1 % Exacerbation de BPCO 2 1 % 0 0 % 2 2 % Fistule bronchique 1 1 % 0 0 % 1 1 % Épanchement pleural 3 2 % 2 3 % 1 1 % Pneumopathie 11 7 % 6 8 % 5 6 % Pneumothorax 1 1 % 0 0 % 1 1 % Complications cardiovasculaires Toutes 11 7 % 4 5 % 7 8 % 0,48 Accident vasculaire cérébral 1 1 % 0 0 % 1 1 % Embolie pulmonaire 1 1 % 0 0 % 1 1 % Fibrillation atriale 9 6 % 4 5 % 5 6 % Complications infectieuses Toutes 6 4 % 3 4 % 3 3 % 0,866 Infection urinaire 2 1 % 1 1 % 1 1 % Abcès de paroi 4 2 % 1 1 % 3 3 % Complications iatrogènes Toutes 42 26 % 23 30 % 19 22 % 0,22 Œdème laryngée 1 1 % 0 0 % 1 1 % Hémothorax 3 2 % 2 3 % 1 1 % Paralysie récurrentielle 7 4 % 3 4 % 4 5 % Fuite aérienne prolongée 12 7 % 8 11 % 10 11 % Rétention aiguë d'urine 17 10 % 7 9 % 4 5 % Ulcère gastroduodénal hémorragique 1 1 % 1 1 % 0 0 % Insuffisance rénale aiguë 1 1 % 1 1 % 0 0 % Grade Clavien-Dindo 0 91 56 % 40 53 % 51 59 % 0,224 1 20 12 % 11 15 % 9 10 % 2 37 23 % 14 18 % 23 26 % 3 7 4 % 5 7 % 2 2 % 4 6 4 % 4 5 % 2 2 % 5 2 1 % 2 3 % 0 0 % Réadmission J30 5 3 % 2 3 % 3 3 % 0,763 J90 9 6 % 3 4 % 6 7 % 0,381 Tableau 4. Conversions et pertes. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) Drainage à  J1 Quantité 419,4 ± 222,6 438,3 ± 218 403,4 ± 227,0 Flow 112,9 ± 335,0 131,1 ± 363,9 96,2 ± 307,3 Conversion Problème technique 3 2 % 2 3 % 1 1 % Symphyse 2 1 % 2 3 % 0 0 % Plaie vasculaire 3 2 % 1 1 % 2 2 % Progression oncologique 1 1 % 1 1 % 0 0 % Pertes sanguines < 200 mL 136 83 % 52 68 % 84 97 % 200-500 mL 19 12 % 18 24 % 1 1 % > 500 mL 7 4 % 5 7 % 2 2 % Transfusion 6 4 % 5 7 % 1 1 %   Concernant la qualité oncologique des exérèses, les patients ont été suivis par l’équipe chirurgicale pendant une durée moyenne de 17,1 ± 7,1 mois dans le groupe VATS contre 14,6 ± 8,6 mois dans le groupe RATS. Les résultats oncologiques sont présentés dans le tableau 5. Il est noté une tendance en faveur de la réalisation d’échantillonnage ganglionnaire dans le groupe RATS, ainsi qu’une différence significative pour le nombre de sites N2 et de ganglions N2 prélevés lors de la lymphadénectomie en faveur du groupe VATS. Tous les patients avec une suspicion d’envahissement ganglionnaire cN1 ou cN2 ont eu une évaluation ganglionnaire invasive préopératoire. Une proportion similaire de réévaluation à la hausse du stade ganglionnaire après chirurgie est retrouvée dans les deux groupes. Le taux de progression de la maladie néoplasique était identique à 1 an dans les deux groupes. Tableau 5. Résultats oncologiques. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) p Lésion Tumeur primitive 143 88 % 69 91 % 74 85 % 0,15 Tumeur secondaire 12 7 % 6 8 % 6 7 % Lésion bénigne 8 5 % 1 1 % 7 8 % Lymphadénectomie Nombre de site N2 (moyenne ± écart type) 3,56 ± 1,28 4,25 ± 1,18 2,95 ± 1,03 0,0001 Nombre de ganglions N2 (moyenne ± écart type) 7,94 ± 5,78 9,92 ± 5,41 6,24 ± 5,58 0,0001 Nombre de ganglion N1 (moyenne ± écart type) 6,24 ± 3,94 6,92 ± 4,213 5,66 ± 3,608 0,041 Curage Curage radical 136 83 % 68 89 % 68 78 % 0,054 Sampling 26 16 % 7 9 % 19 22 % Aucun curage 1 1 % 1 1 % 0 0 % Upstaging Aucun 140 86 % 64 84 % 76 87 % 0,95 N0-> N1 8 5 % 4 5 % 4 5 % N0-> N2 11 7 % 6 8 % 5 6 % N1> N2 4 2 % 2 3 % 2 2 % Statut évolutif à 1 an Non évolutif 154 94 % 70 92 % 84 97 % 0,215 Évolutif 9 6 % 6 8 % 3 3 %   Par ailleurs, il est montré également une augmentation significative dans le groupe RATS de la durée opératoire moyenne (134,5 ± 37,7 min vs 154,2 ± 47,3 min, p = 0,004) et du temps d’occupation de salle moyen (250,3 ± 47 min vs 281,6 ± 56,1 min, p < 0,0001). Il existe en revanche une tendance à une diminution de la durée moyenne de séjour dans le groupe RATS (8,2 ± 7,2 jours vs 6,7 ± 2,5 jours, p = 0,07) associée à une tendance à une réduction de la durée moyenne de drainage dans ce même groupe (4,4 ± 4,7 jours vs 3,4 ± 2,0 jours, p = 0,08).   4. Discussion En termes de risque encouru par le patient, aucune étude de registre ni aucune méta-analyse n’a mis en évidence de différence à propos de la morbidité associée à ces deux techniques [1-4]. Certains auteurs montrent une tendance à une diminution de la mortalité, de la durée de séjour et du recours aux transfusions sanguines en cas de lobectomie RATS [5,6]. Nous avons observé une tendance similaire. D’autres rapportent au contraire une augmentation significative des saignements et des complications cardiovasculaires dans le groupe RATS [7]. Intuitivement, le phénomène de la courbe d’apprentissage peut expliquer ces différences. C’est pourquoi nous avons conduit cette étude afin d’apprécier l’impact que pouvait avoir le démarrage d’un programme robotique sur les résultats d’une équipe académique et de haut volume d’activité, faisant état d’une expérience de plus de 20 ans en chirurgie thoracique mini-invasive [12]. Nos résultats démontrent principalement que la morbidité propre à l’introduction de la RATS a été maîtrisée. Cette notion est retrouvée dans la littérature. En effet la courbe d’apprentissage de la technique RATS est plus rapide que celle de la VATS : de l’ordre de 15-20 lobectomies RATS contre 30-40 lobectomies VATS [8,9]. Cette rapidité d’apprentissage s’explique par l’existence d’une formation standardisée et pertinente en RATS (clinical observation, proctoring) alors qu’elle est centre dépendant en VATS, et également par le confort apporté par le robot : vision 3D, précision et reproduction fidèle de la technique de chirurgie ouverte. Toutefois cette courbe d’apprentissage semble varier en fonction de l’habilité et de l’expérience en chirurgie minimalement invasive du chirurgien [10,11]. Il est intéressant de noter qu’ici, le chirurgien RATS n’avait qu’une expérience personnelle limitée de la lobectomie VATS, mais a bénéficié en revanche d’une expérience d’équipe conséquente. En effet, ce programme s’inscrit dans un cadre historique de la chirurgie oncologique mini-invasive [12]. Depuis les travaux de R. Giudicelli, jusqu’à la pratique quotidienne de la lobectomie totalement VATS, 20 ans d’expérience de centre ont été mis à profit pour le développement de ce programme de chirurgie robotique. En 1993, dans cette même équipe, les durées médianes de séjour pour une lobectomie vidéo-assistée était de 8 et 12 jours contre 10 et 15 jours pour une lobectomie par thoracotomie latérale [12]. En 2013, ces chiffres ont été divisés par trois, illustrant la pratique « fast track » au quotidien [12]. D’un point de vue oncologique, le pronostic des lésions de stade localisé tient principalement au statut ganglionnaire. R. Cerfolio suggère que le curage ganglionnaire est plus aisé par technique RATS [11], ce que nos résultats ne confirment pas puisque l’évaluation ganglionnaire médiastinale semble avoir été plus approfondie par VATS que par RATS. Dans les séries reportées précédemment, malgré une évaluation ganglionnaire médiastinale dans près de 85 % des cas, il existe une sous-évaluation du stade ganglionnaire préopératoire dans près de 8 % pour les tumeurs de stade cI [5]. Avec une moyenne de ganglions prélevés comparable aux précédentes séries, les curages réalisés par VATS ou RATS ont répondu aux recommandations actuelles de 3 sites N2 et 3 ganglions N1 dans la grande majorité des cas [13]. Dans la mesure où il s’agit de 2 chirurgiens différents et non d’un panel d’opérateurs, on peut affirmer que les ganglions ont été réséqués pour l’essentiel en bloc tant en VATS qu’en RATS. D’un point de vue chirurgical, la prévalence des lobectomies « blanches » retrouvant au final une lésion bénigne (4,9 %) est en deçà des différentes expériences rapportées dans la littérature, comprises entre 9 et 12 % [14,15]. Elle a été cependant plus élevée dans le groupe RATS sans autre explication évidente que l'absence de palpation possible et donc de décision de lobectomie d’emblée en cas de suspicion de cancer selon l’information donnée au patient. Le taux de conversion retrouvé ici est en ligne avec les données de la littérature avec un taux de 4,7 %-10 % pour la RATS et 0 %-15 % pour la VATS [15–17]. Il est cependant probable que la gestion du saignement peropératoire dépend de l’expérience du chirurgien, de la gestion de l’équipe et de la mémoire du centre en ce domaine. En dépit de l’homogénéité des 2 groupes soumis à comparaison, il persiste un risque de biais qui reste la limite inhérente à toute étude monocentrique rétrospective, même si elle a été basée sur un recueil prospectif des données, comme c’est le cas dans la nôtre. Dans cette étude comparative non randomisée sur deux traitements, les deux groupes comparés sont équilibrés sur leurs caractéristiques initiales principales [tableaux 1 et 2]. Les indications de traitement par lobectomie VATS ou RATS ayant été identiques, le risque de biais semblait suffisamment contrôlé pour éviter une méthode statistique d’appariement. À l’homogénéité des populations de patients comparés s’est ajoutée l’homogénéité des techniques chirurgicales : un seul chirurgien, approche postérieure et 3 trocarts dans le groupe VATS, un seul chirurgien et technique 3 bras dans le groupe RATS. L’analyse de la littérature est en effet bien difficile en raison de la multitude de variantes décrites tant en VATS qu’en RATS.   5. Conclusion L’utilisation du robot dans notre spécialité est en plein essor mais demeure pour l’instant limitée à quelques centres, pour la plupart académiques et de hauts volumes d’activité. La sécurité pour le patient et la qualité oncologique associée à cette technique semblent tout à fait comparables à celles issues de la technique VATS. L’intérêt médiatique, la pression commerciale et l’attrait de l’innovation pour le chirurgien et le patient sont actuellement les moteurs principaux de la diffusion de cette technologie. Il est très probable que les évolutions technologiques en améliorent l’ergonomie et participent de la maîtrise des coûts. Le défi supplémentaire à relever est indiscutablement celui de l’enseignement et de l’apprentissage de cette chirurgie. Et dans ces domaines, la RATS dispose d’atouts majeurs, pour l’heure absents en VATS : la simulation sur modèles virtuels et la double console.   Références Adams RD, Bolton WD, Stephenson JE, Henry G, Robbins ET, Sommers E. Initial multicenter community robotic lobectomy experience: comparisons to a national database. Ann Thorac Surg juin 2014;97(6):1893-1898; discussion 1899-1900. Swanson SJ, Miller DL, McKenna RJ, Howington J, Marshall MB, Yoo AC et al. Comparing robot-assisted thoracic surgical lobectomy with conventional video-assisted thoracic surgical lobectomy and wedge resection: results from a multihospital database (Premier). J Thorac Cardiovasc Surg mars 2014;147(3):929-37. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2013.09.046 PMid:24210834 Kent M, Wang T, Whyte R, Curran T, Flores R, Gangadharan S. Open, video-assisted thoracic surgery, and robotic lobectomy: review of a national database. 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Doddoli déclare percevoir des honoraires pour des missions d’expertise et de mentorat pour Intuitive Surgery®. P. Thomas et C. Doddoli déclarent percevoir des honoraires pour des missions d’expertise et de conseil pour Medtronic® et Ethicon®. Cet article est issu d’un mémoire de DESC. Date de soumission : 01/10/2016. Acceptation : 02/10/2017. Prépublication : 02/10/2017.     
décembre 8, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-38 – Chirurgie des paragangliomes thoraciques : à propos de 9 cas

Hazem Zribi, Amina Abdelkbir, Ahmed Ben Ayed, Sarra Zairi, Mahdi Abdennadher, Adel Marghli Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, hôpital Abderrahmen-Mami, Ariana, Tunisie   Objectif : Les paragangliomes sont des tumeurs rares lentement évolutives qui posent un problème diagnostique et thérapeutique. La localisation thoracique est exceptionnelle. Nous avons étudié cette entité rare à partir d’une série de 9 paragangliomes (PG) thoraciques et tenté de montrer l’intérêt de la chirurgie. Méthode : Neufs patients ont été opérés de PG thoraciques dans notre service sur une période de 20 ans. L’ensemble des données cliniques, paracliniques ainsi que du suivi postopératoire a été recueilli à partir des dossiers médicaux des 9 patients. Résultat : Neuf patients (5 hommes/4 femmes, âge moyen 42 ans ; range : 17-59ans) ont été opéré pour PG thoracique. La majorité des patients était symptomatique. La symptomatologie était dominée par les douleurs thoraciques et l’hémoptysie. L’aspect radiologique prédominant était celui d’une masse médiastinale postérieure hypervascularisée dans 5 cas, un lâcher de ballon dans 2 cas et une masse du lobe inférieur gauche dans 2 cas. La fibroscopie bronchique était normale dans 7 cas. Deux patients avaient des PG extrathoraciques associés (membres supérieurs). Les marqueurs tumoraux étaient négatifs dans les 9 cas. Les patients étaient opérés par VATS (2 cas) ou thoracotomie postérolatérale gauche (6 cas). Six PG étaient réséqués avec une résection R0 pour 5. Pour un patient, la résection était jugée impossible, il a eu une biopsie par médiastinoscopie. Deux patients ont eu une lobectomie inférieure gauche associée à une lingulectomie chez l’un et à une tumorectomie chez l’autre. Les suites opératoires étaient simples pour tous les patients. Les deux patients qui n’ont pas eu de résection complète ont eu une survie de 6 et 8 mois. Les patients non métastatiques et qui ont eu une résection R0 ont eu une survie prolongée. Conclusion : L’aspect très vasculaire des tumeurs médiastinales en TDM est en faveur des PG. Le traitement de choix des PG thoraciques est une résection chirurgicale R0.     Surgery of thoracic paragangliomas: about 9 cases   Objectives: Paragangliomas are slowly evolving and rare tumors that pose a diagnostic and therapeutic problems. Thoracic location is exceptional. Our aim was to study this rare entity from a series of 9 thoracic paragangliomas (PG) and demonstrate the benefits of surgery. Methods: Clinical data from patients who were operated for PG between 1995 and 2016 were reviewed. All surgical and postoperative data were analysed retrospectively. Results: Nine patients (5 men / 4 women, mean age 42 years, range: 17-5 years) were operated for thoracic PG. The majority of patients were symptomatic. The symptoms were dominated by chest pain and hemoptysis. The predominant radiological aspect was that of a posterior hypervascularized mediastinal mass in 5 cases, a balloon release in 2 cases or a left lower lobe mass in 2 cases. Fibroscopy was normal in the majority of cases. Two patients had associated extrathoracic PGs (upper limb). Tumor markers were negative in all 9 cases. VATS was used in 2 cases and left posterolateral thoracotomy in 6 cases. Six PGs were resected with an R0 resection for 5. For 1 the resection was deemed impossible, he had a diagnostic biopsy by mediastinoscopy. Two patients had a lower left lobectomy associated with a lingulectomy in one patient and a tumor resection in one. The surgical follow-up was simple for all patients. The two patients who had complete resection had a survival of 6 and 8 months respectively. Non-metastatic patients who had R0 resection had prolonged survival. Conclusion: mediastinal PGs are suspected on the highly vascular aspect of the tumor on CT. The treatment of choice of thoracic PG is a surgical resection R0.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-34 – Hémangioendothéliome épithélioïde pulmonaire : une entité à évoquer dans le diagnostic différentiel des métastases pulmonaires

Abderrahmen Ammar, Mahdi Abbdennadher, Hazem Zribi, Sarra Zairi, Ahmed Ben Ayed, Aida Ayadi Kaddour, Sonia Ouerghi, Adel Marghli Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, hôpital Abderrahmen-Mami, Ariana, Tunisie   Objectif : L’hémangioendothéliome épithélioïde (HEE) est une tumeur vasculaire rare d’origine endothéliale touchant préférentiellement le sexe féminin, affectant principalement les tissus mous, l’os et le foie. Sa localisation pulmonaire est rare. Elle est anciennement dénommée tumeur broncho-alvéolaire sclérosante intravasculaire. Sa présentation clinique est non spécifique et l’imagerie peut être trompeuse, simulant une métastase pulmonaire. Le diagnostic de certitude de l’HEE repose sur la biopsie pulmonaire chirurgicale, confirmée par immunohistochimie. Méthode : Il s’agit d’un patient âgé de 43 ans, tabagique (10 paquets-année) sevré, sans antécédents pathologiques particuliers, qui était hospitalisé en novembre 2016 pour une toux sèche rebelle au traitement symptomatique, associée à des douleurs thoraciques paroxystiques, évoluant deux mois auparavant dans un contexte d’altération de l’état général. La radiographie thoracique retrouvait des opacités pulmonaires bilatérales. La tomodensitométrie montrait des nodules pulmonaires arrondis bilatéraux périphériques centimétriques. Devant la symptomatologie clinique et les images tomodensitométriques, des métastases pulmonaires étaient fortement suspectées et plusieurs explorations étaient demandées à la recherche d’une tumeur primitive. La fibroscopie bronchique, la colonoscopie, l’échographie abdominale et pelvienne étaient normales. Résultat : Devant la difficulté de diagnostic étiologique, une biopsie pulmonaire chirurgicale paraissait nécessaire. Le patient était opéré via une minithoracotomie postérieure élective vidéo-assistée. L’exploration retrouvait les nodules centimétriques durs, ombiliquées au centre. Une résection en wedge de deux nodules du lobe inférieur droit était effectuée. L’examen anatomopathologique extemporané était en faveur d’un adénocarcinome, mais l’examen histologique définitif a conclu à un hémangioendothéliome épithélioïde. Conclusion : Devant la présence à l’imagerie de nodules pulmonaires d’allure métastatique dont le cancer primitif est non précisé, il faut penser au diagnostic d’HEE dont l’aspect anatomopathologique simule d’autres tumeurs malignes. L’immunohistochimie permet de redresser le diagnostic. L’intérêt de la chirurgie n’est démontré que dans les formes solitaires d’HEE. En cas de difficulté diagnostique, la biopsie chirurgicale constitue un moyen irrévocable pour confirmation histologique et diagnostique.     Pulmonary epithelioid hemangioendothelioma: an entity to be evoked in the differential diagnosis of pulmonary metastases   Objectives: Epithelioid hemangioendothelioma (HEE) is a rare vascular tumor of endothelial origin, usually affecting the young adult women. It’s affecting the soft tissues, the bone and the liver. Pulmonary localization is rare. It was described initially as an Intravascular Broncho-Alveolar Tumor (IVBAT). Clinical presentation of (HEE) is non-specific and radiologic presentation simulating pulmonary metastasis. The diagnosis of HEE is made by the surgical pulmonary biopsy, confirmed by histopathologic features and immunhistochemical staining Methods: Our patient is a 43-year-old, who had a 10 packs-year smoking history, with no remarkable medical or family history, that presented in November 2016 with a dry cough resistant to medical treatment, associated with paroxysmal chest pain, evolving 2 months ago in a context of alteration of the general state. Chest x-ray found bilateral nodular lung opacities. A chest computed tomography scan showed multiple bilateral pulmonary nodules. Due to clinical symptomatology and scannographic images, a bilateral pulmonary metastasis was suspected and exploration was performed in search of a primary tumor. Bronchial endoscopy, colonoscopy, abdominal and pelvic ultrasound were normal. Results: Given the difficulty of etiologic diagnosis of these bilateral pulmonary nodules, a surgical pulmonary biopsy appeared necessary, the patient underwent a VATS lung biopsy. Intraoperative exploration found the centimetric nodule with central umbilicated. A wedge resection of two nodules of the right lower lobe was performed.The extemporaneous anatomopathological examination noted an adenocarcinoma but the final pathological examination concluded to an epithelioid hemangioendothelioma (HEE). Conclusion: In view of presence pulmonary nodules mimicking metastases which the primary cancer is unspecified, we must evocated the diagnosis of HEE which presents a histopathological features simulating other malignant tumors. The results of Immunohistochemistry are useful to straighten out the diagnosis. According to the literature; the interest of surgery in therapeutic strategy is not demonstrated except in the case of solitary forms of HEE. However, in cases of difficulty diagnostic, conservative surgical biopsy is an irrevocable means for histologic diagnostic confirmation.   Séance : Posters thoracique 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-26 – Pneumonectomies vidéo-assistées : étude monocentrique rétrospective sur 20 patients de 2012 à 2016

Benjamin Bottet, Mathieu Sarsam, Laura Haddad, Philippe Rinieri, Jean Melki, Christophe Peillon, Jean-Marc Baste Service de chirurgie générale et thoracique, CHU Charles-Nicolle, Rouen   Objectif : La chirurgie mini-invasive par vidéothoracoscopie (VTC) s’est largement développée ces dernières années, mais reste souvent limitée au stade précoce. Le but de cette étude est de montrer que, pour certains stades avancés, la pneumonectomie par VTC assure de bons résultats péri-opératoires en termes de sécurité et de morbi-mortalité. Méthode : De 2012 à 2016, nous avons analysé rétrospectivement les données de 20 cas de pneumonectomies vidéo-assistées. Ont été exclues les pneumonectomies de totalisation et les pneumonectomies par thoracotomie d’emblée. Résultat : Vingt patients ont été inclus (15 hommes et 5 femmes ; âge moyen 56 ans) avec une Score ASA de 2 dans 50 % des cas, et de 3 dans 50 % des cas. Les stades tumoraux concernaient : stade IIa, n = 2 ; stade IIIa, n = 10 ; stade IV, n = 2 ; et deux cas pour des métastases. La durée opératoire médiane était de 160 minutes (120-300). Il y a eu six conversions (30 %) ; une pour plaie vasculaire et cinq pour des raisons techniques. La durée de séjour médiane était de 7 jours (5-18). Les complications postopératoires intrahospitalières étaient réparties selon la classification de Clavien-Dindo : grade 1 (1) ; grade (2) ; grade 4 (3). Aucun décès intrahospitalier n’est survenu. Quatre patients avaient des marges de résection R1. Dix-sept patients ont bénéficié d’un traitement adjuvant : 9 chimiothérapies seules, 7 radio-chimiothérapies et une radiothérapie seule. En extrahospitalier, dans les 90 jours postopératoires, 4 patients ont présenté des complications : grade 2 (4) ; grade 4 (1). Deux patients (10 %) ont été hospitalisés pour pneumopathie postopératoire et dénutrition. Un seul décès est survenu dans cette période au domicile. Conclusion : La pneumonectomie vidéo-assistée est une technique chirurgicale efficace et sûre avec peu de complications postopératoires. Le taux de conversion est cependant élevé, et doit faire rechercher les meilleures indications de cette voie d’abord d’avenir. La comparaison de ce groupe au groupe témoin par thoracotomie doit être réalisée.     Video-Assisted Pneumonectomy: retrospective and single center study of 20 patients between 2012 and 2016   Objectives: Video-assisted thoracic surgery has undergone considerable development recently but with limited application in early stage cancer. Our objective was to show that video-assisted pneumonectomy enables good peri-operative results in terms of safety, morbidity and mortality. Methods: We retrospectively analyzed the data of 20 patients who had a video-assisted pneumonectomy between 2012 and 2016. Totalization pneumonectomy and pneumonectomy by thoracotomy were excluded. Results: Twenty patients were included (15 men and 5 women; mean age 56 years (range 33-77 years); 50% had ASA score 2 and 50% ASA score 3. Tumor stages were: IIa, n=2; IIIa, n=10; IV, n=2; and two cases of metastases. Median operative time was 160 minutes (range 120 to 300 min). There were six conversions (30%); one for bleeding control and five for technical reasons. Median length of hospital stay was 7 days (range 5 to 18). Intra-hospital postoperative complications were classified according to Clavien-Dindo; grade 1 (1); grade 2 (7); grade 4 (3). There were no deaths. Resection margins were tumor free, except for four patients (R1). Seventeen patients received adjuvant therapy: nine chemotherapies, seven radiochemotherapies and one radiotherapy. At 90-day postoperative follow-up, four patients presented complications; grade 2 (4); grade 4 (1) and two patients were hospitalized for pulmonary infection and denutrition. One death occurred during this period at home. Conclusion: Video-assisted pneumonectomy is an efficient and safe surgical procedure with few postoperative complications. However the conversion rate was high. Better operative indications are necessary for this future surgical approach.   Séance : Thoracique - chirurgie mini-invasive - vendredi 9 juin - 14:00-15:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-23 – Résections pulmonaires majeures par thoracoscopie exclusive pour cancer bronchique : une analyse de survie

Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian, Dominique Gossot Institut du thorax Curie-Montsouris, département thoracique, Institut mutualiste Montsouris, Paris   Objectif : Bien que recommandée dans les stades précoces de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) depuis 2013 par l’ACCP, la validité oncologique de la chirurgie thoracoscopique pour les exérèses pulmonaires majeures reste discutée. Depuis 2007, nous opérons à thorax fermé les patients présentant un CBNPC de stade I. Le but de ce travail est d’analyser les résultats de notre technique en termes de curage ganglionnaire et de survie à long terme. Méthode : Nous avons analysé de manière rétrospective en intention de traiter, à partir d’une base prospective, les données des patients opérés par thoracoscopie entre janvier 2007 et juin 2015 pour un CBNPC de stade I. Un curage ganglionnaire radical hilaire et médiastinal a été associé. Lors des segmentectomies, une analyse extemporanée des ganglions 11, 12 et 13 et des marges parenchymateuses était demandée pour étendre la résection en cas de positivité. Les survies globales et sans récidive ont été estimées par une courbe de Kaplan-Meier et les différences ont été calculées par un test de log-rank. Les différences de proportions ont été calculées par un test de Chi2. Résultat : 494 patients ont été analysés et le suivi a été complet chez 477 patients (96,6 %). La mortalité à 30 jours ou intrahospitalière était de 0,81 % et la morbidité hospitalière de 29,76 %. La survie à 5 ans pour l’ensemble de la cohorte était de 72,6 %. Il n’existait pas de différence significative de survie entre les stades IA (n = 359) et les stades IB (n = 117). La survie globale et la survie sans récidive par stade seront détaillées lors de la présentation. 98 patients (20,6 %) ont été finalement classés dans un stade pTNM supérieur à leur stade cTNM. 73 patients (15,3 %) ont présenté un upstaging ganglionnaire de N0 à N1 (n = 39) ou N0 à N2 (n = 34). Conclusion : Dans notre série, l’abord à thorax fermé pour des patients avec un CBNPC de stade I leur a offert des survies similaires et un taux d’upstaging identique, voire supérieur à ceux publiés par d’autres approches chirurgicales.     Full thoracoscopic major pulmonary resections for lung cancer: an analysis of survival   Objectives: Although video-assisted techniques are now recommended by the 2013 ACCP guidelines for treating early stage lung carcinomas, their oncological validity remains discussed. Since 2007, we are using a standardized full thoracoscopic approach for lobectomy or segmentectomy for stage I NSCLC. The aim of this work is to analyze the results of a full-closed chest technique in terms of nodal upstaging and long term survival. Methods: All patients who were operated for NSCLC between January 2007 and June 2015 were retrospectively analyzed from a prospective data base. The lobectomy or segmentectomy was completed with a radical hilar and mediastinal lymph node dissection (LND). All peribronchial (station 11) and interlobar and intersegmental (stations 12 and 13) were cleared. During segmentectomies, intersegmental LN and safety margins were examined by frozen section. The procedure was converted to lobectomy in case of invaded LN or insufficient safety margin. Overall survival and disease-free survival were estimated using the Kaplan-Meier curve and differences in survival using log-rank test. Differences in proportions were calculated using the chi-squared test. Results: 494 patients were included. We obtained a complete follow up for 477 patients (96.6%). Thirty-days or in-hospital mortality was 0.81% and in-hospital morbidity was 29.76%. Five-year overall survival of the whole cohort was 72.6%. There was no significant difference in five-year overall survival between clinical stage IA (n=359) and IB (n=117). Overall and disease free survival by pathological stage will be detailed in the presentation. 98 patients were upstaged (20.6%). Nodal upstaging to N1 (n=39) or N2 (n=34) was observed in 15.3% of clinical stage I patients (73/476). Conclusion: A full thoracoscopic approach allows a satisfactory survival and nodal upstaging that are similar or superior to other reported approaches.   Séance : Thoracique - chirurgie mini-invasive - vendredi 9 juin - 14:00-15:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-22 – Traitement chirurgical des cancers bronchiques non à petites cellules de stade précoce par segmentectomie à thorax fermé : résultats préliminaires

Dominique Gossot, Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian Institut du thorax Curie-Montsouris, département thoracique, Institut mutualiste Montsouris, Paris   Objectif : Le taux de résections sous-lobaires anatomiques pour cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) de stade précoce est en progression. Cependant les indications restent controversées. Nous rapportons les résultats préliminaires d’une série consécutive de 226 segmentectomies à thorax fermé pour suspicion de CBNPC de stade précoce. Méthode : Entre 2007 et 2016, nous avons réalisé 322 résections sous-lobaires anatomiques (RSLA) par thoracoscopie, dont 226 pour une suspicion de CBNPC de stade précoce chez 222 patients. Les données, entrées prospectivement ont été analysées de façon rétrospective en intention de traiter. La survie globale et sans récidive a été estimée par une courbe de Kaplan-Meier et les différences calculées par un test de log-rank. Résultat : Vingt-deux patients avait un stade p supérieur à leur stade c (10,4 %) : soit pour un stade T supérieur (T3 n = 8, T4 n = 2), soit pour un envahissement N1 (n = 6) ou N2 (n = 6). Les atteintes ganglionnaires N2 ont été découvertes sur l’examen anatomopathologique définitif. Sur les 6 atteintes N1, 3 ont été découvertes en peropératoire sur l’examen extemporané des ganglions intersegmentaires et ont amené à convertir la segmentectomie en lobectomie. Dix conversions en thoracotomie ont été réalisées (3,9 %). Dix-sept patients ont eu une résection plus étendue que prévue (7,5 %), le plus souvent pour raison carcinologique : ganglion intersegmentaire envahi (n = 3) ou marge de résection insuffisante sur le plan intersegmentaire (n = 7) en examen extemporané. La morbidité et la mortalité ont été respectivement de 1,3 % et 25,7 %. Pour les cancers pT1aN0, les survies globale et sans récidive à 3 ans ont été respectivement de 86,8 % et 80,2 %. Pour les cancers pT1bN0, ces survies ont été respectivement de 88,1 % et 73,5 % ? Conclusion : Dans les CBNPC de stade précoce, les RSLA par thoracoscopie permettent de réduire la morbidité peropératoire tout en offrant une survie satisfaisante. Toutefois, une technique rigoureuse doit être appliquée pour diminuer le taux de conversion en thoracotomie et le taux de résection étendue (transformation en lobectomie) lorsque cela s’avère nécessaire sur le plan carcinologique.     Thoracoscopic segmentectomies for clinical stage 1 non small cell lung cancer: preliminary results   Objectives: The rate of sublobar resection for early stage non-small cell lung carcinoma (NSCLC) is increasing. However, as results of ongoing randomized controlled trials are still pending, indications remain controversial. We report the results of a consecutive series of 226 thoracoscopic segmentectomies for early stage NSCLC suspicion. Methods: Between 2007 and 2016, we performed 322 thoracoscopic anatomic sublobar resections (ASLR). 226 of these were for a suspicion of cT1aN0, cT1bN0 or cT2aN0 NSCLC in 222 patients, as 4 patients had a bilateral procedure. There were 124 females and 98 males, with a mean age of 66 (range: 36-86 years). Data were prospectively entered into a database and retrospectively studied in an intent-to-treat analysis. Overall and disease-free survivals were estimated on a Kaplan-Meier curve and differences were calculated by a log-rank test. Results: Twenty-two patients were upstaged (10.4%), in 10 cases for T3 or T4, in 6 cases for N1 metastasis and in 6 cases for N2 metastasis. The 6 N2 tumors were discovered on final pathological examination. Out of the 6 N1 metastases, 3 were discovered at frozen section and resulted in a switch from segmentectomy to lobectomy. There were 10 conversions into thoracotomy (3.9%). Seventeen patients had a more important resection than initially planned (7.5%), i.e. a lobectomy (n=16) or a basilar resection (n=1), most often for an oncologic reason: invasion of intersegmental lymph node (n=3) or suspicious resection margin at frozen section (n=7). Morbidity and mortality were respectively 1.3% and 25.7%. For pT1aN0 carcinomas, overall and disease-free survivals were respectively 86.8% and 80.2%. For pT1bN0 carcinomas, overall and disease-free survivals were respectively 88.1% and 73.5%. Conclusion: For early stage NSCLC, thoracoscopic ASLR allow reducing perioperative morbidity while offering a satisfactory survival. However, a rigorous technic must be applied in order to limit the rate of conversions into thoracotomy and the extension rate into lobectomy when required from an oncologic standpoint.   Séance : Thoracique - chirurgie mini-invasive - vendredi 9 juin - 14:00-15:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-08 – Approche chirurgicale mini-invasive dans le traitement de la myasthénie gravis non thymomateuse. Étude multicentrique européenne

Francesco Guerrera, Stéphane Renaud, Nicola Santelmo, Andrea Evangelista, Paraskevas Lyberis, Antonio Mazzella, Anne Olland, Giulia Bora, Pierre-Emmanuel Falcoz, Pier Luigi Filosso, Enrico Ruffini, Alberto Oliaro, Gilbert Massard Service de chirurgie thoracique, CHU de Strasbourg Service de chirurgie thoracique, CHU de Nancy Service de chirurgie thoracique, université de Turin, Italie Unité d’épidémiologie oncologique, université de Turin, Italie   Objectif : L’efficacité de la thymectomie par sternotomie dans le traitement de la myasthénie gravis non thymomateuse (MG) a été prouvée par un essai multicentrique randomisé. Plusieurs articles ont proposé différentes approches mini-invasives dans le traitement de la MG et les ont comparées à la sternotomie, considérée comme référence. Néanmoins, la supériorité des unes et des autres est encore débattue. Le but de notre étude est de comparer les résultats cliniques des approches mini-invasives disponibles : cervicotomie avec sternotomie supérieure (C-US), thoracoscopie vidéo-assistée (VATS) et thoracoscopie robot-assistée (RATS). Méthode : Nous avons analysé rétrospectivement 267 patients consécutifs porteurs de MG sans thymome, opérés dans deux établissements européens de chirurgie thoracique entre 1990 et 2015. Les paramètres explorés étaient : 1) le taux de rémission, 2) l’amélioration du score MGFA (Myasthenia Gravis Foundation of America), 3) la réduction (< 10 mg de prednisone) ou la suspension de la thérapie cortisonique. Nous avons fait une comparaison des scores bruts et de propension (PS) ajustés par type d’approche chirurgicale C-US vs RATS / VATS, en utilisant la méthode de régression logistique. Résultat : 209 patients étaient disponibles pour l’analyse finale. L’âge médian était de 33 ans (intervalle interquartile 24-44) et 199 patients étaient des femmes (72 %). 220 patients (82 %) ont été opérés par C-US, 47 (16 %) par RATS et 4 (2 %) par VATS. L’état clinique selon le score MGFA s’est amélioré chez 89 % des patients (186/209). La rémission complète des symptômes (cliniques ou pharmacologiques) a été observée chez 42 % (87/209) et 47 % (32/68) des patients. Nous n’avons pas observé, chez les modèles ajustés, de différence significative en termes de taux de rémission (RATS / VATS OR : 1,35, 95 % IC 0,65-2,77, p = 0,418), l’amélioration du score MGFA (RATS / VATS OR : 0,58, 95 % IC 0,18-1,93, p = 0,378) et la réduction/suspension du traitement par stéroïdes (RATS / VATS OR : 1,43, 95 % IC 0,45-4,57, p = 0,548). Conclusion : Nos résultats indiquent que l’approche mini-invasive RATS / VATS a eu les mêmes résultats cliniques que la C-US. Le choix de l’approche chirurgicale optimale doit être adapté en fonction de la disponibilité des instrumentations, des résultats esthétiques, de la préférence des chirurgiens et de l’acceptabilité de l’intervention par les patients.     Minimally invasive surgical approaches for the treatment of non-thymomatous myasthenia gravis. A comparative propensity-score adjusted multicenter study   Objectives: Evidence of benefits of thymectomy by complete sternotomy in the treatment of non-thymomatous myasthenia gravis (MG) was proven by a multicenter randomized trial. Several papers proposed different minimally invasive surgical approaches for the treatment of MG and compared them with the classic complete sternotomy. Nevertheless, the best procedure is still matter of debate. The aim of our study is to compare clinical outcomes of the available minimally invasive approaches: cervicotomy with upper sternotomy (C-US), video-assisted (VATS) and robotic-assisted (RATS) thoracic surgery. Methods: We conducted a retrospective analysis of 267 consecutive non-thymomatous MG-patients, operated in two European Thoracic Surgery Institutions between 1990 and 2015. Explored clinical outcome parameters were (1) remission rate, (2) improvement of Myasthenia Gravis Foundation of America(MGFA) clinical status and (3) reduction ( < 10 mg of prednisone) or suspension of steroids therapy. Crude and Propensity score(PS) adjusted comparisons by type of surgical approach C-US vs. RATS/VATS were performed using logistic regression method. Missing data were multiple-imputed and combined estimates were obtained from 5 imputed datasets. Results: Two-hundred nine patients were available for the final analysis. Median age was 33 years (interquartile range 24-44) and 199 patients were female (72%). Two-hundred twenty patients (82%) were operated by C-US, 47(16%) by RATS and 4(2%) by VATS. MGFA clinical-status improved in 89% (186/209) of the patients, a remission of symptoms (clinical or pharmacological) was observed in 42%(87/209) and 47% (32/68) suspend/reduce steroid treatment. Considered C-US as reference, we did not observe at PS-adjusted models a significant difference in terms of remission rate (RATS/VATS OR:1.35, 95%CI 0.65-2.77, P=0.418), improvement of MGFA clinical-status (RATS/VATS OR:0.58, 95%CI 0.18-1.93, P=0.378) and reduction/suspension of steroid treatment (RATS/VATS OR:1.43, 95%CI 0.45-4.57, P=0.548). Conclusion: Our results indicated that RATS/VATS had same clinical results as C-US. The choice of the optimal surgical approach should be tailored on the base of availability, desired aesthetic results and physicians and patient preferences.   Séance : Communications libres thoracique - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Décembre 2016

Localisation de nodules pulmonaires en VATS grâce au Cone Beam Computed Tomography – étude préliminaire

Simon Rouze1,2,3*, Bertrand de Latour1,2,3, Erwan Flécher1, Julien Guihaire1, Miguel Castro2,3, Romain Corre4, Pascal Haigon2,3, Jean-Philippe Verhoye1,2,3   1. Université de Rennes 1, LTSI, Rennes, France. 2. INSERM, U1099, Rennes, France. 3. Service de chirurgie cardiothoracique et cardiovasculaire, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. 4: Service pneumologie, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. Correspondance : simon.rouze@chu-rennes.fr   Résumé Introduction : le but de cette étude est d’évaluer la faisabilité de l’utilisation peropératoire du CBCT afin de développer une nouvelle procédure de localisation peropératoire de nodules pulmonaires en chirurgie vidéothoracoscopique. Matériels et Méthodes : les patients inclus étaient âgés de plus de 18 ans. Ils devaient présenter des lésions pulmonaires uniques ou multiples d’une taille allant de 5 à 20 mm. Ces lésions étaient identifiées en préopératoire grâce à un scanner. La procédure, réalisée sous anesthésie générale, débutait par l’introduction des trocarts de chirurgie et la création d’un pneumothorax. Ensuite était réalisée une acquisition en CBCT. La segmentation était ensuite faite, permettant d’obtenir une reconstruction 3D de la lésion. Puis, grâce à la réalisation de scopie sur laquelle était projetée la segmentation en réalité augmentée, le nodule était localisé pendant la vidéothoracoscopie. Résultats : de mars 2014 à mars 2015, 8 patients ont été inclus dans notre étude. L’âge moyen est de 61 ± 11,7 ans [37-74 ans]. La taille moyenne des lésions était de 13,2 ± 5,1 mm [5-20 mm] et leur profondeur moyenne par rapport à la plèvre de 21,4 ± 10,7 mm [5-36 mm]. La densité moyenne des lésions était de 77,3 ± 81,7HU [0-250 HU]. Quatre patients ont subi une résection de type wedge, 2 patients un wedge suivi d’une lobectomie, un patient un wedge du lobe supérieur associé à une lobectomie inférieure et un patient, une bilobectomie (après conversion en thoracotomie). Le temps opératoire moyen était de 100,6 ± 36,7 min [60-150 min]. Nous avons été capable de détecter tous les nodules et de réaliser la résection dans tous les cas grâce à la scopie en réalité augmentée. Le temps moyen de scopie était de 134,2 ± 55,0 s [24-204 s]. Le temps moyen entre l’incision cutanée et la localisation du nodule était de 11,8 ± 3,8 min [7-17 min]. Conclusion : à notre connaissance, ce travail est le premier décrivant l’application clinique de l’utilisation du CBCT en peropératoire en chirurgie thoracique. Une telle utilisation est faisable et semble représenter un outil efficace pour détecter et aider à la localisation de petits nodules pulmonaires en VATS. Associé à la réalité augmentée, cet outil offre une avancée significative pour la vidéothoracoscopie et la résection de nodules centimétriques non palpables.   Abstract Localization of pulmonary nodules during VATS thanks to cone beam computed tomography – a preliminary study Objective: To describe a non-invasive guidance procedure, using intraoperative cone beam computed tomography (CBCT) and augmented fluoroscopy to guide lung resection during video-assisted thoracic surgery (VATS). Materials and methods: Patients with solitary or multiple lung nodules between 5 and 20 mm were included. Under general anesthesia, a moderate pneumothorax allowing the CBCT acquisition was first performed. Then a segmentation of the lesion was performed on a 3D reconstruction. A projection of this 3D reconstruction was then integrated into the digital workspace and automatically registered into the fluoroscopic images, creating an augmented fluoroscopy. The procedure was continued with classic video-thoracoscopic vision taking account of the augmented fluoroscopy to locate the targeted nodule. Results: Eight patients were included (mean age 61 ± 11.7 years): seven patients had an isolated lesion and one patient had two lesions (mean size 13.2 ± 5.1 mm). Mean depth to the pleura was 21.4 ± 10.7 mm. Four patients underwent a wedge resection associated with lymph node resection. Two patients had an initial wedge resection followed by a complementary lobectomy associated with lymph node resection (primary lung tumor). One patient had a wedge resection in the upper lobe and a lobectomy of the inferior lobe associated with lymph node resection. One patient underwent a conversion and a bilobectomy due to vascular injury. Mean global operating time was 100.6 ± 36.7 min. All the nodules have been identified on the CBCT acquisitions. Segmentation of the lesion has been performed in all cases. We have been able to detect all the nodules and to successfully perform the resection in all cases thanks to the augmented fluoroscopy. The mean scopic time was 134.2 ± 55.0 s. The mean imaging time, between the incision and the final nodule localization, was 11.8 ± 3.8 min. Conclusion: This paper is the first describing a clinical application of CBCT performed during thoracic surgery. Associated with augmented reality, it offers a significant advance to VATS resection of subpalpable lung nodules. This preliminary experience highlights the potential of the proposed CBCT approach to improve the perception of targeted small tumors during VATS.   1. INTRODUCTION Avec le développement des programmes de dépistage du cancer bronchopulmonaire par le biais des scanners « low-dose » [1], le nombre de nodules pulmonaires d’histologie indéterminée est amené à croître de manière considérable [2]. Or, la vidéothoracoscopie (VATS) est un outil crucial dans l’obtention de l’histologie de ces lésions [3,4]. Les méthodes de guidage des nodules en VATS restent majoritairement préopératoires, invasives, nécessitant une imagerie tomodensitométrique (TDM) additionnelle, avec des taux de complications et de non-efficacité du dispositif de guidage non négligeables [5-7]. Parallèlement, le Cone Beam Computed Tomography (CBCT) est une modalité d’imagerie qui connaît un véritable essor (implantologie, chirurgie maxillofaciale, radiothérapie, procédures endovasculaires) [8-11]. Cette imagerie rayon X permet d’obtenir des images tridimensionnelles d’une qualité semblable au scanner en résolution spatiale et proche en résolution en contraste. Concernant les pathologies pulmonaires, le CBCT a été étudié en pneumologie interventionnelle, en radiothérapie et en radiologie [12-14]. L’irradiation induite par un CBCT thoracique est en outre moindre qu’un TDM thoracique conventionnel : respectivement 2,3 à 5 mSv versus 4 à 18 mSv [15,16]. Le but de cette étude est d’évaluer la faisabilité de l’utilisation peropératoire du CBCT afin de développer une nouvelle procédure de localisation peropératoire de nodules pulmonaires en chirurgie vidéothoracoscopique.   2. MATÉRIELS ET MÉTHODES   2.1. Critères d’inclusion Les patients inclus dans ce protocole sont âgés de plus de 18 ans. Ils doivent présenter des lésions pulmonaires uniques ou multiples d’une taille allant de 5 à 20 mm. La nature de ces lésions peut être connue (lésion pulmonaire primitive, localisation secondaire d’un autre cancer) ou inconnue (chirurgie diagnostique associée ou non à une chirurgie thérapeutique). La distance par rapport à la plèvre de la lésion n’est pas un critère de sélection. En préopératoire, l’identification de ces lésions est réalisée grâce à une TDM thoracique avec des coupes « parenchymateuses » fines (1,25 mm). Ils ont également bénéficié de la réalisation d’un TEP-scan 18 FDG, pour mettre en évidence une éventuelle activité hypermétabolique de la lésion à réséquer. Les patients ont eu un bilan préopératoire conventionnel préalable à une chirurgie thoracique : radiographie pulmonaire de face ; explorations fonctionnelles respiratoires, avec notamment VEMS-CV ± DLCO ± VO2max ; bilans biologiques (NFS, ionogramme sanguin, bilan d’hémostase, groupe, Rhésus, RAI) ; électrocardiogramme ± échographie cardiaque ; fibroscopie bronchique ± biopsies bronchiques. Si une histologie préopératoire a été obtenue, elle l’a été selon les modalités suivantes : biopsie transbronchique ; ponction transpariétale scannoguidée. Les patients ont été informés de la réalisation de la procédure et ont signé un consentement éclairé.   2.2. Critères de non-inclusion Les patients présentant les caractéristiques suivantes n’ont pas été inclus dans l’étude : réintervention (antécédent de chirurgie thoracique homolatérale) ; incapacité à réaliser ou obtenir une ventilation unipulmonaire lors de la chirurgie ; personne majeure faisant l’objet d’une protection légale (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle) ; personne privée de liberté.   2.3. Déroulement de la procédure La figure 1 résume le déroulé complet de la procédure.   [caption id="attachment_2974" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Algorithme détaillant la succession des étapes de la procédure de localisation.[/caption]   2.3.1. Installation L’installation du patient lors des acquisitions se fait en conditions chirurgicales, c’est-à-dire en décubitus latéral [figure 2]. En chirurgie thoracique conventionnelle, l’installation en décubitus latéral est permise par : un appui sternal ; un appui fessier ; appui bras du côté du décubitus ; bras du côté opéré pendant.   [caption id="attachment_2975" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Installation du patient : décubitus latéral droit, bras semi-pendant, stabilisé par le matelas coquille.[/caption]   Or, lors d’une acquisition DynaCT, l’ensemble des flans de la table opératoire doivent être libres, pour autoriser une rotation complète à 211° de l’amplificateur de brillance (C-arm). Aussi, l’ensemble des appuis a dû être supprimé. Pour permettre une stabilité du patient en décubitus latéral, un matelas « coquille » à dépression a été utilisé. Le positionnement des bras a également été adapté : classiquement, le bras opposé à la lésion est en abduction à 90° sur un appui bras, et le bras homolatéral à la lésion est laissé pendant permettant une décoaptation des espaces intercostaux. Or, du fait de la rotation du C-arm autour de la table, une telle installation n’est pas réalisable. Toutefois, l’acquisition rotationnelle a été rendue possible grâce aux modifications suivantes : le bras opposé à la lésion est installé fléchi vers la tête, calé par une gouttière radiotransparente ; le bras homolatéral à la lésion est placé semi-pendant, reposant sur la table d’opération. En outre, toujours en raison de l’acquisition rotationnelle, l’ensemble des éléments situés à la tête du patient doit être libre, posant une nouvelle fois des impératifs d’installation. Ainsi, les tubulures de perfusion, du cathéter péridural et les tuyaux du ventilateur mécanique sont regroupés et suspendus pour éviter tout conflit avec le C-arm. De même, les champs doivent être attachés au plus près de la table d’intervention, pour prévenir tout arrachage intempestif par le détecteur ou le tube du C-arm.   2.3.2. Acquisition CBCT Les acquisitions de Cone Beam Computed Tomography sont obtenues grâce à la fonction DynaCT d’un C-arm conçue pour être utilisée en peropératoire : il s’agit de l’Artis Zeego System®, produit par la société Siemens Healthcare. Celui-ci dispose d’un capteur plan et d’une matrice de 2048 x 1538 éléments. Les paramètres de notre protocole DynaCT sont les suivants : incrément de l’angle de rotation : 0,5° ; matrice de 512 x 512 voxels ; 211° de trajectoire circulaire, durant 8 secondes ; une dose délivrée de 0,36 mGy par coupe en moyenne ; un total de 419 projections. Les images ainsi acquises sont transférées sur une station de travail dédiée (MMWP station, Siemens Healthcare). Les images DynaCT sont reconstruites avec une épaisseur de 1 mm, dans les plans axial, coronal et sagittal [figure 3].   [caption id="attachment_2976" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Reconstruction multiplanaire à partir du CBCT.[/caption]   Les acquisitions sont réalisées patient anesthésié, installé, champs opératoires en place, dans des conditions d’asepsie complète. Avant l’acquisition, on procède comme suit : mise en place du premier trocart de vidéothoracoscopie sous contrôle de la vue permettant l’insertion du vidéothoracoscope ; exclusion du poumon par l’anesthésiste ; insufflation d’oxygène (débit entre 1 et 4 L/min) pour permettre un trapping du poumon. En effet, un collapsus trop important du poumon (une atélectasie complète) rend le parenchyme pulmonaire trop dense pour pouvoir le distinguer de la lésion à repérer ; l’acquisition rotationnelle est ensuite réalisée, poumon controlatéral non ventilé (le temps de l’acquisition seulement).   2.3.3. Procédure chirurgicale Le matériel de vidéothoracoscopie utilisé est le suivant : optique Stryker 30°-10 mm (Stryker Corporate) ; caméra haute définition et colonne de vidéochirurgie Stryker (Stryker Corporate) ; instruments de vidéothoracoscopie dédiés Delacroix-Chevalier (particulièrement pinces à préhension fenêtrées) ; instruments de chirurgie conventionnels ; trocarts à usage unique 10 mm. bistouri électrique. La procédure de VATS est réalisée par le biais de trois incisions cutanées permettant une triangulation. Chacune de ces incisions cutanées autorise la mise en place d’un trocart par lequel sont introduits les instruments de vidéochirurgie. Celles-ci doivent être éloignées d’un minimum de 80 mm pour prévenir le conflit entre les instruments. Une fois la lésion localisée, celle-ci est réséquée au moyen d’un système d’agrafage automatique (Endo GIA®, Covidien Corporate). Un examen extemporané sera alors réalisé. En fonction de ce dernier, un geste complémentaire sera réalisé ou non (curage ganglionnaire médiastinal ou lobectomie + curage ganglionnaire médiastinal).   2.3.4. Segmentation de la lésion et placement du repère Une fois les images DynaCT obtenues, le nodule est identifié dans le parenchyme pulmonaire grâce aux reconstructions multiplanaires (MPR). Une fois ce repérage effectué, la lésion est segmentée au moyen d’une segmentation semi-automatique par croissance de région. Enfin, nous utilisons la fonction syngo InSpace EP du logiciel dédié Siemens pour intègrer le volume segmenté au volume de travail.   2.3.5. Localisation peropératoire de la lésion en fluoroscopie et VATS Une fois les trocarts en place, l’acquisition DynaCT, le repérage du nodule et la réalisation de sa segmentation réalisés, la procédure de localisation peut débuter. La lésion segmentée lors de l’étape précédente est localisée dans l’espace, en position absolue, par rapport à la table opératoire. Ainsi, lors d’une acquisition en fluoroscopie conventionnelle, la projection 2D de cette segmentation sera faite de manière automatique, sur l’écran de scopie, associant l’image de la fluoroscopie et l’image de DynaCT segmentée, en temps réel (fonction iPilot dynamic). En effet, les acquisitions CBCT (et donc la reconstruction du nodule) et le positionnement du C-arm (et donc les images de scopie) se font dans le même repère ; la fusion des 2 modalités d’image est donc faite de manière automatique. Les instruments de vidéochirurgie, sous contrôle de la caméra endoscopique et sous contrôle fluoroscopique, sont alors introduits. Ils vont être positionnés sur la zone représentant la lésion segmentée, guidés par l’écran de fluoroscopie augmentée. En contrôlant également sur l’écran de vidéo, le parenchyme pulmonaire est alors délicatement saisi, en prenant une attention toute particulière à ne pas mobiliser le poumon. Une seconde acquisition fluoroscopique selon une incidence différente est alors réalisée pour positionner une seconde pince à préhension, permettant une localisation plus précise de la lésion pulmonaire (en gardant toujours un contrôle par l’écran de vidéochirurgie) [figure 4].   [caption id="attachment_2977" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Procédure de localisation peropératoire avec l’écran de scopie augmentée (en haut à gauche).[/caption]   3. RÉSULTATS   3.1. Caractéristiques des patients De mars 2014 à mars 2015, 8 patients ont été inclus dans notre étude. L’âge moyen est de 61 ± 11,7 ans [37-74 ans]. Sept patients avaient une lésion unique et un patient avait 2 lésions : une lésion devait être localisée pour bénéficier d’un wedge ; l’autre, plus grosse, non (lobectomie programmée dans un autre lobe). Deux patients ont subi la résection d’un nodule inférieur à 10 mm : l’un d’eux avait 2 lésions (patient cité ci-avant) et l’autre avait un antécédent de cancer expliquant notre attitude agressive (patient 1). La taille moyenne des lésions était de 13,2 ± 5,1 mm [5-20 mm] et leur profondeur moyenne par rapport à la plèvre de 21,4 ± 10,7 mm [5-36 mm]. La densité moyenne des lésions était de 77,3 ± 81,7 HU [0-250 HU]. Les caractéristiques des patients sont résumées dans le tableau 1.   Tableau 1. Caractéristiques préopératoires des patients. Patient Âge IMC (kg/m2) Localisation de la lésion Taille (mm) Densité moyenne (HU) Distance à la plèvre (mm) 1 64 36 lobe supérieur droit 8 0 18 2 37 23 lobe inférieur gauche 16 250 5 3 54 25 lobe inférieur droit 12 100 30 4 67 35 lobe inférieur droit 16 88 36 5 59 24 lobe supérieur droit 11 0 20 6 61 43 lobe inférieur droit 20 13 28 7 72 38 lobe inférieur gauche 18 90 26 8 74 34 lobe supérieur gauche (+ lobe inférieur gauche : lésion plus grosse ; pas de localisation de cette lésion) 5 77 8,6   IMC : indice de masse corporelle ; HU : Hounsfield Unit.   3.2. Geste chirurgical Quatre patients ont subi une résection de type wedge associée à un curage ganglionnaire médiastinal. Deux patients ont eu un wedge suivi d’une lobectomie associée à un curage en raison de la nature de la tumeur à l’examen extemporané (adénocarcinome bronchique). Un patient a eu un wedge du lobe supérieur associé à une lobectomie inférieure et un curage ganglionnaire. Un patient, après la localisation peropératoire (lésion très profonde, proche de l’artère pulmonaire), devait subir une lobectomie. Mais du fait d’une plaie artérielle, il a subi une bilobectomie après conversion en thoracotomie. Le temps opératoire moyen était de 100,6 ± 36,7 min [60-150 min]. La nature anatomopathologique des lésions était un adénocarcinome bronchopulmonaire pour 2 patients, des métastases pour 4 patients, une tumeur carcinoïde typique pour un patient et une lésion fibreuse aspécifique pour le dernier. Toutes les résections étaient R0. Ces données figurent dans le tableau 2.   Tableau 2. Geste chirurgical. Patient Type de résection Temps opératoire total (min) Histologie de la lésion Qualité de la résection 1 wedge + CG 70 Lésion fibreuse (bénigne) NA 2 wedge + CG 60 Métastase de rhabdomyosarcome R0 3 wedge + CG 70 Métastase de cancer ORL R0 4 bilobectomie inférieure (plaie artérielle) 150 Métastase de cancer à cellule claire (rein) R0 5 LSD + CG 100 Adénocarcinome pulmonaire R0 6 wedge + CG 80 Tumeur carcinoïde R0 7 wedge suivi de LIG + curage ganglionnaire 150 Adénocarcinome pulmonaire R0 8 wedge lobe supérieur gauche + LIG +CG 125 Métastase de rhabdomyosarcome R0 CG : curage ganglionnaire ; LSD : lobectomie supérieure droite ; LIG : lobectomie inférieure gauche.   3.3. Acquisition CBCT peropératoire Pour les 8 patients, l’acquisition CBCT a été réalisée avec succès. Dans tous les cas, la lésion a pu être identifiée sur les images obtenues. Pour 2 patients, l’acquisition DynaCT a néanmoins due être répétée. Les raisons de cette répétition étaient les suivantes : pneumothorax trop important, entraînant un collapsus et une densification trop importante du parenchyme pulmonaire ; la distinction entre le nodule et le parenchyme sain était alors impossible ; reventilation inattendue du poumon exclu et mauvais cadrage du thorax. L’estimation de l’irradiation induite par la procédure était de 4258 ± 2242 μGy.m2 [1232-8283 μGy.m2]. Plusieurs paramètres ont influé sur la qualité des images : la morphologie des patients : les patients minces avaient une meilleure résolution en contraste ; l’apnée : l’incapacité à réaliser une apnée lors de l’acquisition CBCT induit un flou cinétique important ; le trapping optimal du poumon avec un pneumothorax ni trop important ni trop faible. La segmentation a été réalisée avec succès pour l’ensemble des patients.   3.4. Localisation peropératoire avec scopie en réalité augmentée Nous avons été capable de détecter tous les nodules et de réaliser la résection dans tous les cas grâce à la scopie en réalité augmentée. Pour 5 patients, une seule incidence de scopie a permis de localiser de manière pertinente le nodule. Le temps moyen de scopie était de 134,2 ± 55,0 s [24-204 s]. Le temps moyen entre l’incision cutanée et la localisation du nodule était de 11,8 ± 3,8 min [7-17 min]. Les détails relatifs à l’imagerie sont présentés dans le tableau 3.   Tableau 3. Détails relatifs à l’imagerie. Patient Temps de scopie (sec) Temps d'imagerie (min) Estimation de la dose d'irradiation (μGym2) 1 24 17 4695 2 174 11 1232 3 204 15 2932 4 126 9 5655 5 126 16 2468 6 150 8 8283 7 168 7 5559 8 102 11 3239   3.5. Suites opératoires Tous les patients sont vivants et sont sortis de l’hôpital. La durée moyenne d’hospitalisation était de 6,0 ± 3,7 jours [4-15 j]. Un patient a présenté une pneumopathie postopératoire avec un bullage prolongé et un autre a présenté une AC/FA paroxystique après la procédure.   4. DISCUSSION À ce jour et à notre connaissance, ce travail est le premier décrivant l’utilisation peropératoire du CBCT lors d’une chirurgie thoracique. Cette étude montre que le CBCT est un outil utilisable et pertinent pour la localisation peropératoire des nodules pulmonaires avec le concours de la réalité augmentée. En effet, nous avons montré que l’utilisation du CBCT peropératoire était faisable et permettait d’obtenir des images sur lesquelles sont identifiables les nodules pulmonaires. Ces résultats ont d’ailleurs déjà été démontrés en pneumologie interventionnelle, en radiothérapie, en radiologie, mais jamais lors d’une chirurgie thoracique [12-14,17]. Nos interventions chirurgicales étaient d’une durée conventionnelle, en incluant le temps d’acquisition CBCT et de localisation du nodule. Nous n’avons pas à déplorer de complications directement liées à la procédure de localisation ; un patient a en revanche dû subir une bilobectomie à la place d’une lobectomie à cause d’une plaie artérielle. De plus, l’irradiation additionnelle liée à la procédure est acceptable, représentant la moitié d’un scanner conventionnel. En pneumologie interventionnelle, Hohenforst-Schmidt et al. ont utilisé une approche assez similaire à la nôtre [13]. Après l’acquisition CBCT, la lésion ciblée est localisée sur les images en reconstruction multiplanaire. L’arbre trachéobronchique est identifié et le trajet endobronchique optimal de l’endoscope jusqu’au nodule est projeté sur les images de scopie, en réalité augmentée. Ainsi, ces images de scopie en réalité augmentée et les images classiques du fibroscope sont utilisées en même temps. Les auteurs décrivent l’utilisation de la jet-ventilation comme moyen d’éviter le flou cinétique et d’optimiser la précision de la localisation lorsque les apnées ne sont pas possibles lors de la procédure. En chirurgie thoracique, Ohtaka et al. ont associé la technologie CBCT à la VATS. Néanmoins, l’utilisation du CBCT est, en réalité, réalisée en préopératoire pour placer un hameçon ; de plus ils utilisent un O-arm et non un C-arm [17]. Plus important, on reprochera à ce travail un taux inquiétant de fistules bronchopulmonaires (3 fistules sur 10 cas rapportés). Dans le même ordre d’idées, d’autres travaux en chirurgie thoracique ont rapporté l’utilisation du CBCT, mais il s’agissait à chaque fois d’une utilisation avant l’initiation de la chirurgie pour mettre en place un marqueur [18-20]. En revanche, dans un travail préliminaire (expérimentation animale), Schafer et al. décrivent une approche similaire à la nôtre. Ils combinent l’acquisition CBCT, un recalage automatique, un système de guidage optique et de la réalité augmentée [21]. Ainsi, toutes les informations sont apparemment représentées sur l’écran de vidéothoracoscopie. L’utilisation de l’échographie peropératoire à travers les orifices de trocart semble être une alternative très intéressante à notre méthode, technique notamment développée par l’équipe de Montréal [22]. Non invasive, non irradiante, d’une durée de moins de 10 minutes, utilisable en peropératoire, l’échographie peropératoire semble séduisante. Néanmoins, on peut tout de même s’interroger sur la courbe d’apprentissage décrite comme très courte selon les auteurs (quand on sait la dépendance à l’opérateur de l’échographie en générale). De même près de 60 % des nodules localisés étaient à moins d’un centimètre de la plèvre et 8 nodules faisaient plus de 20 mm de grand axe (un mesurait même 62 mm). En dépit du fait qu’aucun patient avec des nodules en verre dépoli n’a été inclus dans cette étude pilote, l’utilisation du CBCT en peropératoire dans cette indication trouverait pourtant tout son intérêt [12,17]. Cependant, la densité du parenchyme pulmonaire sain est de - 900 HU, comparé à - 800 jusqu’à - 650 HU pour les nodules en verre dépoli. Bien que la différence de contraste en résolution du CBCT et du scanner conventionnel ne soit que de 5 HU, le pneumothorax et l’affaissement du poumon induisent sa densification. La densité du parenchyme sain et celle du nodule en verre dépoli tendraient donc à se confondre. Un système de recalage mériterait donc d’être développé. En comparaison aux autres systèmes de localisation actuellement disponible, l’utilisation de notre système utilisant le CBCT et la réalité augmentée présente de réels avantages. Il s’agit d’une procédure courte, non invasive, pouvant être réalisée par le chirurgien en personne au bloc opératoire. Le bénéfice en terme organisationnel – quand on sait la difficulté d’organiser les ponctions préopératoires – est non négligeable. Des limites sont néanmoins à opposer à ce travail. Tout d’abord nous sommes confrontés à une véritable méconnaissance des propriétés biomécaniques exactes du parenchyme pulmonaire : grande déformabilité en périphérie, rigidité près des régions hilaires et de l’arbre trachéobronchique. En outre, le poumon est un organe très mobile, plus « plastique » qu’« élastique », avec une vraie mémoire de forme lorsqu’il est non ventilé. De plus, nous réalisons une acquisition CBCT du poumon dans une certaine conformation (position, déflation). Dès lors que le poumon est mobilisé, cette acquisition CBCT n’est plus valide. Aucune solution simple n’existe à l’ensemble de ces difficultés. Une partie des réponses a été proposée par Uneri et al. [23]. Ils décrivent le comportement du poumon après création du pneumothorax à partir de CBCT réalisés en conditions chirurgicales. Néanmoins ce travail apporte une méthode de recalage extrêmement compliquée, dont l’application clinique est clairement limitée par la complexité du modèle mathématique utilisé. De plus, notre approche innovante n’a été réalisée que sur 8 patients. En conséquence, ce travail n’établit pas la supériorité ni même la validité de notre système de localisation. Il met en évidence sa faisabilité et son applicabilité à la pratique clinique, avec des résultats préliminaires très encourageants. Des travaux complémentaires avec un plus grand nombre de patients sont indispensables. Une autre limite de cette étude consiste dans le fait qu’elle a été réalisée dans une salle hybride. Ce type de salles n’est pas utilisé en pratique courante en chirurgie thoracique. En effet, ces salles sont présentes le plus souvent dans des centres de recherche et leur coût limite de manière importante l’applicabilité de ce travail. De plus, elles sont souvent dédiées aux équipes de cardiologie, radiologie, chirurgie cardiaque et vasculaire. Trouver des disponibilités additionnelles aux équipes de chirurgie thoracique n’est pas chose facile. Ces limites vont probablement disparaître avec le développement de C-arm équipés de CBCT, plus conventionnels et mobiles [21]. Cette étude pilote ouvre de nombreux axes de recherche. Au vu de ses limites, le développement d’un système de recalage semble opportun, reposant sur une étude des propriétés biomécaniques du poumon. Ceci sera appliqué aux problématiques du nodule en verre dépoli et à la mobilisation du poumon. Un autre champ de recherche serait de développer un outil projetant directement la réalité augmentée sur l’écran de vidéothoracoscopie sans avoir recours à la scopie mais utilisant des systèmes de localisation optiques ou magnétiques.   5. CONCLUSION À notre connaissance, ce travail est le premier décrivant l’application clinique de l’utilisation du CBCT en peropératoire en chirurgie thoracique. Une telle utilisation est faisable et semble représenter un outil efficace pour détecter et aider à la localisation de petits nodules pulmonaires en VATS. Associé à la réalité augmentée, cet outil offre une avancée significative pour la vidéothoracoscopie et la résection de nodules centimétriques non palpables.   RÉFÉRENCES National Lung Screening Trial Research Team, Aberle DR, Adams AM, Berg CD, Black WC, Clapp JD et al. Reduced lung-cancer mortality with low-dose computed tomographic screening. N Engl J Med 2011;365:395-409. Pinsky PF, Berg CD. 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décembre 8, 2016
Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-02 – Upstaging ganglionnaire pour les CBNPC cT1-T2 N0 : analyse de la nouvelle base Epithor

Laurence Solovei, Pierre Rabinel, Mathilde Cazaux, Claire Renaud, Jean Berjaud, Marcel Dahan, Laurent Brouchet Institution : Service de chirurgie thoracique, hôpital Larrey, CHU de Toulouse Objectif : Évaluer l’upstaging ganglionnaire des stades cT1-T2 N0 dans les techniques mini-invasives versus thoracotomie en analysant le registre national. Méthode : La seconde édition de la base de données Epithor, active depuis fin 2015, permet la comparaison des stades cTNM et pTNM des cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (CBNPC). Nous avons analysé de façon rétrospective les données des CBNPC stade I opérés par thoracotomie (THOR) et techniques mini-invasives (thoracotomie vidéo-assistée : VA, vidéo-thoracoscopie : VATS et robotique : RATS). Les caractéristiques de population, les stades c et pTNM et les pourcentages d’upstaging ganglionnaire global, N1 et N2 ont été étudiés. Résultat : Entre décembre 2015 et septembre 2016, sur 1787 CBNPC cT1-T2 N0 traités chirurgicalement, 1399 lobectomies ont été recensées (78,3 %) : 644 (46 %) par thoracotomie (THOR), 143 (10,2 %) par thoracotomie vidéo-assistée (VA), 455 (32,5 %) par thoracoscopie (VATS) et 156 (11,2 %) par robotique (RATS). L’upstaging ganglionnaire global est de 12,4 %. Les taux d’upstaging ganglionnaire selon l’abord chirurgical THOR, VA, VATS et RATS sont de 12,6 / 16,1 / 11,9 et 10,3 % respectivement. Aucune différence significative entre ces chiffres n’a été constatée (p > 0,05). Un nombre identique d’upstaging cN0-pN1 et cN0-pN2 a été trouvé. Conclusion : L’upstaging ganglionnaire permet d’évaluer la qualité oncologique du geste chirurgical. De nombreuses études critiquent la VATS pour la qualité de son curage et des taux plus faibles d’upstaging par rapport à la thoracotomie et la RATS. D’après la base Epithor, les techniques mini-invasives ont des taux d’upstaging non significativement différents de la thoracotomie. Dans les autres centres experts, ces résultats sont retrouvés et les survies à long terme sont similaires et indépendantes des voies d’abord. À ce jour, le manque d’études randomisées ne permet pas de s’affranchir des biais de sélection inévitables pour conclure sur la supériorité d’un abord chirurgical par rapport à un autre.
novembre 29, 2016