Chirurgie factuelle · Vol. 23 Septembre 2019

Lobectomie ou résection infralobaire pour cancer pulmonaire de stade localisé ?

Pascal Alexandre Thomas 1,2* Service de chirurgie thoracique, hôpital Nord, Aix-Marseille Université & Assistance publique-hôpitaux de Marseille. Laboratoire d’oncologie prédictive, Centre de recherche en cancérologie de Marseille, Inserm UMR1068, CNRS UMR7258, Aix-Marseille Université UM105, Marseille.   * Correspondance : pathomas@ap-hm.fr DOI : 10.24399/JCTCV23-3-THO Citation : Thomas PA. Lobectomie ou résection infralobaire pour cancer pulmonaire de stade localisé ?  Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2019;23(3). doi: 10.24399/JCTCV23-3-THO   Depuis la publication du Lung Cancer Study Group en 1995, établissant la lobectomie comme l’exérèse de référence dans le traitement curatif des cancers broncho-pulmonaires primitifs localisés [1], tout ou à peu près tout a changé. L’épidémiologie d’abord, avec maintenant une large prédominance d’adénocarcinomes de topographie volontiers périphérique. Les patients ensuite avec le vieillissement de la population et en corollaire le terrain plus à risques de complications postopératoires du fait de co-morbidités respiratoires et cardiovasculaires liées au tabac qui sont en outre autant de causes compétitives de mortalité à moyen et long termes. Les méthodes de stadification de la maladie sont devenues très performantes avec l’imagerie en coupes de haute résolution incluant une imagerie cérébrale, la tomodensitométrie à émission de positons, et les méthodes d’évaluation du statut ganglionnaire par cytoponction sous contrôle écho-bronchoscopique. Enfin, le développement de programmes de dépistage individuels et/ou collectifs permet le diagnostic de cancers de petites tailles et de stades «précoces» dans une proportion substantielle de sujets à risque avec un vrai impact positif sur le pronostic. On pourrait ajouter l’importance donnée, à côté de la survie, à la qualité de vie comme objectif du traitement à intention curative. Ces changements ont alimenté une réflexion collective sur l’intérêt d’une chirurgie résolument économe en parenchyme pulmonaire, respectant la segmentation broncho-vasculaire du poumon, à même de préserver la fonction respiratoire et la qualité de vie des opérés et de limiter le risque opératoire, sans pour autant compromettre le pronostic oncologique.   Cette réflexion a abouti à l’initiation de deux larges essais randomisés : l’essai nord-américain (Alliance/CALGB 140503) en 2007 et l’essai japonais (JCOG0802/WJOG4607L) en 2009 qui tous deux testent l’hypothèse de non-infériorité oncologique des résections infralobaires par rapport aux lobectomies dans le traitement des tumeurs périphériques de petites tailles (< 2 cm) et sans atteinte ganglionnaire clinique (cN0). Ces deux essais sont maintenant clos, ayant atteint leurs objectifs d’inclusion de 697 et 1106 patients, respectivement en 2017 et 2014. Les résultats oncologiques (survie sans récidive pour l’essai nord-américain, survie globale pour l’essai japonais) devraient être disponibles en 2020-2022. Les résultats intermédiaires, en termes de morbidité et de mortalité, ont été récemment rapportés, et permettent d’établir de nouvelles valeurs de référence pour la pratique quotidienne. L’essai nord-américain a comparé 357 patients ayant eu une lobectomie à 340 patients ayant eu une résection infralobaire (cunéiforme dans 60% des cas, segmentectomie anatomique dans 40%). Une technique mini-invasive vidéo-assistée avait été utilisée dans 80% des cas, dans les deux groupes. Les taux de mortalité à 30 jours et à 90 jours ont été respectivement de 0,9% (1,1% vs. 0,6%), et de 1,4% (1,7% vs. 1,2%). Les taux de complications sévères (grade 3 et plus de la classification de Clavien – Dindo) étaient respectivement de 15% et 14%. Il n’y eut donc aucune différence entre les deux groupes vis à vis du risque chirurgical [2]. L’essai japonais a comparé 554 patients ayant eu une lobectomie à 552 patients ayant eu une résection infralobaire (segmentectomie anatomique dans 100% des cas). Une technique mini-invasive vidéo-assistée, mais incluant parfois une mini-thoracotomie, avait été utilisée dans 89% des cas, dans les deux groupes. La mortalité à 30 jours a été nulle dans les deux groupes. Les taux de complications sévères (grade 3 et plus de la classification de Clavien – Dindo) étaient très inférieurs à 1%. Il n’y eut aucune différence entre les deux groupes vis à vis du risque chirurgical, à l’exception de fuites aériennes prolongées plus fréquentes après segmentectomie (6,5% vs. 3,8%, p=0,04) [3].   Ces deux essais montrent qu’il est possible de conduire avec succès des études randomisées multicentriques de grandes tailles en atteignant les objectifs d’inclusion dans des délais raisonnables. Ils font état de résultats en termes de morbi-mortalité postopératoires des exérèse pulmonaires pour cancer particulièrement bas quelle qu’ait été l’étendue de la résection parenchymateuse. Aucun des deux essais ne fait cependant état de résultats concernant la qualité de vie ou la fonction respiratoire résiduelle dans cette population de patients initialement aptes à recevoir indifféremment une lobectomie ou une résection infralobaire. Le débat reste donc ouvert, et les résultats oncologiques seront particulièrement précieux pour départager ces deux types de résection pulmonaire dans le contexte de patients à risque chirurgical standard, de tumeur périphérique de petites tailles et de maladie de stade précoce.   Si tout a changé depuis l’essai pionnier du LCSG, l’équivalence des deux types de résection pulmonaire en termes de morbi-mortalité immédiate demeure bien d’actualité ! Il faudra encore un peu de patiente avant de finalement décider ou non d’un changement de «standard» dans les pratiques chirurgicales, voire même de recommandations de prise en charge dans le contexte concurrentiel introduit par l’avènement des techniques ablatives alternatives à la chirurgie.   Références Ginsberg RJ, Rubinstein LV. Randomized trial of lobectomy versus limited resection for T1 N0 non-small cell lung cancer. Lung Cancer Study Group. Ann Thorac Surg 1995;60:615-22.https://doi.org/10.1016/0003-4975(95)00537-U Altorki NK, Wang X, Wigle D, Gu L, Darling G, Ashrafi AS, Landrenau R, Miller D, Liberman M, Jones DR, Keenan R, Conti M, Wright G, Veit LJ, Ramalingam SS, Kamel M, Pass HI, Mitchell JD, Stinchcombe T, Vokes E, Kohman LJ. Perioperative mortality and morbidity after sublobar versus lobar resection for early-stage non-small-cell lung cancer: post-hoc analysis of an international, randomised, phase 3 trial (CALGB/Alliance 140503). Lancet Respir Med 2018;6:915-924.https://doi.org/10.1016/S2213-2600(18)30411-9 Suzuki K, Saji H, Aokage K, Watanabe SI, Okada M, Mizusawa J, Nakajima R, Tsuboi M, Nakamura S, Nakamura K, Mitsudomi T, Asamura H; West Japan Oncology Group; Japan Clinical Oncology Group. Comparison of pulmonary segmentectomy and lobectomy: Safety results of a randomized trial. J Thorac Cardiovasc Surg 2019;158:895-907.https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2019.03.090PMid:31078312
septembre 20, 2019
Chirurgie thoracique · Vol. 23 Juin 2019

Breast cancer and chest wall surgery: a review

ABSTRACT Background: Chest wall lesions and invasion are a rare occurrence in operable breast cancers, and their care requires multidisciplinary teamwork between thoracic and breast specialists. Other chest wall lesions—radiation-induced sarcomas, Stewart-Treves syndromes, and osteoradionecrosis—are consecutive to breast cancer treatments. This article aims to update readers on chest wall resection and reconstruction techniques which are useful in these cases, as well as their indications and results. Method: A systematic review was conducted to identify chest wall reconstruction techniques and their place in locally advanced breast cancer (LABC), local recurrences, secondary sarcomas and radionecrosis. Results: Chest wall reconstruction must ensure good stability and protection of the intrathoracic organs. Titanium prostheses and protective meshes are widely used for these purposes. They can then be covered, if necessary, by a flap—mostly latissimus dorsi flaps, but also deep inferior epigastric perforator or superficial epigastric artery flaps. Few LABC and local recurrence patients are eligible for surgery, which has few complications, but patient selection must be strict, and outcomes are still debated. Radiation-induced sarcomas and Stewart-Treves syndrome have a poorer prognosis, even when surgery with healthy margins is possible. Osteoradionecrosis surgery relies on bringing a new vascular supply via a flap; the omentum is widely used here for its detersive properties. Conclusion: Novel chest wall reconstructive techniques, and a liberal use of flaps, make surgery technically possible for chest wall damage linked to breast cancers and their treatments. Functional results are reliable, but not all patients can benefit from surgery.   1. BACKGROUND Chest wall lesions and invasion seldom occur in operable cancerous breast disease, and their care requires multidisciplinary teamwork between thoracic surgeons and breast specialists [1]. A finely tuned collaboration between surgical specialties is key to such a major surgery. Indeed, extensive chest wall resections are complex interventions that must reconcile carcinological imperatives and reconstruction possibilities. Thanks to the emergence of reliable prosthetic material since the end of the 20th century, chest wall reconstruction techniques have much improved, and parietectomy indications are growing [2]. Locally advanced breast cancers (LABC) encompass tumors bigger than 5 cm (T3), tumors extended to the chest wall (T4a), or the skin (T4b) (figure 1a), or both (T4c), and inflammatory breast cancers (T4d) (figure 1b), as well as tumors with massive lymph node extension [2-3]. They make up about 20% of breast cancers throughout the world (although less in countries with organized screening) [4], and 5% of thoracic neoplasias [2]. The scope of this article is restricted to those T4a tumors with chest wall invasion.   [caption id="attachment_4345" align="aligncenter" width="300"] Fig. 1a: Locally advanced breast cancer with skin invasion (T4c).[/caption] [caption id="attachment_4346" align="aligncenter" width="300"] Fig. 1b: Inflammatory breast cancer (T4d).[/caption] Chest wall invasion can be the result of direct infiltration as well as lymphatic dissemination, and involves all the neighboring structures: skin, pectoral muscle, ribs and the intercostal space, but also the axillary and subclavian vessels and the brachial plexus [3]. Lymphatic invasions involve homolateral lymph nodes from the axillary, supra and subclavian chains, as well as the internal thoracic lymph nodes [3]. This explains the radical approach of Halsted’s operation, that removed the breast together with the pectoral muscle and required extensive lymph node dissection, even for small tumors. However, such mutilating surgery yielded poor oncological results that came at the price of a still poorer quality of life. Throughout the second half of the 20th century, advances in medical treatments have reduced surgical indications for locally advanced breast cancers. Surgery became less invasive, beginning in 1948 with Patey’s operation, which preserved the pectoral muscle and facilitated reconstruction. A better grasp on the balance between an extensive surgery and postoperative quality of life has made surgery less aggressive, and a combined medical approach of chemo and radiotherapy, as well as the development of hormonal treatments and later still targeted therapy, has become the usual approach. However, as reconstruction techniques improve [5], bringing less morbidity and a better postoperative quality of life, radical surgery has a new place in the care of these patients. Primary oncological treatment isn’t the only reason behind chest wall involvement in breast cancer pathology. However, late complications of the initial treatment are frequent, particularly when radiotherapy has been involved. Ever since the “cobalt bomb”, and until the current state-of-the-art stereotaxic techniques, technical progresses have led to a drastic reduction of healthy tissue irradiation. Therefore, the incidence of chest wall complications after radiotherapy should seemingly decrease in the years to come; but on the other hand, more patients benefit from breast conservation therapies, and that means more irradiated patients, although with lower doses [6]. Whatever trends arise in the future, radiotherapy complications remain a prevalent problem that can appear years after treatment. Double-strand breaks in DNA and oxidative stress induce two major long-term complications: radiation-induced cancer, and radionecrosis. Both can develop on the sternum, the clavicle and cervicothoracic junction, and as such are a surgical challenge. Proximity with the mediastinal structures and the upper limb neurovascular bundle, as well as the reconstruction and stabilization imperative after chest wall resection, requires these patients to be treated in a referral center that has access to modern reconstructive techniques [2]. This article aims to update readers on chest wall resection reconstruction techniques, as applied to breast cancer, as well as their indications and results.   2. METHODS Relevant articles were identified by a systematic search of the MEDLINE database, limited to articles in English and French languages, published after 2000 and before July 2017. A broad search of medical subject headings and their different combinations (“thoracic wall”, “breast neoplasms”, “thoracic surgical procedures”, “reconstructive surgical procedures”, “surgical flaps”, “free tissue flaps”, “myocutaneous flaps”, “sarcoma”, and “osteonecrosis”) was conducted for clinical trials and systematic reviews. Studies that reported surgical techniques and their medical outcomes were included. To broaden the search, the reference list of systematic reviews was screened manually for controlled trials and additional publications were retrieved from the reference list of relevant articles (figure 2).   [caption id="attachment_4347" align="aligncenter" width="300"] Figure 2: PRISMA 2009 Flow diagram of article selection.[/caption]   3. RECONSTRUCTION TECHNIQUES   3.1. Biomechanical basis Because of the position of the breast on the thorax, chest wall resections in breast cancer mostly concern its upper and anterolateral region. This region is biomechanically complex because of its anatomical characteristics [7]. The sternum is, first and foremost, the cornerstone of thoracic stability. Besides protecting the lung and mediastinal organs, the anterior thoracic skeleton also stabilizes the shoulder via the sternoclavicular joint and is the anchor of the accessory respiratory muscles (pectoral and anterior cervical muscles). Intercostal spaces widen as they get closer to the anterior midline, meaning that even small anterior costal resections create large defects that inhibit respiratory mechanics.   3.2. Objectives Reconstructive goals are not specific to breast cancer, and are those of every chest wall reconstruction [8-9]: Chest wall stability, in order to prevent paradoxical respiration, restore respiratory mobility and limit restrictive after-effects; Protection of intrathoracic organs, (particularly avoid pulmonary hernia) and dead space obliteration; Preservation of sternoclavicular stability; Restoration of esthetics. Overall the patient condition is critical and must be evaluated before heavy reconstruction is undertaken. Surgical gain must be balanced to its possible complications and the oncological prognosis [3,10,11]. The quality of resection must not be compromised in order to limit its scope; it is better to do no surgery, but instead a good medical treatment, than an incomplete surgery with severe complications. Comprehensive care is therefore essential and must include thoracic and reconstructive surgeons, but also nutrition specialists. Smoking cessation is imperative, and any underlying osteitis must be treated.   3.3. Reconstruction materials Reconstruction after a full-thickness chest wall resection must be done immediately, as a single-step procedure [9,12,13]. It can be completed later, for example by a split-thickness skin graft, but the chest wall must be stabilized right away. In 2004, Losken et al. published a decision algorithm for reconstruction techniques [12]. When the resection, whatever its size, removes at least part of one rib, a prosthetic mesh must be implanted in order to protect the underlying organs. When two or more ribs are removed, the chest wall must be stabilized by rigid material. Rigid autologous materials, such as bone and cartilage, are not used anymore in chest wall stabilization, because of a lack of both rigidity and temporal stability [2]. Besides, donor site morbidity cannot be ignored [8]. Biomaterials, such as cryopreserved homografts and allografts, are still seldom employed. However, acellular dermal matrices are more often used [14]. In order to ensure a satisfying rigidity, these are combined with rigid prosthetic materials, that are currently dominated by titanium [15]. Titanium has several qualities that make it a staple of thoracic bone reconstruction. Its biocompatibility is excellent, with good tolerance to infection [16], and its flexural rigidity is close to that of the original bone [17]. Titanium plates have, however, been rendered near obsolete due to the use of autologous materials, but also that of methyl methacrylate cements to mold artificial ribs and sternums [15,18]. Although there is a lack of peer-review studies on cement biomechanical properties when used in the thorax [19], it is considered brittle in the long term, because of stress fatigue induced by respiratory movements [20-21]. In contrast, titanium has an excellent tolerance to such long-term stress [22]. Additionally, cement reconstructions are difficult to remove should a septic complication happen. Porous alumina ceramic can also be used for sternal replacement (figure 3) [23]. The material can be loaded with antibiotics, which can prove useful for use in an infectious context [24]. When the chest wall resection is small (< 5cm and removal of only one rib), either a flap (pedicled or rotation flap) or direct closure (if the adipose tissue is thick enough) may be able to stabilize the thorax [12,25]. Titanium plates should be used when two or more ribs are removed, but also when part of the sternum is removed [12,18]. When a sternectomy is performed, standard osteosynthesis material can be used to bridge the parietal defect, but custom-made titanium plates have also shown excellent functional results, and ease mechanical ventilation weaning [15,17]. When the sternoclavicular joint is removed together with the manubrium, it is possible to implant an articulated prosthesis in order to preserve shoulder function (figure 3) [26]. However, some prefer to avoid joint reconstruction, for fear of rupture under stress.   [caption id="attachment_4348" align="aligncenter" width="300"] Figure 3: Ceramil® porous aluminia ceramic sternal prosthesis (ICeram, Limoges, France, photography courtesy of Dr Bertin and Dr Tricard).[/caption] Such rigid material can be placed over a protective mesh, in order to avoid lung herniation. Many different types of mesh are available, and this may be absorbable or not [21], including: polypropylene, PTFE and polyglactin. Whatever material is chosen by the surgeon, it must be both pliable and robust [18]. In septic conditions, absorbable polyglactin meshes must be used, and are therefore favored in radionecrosis cases [8]. After healing, absorbable meshes are replaced by rigid fibrotic tissue [18]. Meshes can be superimposed in order to increase rigidity [3,27]. When there is a phrenic resection too big to be stitched, it must be reconstructed with a thick PTFE mesh [8,10]. Prosthetic materials, whatever their nature, must be covered by the end of the surgery, and this can require a graft. As long as the graft and surrounding tissue remain well vascularized, the infectious risk is low, even in a previously infected site [11]. All these reconstructive techniques allow for good postoperative functional results [27].   3.4. Reconstructive flaps Flaps can be divided into two major categories: pedicled flaps and free flaps [28]. These can also be either myocutaneous or fasciocutaneous. Scientific evidence for flap choice in breast reconstruction is weak [29], and there is an even greater lack of data when the chest wall is involved. No comparative study was found. The choice between flaps is made on a case-by-case basis [30], according to the surface area that needs covering, patient morphology, surgical scarring and irradiation history on donor sites, esthetical and functional consequences and, of course, the technical challenge of some grafts that heighten post-operative complications. While regional pedicled flaps are usually the first choice, free flaps may be the only options, particularly when pedicled flaps have already been used or damaged by previous surgery or radiotherapy [31]. Free flaps require microsurgery vascular anastomosis techniques in order to graft the flap far from the donor site. The recipient vessels are usually the internal mammary pedicle, thanks to their high blood flow, easy access, constant position and the freedom to position the flap wherever needed on the chest wall [32]. While previous irradiation doesn’t forbid the use of the internal mammary artery, it can sometimes be too small or fragile to provide a correct vascularization, or may have already been used for a coronary artery bypass. In these rare cases, the thoracodorsal vessels are used instead for anastomosis [32]. The most commonly used free flaps [30,33,34] are, as of 2017, the fasciocutaneous deep inferior epigastric perforator flap (DIEP) (figures 4a and 4b) and the superficial inferior epigastric artery flap (SIEA), followed by musculocutaneous flaps such as the gracilis or gluteal flaps. The major benefit in using a free flap is the ability to choose a donor site far from the irradiation fields. Besides, fasciocutaneous flaps do not result in a muscular defect. However, they require challenging microsurgical vascular anastomoses that are prone to thrombosis.   [caption id="attachment_4349" align="aligncenter" width="220"] Fig. 4a: Donor site for abdominal flaps. The skin paddle is the same for both DIEP and TRAM flaps.[/caption]   [caption id="attachment_4350" align="aligncenter" width="238"] Fig. 4b: The DIEP flap harvests only the fasciocutaneous tissue and the pedicle, leaving the abdominal wall structurally untouched.[/caption]   [caption id="attachment_4351" align="aligncenter" width="238"] Fig. 4c: The TRAM flap harvests the transverse rectus abdominis muscle; the abdominal wall defect must be reinforced by a prosthetic mesh in order to avoid eventration.[/caption]   Pedicled flaps, on the other hand, keep their original vascular supply. Instead of being relocated to another anatomical region, a simple rotation brings them where they are needed. The best known myocutaneous pedicled flaps are the latissimus dorsi flap (figures 4a, 4b and 4c) (it is usually possible to preserve part of the muscle in these indications) [25] and the pedicled transverse rectus abdominis flap (TRAM) (figure 4c) [35]. The latissimus dorsi flap (figures 5a and 5b) is often the first choice, provided it hasn’t been used in a previous breast reconstruction. It is an easy flap to perform and can cover a large area with few functional and esthetical consequences. In case of past extensive lymph node dissection, the integrity of the thoracodorsal pedicle and the latissimus dorsi nerve must be assessed preoperatively. The major drawbacks of the latissimus dorsi flap are postoperative pain and recurrent seromas on the donor site. Loss of shoulder function is usually transitory, getting back to baseline in 6 to 12 months, but activity can still be limited in the meantime [35]. Pedicled TRAM flaps are seldom performed anymore, because of the major abdominal wall defect they cause [36]. They are now usually replaced by the free fasciocutaneous DIEP flap that uses the same donor site (figure 4a) with much less morbidity [34,36]. Over pedicled flaps have been described for chest wall reconstruction after breast cancer, most notably ipsilateral thoracoabdominal horizontal dermofat flaps [37].   [caption id="attachment_4352" align="aligncenter" width="202"] Fig. 5a: Donor site of a latissimus dorsi flap.[/caption]   [caption id="attachment_4353" align="aligncenter" width="238"] Fig. 5b: Latissimus dorsi flap used for breast reconstruction.[/caption]   [caption id="attachment_4354" align="aligncenter" width="300"] Fig. 5c: Post-operative results.[/caption]   Last but not least, the pedicled omental flap is a staple of thoracic surgery. It can be harvested by laparoscopy or by a mini laparotomy and is usually rotated on the right gastroepiploic pedicle. Its size enables a wide cover of the anterior and lateral chest wall and, while it has been used in breast reconstruction after mastectomy, its most widespread use is in radionecrosis and infected cases [38]. The omentum’s detersive properties and rich vascularization, together with its size, make it a versatile and reliable flap that can later be covered by a split-thickness skin graft [39].   4. INDICATIONS   4.1. Locally advanced breast cancer The 2017 European Society for Medical Oncology (ESMO) guidelines recommend to consider surgery after neoadjuvant treatment for LABC [40]. Indeed, when there is a good response to neoadjuvant systemic therapies, surgery often does become technically possible with an acceptable morbidity [41]. Mastectomy with axillary dissection is usually advised, but sometimes a chest wall resection is also necessary for a proper en bloc surgery. MRI can be useful to predict chest wall invasion and the necessity of a full-thickness chest wall resection [42]. Margins should obey the “no ink on tumor” rule [43,44]. Survival data for chest wall resections in breast cancer are scarce and mostly available through small retrospective series [45-48]. Additionally, these mostly concern local recurrences and not initial treatment. Still, they are reliable enough to show that survival is correlated with tumor type and, in particular, hormonal status. Santillan et al., in a series of 28 patients, found that 5-year survival was null for triple negative breast cancers, but rose to 39% for the other patients. Overall 5-year survival varies between 18 and 66% [45,48,49]. Operative mortality is null, and morbidity varies between 21 and 36% in referral centers [45,50]. Overall, disease-free survival in operated LABC might not be much more than medical treatment alone. No randomized controlled trial or meta-analysis have tested that hypothesis and such a lack of data advocates for stringent patient selection [48,49]. Once metastatic patients are excluded, as well as those who did not respond to neoadjuvant treatment, few patients are eligible for such surgery. Whenever it is performed, it should be carried out with the utmost care in order to achieve complete resection [40,51]. However, regardless of oncological curative intent, there is also room for surgery in ulcerated lesions, in order to improve the quality of life of patients with bleeding, septic and malodorous tumors.   4.2. Chest wall recurrences Less than 5% of patients who undergo a mastectomy for breast cancer suffer from a local recurrence in the first decade. Such local recurrences are fairly diverse, from an isolated nodule on the former scar to a massive chest wall and lymph node invasion [3]. When a local recurrence is truly isolated, without distant metastasis, a local treatment is recommended, combined with a systemic approach [40]. Surgery has been considered for these patients since the 1990s, provided that complete resection is possible [52]. Patients who have never had radiotherapy should be irradiated first. However, radiotherapy may not be possible, particularly in patients who have already undergone irradiation, and, for these, surgery is the recommended treatment. A single superficial soft tissue exeresis may be enough but, depending on the invasion depth, authentic chest wall resections can also be performed [3,50]. Prognosis, on the whole, is variable, and mostly influenced by the initial nodal status [53]. A 2018 meta-analysis found that quality of life and long-term survival are improved in approximately 40% of patients who undergo full-thickness chest wall resection [54].   4.3. Radiotherapy complications   4.3.1. Radiation-induced sarcomas Radiation-induced sarcomas (figures 6a and 6b) are a rare complication, with an incidence of 0.2% after 10 years and 0.4% after 15 years. However, some patients, who bear a constitutional mutation of the p53 anti-oncogene, have a heightened sensitivity to radiation [6]. This, in turn, worsens their risk of radiation-induced sarcoma [55]. A p53 mutation should be ruled out in patients with a family history of Li-Fraumeni syndrome before any irradiation; when present, radiotherapy should be avoided [56,57].   [caption id="attachment_4355" align="aligncenter" width="300"] Fig. 6a: Axial MRI images of radiation-induced chest wall sarcoma in an 82-year old woman, 17 years after radiotherapy for breast cancer.[/caption]   [caption id="attachment_4356" align="aligncenter" width="280"] Fig. 6b: Sagittal MRI images of the same case.[/caption]   Secondary sarcomas are most frequent on the fringe of the irradiation fields, where DNA damage, while non-lethal, creates many carcinogenic mutations. As such, any peripheral lesion should undergo biopsy before treatment to ensure a correct diagnosis – usually image-guided percutaneous core needle biopsy under local anesthesia [58]. The biopsy site must be marked, so that it can be removed later during surgery and thus avoid dissemination of cancer cells [58]. Diagnostic criteria for radiation-induced sarcomas, established in 1948 by Cahan et al. [11], rely on two items. More than 10 years must have elapsed since irradiation and the secondary tumor histology must be different from the previous one. Later updates of the criteria, by Arlen in 1971 and Cahan in 1998, accept a shorter interval of, respectively, 3 and 5 years; the major criteria remains a history of irradiation on the sarcoma territory [59]. Many histological types of sarcoma can appear after irradiation. In some series, angiosarcomas account for more than 50% of cases, while for others histiocytic fibrosarcomas are the rule [60]. Undifferentiated tumors, osteosarcoma, fibrosarcoma and rhabdomyosarcoma are also frequently described [61]. Whatever the exact histological subtype, these are always high-grade tumors, where diagnosis is often delayed and the prognosis is poor [62]. Indeed, radiation-induced sarcomas of the breast are on average, at diagnosis, more advanced and of a more aggressive histology than primary sarcomas [63]. Whenever there are no metastases and resection is technically feasible with an acceptable operative risk, surgery should be performed [58,62]. Linthorst’s team have described a multimodal therapy that combines surgery, re-irradiation and hyperthermia therapy, with no significant survival improvement compared to the medical treatment group [64]. Surgery with healthy margins is the best prognosis factor for radiation-induced sarcoma. However, local recurrence is frequent, with an incidence of up to 65% [62]. Overall 5-year survival is poor, ranging between 10 and 36% [59,65]. Prognosis is poorer than that of primary sarcomas [63]; Yin et al.’s series found a 5-year overall survival of 22.5% for radiation-induced sarcomas of the breast, much lower than the 44.5% rate for primary breast sarcomas. However, when all the confounding factors (particularly age and staging at presentation) are controlled, survival is comparable.   4.3.2. Osteoradionecrosis Irradiation leads to the formation of scar tissue and fibrosis, and this in turn leads to a thrombotic microangiopathy. The consecutive tissular hypoxemia, together with cytokine modifications, paves the way for osteoradionecrosis [2]. As fibrosis and necrosis progress, a skin defect appears, and healing is hindered by mediocre tissue perfusion (figure 7). The wound is easily contaminated, mostly by the Staphylococcus species, which creates a high risk of osteitis and bacteremia. The edges of the wound should always be biopsied to rule out local recurrence and sarcoma [66].   [caption id="attachment_4357" align="aligncenter" width="300"] Figure 7: Parasternal osteoradionecrosis several years after radiotherapy for breast cancer.[/caption]   Treatment, once again, is surgical, and is based upon the removal of all necrotic tissues; healthy tissue is then covered by a well-vascularized flap [66,67]. Tissue resection must be as conservative as possible, in order to limit chest wall instability, but must still remove all devascularized tissues. Larger chest wall resections must be stabilized by prosthetic titanium material, although this should be avoided whenever possible in septic conditions. When material implantation is inevitable, long-term intravenous antibiotic therapy may be necessary. More than providing an esthetic reconstruction, the flap brings a fresh, healthy, vascular supply that heals hypoxic tissues. Great omentum flaps, gifted with a rich microvascularization as well as great anti-infective properties, are often used in this indication [68]. Latissimus dorsi flaps are also serviceable here. Some advocate for a widespread use of free flaps: healthy tissue, harvested far from the irradiated area, with a pedicle undamaged from previous surgery or irradiation [67]. Cutaneous perforator flaps appear to yield similar results to the gold-standard musculocutaneous flaps, and their reduced morbidity on the donor site make them a new treatment alternative [68]. If no skin cover is possible after reconstruction, negative pressure therapy can reduce the de-epithelized area, either in a controlled wound healing strategy or before a split-thickness skin graft [11,69]. There is, unfortunately, no large-scale or long-term survival data available on osteoradionecrosis. Case series point to few postoperative complications, whatever the operative choices [38,39,67,68]; when any are reported, they are mostly flap necrosis. Yuste et al.’s 4 patient series found no recurrence with up to 6 years follow up [67].   4.4. The special case of Stewart-Treves syndrome Stewart-Treves syndrome is an angiosarcoma developing on a lymphedematous territory; the invasion often reaches the chest wall. Such lymphedema results from an extensive axillary lymph node dissection, as well as adjuvant radio and chemotherapy [70]. The pathogenesis of these peculiar sarcomas is still debated. The disease-free period is longer than that of radiation-induced sarcomas, with a mean of 11 years [71]. Incidence is low, occurring in about 0.5% of patients 5 years after a radical mastectomy [72]. It will probably dwindle thanks to a diminution of extensive lymph node dissection, since the sentinel lymph node technique avoids many extensive dissections. The management of Stewart-Treves sarcoma should, ideally, be a locoregional treatment [73], and indeed surgery is the most commonly performed treatment [74]. However, the previous history of radiotherapy limits both irradiation possibilities and the surgical success rate, since irradiated tissues are at a major risk of healing badly. Besides, surgical treatment can only be proposed for non-metastatic patients and only when complete resection is possible. Some use a multimodal therapy that combines surgery, reirradiation and hyperthermia therapy [64], seemingly with no significant difference in overall survival and local recurrence between the surgical and the non-surgical group. It is a sarcoma surgery, with a large healthy margin that often leads to amputation of the limb. Even in that somewhat best-case scenario, local recurrence is frequent (up to 96%) [75], and prognosis remains poor with a 5-year overall survival of 14% [71].   5. CONCLUSION Management of locally advanced breast cancers has changed; thanks to more efficient neoadjuvant treatments, some tumors have become operable. Local recurrences and radionecrosis require a comprehensive care that is better understood than ever. Novel chest wall reconstructive techniques, dominated by titanium materials, combined with a liberal use of flaps, make it possible to perform a correct oncological surgery, with reliable functional and esthetical results. It nevertheless remains a complex therapeutic process, where strict patient selection and cooperation between surgical teams, both thoracic and plastic, are paramount to successful outcomes.   Références Khalil HH, Malahias MN, Balasubramanian B, Djearaman MG, Naidu B, Grainger MF, et al. Multidisciplinary Oncoplastic Approach Reduces Infection in Chest Wall Resection and Reconstruction for Malignant Chest Wall Tumors. 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juin 7, 2019
Chirurgie thoracique · Vol. 22 Décembre 2018

La chirurgie pulmonaire vidéo-assistée a-t-elle un impact sur les complications postopératoires chez les patients avec un antécédent de cancer des voies aérodigestives supérieures ?

Tchala Kassegne*, David Boulate, Myriam Ammi, Olaf Mercier, Elie Fadel Hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson * Correspondance : kasstchala@hotmail.fr DOI : 10.24399/JCTCV22-4-KAS Citation : Kassegne T, Boulate D, Ammi M, Mercier O, Fadel E. La chirurgie pulmonaire vidéo-assistée a-t-elle un impact sur les complications postopératoires chez les patients avec un antécédent de cancer des voies aérodigestives supérieures ?. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(4). doi: 10.24399/JCTCV22-4-KAS   Résumé Les tumeurs des voies aérodigestives supérieures (VADS) et les tumeurs pulmonaires ont en commun les mêmes facteurs de risques. Leur association, synchrone ou métachrone, est fréquemment décrite. L’objectif de notre étude était d’établir le taux de complications postopératoires chez les patients avec un antécédent de tumeur des VADS et de déterminer si la chirurgie vidéo-assistée (VATS) diminue le risque de complications postopératoires chez ces patients. Nous avons également cherché à savoir si une prise en charge chirurgicale première de la tumeur pulmonaire avant celle de la tumeur des VADS, dans les présentations synchrones, diminuait significativement les complications postopératoires. Cette étude rétrospective monocentrique a été menée à l’hôpital Marie Lannelongue. Elle incluait les patients avec un antécédent de tumeur des VADS, opérés d’une tumeur pulmonaire entre 2010 et 2017. Nous avons établi deux groupes : un groupe de patients opérés par thoracotomie et un groupe de patients opérés par VATS. Nous avons comparé le taux de complications postopératoires des deux groupes. Il s’agissait de 121 patients (77% d’hommes), dont l’âge moyen était de 64,7±8,1 ans. 61% des patients (n=74) ont bénéficié d’une résection pulmonaire par thoracotomie et 39% (n=47) par VATS. Le taux global de complications postopératoires était de 57% (n=69), dont 3,3% de mortalité intrahospitalière (n=4). La VATS réduisait significativement le taux de pneumopathie infectieuse (43,2% vs 17%, p=0,003), ainsi que le taux de détresse respiratoire (21,6% vs 2,1%, p=0,003) comparé à la thoracotomie. Les troubles de la déglutition constituaient le facteur de risque de complication post-résection pulmonaire dans cette étude (OR=3,3 [1,1-10,7]). La prise en charge première de la tumeur pulmonaire n’a pas démontré de réduction significative des complications postopératoires. Le taux de complication post-résection pulmonaire des patients présentant un antécédent de tumeur des voies aérodigestives supérieures est important. La résection pulmonaire vidéo-assistée diminue le taux de pneumopathie postopératoire. La présence préopératoire de troubles de la déglutition est un facteur de risque de complication. Ceci doit être pris en compte dans la stratégie thérapeutique de ces patients.   Abstract Does video-assisted pulmonary surgery have an impact on postoperative complications in patients with previous head and neck cancer? Head and neck cancers (HNC) and lung tumors share the same risk factors, and their association, synchronous or metachronous, is frequently described. The aim of our study was to determine the postoperative complication rate in patients with a previous history of HNC, and to determine whether video-assisted thoracic surgery (VATS) decreases the risk of postoperative complications in these patients. We also investigated whether surgical management of the lung tumor before the HNC reduced the incidence of postoperative complications in synchronous presentations. This retrospective, single-center study was conducted at Marie Lannelongue Hospital. It included patients with a history of HNC who underwent a pulmonary resection between 2010 and 2017. We established two groups of patients, those operated by thoracotomy and those operated by VATS, and compared the postoperative complication rate between the two groups. There were 121 patients (77% men) with an average age of 64.7 ± 8.1 years. Of these patients, 61% (n = 74) underwent thoracotomy lung resection and 39% (n = 47) had VATS. The overall postoperative complication rate was 57% (n = 69), with 3.3% intrahospital mortality (n = 4). Use of VATS significantly reduced the rate of pneumonia (43.2% vs. 17%, p = 0.003) and respiratory distress syndrome (21.6% vs. 2.1%, p = 0.003) compared to thoracotomy. Swallowing disorders represented a risk factor for complications after pulmonary resection in this study (OR = 3.3 [1.1, 10.7]). Initial management of the pulmonary tumor did not significantly reduce the rate of postoperative complications. The complication rate after pulmonary resection in patients with a history of HNC is high. Video-assisted pulmonary resection reduces the rate of postoperative pneumonia. Swallowing disorders represent a risk factor for complications, and this must be taken into account in the management of these patients.   1. Introduction Les tumeurs des VADS (voies aérodigestives supérieures) et les tumeurs pulmonaires ont en commun la même population à risque. Le tabac est le principal facteur de risque commun à ces deux pathologies. Les tumeurs des VADS sont les tumeurs les plus fréquemment associées au cancer du poumon [1,2]. La prévalence d’un deuxième cancer pulmonaire chez les patients avec des antécédents de tumeur des VADS est de 6,9% [3]. En France, le type histologique le plus fréquent des cancers de VADS est le carcinome épidermoïde [4]. Les autres types histologiques sont représentés par les adénocarcinomes et les carcinomes non indifférenciés. Le larynx, la cavité buccale, le pharynx sont très fréquemment touchés. De plus les poumons représentent un site métastatique dans les cancers de VADS. La prise en charge des tumeurs des VADS peut porter atteinte aux fonctions respiratoires et de déglutition [5-9]. Lorsqu’une tumeur pulmonaire non à petites cellules survient chez un patient avec un antécédent de tumeur des VADS, la prise en charge de cette seconde tumeur peut être chirurgicale selon l’extension de la pathologie. La lobectomie reste une option thérapeutique majeure pour ces patients. Globalement on peut noter dans la littérature un taux de complication post-lobectomie autour de 16% pour les lobectomies par VATS (Video-assisted Thoracoscopic Surgery) et autour de 30% pour les lobectomies par thoracotomie [10]. Les facteurs de risque de complications postopératoires de résection pulmonaire décrits dans la littérature sont : l’âge, le tabac, la fonction respiratoire préopératoire, la durée d’intervention, le saignement peropératoire, le type de résection pulmonaire, les pathologies cardiovasculaires, la chimiothérapie préopératoire [11-18]. L’antécédent de tumeur de VADS est également un facteur de risque de complications postopératoires [19]. L’objectif de notre étude était d’établir le taux de complications postopératoires chez les patients avec un antécédent de tumeur des VADS et de déterminer si la VATS diminue le risque de complications postopératoires chez ces patients. Nous avons également cherché à savoir si une prise en charge première de la tumeur pulmonaire avant la tumeur ORL (dans les présentations synchrones) diminuait significativement les complications postopératoires. 2. Matériels et méthodes Cette étude rétrospective monocentrique a été menée entre janvier 2010 et décembre 2017 à l’hôpital Marie Lannelongue (HML). 2.1. Population Nous avons inclus tous les patients opérés d’une résection pulmonaire entre 2010 et 2017 et qui présentaient un antécédent de tumeur des VADS. Nous avons également inclus les patients ayant un diagnostic concomitant d’une tumeur pulmonaire et d’une tumeur des VADS et considéré que ces patients présentaient des tumeurs synchrones. Pour ces patients, la stratégie était celle de la prise en charge première de la tumeur pulmonaire afin de diminuer les risques d’infection pulmonaire liés aux troubles de déglutition que peut provoquer le traitement premier des tumeurs des VADS. En cas de critères d’intubation difficile, celle-ci était faite sous fibroscopie. Une trachéotomie était également réalisée en cas de difficulté d’intubation. Tous les dossiers des patients étaient présentés en réunion de concertation pluridisciplinaire et les indications chirurgicales étaient validées de façon collégiale. Une trachéotomie préventive était systématiquement réalisée en cas de troubles de déglutition pour protéger les poumons du risque d’inhalation. Elle est donc réalisée dans le même temps chirurgical que la résection pulmonaire. Il s’agit d’une trachéotomie temporaire. Nous avons défini deux populations de patients. Un groupe de patient dont la résection pulmonaire était faite par thoracotomie postérolatérale (TPL) et un second groupe par VATS. Les patients qui ne présentaient pas de tumeur des VADS et les patients qui ont présenté une tumeur des VADS après la chirurgie pulmonaire ont été exclus de l’étude. 2.2. Recueil de données Les données ont été recueillies à partir des dossiers papiers et informatisés des patients dans un tableur Excel. Les données démographiques regroupaient : l’âge, le sexe, les antécédents notables des patients, le stade de la tumeur pulmonaire. Nous avons également recueilli des données sur le bilan fonctionnel préopératoire, le traitement effectué pour la tumeur des VADS. La voie d’abord et le type de résection pulmonaire effectué pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules étaient recueillis. Nous avons relevé les différentes complications survenues au cours de l’hospitalisation et ainsi que les évènements jusqu’à la consultation postopératoire. 2.3. Analyse statistique Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS (SPSSTM Inc, Chicago, Illinois, États-Unis) version 15.0. Les variables continues sont décrites sous la forme de moyenne ± écart type, les variables qualitatives le sont par la fréquence de chaque classe. Les tests d’indépendance entre deux variables qualitatives ont été effectués par des tests du Chi2 et entre deux variables quantitatives par un test t de Student. La significativité statistique était déterminée par une valeur de p<0,05.   2.4. Avis du comité d’éthique Cette étude a été soumise au comité d’éthique de HML et a obtenu un avis favorable. Elle a été menée dans le respect des règles d’éthique et de la protection du secret médical. 3. Résultats   3.1. Population Deux mille cinq cent six résections pulmonaires ont été effectuées au HML pour cancer bronchopulmonaire entre 2010 et 2017. Nous avons donc recherché dans cette population les patients avec un antécédent de tumeur des VADS synchrone ou métachrone. Notre population d’étude comporte au final 121 patients. Quarante-sept patients (38,8%) dans le groupe VATS et 74 patients (61,2%) dans le groupe TPL. Le choix entre VATS et TPL était lié à l’expérience du chirurgien, aux facteurs anatomiques de la tumeur et à la période de chirurgie, sachant que la chirurgie vidéo-assistée s’est progressivement accrue au cours de l’étude, du fait de l’amélioration du matériel. On note 17 patients avec des tumeurs synchrones et 104 tumeurs métachrones. Le diagramme de flux est représenté par la figure 1.   [caption id="attachment_4181" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Diagramme de flux de la population de l’étude.[/caption]   Les caractéristiques démographiques sont résumées dans le tableau 1. On ne peut pas conclure à une différence significative entre les deux populations, sauf dans la sous-population des lobectomies. On a significativement plus de lobectomies dans le groupe TPL.   Tableau 1. Les caractéristiques démographiques.  Variables Données manquantes Patients VADS n=121 (%) Patients TPL n=74 (%) Patients VATS  n=47 (%) p Âge 0 64,7±8,1 64,6±8,6 64,8±7,4 0,92 Sexe 0 0,348   Hommes 0 93 (76,9) 59 (79,7) 34 (72,3)   Femmes 0 28 (23,1) 15 (20,3) 13 (27,7) IMC 1 23,5±4,8 23,3±3,9 23,7±6 0,67 Tabac actif 1 29 (24,2) 16 (21,6) 13 (28,3) 0,4 Tabac sevré 1 86 (71,7) 57 (77) 29 (63) 0,09 VEMS (%) 3 85±18 86±15 84±22 0,55 Stade cancer poumon 11 0,22    I 69 (62,7) 40 (58) 29 (69)    II 23 (20,9) 13 (19,1) 10 (23,8)    III 17 (15,5) 14 (20,6) 3 (7,1)    IV 1 (0,9) 1 (1,5) 0 (0) Type de résection pulmonaire   Wedge 0 16 (13,2) 7 (9,5) 9 (19,1) 0,12   Segmentectomie 0 3 (2,5) 1 (1,4) 2 (4,3) 0,32   Lobectomie 0 104 (86) 68 (91,9) 36 (76,6) 0,018   Bilobectomie 0 1 (0,8) 1 (1,4) 0 (0) 0,42   Pneumonectomie 0 3 (2,5) 2 (2,7) 1 (2,1) 0,84     3.2. VATS versus TPL Le taux de complication post-résection pulmonaire chez les patients avec un antécédent de tumeur des VADS est de 57%. Le taux de mortalité est de 3,3%. Nous n’avons pas trouvé d’association statistiquement significative entre la voie d’abord (TPL ou VATS) et les complications postopératoires au global (p=0,15). De manière significative, on observe plus de pneumopathie et détresse respiratoire (nécessitant une admission en réanimation) dans le groupe TPL. La durée de séjour hospitalier est également significativement augmentée dans le groupe TPL. Huit patients au total ont nécessité une ventilation prolongée avec une trachéotomie postopératoire. Il n’y a pas de différence significative concernant ce résultat dans les deux groupes. Le tableau 2 résume les différentes complications dans les deux groupes.   Tableau 2. Complications postopératoires en fonction de la voie d’abord. Complications Données manquantes Patients VADS n=121 (%) Patients TPL n=74 (%) Patients VATS  n=47 (%) p Décès 0 4 (3,3) 3 (4,1) 1 (2,1) 0,56 Complications 0 69 (57) 46 (62,2) 23 (48,9) 0,15 Pneumopathie 0 40 (33,1) 32 (43,2) 8 (17) 0,003 Détresse respiratoire 0 17 (14) 16 (21,6) 1 (2,1) 0,003 Ventilation non invasive 0 2 (1,7) 0 (0) 2 (4,3) 0,07 Encombrement bronchique 0 24 (19,8) 18 (24,3) 6 (12,8) 0,12 Fistule bronchopleurale 0 5 (4,1) 3 (4,1) 2 (4,3) 0,95 Bullage prolongé 0 8 (6,6) 4 (5,4) 4 (8,5) 0,5 Reprise chirurgicale 0 11 (9,1) 6 (8,1) 5 (10,6) 0,63 Embolie pulmonaire 0 1 (0,8) 1 (1,4) 0 (0) 0,8 ACFA 0 8 (6,6) 4 (5,4) 4 (8,5) 0,5 IDM 0 1 (0,8) 0 (0) 1 (2,1) 0,2 Hémothorax 0 2(1,7) 0(0) 2(4.3) 0.07 AVC 0 1(0,8) 1(1,4) 0(0) 0,42 Ventilation prolongée 0 8(6,6) 5(6,8) 3(6,4) 0.93 Séjour hospitalier (j) 0 15±19 18±19 11±17 0,04     3.3. Prise en charge chirurgicale première de la tumeur pulmonaire dans les tumeurs synchrones Nous n’avons pas relevé d’impact significatif de la prise en charge en première position de la tumeur pulmonaire sur les complications postopératoires. Le taux de bullage prolongé est proportionnellement plus élevé dans les tumeurs synchrones. Cette stratégie n’a pas d’influence sur le taux de pneumopathie ou de détresse respiratoire. Ces résultats sont présentés dans le tableau 3.   Tableau 3. Complications postopératoires des tumeurs synchrones. Complications Données manquantes Patients VADS n=121 (%) Tumeurs synchrones n=17 (%) Tumeurs métachrones  n=104 (%) p Décès 0 4 (3,3) 0 (0) 4 (3,8) 0,41 Complications 0 69 (57) 10 (58,8) 59 (56,7) 0,87 Pneumopathie 0 40 (33,1) 4 (23,5) 36 (34,6) 0,36 Détresse respiratoire 0 17 (14) 2 (11,8) 15 (14,4) 0,77 Ventilation non invasive 0 2 (1,7) 0 (0) 2 (1,9) 0,56 Encombrement bronchique 0 24 (19,8) 3 (17,6) 21 (20,2) 0,8 Fistule bronchopleurale 0 5 (4,1) 1 (5,9) 4 (3,8) 0,69 Bullage prolongé 0 8 (6,6) 3 (17,6) 5 (4,8) 0,04 Reprise chirurgicale 0 11 (9,1) 1 (5,9) 10 (9,6) 0,62 Embolie pulmonaire 0 1 (0,8) 0 (0) 1 (1) 0,68 ACFA 0 8 (6,6) 1 (5,9) 7 (6,7) 0,89 IDM 0 1 (0,8) 0 (0) 1 (1) 0,68 Hémothorax 0 2 (1,7) 0 (0) 2 (1,9) 0,56 AVC 0 1 (0,8) 0 (0) 1 (1) 0,68   3.4. Facteur de risque de complication postopératoire Lorsqu’on étudie les facteurs pouvant influencer le taux de complications postopératoires, seule la présence d’un trouble de la déglutition préopératoire augmente significativement le taux de complication  (OR=3,3 [1,1-10.7]). L’âge, le sexe, le tabac, le type de résection et le type de traitement ORL n’impactent pas significativement les complications postopératoires. Ces résultats sont présentés dans le tableau 4.   Tableau 4. Analyses univariées et multivariées des facteurs de risques. Analyse univariée  Analyse multivariée Variables Données manquantes Complications postopératoires n=69 (%) Pas de Complication n=52 (%) p OR [IC 95%] p Troubles de déglutition préopératoire 0 15 (21,7) 4 (7,7) 0,036 3,3 [1,1-10,7] <0,001 Trachéotomie préventive 0 8 (11,6) 2 (3,8) 0,12 0,002 Âge 0 65±8 63±7 0,12 0,911 IMC 1 23±4.5 24±5.2 0,34 Hommes 0 55 (79,7) 38 (73,1) 0,39 Tabac actif 1 17 (25) 12 (23,1) 0,8 VEMS (%) 3 83±15 87±21 0,27 Antécédent de trachéostomie 0 7 (10,1) 6 (11,5) 0,8 Type de résection pulmonaire   Wedge 0 7 (10,1) 9 (17,3) 0,25   Segmentectomie 0 2 (2,9) 1 (1,9) 0,72   Lobectomie 0 61 (88,4) 43 (82,7) 0,37       Bilobectomie 0 1 (1,4) 0 (0) 0,38   Pneumonectomie 0 1 (1,4) 2 (3,8) 0,4 Type de traitement de tumeur des VADS   Chirurgie 2 36 (53,7) 32 (61,5) 0,39   Radiothérapie 2 52 (77,6) 39 (75) 0,73   Chimiothérapie 3 40 (60) 28 (53) 0,46   4. Discussion Cette étude rapporte un taux de complications post-résection pulmonaire élevé chez les patients avec un antécédent de tumeur des VADS. Cet antécédent était bien identifié dans la littérature comme un facteur de risque de complications. Mais les taux de complications étaient peu étudiés. Une étude récente rétrospective de Briend et al. [19] rapportait un taux de complications de 42,4% et une mortalité de 8,5%. Notre taux de complications est plus élevé mais reste concordant lorsqu’on observe par exemple la complication la plus importante qui est la pneumopathie (33% dans notre étude et 32,1% dans l’étude de Briend et al.). La différence de taux de mortalité peut s’expliquer par une proportion de pneumonectomie plus élevée dans l’étude de Briend et al. (12% contre 2,5% dans notre étude). Ces résultats sont concordants avec la littérature [20,21]. Ces taux de complications élevés incitent à une prudence particulière dans la prise en charge des patients avec un antécédent de tumeur des VADS. 4.1. VATS versus TPL Nous n’avons pas établi que la VATS réduisait le risque global de complications post-résection pulmonaire dans notre population, et ceci malgré notre effectif important. Nous pouvons néanmoins conclure qu’il y a moins de pneumopathie et de détresse respiratoire dans le groupe VATS. La pneumopathie constitue la complication la plus fréquente dans notre population et les détresses respiratoires peuvent mettre en jeu le pronostic vital du patient. Ce résultat est donc cliniquement pertinent. La durée d’hospitalisation est également diminuée chez les patients opérés par VATS. Nous n’avons pas trouvé d’études comparant la VATS à la thoracotomie dans cette population. Les données que nous avons trouvées dans la littérature sur les lobectomies VATS versus thoracotomie dans la population générale vont dans le sens d’une diminution globale des complications postopératoires et de la durée de séjour hospitalier [10,22]. La réduction du risque de pneumopathie postopératoire n’a pas été rapportée dans ces études. 4.2. Prise en charge chirurgicale première de la tumeur pulmonaire dans les tumeurs synchrones Notre étude ne démontre pas que le fait de prendre en charge d’abord chirurgicalement la tumeur pulmonaire avant la tumeur des VADS réduit le risque de complication post-résection pulmonaire. Ceci peut s’expliquer par le manque de puissance avec un effectif faible de cette sous-population. Une autre explication peut se trouver dans le fait que 4 patients sur 17 avaient reçu une chimiothérapie néo-adjuvante pour la tumeur des VADS en attendant la chirurgie pulmonaire, or il a été démontré dans la littérature que la chimiothérapie augmentait le risque de complications postopératoires [14]. Une étude randomisée avec un effectif suffisamment important serait nécessaire pour démontrer cette hypothèse. 4.3. Facteur de risque significatif de complications postopératoires Le seul facteur de risque de complications que nous retrouvons est la présence de troubles de la déglutition préopératoire. Ce résultat va dans le sens des conclusions des études de Briend [19] et Herrera [21]. Même si certains facteurs comme le sexe masculin, le tabagisme actif, l’âge, le type de résection pulmonaire ont été identifiés dans la littérature comme facteurs de risque de complications, ceux-ci n’influencent pas le taux de complications dans notre étude [19,23]. La trachéotomie préventive pour réduire le risque d’inhalation et donc de pneumopathie postopératoire n’est pas une attitude clairement validée. Nos résultats suggèrent que cette attitude peut être adoptée chez les patients avec des troubles de la déglutition préopératoire. Nous justifions ceci par le fait que les troubles de la déglutition augmentent le risque de complications, or la trachéotomie préventive, qui n’est pas significative en analyse univariée, devient significative en analyse multivariée lorsqu’il est testé avec les troubles de la déglutition. La trachéotomie préventive peut constituer un facteur de confusion. Elle est significativement liée aux troubles de la déglutition. Ceci est la traduction du fait que dans notre centre la trachéotomie préventive est pratiquée préférentiellement chez les patients présentant des troubles de la déglutition. La trachéotomie préventive seule ne suffit pas à prévenir les pneumopathies postopératoires. 4.4. Limites Notre étude présente la principale limite d’être une étude rétrospective avec les biais qu’elle peut comporter avec des données manquantes. Nous n’avons pas fait de comparaison par score de propension parce que nous ne pensions pas que dans notre étude la différence du nombre de lobectomie entre les deux groupes (VATS et TPL) pouvait constituer un facteur de confusion. L’analyse univariée ne présentait pas la lobectomie comme facteur significativement associé aux complications post-résection pulmonaire. Notre étude apporte néanmoins de nouveaux renseignements sur la résection pulmonaire chez les patients avec un antécédent de tumeur des VADS. Une étude multicentrique randomisée serait nécessaire pour répondre définitivement à certaines questions, comme celle de l’indication de la trachéotomie préventive chez ces patients ou celle de la prise en charge première de la tumeur pulmonaire dans les tumeurs synchrones. 5. Conclusion La prise en charge des patients présentant une tumeur pulmonaire avec un antécédent de tumeur des VADS reste complexe et non consensuelle. Cette étude retrouve un taux de pneumopathie et de détresse respiratoire réduit avec la VATS. Elle établit également que la présence de troubles de la déglutition préopératoire est un facteur prédictif de complications postopératoires. La stratégie de prise en charge chirurgicale première du cancer bronchopulmonaire dans les tumeurs synchrones n’a pas montré de réduction des complications post-résection pulmonaire dans notre étude. Ces patients doivent être opérés par VATS si possible, et il faut rechercher et prendre en charge les troubles de la déglutition pour réduire les complications post-résection pulmonaire dans cette population.   Références Herranz González-Botas J, Varela Vázquez P, Vázquez, Barro C. Second primary tumours in head and neck cancer. 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décembre 3, 2018
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Décembre 2017

Traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention

Axel Plaisant*, Sebastian Sandu, Gonzague Delepine, Maud-Emmanuelle Olivier, Vito-Giovanni Ruggieri   Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, hôpital Robert Debré, CHU Reims, France. *Correspondance : aplaisant@chu-reims.fr   DOI : 10.24399/JCTCV21-4-PLA Citation : Plaisant A, Sandu S, Delepine G, Olivier ME, Ruggieri VG. Traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(4). doi: 10.24399/JCTCV21-4-PLA   Résumé Objectif : la fistule bronchopleurale est une complication rare dont la prise en charge reste complexe. Nous partageons notre expérience dans le traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention, c’est-à-dire sans thoracostomie. Méthodes : entre avril 2007 et septembre 2015, 12 patients avec une fistule bronchopleurale et ayant été opérés par épiplooplastie ont été inclus rétrospectivement. Le traitement consistait à réaliser dans la même intervention le débridement de la cavité pleurale par thoracotomie, suivi du prélèvement du grand épiploon par une courte laparotomie. L’épiplooplastie du moignon bronchique était réalisée avant fermeture du thorax. Résultats : sur 12 patients (âge moyen 62 ans), 9 ont été traités avec succès. Deux patients ont présenté une récidive de la fistule et ont été traités secondairement par thoracostomie. Un patient est décédé d’un choc septique. La durée moyenne d’hospitalisation a été de 25 jours. Conclusion : l’épiplooplastie en première intention offre des résultats satisfaisants pour le traitement des fistules bronchopleurales en évitant les désagréments de la thoracostomie. Elle peut être proposée à tous les patients sans antécédent de chirurgie abdominale et dans un contexte septique maîtrisé. En cas d’échec, la thoracostomie doit cependant être réalisée sans délai.   Abstract Treatment of bronchopleural fistula by first-line omentoplasty Objective: Bronchopleural fistula is an uncommon complication whose management remains a clinical challenge. We’d like to share our experience in the treatment of bronchopleural fistula by omentoplasty as first-line treatment (i.e., without open window thoracostomy). Methods: From April 2007 to September 2015, 12 patients with bronchopleural fistula who were operated on by omentoplasty were retrospectively included. The treatment was to perform (at the same time) the debridement of the pleural space by thoracotomy and then to take an omental flap by medial laparotomy. Reconstructive omentoplasty was performed before closing the thorax. Results: From our 12 patients (median age 62 years), 9 were successfully controlled. Two patients had recurrence of the fistula and were treated secondarily by an immediate open window thoracostomy. One patient died of septic shock. The median hospitalization time was 25 days. Conclusion: First-line omentoplasty is an effective method for the treatment of bronchopleural fistula and avoids open window thoracostomy in most cases. All patients without a history of abdominal surgery and whose septic condition is previously controlled can be eligible for this method. In case of failure, the open window thoracostomy must be carried out without delay.   1. Introduction La fistule bronchopleurale (FBP) postchirurgie d’exérèse est une complication peu fréquente et grave. Son incidence a baissé de façon significative au cours du temps, en raison d’une meilleure connaissance des facteurs de risque et d’une prise en charge adaptée [1]. En cas de chirurgie à haut risque comme la pneumonectomie droite, de lobectomie ou de pneumonectomie bronchoplastique, de radiothérapie préopératoire ou de diabète, des mesures préventives sont à mettre en œuvre et font d’ailleurs l’objet de recommandations [2]. Malgré cela, il persiste un faible nombre de FBP postchirurgicales ou d’origine septique dont le traitement reste complexe. L’objectif n’est pas seulement la fermeture de l’orifice fistuleux, il a aussi pour but de protéger les voies aériennes et de contrôler l’infection. Il est ainsi possible d’avoir recours à diverses techniques endoscopiques et chirurgicales, seule ou en association, sans qu’aucun schéma n’ait montré la preuve de sa supériorité. Parmi les différentes approches possibles, l’épiplooplastie a déjà fait l’objet de plusieurs travaux encourageants. Le grand épiploon possède en effet des qualités immunologiques et angiogéniques remarquables dans ce contexte. Il est ainsi utilisé pour la réalisation d’épiplooplastie de couverture du moignon bronchique ou encore de comblement après thoracostomie. Nous rapportons notre expérience dans le traitement des fistules bronchopleurales par épiplooplastie en première intention, c’est-à-dire sans traitement chirurgical préalable et notamment sans thoracostomie. L’objectif de cette étude était de juger l’efficacité d’une telle approche.   2. Patients et méthodes Entre avril 2007 et septembre 2015, nous avons inclus rétrospectivement 12 patients âgés de 38 à 79 ans (moyenne 62 ans) qui ont bénéficié d’une épiplooplastie de couverture pour le traitement d’une FBP à l’hôpital Robert Debré du centre hospitalier universitaire de Reims. Sur les 12 patients, aucun geste chirurgical visant à la fermeture de la fistule n’a été réalisé avant l’épiplooplastie et notamment aucune thoracostomie. Trois (25 %) patients ont cependant été traités préalablement et sans succès par endoscopie : 2 fistules persistantes après nitratage et 1 après encollage biologique. Les douze patients étaient tous de sexe masculin. Onze patients présentaient un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) et un patient présentait une FBP compliquant une pleuropneumopathie gauche à Streptococcus pneumoniae. Parmi les onze CBNPC, on retrouvait 6 (55 %) carcinomes épidermoïdes et 5 (45 %) adénocarcinomes. Selon la classification TNM/AJCC de 2009, les patients étaient répartis de la façon suivante : 1 patient stade IA, 3 stades IB, 3 stades IIB et 4 stades IIIA. Parmi eux, 5 (45 %) patients avaient été opérés d’une pneumonectomie droite dont 4 de totalisation, 2 (18 %) patients d’une pneumonectomie gauche dont 1 de totalisation, 3 (27 %) patients d’une lobectomie inférieure droite et 1 (9 %) patient d’une bilobectomie inférieure et moyenne. Ces patients avaient tous été opérés par thoracotomie postérolatérale épargnant le muscle dentelé antérieur et avec un curage radical. Un lambeau de couverture du moignon bronchique avait été réalisé chez tous les patients opérés d’une pneumonectomie droite : 3 lambeaux de muscle intercostal, 1 lambeau de plèvre médiastinale et 1 lambeau de la crosse de la veine azygos. Concernant les facteurs de risque de FBP rapportés dans la littérature, dans notre série, 9 (75 %) patients ont été opérés du côté droit et 7 (58 %) d’une pneumectomie. Cinq (42 %) patients étaient tabagiques actifs, 3 (25 %) patients étaient diabétiques et 6 (50 %) patients avaient été traités préalablement par chimiothérapie dont 1 en néoadjuvant et 5 en adjuvant. Il s’agissait toutes de fistules classiques ou intermédiaires selon la classification modifiée de Le Brigand avec un délai d’apparition compris entre le 7e et le 26e jour postopératoire. Toutes les fistules étaient symptomatiques. Le diagnostic a été suspecté sur des signes de sepsis pour 8 patients et parmi eux 2 ont présenté un choc septique préopératoire et 1 patient a présenté une insuffisance respiratoire aiguë. La FBP a été diagnostiquée pour 3 autres patients dans les suites d’une hémoptysie, d’un emphysème sous-cutané et d’une vomique pleurale. La fibroscopie bronchique a été réalisée systématiquement avant chaque épiplooplastie excepté dans un cas, celui du patient ayant présenté la vomique pleurale. Cet examen a permis de montrer la visualisation directe de la fistule pour 7 patients, des signes indirects à type de bullage pour 1 patient et uniquement des sécrétions purulentes pour les 3 autres. Dans plus de la moitié des cas, c’est-à-dire 7 patients, l’épiplooplastie a été réalisée le jour même du diagnostic. Pour les autres, les interventions ont eu lieu à 4, 8, 9, 27 et 37 jours après le diagnostic. Une intervention a été retardée de 8 jours après évolution favorable d’un choc septique et pour les trois valeurs les plus élevées, ils s’agissaient des patients traités initialement par endoscopie [tableau 1].   Tableau 1. Caractéristiques des patients.                 Délai après chir. initiale (jours) Patient Âge Diagnostic Côté Chirurgie initiale Couverture pTNM Endosc. Diagnostic Épiplooplastie 1 47 Adénocarcinome D Pneumonectomie (T) PM IIIA Colle bio 13 50 2 67 Épidermoïde D Lobectomie inférieure / IIIA / 15 23 3 59 Épidermoïde D Pneumonectomie (T) CVA IIB Nitratage 26 53 4 70 Adénocarcinome G Pneumonectomie / IB Nitratage 13 22 5 79 Épidermoïde D Lobectomie inférieure / IB / 7 7 6 38 Pleurésie purulente G / 7 73 Épidermoïde G Pneumonectomie (T) / IB / 10 10 8 65 Adénocarcinome D Bilobectomie inf. et moy. / IIB / 18 18 9 64 Adénocarcinome D Pneumonectomie (T) MIC IIIA / 10 14 10 59 Adénocarcinome D Lobectomie inférieure / IA / 9 9 11 61 Épidermoïde D Pneumonectomie MIC IIB / 19 19 12 63 Épidermoïde D Pneumonectomie (T) MIC IIIA / 12 12 T : de totalisation ; PM : plèvre médiastinale ; CVA : crosse de veine azygos ; MIC : muscle intercostal ; Endosc : traitement endoscopique.   2.1. Technique chirurgicale L’intervention consistait à reprendre la thoracotomie postérolatérale afin de réaliser le débridement complet de la cavité, que ce soit après lobectomie ou pneumonectomie. Dans un deuxième temps, une courte laparotomie médiane susombilicale permettait l’abord de la cavité abdominale et la réalisation du lambeau de grand épiploon selon les techniques déjà décrites [3]. Le lambeau était laissé pédiculé sur une seule artère gastroépiploïque droite ou gauche, choisie en fonction du calibre des artères et du côté de la fistule. Le lambeau était ensuite mobilisé dans la cavité pleurale à travers une phrénotomie. L’incision diaphragmatique était suffisamment large pour ne pas compromettre la vascularisation et suffisamment étroite pour éviter tout risque herniaire. Le lambeau était alors suturé soit directement aux berges du moignon bronchique et de la fistule, soit au tissu péribronchique adjacent réalisant ainsi une épiplooplastie de couverture.   3. Résultats Le geste chirurgical par épiplooplastie comme décrit précédemment a été réalisé intégralement sur l’ensemble des 12 patients. Chez 9 (75 %) patients, l’épiplooplastie en première intention a permis la fermeture de la fistule sans geste chirurgical supplémentaire et aucune récidive n’a été constatée. Pour 2 (17 %) patients, il a été réalisé secondairement une thoracostomie pour une récidive de la fistule. Enfin 1 patient est décédé le lendemain de l’intervention dans les suites d’un choc septique, il s’agit du seul décès observé dans les 30 jours postopératoires. Les patients 8 et 11 ont présenté une récidive de la FBP respectivement au 28e et au 7e jour après l’épiplooplastie. Ils ont été opérés tous les deux d’une thoracostomie sans délai. Dans le premier cas, il a été réalisé une thoracoplastie droite six mois après, sans parvenir à la fermeture de la fistule. Par la suite, le patient a présenté une rechute tumorale avec évolution métastatique aboutissant au décès. Dans le second cas, un comblement par lambeau de muscle grand dorsal libre controlatéral a été réalisé un an après. Devant la persistance de la fistule, il a été entrepris la pose d’une prothèse de carène [tableau 2].   Tableau 2. Résultats après épiplooplastie.     Durée hospit. (j) Statut Patient Fermeture fistule En réanimation Totale après épiplooplastie À 30 jours Dernières nouvelles Durée de suivi (j) 1 Succès 2 10 Vivant Vivant 1400 2 Succès* 13 67 Vivant Décédé, récidive tumorale 699 3 Succès 10 22 Vivant Décédé, récidive tumorale 462 4 Succès 3 10 Vivant Décédé, AVC massif 1385 5 / Décédé Décédé, choc septique 1 6 Succès 3 10 Vivant Vivant 2130 7 Succès 5 21 Vivant Décédé, récidive tumorale 532 8 Échec 4 40 Vivant Décédé, récidive tumorale 750 9 Succès 5 33 Vivant Décédé, récidive tumorale 251 10 Succès 5 12 Vivant Vivant 1094 11 Échec 13 33 Vivant Vivant, exclusion de la fistule par prothèse de carène 821 12 Succès 1 20 Vivant Vivant, récidive tumorale 730 *après nitratage par endoscopie.   Parmi les complications observées durant le séjour hospitalier, il y a eu selon la classification de Clavien-Dindo : 1 complication grade V : 1 décès ; 2 complications grade IIIb : 2 fistules récidivantes traitées par thoracostomie ; 1 complication grade IIIa : une fistule résiduelle résolutive après nitratage endoscopique ; 2 complications grade II : une pneumopathie et un épisode de fibrillation auriculaire [tableau 3]. La durée moyenne du séjour en réanimation a été de 5,8 jours (min 1, max 13) et la durée moyenne d’hospitalisation après épiplooplastie a été de 25,3 jours (min 10, max 67). Les complications extrahospitalières comprenaient : 1 complication grade IIIb : une éventration nécessitant un traitement chirurgical ; 1 complication grade I : un abcès de paroi nécessitant des soins locaux [tableau 3]. La durée du suivi moyen a été ainsi de 854,6 jours (ET = 577,3).   Tableau 3. Complications intra et extrahospitalières. Classification Clavien-Dindo Détails Gestes complémentaires Grade I 1 Abcès de paroi (patient 4) Soins locaux Grade II 2 Fibrillation auriculaire (patient 7) Antiarythmique IV (Cordarone) Pneumopathie (patient 10) Antibiothérapie Grade III IIIa 1 Fistule résiduelle (patient 2) Nitratage par endoscopie IIIb 3 Éventration (patient 6) Traitement chirurgical avec mise en place d'une prothèse pariétale Fistule récidivante (patient 8) Thoracostomie puis thoracoplastie Fistule récidivante (patient 11) Thoracostomie puis couverture par un lambeau de muscle grand dorsal (échec), mise en place d'une prothèse de carène Grade IV IVa 0 IVb 0 Grade V 1 Choc septique (patient 5) Réanimation, décès J1   4. Discussion Le traitement des FBP reste un challenge lié à la difficulté du contrôle de l’infection et à l’obtention de la fermeture de la fistule. Dans notre série, l’analyse des 3 échecs montre que sur les deux récidives de FBP, l’épiplooplastie n’a pas entravé la réalisation d’une thoracostomie dans un second temps. De même, le seul décès dans notre série imputable à la FBP concernait un patient opéré d’une lobectomie inférieure droite avec une sonde d’intubation trachéale classique, l’intubation sélective ayant échoué. La FBP était apparue au 7e jour postchirurgical, d’emblée sous la forme d’un sepsis grave. La fibroscopie avait montré une déhiscence en fente de la suture motivant la réalisation de l’épiplooplastie le jour même du diagnostic. Malgré cela, l’évolution s’était faite vers un choc septique et le patient était décédé le lendemain de l’intervention. A posteriori, l’indication de l’épiplooplastie dans ce contexte septique avancé, et compte tenu de surcroît de l’âge du patient, est critiquable, la thoracostomie seule était ici recommandée. La thoracostomie reste l’intervention de référence pour le traitement de l’empyème avec des résultats proche de 100 % pour le contrôle local de l’infection, comme le montrent plusieurs études [4-6]. Lorsqu’une FBP était présente, Pairolero et al. préconisaient d’associer dans le même temps opératoire un lambeau de couverture, généralement en utilisant le muscle dentelé antérieur. Par cette technique, 24 patients sur 28 avaient été traités avec succès [7]. En 2006, Zaheer et al., toujours à la Mayo Clinic, ont publié des résultats complémentaires concernant la transposition musculaire simultanée [6]. Sur 55 patients, ils retrouvaient un taux de récidive de 18 % et surtout ils réalisaient un nombre d’actes chirurgicaux moyens de 7. Concernant la durée de séjour, elle était plus élevée que dans notre étude avec une moyenne de 30 jours. Pourtant, la fermeture spontanée de la fistule est possible, elle a été observée chez 16 patients sur 24 (66 %) dans l’étude de Regnard et al. [5] et chez 21 patients sur 30 dans une étude plus récente, amenant les auteurs à privilégier la thoracostomie seule dans un premier temps [8]. Cependant, la thoracostomie n’est généralement qu’une première étape. Elle implique au minimum un geste chirurgical supplémentaire de fermeture de la fenêtre, la réalisation de soins locaux plurihebdomadaire impactant directement sur la qualité de vie du malade ainsi qu’un traumatisme psychique souvent important. Aucune étude de grande ampleur n’a été réalisée à ce jour concernant l’épiplooplastie dans le traitement des FBP mais elle fait l’objet de plusieurs publications [9-12]. Shrager et al. ont ainsi traité avec succès 11 patients sur 13 par épiplooplastie en association avec une thoracostomie [10]. En 2005, Chichevatov et al. proposaient de réaliser uniquement l’épiplooplastie de façon précoce. Sur 12 patients opérés d’une pneumonectomie et présentant une FBP, 1 patient a présenté une récidive de la fistule et 3 patients ont développé un empyème sans fistule. Pour ces derniers, l’évolution a été favorable après drainage et lavage de la cavité [11]. Enfin, une étude suisse et polonaise publiée en 2008 rapporte de bons résultats pour 18 épiplooplasties dans le traitement des fistules postpneumonectomie en association à une reprise chirurgicale itérative et jusqu’à l’obtention d’une cavité macroscopiquement propre [12]. L’avantage du grand épiploon est qu’il possède des qualités anatomiques et physiologiques remarquables notamment en contexte septique, ce qui explique son intérêt dans le traitement des FBP. Il adhère rapidement et fortement au tissu inflammatoire et lutte contre l’infection par plusieurs mécanismes, entre autres par la sécrétion de lysozyme et la synthèse d’anticorps. L’épiploon favoriserait aussi la néoangiogénèse locale par l’intermédiaire du VEGF sécrété par les adipocytes [13,14]. Les limites au développement de l’épiplooplastie en chirurgie thoracique sont liées notamment au prélèvement du lambeau. Les patients aux antécédents de péritonite, de chirurgie abdominale itérative, ou intéressant le grand épiploon constituent des contre-indications. En outre, la qualité et le volume du grand épiploon ne sont pas évalués en routine. Son poids n’est pas directement corrélé au poids du patient, même si les personnes obèses présentent généralement un tablier graisseux plus important. Dans notre expérience, aucun patient ne présentait d’IMC inférieur à 18,5, 5 patients étaient de corpulence normale, 5 en surpoids et 2 patients obèses. La qualité du lambeau était variable mais toujours suffisante pour la réalisation de l’épiplooplastie. De plus, bien que relativement simple, la laparotomie médiane et la libération du grand épiploon nécessitent de fait une formation en chirurgie générale. Les complications les plus fréquentes sont la dilatation gastrique, elle-même la conséquence d’une traction excessive du pylore et le risque d’éventration. Dans notre série, un patient de 38 ans toxicomane, traité pour une FBP d’origine septique, a présenté dans les suites de l’épiplooplastie une éventration qui a nécessité une reprise chirurgicale. Certains auteurs ont proposé une alternative à la laparotomie. Zurek et al. ont traité 8 patients pour empyème dont 3 avec une FBP associée en réalisant une épiplooplastie dont le lambeau avait été prélevé par laparoscopie [15]. De façon plus surprenante, D’Andrilli et al. décrivent le prélèvement transdiaphragmatique du grand épiploon par thoracotomie. Ils rapportent avec cette technique 43 renforcements de suture bronchique et 2 succès de fermeture de FBP [16]. Les alternatives au traitement chirurgical essentiellement représentées par la fibroscopie et la bronchoscopie interventionnelle regroupent diverses techniques et font l’objet actuellement de nombreuses publications. En 2007, West et al. publiaient une revue de la littérature et montraient que sur 90 patients porteurs d’une FBP (dont 85 patients postpneumonectomie), seulement 30,1 % avaient été traités avec succès sur la fistule et le pyothorax. La mortalité restait relativement élevée à 39,6 % [17]. Plus récemment, Cardillo et al. ont présenté les résultats de 35 patients traités par endoscopie, essentiellement par injection sous muqueuse d’agent sclérosant (Polidocanol) et de colle (Cyanoacrylate) dans la fistule. Sur les 18 fistules dont le diamètre était inférieur ou égal à 2 mm, seul un échec a été observé, et sur les 17 fistules supérieures à 2 mm, ils obtenaient une guérison dans 65 % des cas [18]. On constate que les résultats sont fortement influencés par la taille de la fistule. Le traitement endoscopique est à privilégier selon les auteurs pour des FBP dont le diamètre ne dépasse pas 5 ou 6 mm [18,19]. Les échecs au traitement endoscopique ne semblent pas influencer ultérieurement les résultats du traitement chirurgical [18]. D’autres techniques sont utilisées, notamment les valves endobronchiques, mais peu de données sont disponibles et elles semblent offrir de moins bons résultats [20].   5. Conclusion En conclusion, l’épiplooplastie en première intention offre des résultats satisfaisant chez des patients préalablement sélectionnés, sans antécédent de chirurgie abdominale et en l’absence de sepsis grave. Cette attitude permet dans la plupart des cas la guérison rapide du malade et évite les désagréments de la thoracostomie. En cas d’échec du traitement par épiplooplastie, la thoracostomie que l’on pourrait qualifier ici de rattrapage doit cependant être réalisée sans délai. Au vu de la littérature actuelle et comme nous l’avons expérimenté dans cette étude, le traitement par fibroscopie ou bronchoscopie interventionnelle peut être proposé préalablement pour des fistules dont le diamètre est inférieur ou égal à 5 mm sans entraver a priori la suite de la prise en charge [figure 1].   [caption id="attachment_3934" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Arbre décisionnel. Stratégie de prise en charge des fistules bronchopleurales.[/caption]   Références Pforr A, Pagès P-B, Baste J-M, Thomas P, Falcoz P-E, Lepimpec Barthes F et al. A Predictive Score for Bronchopleural Fistula Established Using the French Database Epithor. Ann Thorac Surg janv 2016;101(1):287-93. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2015.06.026 Thomas P, Dahan M, Riquet M, Massart G, Falcoz P-E, Brouchet L et al. [Practical issues in the surgical treatment of non-small cell lung cancer. Recommendations from the French Society of Thoracic and Cardiovascular Surgery]. Rev Mal Respir oct 2008;25(8):1031-6. Doi : RMR-10-2008-25-8-0761-8425-101019-200809699 Mathisen DJ, Grillo HC, Vlahakes GJ, Daggett WM. The omentum in the management of complicated cardiothoracic problems. J Thorac Cardiovasc Surg avr 1988;95(4):677-84. PMID:3352303 Mazzella A, Pardolesi A, Maisonneuve P, Petrella F, Galetta D, Gasparri R et al. Bronchopleural fistula after pneumonectomy: Risk factors and management, focusing on open window thoracostomy. J Thorac Cardiovasc Surg 12 juin 2017; https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2017.05.105 Regnard J-F, Alifano M, Puyo P, Fares E, Magdeleinat P, Levasseur P. Open window thoracostomy followed by intrathoracic flap transposition in the treatment of empyema complicating pulmonary resection. J Thorac Cardiovasc Surg août 2000;120(2):270-5. https://doi.org/10.1067/mtc.2000.106837 Zaheer S, Allen MS, Cassivi SD, Nichols FC, Johnson CH, Deschamps C et al. Postpneumonectomy empyema: results after the Clagett procedure. Ann Thorac Surg juill 2006;82(1):279-286-287. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2006.01.052 Pairolero PC, Arnold PG, Trastek VF, Meland NB, Kay PP. Postpneumonectomy empyema. The role of intrathoracic muscle transposition. J Thorac Cardiovasc Surg 1990;99(6):958-966-968. PMID:2359336 Hysi I, Rousse N, Claret A, Bellier J, Pinçon C, Wallet F et al. Open window thoracostomy and thoracoplasty to manage 90 postpneumonectomy empyemas. Ann Thorac Surg nov 2011;92(5):1833-9. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2011.07.004 Yokomise H, Takahashi Y, Inui K, Yagi K, Mizuno H, Aoki M et al. Omentoplasty for postpneumonectomy bronchopleural fistulas. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg 1994;8(3):122-4. PMID:8011343 https://doi.org/10.1016/1010-7940(94)90166-X Shrager JB, Wain JC, Wright CD, Donahue DM, Vlahakes GJ, Moncure AC et al. Omentum is highly effective in the management of complex cardiothoracic surgical problems. J Thorac Cardiovasc Surg mars 2003;125(3):526-32. https://doi.org/10.1067/mtc.2003.12 Chichevatov D, Gorshenev A. Omentoplasty in treatment of early bronchopleural fistulas after pneumonectomy. Asian Cardiovasc Thorac Ann sept 2005;13(3):211-6. https://doi.org/10.1177/021849230501300304 Schneiter D, Grodzki T, Lardinois D, Kestenholz PB, Wojcik J, Kubisa B et al. Accelerated treatment of postpneumonectomy empyema: a binational long-term study. J Thorac Cardiovasc Surg juill 2008;136(1):179-85. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2008.01.036 Hollender LF, Bur F, Manzini N de, Pigache P. Chirurgie du grand épiploon. Tech Chir-Appar Dig janvier 198940-495. Walker FC, Rogers AW. The Greater Omentum as a Site of Antibody Synthesis. Br J Exp Pathol juin 1961;42(3):222-31. PMID:13782709 PMid:13782709 PMCid:PMC2082470 Żurek W, Makarewicz W, Bobowicz M, Sawicka W, Rzyman W. The treatment of chronic pleural empyema with laparoscopic omentoplasty. Initial report. Wideochirurgia Inne Tech Maloinwazyjne Videosurgery Miniinvasive Tech déc 2014;9(4):548-53. https://doi.org/10.5114/wiitm.2014.45129 D'Andrilli A, Ibrahim M, Andreetti C, Ciccone AM, Venuta F, Rendina EA. Transdiaphragmatic harvesting of the omentum through thoracotomy for bronchial stump reinforcement. Ann Thorac Surg juill 2009;88(1):212-5. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2009.04.025 West D, Togo A, Kirk AJB. Are bronchoscopic approaches to post-pneumonectomy bronchopleural fistula an effective alternative to repeat thoracotomy? Interact Cardiovasc Thorac Surg août 2007;6(4):547-50. https://doi.org/10.1510/icvts.2007.159319 Cardillo G, Carbone L, Carleo F, Galluccio G, Di Martino M, Giunti R, et al. The Rationale for Treatment of Postresectional Bronchopleural Fistula: Analysis of 52 Patients. Ann Thorac Surg juill 2015;100(1):251-7. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2015.03.014 Sirbu H, Busch T, Aleksic I, Schreiner W, Oster O, Dalichau H. Bronchopleural fistula in the surgery of non-small cell lung cancer: incidence, risk factors, and management. Ann Thorac Cardiovasc Surg Off J Assoc Thorac Cardiovasc Surg Asia déc 2001;7(6):330-6. PMID:11888471 Giddings O, Kuhn J, Akulian J. Endobronchial valve placement for the treatment of bronchopleural fistula: a review of the current literature. Curr Opin Pulm Med juill 2014;20(4):347-51. https://doi.org/10.1097/MCP.0000000000000063   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 11/09/2017. Acceptation : 09/11/2017.  
décembre 8, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-41 – La chirurgie d’épargne parenchymateuse : expérience du service

Ahmed Nekhla, Mohamed Hedjem, Hichem Hambli, Dalil Kouiten, Azeddine Benlarbi, Smail Amroun, Salah Meimouni, Djawad Djellal, Saliha Abrouche, Samia Imache Service de chirurgie thoracique et vasculaire, hôpital Belloua, CHU de Tizi-Ouzou, Algérie   Objectif : Depuis le démarrage de la chirurgie oncologique thoracique, nous avons opté pour une épargne parenchymateuse systématiquement quand c’est possible, même si la fonction respiratoire est correcte. Nous rapportons notre expérience. Méthode : De mars 2013 à juillet 2016, 151 cancers pulmonaires primitifs ont été pris en charge dans notre service. Si 45 patients ont subi une pneumonectomie, 19 ont bénéficié d’une épargne du parenchyme (12,5 %). 15 sont des hommes, 4 sont des femmes. L’âge moyen est de 44 ans (extrêmes de 25 à 73 ans). Un seul patient avait une fonction respiratoire limite. L’histologie était une tumeur carcinoïde typique dans 8 cas, un carcinoïde atypique dans 3 cas, un carcinome épidermoïde dans 2 cas, un adénocarcinome dans 4 cas, un carcinome neuroendocrine à grandes cellules dans 1 cas et un synovialosarcome biphasique de la plèvre dans 1 cas. Quatorze cas sont des sleeve-lobectomies, 2 cas sont des sleeve-lobectomies avec angioplasties, 2 sont des résections-anastomoses bronchiques et 1 cas d’angioplastie isolée. Résultat : La mortalité immédiate et dans les 30 jours est nulle. Trois cas se sont soldés par un échec immédiat, ayant conduit à deux pneumonectomies et à une bilobectomie inférieure. Un patient a été repris le soir même pour un saignement sur une artère bronchique. Trois patients ont eu un bullage prolongé entre 8 et 10 jours, dont un a été redrainé pour un décollement du sommet par un pneumothorax, 30 jours après sa sortie avec de bonnes suites. Les limites de résection ont été insuffisantes dans 2 cas de carcinoïde typique. Une seule récidive a été observée 4 mois après la sortie dans le cas du sarcome ayant nécessité une reprise chirurgicale et le décès de la patiente 5 mois après. Conclusion : La chirurgie d’épargne parenchymateuse dans le traitement des cancers bronchiques dans notre service est systématique, même si la fonction respiratoire ou cardiaque est correcte. 12,5 % de nos patients en bénéficient. Les résultats sont satisfaisants avec une morbidité faible et une mortalité nulle. Les deux cas de limites infiltrées sont survenus alors que l’examen extemporané n’était pas disponible pour un problème technique.     Lung sparing surgery: our experience   Objectives: Since the the start of the thoracic surgical oncology in March 2013, we opted systematically for lung sparing surgery and whenever necessary, wether pulmonary function is compromised or not. The main goal is to avoid pneumonectomy. We report our experience. Methods: From March 2013 to July 2016, over a period of 40 months, 151 primary lung cancers were treated in our department, of which 19 benefited from a lung sparing (12.5%). At the same time, 45 patients were treated with pneumonectomy. There were 15 men and 4 women ranging in age from 25 to 73 years (mean age, 44 years). Only one patient had limited respiratory function. Histologic diagnosis was a typical carcinoid tumor in 8 cases, an atypical carcinoid in 3 cases, epidermoid carcinoma in 2 cases, adenocarcinoma in 4 cases, large cell neuroendocrine carcinoma in 1 case and biphasic synovial sarcoma of the pleura in 1 case. 14 cases are bronchial sleeve-lobectomies, 2 cases are sleeve-bronchial resection, 2 are broncho-vascular sleeve lobectomies and 1 case of isolated angioplasty. Results: No intraoperative deaths were observed. 1 case of sleeve left upper lobectomy, 1 case of sleeve middle lobectomy and 1 case of isolated angioplasty resulted in immediate failure, leading to 02 pneumonectomy and to a bilobectomy. 1 patient undergoing an anastomosis resection for a carcinoid tumor was operate on again the same evening for bleeding on a bronchial artery. 3 patients had persistent air leak between 8 and 10 days of which one was treated for a pneumothorax by intercostal drainage, one month after returning home. Resection limits were insufficient in 2 cases of typical carcinoid. Only one recurrence was observed 4 months after leaving the hospital in the case of sarcoma that required reoperation and the patient’s death 5 months later. Conclusion: The parenchymal sparing surgery in the treatment of bronchial cancers in our department is systematic, even if the respiratory or cardiac function is correct, respecting the principles of the carcinological surgery namely, to move away from the tumor and to ensure a lymph node dissection. 12.5% of our patients benefit from these procedures. The results are satisfactory with low morbidity and no mortality. The two cases of infiltrated limits occurred while the extemporaneous examination was not available for a technical problem. Periodic surveillance was chosen as long as both were typical carcinoids.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-37 – Le taux de citrate dans les cellules cancéreuses : un indicateur de l’agressivité cellulaire et une cible thérapeutique potentielle ?

Philippe Icard1, Jean-Marc Steyaert2, Hubert Lincet3 1. Inserm, UMR 1199, Biologie et thérapies innovantes des cancers localement agressifs (BioTICLA), Caen ; université de Normandie, Caen ; service de chirurgie thoracique, hôpital Pasteur, Nice 2. École polytechnique, laboratoire d’informatique (LIX), Palaiseau 3. ISPB, université de Lyon, faculté de Pharmacie, Lyon ; Inserm U1052, CNRS UMR 5286, centre de recherche en cancérologie de Lyon   Objectif : Comprendre si le citrate inhibe la prolifération cancéreuse et accroît l’effet de drogues cytotoxiques car le changement de métabolisme qui survient chez les cellules cancéreuses (augmentation de la glycolyse et production d’acide lactique, même en présence d’O2) s’accompagne d’une baisse de la production mitochondriale de citrate. Méthode : Des lignées humaines cancéreuses (plèvre, estomac, ovaire, sein) ont été cultivées en présence de citrate (5, 10, 20 mM). La croissance et la mort cellulaire (expression des protéines BcL2, caspases, DAPI…) ont été étudiées. Résultat : Le citrate arrête la prolifération des cellules, généralement à partir de 10 mM, réduit fortement l’expression de la protéine anti-apoptotique Mcl-1. Il sensibilise au cisplatine et/ou à l’acide lipoïque des cellules (ovaire, mésothéliome…) résistantes à la chimiothérapie. Conclusion : L’administration de citrate inhibe la prolifération de cellules cancéreuses diverses d’une manière dose-dépendante. Principal donneur d’acétyle dans la cellule, sa baisse favorise la déacétylation des protéines histones et non-histones, induisant un métabolisme délétère, et des modifications épigénétiques sources de phénotypes cellulaires nouveaux, dédifférentiés, résistants à la chimiothérapie et l’hypoxie. L’augmentation du citrate intracellulaire, induit par l’inhibition de l’ATP citrate-lyase (ACLY), s’accompagne d’une redifférenciation de cellules de cancer du poumon. Son administration intrapéritonéale réduit de façon importante la taille de tumeurs gastriques chez la souris. Les stratégies visant à accroître son taux dans les cellules cancéreuses devraient être testées en clinique, en utilisant particulièrement des molécules peu toxiques (compléments alimentaires), comme l’acide lipoïque et l’hydroxycitrate (un inhibiteurs de l’ACLY). La mesure du citrate intratissulaire pourrait servir de marqueur de l’agressivité tumorale (comme cela a été montré pour le cancer de la prostate), et/ou de la réponse au traitement.     The concentration of citrate in cancer cells: an indicator of cancer aggressiveness and a possible therapeutic target?   Objectives: To investigate whether the administration of citrate inhibits cell proliferation? Proliferative cells increase their glycolysis and produce lactic acid even in the presence of O2 (Warburg effect). We hypothesized that the decrease of the mitochondrial production of citrate associated with this change in metabolism, stimulated in turn glycolysis and proliferation. Methods: Citrate was tested at increasing concentrations (5, 10, 20 mM) to assess its effects on cell proliferation of various human cancer lines (pleura, stomach, ovary, and breast). Growth and apoptosis (expression of proteins of the BcL2 family, caspases, DAPI staining…) were studied. Results: Citrate arrested the proliferation of cultured cells (generally from 10 mM), decreased strongly the expression of the key anti-apoptotic protein Mcl-1. Citrate strongly increased the sensitivity of cisplatin-resistant mesothelioma cells and the cytotoxicity of lipoic acid on resistant chemotherapy cells. Conclusion: Citrate inhibits the proliferation of various cancer cells lines in a dose-dependent manner. Citrate is the main donor of acetyl groups in the cell, and thus, its decrease resulting from the Warburg effect, favors a deacetylating state of histone and non-histone proteins. This cellular state induces deleterious biochemical cycles and epigenetic changes which promote the emergence of new cell phenotypes (robust, de-differentiated, and resistant to hypoxia and radio-chemotherapy. Conversely, the raise of citrate concentration secondary to inhibition of ATP citrate lyase (ACLY) increases differentiation of lung cancer cells, while the intraperitoneal administration of citrate greatly reduces the size of gastric tumors in mice. Strategies which increase citrate in cancer cells should be clinically tested, particularly those using low-toxicity molecules such as dietary supplements (lipoic acid and/or ACLY inhibitor such as hydroxycitrate). Measurement of intra-tissular citrate could serve as an indicator of tumor aggressiveness (as shown for prostate cancer, and/or as a biomarker to assess response to therapy.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-36 – Résultats cliniques des techniques de reconstruction trachéale

Dominique Fabre, Frederic Kolb, Olaf Mercier, Delphine Mitilian, Sacha Mussot, Philippe Dartevelle, Nicolas Leymarie, Elie Fadel Service de chirurgie thoracique, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson   Objectif : La reconstruction trachéale représente l’un des plus grands défis de la chirurgie thoracique lorsque la resection-anastomose directe est impossible. Les principales indications sont les tumeurs malignes (carcinome épidermoïde, carcinome kystique adénoïde) et les fistules trachéo-œsophagiennes. Les substituts trachéaux peuvent être classés en cinq catégories : prothèses synthétiques, bioprothèses, transplantation trachéale, ingénierie tissulaire et tissus autologues. Le substitut trachéal idéal n’a pas encore été trouvé, mais certaines techniques ont montré des résultats cliniques prometteurs. Le but de cette revue est de mettre en évidence les avantages et les inconvénients de chaque technique utilisée au cours des dernières décennies en pratique clinique. Méthode : Seuls les résultats cliniques ont été étudiés. Toutes les études de recherche sur la reconstruction trachéale ont été exclues de cette revue. Cinq techniques différentes de reconstruction trachéale ont été étudiées : prothèses synthétiques, bioprothèses, transplantation trachéale, ingénierie tissulaire et utilisation de tissus autologues. Résultat : Aucune de ces techniques ne s’est révélée être le remplacement trachéal idéal. Des résultats prometteurs ont été obtenus avec trois d’entre elles : l’allogreffe trachéale revascularisée, l’allogreffe aortique et le lambeau fasciocutané libre renforcé par des cartilages costaux. La limite principale semble être la capacité de régénération des tissus trachéaux. La physiopathologie qui la sous-tend n’a pas encore été entièrement comprise : la recherche sur les cellules souches a suscité beaucoup d’intérêt et a été considérée comme une technique révolutionnaire. Les résultats cliniques sont jusqu’à présent décevants et nous rappellent que la recherche dans ce domaine a encore beaucoup de progrès à faire. Conclusion : L’absence de revascularisation est la principale limite des allogreffes aortiques conduisant à la malacie et à la nécessité d’un stenting trachéal prolongé. La recherche scientifique doit être poursuivie en remplacement de la trachée afin d’optimiser les techniques existantes, éventuellement en découvrir de nouvelles tout en insistant sur la compréhension de la physiopathologie complexe qui sous-tend la régénération tissulaire et l’utilisation des cellules souches.     Clinical results of tracheal reconstruction techniques   Objectives: Tracheal reconstruction represents one of the greatest challenges in thoracic surgery when direct end-to-end anastomosis is impossible. Main indications include malignant tumors (squamous cell carcinoma, adenoid cystic carcinoma), trachea-esophageal fistula and congenital stenosis. Tracheal substitutes can be classified in five categories: synthetic prosthesis, bio prosthesis, tracheal transplantation, tissue engineering and autologous tissue. The ideal tracheal substitute has yet to be found but some techniques have shown promising clinical results. The aim of this review highlights advantages and negative aspects of each technique used over the last decades in clinical practice. Methods: Only clinical results were studied. All research studies on tracheal reconstruction were excluded from this review. Five different techniques of tracheal reconstruction were studied: synthetic prosthesis, bio prosthesis, tracheal transplantation, tissue engineering and autologous tissue. Results: None of them revealed themselves to be the ideal tracheal replacement. Promising results were obtained with three of them, as shown with tracheal revascularized allograft, aortic allograft and free fascio-cutaneous forearm flap reinforced with cartilage struts. The main limit seems to be the capacity for tracheal tissue regeneration. The physiopathology behind it has yet to be fully understood: research on stem cells sparked a lot of interests and thought to be a revolutionary technique. The deceiving results after its used so far reminds us that research in that field still has a lot of progress to be made. Conclusion: The absence of revascularization is the main limit of aortic allografts leading to malacia and the need of prolonged tracheal stenting. Scientific research has to be pursued in tracheal replacement to optimize the existing techniques, eventually discover new ones while insisting in understanding the complex physiopathology behind tissue regeneration and stem cells use.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-35 – Sarcome de l’œsophage : une expérience européenne de 30 ans

Diane Mege1, Lieven Depypere2, Christophe Mariette3, Jan Van Lanschot4, Arnulf Hoelscher5, Magnus Nilsson6, Wolgang Schröeder5, Philippe Nafteux2, Pascal-Alexandre Thomas1, Xavier-Benoît D’Journo1 1. Service de chirurgie thoracique et de l’œsophage, Marseille 2. Service de chirurgie thoracique, Leuven, Belgique 3. Service de chirurgie digestive et oncologique, Lille 4. Service de chirurgie, Rotterdam, Pays-Bas 5. Service de chirurgie, Cologne, Allemagne 6. Service de chirurgie, Karolinska institute, Stockholm, Suède   Objectif : Les sarcomes de l’œsophage sont rares. Leur diagnostic et leur traitement ne sont pas consensuels. Peu de données sont disponibles. L’objectif était de rapporter l’expérience européenne dans la prise en charge de ces tumeurs. Méthode : Tous les malades adressés dans 6 centres européens pour un sarcome de l’œsophage entre 1987 et 2016 étaient inclus. Les données étaient rétrospectivement recueillies et concernaient : les caractéristiques démographiques, le diagnostic, la prise en charge ainsi que les résultats chirurgicaux et oncologiques. Résultat : Parmi les 8970 résections œsophagiennes pour tumeurs, 20 malades présentant un sarcome de l’œsophage étaient identifiés (0,2 % ; 12 hommes, âge médian = 64 [44-79] ans). La tumeur était le plus souvent située au niveau du tiers moyen (35 %) ou distal (45 %) de l’œsophage. Le diagnostic de sarcome était évoqué dans la moitié des cas. Cinq malades ont reçu une radio-chimiothérapie néo-adjuvante (20 %). Tous les malades sauf un (en raison de comorbidités importantes) ont été opérés. Il s’agissait d’une œsophagectomie dans tous les cas, selon la technique de Mc Keown (45 %) ou du « sweet » (45 %). La morbidité postopératoire était de 70 %, et majeure dans 36 % des cas. Les résultats histologiques définitifs étaient : léiomyosarcomes (20 %), carcinomes sarcomatoïdes (30 %) et autres sarcomes (50 %). L’envahissement microscopique des marges de résection (R1) était observé chez un malade (5 %). Une récidive était observée dans 45 % des cas, 8 [2-23] mois après la chirurgie, et était localisée (n = 3), métastatique (n = 3) ou les deux (n = 3). La médiane de survie globale et sans récidive était de 1,9 ans. Les taux à 5 ans de survie globale et sans récidive étaient de 39 % et 36 %. Conclusion : Bien qu’il s’agisse de tumeurs extrêmement rares, ce recueil multicentrique montre que le traitement chirurgical des sarcomes de l’œsophage est associé à une morbidité postopératoire non négligeable et à un mauvais pronostic, principalement dû à un taux élevé de récidive.     Sarcoma of the esophagus: 30-years european experience   Objectives: Sarcomas of the esophagus are rare. Their diagnosis and treatment are difficult, due to the lack of knowledge about these. Only few data are available in the literature, mainly based on case series. The objective was to report incidence, management and oncologic outcomes of these tumors, through a large European study. Methods: All the patients who were referred in 6 European tertiary referral centers for sarcoma of the esophagus, between 1987 and 2016, were included. Data were retrospectively assessed and concerned: demographic characteristics, diagnosis, treatment (including neoadjuvant and adjuvant therapies), surgical and pathological results, and long-term follow-up. Results: Among 8970 esophageal resections for tumors, 20 patients with oesophageal sarcoma were identified (0.2%; 12 males, median age =64 [44-79] years). The tumor was more frequently located in the middle (35%) and distal (45%) third of the esophagus. Diagnosis of sarcoma was preoperatively suggested in half of patients. Neoadjuvant radio-chemotherapy was performed in 5 patients (20%). All but one underwent surgical management, mainly according to Mc Keown (45%) or Sweet (45%) esophagectomy. Postoperative morbidity was reported in 70% of patients, and was major in 5 of them. After surgery, only one patient underwent adjuvant chemotherapy. Definitive pathological results were 4 leiomyosarcomas (20%), 6 sarcomatoid carcinomas (30%) and 10 various types of sarcoma (50%). Microscopically positive margin was reported in one patient (5%). One patient was exclusively treated with radio-chemotherapy, due to major comorbidities. Recurrence occurred in 45% of patients, 8 [2-23] months after esophagectomy, and was local (n=3), metastatic (n=3) or both (n=3). Median overall and disease-free survivals were 1.9 year each. Five-year overall and disease-free survival rates were 39% and 36% respectively. Conclusion: Although sarcomas of the esophagus are very rare tumors, this multicentric study reports that their surgical management is associated with poor prognosis, mainly due to high recurrence rate.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-23 – Résections pulmonaires majeures par thoracoscopie exclusive pour cancer bronchique : une analyse de survie

Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian, Dominique Gossot Institut du thorax Curie-Montsouris, département thoracique, Institut mutualiste Montsouris, Paris   Objectif : Bien que recommandée dans les stades précoces de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) depuis 2013 par l’ACCP, la validité oncologique de la chirurgie thoracoscopique pour les exérèses pulmonaires majeures reste discutée. Depuis 2007, nous opérons à thorax fermé les patients présentant un CBNPC de stade I. Le but de ce travail est d’analyser les résultats de notre technique en termes de curage ganglionnaire et de survie à long terme. Méthode : Nous avons analysé de manière rétrospective en intention de traiter, à partir d’une base prospective, les données des patients opérés par thoracoscopie entre janvier 2007 et juin 2015 pour un CBNPC de stade I. Un curage ganglionnaire radical hilaire et médiastinal a été associé. Lors des segmentectomies, une analyse extemporanée des ganglions 11, 12 et 13 et des marges parenchymateuses était demandée pour étendre la résection en cas de positivité. Les survies globales et sans récidive ont été estimées par une courbe de Kaplan-Meier et les différences ont été calculées par un test de log-rank. Les différences de proportions ont été calculées par un test de Chi2. Résultat : 494 patients ont été analysés et le suivi a été complet chez 477 patients (96,6 %). La mortalité à 30 jours ou intrahospitalière était de 0,81 % et la morbidité hospitalière de 29,76 %. La survie à 5 ans pour l’ensemble de la cohorte était de 72,6 %. Il n’existait pas de différence significative de survie entre les stades IA (n = 359) et les stades IB (n = 117). La survie globale et la survie sans récidive par stade seront détaillées lors de la présentation. 98 patients (20,6 %) ont été finalement classés dans un stade pTNM supérieur à leur stade cTNM. 73 patients (15,3 %) ont présenté un upstaging ganglionnaire de N0 à N1 (n = 39) ou N0 à N2 (n = 34). Conclusion : Dans notre série, l’abord à thorax fermé pour des patients avec un CBNPC de stade I leur a offert des survies similaires et un taux d’upstaging identique, voire supérieur à ceux publiés par d’autres approches chirurgicales.     Full thoracoscopic major pulmonary resections for lung cancer: an analysis of survival   Objectives: Although video-assisted techniques are now recommended by the 2013 ACCP guidelines for treating early stage lung carcinomas, their oncological validity remains discussed. Since 2007, we are using a standardized full thoracoscopic approach for lobectomy or segmentectomy for stage I NSCLC. The aim of this work is to analyze the results of a full-closed chest technique in terms of nodal upstaging and long term survival. Methods: All patients who were operated for NSCLC between January 2007 and June 2015 were retrospectively analyzed from a prospective data base. The lobectomy or segmentectomy was completed with a radical hilar and mediastinal lymph node dissection (LND). All peribronchial (station 11) and interlobar and intersegmental (stations 12 and 13) were cleared. During segmentectomies, intersegmental LN and safety margins were examined by frozen section. The procedure was converted to lobectomy in case of invaded LN or insufficient safety margin. Overall survival and disease-free survival were estimated using the Kaplan-Meier curve and differences in survival using log-rank test. Differences in proportions were calculated using the chi-squared test. Results: 494 patients were included. We obtained a complete follow up for 477 patients (96.6%). Thirty-days or in-hospital mortality was 0.81% and in-hospital morbidity was 29.76%. Five-year overall survival of the whole cohort was 72.6%. There was no significant difference in five-year overall survival between clinical stage IA (n=359) and IB (n=117). Overall and disease free survival by pathological stage will be detailed in the presentation. 98 patients were upstaged (20.6%). Nodal upstaging to N1 (n=39) or N2 (n=34) was observed in 15.3% of clinical stage I patients (73/476). Conclusion: A full thoracoscopic approach allows a satisfactory survival and nodal upstaging that are similar or superior to other reported approaches.   Séance : Thoracique - chirurgie mini-invasive - vendredi 9 juin - 14:00-15:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-06 – Résultats de la chirurgie pour cancer bronchique non à petites cellules chez les patients présentant des critères de dépistage de cancer du poumon

David Boulate, Harry Etienne, Olaf Mercier, Dominique Fabre, Sachat Mussot, Thierry Le Chevalier, Philippe Dartevelle, Elie Fadel Service de chirurgie thoracique et vasculaire et de transplantation cardio-pulmonaire, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson   Objectif : Réaliser une étude préliminaire pour déterminer les caractéristiques péri-opératoires à court terme des patients avec des critères d’éligibilité au dépistage du cancer du poumon (âge entre 55 et 74 ans et tabagisme > 30 paquets année avec un sevrage tabagique < 15 ans). Méthode : Étude rétrospective des patients consécutifs opérés dans notre centre d’une exérèse de cancer pulmonaire entre octobre 2015 et mai 2016. Nous avons déterminé le statut d’éligibilité au dépistage de cancer du poumon au moment de la chirurgie, les antécédents de pathologie cardiovasculaire et de cancer, le stade de cancer, les complications postopératoires selon la classification de Clavien Dindo et la durée d’hospitalisation. Nous avons comparé les caractéristiques des patients avec et sans critères d’éligibilité au dépistage du cancer pulmonaire. Résultat : Sur 165 exérèses pulmonaires, 71 patients présentaient des critères de dépistage de cancer du poumon (groupe critères DCP+) et 94 ne présentaient pas les critères (groupe critères DCP-). Le groupe critères DCP+ présentait un ratio plus élevé d’hommes (p < 0,01), un tabagisme plus élevé (p < 0,01), plus d’antécédents de pathologie cardiovasculaire (p < 0,04), un VEMS préopératoire inferieur (p < 0,01), une proportion de cancer du poumon stade 1 inférieure (p < 0,02), une durée d’hospitalisation supérieure (p < 0,01) par rapport au groupe critères DCP- ; le taux de complications postopératoires était similaire (p = NS), la mortalité postopératoire dans le groupe critères DCP+ était nulle et de 2 dans le groupe DCP- (p = NS). Conclusion : Les patients avec des critères d’éligibilité au dépistage du cancer du poumon étaient opérés avec des stades de cancer du poumon plus avancés avec une morbi-mortalité opératoire comparable. Ces résultats pourraient justifier du dépistage du cancer du poumon même chez les patients à risque cardiovasculaire élevé.     Characteristics and early outcomes of patients undergoing lung cancer resection with criteria for lung cancer screening   Objectives: To perform a preliminary study to determine whether patients with criteria for lung cancer screening (i.e age 55-74 years old and at least 30 pack-year smoking without smoking cessation duration >15 years) have different perioperative characteristic and outcomes at time of lung cancer surgical resection compared with patients without screening criteria. Methods: We retrospectively reviewed charts of consecutive patients who underwent surgical resection for primary lung cancer at our institution between October 2015 and May 2016. We retrospectively determined the eligibility status for lung cancer screening at time of surgery, the history of cardiovascular events, the history of previous cancer, the types of surgical resection and lung cancer staging, the early postoperative outcomes using the Clavien Dindo classification of adverse events and the postoperative hospital stay duration. We compared data of patients with criteria for lung cancer screening and others. Results: During the study period, 165 patients underwent lung cancer resections; among these patients 71 (43%) had criteria for lung cancer screening (LCS criteria group) and 94 (57%) did not fulfilled criteria for LCS (without LCS criteria group). The LCS criteria group presented an increased male over women ratio (P<0.01), a higher lifetime tobacco consumption (P<0.01), a higher proportion of history of cardiovascular events (P=0.04), a poorer preoperative FEV1 value (P<0.01), a lower proportion of patients with stage I lung cancer (P<0.02), a longer postoperative hospital stay duration (P<0.01) compared with patients without LCS criteria; while postoperative adverse events where not different between the groups (P=NS), there was no postoperative death in the LCS criteria group vs. 2 death in the without LCS criteria group (P=NS). Conclusion: Despite a higher preoperative respiratory and cardiovascular risk profile, patients with criteria for lung cancer screening do not present a higher postoperative risk after lung cancer resection. In our cohort, patients with lung cancer screening criteria seem to present at operation time with more advanced lung cancer staging. These results, if confirmed in other cohorts, advocate for development of lung cancer screening program even in patients with high cardiovascular risk profile.   Séance : Communications libres thoracique - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017