Chirurgie cardiaque · Vol. 22 Septembre 2018

«Debranching aortique» chez les patients contre-indiqués à la chirurgie classique : cohorte de 32 patients

Antoine Aguettant1, Alexandre Metras1, Mathieu Pernot1, M. Watanabee1, Pierre Oses1, Julien Peltan1, Marie-Nadine Laborde1, Francesco Madonna1, L. Cadusseau1, Aurélie Fresselinat2, Laurent Barandon1, Louis Labrousse1   Service de chirurgie cardiovasculaire, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, France. Pharmacie hospitalière, groupe hospitalier sud, CHU de Bordeaux, France. Correspondance : antoine.aguettant@hotmail.fr DOI : 10.24399/JCTCV22-3-AGU Citation : Aguettant A, Metras A, Pernot M, Watanebee M, Oses P, Peltan J, Laborde N, Madonna F, Cadusseau L, Fresselinat A, Barandon L, Labrousse L . «Debranching aortique» chez les patients contre-indiqués à la chirurgie classique : cohorte de 32 patients. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(3). doi: 10.24399/JCTCV22-3-AGU   Résumé Introduction : le traitement de première intention des anévrismes de l’aorte transverse est la chirurgie ouverte avec arrêt circulatoire. L’essor de la chirurgie endovasculaire permet de nouvelles prises en charge. Cette étude rétrospective recherche la faisabilité et la fiabilité d’une procédure hybride, par traitement aortique endoprothétique associé à une revascularisation chirurgicale des troncs supra-aortiques. Matériel et méthodes : nous avons sélectionné l’ensemble des patients opérés d’une endoprothèse aortique thoracique entre 2000 et 2014. Nous avons inclus de manière rétrospective 32 patients ayant bénéficié d’une  chirurgie endovasculaire de l’arche aortique avec revascularisation chirurgicale des troncs supra-aortiques. Nous avons exclus les revascularisations isolées de l’artère sous-clavière gauche. Le critère principal de jugement était le succès chirurgical définit par une exclusion de l’anévrisme avec absence d’endofuite de type I au décours de la chirurgie. Les critères secondaires étaient : l’incidence d’AVC en postopératoire, la survie a 30 jours, la survie a 2 ans, le délai sans réintervention. Le suivi des patients était réalisé par un scanner avant la sortie de l’hôpital, puis un scanner a 6 mois puis à 1 an, puis tous les ans. Résultats : le succès chirurgical a été obtenu dans 94% des cas. Seulement 2 patients avaient une endofuite de type I en postopératoire. L’incidence des AVC en postopératoire était de 3% (n=1). La mortalité a 30 jours était de 9% (n=3). Les causes de décès étaient une défaillance cardiaque (n=2) et une défaillance multiviscérale (n=1), ces 3 patients étant hospitalisés en urgence pour fissuration d’anévrisme. L’absence de réintervention était de 91% à 1 an et 84% à 5 ans. La survie à 2 ans était de 62% Conclusion : la faisabilité des debranching aortique dans le traitement des anévrismes de l’aorte transverse est comparable aux procédures totalement endovasculaires et présente une morbi-mortalité moindre qu’en chirurgie ouverte.   Abstract Introduction: The first-line treatment of transverse aortic aneurysms is open surgery with circulatory arrest. The increase in endovascular surgery allows new forms of management. This retrospective study investigated the feasibility and reliability of a hybrid procedure, endoprosthetic aortic treatment associated with surgical revascularization of supra-aortic trunks. Methods: We selected all patients operated on for a thoracic aortic stent between 2000 and 2014. We retrospectively included 32 patients who underwent endovascular aortic arch surgery with surgical revascularization of the supra-aortic trunks. We excluded isolated revascularizations of the left subclavian artery. The primary endpoint was surgical success defined by exclusion of the aneurysm with no type I endoleak following surgery. The secondary endpoints were postoperative stroke incidence, 30-day survival, 2-year survival, and no reoperation. Patient follow-up was carried out by a scanner prior to hospital discharge, and a CT scan 6 months and 1 year later, and then every year. Results: Surgical success was achieved in 94% of cases. Only 2 patients had a type I endoleak postoperatively. The incidence of stroke postoperatively was 3% (n = 1). The 30-day mortality was 9% (n = 3). The causes of death were heart failure (n = 2) and multiorgan failure (n = 1). It should be noted that these 3 patients were hospitalized for emergency aneurysm cracking. The absence of re-intervention was 91% at 1 year and 84% at 5 years. Survival at 2 years was 62%. Conclusion: The feasibility of aortic debranching in the treatment of transverse aortic aneurysms is comparable to fully endovascular procedures, and it has lower morbidity and mortality than open surgery.   1. Introduction Les anévrismes de la crosse aortique restent une pathologie fréquente. Actuellement les progrès de la chirurgie endovasculaire permettent une prise en charge totalement percutanée, moins lourde qui entraîne théoriquement une diminution de la morbimortalité [1]. Ces nouvelles techniques totalement endovasculaires ont cependant encore un taux de complications péri-opératoires et de réopérations non négligeables [2,3]. Le traitement de référence reste donc la chirurgie ouverte mais cette dernière n’est pas applicable chez les patients les plus fragiles et sa place exacte dans ce contexte de développement des techniques endovaculaires doit être probablement en partie redéfinie [4-7]. Nous avons dans ce contexte étudié de manière rétrospective les résultats d’une procédure hybride chez les patients à haut risque ou contre-indiqués à la chirurgie classique ; le «debranching aortique» qui associe couverture aortique endoprothétique par voie percutanée et revascularisation chirurgicale des troncs supra-aortiques permettant l’optimisation de la zone d’appui de l’endoprothèse.   2. Matériel et méthodes Nous avons sélectionné de manière rétrospective l’ensemble des patients opérés d’une endoprothèse aortique thoracique entre 2000 et 2014.   2.1. Critères d’inclusion Étaient inclus les patients ayant bénéficié d’une chirurgie endovasculaire de l’arche aortique avec revascularisation chirurgicale des artères à visée cérébrale. Tous les patients avaient été considérés comme à haut risque ou contre-indiqués à la chirurgie classique en raison de la lourdeur de leurs comorbidités.   2.2. Critères d’exclusion Les revascularisations isolées de l’artère sous-clavière gauche. Une chirurgie de l’aorte ascendante associée. Nous avons inclus 32 patients, dans un contexte d’urgence chirurgicale ou de chirurgie programmée. Le critère principal de jugement était le succès chirurgical défini par une exclusion de l’anévrisme avec absence d’endofuite de type I au décours de la chirurgie. Les critères secondaires étaient l’incidence d’AVC en postopératoire, la survie à 30 jours, la survie à 2 ans, le délai sans réintervention. Un angioscanner thoracique était réalisé en préopératoire. Le sizing de l’anévrisme permettait de définir la taille de l’endoprothèse nécessaire, en préopératoire. Il fallait un collet >20 mm pour pouvoir larguer l’endoprothèse [8-11]. La zone de largage a été définie en fonction de la classification d’Ishimaru [12]. Le diamètre de l’endoprothèse était défini en fonction du diamètre des collets proximaux et distaux. La chirurgie a toujours été réalisée en un seul temps opératoire. Le patient était d’abord opéré du debranching aortique, puis le temps endovasculaire était réalisé. Le debranching consistait soit en un pontage carotidocarotidien cervical, soit en une réimplantation indirecte par prothèse Dacron de 2 ou 3 des troncs supra-aortiques (tronc artériel brachiocéphalique, carotide primitive gauche et sous-clavière gauche) par clampage sans CEC de l’aorte ascendante sous hypotension controlée et/ou pacing rapide. L’implantation de l’endoprothèse a été réalisée par voie fémorale dans tous les cas sauf 2 ou un abord transaortique direct a été préféré de par les tortuosité et diamètre des axes iliaques. Le suivi des patients était réalisé par un scanner avant la sortie de l’hôpital, puis un scanner à 6 mois puis à 1 an, puis tous les ans. Les analyses statistiques ont été réalisées grâce au logiciel GraphPad Prism 6.   Résultats Au total, 32 patients ont été inclus dans l’étude. Il s’agissait principalement d’hommes (n=26), d’âge avancé (moyenne d’âge 73 ans, entre 55 et 83 ans), hypertendus dans 62,5% des cas (n=20) et opérés en urgence dans 25% des cas (n=8). Les caractéristiques des patients sont reportées dans le tableau 1. L’EuroSCORE II moyen était de 14+/-9. La durée moyenne de suivi était de 4,11 ans.   Tableau 1. Caractéristiques des patients. Variable Nombre % Âge 73 (55-83) Sexe Homme 26 81 Femme 6 19 Urgence 8 25 Chirurgie programmée 24 75 Facteurs de risques cardiovasculaires HTA 20 63 Diabète 10 31 Surpoids/Obésité 13 41 Hypercholestérolémie 10 31 Tabac 11 34 Comorbidités BPCO 6 19 ATCD d’AVC 2 6 ATCD d’infarctus du myocarde 8 25 ATCD d’insuffisance rénale 2 6 ATCD de FA 5 16 ATCD de chirurgie aortique Aorte ascendante 1 3 Aorte transverse 2 6 Aorte thoracique descendante 2 6 Aorte abdominale 3 9,5 Chirurgie cardiaque autre 4 12,5 Indication opératoire Dissection de type B 5 16 Fissuration d’anévrisme 7 22 Rupture de l’isthme aortique 2 6 Anévrisme >50 mm 31 97 Endofuite 1 3 HTA : hypertension artérielle ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; ATCD : antécédents ; AVC : accident vasculaire cérébral ; FA : fibrillation auriculaire.   La revascularisation chirurgicale la plus fréquente (75% des patients) est la réimplantation de la carotide gauche (n=24) [tableau 3], en raison d’un collet proximal de largage d’endoprothèse en amont de cette artère (zone 1). L’alternative de revascularisation carotidienne était le pontage carotidocarotidien pratiqué dans 25% des cas (n=8). Le choix entre ces deux techniques se faisait en fonction de la préférence du chirurgien. Une réimplantation du tronc artériel brachiocéphalique a été réalisée dans 59% des cas (n=19). À noter qu’une revascularisation de l’artère sous-clavière gauche n’a été réalisée que chez 47% des patients (n=15). Cette revascularisation d’emblée était décidée par le chirurgien en préopératoire. Aucun patient non revascularisé sur l’artère sous-clavière droite n’a nécessité de revascularisation secondaire. La chirurgie endovasculaire a pu être réalisée dans 100% des cas. Le succès chirurgical a été obtenu dans 94% des cas. Seuls 2 patients avaient une endofuite de type I en postopératoire immédiat. L’incidence des AVC en postopératoire est de 3% (n=1) [tableau 2], sans certitude en l’absence d’imagerie par résonance magnétique. En effet, ce patient est décédé d’une rupture de bronche souche et présentait un retard de réveil. De plus, il est arrivé à l’hôpital intubé-ventilé dans un contexte de fissuration d’anévrisme, et n’a donc pas eu d’évaluation neurologique préopératoire. Les deux endofuites de type I postopératoires (6%) avaient disparu à 30 jours. Nous avons également constaté 3 endofuites de type 2 (9,5%) en postopératoire, ayant toutes disparues au TDM de contrôle à 6 mois. La mortalité à 30 jours était de 9% (n=3). Les causes de décès étaient une défaillance cardiaque (n=2) et une défaillance multiviscérale (n=1). Il est intéressant de noter que ces 3 patients étaient hospitalisés en urgence pour fissuration d’anévrisme. L’absence de réintervention était de 91% à 1 an et 84% à 5 ans (figure 1). La survie à 2 ans était de 62% (figure 2). La durée moyenne de réanimation est de 8,4 jours. Il est à noter une paraplégie postopératoire chez le seul patient décédé de la série. La voie d’abord endovasculaire utilisée était la voie transfémorale dans 97% des cas (n=31) et la voie transventriculaire gauche dans un seul cas, pour une anatomie de l’aorte thoracique non favorable. Les complications peropératoires ont été rares avec un «saut» de la prothèse au largage nécessitant un pontage carotidocarotidien en urgence (n=1), une déchirure de l’artère fémorale commune nécessitant un pontage croisé fémorofémoral (n=1) et une rupture iliaque primitive nécessitant un pontage iliofémoral (n=1). À distance, 16% (n=5) des patients ont été concernés par une endofuite ; de type I dans 9% des cas (n=3), et de type II et III dans 3% des cas (n = 1) respectivement. Cependant un seul patient a nécessité une reprise chirurgicale, endovasculaire, de son endofuite pour augmentation de taille de l’anévrisme (3%)   Tableau 2. Chirurgie et complications. Variable Nombre % Chirurgie aortique Aorte ascendante 0 0 Aorte transverse 32 100 Aorte thoracique descendante 31 97 Complications peropératoires Jump au largage de la prothèse 1 3 Déchirure fémorale commune 1 3 Rupture iliaque 1 3 Complications postopératoires AVC 1 3 Insuffisance rénale 2 6 Paraplégie 1 3 Détresse respiratoire 8 25 Désunion sternale 1 3 Drainage péricardique 1 3 FA 2 6 Décès 1 3 Drainage lombaire peropératoire 7 22 Durée de réanimation 8,4 (0-63) FA : fibrillation auriculaire.   Tableau 3. Type de debranching et endofuites. Type de debranching Nombre % Pontage carotidocarotidien 8 25 Réimplantation TABC 19 59 Réimplantation carotide gauche 24 75 Pontage carotido-sous-clavier gauche 15 47 Endofuites postopératoires Type 1 2 6 Type 2 3 9 Endofuites à distance Type 1 3 9 Moyenne d’apparition : 7,6 ans Type 2 1 3 Type 3 1 3 Apparition à 5 ans   [caption id="attachment_4144" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Probabilité de réintervention.[/caption] [caption id="attachment_4145" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Courbe de survie.[/caption] 4. Discussion Le remplacement chirurgical complet avec hypothermie profonde et arrêt circulatoire, pour les patients ayant un anévrisme de l’arche aortique, reste le traitement de référence chez les patients sans comorbidités [4,6,9,13]. Cependant il reste grevé d’une morbimortalité importante, allant jusqu’à 14% de mortalité ou AVC massif et 17% d’AVC mineur [6]. Même si la sélection des patients, l’étiologie de l’anévrisme, l’expérience des équipes et les techniques de protection cérébrales ont fait diminuer la morbimortalité de ces interventions [4,7], la recherche d’alternatives thérapeutiques est nécessaire chez les patients les plus fragiles qui restent contre-indiqués à la chirurgie classique. L’approche hybride a déjà été largement évaluée, mais les séries publiées incluaient une majorité de debranching de l’artère sous-clavière. La mortalité retrouvée était de 0% à 20% à 30 jours suivant les séries [14-19], ce que nous retrouvons dans nos résultats. Tous les décès précoces de notre étude étaient des patients opérés dans un contexte d’urgence, avec fissuration d’anévrisme. Cette tendance est similaire à celle retrouvée dans la littérature que ce soit en chirurgie ouverte ou en chirurgie endovasculaire [1]. Les progrès des matériels endovasculaires permettent maintenant d’envisager des réparations totalement endovasculaires. Ainsi une étude multicentrique européenne [8] sur le traitement des anévrismes de l’arche aortique par voie endovasculaire avec utilisation de cheminée, non exclusive, pour la revascularisation des troncs aortiques, a montré une faisabilité de 89,5%, ce qui est dans les mêmes proportions que notre étude. Il en était de même de la mortalité à 30 jours, pour laquelle ils retrouvaient une incidence de 9,5%. Cependant la proportion de patients traités par technique hybride n’est pas négligeable car 22% des patients ont eu un debranching avant l’implantation des cheminées dont 43% dans un contexte d’urgence, et 44% durant la même procédure. Ceci montre que la faisabilité du tout endovasculaire reste encore limitée. L’utilisation de cheminées ou de fenêtrées est réalisable mais encore associée à un taux de réintervention important, malgré la faisabilité primaire [2,3,10,20-22]. La nécessité d’une réintervention est de 9% à 1 an, ce qui est dans les mêmes proportions que les études récentes, pour lesquelles ce taux de réintervention est d’environ 10 à 12%, même pour la pose d’endoprothèse thoracique sans debranching associé [23-25]. Ces réinterventions ne concernaient pas les endofuites, mais soit des anévrismes autres associés (n=1), soit des limitations du périmètre de marche secondaires à la chirurgie (n=2). Les endofuites de type I postopératoire se sont résolues spontanément dans 100% des cas, (n=2), et n’ont pas nécessité de réintervention. Ce qui est plutôt mieux qu’avec l’utilisation de cheminée qui nécessite une réintervention pour endofuite dans près de 5% des cas [8,10]. Cette approche endovasculaire peut être intéressante chez les patients déjà opérés par sternotomie et sous anticoagulants [26,16]. Une autre approche totalement endovasculaire intéressante est la fenestration laser in situ [27]. Cependant, cette technique est simple en ce qui concerne la revascularisation de l’artère sous-clavière gauche [27-30], mais plus compliquée à mettre en place pour les autres troncs supra-aortiques, et en cas de couverture de la zone 0, qui oblige à la mise en place d’une perfusion cérébrale par circulation extracorporelle [9]. Dans notre étude, seulement 50% des patients (n=16) ont eu une revascularisation de l’artère sous-clavière gauche. Nous savons que la non-revascularisation de cette artère est significativement associée à un risque majoré d’AVC et en particulier de paraplégie en cas de couverture par l’endoprothèse [30-33]. Dans cette série, un seul patient a fait un possible AVC (sachant qu’il avait été opéré en urgence dans un contexte de fissuration d’anévrisme). La revascularisation systématique de la sous-clavière gauche est cependant devenue dans notre service la règle dans ces techniques de debranching au vu des résultats dans la littérature [30-33] de la non-revascularisation. L’incidence d’AVC retrouvé est de 3%. Cette faible incidence d’AVC peut être en partie expliquée par une population de patients à moins haut risque que les autres séries, mais est aussi à relier au caractère indirect et proximal de la réimplantation des troncs supra-aortiques qui évite que les débris athéromateux déplacés par l’endoprothèse y embolisent. Nous retrouvons un taux de  3% de paraplégie postopératoire dans notre étude (n=1). Ce patient n’avait pas de drainage lombaire. Le taux de drainage lombaire était de 22%. La décision de drainage préopératoire était prise après concertation entre l’anesthésiste et le chirurgien en fonction des habitudes de chacun, de l’étendue de la zone de couverture et du caractère urgent de la chirurgie. Le taux de drainage est supérieur à la majorité des études, en revanche le taux de complications est comparable aux résultats retrouvés dans la littérature (1,8 à 5,7%), sans différence significative entre les patients avec et les patients sans drainage lombaire [34,35].   5. Conclusion La procédure hybride de «debranching aortique» a dans notre expérience confirmé sa faisabilité et ses bons résultats initiaux en terme de morbimortaité. La faisabilité chirurgicale est comparable aux procédures totalement endovasculaires, et la morbimortalité est probablement inférieure à une chirurgie conventionnelle chez les patients à haut risque chirurgical. Ces résultats sont donc encourageants pour le traitement des anévrismes de l’aorte transverse dans cette population à haut risque et devront être comparés à ceux obtenus lors des procédures entièrement percutanées qui se développent.   Références Walsh SR, Tang TY, Sadat U, Naik J, Gaunt ME, Boyle JR, Hayes PD, Varty K. Endovascular stenting versus open surgery for thoracic aortic disease: systematic review and meta-analysis of perioperative results. J Vasc Surg 2008;47:1094–1098. https://doi.org/10.1016/j.jvs.2007.09.062 PMid:18242941 Mangialardi N, Serrao E, Kasemi H, Alberti V, Fazzini S, Ronchey S. Chimney technique for aortic arch pathologies: an 11-year single-center experience. 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septembre 5, 2018
Chirurgie cardiaque · Vol. 22 Mars 2018

Influence des saisons et des pressions atmosphériques sur la survenue de dissections aortiques et de ruptures d’anévrismes aortiques. Étude rétrospective et revue de la littérature

Reda Kasdi*, Hervé Corbineau, Majid Harmouche, Thierry Langanay, Bertrand Richard De Latour, Alain Leguerrier, Erwan Flecher, Jean-Philippe Verhoye Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, CHU Rennes, France * Correspondance : redabox@gmail.com   DOI : 10.24399/JCTCV22-1-KAS Citation : Kasdi R, Corbineau H, Harmouche M, Langanay T, Richard de Latour B, Leguerrier A, Flecher E, Verhoye P. Influence des saisons et des pressions atmosphériques sur la survenue de dissections aortiques et de ruptures d’anévrismes aortiques. Étude rétrospective et revue de la littérature. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(1). doi: 10.24399/JCTCV22-1-KAS   Résumé Objectifs : évaluer l’influence des saisons et des pressions atmosphériques (PA) sur la survenue de dissections aortiques (DA) et de ruptures d’anévrismes aortiques (RAA). Méthodes : les admissions de DA et RAA au CHU de Rennes entre le 1er janvier 1989 et le 31 décembre 2016 ont été revues. Les données régionales de PA ont été fournies par Météo France. Résultats : 886 DA ont été admises sur 844 jours distincts. Âge moyen : 63,5 ± 14,2 ans, H/F 2:1. Mortalité : 146 pts (16,5 %). L’âge augmentait la mortalité (OR = 1,036 ; IC 95 % [1,021-1,051] ; p < 0,0001) de même que l’absence d’HTA connue (OR = 2,586 ; IC 95 % [1,757-3,805] ; p < 0,0001). Trois cent quarante-quatre RAA ont été admises sur 330 jours distincts. Âge moyen : 72,4 ± 11,3 ans, H/F 4,4:1. Mortalité : 108 pts (31,4 %). L’âge augmentait la mortalité (OR = 1,06 ; IC95 % [1,035-1,086] ; p < 0,0001) de même que l’absence d’HTA connue (OR = 3,428 ; IC95 % [1,941-6,055] ; p < 0,0001). Il n’y a pas d’influence saisonnière sur la survenue et mortalité des DA et RAA. Les jours avec dépressions (OR = 1,008 ; IC95 % [1,001-1,015] ; p < 0,0182) ainsi que l’augmentation mensuelle des variabilités journalières (OR = 1,073 ; IC95 % [1,037-1,111] ; p < 0,0001) augmentent le risque de DA. Les PA maximales mensuelles protègent contre les RAA (OR = 0,962 ; IC95 % [0,938-0,987] ; p < 0,003). Conclusion : les dépressions et fortes variabilités de PA devraient imposer une plus grande vigilance au vu du risque de DA et RAA, notamment par un meilleur contrôle tensionnel. La mortalité par DA et RAA devrait pouvoir diminuer par un meilleur dépistage de l’HTA dans la population.   Abstract Influence of season and atmospheric pressure on aortic dissection and aortic aneurysm rupture onset Objectives: To evaluate the influence of season and atmospheric pressure (AP) on the onset of aortic dissection (AD) and aortic aneurysm rupture (AAR). Methods: Admissions for AD and RAA between 1 January 1989 and 31 December 2016 were reviewed. Regional AP data were provided by Meteo-France. Results: A total of 886 cases of AD were admitted on 844 days. The mean patient age was 63.5 ± 14.2 years with a male:female ratio of 2:1. Mortality:  146 pts (16.5%), which was increased with age (OR = 1.036; 95% CI [1.021, 1.051]; p < 0.0001), as was unknown hypertension status (OR = 2.586; 95% CI [1.757, 3.805]; p < 0.0001). A total of 344 cases of AAR were admitted on 330 days. The mean patient age was 72.4 ± 11.3 years with a male:female ratio of 4.4:1. Mortality: 108pts (31.4%). Age increased mortality (OR = 1.06; 95% CI [1.035, 1.086]; p < 0.0001) as did an unknown hypertension status (OR = 3.428; 95% CI [1.941, 6.055]; p < 0.0001). There was no influence of season on AD or AAR onset or mortality. Days with low AP (OR = 1.008; 95% CI [1.001, 1.015]; p < 0.0182) and high monthly AP variability (OR = 1.073; 95% CI [1.037, 1.111]; p < 0.0001) increased the risk of AD and AAR. High monthly AP reduced the risk of AAR (OR = 0.962; 95% CI [0.938, 0.987]; p < 0.003). Conclusion: Low AP values and high AP variability should increase our vigilance toward the risk of AD and AAR, especially by improving blood pressure control. Mortality by AD and AAR could be reduced by improved screening for hypertension in the general population.   1. Introduction L’augmentation saisonnière de l’incidence de certaines pathologies est habituelle. La mortalité de certaines pathologies a montré une répartition saisonnière. La compréhension de ces phénomènes, ainsi que ces répartitions, permet de mieux cerner les étiologies et l’étendue de leurs influences, afin de mieux cibler les thérapeutiques et les programmes de prévention. Récemment, plusieurs études se sont intéressées à la survenue saisonnière de dissections aortiques (DA) et de ruptures d’anévrisme aortique (RAA). Les variables climatiques sont considérées comme l’explication prépondérante pour l’augmentation de ces incidences. La température a été longtemps étudiée comme variable explicative potentielle. Cette étude utilisant une large population à partir de la base de données administratives de notre hôpital évalue la saisonnalité des DA et des RAA, ainsi que l’influence de la pression atmosphérique (PA) sur la survenue de ces pathologies.   2. Méthodes En utilisant la Classification internationale des maladies (CIM10)  de l’Organisation mondiale de la santé, nous avons revu nos admissions hospitalières pour les évènements aortiques majeurs non traumatiques depuis le 1er Janvier 1989 jusqu’au 31 décembre 2016 au centre hospitalier universitaire de Rennes, en Bretagne, France. Le code i71.0 a été utilisé pour extraire les DA alors que les codes i71.1, i71.3, i71.5 et i71.8 ont été utilisés pour extraire les RAA. Les informations concernant le statut hypertensif ou non ainsi que le statut vital ont également été extraites. Les données régionales concernant les enregistrements de PA ont été fournies par la base de données nationale de Météo France, l’agence météorologique nationale française. Toutes les valeurs sont rapportées en hectopascal (hPa) et standardisées au niveau de la mer. Les enregistrements horaires des PA ont été compilés selon une échelle temporelle correspondant à la période d’étude. Les 24 enregistrements horaires journaliers ont été utilisés afin de calculer pour chaque jour les valeurs absolues de PA : moyenne journalière, maximale journalière, minimale journalière et, en raison du caractère changeant des PA, des valeurs dynamiques ont également été calculées : différence journalière (différence entre la maximale et la minimale journalière) ainsi que la variabilité journalière qui représente la somme des valeurs absolues des 24 différences horaires. De plus, chaque jour calendaire a également été lié aux mesures de PA des jours et semaines précédents jusqu’à un mois auparavant afin de calculer les maximales, minimales, moyennes, différences et variabilités cumulées jusqu’à un mois auparavant pour ne pas manquer l’influence des jours précédant l’évènement. Le début exact des saisons a été déterminé par la date réelle des solstices pour l’hiver et l’été et par la date réelle des équinoxes pour le printemps et l’automne et ce pour chaque année. Pour les DA ainsi que pour les RAA, chaque jour des 10 227 jours de l’échelle temporelle a été étiqueté comme « jour avec » ou « jour sans » en fonction de la survenue (ou non) de DA ou RAA ce jour-là en particulier. Les variables continues ont été exprimées en moyennes et déviations standard et comparées entre elles par un t-test alors que les variables discrètes ont été exprimées en proportions et comparées en utilisant le test du Chi2. Une régression logistique a été utilisée afin de déterminer les odds ratios pour les variables qui influençaient le risque de survenue de DA ou de rupture. Les analyses statistiques ont été rendues possibles grâce à SAS University Edition 9.4 (SAS Institute Inc., Cary, Caroline du Nord, États-Unis).   3. Résultats Au total, 1 230 patients présentant un évènement aortique majeur ont été admis à notre hôpital, 866 avec le diagnostic de DA et 344 avec une RAA. Ces deux groupes ont été analysés séparément dans cette étude.   3.1. Dissection aortique Les 886 patients avec DA ont été admis sur 844 jours distincts (jours avec DA) parmi les 10 227 jours de la période étudiée, les 9 383 jours restants (jours sans DA) ont été utilisés pour la comparaison. Il y avait 591 hommes et 295 femmes (H/F ratio 2:1), l’âge moyen était de 63,5 ans (± 14,2). La mortalité hospitalière globale était évaluée à 146 patients (16,5 %). En considérant le jour de l’admission, 217 patients (24,5 %) ont été admis lors d’un week-end, 43 d’entre eux sont décédés (19,8 %), mais la mortalité n’était pas plus importante (p = 0,13) les week-ends en comparaison avec les jours de semaine (103 décès, 15,4 %), ni même en comparant (p = 0,9) la mortalité entre hommes (98 patients, 16,6 %) et femmes (48 patientes, 16,3 %), alors que l’âge augmentait considérablement la mortalité (OR = 1,036 ; IC 95 % [1,021-1,051] ; p < 0,0001) [figure 1]. Au total, 420 patients (47,4 %) étaient connus porteurs d’une hypertension artérielle (HTA) et 466 patients (52,6 %) ne l’étaient pas. En considérant cette comorbidité, le décès est survenu suivant une DA chez 42 patients (10,0 %) avec HTA et chez 104 patients (22,32 %) non connus pour HTA (OR = 2,586 ; IC 95 % [1,757-3,805] ; p < 0,0001). Si l’HTA n’était pas considérée comme une condition on/off mais plutôt comme une pathologie d’évolution progressive avec différents degrés d’évolution, de sévérité et de réponse au traitement médical et donc considérée statistiquement comme un paramètre continu, alors la probabilité de décès dépendant de la pression artérielle est donnée en figure 2.   [caption id="attachment_4018" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Influence de l’âge sur la mortalité après dissection aortique.[/caption]   [caption id="attachment_4019" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Influence d’une HTA non connue sur la mortalité après dissection aortique.[/caption]   3.2. Rupture d’anévrisme aortique Les 344 patients avec RAA ont été admis sur 330 jours distincts (jours avec RAA) parmi les 10 227 jours de la période étudiée, les 9 897 jours restants (jours sans RAA) ont été utilisés pour la comparaison. Il y avait 280 hommes et 64 femmes (H/F ratio 4,4:1), l’âge moyen était de 72,4 ans (± 11,3). La mortalité hospitalière globale était évaluée à 108 patients (31,4 %). En considérant le jour de l’admission, 81 patients (23,5 %) ont été admis lors d’un week-end, 27 d’entre eux sont décédés (33,3 %) mais la mortalité n’était pas plus importante (p = 0,67) les week-ends en comparaison avec les jours de semaine (81 décès, 30,8 %), ni même en comparant (p = 0,57) la mortalité entre hommes (86 patients, 30,7 %) et femmes (22 patientes, 34,4 %), alors que l’âge augmentait considérablement la mortalité (OR = 1,06 ; IC 95 % [1,035-1,086] ; p < 0,0001) [figure 3]. Au total, 114 patients (33,1 %) étaient connus porteurs d’une HTA et 230 patients (66,9 %) ne l’étaient pas. En considérant cette comorbidité, le décès est survenu suivant une RAA chez 18 patients (15,8 %) avec HTA et chez 90 patients (39,1 %) non connus pour HTA (OR = 3,428 ; IC 95 % [1,941-6,055] ; p < 0,0001). Là encore, si l’HTA n’était pas considérée comme une condition on/off mais plutôt comme une pathologie d’évolution progressive avec différents degrés d’évolution, de sévérité et de réponse au traitement médical et donc considérée statistiquement comme un paramètre continu, alors la probabilité de décès dépendant de la pression artérielle est donnée en figure 4.   [caption id="attachment_4020" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Influence de l’âge sur la mortalité après rupture d’anévrisme aortique.[/caption]   [caption id="attachment_4021" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Influence d’une HTA non connue sur la mortalité après rupture d’anévrisme aortique.[/caption]     3.3. Saisonnalité La répartition annuelle des DA et des RAA ainsi que des décès est donnée par le tableau 1. Malgré le fait que l’hiver et le printemps concentrent le plus grand nombre de DA (surtout de janvier à mars), ni les distributions saisonnières (p = 0,53), ni mensuelles (p = 0,71) de ces évènements ne sont statistiquement différentes en terme de proportions. Les décès suivant une DA survenaient le plus souvent en hiver, mais ce n’était pas significativement plus fréquent que les autres saisons (p = 0,18). En ce qui concerne la RAA, là également, la saisonnalité de ces évènements n’a pas pu être démontrée (p = 0,18), ni même la supériorité d’un mois sur un autre (p = 0,21). De façon surprenante, l’hiver comptabilisait le taux le plus bas de RAA et un pic a été observé en été, de la même façon que pour les décès consécutifs à une RAA.   Tableau 1. Répartition saisonnière et mensuelle des épisodes et de la mortalité des dissections aortiques et des ruptures  d’anévrismes aortiques. Dissection aortique Rupture d'anévrisme aortique Saison n % Décès % n % Décès %   886 146   344 108   Hiver 231 26,07 46 31,50 69 20,06 19 17,59 Printemps 231 26,07 28 19,18 90 26,16 29 26,85 Été 204 23,02 34 23,29 96 27,91 35 32,41 Automne 220 24,83 38 26,03 89 25,87 25 23,15   p = 0,53   p = 0,18   p = 0,18   p = 0,17   Mois n % Décès % n % Décès %   886 146   344 108   Janvier 82 9,26 18 12,33 27 7,85 9 8,33 Février 82 9,26 16 10,96 19 5,52 2 1,85 Mars 84 9,48 14 9,59 27 7,85 9 8,33 Avril 71 8,01 8 5,48 36 10,47 12 11,11 Mai 80 9,03 11 7,53 29 8,43 12 11,11 Juin 66 7,45 7 4,80 23 6,68 7 6,48 Juillet 61 6,88 14 9,59 43 12,50 15 13,89 Août 69 7,79 11 7,53 26 7,56 9 8,33 Septembre 74 8,35 11 7,53 28 8,14 8 7,41 Octobre 70 7,90 13 8,91 31 9,01 8 7,41 Novembre 78 8,80 12 8,22 26 7,56 10 9,26 Décembre 69 7,79 11 7,53 29 8,43 7 6,49   p = 0,71   p = 0,66   p = 0,21   p = 0,30   3.4. Analyses des pressions atmosphériques Les influences des différentes mesures de pressions atmosphériques sur la DA et la RAA, selon les jours avec et les jours sans, sont présentées dans le tableau 2.     Tableau 2. Différences de pressions atmosphériques entre jours avec et jours sans dissection aortique ou rupture d'anévrisme aortique.  Dissection aortique Jours sans   Jours avec 9383 jours   844 jours Pression atmosphérique (hectopascal) Moy SD p Moy SD OR IC 95 % MOYENNE JOURNALIÈRE Du jour même 1017,23 9,27 0,0235 1016,47 9,28 0,991 [0,984-0,999] MINIMALE JOURNALIÈRE Du jour même 1014,43 10,09 0,0182 1013,57 10,06 0,992 [0,985-0,999] La plus basse en considérant la veille 1012,2 10,27 0,0289 1011,4 10,04 0,993 [0,986-0,999] La plus basse en considérant les 2 jours précédants 1010,51 10,32 0,0315 1009,71 10,12 0,993 [0,986-0,999] DIFFÉRENCE JOURNALIÈRE Moyenne des 2 semaines précédentes 5,77 1,96 0,01 5,95 2,03 1,046 [1,011-1,083] Moyenne des 3 semaines précédentes 5,77 1,76 0,0011 5,97 1,85 1,066 [1,026-1,107] Moyenne du mois précédent 5,77 1,6 0,0005 5,98 1,7 1,082 [1,037-1,128] VARIABILITÉ JOURNALIÈRE Du jour même 8,52 4,36 0,0343 8,85 4,52 1,016 [1,001-1,031] Du jour d’avant 8,52 4,37 0,0394 8,84 4,41 1,016 [1,001-1,031] Cumulée avec le jour d’avant 17,04 7,4 0,0135 17,7 7,53 1,011 [1,002-1,020] Cumulée avec les 2 jours précédents 25,57 10,12 0,0317 26,36 10,21 1,007 [1,001-1,014] Cumulée avec les 3 jours précédents 34,11 12,59 0,0427 35,03 12,98 1,005 [1,000-1,011] Moyenne des 2 semaines précédentes 8,53 2,33 0,0031 8,77 2,39 1,044 [1,015-1,075] Moyenne des 3 semaines précédentes 8,52 2,11 0,0003 8,8 2,18 1,06 [1,027-1,094] Moyenne du mois précédent 8,52 1,94 <0,0001 8,81 2,02 1,073 [1,037-1,111] Rupture d'anévrisme aortique Jours sans   Jours avec 9897 jours   330 jours Pression atmosphérique (hectopascal) Moy SD p Moy SD OR IC 95 % MOYENNE JOURNALIÈRE Moyenne du mois précédent 1017,19 4,67 0,005 1016,46 4,54 0,967 [0,944-0,990] MAXIMALE JOURNALIÈRE La plus haute du mois précédent 1031,68 5,22 0,002 1030,77 5,06 0,966 [0,945-0,988] Moyenne du mois précédent 1020,17 4,41 0,003 1019,44 4,2 0,962 [0,938-0,987]   L’analyse des valeurs absolues de PA montre que ces pressions sont significativement plus basses les jours avec DA par rapport aux jours sans DA. Ceci est bien marqué avec les valeurs minimales journalières suggérant que les jours avec dépressions atmosphériques (et même les dépressions sur les quelques jours précédant le jour de survenue de DA) représentent un risque accru de DA, comme montré par la figure 5. En outre, l’analyse des variations dynamiques des PA révèle que le différentiel journalier ainsi que la variabilité journalière de ces pressions sont significativement plus importants les semaines et le mois précédant immédiatement les jours avec survenue de DA et donc augmentent significativement le risque de survenue de cet évènement comme montré pour la moyenne mensuelle des variabilités journalières [figure 6].   [caption id="attachment_4022" align="aligncenter" width="300"] Figure 5. Influence des pressions atmosphériques (PA) minimales journalières sur la survenue de dissections aortiques (DA).[/caption] [caption id="attachment_4023" align="aligncenter" width="300"] Figure 6. Influence de la variabilité des pressions atmosphériques (PA) journalières sur la survenue de dissections aortiques (DA). Ici exprimée en moyenne mensuelle du mois précédant la DA.[/caption]   Par ailleurs, les jours avec RAA n’ont pas montré de différence significative en termes de valeurs basses de PA journalières ou mensuelles en comparant aux jours sans RAA, mais de façon intéressante, les valeurs maximales de PA étaient significativement différentes et réduisaient le risque de survenue de RAA comme montré en figure 7. De plus, il est aussi à noter que cette différence ne concernait pas le jour de rupture ni même les quelques jours précédant ce jour mais plutôt le mois d’avant (moyenne mensuelle des PA-maximales journalières). Enfin, les variations dynamiques comme la différence journalière ainsi que la variabilité journalière étaient comparables entre les jours avec et les jours sans RAA.   [caption id="attachment_4024" align="aligncenter" width="300"] Figure 7. Influence des pressions atmosphériques (PA) maximales journalières sur la survenue de rupture d’anévrisme aortique (RAA). Ici exprimée en moyenne mensuelle du mois précédant la RAA.[/caption]   4. Discussion Le caractère saisonnier des accidents aortiques non traumatiques majeurs a été évoqué dans le passé, même si les auteurs ont utilisé des méthodologies différentes et que les régions géographiques étudiées étaient également différentes rendant toute comparaison difficile entre ces études et la nôtre. Concernant la survenue de dissections aortiques, les études précédentes étaient plutôt unanimes sur le caractère hivernal de cette pathologie avec un pic en hiver et peu d’évènements en été [1-3]. Pour certains, l’incidence en janvier était le triple de celle enregistrée au mois d’août [1]. Les auteurs du Registre international des dissections aortiques aigues (IRAD : International Registry of Acute Aortic Dissections) qui répertoriait 15 centres de régions géographiques diverses ont même stipulé que ce pic hivernal était indépendant des différentes conditions climatiques [2]. Même si nous n’avons pas pu démontrer de différences saisonnières ou mensuelles significatives, nos incidences hivernales et printanières élevées et notre creux estival étaient cohérents avec les incidences rapportées dans les précédentes études. Le caractère saisonnier des RAA a été quant à lui beaucoup plus débattu dans la littérature, même si la plupart des séries retrouvaient une distribution similaire à celle des DA. Talbot et al. [4] ont été les premiers à suggérer en 1972 un pic hivernal. Dans une large revue de certificats de décès sur une période de cinq ans en Angleterre et dans le Pays de Galles, Ballaro et al. [5] ont démontré les mêmes résultats avec un pic hivernal significatif et un creux estival mais n’ont pas fourni d’informations sur les pressions atmosphériques pour rechercher une éventuelle causalité sur la survenue de RAA. Ces résultats ont été confirmés par beaucoup d’autres par la suite [6-9] et une vaste et récente revue de littérature a même établi que les pics d’incidence survenaient volontiers en hiver, en décembre, les lundis et dans la deuxième partie de la matinée entre 6h du matin et midi [10]. Cependant, pour certains auteurs, ce pic survenait plutôt en automne [11,12] et parfois au printemps et automne [13,14]. Nos résultats ne sont pas similaires à cette distribution. Nous n’avons pas trouvé de pic saisonnier significatif, voire même plutôt une tendance à une distribution inverse avec le plus grand nombre d’évènements en été et le plus bas en hiver. Cette absence de saisonnalité a aussi été revendiquée par une étude canadienne [15] évaluant un large échantillon (2373 cas) sur une longue période, avec des moyens statistiques plus élaborés, utilisant les échelles temporelles mais sans possibilité de retrouver ce caractère saisonnier, malgré des conditions météorologiques extrêmes que ce soit en hiver ou en été, là encore la relation avec la pression atmosphérique n’a pas été étudiée. Il peut être trompeur de comparer les distributions saisonnières entre les différentes publications en raison de la diversité des conditions météorologiques d’une région à une autre. Même si l’ordre conventionnel des saisons et des mois est le même à travers le monde, ce qui caractérise chaque saison en termes de paramètres météorologiques spécifiques peut varier d’une région à une autre. Pour cette raison nous ne pensons pas qu’une association entre paramètres climatiques et incidence d’évènements aortiques majeurs doit être corrélée au rythme saisonnier. Par contre, la pression atmosphérique, la température ambiante et d’autres paramètres météorologiques pouvant avoir un impact sur notre biologie devraient donner un meilleur aperçu sur le déclenchement de beaucoup de pathologies cardiovasculaires. Les données de la littérature étudiant l’influence de la pression atmosphérique sur les évènements aortiques majeurs ne sont pas consensuelles. Cette influence sur la DA a été très peu étudiée. Les moyennes des PA maximales ont été positivement corrélées à la DA dans les climats subtropicaux de Chine [16,17] et d’Istanbul [18], alors que cette association n’était pas aussi évidente dans une autre étude chinoise [19], ni au Royaume-Uni [20] ou en Europe du Nord [21]. L’influence de la PA sur les RAA a été étudiée plus en détail. Certains auteurs n’ont pas réussi à la démontrer [12,22,23] et uniquement une seule étude  a trouvé une corrélation positive entre l’incidence des RAA et des PA hautes [6]. De façon intéressante, cette conclusion provient d’une étude multi-institutionnelle française (mais n’incluant pas notre centre) retrouvant que la moyenne des maximales mensuelles du mois précédant l’évènement avait une corrélation persistante avec l’incidence des RAA contrastant avec toute la littérature sur le sujet. En effet, tout ce qui est publié par ailleurs retrouve plutôt un rôle des basses PA comme facteur de risque. Le travail de Bown et al. [7] a été le premier à identifier un lien entre basses PA et incidence de RAA. Dans une analyse mensuelle, le nombre de RAA pour un mois donné et la moyenne des PA du mois précédant étaient inversement liés. Cependant, ni le minimum, maximum ou moyenne journalière ni même la variabilité quotidienne n’étaient significativement différents entre les jours d’admission de RAA et les jours sans admission. Ces constatations ont été reproduites par d’autres auteurs [8,13,24] et cette association était constante malgré différents profils climatiques avec des PA encore plus basses [8]. De plus, certains auteurs [13,25] ont démontré dans une analyse de valeurs journalières que les PA étaient significativement plus basses les jours de RAA par rapport aux jours sans RAA. Il est à noter que tous les précédents rapports ont uniquement analysé les valeurs absolues de PA à des instants donnés considérant que ces valeurs étaient invariables d’une année à une autre, d’un mois à un autre, d’un jour à un autre et même d’une heure à une autre. En réalité, ces pressions sont hautement dynamiques et l’unique traitement des valeurs absolues sans prendre en compte le caractère variable et changeant de ces mesures peut faire manquer l’influence de ce même caractère dynamique sur la survenue de ces évènements. Très peu d’auteurs [8,23] ont cherché l’influence de ces variations relatives des PA et une seule étude a retrouvé une plus grande variabilité des PA journalières les jours d’admission de RAA [8]. Le rôle de l’HTA dans la genèse des RAA a été largement reporté. La taille de l’anévrisme, le tabagisme, la présence d’une HTA ou d’une bronchopneumopathie chronique obstructive ont tous été identifiés comme facteurs de risque potentiels de RAA [26]. Même si une exposition active ou passive au tabac dans des espaces intérieurs ainsi qu’une exacerbation d’une bronchopneumopathie chronique obstructive sont volontiers l’apanage des saisons froides, une variation saisonnière en pression artérielle avec des pics hivernaux a été démontrée aussi bien chez des individus hypertendus [27] que chez des individus normotendus [28]. La majorité des études disponibles  indiquent une plus grande incidence des DA et des RAA au cours des mois hivernaux. En premier lieu, les effets des basses températures sur l’HTA sont bien connus : les pressions artérielles présentent un pic en hiver, indépendamment du statut hypertensif ou non du patient. L’étude thérapeutique conduite par le conseil de recherche médicale du Royaume-Uni sur l’HTA modérée a démontré une variation saisonnière de la pression artérielle [27]. La chute des températures ambiantes entraînait une augmentation de pressions artérielles, probablement parce que pendant les mois chauds d’été, l’HTA est mieux régulée par transpiration et vasodilatation alors que pendant les mois froids d’hiver, la vasoconstriction induite par le système sympathique augmente la pression artérielle [29]. En plus, les seuls paramètres physiologiques directement influencés par la pression atmosphérique sont les gaz du sang artériels [30], particulièrement la PO2, ce qui peut causer une hypoxie avec stimulation des chémorécepteurs et donc du système sympathique entraînant une augmentation de la pression artérielle systolique [7]. Une augmentation de cette pression systolique a aussi été démontrée dans des expériences d’hypothermies de surface induites et a été identifiée comme une réponse à la vasoconstriction périphérique. Tous ces mécanismes ne produisent pas un effet similaire sur la pression artérielle diastolique qui reste au même niveau avec, comme conséquence, une augmentation de l’amplitude du différentiel [31]. La force résultante agit sur la déformation de la paroi artérielle et augmente la friction et le sheer stress sur la paroi vasculaire causant dissections et ruptures [32]. Ces variations saisonnières de la pression artérielle peuvent expliquer la saisonnalité des DA et des RAA. L’HTA est, selon une analyse multivariée de Cronenwett [26], l’un des trois prédicteurs indépendants de RAA. En plus de l’analyse des valeurs absolues, un rôle particulier a été attribué aux conséquences des variations rapides de pression artérielle sur la paroi artérielle [33]. Ceci suit aussi la logique selon laquelle les variations de pression artérielle peuvent être un déterminant à part entière de lésions vasculaires indépendamment de la pression artérielle moyenne journalière [34]. La pathogénie des RAA implique une interaction complexe de facteurs qui fragilisent la paroi aortique en y augmentant la contrainte exercée [5,35]. Le modèle traditionnel de prédiction des RAA basé sur le diamètre aortique dérive directement de la loi de Laplace : la tension circonférentielle sur la paroi aortique est une fonction linéaire du diamètre aortique et du gradient de pression artérielle de part et d’autre de la paroi aortique (lequel dépend de la pression artérielle intraluminale et de la pression extraluminale opposée). Des modifications de PA peuvent augmenter le stress transmural en abaissant transitoirement la pression extraluminale (pression atmosphérique) par rapport à la pression artérielle, ce qui a pour résultat d’engendrer une force expansive nette de l’intérieur, entraînant une augmentation de tension sur cette paroi [25], précipitant la rupture d’une paroi anévrismale fragile [13] et aidant probablement à l’augmentation de taille d’un anévrisme existant. La rupture d’anévrisme aortique se produit alors quand la contrainte mécanique agissant sur la paroi artérielle excède la résistance de cette paroi [36], entraînant sa rupture. Il a été suggéré [24] que la saisonnalité des RAA puisse être une conséquence des fluctuations saisonnières des PA, lesquelles peuvent augmenter indirectement la tension exercée sur les parois artérielles en créant un différentiel de pression importante à travers ces parois. Même si nous n’avons pas démontré que les PA basses étaient responsables des RAA, il était clair pour nous que les valeurs hautes de PA étaient protectrices contre une RAA, probablement en s’opposant mieux à la pression artérielle, ce qui a pour effet de baisser le gradient de pression et la contrainte sur la paroi aortique. Il est également tentant de suggérer que ces valeurs hautes de PA puissent aussi lutter contre l’augmentation de taille d’un anévrisme (qui évolue plus tard vers sa rupture) par le même mécanisme, mais cela reste encore à démontrer. Toutefois, la pression artérielle a déjà été corrélée de façon positive à l’augmentation de taille des anévrismes [37], il est donc légitime de penser que les pressions atmosphériques hautes qui s’opposent à la pression artérielle puissent volontiers protéger contre l’augmentation de taille des anévrismes et leur rupture ultérieure. De façon intéressante, on note également que le fait que les RAA soient en général le résultat d’une évolution chronique d’un anévrisme, c’est un profil de hautes PA mensuelles plutôt que journalières qui ressortait comme étant plus protecteur dans notre analyse. Concernant les dissections aortiques, les PA hautes n’étaient pas statistiquement significativement protectrices (OR = 0,992 ; p = 0,057) contre le risque de DA, comme c’était le cas pour les RAA, par contre les PA basses étaient plus particulièrement associées avec la survenue de DA et donc de déchirure intimale, probablement en permettant aux à-coups hypertensifs ou impulsions de la pression artérielle d’être plus agressifs avec la paroi intimale. Ce concept d’impulsions artérielles nuisibles peut s’expliquer par la variabilité des pressions atmosphériques, laquelle permet à la différentielle de pression artérielle et donc à la force de ces impulsions de varier également. La différence journalière dans les PA peut signifier la différence entre la valeur minimale et maximale du jour avec une évolution lente et progressive entre ces deux valeurs, comparable à l’atterrissage d’un avion, mais ces variations entre les valeurs minimum et maximum peuvent aussi se produire par plusieurs augmentations et diminutions brusques et successives, qu’il est aussi important de considérer en additionnant les valeurs absolues des variations horaires d’une même journée (variabilité journalière). De la même façon que les turbulences lors d’un atterrissage d’avion peuvent être particulièrement désagréables, les multiples variations journalières de la PA peuvent aussi être nuisibles. Ceci a pu être illustré dans la présente étude par l’influence de la différentielle journalière de PA et de façon encore plus marquante par la variabilité journalière des PA sur la survenue de DA. L'HTA est bel et bien une variable discontinue avec un statut oui/non dans notre base de données. Cependant, même s'il n'était pas possible de la quantifier, nous avons supposé que cette pathologie chronique n'était pas une pathologie on/off mais plutôt la résultante d'une évolution progressive avec des degrés divers de gravité de la pathologie ainsi que de sa prise en charge. Certes il n'était pas possible de la quantifier mais la réalité ressemble plutôt à ce cas de figure, raison pour laquelle nous avons considéré cette variable comme étant continue statistiquement afin d'avoir un visuel graphique entre une personne complètement indemne de cette pathologie et une autre chez laquelle le statut hypertendu est le pire possible (HTA ancienne voire non traitée). Nous avons retrouvé qu’une HTA non connue était un facteur important influençant la mortalité suivant une DA ou une RAA. Deux explications différentes peuvent se concevoir. Ou les patients étaient réellement hypertendus mais non encore diagnostiqués et donc pas encore traités, permettant aux grands pics tensionnels d’entraîner des dissections et des ruptures aortiques massives, ou bien les patients n’étaient pas réellement hypertendus et de grands pics tensionnels, généralement dus à une stimulation massive du système sympathique, ont entraîné une DA ou RAA largement étendues. Par ailleurs, nous pouvons également comprendre que même s’il est évident que les grands pics tensionnels soient d’importants déclencheurs de ces évènements, le statut connu d’HTA est en soi un facteur très important protégeant contre le décès suivant ces évènements aortiques majeurs. Ceci est certainement rendu possible par un meilleur contrôle de la pression artérielle mais sachant le rôle d’une paroi aortique solide dans la résistance aux grands pics tensionnels et aux grands gradients à travers la paroi aortique, il est possible de suggérer qu’une paroi fibrotique et calcifiée, conséquence d’une HTA chronique, permettra une extension moindre de la déchirure initiale suivant une DA ou une RAA, limitant la perte sanguine, le choc hémorragique et le taux de décès chez ces patients. Il a été montré que les patients présentant une RAA avec une histoire d’HTA connue étaient admis sur des jours avec des PA plus basses que pour ceux qui n’avaient pas d’HTA connue [13]. On peut alors penser que de plus basses pressions atmosphériques étaient nécessaires pour permettre à de plus grandes pressions artérielles (individus hypertendus) de causer des lésions de rupture dans des parois aortiques plus rigides et plus calcifiées que celles des sujets non hypertendus. Il est à noter que les pics hivernaux de DA et de RAA survenaient plus volontiers chez des sujets plus jeunes [1,2] et sans HTA connue [2]. Il est peut-être possible de déduire que des variabilités plus importantes en pressions atmosphériques et en pressions artérielles durant cette saison sont plus nuisibles sur des aortes moins athéromateuses et moins calcifiées retrouvées chez ces sujets jeunes et non hypertendus. Le concept de chronoépidémiologie et de chronothérapeutique a déjà été décrit [9]. Même si cela n’est pas encore familier dans la communauté médicale, la reconnaissance d’un « chronorisque » clairement identifié pour les DA et les RAA devrait nous pousser à augmenter notre vigilance afin d’assurer la protection anti-hypertensive la plus optimale possible durant ces périodes de risque. Il semble que les mécanismes de défense contre ces pathologies ne permettent pas d’assurer le même degré de protection à travers tous les instants de l’année et de la journée offrant, pendant des périodes de susceptibilités, en particulier durant les mois hivernaux, la possibilité à de multiples facteurs de risque de déclencher ces évènements aortiques majeurs expliquant la notion de chronorisque [38]. S’agissant de la DA, la mortalité globale n’est pas affectée par les rythmes chronobiologiques [39], ce qui laisse croire qu’une fois que la dissection survient, la mortalité dépend de facteurs cliniques et anatomiques plutôt que du facteur déclenchant lui-même. Nous avons pu montrer dans notre étude que cette mortalité était fortement influencée par un statut d’HTA absente ou non diagnostiquée. S’agissant des RAA, il est possible que les thérapeutiques anti-hypertensives puissent être suffisantes pour émousser les petites poussées saisonnières responsables du sheer stress qui s’applique sur l’aorte mais ne sont pas suffisantes pour juguler de façon satisfaisante les effets négatifs des variations diurnes de ces forces sur les aortes des patients  hypertendus. Manfredini et al. ont revu les effets et les efficacités des différents traitements anti-hypertensifs sur la prévention des évènements aortiques majeurs [38] recommandant une protection anti-hypertensive agressive et efficace sur la totalité des 24h, tout en reconnaissant que cet objectif n’était pas toujours facile à atteindre. En effet, l’utilisation de molécules à courte durée d’action entraîne l’apparition de pics et de creux substantiels dans la concentration de la molécule à travers les 24h, ce qui peut entraîner de larges fluctuations dans la pression artérielle. En outre, l’utilisation en monoprise de molécules à libération prolongée ne permet pas de suivre les variations physiologiques journalières de la pression artérielle et la concentration peut s’avérer faible aux moments les plus vulnérables de la journée. De plus, les inhibiteurs calciques, largement utilisés dans le passé pour le traitement des DA, sont actuellement évités en raison d’un supposé rôle dans la survenue de RAA par augmentation de la rigidité des parois aortiques [40]. Les bétabloquants sont à ce jour le traitement anti-hypertensif de choix car ils contrôlent mieux le pic matinal en pression artérielle, ce qui devrait assurer un bénéfice maximal durant cette partie de la journée de vulnérabilité particulière. En plus, l’augmentation de taille des anévrismes a aussi été rattachée à l’HTA [37] et il a été suggéré que le traitement de l’HTA avec bétabloquants pouvait inhiber l’augmentation de taille des anévrismes [41]. Une implication supplémentaire du supposé lien entre pression atmosphérique et évènements aortiques majeurs concernerait les voyages aériens [25]. Les changements de pression dans la cabine durant le vol peuvent constituer un excellent modèle pour étudier l’augmentation du risque de survenue de ces évènements, mais aucune étude n’a été conduite jusqu’à ce jour hormis un cas isolé d’une RAA immédiatement après un vol de courte distance impliquant le copilote [42]. Extrapolant le rôle des PA sur la survenue de RAA, les patients avec d’importants anévrismes aortiques devraient éviter les voyages aériens jusqu’à la cure de leur anévrisme [8], à moins que l’on considère que l’influence des PA sur le déclenchement des RAA nécessite plus de temps que celui d’un simple voyage en avion pour être effective. Par contre, les DA sont des évènements aigus et leur rapatriement jusqu’au centre hospitalier devant les traiter devrait être évité par voie aérienne.   5. Conclusion Il n’est pas encore évident de saisir toute l’étendue de l’influence des pressions atmosphériques et de facteurs saisonniers sur le risque de DA et de RAA. À la lumière des constatations de notre analyse, la prévention peut trouver sa place dans notre pratique par un meilleur contrôle des pressions artérielles chez les personnes hypertendus, surtout aux moments les plus vulnérables, ainsi qu’en améliorant le dépistage de l’HTA dans la population générale. De plus, la connaissance de l’existence d’un anévrisme aortique doit faire discuter une cure élective en prenant en considération les tendances météorologiques locales ainsi que la sévérité de l’HTA et l’efficacité de son contrôle, en plus de la taille de l’anévrisme. Enfin, il est intéressant d’étudier l’évolution des dimensions des anévrismes aortiques en rapport avec les valeurs absolues et variabilités de PA dans la même région et à la même période pour évaluer l’influence réelle de la pression atmosphérique sur l’augmentation de la taille des anévrismes en fonction du statut hypertensif du patient.   Références Sumiyoshi M, Kojima S, Arima M, Suwa S, Nakazato Y, Sakurai H et al. Circadian, weekly, and seasonal variation at the onset of acute aortic dissection. Am J Cardiol. 2002 Mar 1;89(5):619-23. https://doi.org/10.1016/S0002-9149(01)02311-6 Mehta RH, Manfredini R, Hassan F, Sechtem U, Bossone E, Oh JK et al. Chronobiological patterns of acute aortic dissection. Circulation 2002 Aug 27;106(9):1110-5. https://doi.org/10.1161/01.CIR.0000027568.39540.4B Matsuo H. The Thrombosed Type of Aortic Dissection-Its Clinical Features and Diagnosis. Int J Angiol 1998 Aug;7(4):329-34. Talbot S, Langman MJ. 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Forensic Sci Int 1996 Aug 15;81(2-3):157-64. https://doi.org/10.1016/S0379-0738(96)01951-2 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Cet article est issu d’un mémoire de DESC. Date de soumission : 19/09/2017. Acceptation : 30/01/2018.  
mai 18, 2018
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-55 – Chirurgie de l’aorte ascendante et de l’arche aortique : à propos de 206 patients

Redhouane Boukerroucha, Nadjet Massikh, Samiha Chérif, Redha Lakehal, Soumaya Bendjaballah, Baya Aziza, Farid Aimer, Rabeh Bouharagua, Chourouk Rakouk, Karima Bouguerra, Abdelmalek Brahami Service de chirurgie cardiaque, EHS Mokhtar-Djeghri, Constantine, Algérie   Objectif : Les progrès de l’imagerie médicale, de la chirurgie et de la protection myocardique et cérébrale ont permis la prise en charge de pathologies de plus en plus complexes de l'aorte thoracique. L’anévrisme de l’aorte est le plus souvent acquis. La chirurgie des anévrismes de la crosse aortique demeure un acte lourd grevé d’une mortalité élevée et de morbidité neurologique. La dissection aortique est une urgence vitale. Le but de ce travail est de présenter les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, échographiques et de rapporter notre expérience à propos d’une série de 206 patients. Méthode : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective concernant 206 patients opérés soit pour anévrisme de l’aorte thoracique (ascendante et crosse) ou pour dissection entre 2001 et 2016. Le but de ce travail est de présenter les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, échographiques et de rapporter notre expérience. Résultat : Soixante-six patients ont été opérés en urgence. Le geste opératoire a consisté en un remplacement de l’aorte ascendante ± remplacement valvulaire, une intervention de Bentall ou un remplacement plus ou moins étendu de la crosse aortique. Chirurgie sous CEC : hypothermie profonde : 27 ; hypothermie modérée: 69 ; normothermie : 107 ; ACHP : 12 ; canulation axillaire : 10. Clampage aortique de 22 à 284 min ; Sortie de CEC sous drogues chez 88 patients, Séjour en USI > 48 h : 115 patients, Séjour postopératoire > 7 j : 183 patients. Les suites opératoires étaient simples chez 177 patients. Conclusion : Les progrès de l’imagerie médicale permettent des diagnostics précoces. La chirurgie donne de bons résultats. Pour les malades inéligibles à la chirurgie, l’espoir se situe dans une approche hybride. La dissection aortique est une affection gravissime, c’est une urgence médicochirurgicale. Cependant, le traitement n’est que palliatif car il laisse en place un segment plus ou moins long d’aorte disséquée. Il rend obligatoire un suivi annuel clinique et par imagerie.     Aortic surgery and aortic arch surgery: about 206 patients   Objectives: Advances in medical imaging, surgical techniques and myocardial and cerebral protection have allowed the management of increasingly complex pathologies of the thoracic aorta. The aortic aneurysm corresponds to a localized dilatation with loss of parallelism of the edges. Most often acquired and corresponds to various aetiologies (atheromatous, congenital, dystrophic, inflammatory, even infectious). Surgery of the aneurysms of the aortic arch remains a heavy act with a significant risk of neurological mortality and morbidity. Aortic dissection is a vital emergency. The purpose of this work is to present the epidemiological, clinical, echographic characteristics and to report our experience about a series of 206 patients. Methods: It is a retrospective mono centric study concerning 206 patients operated either for aneurism of the thoracic aorta (ascending and lacrosse) or for dissection between 2001 and 2016.The mean age is 48.9 years with a male predominance (120H/86F). The atheromatous etiology is the most frequent. Preoperative ventricular function was altered in 18 patients (FE <50%). Results: Sixty-six emergency patients. The surgical procedure consisted of a replacement of the ascending aorta with or without valve replacement, aortic root replacement (Bentall intervention); and in some cases, patients benefited from a more or less extensive replacement of the Aortic arch. Surgery under cardiopulmonary bypass (CPB): Deep hypothermia: 27; Moderate hypothermia: 69; Normothermia: 107; ACHP: 12; Axillary cannulation: 10.Aortic clamping of 22 to 284 minutes (95 minutes on average); Weaning of CPB under drugs in 88 patients, stay in ICU > 48h: 115 patients,Postoperative stay > 07 days in 183 patients.The operative follow-up was simple in 177 patients. Conclusion: The lesions of the thoracic aorta are “crescendo” in the wake of the epidemiological transition. Evident advances in medical imaging make early diagnosis possible. The surgery gives good results (for a category of patients and as the teams become familiar with this surgery). For patients ineligible for surgery; The hope lies in a hybrid approach. Aortic dissection is a serious condition, and its management requires multidisciplinary intervenents. It is a medical and surgical emergency. However, the treatment is only palliative because it leaves in place a segment more or less long dissected aorta. The risk of secondary ectasic development of this pathological aorta makes an annual clinical and imaging follow-up mandatory.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-63 – Valve aortique sutureless Perceval S® : implantations dans des anatomies inhabituelles

Thomas Gandet, Aniss Seghrouchni, M.-C. Brunet, Marouane Ouazzani, Philippe Rouviere, Roland Demaria, Jean-Marc Frapier, Bernard Albat Service de chirurgie cardiaque, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, CHU de Montpellier   Objectif : Ce travail permet d’évaluer la faisabilité de la mise en place d’une bioprothèse aortique Perceval S® chez des patients ayant soit une modification anatomique touchant la zone d’étanchéité proximale (endocardite infectieuse ou prothèses en position mitrale), soit une modification de l’ancrage distal de la prothèse liée à une dilatation de l’aorte au niveau de la jonction sinotubulaire. Méthode : Dans notre institution, de novembre 2014 à décembre 2016, parmi 110 patients implantés d’une bioprothèse Perceval S®, 22 d’entre eux ont eu une chirurgie concomitante touchant la zone d’ancrage proximale ou distale : aortoplastie de réduction pour dilatation de l’aorte ascendante (DAA) chez 10 patients, reconstruction de l’anneau aortique suite à une endocardite infectieuse active (EIA) chez 5 patients et un remplacement valvulaire mitral (RVM) par bioprothèse chez 7 patients. Résultat : L’âge moyen, l’EuroSCORE logistic moyen et le temps de clampage aortique moyen étaient respectivement : dans le groupe DAA (76,6 ans, 12,2, 49 min), dans le groupe EIA (64 ans, 56, 78 min) et dans le groupe RVM (67,8 ans, 16,4, 139 min). Un reclampage était nécessaire pour repositionner la valve chez 1 patient. On ne notait aucune fuite périprothétique. Le gradient moyen était de 11 mmHg (8-20 mmHg). L’implantation d’un pacemaker était nécessaire chez 1 patient. On ne notait aucun dysfonctionnement de bioprothèse mitrale dans le groupe RVM. Dans le groupe DAA, un scanner systématique pré et post-procédure reportait une réduction du diamètre de l’aorte ascendante de 43 à 33 mm et une parfaite adaptation de la prothèse à la racine aortique. Après un suivi moyen de 8 mois (1-26 mois), on notait l’absence d’apparition de fuite aortique secondaire et l’absence d’endocardite récidivante. La survie globale était de 100 %. Conclusion : L’implantation de la bioprothèse Perceval S®, qu’elle soit combinée au remplacement valvulaire mitral, à l’aortoplastie de réduction ou à la reconstruction de l’anneau aortique apparaît comme une alternative valable avec des résultats encourageants. Ces procédures ont pour but de simplifier la chirurgie chez des patients à haut risque opératoire.     Aortic valve replacement with Sutureless Perceval S® prosthesis in unusual situations   Objectives: As a sutureless prosthesis, proximally, an adequate sealing zone corresponding to the native aortic annulus (NAA) is mandatory and distally, the prosthesis needs to be anchored to the sino-tubular junction (STJ). The ratio between STJ and NAA should not exceed 1.3. We evaluate the feasibility of performing aortic Perceval S® valve replacement for patient with dilated ascending aorta, patients with aortic annulus destroyed by active endocarditis and patients with concomitant mitral valve replacement. Methods: Of the 110 Perceval S® valve implantations carried out in our institution between November 2014 and November 2016, 22 patients underwent concomitant surgery affecting the proximal or distal fixing zone of the prosthesis: reduction aortoplasty for dilated ascending aorta (DAA) in 10 patients, aortic annulus reconstruction for active endocarditis (AE) in 5 patients and mitral valve bioprosthetic replacement (MVR) in 7 patients. Results: The mean age, mean logistic EuroSCORE and mean cross cross-clamping time were respectively in the DDA group (76.6 years, 12.2, 49 min), in the AE group (64 years, 56, 78 min) and in the MVR group (67.8 years, 16.4, 139 min). One reclamping was needed with repositioning of the valve in the AE group. There was no residual aortic paravalvular leak. The mean aortic gradient was 11 mmHg (range, 8 to 20 mmHg). Pacemaker implantation was required in 1 Case (7.7%). There was no evidence of mitral dysfunction in the MVR group. In the DAA group systematic pre and post procedure CT scan reported reduction of the ascending aorta from 43 mm to 33 mm and a satisfactory fitting of the prosthesis to the aortic root. Initial follow up of 12 month (range 1-26 month) demonstrated no new aortic regurgitation, no recurrent endocarditis and the overall survival was 100%. Conclusion: Perceval S® Sutureless valve implantation combined with mitral valve replacement, reduction aortoplasty and annulus reconstruction appears feasible and the results presented are encouraging. These procedures have the potential to simplify surgery in a cohort of high-risk patients   Séance : Cardiaque - valve sans suture - vendredi 9 juin - 14:00-15:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-05 – Endoprohèses thoraciques modifiées par le chirurgien pour le traitement des lésions de la crosse de l’aorte

Thomas Gandet1, Toshio Baba2, Kouhei Narayama2, Baris Ata Ozdemir3, Tsuyoshi Shibata2, Pierre Alric1, Kiyofumi Morishita2, Bernard Albat1, Ludovic Canaud1 1. Services de chirurgie cardiaque et de chirurgie vasculaire, CHRU de Montpellier 2. Service de chirurgie cardiaque et de chirurgie vasculaire, hôpital municipal d'Hakodate, Japon 3. Service de chirurgie cardiaque et de chirurgie vasculaire, St-Thomas Hospital, Londres, Royaume-Uni   Objectif : L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité et les résultats de l’utilisation des endoprothèses thoraciques modifiées par le chirurgien pour le traitement des lésions de la crosse de l’aorte. Méthode : Nous avons effectué une analyse bicentrique rétrospective de patients présentant une lésion de la crosse aortique traités à l’aide d’une endoprothèse thoracique modifiée par le chirurgien. Entre novembre 2013 et juin 2016, 36 patients ont été traités en utilisant cette technique. Il y avait 27 hommes et 9 femmes (âge moyen 74,7 ± 9 ans, portée 58-91 ans). La zone d’ancrage proximale de l’endoprothèse était en zone 0 chez 16 patients, en zone 1 chez 9 patients et en zone 2 chez 11 patients. Vingt-quatre (66,6 %) patients ont été traités en utilisant une endoprothèse thoracique avec une seule fenestration et 12 (33,4 %) patients ont été traités par une endoprothèse thoracique avec une échancrure proximale. Une revascularisation par voie cervicale de l’artère carotide commune gauche et/ou de l’artère sous-clavière gauche a été réalisée chez 24 (66,6 %) patients. Résultat : La durée médiane des modifications des endoprothèses était de 18 minutes (intervalle de 14 à 21 minutes). L’endoprothèse a pu être déployée chez tous les patients sans endofuite de type I. Un patient a présenté un accident vasculaire cérébral sans séquelles permanentes (2,8 %). Le taux de mortalité à 30 jours était de 5,8 %. Au cours d’un suivi moyen de 11,4 mois (2 à 36 mois), il n’y a eu aucune conversion chirurgicale. Le taux de mortalité global était de 13,9 %. La mortalité aortique était de 5,6 %. Conclusion : Notre expérience suggère que l’utilisation des endoprohèses thoraciques modifiées par le chirurgien pour le traitement des lésions de la crosse de l’aorte est réalisable et associé à des résultats encourageants à court terme. L’évaluation de la durabilité de cette approche nécessite un suivi à long terme de ces patients.     Physician modified thoracic stent-grafts for the treatment of aortic arch lesions   Objectives: The aim of this study was to evaluate outcomes of physician modified thoracic stent-grafts for the treatment of aortic arch aneurysms. Methods: We performed a retrospective bi-center analysis of patients with an aortic arch lesion treated using physician modified thoracic stent-graft. Between November 2013 and June 2016, 36 patients underwent physician modified thoracic stent-grafts for the treatment of aortic arch aneurysms. There were 27 men and 9 women (mean age, 74.7±9 years; range, 58–91 years). Zone 0 was involved in 16 patients, zone 1 in 9 patients, and zone 2 in 11 patients. Twenty-four (66.6%) patients were treated using an aortic arch stent-graft with a single fenestration. Twelve (33.4%) patients were treated using a proximal scalloped stent-graft. The modified thoracic stent-graft was deployed after left common carotid artery and/or left subclavian artery revascularization via a cervical approach in 24 (66.6%) patients. Results: Median duration for stent graft modifications was 18 minutes (range 14-21 minutes). A technical success rate of 100% was obtained with sealing in all cases and no type I endoleak. One patient had a stroke without permanent sequelae (2.8%). During a follow up of 11.4 ± 6 months, there were no conversions to open surgical repair. The overall mortality rate was 13.9%. Aortic related mortality was 5.6%. Conclusion: The use of physician modified thoracic stent-grafts for the treatment of aortic arch lesions is both feasible and effective for supra-aortic trunks revascularization during TEVAR involving a spectrum of aortic arch pathology. Durability concerns will need to be assessed.   Séance : Communications libres cardiaque - dissection - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-04 – Endoprothèses thoraciques avec échancrure pour traiter les lésions de la crosse aortique

Iannis Ben Abdallah, Salma El Batti, Pierre Julia, Paul Achouh, Jean-Marc Alsac Service de chirurgie cardiaque et vasculaire, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris   Objectif : Évaluer notre expérience initiale d’une endoprothèse avec échancrure proximale faite sur mesure pour le traitement endovasculaire (TEVAR) des lésions de la crosse aortique. Méthode : Entre septembre 2012 et janvier 2017, des patients ayant une lésion intéressant la crosse aortique ont été sélectionnés pour traitement par endoprothèse Relay Plus® avec échancrure proximale réalisée sur mesure (ABS Bolton Medical, Barcelona, Spain). Recueillies de façon prospective, les données démographiques des patients, le détail des procédures, les résultats cliniques et les complications postopératoires ont été analysés. Résultat : Vingt-cinq patients (80 % hommes, âge moyen 74 ± 8 ans) consécutifs ont été traités par une endoprothèse Relay Plus® échancrée. Les lésions étaient un anévrysme sacciforme dans 13 cas (52 %), fusiforme dans 5 cas (20 %) et une extension à la crosse de dissection aortique chronique type A dans 4 cas (16 %). Trois patients (12 %) étaient traités pour endofuite de type I proximale compliquant un TEVAR précédent. Huit patients (32 %) ont eu une revascularisation cervicale des troncs supra-aortiques associée : deux pontages inter-carotidiens et six pontages carotido-sous-claviers. L’endoprothèse a été déployée en zone 2 dans 4 cas (16 %), zone 1 dans 19 cas (76 %), et en zone 0 dans 2 cas (8 %). L’échancrure proximale faite sur mesure était destinée à l’artère carotide primitive gauche, à l’artère sous-clavière gauche et au tronc artériel brachio-céphalique pour 19 (76 %), 4 (16 %) et 2 (8 %) patients, respectivement. L’étanchéité proximale a été obtenue dans tous les cas, sans endofuite de type I proximale, avec un succès technique de 100 %. Tous les vaisseaux cibles étaient perméables. Les complications postopératoires majeures étaient un décès (4 %) dû à un infarctus du myocarde et un accident vasculaire cérébral ischémique postérieur (4 %). Une endofuite de type Ib distale détectée sur un scanner à 6 mois a été traitée par extension distale. Ni paraplégie, ni dissection rétrograde ou autre complication liée à l’aorte ou à l’endoprothèse n’a été rapportée après un suivi moyen de 30 ± 17 mois. Conclusion : Dans notre expérience, les endoprothèses avec échancrure proximale représentent une option fiable et sûre pour le TEVAR des lésions de la crosse aortique.     Thoracic stent-grafts with proximal scallop in aortic arch repair   Objectives: To evaluate our initial experience with a custom-made proximal scalloped stentgraft for thoracic endovascular repair (TEVAR) of aortic arch lesions. Methods: Between September 2012 and January 2017, patients presenting thoracic aortic aneurysms (TAA) with short or angulated neck were selected for treatment by custom-made proximal scalloped Relay Plus® stentgrafts (ABS Bolton Medical, Barcelona, Spain). Prospectively acquired data relating to patient demographics, procedure details, clinical outcomes and complications were analyzed retrospectively. Results: Twenty-five consecutive patients (80% male, mean age 74±8 years) were treated using a thoracic custom-made Relay Plus® stentgraft. TAA were saccular in 13 (52%) cases, fusiform in 5 (20%) and were secondary to chronic type A aortic dissections involving the arch in 4 (16%). Three (12%) other patients were treated for a proximal type I endoleak after standard TEVAR. Eight (32%) patients underwent additional cervical supra-aortic trunks revascularizations: six carotid-to-subclavian and two carotid-to-carotid bypasses. The stentgraft was landed in zone 1 in 19 (76%) cases, in zone 2 in 4 (16%) and in zone 0 in 2 (8%). Custom-made scallop was designed to preserve flow in the left common carotid artery in 19 (76%) patients, in the left subclavian artery in 4 (16%) and in the innominate artery in 2 (8%). Proximal sealing was achieved in all cases, wit no proximal type I endoleak, resulting in a 100% technical success rate. All targeted vessels were patent. In the post-operative course, one patient (4%) died from myocardial infarction and one patient (4%) suffered a posterior ischemic stroke. One patient was treated with distal extension for a type I distal endoleak 6 months after the initial procedure. No paraplegia, no retrograde dissection or other aortic-related complications were recorded after a mean follow-up of 30±17 months. Conclusion: In our experience, proximal scalloped stent-grafts appear to be a safe and effective additional tool for TEVAR of TAA involving the arch.   Séance : Communications libres cardiaque - dissection - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-03 – Étude in vitro du procédé optimal de fenestration antérograde par laser d’endoprothèses aortiques

Dominique Fabre, Dorian Verscheure, Philippe Brenot, Carlos Garcia Alonso, Stephan Haulon, Olaf Mercier, Elie Fadel Hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson ; université Paris-Sud   Objectif : La fenestration in situ d’endoprothèses aortiques peut être réalisée par différentes techniques. La fenestration par laser est habituellement utilisée par voie rétrograde au niveau de la sous-clavière gauche avec de bons résultats. La voie antérograde peut être utile pour des urgences endovasculaires. L’objectif de cette étude expérimentale in vitro est d’étudier microscopiquement et macroscopiquement les résultats de la fenestration d’endoprothèse aortique au laser antérograde sur différents modèles d’endoprothèse. Méthode : Nous avons étudié 4 endoprothèses aortiques différentes : Zenith® (Cook Medical, Bloomington, IN), Valiant® et Endurant® (Medtronic Endurant, Minneapolis, Minn), et Excluder® (WL Gore & Associates, Flagstaff, Ariz). Cent trente-sept fenêtres ont été réalisées à l’aide de sondes Laser Excimer® (Spectranetics, Colorado Springs, CO, USA) de différents diamètres. Le degré d’angulation de la sonde, le nombre d’impulsions et 3 séquences d’élargissement de l’orifice ont été testés. Une étude macroscopique a été réalisée après déploiement d’un stent couvert secondairement flairé. Chaque orifice a été analysé au microscope après chaque étape jusqu’au largage du stent couvert. Résultat : L’angulation de la sonde laser ne modifie pas la qualité de l’orifice créé. La création d’un orifice nécessite une seule activation du laser sur les prothèses en Dacron tissé, alors que plusieurs passages sont nécessaires avec la prothèse Gore Excluder. L’endoprothèse Valiant semble la plus adaptée. La sonde laser de 0,9 mm est mieux adaptée que celle de 2,5 mm. Les fibres à distance de la fenêtre ne sont abimées ni par le laser, ni par les dilatations successives. La séquence optimale pour obtenir une fenêtre continente est la suivante : création d’un orifice à l’aide d’une sonde laser 0,9 mm, prédilatation au ballon 2 mm, suivie d’une dilatation au cutting ballon 2,5 mm puis au ballon 4 mm, avant la mise en place d’un stent couvert de 5 ou 6 mm flairé. L’étude macroscopique des fenêtres confirme la présence d’une collerette continente prothétique englobant la base du stent qui persiste avec une angulation de ce dernier. Conclusion : La prothèse Gore semble être la moins adaptée à cette technique en raison de la difficulté de création d’un orifice. La séquence optimale pour une fenestration in situ au laser a pu être définie. Elle semble efficace in vitro en terme d’étanchéité. Une confirmation par des tests biomécaniques est nécessaire.     In vitro analysis of an optimal procedure of anterograde in situ laser fenestration of aortic endografts   Objectives: In situ aortic grafts fenestration can be performed by several methods. Retrograde Laser fenestration is used for subclavian artery revascularisation with good results. The anterograde approach can be used for endovascular emergencies. The objective of this bench study was to analyse results of laser fenestration on different aortic grafts, using micro and macroscopic approach. Methods: We studied 4 aortic grafts: Zenith® (Cook Medical, Bloomington, IN), Valiant® and Endurant® (Medtronic Endurant, Minneapolis, Minn), and Excluder® (WL Gore & Associates, Flagstaff, Ariz). One hundred and thirty-seven holes were created using an Excimer Laser® (Spectranetics, Colorado Springs, CO, USA), with several probes’ diameters. Laser probe’s angulation, impulsion’s number and 3 hole’s dilatation’s sequences were evaluated. Macroscopic study was done after deployment of a secondary flaired covered stent. All holes were analysed using an optic microscope after each step until the covered stent’s deployment. Results: Laser probe’s angulation does not modify the created hole’s quality. Creation of a hole requires one activation of the laser on Dacron graft, while several activations are necessary with the Excluder graft. The 0.9 mm laser probe is more efficient than the 2.5 mm one. Graft’s fibbers spaced from the hole were not distorted by the laser neither by successive dilatation. Optimal sequence to create a continent window was defined: hole creation using a 0,9mm laser probe, pre dilatation with a 2 mm standard angioplasty balloon, followed by a dilatation using a 2.5 mm cutting balloon, then a 4mm standard balloon dilatation, and finally deployment of a 5 or 6 mm secondary flaired covered stent. Study of the windows confirmed the existence of a continent prosthetic collar involving the origin of the covered stent. This collars remained despite excessive angulation of the covered stent. Conclusion: Gore graft is not suitable for laser fenestration regarding the difficulty to create a hole. Optimal sequence for in situ laser fenestration was defined. It seems efficient in terms of sealing. Biomechanical study remains necessary to confirm those findings.   Séance : Communications libres cardiaque - dissection - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-11 – Résultats à 5 ans de la prise en charge du syndrome aortique aigu type A dans un centre d’accueil pour les urgences aortiques (SOS Aorte)

Ramzi Abi Akar, Milos Matkovic, Julien Massot, Alain Bel, Jerôme Jouan, Léonora du Puy-Montbrun, Jean-Marc Alsac, Bernard Cholley, Florence Bellenfant, Romain Pirracchio, Christian Latremouille, Jean-Noël Fabiani, Paul Achouh Institution : Département de chirurgie cardiovasculaire, département d’anesthésie-réanimation, hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris Objectif : SOS Aorte est un programme mis en place dans un centre hospitalier universitaire (CHU) pour la prise en charge accélérée, protocolisée et multidisciplinaire à toute heure de toutes les urgences aortiques. Le syndrome aortique aigu (SAA) est l’urgence aortique la plus fréquente, nécessitant une prise en charge chirurgicale complexe avec une mortalité initiale élevée. L’objectif de cette étude est d’évaluer à 5 ans les caractéristiques, la mortalité hospitalière et les résultats à court et à moyen termes des malades adressés au programme SOS Aorte pour SAA type A. Méthode : Entre février 2010 et mai 2015, SOS Aorte a pris en charge 688 patients adressés pour des urgences aortiques suspectées ou confirmées. 129 de ces patients ont été transférés avec le diagnostic de syndrome aortique type A basé sur un angioscanner réalisé avant l’admission. 74 patients ont été directement adressés par le SAMU pour forte suspicion de SAA. Chez les 74 patients transférés pour forte suspicion de dissection aortique, le diagnostic a été confirmé dans 61 cas par un angioscanner urgent à l’admission. Les 13 patients restants ont été transférés directement au bloc opératoire pour état de choc ou arrêt cardio-circulatoire. Résultat : La mortalité opératoire était de 15 % chez les patients stables hémodynamiquement et de 100 % chez les malades sous massage cardiaque externe. La mortalité hospitalière est de 23, 38 et 51 % chez les < 70 ans, les septuagénaires et > 80 ans, respectivement. À la sortie de l’hôpital, le taux de mortalité global était de 30 %. 44 % des patients opérés étaient transférés dans des centres de rééducation cardiovasculaire et 16 % étaient de retour direct à leur domicile. Conclusion : La prise en charge des SAA dans un programme d’urgence aortique multidisciplinaire avec une équipe présente 24/24 7/7 réduit les délais de prise en charge. Ceci devrait permettre une amélioration de la survie. Le bénéfice en termes de survie est probablement contrebalancé par un plus grand pourcentage de patients instables ou critiques acceptés dans un tel programme. Les patients se présentant avec un arrêt cardio-circulatoire avant la chirurgie ont une mortalité de 100 %. Les octogénaires ont un taux de mortalité intrahospitalière significativement plus élevé, mais qui reste inférieur à la mortalité en cas d’abstention thérapeutique.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-12 – Chirurgie des anévrysmes de l’aorte ascendante en seconde procédure après remplacement valvulaire aortique : à propos de 17 patients

Hakim Himeur, Mourad Aouiche, Rym Bourezak, Abderazak Moussaoui, Rachid Ait Mohand, Chafik Bendamerdji, Salah Eddine Bourezak Institution : Service de chirurgie cardiovasculaire, EHS Mohamed-Abderrahmani, Bir Mourad Rais, Alger, Algérie Objectif : 5 à 10 % des patients porteurs d’une prothèse valvulaire aortique nécessitent une cure d’un anévrysme de l’aorte ascendante. Le but de cette étude est d’évaluer les risques opératoires précoces et à long terme de ces montages chirurgicaux complexes réalisés en seconde procédure à distance d’un remplacement valvulaire aortique. Méthode : De mai 2004 à août 2016, 17 patients ont bénéficié d’une réintervention pour anévrysme de l’aorte ascendante en seconde procédure à distance le plus souvent d’un remplacement valvulaire aortique. Il s’agit de douze (12) hommes et cinq (5) femmes ; l’âge moyen est de 45 ans. La pathologie se répartit comme suit : anévrysmes sur prothèse monodisque (3), STARR (3), double ailette (6), bioprothèse (1), maladie congénitale de l’orifice aortique (3) et un enveloppement sur maladie annuloectasiante. L’intervalle temps entre la première CEC et la chirurgie de l’anévrysme est en moyenne de 20 ans. Résultat : La mortalité hospitalière est de 2/17 et augmente lors de l’urgence. Le taux de survie selon la méthode de Kaplan-Meier est de 93 % à 5 ans. Conclusion : Ce sont une pathologie et une réintervention complexes à risque de mortalité élevée mais permettant d’éviter le décès par dissection ou rupture aortique (mort subite). La mortalité est acceptable en chirurgie élective car l’espérance de vie est allongée.
novembre 29, 2016
Chirurgie vasculaire · Vol. 20 Abstract 2016

V-04 – Chirurgie des coarctations de l’aorte chez l’adulte

Rabea Sail, Mohand Amrane, Amin Nouar, Boulanouar Djafer Service de chirurgie cardiaque, EHS Dr Maouche, El Biar, Alger, Algérie  Objectif Le but de cette étude est de rapporter nos résultats dans la chirurgie de la coarctation de l’aorte chez l’adulte.  Méthode De janvier 1997 à avril 2014, 62 patients adultes porteurs d’une coarctation de l’aorte sont opérés. Le sexe ratio est de 2H/1F, l’âge varie de 17 à 42 ans. Dans les antécédents, on retrouve un accident vasculaire cérébral hémorragique, deux chirurgies de coarctation. Huit coarctations complexes sont dénombrées. Des lésions associées sont retrouvées, telles que bicuspidies valvulaires aortiques, anévrismes de l’aorte ascendante, sténoses sous-valvulaires aortiques. L’angioscanner permet le diagnostic. Les coarctations classiques sont traitées soit par résection suture directe ou résection interposition prothétique en Dacron tissé. Les coarctations complexes sont traitées par aorte ventrale ou pontage prothétique artère axillaire aorte descendante.  Résultat La mortalité opératoire est d’un patient (1,6 %), opéré dans le même temps d’un anévrisme de l’aorte ascendante. Le suivi moyen est de 15 ans. On déplore le décès du patient ayant présenté un AVC hémorragique en préopératoire. Les autres patients sont vivants, suivis régulièrement sans complication à distance. La normalisation de la tension artérielle se fait sans traitement médical chez 13 patients et au prix d’une mono ou bithérapie chez 47 patients.  Conclusion La chirurgie de la coarctation de l’aorte chez l’adulte est bien réglée. Le pronostic ultérieur est lié à l’évolution de la pression artérielle.     Surgery of the coarctation of aorta in adults   Objectives The aim of this study is to report our results in surgery of coarctation of aorta in adults.  Methods From January 1997 to April 2014, 62 adults patients with a coarctation of the aorta are operated. The sex ratio is 2M/1F, range in age from 17 to 42 years. In the background have found a hemorrhage stroke, two surgeries of coarctation. Eight complex coarctations are counted. Associated lesions are found such as valvular bicuspidies aortic aneurysms of the ascending aorta, aortic stenosis under valvular. The angioscan enables the diagnosis. Classic coarctations are processed either by direct suture resection or resection prosthetic interposition in Woven Dacron. Complex coarctations are treated by ventral aorta or left axillary artery to descending aorta by pass.  Results The operative mortality is to a patient (1.6%), operated at the same time of an aneurysm of the ascending aorta. The mean follow-up is 15 years. We regret the death of the patient who had a hemorrhage stroke in pre operating. Other patients are living followed regularly without complications remotely. Normalization of blood pressure is done without medical treatment 13 patients and with a mono or bi therapy in 47 patients.  Conclusion Surgery of coarctation of the aorta in adults is correctly set. The  prognosis is linked to the evolution of the blood pressure.
juin 10, 2016