Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-22 – Traitement des complications bronchiques après greffe pulmonaire : intérêt d’une stratégie conservatrice par bronchoscopie interventionnelle précoce

Arnaud Patoir, Jean-Michel Maury, Fabien Forest, Antoine Luchez, François Philit, Jean-Michel Vergnon, François Tronc Service de chirurgie thoracique, hôpital Nord, Saint-Étienne   Objectif : Après transplantation pulmonaire (TP), 2 à 25 % des anastomoses bronchiques développent des complications nécessitant une intervention thérapeutique. Nous avons analysé les facteurs de risques des complications des voies aériennes (CA), décrites selon la classification MDS, ainsi que les résultats à court et long termes de notre stratégie thérapeutique. Nous rapportons ici l’expérience du traitement par bronchoscopie interventionnelle précoce avec pose de prothèse bronchique dans certaines situations. Méthode : Nous avons réalisé une analyse rétrospective monocentrique de toutes les transplantations pulmonaires d’octobre 2010 à août 2016. Les données relatives aux patients (données démographiques et péri-opératoires) et aux anastomoses (paramètres de la chirurgie, données de bronchoscopies flexibles et interventionnelles) ont été étudiées. L’incidence des CA et leurs facteurs de risques ont été rapportés, ainsi que les modalités de leur traitement et leurs résultats. Résultat : Un total de 123 TP a été réalisé sur la durée de l’étude. En analyse multivariée, les facteurs de risque de CA, au niveau du patient, étaient l’infection postopératoire à Aspergillus (OR 2,7 (1,08-6,75) ; p = 0,033) et la majoration de l’indice de masse corporelle (OR 1,12 (1,02-1,25) ; p = 0,025) et au niveau de l’anastomose bronchique, l’emphysème (OR 2,4 (1,02-5,6); p = 0,045) et le temps d’ischémie froide supérieur à 264 minutes (OR 2,45 (1,08-5,6) ; p = 0,03). Les 28 patients ayant présenté des complications anastomotiques (41 anastomoses) ont été traités par 2 interventions de bronchoscopie interventionnelle en moyenne (1-10) et 41 prothèses bronchiques ont été déployées sans complication majeure (20 siliconées, 21 couvertes auto-expansives). Aucune intervention chirurgicale n’a été nécessaire. La mortalité du groupe avec CA n’est pas significativement différente de celle des patients sans CA. Conclusion : La cicatrisation des anastomoses bronchiques est un processus évolutif, pouvant être retardé par des facteurs majorant l’ischémie locale, tels que le l’infection aspergillaire, l’emphysème et un temps d’ischémie froide prolongé de plus de 4 heures. La classification MDS permet de guider les décisions thérapeutiques, notamment par bronchoscopie rigide combinée à la pose de prothèses adaptées à certains stades lésionnels. Notre stratégie a permis de guider ce processus vers la cicatrisation définitive, évitant le recours à la chirurgie.     Conservative management of airway complications after lung transplantation: benefit of an early bronchoscopic and stenting strategy   Objectives: After lung transplantation (LT), between 2 and 25% of bronchial anastomoses develop complications requiring therapeutic intervention. The status of healing of both bronchial anastomoses and downhill airways are well described by the new MDS standardized grading system. We have analyzed risks factors for airway complications (AC) after LT and the way we managed them. We report our challenging method of early rigid bronchoscopic intervention with airway stenting when necessary. Methods: A retrospective analysis off all consecutive LT at a single center, between 2010 and 2016 was performed. Patient-level data (demographic, peri-operative data) and anastomosis-level data (surgical parameters, bronchoscopy findings) were monitored. The incidence and contributive factors of AC are reported. We also reported modalities of the conservative treatment and outcome. Results: We performed 123 consecutive LT during the study period. On multivariate analysis, contributive factors at the patient level were post-operative infection by Aspergillus (OR 2.7 (1.08-6.75); P=0.033) and increasing body mass index (OR 1.12 (1.02-1.25); P=0.025), and at the anastomosis level, emphysema (OR 2.4 (1.02-5.6); P=0.045) and cold ischemia time >264min (OR 2.45 (1.08-5.6); P=0.03). All the 41 AC were managed conservatively (in 28 patients) by in mean 2 interventions of rigid bronchoscopy (range 1-10), 41 stents (21 in silicone and 20 fully-covered SEMS) without major complication. No surgical intervention was needed. Mortality for AC group and non-AC group are similar. Conclusion: Airway healing after LT remains a scalable process and may be delayed by risk factors for ischaemic environment, such as aspergillus invasion, emphysema and cold ischemia time longer than 4 hours. The consensual MDS classification helped us for therapeutic decisions, notably by rigid bronchoscopy combined with the use of safe stenting devices. Our strategy aims to guide the correct healing of airway, trying to avoid surgical correction or explantation.   Séance : Communications libres cardiaque - Assist./Greffe - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-02 – Valeur pronostique de la colonisation des voies respiratoires sur les suites opératoires après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure

Jules Iquille, Alex Fourdrain, Sophie Lafitte, Florence de Dominicis, Pascal Berna Service de chirurgie thoracique, CHU Amiens-Picardie, Salouel  Objectif Les pneumopathies postopératoires (POP) représentent la principale cause de morbi-mortalité postopératoire après chirurgie d’exérèse pulmonaire. Un rôle néfaste de la colonisation bactérienne des voies respiratoires sur la survenue de POP a déjà été suggéré. L’objectif de cette étude était donc d’évaluer la valeur pronostique de prélèvements respiratoires périopératoires à visée bactériologique sur les suites opératoires.  Méthode Nous avons mené une étude prospective observationnelle sur une durée de 4 ans. Tous les patients adressés à notre unité pour réalisation d’une exérèse pulmonaire réglée ont bénéficié de 3 prélèvements systématiques à visée bactériologique : un prélèvement oropharyngé la veille de l’intervention à la recherche d’un portage, un prélèvement bronchique protégé (PBP) sur le poumon non opéré en peropératoire et un écouvillonnage du moignon bronchique sur la pièce opératoire. L’isolement d’un germe spécifique en culture définissait la colonisation bronchique. Le critère de jugement principal était la mortalité à 30 jours. Les critères de jugement secondaires étaient la mortalité à 90 jours et la survenue d’une pneumopathie postopératoire.  Résultat Sur 602 patients adressés, 509 ont bénéficié d’au moins un prélèvement et ont été inclus, 114 avaient un prélèvement oropharyngé positif (23 %), 61 avaient un PBP peropératoire positif (12,2 %) et 58 un écouvillonnage bronchique positif (11,3 %). La positivité du PBP peropératoire était associée à une mortalité plus élevée à 30 jours (8,1 % vs 2,5 %, p = 0,035) et à 90 jours (18 % vs 2,9 %, p < 0,001), ainsi qu’à un taux plus important de pneumopathies postopératoires (52 % vs 22 % p = 0,005). La positivité en culture de l’écouvillonnage bronchique était associée à une augmentation de l’incidence de pneumopathies postopératoires (p = 0,037) sans retentissement sur la mortalité. La positivité de la culture du prélèvement oropharyngé n’influençait pas la morbi-mortalité.  Conclusion Seule la présence d’une colonisation bronchique à germe pathogène du poumon non opéré objectivée en peropératoire par un prélèvement bronchique protégé apparaissait comme un facteur de risque de pneumopathie et de mortalité postopératoire. L’intérêt d’une antibioprophylaxie débutée en cas de positivité à l’examen direct de ce prélèvement devrait être discuté et évaluée dans des études ultérieures.     Prognostic value of airways colonization on post-operative outcome after major lung resection   Objectives Post-operative pneumonia (POP) is the main source of morbidity-mortality after major lung resection. Some authors suggested that airways bacterial colonization had a detrimental effect on POP incidence. This study’s aim was to evaluate the prognostic impact of perioperative respiratory tract samples on post-operative course.  Methods We conducted a prospective study over 4 years. All patients referred to our unity for major lung resection have got three bacteriological samples systematically: screening of a pharyngeal carriage with an oropharyngeal swab the day before surgery, bronchial aspiration on non-operated lung during the surgery, swab on the resected specimen’s bronchial stump. Specified pathogen identification defined colonization. Primary endpoint was overall 30 day mortality. Secondary endpoints were 90 days mortality and incidence of post-operative pneumonia which was defined by standardized criteria.  Results About 602 referred patients, 509 got at least one sample and were included in the study, 114 had positive oropharyngeal swab (23%), 61 had positive bronchial aspiration (12.2%) and 58 had positive bronchial stump swab (11.3%). Positive intraoperative bronchial aspiration culture was associated with increased 30 days mortality (8.1% vs 2.5% p = 0.035) and 90 days mortality (18% vs 2.9%, p < 0.001), and increased incidence of post-operative pneumonia (52% vs 22%, p = 0.005). Positive bronchial stump swab culture was associated with increased post-operative pneumonia rate (p = 0.037) without mortality increment. Positive oropharyngeal swab culture had no influence on morbidity-mortality.  Conclusion Only bronchial colonization of non-operated lung, detected intra-operatively by protected sampling, appears to be an unfavourable prognostic factor. Antibioprophylaxis in case of positive direct-examination of this sample should be discussed and assessed by further studies.
juin 10, 2016