Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-03 – Syndrome de réponse inflammatoire systémique précoce après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle

Michel Kindo, Tam Hoang Minh, Stéphanie Perrier, Jonathan Bentz, Clément Schneider, Dharmesh Ramlugun, Gharib Ajob, Mircea Cristinar, Ollivier Collange, Sandrine Marguerite, Anne-Lorraine Bourquiaux, Arnaud Mommerot, Philippe Billaud, Jean-Philippe Mazzucotelli Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpitaux universitaires de Strasbourg Objectif : Le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) est associé à une mortalité et une morbidité significatives. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer l’incidence, les facteurs de risque, l’impact hémodynamique et la morbi-mortalité du SIRS précoce (< 24 heures) après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle (CEC) chez l’adulte. Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective observationnelle incluant 500 patients opérés sous CEC de manière élective (ClinicalTrials.gov : NCT00699673). L’âge moyen était de 68,1 ± 11,5 ans. La mortalité prédite par l’EuroSCORE II était de 2,5 ± 3,2 %. Le SIRS précoce était défini comme une température > 38 °C et un taux de leucocytes > 12000 109/l lors des 24 premières heures. Deux groupes ont été définis (groupe contrôle et groupe SIRS) et les facteurs de risques de SIRS ont été identifiés par régression logistique multivariée. Résultat : Un SIRS précoce était observé chez 85 patients (17,2 %). Le pic de température était observé à 7,9 ± 5,1 heures postopératoires. Les facteurs de risque pré et peropératoires de SIRS en analyse multivariée étaient l’âge (OR = 0,964 ; IC 95 % = 0,943-0,986 ; p = 0,001) et le taux de leucocytes préopératoire (OR = 1,260 ; IC 95 % =1,095-1,449 ; p = 0,001). La pression artérielle moyenne lors du pic de température était significativement diminuée dans le groupe SIRS comparativement au groupe contrôle (77,9 ± 12,7 mmHg vs 72,9 ± 11,3 mmHg respectivement ; p = 0,001). Il n’existait pas de différence entre les 2 groupes en termes de supports inotropique et vasopresseur. La mortalité hospitalière était de 1,2 % et 3,5 % dans les groupes contrôle et SIRS respectivement (p = 0,144). Les durées de ventilation mécanique et de réanimation ne différaient pas significativement entre les 2 groupes, tout comme le pic postopératoire de débit de filtration glomérulaire. Enfin, il n’existait pas de différence significative entre les 2 groupes en regard des complications cardiaques, pulmonaires, neurologiques et infectieuses. Conclusion : Le SIRS précoce après chirurgie cardiaque élective sous CEC est une complication fréquente, mais sans impact significatif sur la morbidité et la mortalité hospitalières.
novembre 29, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Septembre 2016

Réadaptation cardiaque des patients porteurs d’assistance monoventriculaire gauche

Julien Desgue, Laure Chaufourier, Annette Belin, Vladimir Saplacan, Calin Ivascau, Sabino Caprio, Dimitrios Buklas, Gérard Babatasi Service de chirurgie cardiaque, CHU, Caen, France. Correspondance : desgue-j@chu-caen.fr   Résumé Introduction : l’insuffisance cardiaque est un problème majeur de santé publique. La pénurie de greffon cardiaque et l’amélioration des dispositifs d’assistance circulatoire mécanique (DACM) nous permettent de le proposer à un public de plus en plus en large. La réadaptation cardiaque est sûre mais permet-elle d’améliorer la tolérance à l’effort ? Méthodes : 22 patients porteurs d’assistance monoventriculaire gauche (12 Jarvik, 7 HeartWare, 3 HeartMate II) ont participé au programme de réadaptation cardiaque de janvier 2005 à avril 2015, 14 en pont à la transplantation et 8 en thérapie finale. Une épreuve d’effort en fin de réadaptation avec mesure de la VO2 max a été réalisée en fin de réadaptation et à distance. Résultats : la VO2 max au cours de la réadaptation en interne s’est améliorée de manière significative, 17 mL/Kg/min ± 4 vs 14,9 mL/Kg/min ± 4 (p = 0,05). Au cours de la réadaptation en externe, délai médian de 9 mois, la VO2 max a encore progressé de 7 % pour atteindre 18,2 mL/Kg/min ± 3 soit 64 % de la valeur théorique. Conclusion : la réadaptation cardiaque en centre spécialisé des patients porteurs d’assistance monoventriculaire gauche permet d’améliorer la tolérance physique à l’effort. Cette réadaptation poursuivie en externe améliore encore la qualité de vie. Elle doit organiser et proposer à tous les porteurs de DACM.   Abstract Cardiac rehabilitation of patients with left-ventricular assist device Objectives: Heart failure is a major public health problem. The shortage of hearts for transplantation and the improvement of ventricular-assist devices has led to an increased number of implantations being more widely available to the public. Cardiac rehabilitation is safe but can it improve patient exercise tolerance? Methods: 22 patients with left-ventricular assist device (LVAD), 12 Jarvik, 7 Heart Ware and 3 Heart-Mate II, participated in a cardiac rehabilitation program from January 2005 to April 2015. The indications were a bridge to transplantation for 14 patients and a destination therapy for the other 8. A stress test with the measurement of V02 max was realized at the end of rehabilitation and remotely. Results: VO2max during rehabilitation improved significantly, 17 mL/kg/min ± 4 vs 14.9 mL/kg/min ± 4 (p <0.05). After discharge, at a median of 9 months, VO2max still increased by 7% to 18.2 mL/kg/min ± 3 or 64% of the normal value. Conclusion: Specialist cardiac rehabilitation improves physical exercise tolerance of patients with L-VAD; It should be continued externally and proposed to all patients with L-VAD.   1. INTRODUCTION L’insuffisance cardiaque est un problème de santé publique avec un impact médico-économique majeur et un pronostic médiocre. Le traitement de l’insuffisance cardiaque avancée est la greffe cardiaque pour les patients éligibles. Du fait de la pénurie d’organe actuelle et depuis l’inscription en 2010 des dispositifs d’assistance circulatoire mécanique à flux continu (DACM) sur la liste des produits et prestations pris en charge par l’assurance maladie (LPP), les implantations se sont multipliées. L’avancée technologique de ces machines permet une implantation avec un risque opératoire maîtrisé et un retour au domicile. L’amélioration des capacités fonctionnelles et de la qualité de vie prend une place de plus en plus importante pour ces patients porteurs de DACM et plus particulièrement pour ceux implantés en thérapie définitive. L’impact de la réadaptation cardiaque sur les capacités fonctionnelles de ces patients reste à apprécier. Bien que la sécurité de la réadaptation des patients implantés d’un DACM ait déjà été démontrée [1], il n’existe aujourd’hui aucune recommandation claire quant au protocole de réadaptation à mettre en œuvre. L’objectif de cet article est de relater l’expérience caennaise dans la réadaptation des patients implantés de DACM, et d’évaluer la capacité physique de ces patients après un programme de réadaptation cardiaque et lors du suivi. Pour ce faire, nous avons utilisé la mesure de la VO2 max, validée comme marqueur pronostique dans l’insuffisance cardiaque, et corrélée à la tolérance à l’effort [2,3].   2. MATÉRIELS ET MÉTHODES   2.1. Population  Nous avons étudié de façon rétrospective la cohorte des patients porteurs de DACM ayant participé au programme de réadaptation cardiaque du centre spécialisé de la Côte fleurie à Cricquebœuf de janvier 2005 à avril 2015. Nous avons inclus de manière consécutive tous les patients porteurs de machines en pont à la transplantation ou en thérapie définitive, et nous les avons suivis jusqu’au 31 juillet 2015. Parmi ces 22 sujets, 20 ont été implantés dans le service de chirurgie cardiaque du CHU de Caen.   2.2. Machines utilisées Les trois dispositifs d’assistance circulatoire mécanique à flux continu électrique intracorporel monoventriculaire gauche disponibles actuellement ont été utilisés. Le premier dispositif historiquement utilisé à Caen, le Jarvik 2000 est une pompe électrique rotative à débit axial implantée en position intraventriculaire gauche et raccordée en parallèle à la circulation native. À l’intérieur, un rotor à aimant dans un conduit en titane est actionné par force électromagnétique. Son fonctionnement en mode intermittent avec réduction cyclique permet une mise en charge du ventricule gauche et une éjection régulière par la valve aortique native. La pompe est raccordée aux composants externes du système par un câble percutané avec une sortie abdominale ou rétro-auriculaire. Pour ce dernier, une platine fixée dans l’os du crâne permet la connexion entre la composante interne et la composante externe de la ligne percutanée. Les douches et baignades sont facilement possibles sous réserve des précautions de mise à l’abri de l’eau des batteries et du contrôleur. Le contrôleur est porté à la ceinture et permet de modifier directement la vitesse de rotation en 5 positions de 8000 à 12 000 tpm. La pompe axiale peut atteindre un débit maximal de 6,5 L/min. Son implantation en France est autorisée chez les patients de moins de 70 ans [4] [figure 1].   [caption id="attachment_2563" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Pompe intraventriculaire du Jarvik 2000.[/caption]   Le deuxième est le HeartMate II. Il s’agit d’une pompe électrique rotative à débit axial raccordée en parallèle à la circulation native. La pompe est raccordée au système d’alimentation par un câble percutané abdominal. La vitesse de rotation varie de 8000 à 10000 tpm, permettant un débit maximal de 10 L/min. Il pèse 400g pour un volume de 124 mL, fait 70 mm de long et 35 mm de diamètre. Comme pour le premier système, il est implantable chez les patients de surface supérieure à 1,2 m2. Il nécessite cependant la création d’une poche dans l’angle pleuro-diaphragmatique. Son implantation est autorisée chez les patients de plus de 70 ans [4] [figure 2].   [caption id="attachment_2564" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. HeartMate II.[/caption]   Le troisième dispositif implanté est le HeartWare. Il s’agit d’une pompe rotative centrifuge implantée dans la cavité péricardique avec canulation de l’apex du ventricule gauche vers l’aorte ascendante. Son volume est de 50 mL pour un poids de 160 g. Le rotor est ici suspendu par lévitation hydrodynamique passive sans frottement. La vitesse de rotation est moindre autour de 2500 tpm permettant un débit maximal identique au système précédent de 10 L/min. Ce dernier n’a, à l’heure actuelle, pas l’autorisation d’implantation chez les patients de plus de 70 ans [4] [figure 3, tableau 1).   [caption id="attachment_2565" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. HeartWare.[/caption] Type d’assistance Vitesse de rotation Débit maximal fourni Indication Jarvik 2000 8000 à 12 000 Tpm 6,5 L/min Bridge to transplant HeartMate II 8000 à 10000 tpm  10 L/min Bridge to transplant, Destination therapy chez les patients âgés de plus de 70 ans HeartWare 2500 tpm 10 L/min Bridge to transplant Tableau 1. Indication DACM à flux continu.   2.3. Données recueillies Le critère principal de jugement est la comparaison du pic de VO2en mL/Kg/min, mesuré en début de réadaptation, lorsqu’une épreuve d’effort cardiorespiratoire a pu être réalisée, au pic de VO2en fin de réadaptation, ainsi qu’au meilleur pic de VO2atteint par le patient. Les critères secondaires sont le pourcentage de VO2 max théorique, la pente VE/VCO2, la durée de l’effort, la puissance atteinte, ainsi que le pouls d’oxygène (VO2/FC). En préimplantatoire, nous avons relevé les données démographiques du patient, le type de cardiopathie, le type de machine, le taux de créatinine et de BNP, les données de l’électrocardiogramme, la classe NYHA et le stade INTERMACS. Nous avons relevé les données du postopératoire immédiat, telles que la durée de ventilation et du support en amines, les complications, la durée de séjour en réanimation et la nécessité d’une reprise chirurgicale. Nous avons relevé lors du suivi le nombre de transplantations, le taux de décès ainsi que leur cause et le nombre de patients toujours assistés.   2.4. Description du séjour en réadaptation Le centre de réadaptation cardiaque de la Côte fleurie expérimenté dans la réadaptation de l’insuffisant cardiaque a participé à de nombreuses études multicentriques dont HF-ACTION(5). Le programme de réadaptation des patients porteurs de DACM est dérivé du programme appliqué aux insuffisants cardiaques. Il comprend l’entraînement à l’effort, l’éducation thérapeutique et l’optimisation du traitement médical. Le programme de réadaptation est supervisé par un cardiologue, les séances d’entraînement sont encadrées par un kinésithérapeute, et l’éducation thérapeutique est effectuée par une infirmière spécialisée. Les patients sont suivis en consultation de DACM au CHU. L’entraînement à l’effort est classiquement divisé en deux phases : La première à la sortie de l’hospitalisation en chirurgie cardiaque a pour but l’autonomisation du patient pour les gestes de la vie courante, verticalisation, marche, kinésithérapie motrice et respiratoire ainsi qu’un programme d’éducation thérapeutique. La seconde phase commence habituellement par une épreuve d’effort cardiorespiratoire afin de préciser les seuils de travail individuels. Le protocole d’épreuve d’effort sur cyclo-ergomètre utilisé comporte des paliers d’intensité croissante de 10 W/min, et une analyse des échanges gazeux cycle par cycle à l’aide du logiciel Metasys Brainware. L’épreuve d’effort est maximale (QR > 1,10) ou stoppée selon les critères d’arrêt classiques. L’intensité du travail est prescrite en endurance active dans la zone de fréquence cardiaque comprise entre le premier (SV1) et le second seuil ventilatoire (SV2), de durée croissante jusqu’à 45 min. En l’absence de cette épreuve d’effort initiale, le seuil retenu est le seuil de dyspnée qui correspond en général à SV1. À l’exercice d’endurance on adjoint : Une rééducation respiratoire pour lutter contre l’hyperventilation à l’effort. Des séances de cycloergomètre à bras pour augmenter la capacité physique au niveau de la ceinture scapulaire et des muscles inspirateurs accessoires. Des séances de musculation analytique sur banc de Koch pour lutter contre le déconditionnement périphérique. Nous avons évité tout travail abdominal afin de limiter la mobilisation du câble abdominal. De la musculation passive par électrostimulation chez les patients non porteurs de défibrillateurs. Des séances de relaxation. À l’issue du programme de réadaptation en interne, nous proposons des séances de réadaptation en externe à raison de deux à trois séances par semaine. La durée habituelle de réadaptation en hospitalisation complète est de 4 à 6 semaines. Le programme éducatif est centré sur deux éléments : L’acquisition par le patient et son entourage du fonctionnement et de la gestion de la machine : gestion des batteries, mode d’alimentation, conduite à tenir vis-à-vis des alarmes, gestion des pansements, rigueur à adopter vis-à-vis des pansements. L’éducation thérapeutique : gestion des facteurs de risques cardio-vasculaires, règles hygiénodiététiques, gestion du traitement par AVK ainsi que des éléments clés du réentraînement à l’effort. L’optimisation du traitement médical suivra les guidelines de l’insuffisance cardiaque chronique.   2.5. Analyse statistique Les statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel spécifique SPSS. Les valeurs quantitatives sont exprimées en termes de moyenne et d’écart type et les valeurs qualitatives en termes de fréquence. Lorsque toutes les données n’étaient pas disponibles pour analyse, le nombre de données manquantes est précisé. L’homogénéité des variances des différentes variables a été étudiée par le test de Lavente. La comparaison des variables quantitatives telles que les VO2 max, la clairance de la créatinine ou le BNP dans deux groupes appariés a été réalisé par le test t de Student. Le degré de signification p était fixé à 0,05.   3. RÉSULTATS   3.1. Caractéristiques de la population en pré-implantation [tableau 2] Notre cohorte [figure 4] est de 22 patients (19 hommes, 3 femmes), d’âge moyen 57 ans (± 13 ans) et d’IMC moyen de 25 (± 4,4). Douze patients (54 %) sont atteints d’une cardiopathie ischémique, 9 patients (41 %) de cardiomyopathie dilatée (CMD) et un cas d’intoxication aux bétabloquants. L’implantation s’est déroulée sous Extra-Corporeal Life Support (ECLS) pour 3 patients (Intermacs 1). Huit patients soit 36 % ont été implantés avec un Intermacs de 1-2, 14 patients avec un Intermacs 3-4. La grande majorité d’entre eux (83 %, n = 19) sont porteurs d’un défibrillateur dont 11 triples chambres. Tous les patients sont en stade III ou IV de la NYHA. La fonction rénale est modérément altérée chez 47 % des patients avec un MDRD < 60 mL/min. Le BNP moyen est à 1150 (± 787). La FEVG est comprise entre 10 et 35 %. Lorsque le diamètre télédiastolique est connu (n = 15), le VG était toujours dilaté (DTD > 60 mm). Trois patients ont une défaillance ventriculaire droit modérée.     Cohorte Intervalle Générale Ratio H/F 10/1 Âge (années) 56,5 (± 12,4) [23-74] IMC 25 (± 4,2) [19-34] Surface (m2) 1,9 (± 0,2) [1,5-2,4] Comorbidités Cardiopathie      CMD 9 40%      CMI 12 55%      TOXIQUE 1 5% DAI 18 82% Symptômes NYHA      Classe III 6 27%      Classe IV 16 73% INTERMACS      [1-2] 3 - 5 36%      [3-4] 8 - 6 64% Échocardiographie FEVG (%) 24 (± 7) [10-33] DTDVG (mm) 71 (± 7,5) [40-80] PAPS 53 (± 14) [25-80] Dysfonction VD 3 Biologie BNP 1150 (± 787) [170-2940] MDRD 70 (± 43) [26-96] Machine Jarvik 2000 12 55% HeartWare 7 32% HeartMate II 3 13% Tableau 2. Statut pré-implantation.   [caption id="attachment_2566" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Flow chart.[/caption]   3.2. Implantation, mortalité, morbidité Sur les 22 patients, 12 ont été implantés d’un Jarvik (55 %), 7 HeartWare (31 %), et 3 HeartMate II (13 %), le suivi moyen était de 705 jours, soit 44 patients-années. L’implantation de DACM s’est nettement accélérée depuis 2014, on note en moyenne 2 implantations par an de 2005 à 2013, puis 5 en 2014 et 3 sur les trois premiers mois de 2015. L’implantation s’est effectuée dans 6 cas en thérapie finale parmi lesquels 2 avaient moins de 65 ans. Les 16 autres patients ont été implantés en pont à la transplantation. Pour 2 patients, une assistance circulatoire droite postopératoire par ECLS a été mise en place. La première pour une durée de 24h, la seconde pour une durée de 9 jours. La durée médiane de support en amines est de 6 jours (0-75 jours), celle de ventilation de 3 jours (1-49). La durée médiane d’hospitalisation est de 21 jours.   3.3. Complications postopératoires immédiates [tableau 3] On recense 61 évènements, soit 2,8 évènements/patient, dont 46 durant la période postopératoire initiale. Aucune défaillance de machine n’a été constatée dans la période initiale. Cinq patients ont été repris au bloc opératoire, on relève une thrombose du culot aortique à l’origine d’un IDM, 7 patients ont développé une insuffisance cardiaque droite et 8 une défaillance hémodynamique nécessitant une élévation du support aminergique. On dénombre 7 pneumopathies. Un patient a présenté des troubles du rythme de type TV, un patient a présenté une insuffisance rénale ayant nécessité un recours prolongé à la dialyse, un patient a présenté un syndrome infectieux complexe.   Générale Cohorte (n = 22) Intervalle Réanimation Médiane Durée amines (jour) 6 [0-75] Durée ventilation (jour) 3 [0-49] Durée unité de soins intensifs (jour) 21 [6-145] Durée d'hospitalisation (jour) 25,5 [6-145] Complications Initiales Neurologique      AVC 1      DTS 3 Cardiaque      Dysfonction VD 7      IDM 1      Trouble du rythme (TV) 1 Pulmonaire      Pneumopathie 7      Pleurésie, pneumothorax 1 Insuffisance rénale 5 Machine      Dysfonction 0      Infection câble 0 Infection du site opératoire 1 Reprise chirurgicale 5      Saignement 3      Décaillotage 2 Thrombose du culot aortique 1 Tableau 3. Données de réanimation.   3.4. Durant la réadaptation Les résultats portent sur 22 malades, la médiane d’admission en réadaptation était le 22e jour postopératoire (11-144) et la durée moyenne de réadaptation égale à 65 jours (0-134). 20 patients ont terminé le programme de réadaptation, 2 sont décédés précocement (un arrêt de machine, câble débranché sur probable suicide, un AVC ischémique).   Complications [tableau 4] : Durant la réadaptation en interne: 3 AVC ischémiques (un porteur de Jarvik, deux porteurs de HeartWare) dont un décès, 3 épisodes hémorragiques mineurs, une infection documentée du câble du HeartWare. Durant la réadaptation en externe : 2 AVC hémorragiques, un AVC ischémique, une infection documentée du cable du HeartWare, deux infections du piédestal du Jarvik et un épisode septicémique. Complications Infection de câble AVC ischémique AVC hémorragique Infection du piédestal Thrombose de pompe Pendant la réadaptation en interne 1 3 0 0 1 Pendant la réadaptation en externe 1 1 2 2 0 Tableau 4. Complications au cours du suivi.   Parmi les patients en bridge à la transplantation (n = 14), 8 ont été greffés dans un délai moyen de 18 mois, 4 sont décédés avant la transplantation, 2 sont en attente de greffe. Parmi les 8 patients en destination thérapie, 5 sont décédés avec une survie moyenne de 33 mois, 2 patients sont toujours assistés avec un suivi de 1108 jours pour l’un et 134 pour l’autre, un patient a été greffé en urgence pour complication de l’assistance. Ce dernier a été assisté pendant plus de 9 ans, ayant refusé l’inscription sur liste de greffe.   3.5. Résultats des épreuves d’effort cardiorespiratoires [tableau 5] Réalisable chez 9 patients en début de réadaptation VO2 max = 14,9 mL/min ± 4, soit 49 % de la théorique, pente VE/VCO2 moyenne = 45. En fin de réadaptation en interne pour 17 patients (2 greffes en urgence avant la fin de la réadaptation, 2 décès précoces) ; durée moyenne d’effort de 8 min ± 2 pour 75 watts ± 24 ; VO2 max = 17,01 mL/Kg/min (± 4) soit 59 % de la valeur théorique ; pente VE/VCO2 est de 41 (± 11) ; rapport VO2/FC est égale à 11,7 (± 5). Au cours du suivi : meilleure VO2 max 18,4 mL/min/Kg ± 4, délai médian de 5 mois, moyen de 9 mois. Séjour en réadaptation Début (n = 19) Fin (n = 18) p Cliniques IMC 24,3 (± 3,7) NYHA 0,8      Classe I 53 % 67 %      Classe II 47 % 33 % Signes congestifs 26 % 5,5 % 0,34 ECG      Sinusal / ( dont sinusal électro-entrainé) 17 / (3) 16 / (1)      FA 3 2 Biologie      BNP 543 (± 446) 435 (± 330) 0,83      MDRD (mL/min) 91 (± 33) 94 (± 42) 0,85 Réadaptation interne      VO2 max (mL/Kg/min) 14,9 (± 4) 17 (± 3) 0,04      VO2 max / Valeur théorique 49 % 59 % (± 16)      Pente VE/VCO2 45 41,2 (± 11)      Pouls d’oxygène VO2/FC NC 11,7 (± 5)      Durée d’effort (min) NC 8 (± 2)      Puissance maximale (watts) NC 75 (± 24) Réadaptation en externe      VO2 max (mL/Kg/min) 18,2 (± 4)      VO2 max / Valeur théorique 64 %      Délai de mesure (mois) 9 Tableau 5. Données de réadaptation.   La VO2 max a significativement augmenté au cours de la réadaptation, p<0,05. En début de réadaptation, tous les patients sont en classe II et III de la NYHA. Le rythme est sinusal pour 19 patients, dont 3 électroentraînés, et en fibrillation auriculaire pour 3 autres patients. En fin de réadaptation, 4 patients était toujours en stade II de la NYHA, un patient présentait des signes d’insuffisance cardiaque, les autres patients étaient asymptomatiques. La fonction rénale et le taux de BNP ne se sont pas améliorés significativement au cours du séjour.   4. DISCUSSION L’insuffisance cardiaque terminale touche entre 2 et 3 % de la population européenne. On dénombre près de 15 millions de patients insuffisants cardiaques symptomatiques en Europe et près d’un million en France [6-8]. 20000 sont en classes III et IV de la NYHA et 5000 sont potentiellement éligibles à l’une des trois thérapeutiques suivantes : la greffe cardiaque, le cœur artificiel total et l’assistance monoventriculaire gauche. Le nombre de greffe cardiaque plafonne autour de 400 implantations par an [9]. Ce mismatch conduit à l’augmentation du nombre de greffes réalisées en super-urgence à plus de 50 %. La mortalité postopératoire s’est ainsi récemment altérée [10]. Parallèlement à cette pénurie de greffon, d’autres solutions thérapeutiques se sont développées, il s’agit des DACM. Nous disposons à ce jour chez l’adulte d’un cœur artificiel total implantable et de trois assistances monoventriculaires gauches. Les progrès récents de ces assistances en termes de diminution de la mortalité opératoire [11], d’amélioration de la survie et de la qualité de vie [12] en font une alternative sérieuse à la greffe cardiaque, soit de manière définitive, soit temporaire afin d’amener le patient à la greffe dans de meilleures conditions. Le nombre d’implantations de DACM en France est d’environ 160 en 2014 selon les données constructeurs. Un récent rapport de l’HAS prévoit une augmentation progressive du nombre d’implantations entre 1000 et 2000 annuelles [13]. Pour assurer la survie, la tolérance à l’effort et la qualité de vie de ces patients qui seront assistés plus longtemps, tant chez les patients en pont à la transplantation que chez les patients en thérapie définitive, une prise en charge en réadaptation cardiaque nous paraît nécessaire. L’implantation d’un DACM permet d’améliorer l’insuffisance cardiaque avec, dès le postopératoire immédiat, une amélioration du BNP (diminution d’un facteur 2 dans notre cohorte, 543 vs 1100, p < 0,02), de la fonction rénale (amélioration du MDRD de 91 mL/min à 71 mL/min, p < 0,002), et de la classe NHYA. Après implantation du DACM les complications restent fréquentes, et dans notre cohorte nous avons relevé 3 épisodes d’AVC ischémique soit 7 pour 100 patients-années (PA). Les données de sécurité de la HAS issues du LPP [4] rapportent chez les patients porteurs de HeartWare un taux d’AVC ischémique de 11 pour 100 patients-années dans l’étude ADVANCE, et 9 PA dans l’étude ADVANCE CAP. Le taux d’AVC hémorragique était de 9 PA dans les études ADVANCE et ADVANCE CAP. Chez les patients porteurs de Jarvik, les données issues du LPP rapportent 6 AVC emboliques et 9 hémorragiques soit 25 %. Les constructeurs des machines recommandent l’association d’une thérapie anticoagulante et d’une thérapie anti-agrégante. Le constructeur du HeartWare recommande l’association d’un AVK avec un INR cible entre 2 et 3, et d’un antiagrégant plaquettaire type aspirine à la dose de 325 mg par jour [14]. Cette association pose le problème du risque hémorragique. Le flux continu expose au risque de saignement avec apparition d’un Willebrand acquis qui touche environ 40 % des patients porteurs de DACM [15]. Les saignements sont essentiellement digestifs et cérébraux. Les experts recommandent actuellement la prescription d’un AVK avec un INR cible entre 2 et 2,5 associé à une mono-anti-agrégation plaquettaire par aspirine à la dose de 75 à 100 mg. Ceci permettrait de limiter les risques hémorragiques, tout en protégeant les patients du risque de thrombose. Nous avons noté dans notre cohorte deux infections documentées du piédestal du Jarvik, et deux infections documentées du cable du HeartWare, soit un taux de 18 %, soit 11 infections pour 100 PA dans notre cohorte. Les données rapportées par l’HAS concernant les complications infectieuses sont pour le HeartWare de 29 PA, pour les infections liées au dispositif dans l’étude ADVANCE, 25 PA dans l’étude ADVANCE CAP, et de 39 % pour le Jarvik avec câble abdominal. L’évaluation de la tolérance à l’effort se fait par la détermination de la consommation maximale en oxygène (VO2 max) [16]. Elle est déterminée par le produit du débit cardiaque par la différence artérioveineuse en oxygène. La VO2 max est le gold standard pour l’évaluation des capacités fonctionnelles après réadaptation de l’insuffisant cardiaque [17]. Sa valeur varie selon l’âge, le sexe et le type d’exercice effectué. La VO2 max théorique d’un patient est déterminée par des formules telles que celles de Wasserman. Les principaux déterminants de la VO2 max sont : le débit cardiaque ; la différence artérioveineuse en O2, diminuée par l’anémie et une faible masse musculaire ; le déconditionnement périphérique ; la réponse vasculaire périphérique ; la ventilation. Dans une population normale, il existe à l’effort une augmentation de débit cardiaque, une vasodilatation et une redistribution du débit sanguin favorisant l’apport d’oxygène aux muscles actifs [16]. Chez un sujet normal le débit cardiaque au repos de 5 L/min est multiplié par 4 à 5 à l’effort pour atteindre 20 à 25 L/min. Au début de l’exercice la levée du frein vagal et l’augmentation du retour veineux vont permettre l’accélération de la fréquence cardiaque. Puis, sous l’effet combiné des systèmes sympathiques et catécholaminergiques, la fréquence cardiaque et la PA augmentent de manière linéaire. Il existe parallèlement une vasodilatation au niveau des organes actifs et une vasoconstriction au niveau des organes inactifs. Si l’exercice se prolonge, une vasodilatation cutanée apparaît pour la thermorégulation. Au niveau pulmonaire, l’ouverture de vaisseaux inutilisés au repos homogénéise les rapports ventilation/perfusion. L’augmentation du débit d’un facteur 4 à 5 va contribuer à doubler la tension artérielle. Globalement, il est difficile chez l’insuffisant cardiaque et le porteur de DACM d’évaluer le débit cardiaque à l’effort. Les porteurs de DACM sont très peu accessibles à l’échographie d’effort, et les méthodes d’évaluation lors du test d’effort (rebreathing de CO2 ou d’acétylène) sont très difficiles à mettre en œuvre chez le sujet pathologique car elles nécessitent un état stable et donc des paliers prolongés. De plus, les techniques basées sur l’utilisation de gaz inerte ou du CO2 éliminé peuvent être prises en défaut chez les patients pulmonaires ou cardiaques. La tolérance à l’effort des patients porteurs de LVAD reste imparfaite, malgré l’amélioration de l’insuffisance cardiaque. Dans notre cohorte, la VO2 max a augmentée significativement de 14 % en fin de réadaptation (p < 0,05) pour atteindre 17,01 mL/kg/min, soit 59 % de la valeur théorique. En comparant à la littérature, cette limitation a été observée par tous, (référence article) et les chiffres de VO2 max mesurées dans notre population après réadaptation sont relativement satisfaisants [18-20]. Nous n’obtenons cependant pas de normalisation ou du moins d’amélioration au-dessus de 75 % de la valeur théorique. Les facteurs pouvant limités la normalisation de la VO2 max et donc la tolérance à l’effort sont les suivants. L’augmentation du débit cardiaque obtenue par le DACM reste bien inférieure à l’augmentation physiologique du débit cardiaque, 10 L/min versus 20 à 25 L/min physiologiquement. La vitesse de rotation et la décharge ventriculaire gauche : la vitesse de rotation doit être optimisée afin d’obtenir la meilleure décharge ventriculaire et assurer un débit cardiaque élevé [21-22]. L’adaptation de la vitesse de rotation à l’intensité de l’exercice pourrait améliorer la VO2 max [23]. Le Jarvik, dont le patient peut lui-même adapter la vitesse de rotation par une simple molette à 5 niveaux, pourrait offrir un avantage à l’effort mais il n’y a pas de données disponibles dans la littérature pour le démontrer et notre effectif réduit ne permet pas d’étudier ce paramètre. La contribution de la contractilité native. Après la pose d’un DACM, Il se produit un remodelage du VG et une amélioration de la fraction d’éjection [24], ceci contribue à augmenter la fonction d’élimination du CO2 et le pic de VO2. Les patients qui conservent une contractilité résiduelle ont de meilleures capacités à l’effort. Ce débit supplémentaire s’additionne à celui fourni par la machine afin d’améliorer la perfusion périphérique. L’incompétence chronotrope. Ces patients bêtabloqués ont habituellement une limitation d’augmentation de leur fréquence cardiaque à l’effort. Ce paramètre n’a pas un rôle clairement péjoratif dans la tolérance à l’effort même si une augmentation de la FC devrait permettre une amélioration du débit [25]. La dysfonction droite: l’évaluation de la fonction est particulièrement délicate sous DACM. L’ajout d’une assistance ventriculaire déplaçant le septum complique d’autant plus l’interprétation des paramètres d’évaluation de la fonction droite comme le TAPSE ou l’onde S [26]. La fonction pulmonaire : La mise en place d’un DACM permet par la décharge ventriculaire une diminution de la congestion pulmonaire [20]. Le VEMS, la capacité vitale ainsi que les pressions inspiratoires maximum sont augmentés. On note une diminution de la PAPD et des résistances. Ceci améliore la tolérance à l’effort. Les facteurs périphériques sont corrigés par la réadaptation, via la correction du déconditionnement [20]. L’activité physique va améliorer la vasodilatation endothélodépendante (augmentation de la production de NO qui va diminuer les résistances vasculaires périphériques et améliorer la fonction ventriculaire gauche), normaliser le baroréflexe, améliorer l’adaptation ventilatoire (correction de la dyspnée), corriger les anomalies du muscle squelettique (réactivation mitochondriale, augmentation de l’activité oxydative enzymatique, augmentation de la masse musculaire au profit de fibres musculaires type 1) et augmenter la réserve chronotrope. Notre valeur de VO2 max en début de réadaptation est, comparé aux autres cohortes de la littérature plus élevée : pic moyen de VO2à 14,9 mL/kg/min. Une des explications est qu’elle a été mesurée après une période de musculation segmentaire. La pente VE/VCO2, témoin de l’efficience respiratoire [27], reste en moyenne élevée (41 ± 11). Elle correspond à la quantité de litres d’air que le patient doit ventiler pour rejeter 1 L de CO2 amené par la circulation. L’augmentation de la pente VE/VCO2 chez l’insuffisant cardiaque résulte de phénomènes multiples et complexes comme l’hyperventilation à l’effort compensatrice d’une hypoxie ou l’augmentation de l’espace mort ventilatoire. Il s’agit d’un marqueur pronostique puissant dans l’insuffisance cardiaque. Son absence de normalisation chez les patients porteurs de DACM est assez peu documentée, et non encore étudiée. Dans notre étude nous avons noté une tendance à la diminution de la pente VE/VCO2 sous l’effet de la réadaptation, mais le faible effectif n’a pas permis d’étudier précisément cette donnée. La persistance d’une hyperventilation d’origine centrale, en rapport avec une anomalie des chémorécépteurs aortiques et carotidiens chez les patients insuffisants cardiaques, peut en partie expliquer cette absence de normalisation. Une autre explication à la baisse de la PaCO2 induisant une augmentation de la pente VE/VCO2 est le métaboréflexe de l’insuffisant cardiaque. Il existe un ergoréflexe musculaire c’est-à-dire une augmentation de la ventilation par un mécanisme nerveux central, indépendant des modifications en O2 et CO2 sanguins. Lors de l’exercice des récepteurs musculaires périphériques sensibles à des médiateurs chimiques stimulent la ventilation pas des fibres nerveuses reliées au système nerveux central.   4.1. Comparaison avec une population d’insuffisants cardiaques et de transplantés cardiaques La réadaptation cardiaque avait déjà prouvé son efficacité pour deux autres catégories de patients les insuffisants cardiaques [28] et les transplantés cardiaques [29-31]. D’après la méta-analyse de Vromen, le gain en termes de VO2 max obtenu après réadaptation cardiaque est de l’ordre de 2,1 mL/Kg/min chez les insuffisants cardiaques chroniques. Le gain pour la population de transplantés cardiaques est du même ordre 2,34 mL/Kg/min sur une méta-analyse de 117 patients réadaptés [28]. Avec un gain de 2,1 mL/Kg/min dans notre population, nous obtenons le même avantage. Lorsque l’on s’intéresse au pic de VO2 atteint, que ce soit dans notre cohorte de patients assistés ou dans une population d’insuffisants cardiaques chroniques, les valeurs sont très proches 64 % vs 65 % de la valeur théorique dans la littérature [28]. Seuls les patients transplantés peuvent obtenir des chiffres plus élevés. C’est le cas dans la série de 24 transplantés réadaptés de Nytroen d’Oslo [30] qui obtenait 89 % du pic de VO2 théorique.   4.2. Traitement médicamenteux À la fin du séjour en réadaptation, 12 patients bénéficiaient d’un traitement par inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) (63 %), 14 d’un traitement par bêtabloquants (7 %), 4 d’un traitement par procoralan (21 %). Aucune recommandation claire n’existe quant au traitement médical de l’insuffisance cardiaque à poursuivre après l’implantation d’un DACM. Mais il a déjà été démontré que les patients implantés d’un DACM conservant une contractilité myocardique native ont une meilleure tolérance à l’effort. L’optimisation du traitement médical adapté à l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée va donc permettre de préserver voire même d’améliorer cette contractilité myocardique intrinsèque et par là même améliorer la tolérance des patients à l’effort [25]. L’optimisation du traitement médicamenteux sera guidée par la clinique, l’échocardiographie et le taux de BNP. L’objectif du traitement médical sera d’améliorer la précharge et de diminuer la postcharge du ventricule gauche. L’échographie permet ainsi une évaluation plus fiable de la volémie chez ces patients que l’examen clinique seul.   4.3. Maintien des performances à distance L’amélioration du pic de VO2 est manifeste et systématique au cours des 3 premiers mois quel que soit le programme de réadaptation choisi [25]. Plusieurs équipes, notamment Jakovlejic ou Liebner et al. ont observé que l’amélioration des capacités à l’effort stagnait ensuite entre 6 et 12 mois. Il est ainsi très intéressant d’observer dans notre cohorte une amélioration significative du pic de VO2 max sous l’effet de la poursuite de l’entraînement. En effet à une médiane de 7 mois, la VO2 max a augmenté de 8 %. La poursuite du programme de réadaptation en externe va permettre de pérenniser les progrès accomplis lors du séjour en réadaptation, et maintenir chez ces patients une bonne endurance et un bon niveau d’entraînement.   4.4. Limite de l’étude Les limites de l’étude sont le caractère monocentrique et rétrospectif. Le faible nombre de patients ne permet pas de déterminer les facteurs pronostiques de l’amélioration fonctionnelle des patients, ni de comparer deux groupes afin de déterminer le programme de réadaptation optimal. Il s’agissait cependant de relater une expérience dans un domaine encore méconnu de la réadaptation cardiaque des patients assistés par DACM, qui va se développer de manière importante dans la décennie à venir, avec potentiellement une multiplication par 10 de la population [13]. La caractéristique de la prise en charge proposée en Basse-Normandie permet une poursuite de l’entraînement au long cours indispensable au maintien d’une bonne VO2 max. La compliance à l’exercice de ces patients reste en effet médiocre comme cela a été démontré [5]. L’absence d’adhésion à un programme d’entraînement prolongé a par exemple été à l’origine des résultats modestes du protocole HF-ACTION. Pour l’instant les patients porteurs de DACM ne représentent que peu de patients, et ils ont encore du mal à intégrer les clubs cœur et santé, les salles de sport, mais dans l’avenir leur nombre devrait se multiplier.   5.CONCLUSION La mise en place d’un DACM dans l’insuffisance cardiaque avancée permet une amélioration des paramètres cliniques et biologiques de l’insuffisance cardiaque, la prise en charge en réadaptation est possible et bénéfique sur le pic de VO2, la pente VE/VCO2, la durée de l’effort. La poursuite de l’entraînement à long terme permet de pérenniser les résultats obtenus. La réadaptation cardiaque des patients assistés par DACM permet d’obtenir un niveau de tolérance à l’effort acceptable. Le nombre de patients porteurs de DACM devrait augmenter exponentiellement et la durée de l’assistance va également s’allonger, d’une part par le développement des indications en thérapie finale et d’autre part par la pénurie de greffon cardiaque. La qualité de vie de ces patients devient une question essentielle. L’amélioration de la tolérance fonctionnelle passera par une évolution technique des supports d’assistance avec notamment une auto-adaptation du débit de pompe à l’effort et par une amélioration de la fonction chronotrope pour améliorer le débit intrinsèque à l’effort en complément du débit de pompe.   RÉFÉRENCES Alsara O, Perez-Terzic C, Squires RW, Dandamudi S, Miranda WR, Park SJ et al. Is exercise training safe and beneficial in patients receiving left ventricular assist device therapy? J Cardiopulm Rehabil Prev 2014 Aug;34(4):233–40. Francis DP, Shamim W, Davies LC, Piepoli MF, Ponikowski P, Anker SD et al. 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septembre 15, 2016
Chirurgie vasculaire · Vol. 20 Abstract 2016

V-04 – Chirurgie des coarctations de l’aorte chez l’adulte

Rabea Sail, Mohand Amrane, Amin Nouar, Boulanouar Djafer Service de chirurgie cardiaque, EHS Dr Maouche, El Biar, Alger, Algérie  Objectif Le but de cette étude est de rapporter nos résultats dans la chirurgie de la coarctation de l’aorte chez l’adulte.  Méthode De janvier 1997 à avril 2014, 62 patients adultes porteurs d’une coarctation de l’aorte sont opérés. Le sexe ratio est de 2H/1F, l’âge varie de 17 à 42 ans. Dans les antécédents, on retrouve un accident vasculaire cérébral hémorragique, deux chirurgies de coarctation. Huit coarctations complexes sont dénombrées. Des lésions associées sont retrouvées, telles que bicuspidies valvulaires aortiques, anévrismes de l’aorte ascendante, sténoses sous-valvulaires aortiques. L’angioscanner permet le diagnostic. Les coarctations classiques sont traitées soit par résection suture directe ou résection interposition prothétique en Dacron tissé. Les coarctations complexes sont traitées par aorte ventrale ou pontage prothétique artère axillaire aorte descendante.  Résultat La mortalité opératoire est d’un patient (1,6 %), opéré dans le même temps d’un anévrisme de l’aorte ascendante. Le suivi moyen est de 15 ans. On déplore le décès du patient ayant présenté un AVC hémorragique en préopératoire. Les autres patients sont vivants, suivis régulièrement sans complication à distance. La normalisation de la tension artérielle se fait sans traitement médical chez 13 patients et au prix d’une mono ou bithérapie chez 47 patients.  Conclusion La chirurgie de la coarctation de l’aorte chez l’adulte est bien réglée. Le pronostic ultérieur est lié à l’évolution de la pression artérielle.     Surgery of the coarctation of aorta in adults   Objectives The aim of this study is to report our results in surgery of coarctation of aorta in adults.  Methods From January 1997 to April 2014, 62 adults patients with a coarctation of the aorta are operated. The sex ratio is 2M/1F, range in age from 17 to 42 years. In the background have found a hemorrhage stroke, two surgeries of coarctation. Eight complex coarctations are counted. Associated lesions are found such as valvular bicuspidies aortic aneurysms of the ascending aorta, aortic stenosis under valvular. The angioscan enables the diagnosis. Classic coarctations are processed either by direct suture resection or resection prosthetic interposition in Woven Dacron. Complex coarctations are treated by ventral aorta or left axillary artery to descending aorta by pass.  Results The operative mortality is to a patient (1.6%), operated at the same time of an aneurysm of the ascending aorta. The mean follow-up is 15 years. We regret the death of the patient who had a hemorrhage stroke in pre operating. Other patients are living followed regularly without complications remotely. Normalization of blood pressure is done without medical treatment 13 patients and with a mono or bi therapy in 47 patients.  Conclusion Surgery of coarctation of the aorta in adults is correctly set. The  prognosis is linked to the evolution of the blood pressure.
juin 10, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-38 – Résection pulmonaire et vertébrale en monobloc pour carcinome bronchique non à petites cellules

Sarra Zairi1, Houssem Massoudi1, Hazem Zribi1, Mondher Mestiri2, Ayda Ayadi3, Hammouda Boussen4, Sonia Ouerghi1, Taher Mestiri1, Adel Marghli1 1. Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, hôpital Abderrahmen-Mami, Ariana, Tunisie 2. Service d’orthopédie et de traumatologie Adulte, institut Kassab, Manouba, Tunisie 3. Service d’anatomopathlogie, hôpital Abderrahmen-Mami, Ariana, Tunisie 4. Service d’oncologie médicale, hôpital Abderrahmen-Mami, Ariana, Tunisie     Objectif Durant les deux dernières décennies, la prise en charge des cancers du poumon avec extension vertébrale par contiguïté a connu une évolution considérable. Grâce aux progrès réalisés dans la prise en charge anesthésique et les techniques opératoires, des résections plus étendues pulmonaires et vertébrales en monobloc sont devenues possibles, moyennant une prise en charge multidisciplinaire. Le but de notre étude était de préciser les caractéristiques des patients présentant un carcinome bronchique non à petites cellules, éligibles à une résection étendue en monobloc pulmonaire et vertébrale.   Méthode Durant une période de 7 ans (2009-2015), 6 patients présentant un cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules avec atteinte vertébrale par contiguïté ont été pris en charge pour une résection en monobloc pulmonaire et vertébrale, à visée curative.   Résultat Tous nos patients étaient tabagiques, de sexe masculin, avec un âge moyen de 56 ans. Les signes cliniques les plus rapportés étaient la toux sèche et la douleur thoracique irradiant à l’épaule et à la colonne vertébrale. À l’imagerie, la lésion tissulaire était située à droite dans 4 cas et à gauche dans 2 cas, avec une extension pariétale costale et vertébrale par contiguïté, sans métastase à distance. La taille de la tumeur était en moyenne de 5,37 cm. Un traitement néo-adjuvant a été indiqué chez tous les patients, suivi par la chirurgie. Une résection parenchymateuse réglée élargie aux côtes et aux vertèbres, en monobloc, a été réalisée dans tous les cas. Les suites opératoires ont été simples dans 3 cas. Des complications postopératoires ont été rapportées à type de pneumopathie dans 2 cas et fuite de LCR dans un cas. L’examen anatomopathologique définitif avait montré des limites de résection saines dans tous les cas. Nous n’avons noté aucune récidive locale.   Conclusion La résection vertébrale en monobloc pour carcinome bronchique non à petites cellules avec atteinte rachidienne par contiguïté est un geste lourd grevé d’une importante morbidité et mortalité. Cette résection ne peut être envisagée que chez des sujets bien sélectionnés et dans un cadre multidisciplinaire, pour garantir les meilleurs résultats à court et à long termes.     En-bloc pulmonary and vertebral resection for non- small cell bronchial carcinoma   Objectives During the past two decades, the management of lung cancer with local vertebral extension has considerably evolved. Advances in anesthesia and operative techniques, made extensive pulmonary and vertebral en-bloc resections feasible, with a multidisciplinary approach. The aim of our study was to identify the characteristics of patients with non-small cell lung carcinoma, who may be suitable for an extensive en-bloc pulmonary and vertebral resection.   Methods During a period of seven years (2009-2015), six patients with a non-small cell lung cancer, with local vertebral involvement, had an en-bloc pulmonary and vertebral resection, with curative intent.   Results All of our patients were smoking males, with a mean age of 56 years. The most reported signs were dry cough and chest pain radiating to the shoulder and spine. At imaging, the tumor was in the right lung in 4 cases and in the left in 2 cases, with chest wall and vertebral local involvement, without distant metastasis. The mean size of the tumor was 5.37 cm. Neo-adjuvant treatment was indicated in all patients, followed by surgery. An extensive en-bloc parenchymal, rib and vertebral resection, was performed in all cases. The postoperative course was uneventful in 3 patients. Post-operative complications have been reported such as pneumonia in 2 cases and CSF leakage in 1 case. Definitive pathological examination showed tumor-free margins in all cases. We have noted no local recurrence.   Conclusion En-bloc vertebral resection for non-small cell bronchial carcinoma with local vertebral involvement is a major procedure, with significant morbidity and mortality. Therefore, it is only considered in well-selected patients, in a multidisciplinary setting, in order to guarantee the best short and long term results.    
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-60 – Enquête nationale sur l’antibioprophylaxie en transplantation cardiaque adulte

Édouard Caspersen, Clément Boisselier, Annette Belin, Marc-Olivier Fisher, Jean-Luc Hanouz, Jean-Louis Gérard Pôle réanimations-anesthésie-SAMU-SMUR, CHU de Caen   Objectif En France, il n’existe pas à ce jour de recommandation spécifique à l’antibioprophylaxie en transplantation cardiaque adulte. Nous avons donc conduit une enquête nationale afin de connaître les pratiques dans les centres de transplantation cardiaque adulte français.   Méthode Un questionnaire électronique a été envoyé aux 22 centres de transplantation cardiaque adulte français entre février et mars 2015. Il concernait la gestion périopératoire des patients transplantés, l’antibioprophylaxie, la prophylaxie antifongique, les mesures prophylactiques générales et la surveillance microbiologique.   Résultat Vingt et un (95 %) centres de transplantation cardiaque adulte français ont répondu au questionnaire. Ces centres représentaient 394 transplantations cardiaques adultes réalisées en 2014 avec une médiane de 14 (11,18) transplantations cardiaques par centre. Tous les centres ayant répondu utilisaient un protocole de gestion des patients transplantés. Pour un patient non hospitalisé sans assistance, 17 (80 %) centres prescrivaient une céphalosporine de 1re ou de 2e génération. Quatre (20 %) centres prescrivaient une céphalosporine de 3e génération, seule ou en association. Concernant la durée de l’antibioprophylaxie chez un patient non hospitalisé sans assistance, elle était limitée à la durée peropératoire dans 8 (40 %) centres. Elle était prescrite pendant 24 h ou moins dans 4 (20 %) centres et pendant 48 h dans 4 (20 %) centres. Trois (15 %) centres déclaraient prescrire l’antibioprophylaxie jusqu’au retrait des drains. Un (5 %) centre déclarait la prescrire pendant au moins 5 jours. Au sujet de la prophylaxie antifongique, 5 (25 %) centres déclaraient la prescrire systématiquement. Pour l’isolement des patients transplantés, 12 (57 %) centres avaient des chambres spécifiques pour l’accueil des patients transplantés. Vingt (95 %) centres déclaraient utiliser des mesures spécifiques d’isolement. La durée de maintien des mesures d’isolement différait entre les centres : 48 heures pour un (5 %) centre, 1 semaine pour quatre (21 %) centres, 2 semaines pour trois (16 %) centres, 3 semaines pour trois (16 %) centres, 4 semaines pour un (5 %) centre ou pendant toute la durée du séjour pour six (32 %) centres.   Conclusion Il existe une grande hétérogénéité de pratiques de l’antibioprophylaxie et de gestion du risque infectieux parmi les centres de transplantation cardiaque adulte français.     Antibiotic prophylaxis in adult heart transplantation: a french national survey   Objectives In France, there are no specific guidelines for antibiotic prophylaxis in cardiac transplantation. Therefore we conducted a survey on antibiotic prophylaxis regimen amongst all french heart transplantation centers.   Methods A survey questionnaire was sent out by e-mail to all 22 french centers performing adult heart transplantation between february and march 2015. The questionnaire focused on perioperative managment of heart transplant recipients, antibiotic prophylaxis, antifungal prophylaxis, general infection prophylactic measures and microbial screening.   Results Twenty-one (95%) centers answered the questionnaire. The responding centers accounted for a total of 394 adult heart transplantations performed in 2014 with a median number of 14 (11,18) cardiac transplantations per center. All (100%) responding centers had a written protocol for the perioperative managment of heart transplant recipients. Antibiotic prophylaxis for recipients with elective heart transplantation was a first or a second generation cephalosporin in 17 (80%) centers. Four (20%) centers gave a third generation cephalosporin, alone or with another antibiotic.The results for the duration of the antibiotic prophylaxis in the context of an elective heart transplantation were as follow: Eight (40%) centers restricted the prophylaxis to the peroperative period, 4 (20%) centers administered prophylaxis for 24h while 4 (20%) administered it for 48h. Three (15%) centers gave prophylaxis until drainage removal. One (5%) center gave prophylaxis for at least 5 days. Systematic antifungal prophylaxis was administered in 5 (24%) centers. Twelve (57%) centers had specific rooms in the ICU for heart transplant recipients.Twenty (95%) centers stated that they used specific isolation measures in the ICU. The duration of these isolation measures varied amongst centers: 48h for one (5%) center, 1 week for four (21%) centers, 2 weeks for three (16%) centers, 3 weeks for three (16%) centers, 4 weeks for one (5%) center or during the entire ICU-stay for six (32%) centers.   Conclusion There is a great variation in the antibiotic prophylactic strategies used for adult heart transplantation amongst french centers.  
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-44 – NGAL plasmatique et urinaire – seuils associés à une sensibilité maximale pour prédire la survenue d’une dysfonction rénale aiguë après PAC

Ambre Tiepolo, Aurélien Bataille, Tiphaine Robert, Anne Boutten, Véronique Giraudeaux, Monique Dehoux, Dan Longrois, Sophie Provenchère Département d’anesthésie réanimation chirurgicale, département de biochimie métabolique et nutrition, département de biochimie clinique, hôpital Bichat, Paris – Unité de biochimie et biologie moléculaire, hôpital Lariboisière, Paris  Objectif La dysfonction rénale aiguë (DRA) après chirurgie cardiaque est une complication fréquente. Le Neutrophil Gelatinase Associated Lipocalin (NGAL) est proposé comme biomarqueur précoce de DRA, mais sa performance diagnostique varie selon les situations cliniques et la fonction rénale préopératoire. Notre objectif était de définir des seuils de sensibilité maximale de NGAL plasmatique (p) et urinaire (u) pour prédire une DRA dans les suites immédiates d’un pontage aortocoronaire chez des patients avec un débit de filtration glomérulaire (DFG) de 30 à 90 ml/min/1,73 m2.  Méthode Après accord du CEERB et consentement écrit, 103 patients ont été inclus. NGALp et NGALu étaient mesurés à 7 temps : induction, après clampage aortique (H2), aux 1re (H1) et 4e (H4) heures en réanimation et aux 1er (J1), 2e (J2) et 7e jours. La DRA était définie selon KDIGO ou δ créatinine plasmatique > 0 (δ = valeur à J1 - valeur à l’induction). Les valeurs étaient exprimées en médianes [Q1-Q3]. Après calcul de l’aire des courbes ROC (AUC), des valeurs seuil de NGALp et NGALu étaient proposées pour une sensibilité > 85 %.  Résultat 29 patients (28 %) ont présenté une DRA selon KDIGO et 75 (73 %) patients ont présenté un δ créatinine plasmatique > 0. Les AUC et les seuils de sensibilité maximale de NGAL proposés pour la prédiction d’une DRA dès le retour en réanimation sont présentés dans le tableau suivant. Ces seuils s’accompagnaient d’une faible spécificité. La normalisation des valeurs de NGALp par la protidémie permettait d’augmenter la sensibilité. NGALp R1 (mg/l) NGALp/protidémie R1 (mg/g) NGALu R1 (mg/l) NGALu/CreatU R1 (mg/mmol) DRA selon KDIGO AUC ROC 0,501 0,531 0,675 0,670 Seuil de NGAL proposé 122 5,2 5 0,78 Sensibilité 0,88 [0,75 ; 1] 0,88 [0,71 ; 1] 1 [0,86 ; 1] 0,88 [0,72 ; 1] Spécificité 0,23 [0,13 ; 0,33] 0,34 [0,22 ; 0,46] 0 [0 ; 5,2] 0,31 [0,21 ; 0,42] DRA selon δ créatinine ≥ 0 AUC ROC 0,475 0,546 0,597 0,708 Seuil de NGAL proposé 101 2,21 5 0,67 Sensibiité 0,87 [0,77 ; 0,94] 0,87 [0,78 ; 0,94] 1 [0,95 ; 1] 0,86 [0,77 ; 0,93] Spécificité 0,17 [0,04 ; 0,37] 0,17 [0,04 ; 0,35] 0 [0 ; 0,14] 0,35 [0,17 ; 0,57]  Conclusion Nous proposons des seuils de NGALp et NGALu associés à une sensibilité élevée pour la prédiction précoce de DRA après PAC sous CEC chez des patients à risque. Des travaux complémentaires seront nécessaires pour les valider.     Plasma and urine NGAL- thresholds associated with maximum sensitivity to predict acute kidney injury after CABG   Objectives The Neutrophil gelatinase-associated lipocalin (NGAL) is a biomarker proposed for early detection of acute kidney injury (AKI), but its diagnostic performance depends on the clinical situation and on preoperative renal function. Our goal was to define NGAL thresholds associated with high sensitivity to predict AKI after coronary artery bypass graft surgery (CABG).  Methods After IRB approval and informed consent, we included patients with a glomerular filtration rate of 30 to 90 ml.min-1.1.73m-2, scheduled for a CABG under cardiopulmonary bypass. Plasma (pNGAL) and urine (uNGAL) NGAL were determined : at anesthesia induction, after aortic clamping (H2), at first (H1) and fourth (H4) hour in the ICU and 1st, 2nd and 7th postoperative days. AKI was defined according to KDIGO criteria or by a plasma creatinine δ>0 (δ= value day 1 - value at induction). Values are expressed as medians [IQR]. After calculating the area of ROC curves (AUC), pNGAL and uNGAL thresholds were proposed for a sensitivity > 85%.  Results AKI was present in 29 patients (28%) according to the KDIGO criteria and in 76 patients (75%) according to plasma creatinine δ. Results are presented in table. NGALp R1 (mg/l) NGALp/prot R1 (mg/g) NGALu R1 (mg/l) NGALu/CreatU R1 (mg/mmol) KDIGO criteria AUC ROC 0.501 0.531 0.675 0.670 NGAL threshold 122 5.2 5 0.78 Sensitivity 0.88 [0.75; 1] 0.88 [0.71; 1] 1 [0.86; 1] 0.88 [0.72; 1] Specificity 0.23 [0.13; 0.33] 0.34 [0.22; 0.46] 0 [0; 5.2] 0.31 [0.21; 0.42] Plasma créatinine δ ≥0 AUC ROC 0.475 0.546 0.597 0.708 NGAL threshold 101 2.21 5 0.67 Sensitivity 0.87 [0.77; 0.94] 0.87 [0.78; 0.94] 1 [0.95; 1] 0.86 [0.77; 0.93] Specificity 0.17 [0.04; 0.37] 0.17 [0.04; 0.35] 0 [0; 0.14] 0.35 [0.17; 0.57]  Conclusion We propose thresholds of pNGAL and uNGAL associated with high sensitivity to predict AKI after CABG in patients with moderate preoperative alteration of glomerular filtration. These thresholds offer low specificity. Normalization did not increase diagnostic performance.
juin 10, 2016
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C-31 – Utilisation du monoxyde d’azote inhalé (NOi) en réanimation cardiaque pédiatrique et adulte – étude franco-belge prospective multicentrique

Philippe Gaudard, Claudio Barbanti, Julien Amour, Bertrand Rozec, Philippe Mauriat, Mimoun Mrini, Gilles Cambonie, Jean-Michel Liet, Claude Girard, Pierre Damas, Laurent Lecourt, Philippe Pouard Département d’anesthésie réanimation, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier  Objectif Le monoxyde d’azote (NO) est largement utilisé en Europe depuis plus de 20 ans. Cependant, peu d’études décrivent réellement les pratiques courantes d’utilisation en réanimation.  Méthode Étude observationnelle, multicentrique, prospective, sur l’utilisation du NOi (KINOX 450 ppm, ALSF) administré par un dispositif d’administration et de monitoring (EZ-KINOX) dans 12 hôpitaux français et un hôpital belge pour le traitement de crises hypertensives pulmonaires après chirurgie cardiaque. Les paramètres suivants ont été observés : dose, durée de traitement, modes de ventilation, procédure de monitoring, procédure de sevrage et apparition d’effets rebonds. Les traitements concomitants et la tolérance étaient également suivis.  Résultat 198 patients avec hypertension artérielle pulmonaire après chirurgie cardiaque (81 enfants et 117 adultes) ont été inclus sur une période d’un an. Le NOi a été débuté avant l’arrivée en réanimation chez 57 % des patients adultes mais plus rarement (12,7 %) en pédiatrie (p < 0,01). La dose initiale médiane de NO était de 20 ppm [18-20] en pédiatrie et 10 ppm [10-15] pour les adultes avec une durée médiane d’administration respectivement de 3,9 jours [1,9-6,1] et 3,8 jours [1,8-6,8]. Une valeur de NO2 supérieure à 0,5 ppm a été observée dans 17 % des cas en pédiatrie et seulement 1 % chez les adultes. L’effet clinique du NOi était considéré comme suffisant dans 89 % des cas et les doses étaient diminuées progressivement avant arrêt définitif dans 86 % des cas. 75 événements indésirables (EI) ont été observés (80 % des patients sans EI) incluant un effet rebond chez 1,2 % des enfants et 4,3 % des adultes. Des traitements vasodilatateurs pulmonaires (sildenafil, milrinone, levosimendan) ont été associés dans 95 % des cas en pédiatrie et 23 % chez les adultes (p < 0,01). La durée de séjour en réanimation était de 8 jours [6-15] en pédiatrie et de 10 jours [6-22] pour les adultes.  Conclusion Cette enquête confirme le bon index thérapeutique du NOi dans les 2 populations. L’utilisation des systèmes d’administration de NOi de dernière génération permet de respecter les recommandations d’usage.     The use of inhaled Nitric Oxide (iNO) in pediatric and adult cardiac centers- a Franco-Belgian multicenter prospective survey   Objectives NO therapy is largely used in Europe since 20 years but few study really described the daily ICU practice. The objective of this study was to determine the gap between guidelines and real life.  Methods This is a multicenter, prospective, observational study on iNO (KINOX 450 ppm, ALSF) administered through an integrated delivery and monitoring device (EZ-KINOX, ALSF) in 12 French and 1 Belgian centers for treatment of pulmonary arterial hypertension (PAH) after cardiac surgery. The following parameters were observed: dose, treatment duration, ventilation modes, monitoring procedures, weaning procedures and occurrence of a rebound effect. Concomitant treatments and safety data were also collected.  Results 198 patients with PAH after cardiac surgery (81 children, 117 adults) were enrolled within one-year period. Inhaled NO was initiated before ICU admission in adult population (57%) but rarely in pediatric patients (12.7%), p<0.01. The median initial dosage of iNO set was 20 ppm [18-20] in the pediatric group and 10 ppm [10-15] for adults with a median duration respectively 3.9 days [1.9-6.1] and 3.8 days [1.8-6.8]. The NO therapy was delivered during controlled ventilation mode, high frequency oscillation and spontaneous ventilation. The NO2 measurement was above 0.5 ppm in 17% of the pediatric cases and 1% of the adult cases. The clinical effect of iNO was considered sufficient in 89% of the cases and dosage was gradually decreased before definitive withdrawal in 86% of the cases. Adverse effects (AE) occurred 75 times (80% of the patients without AE) including rebound effect in 1.2% of children and 4.3% of adults. Pulmonary vasodilators (sildenafil, milrinone, levosimendan) were associated in 95% of the cases in pediatrics and 23% in adults (p<0.01). ICU stay was 8 days [6-15] for children and 10 days [6-22] for adults.  Conclusion This survey confirms the good therapeutic profile of NO treatment in both populations. The usage of last generation of NO devices subject to prior training allows good compliance with recommendations.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-21 – Thromboses des prothèses valvulaires cardiaques : traitement thrombolytique ou chirurgie ?

Mohamed Ahmed-Nasr, Ali Ashraf Abbas Institut national de cardiologie, Le Caire, Égypte  Objectif Étude prospective comparative entre traitement thrombolytique et chirurgie en cas de thrombose de prothèse valvulaire cardiaque.  Méthode L’étude porte sur 50 patients ayant une thrombose sur prothèse. Les patients du groupe A (32) ont subi un traitement thrombolytique par streptokinase. Ceux du groupe B (18) ont subi en urgence un remplacement de la prothèse thrombosée.  Résultat Groupe A (32 patients) : âge moyen 26 ± 7,58 ans. Le groupe était composé de 28 femmes (87,5 %), 20 (71,4 %) d’entre elles étant enceintes, et de 4 hommes (12,5 %). Position des prothèses : 21 (65,62 %) en position mitrale ; 4 (12,5 %) en position aortique ; 6 (18,75 %) en double position mitro-aortique ; 1 (3,12 %) en position tricuspide. Obstruction d’une prothèse mitrale chez 25 patients (78 %) ; obstruction d’une prothèse aortique chez 6 patients (19 %) et obstruction d’une prothèse tricuspide chez 1 patient (3 %). Seize patients (50 %) étaient en stade III et 16 en stade IV NYHA. Un succès total immédiat de la thrombolyse a été obtenu chez 25 malades (78,1 %) ; un succès total tardif a été observé chez 3 patients (9,4 %) et un succès partiel chez 3 (9,4 %). Il y a eu un seul décès chez une femme non enceinte. Parmi les 20 femmes enceintes qui ont reçu le streptokinase, 15 (75 %) ont accouché ultérieurement d’un bébé normal. Quatre ont eu un décès intra-utérin du fœtus et une a avorté. Groupe B (18 patients) : âge moyen : 35 ± 6,2 ans. Le groupe se composait de 9 hommes et 9 femmes. Seize malades (88,9 %) avaient une obstruction d’une prothèse mitrale, 2 (11,1 %) en position aortique. Il y a eu 4 décès (22,2 %). Trois patients ont eu une embolisation artérielle périphérique sans gravité et sans complication grave.  Conclusion Le traitement thrombolytique est une méthode simple. Il peut être appliqué en sécurité aux patients ayant une thrombose aiguë de leur prothèse valvulaire cardiaque soit en traitement définitif, soit en préparation à la chirurgie. Ce traitement peut également être appliqué en sécurité chez les femmes enceintes sans grand danger pour le fœtus.     Thrombolysis in prosthetic heart valve obstruction versus emergency surgery   Objectives A comparative prospective study has been done between thrombolytic therapy and emergency surgery in patients presenting with acute prosthetic heart valve occlusion.  Methods 50 patients with acute prosthetic valve(s) thrombosis. Group A: 32 patients treated with thrombolytic therapy (streptokinase) as a first line of therapy. Group B: 18 patients treated in emergency by prosthetic valve re-replacement.  Results GroupA: Included 32 patients mean age 26.7±7.58 years. 28 females (87.5%), 20 of them pregnant females (71.4%) and 4 males (12.5%). Mitral valve position in 21 (65.62%), aortic valve position in 4 (12.5%), double valve replacement in 6 (18.75%), and 1 tricuspid position (3.12%). Mitral valves were obstructed in 25 patients (78%), Aortic valve obstructed in 6 patients (19%), and one tricuspid valve (3%). All prosthetic valves were bileaflet 31/32 (96.9%), except one (monoleaflet). 16 patients (50%) were in NYHA class III and 16 (50%) in class I. Complete immediate success occurred in 25 patients (78.1%), delayed success in 3 (9.4%) and partial success in 3 (9.4%), mortality occurred in one patient (none pregnant female). Among 20 pregnant females that have received streptokinase, 15 had healthy baby (75%), 4 had intrauterine foetal death, and one abortion. GroupB: 18 patients mean age 35±6.2 years, 9 males and 9 females. Obstructed valves were mitral in 16 patients (88.9%) and aortic in 2 patients (11.1%), mortality in 4 patients (22.2%). 3 patients had mild peripheral embolization, no major complications.  Conclusion Thrombolytic therapy is a suitable and safe alternative to surgery in the majority of patients presented with acute prosthetic valve occlusion, it allows management of cardiogenic shock before sending patient to surgery. Thrombolytic therapy is effective and safe in pregnant patients with acute obstructed prosthetic valves.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-18 – L’intervention de Ross – alternative au remplacement valvulaire aortique classique chez les patients de moins de 55 ans ?

Charles-Henri David, Bastien Provost, Florent Le Ven, Jean-Noël Choplain, Ahmed Aziz Khalifa, Éric Bezon Service de chirurgie cardiaque, thoracique et vasculaire, CHU de Brest  Objectif Le remplacement valvulaire aortique est le traitement de référence de l’atteinte valvulaire aortique. Choisir le meilleur substitut de remplacement chez des patients âgés de moins de 55 ans est un sujet de controverses. Nous avons évalué les résultats en termes de morbi-mortalité à court et moyen termes de l’intervention de Ross comparée au remplacement valvulaire aortique classique au sein de notre département.  Méthode La population de cette étude rétrospective comportait 142 patients de moins de 55 ans répartis en 2 groupes : 33 interventions de Ross et 109 RVAc réalisés de janvier 2000 à mai 2015, dans le service de chirurgie cardiaque, thoracique et vasculaire du CHRU de Brest. Ce travail a évalué la morbimortalité hospitalière et à moyen terme de chaque groupe avant et après appariement.  Résultat La morbimortalité hospitalière de l’intervention de Ross (mortalité = 0 %) n’était pas différente de celle du RVAc en dehors de la fibrillation auriculaire, l’insuffisance rénale et la surinfection bronchique statistiquement plus fréquentes en cas de Ross, sans retentissement sur les durées d’hospitalisation. La survie à 5 ans des patients opérés d’un Ross était de 100 % contrairement à celle du RVAc qui était de 90 %, sans différence statistiquement significative (p = 0,155 avant appariement et p = 0,584 après appariement). La survie à 5 ans sans événement lié à la valve du Ross était non statistiquement différente du RVAc après appariement (92 % vs 94 %, p = 0,817).  Conclusion L’intervention de Ross ne majore pas le risque opératoire et procure une survie à 5 ans meilleure que le RVAc. Cette intervention semble donc être une alternative possible au RVAc chez les patients de moins de 55 ans.     The Ross operation- alternative to classical aortic valve replacement for patients less than 55 years old?  Objectives Aortic valve replacement (AVR) is the treatment of choice for aortic valve disease. The optimal prosthesis option for AVR in adult patients less than 55 years of age remains controversial. We wanted to evaluate the short and midterm results of the Ross operation compared to classical AVR (cAVR) in our department.  Methods One hundred and forty two patients less than 55 years of age were enrolled in two groups: 33 Ross operation and 109 cAVR between 2000 and 2015. Short and midterm morbimortality were analyzed before and after matching.  Results The hospital morbimortality of the Ross (no death) and the cRVA was not different expect for atrial fibrillation, renal failure and bronchial infection statistically more prevalent in case of Ross but without any consequence on the hospital length of stay. The Ross 5 years survival rate was 100% contrary to cRVA wich was 90% (p=0.155 before matching, p=0.584 afetr matching). After matching, the 5 years survival without any valve related event rate was the same either with Ross or cAVR (92% vs 94% p=0.817).  Conclusion In our experience, the Ross operation did not increase the operative risk and gave a better 5 years survival rate than cAVR. This operation seemed to be a valuable alterntive to classical AVR for patient younger than 55 years old.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-15 – L’EuroSCORE II est-il fiable pour évaluer la mortalité des patients de plus de 80 ans ?

Arnaud Chevalier, Walid Ghodbane, Samuel Zarka, Philippe Montravers, Dan Longrois, Bernard Iung, Sophie Provenchère Département d’anesthésie réanimation, service de chirurgie cardiaque et service de cardiologie, hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris  Objectif Les limites de l’EuroSCORE (ES) logistique (ES I) sont désormais connues, en particulier pour les sujets les plus à risque. L’ES II a été proposé afin d’améliorer la prédiction du risque de mortalité après chirurgie cardiaque. Cependant, ses performances n’ont pas été étudiées spécifiquement chez les octogénaires.  Méthode Les valeurs prédictives de l’ES I et II ont été calculées chez 7 161 patients consécutifs entre janvier 2006 et décembre 2012, dont 832 (12 %) patients de plus de 80 ans (≥ 80 ans). La discrimination a été évaluée en utilisant le c-index et la calibration en comparant la mortalité prédite et observée.  Résultat 7 161 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 64 ± 14 ans. La mortalité observée était de 5,7 %. La mortalité prédite par l’ES I était de 7,36 ± 9,43 [0,88-88,48] et de 5 17 ± 9,07 [0,49-94,42] par l’ES II. 832 patients ≥ 80 ans ont été étudiés. L’âge moyen était de 83 ± 3 ans vs 61 ± 13 pour les < 80 ans. La mortalité était de 9,38 % vs 5,18 % pour les < 80 ans. Pour les < 80 ans, la discrimination était bonne avec les deux scores et la calibration était meilleure avec l’ES II. Pour ≥ 80 ans la discrimination était moins bonne, sans différence significative entre l’ES I et II. Pour les deux scores, il existait une différence très significative entre mortalité observée et prédite. Totalité < 80 ans ≥ 80 ans n 7161 6329 832 c-index ES I 0,79 [0,77-0,81] 0,80 [0,78-0,83] 0,64 [0,58-0,71] c-index ES II 0,80 [0,78-0,82] 0,81 [0,79-0,84] 0,67 [0,60-0,73] p ESI/ESII 0,07 0,21 0,35 p calibration ES I < 0,001 0,001 < 0,0001 p calibration ES II 0,006 0,13 < 0,0001 Les figures de calibration plot (≥ 80 ans et < 80 ans) montrent une différence entre mortalité observée et prédite pour les ≥ 80 ans à haut risque avec une surestimation particulièrement marquée pour l’ES I.  Conclusion L’ES II a une meilleure performance prédictive que l’ES I. Chez les ≥ 80 ans, la discrimination et la calibration sont moins satisfaisantes, surtout chez les sujets à haut risque. Cependant, la calibration est meilleure pour l’ES II. L’évaluation du risque chez l’octogénaire doit se faire au sein d’une équipe multidisciplinaire, en utilisant d’autres variables spécifiques telles que des marqueurs de fragilité ou de vulnérabilité.     Is the EuroSCORE II reliable to estimate operative mortality among patients over 80 years?  Objectives Concerns have been raised regarding the reliability of the logistic EuroSCORE (ES I) to estimate operative mortality (OM) of patients aged ≥80. The EuroSCORE II2 (ESII) has been described to achieve an accurate prediction of OM but external validations are scarce and its performance has not been specifically studied among high-risk patients such as the octogenarians. The goal of the study was to assess the predictive performance of ES II among the overall population and patients ≥80 (as compared to the predictive performance of ES I).  Methods The ES I and ES II were computed among 7161 consecutive patients who underwent cardiac surgery over a six years period. Among them, 832 (12%) patients were ≥80. Discrimination was assessed using the c- index and calibration (Hosmer-Lemshow and calibration plot) by comparing predicted and observed mortality. The study was approved by Bichat Hospital Institutional Review Board.  Results Mean age was 63±14 years. Mean ES I was 7.36±9.43 [0.88-88.48] and mean ESII was 5.17±9.07 [0.49-94.42]. 832 (12%) patients ≥80 years (49% female) were analyzed. Mean age was 83±3 years. The mortality was 9.38% (≥80 years) vs 5.18% (<80 years). Overall population < 80 ans ≥ 80 ans n 7161 6329 832 c-index ES I 0.79 [0.77-0.81]  0.80 [0.78-0.83] 0.64 [0.58-0.71] c-index ES II 0.80 [0.78-0.82]  0.81 [0.79-0.84] 0.67 [0.60-0.73] p ESI/ESII 0.07 0.21 0.35 p calibration ES I < 0.001 0.001 < 0.0001 p calibration ES II 0,006 0.13 < 0.0001 Its calibration is less satisfying (calibration plot: 80 years and < 80 years) in patients ≥80, showing an important overestimation in the elderly at very high surgical risk.  Conclusion The ES II has a better predictive performance than the ES I in patients <80. Its discrimination and calibration are less satisfying in patients ≥80, showing an important overestimation in the elderly at very high surgical risk. Others tools are necessary, such as markers of frailty, to improve the predictive performance of ES II in this specific high-risk population.
juin 10, 2016