Chirurgie thoracique · Vol. 21 Juin 2017

Évolutions actuelles du drainage thoracique après lobectomie : vers une approche standardisée

Imen Bouassida1, Agathe Seguin-Givelet*1,2*, Emmanuel Brian1, Madalina Grigoroiu1, Dominique Gossot1   Institut du thorax Curie-Montsouris, département thoracique, institut mutualiste Montsouris, Paris, France. Université Sorbonne Paris Cité, UFR SMBH université Paris 13, France. * Correspondance : agathe.seguin-givelet@imm.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-2-SEG Citation : Bouassida I, Seguin-Givelet A, Brian E, Grigoroiu M, Gossot D. Évolutions actuelles du drainage thoracique après lobectomie : vers une approche standardisée. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(2). doi: 10.24399/JCTCV21-2-SEG   Résumé Objectifs : proposer une gestion standardisée du drainage thoracique après exérèse pulmonaire majeure. Méthodes : nous avons fait une revue de la littérature récente et une analyse des publications (des études prospectives, études randomisées, revues et séries monocentriques jugées pertinentes) publiées sur la base PubMed entre 2001 et 2016 et ayant pour objectif principal la gestion du drainage thoracique après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure (pneumonectomies exclues). Résultats : nous émettons 7 propositions : favoriser l’utilisation d’un seul drain thoracique ; arrêter l’aspiration en premier jour postopératoire en l’absence de fuites ; éviter de traire le drain, le retirer pour un recueil quotidien de liquide séreux n’excédant pas les 400 ml/24 h ; réaliser les radiographies thoraciques de contrôle de façon ciblée ; mettre le drain en siphonnage au cinquième jour postopératoire en cas de bullage prolongé et réserver le système de drainage électronique à des indications particulières. Conclusion : au vu de l’hétérogénéité de gestion du drainage thoracique après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure, nous avons émis plusieurs propositions permettant de standardiser cette prise en charge.   Abstract Current trends in thoracic drainage after lobectomy: Towards a standardized approach Objectives: To propose a standardized management of thoracic drainage after major lung resection. Methods: We performed a review of recent literature and analysis of publications (prospective and randomized studies, reviews, and relevant monocentric series) on the Pubmed database between 2001 and 2016. The main objective was to develop a strategy for the management of thoracic drainage after major lung resection (excluding pneumonectomy). Results: The following strategies were proposed: (1) promote the use of one chest tube, (2) stop suction on the first post-operative day if no air leak occurs, (3) avoid milking the drain, (4) remove it when the daily quantification of serous liquid does not exceed 400 mL/24 h, (5) perform targeted chest X rays, (6) proceed to under-water seal drainage on the fifth post-operative day in cases of prolonged air leaks, (6) reserve the electronic drainage system for specific indications. Conclusions: Considering the heterogeneous approaches of thoracic drainage after lung resection, we have proposed strategies to standardize management of the procedure.   1. Introduction Bien que le drainage pleural existe depuis le temps d’Hippocrate [1], le premier système de drainage fermé pour le traitement d’un empyème n’a été mis au point par Gotthard Bülau qu’en 1875 [2]. Il a été repris en 1922 par Lilienthal pour la prise en charge postopératoire des patients [3,4] et depuis lors, les techniques de drainage et les systèmes de recueil ont connu de nombreuses modifications et améliorations. Toutefois, il n’existe actuellement aucune approche standardisée de la gestion du drainage thoracique après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure. L’attitude la plus habituelle consiste en la mise en aspiration continue du ou des drains thoraciques puis de leur ablation à l’arrêt du bullage et si le liquide séreux recueilli quotidiennement n’excède pas les 100 mL/24h/drain. Dans la surveillance des patients drainés, la réalisation systématique de radiographie pulmonaire quotidienne reste une pratique répandue [5,6]. Cette attitude est de plus en plus discutée en raison de l’évolution des techniques chirurgicales et d’une permissivité plus grande notamment en termes de recueil journalier des sérosités postopératoires. Une enquête nord-américaine récente, s’intéressant à la gestion du drainage thoracique entre différents groupes de chirurgiens [7], met en évidence des différences significatives dans la prise en charge du drainage thoracique en fonction de l’âge du chirurgien (junior versus senior), de son mode d’exercice (public versus libéral) et de son activité opératoire (< 30 lobectomies par an versus > 75 lobectomies par an). Les chirurgiens juniors ayant une activité opératoire importante n’utilisaient dans cette étude qu’un seul drain retiré rapidement. Par ailleurs, seuls 50 % d’entre eux continuaient à pratiquer une surveillance radiologique quotidienne de leurs patients drainés. Ceci témoigne de l’hétérogénéité et de l’évolutivité des pratiques dans la gestion du drainage thoracique.   2. Objectif L’objectif de ce travail a été d’analyser et de faire une synthèse des différents articles publiés entre 2001 et 2016 sur le drainage thoracique après résection pulmonaire majeure (lobectomies ou segmentectomies, les pneumonectomies étant exclues), afin de déterminer une approche consensuelle répondant à 7 questions pratiques : Combien de drains thoraciques après lobectomie ? Quelle est la place de l’aspiration ? La manipulation (ou traite) du drain en postopératoire est-elle utile ? Quels sont les critères décisionnels pour enlever un drain ? Une radiographie thoracique quotidienne systématique est-elle nécessaire après résection pulmonaire majeure ? La gestion en ambulatoire du drain en cas de bullage prolongé est-elle possible ? Quelle est la place de l’utilisation du système de drainage électronique après lobectomie ?   3. Méthodes Nous avons réalisé une analyse de la littérature à partir de la base de données PubMed en sélectionnant les articles répondant aux critères suivants : travaux publiés entre 2001 et 2016 ; études prospectives, études randomisées, revues de la littérature, séries monocentriques jugées pertinentes ; travaux ayant pour objectif principal la gestion du drainage thoracique après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure, les pneumonectomies étant exclues. Au terme de cette analyse, 41 articles ont été retenus, une synthèse des données de la littérature a été établie et nous avons émis les propositions suivantes.   Tableau récapitulatif. Gestion du drainage thoracique après lobectomie. Problématique Types d’étude Propositions de l’institut mutualiste Montsouris Nombre de drains Tanaka 2014 (11) (RCT) Okur 2009 (10) (RCT) Gómez-Caro 2006 (9) (RCT) Dawson 2010 (12) (Revue de la littérature) Alex 2003 (8) (Série rétrospective)   Un seul drain dans la majorité des cas Aspiration ou siphonnage Lang 2016 (13) (Méta analyse de RCT) Qiu 2013 (19) (Méta analyse de RCT) Coughlin 2012 (20) (Méta analyse de RCT) Deng 2010 (21) (Méta analyse de RCT) Prokakis 2008 (18) (RCT) Brunelli 2005 (17) (RCT) Alphonso 2005 (15) (RCT) Brunelli 2004 (22) (RCT) Marshall 2002 (15) (RCT) Cerfolio 2001 (14) (RCT) Marshall 2002 (22) (RCT) Cerfolio 2001 (21) (RCT) Mise au bocal à J1 (en l’absence de fuite aérique et/ou de pneumothorax) Manipulation du drain Dango 2010 (23) (RCT)   Pas de manipulation du drain Ablation du drain Xie 2015 (25) (RCT) Zhang 2014 (26) (RCT) Olgac 2014 (28) (RCT) Bejerrgaard 2014 (27) (Série prospective) Jiang 2015 (29) (Série rétrospective) Cerfolio 2008 (24) (Série rétrospective)   Si quantité recueillie n’excède pas 400 mL/24h + absence de bullage + liquide séreux Radiographie thoracique systématique Cunningham 2014 (30) (Série rétrospective) Reeb 2013 (31) (Méta analyse) Sepehripour 2012 (33) (Méta analyse) Cerfolio 2011 (32) (Série rétrospective)   En salle de réveil, à la demande, au retrait du drain Bullage prolongé Leo 2013 (37) (RCT) Schmocker 2016 (34) (Série rétrospective) Drahush 2016 (35) (Série rétrospective) Cerfolio 2009 (38) (Série rétrospective) Rice 2002 (36) (Série rétrospective)   Drain au bocal à partir de J5 Possibilité de gestion en ambulatoire au-delà Système de drainage électronique Likendik 2015 (41) (RCT) Gilbert 2015 (42) (RCT) Pompili 2014 (39) (RCT) Afoke 2014 (48) (Méta analyse de RCT) Brunelli 2013 (43) (RCT) Varela 2010 (45) (Revue) Brunelli 2010 (40) (RCT) Filosso 2010 (46) (RCT) Varela 2009 (44) (RCT) Cerfolio 2008 (47) (RCT)   Utilisation réservée pour un drainage prolongé en aspiration   RCT : essai contrôlé randomisé.   4. Discussion     4.1. Combien de drains thoraciques après lobectomie [8-11] L’utilisation de 2 drains thoraciques après lobectomie, l’un antéro-apical pour le drainage de l’air, l’autre postérobasal pour les sérosités, était jusqu’à maintenant de pratique courante. Certaines équipes ont cependant décrit l’utilisation d’un seul drain : ainsi Alex et al. ont publié en 2003 une étude sur 120 patients comparant l’utilisation d’un seul drain thoracique après lobectomie à deux drains. La douleur postopératoire était significativement moindre pour le groupe ayant un seul drain, ainsi que le coût du traitement expliqué par la réduction du nombre d’examens radiologiques [8]. Par la suite, dans une étude randomisée publiée en 2006, Gómez-Caro et al. ont montré que le groupe possédant un seul drain après lobectomie nécessitait moins d’analgésiques que le groupe à deux drains [9]. Dans l’étude d’Okur et al., l’analyse prospective d’une série de 100 patients opérés pour des lobectomies et bilobectomies par thoracotomie montrait l’équivalence de l’utilisation d’un seul drain comparé à deux drains en termes de durée de drainage et d’hospitalisation, et une diminution de la douleur évaluée par le score EVA (échelle visuelle analogique) et mesurée au deuxième jour postopératoire et à la fin de la deuxième semaine postopératoire. Les auteurs ont souligné cependant l’intérêt de l’utilisation de deux drains chez les patients avec lobectomie et pariétectomie ou en cas de risque hémorragique [10]. Plus récemment, Tanaka et al. dans une étude prospective randomisée comparant l’utilisation d’un drain versus deux drains en cas de chirurgie vidéo-assistée n’ont pas mis en évidence de différence significative en termes de réexpansion pulmonaire et de durée de drainage [11]. Les données actuelles de la littérature sont en faveur de l’utilisation d’un seul drain thoracique après lobectomie. Le choix de mettre en place deux drains est néanmoins laissé à l’opérateur, en fonction du geste réalisé (bilobectomie), de la qualité du parenchyme pulmonaire (emphysème) et des conditions locales (suintement hémorragique en fin d’intervention, par exemple).   4.2. Quelle est la place de l’aspiration sur le drain ? [13-22] Les avantages de l’aspiration versus la mise en siphonnage après résection pulmonaire majeure sont discutés. En théorie, la mise en aspiration du drain thoracique assure une apposition des plèvres diminuant ainsi le risque de décollements postopératoires. Cependant, cette pratique pourrait favoriser la persistance de fuites aériennes [13]. Les premières études randomisées publiées depuis 2001 ont montré la supériorité de la mise au bocal, après une brève durée d’aspiration versus une aspiration exclusive sur la durée du bullage [14,15]. A contrario, l’étude randomisée d’Alphonso et al. publiée en 2005 ne montrait pas de différence significative en termes de durée de bullage [16]. Une pratique intermédiaire serait une mise en aspiration de manière discontinue : Brunelli a montré en 2005 que le recours à une aspiration faible à moins de 10 cm H2O la nuit, alternée par la mise au bocal le jour, diminuait la durée de drainage comparativement à la mise au bocal exclusive [17]. En 2008, Prokakis montrait que l’aspiration initiale diminuait l’incidence des décollements apicaux persistants mais sans mettre en évidence de différence significative sur la durée du drainage et la durée d’hospitalisation [18]. Deux méta-analyses récentes, regroupant des études prospectives randomisées réalisées entre 2001 et 2013, ont montré que la mise en aspiration comparée à la mise en siphonnage ne présentait aucun avantage en termes de diminution du bullage, de durée du drainage et d’hospitalisation [13,19]. Il faut toutefois souligner l’hétérogénéité des indications et des pratiques de certaines études intégrées dans ces deux méta-analyses rendant leurs conclusions moins solides : en effet, certaines cohortes mêlaient des interventions de chirurgie pulmonaire majeure (lobectomie ou segmentectomie) à des résections atypiques, voire des patients opérés de pneumothorax. La date de mise en siphonnage était également variable, allant de J0 à J2. Dans une méta-analyse publiée en 2016, 70 % des chirurgiens reconnaissaient utiliser une aspiration sur le drain sans pouvoir justifier cette pratique par des arguments scientifiques [13]. Les données actuelles de la littérature sont en faveur de l’absence d’intérêt d’une aspiration exclusive et de l’innocuité de la mise en siphonnage du drain de façon précoce. Notre proposition est de mettre le drain au bocal à J1 (en l’absence de fuites aériques ou de pneumothorax constaté sur la radiographie postopératoire immédiate). 4.3. La manipulation ou la traite du drain est-elle utile ? [23] La manipulation du drain thoracique afin de mobiliser les caillots et de favoriser le drainage sans obturation du drain est de pratique courante. L’utilité de cette traite du drain peut être remise en question par les résultats d’une étude prospective randomisée qui a montré l’augmentation du volume de sérosités recueillies lors de la manipulation du drain sans différence significative sur la durée du bullage, du drainage et de l’hospitalisation ni de différence sur les taux de la morbimortalité [23]. Les rares données actuelles de la littérature (basées sur une seule étude randomisée) sont en faveur de ne pas traire le drain thoracique après lobectomie. 4.4. Quand réaliser l’ablation du drain ? De quels critères décisionnels disposons-nous ? [24-29] Des critères stricts ont été adoptés antérieurement pour l’ablation du drain: 1) absence de bullage et 2) débit quotidien de sérosités maximum compris entre 100 mL à 250 mL/24h, les auteurs qualifiant de sérosités un liquide non sanglant et non chyleux. Néanmoins plusieurs équipes tolèrent actuellement un débit quotidien plus important sans connaître une augmentation significative du taux de complications ni de réhospitalisation. Ainsi dans l’étude rétrospective de Cerfolio et al., comprenant 2077 résections pulmonaires opérées par thoracotomie, le sous-groupe des 364 patients ayant bénéficié de l’ablation du drain thoracique pour un volume situé entre 250 et 450 mL/24h ont eu des suites simples et une diminution de leur durée moyenne d’hospitalisation, sans majoration des complications ni du taux de réhospitalisation [24]. De même l’étude prospective de Xie et al. portant sur 168 lobectomies et comparant l’ablation du drain pour un volume total < 450 mL/24h versus un volume < 300 mL/24h versus un volume de < 150 mL/24h mettait en évidence une diminution significative de la durée de drainage et d’hospitalisation pour les deux premiers groupes, avec une augmentation des ponctions pleurales pour le groupe < 450 mL/24h sans augmentation du taux de patients nécessitant un drainage itératif [25]. Zhang et al. ont comparé dans une étude prospective randomisée le retrait du drain pour un volume de < 300 mL/24h versus < 100 mL/24h et ont montré une diminution significative de la durée du drainage et d’hospitalisation sans différence en termes de complications postopératoires [26]. Enfin, Bjerregaard, dans une étude prospective portant sur 622 lobectomies et bilobectomies par chirurgie vidéo-assistée, a montré que l’ablation des drains pour un recueil quotidien séreux < 500 mL/24h était associée à un taux minime de réintervention estimée à 2,8 % et qui consistait dans la majorité des cas en la réalisation d’une simple ponction pleurale [27]. D’autres critères en rapport avec la composition chimique du liquide recueilli ont été étudiés pour conforter cette décision. Ainsi l’étude prospective randomisée d’Olgac et al. montrait que le drain peut être retiré en toute sécurité en prenant comme critère d’ablation un ratio appelé PrRP/B (correspondant au dosage des protides dans la plèvre rapporté au dosage des protides dans le sang) et qui doit être inférieur à 0,5 quel que soit le volume de sérosités recueilli [28]. Néanmoins si ce critère biologique est corrélé au volume quotidien drainé, il s’avère que dans cette étude, le ratio PrRP/B était inférieur à 0,5 lorsque le volume avoisinait les 450 mL/24h. Le recours à ce ratio PrRP/B < 0,5 lors de l’ablation du drain thoracique pourrait probablement aider à la prise de décision mais son inconvénient majeur est de multiplier les dosages biologiques. Les données actuelles de la littérature sont en faveur d’une ablation du drain thoracique lorsque le recueil quotidien de liquide pleural séreux n’excède pas 400 mL/24h, sans réalisation de dosage biologique particulier.   4.5. Une radiographie thoracique journalière est-elle nécessaire après résection pulmonaire majeure ? [30-33] La réalisation d’une radiographie thoracique quotidienne de contrôle après résection pulmonaire chez les patients drainés est de pratique courante dans la majorité des équipes. Cette attitude est maintenant discutée. Des études récentes plaident en faveur de la réalisation de radiographies à la demande, c’est-à-dire basée sur l’examen clinique ou la survenue d’un événement imprévu. Ainsi, le travail de Cunningham et al. en chirurgie thoracique pédiatrique comparait 50 enfants ayant eu une radiographie postopératoire immédiate, des radiographies journalières pendant la période du drainage et une dernière imagerie après le retrait du drain à un groupe de 98 enfants ayant bénéficié d’une radiographie uniquement sur signe clinique d’appel (fièvre, hypoxie, emphysème sous-cutané, bullage prolongé) et une radiographie après ablation du drain [30]. Cette étude a montré une diminution de moitié du nombre de radiographies pour le deuxième groupe, sans différence significative du taux de complications et de la durée de drainage. La revue de la littérature de Reeb et al. publiée en 2013 à propos de l’intérêt de la radiographie quotidienne après chirurgie pulmonaire concluait en sa faible valeur diagnostique et thérapeutique. A contrario, la réalisation de radiographies à la demande diminuerait le nombre d’examens radiologiques par patient, sans augmenter les incidents, la durée d’hospitalisation, le taux de réadmission et de mortalité avec une diminution des coûts et de l’irradiation corporelle totale [31]. Cerfolio et al., dans une étude comprenant 1037 résections pulmonaires, ont montré que seuls les patients hypoxiques bénéficiaient d’une radiographie quotidienne [32]. Dans une revue de la littérature publiée en 2012 par Sepehripour analysant l’intérêt de la radiographie après ablation de drain en chirurgie cardiothoracique, le bénéfice de cet examen systématique n’était pas démontré et la symptomatologie clinique était le meilleur critère prédictif de redrainage [33]. En conclusion, la réalisation systématique de radiographie thoracique quotidienne ne semble pas avoir un intérêt. Toutefois il faut noter les limites des études susmentionnées, étant des méta-analyses de chirurgie cardiothoraciques ou des études rétrospectives. Des études prospectives et des essais randomisés s’intéressant particulièrement aux résections pulmonaires majeures sont souhaitables. Les données actuelles de la littérature sont en faveur de radiographies thoraciques ciblées après résection pulmonaire majeure : en salle de réveil, au retrait du drain, en cas d’évolution non attendue : bullage prolongé, emphysème sous-cutané, hypoxie, suspicion d’infection… 4.6. La gestion en ambulatoire du drain en cas de bullage prolongé est-elle possible ? [34-38] La fuite aérienne prolongée définie par un bullage supérieur à 5 jours est la complication la plus fréquente après exérèse pulmonaire majeure [34,35]. En l’absence de conduite thérapeutique codifiée, la gestion du bullage prolongé demeure éclectique. Les études ayant comparé la mise en aspiration versus la mise en siphonnage ont trouvé que cette dernière était supérieure [17,36]. Rice et al. ont souligné l’intérêt de l’arrêt précoce de l’aspiration dans la gestion des fuites d’air persistantes [36]. Néanmoins, Leo et al. dans une étude prospective sur 500 patients ont montré le bénéfice de l’aspiration continue pendant 3 jours, suivie de la mise en siphonnage versus la mise au bocal d’emblée, en termes de diminution de la durée totale de bullage [37]. Par ailleurs, plusieurs études sont en faveur de la sortie du patient à domicile, drain en place, en cas de bullage prolongé [34,36]. Ce type de prise en charge en ambulatoire est considéré comme sûr avec une diminution de la durée d’hospitalisation et du coût de la prise en charge globale sans augmentation de la morbidité. Cerfolio et al., dans une étude comprenant 194 cas de bullage persistant au 4e jour dans une série de 6034 résections pulmonaires, ont montré qu’il était possible de faire sortir les patients drain en place sur un appareil portable. Le drain était retiré en toute sécurité après 14 jours de drainage, si les patients étaient asymptomatiques (ni emphysème sous-cutané, ni majoration du pneumothorax, soit un espace pleural fixé), malgré la persistance du bullage et un décollement stable [38]. Les données actuelles de la littérature sont en faveur de l’arrêt de l’aspiration en cas de bullage prolongé. La gestion en ambulatoire d’un drainage prolongé est envisageable sous réserve d’une prise en charge optimale à domicile. Notre proposition est la mise au bocal à partir du 5e jour en cas de fuites aériennes prolongées.   4.7. Quelle est la place actuelle de l’utilisation du système de drainage électronique après lobectomie ? [39-48] Le système de drainage électronique est un dispositif portable alimenté par une batterie rechargeable, en système fermé. Il élimine la variabilité inter-observateur avec la mesure objective des fuites d’air enregistrée par le système et affichée sur un écran. Il permet également de maintenir la pression intrapleurale initialement prédéfinie par l’utilisateur. Plusieurs études prospectives randomisées ont été publiées ces dernières années plaidant en faveur de l’utilisation du système de drainage électronique [39-40]. L’étude prospective randomisée de Brunelli et al., portant sur 106 lobectomies et comparant un système de drainage électronique à un système « classique », a montré la diminution de la durée du drainage et d’hospitalisation de 0,9 jour en cas de drainage électronique en apportant une diminution des coûts globaux, malgré le prix nettement supérieur du dispositif électronique [40]. L’étude prospective randomisée multicentrique de Pompili et al. portant sur 381 patients ayant eu une lobectomie et/ou une segmentectomie comparait l’utilisation de 191 dispositifs de drainage électronique à 190 dispositifs de recueil traditionnel. Elle a montré une diminution significative de la durée du drainage et d’hospitalisation en cas de drainage électronique avec une satisfaction supérieure du patient et du personnel soignant. Ce système permet en effet une déambulation et une autonomie renforcée du patient [39]. Néanmoins ces résultats sont remis en cause par la publication en 2015 de deux études prospectives randomisées. La première, de Lijkendijk et al., portait sur 105 lobectomies et comparait un système de drainage numérique (Thopaz® Medela AG, Baar, Suisse) au système traditionnellement utilisé (PLEUR-EVAC®) [41]. Aucune différence significative en termes de durée de drainage et d’hospitalisation n’était retrouvée. La deuxième étude de Gilbert et al. comparait l’utilisation d’un dispositif électronique à un dispositif traditionnel sans montrer un avantage du système électronique concernant les durées du drainage et d’hospitalisation, ceci même pour les patients présentant un bullage prolongé [42]. Enfin l’étude prospective randomisée de Brunelli et al. de 2013 réalisée chez 100 patients opérés de lobectomie et portant sur l’intérêt du maintien d’une pression intrathoracique prédéfinie, que le patient soit en aspiration ou en siphonnage, n’a montré aucun bénéfice du système électronique [43]. Si l’avantage reconnu du système électronique est l’autonomisation précoce du patient par l’amélioration de sa capacité de déambulation [39], les recommandations actuelles de mise au bocal précoce du drain dès J1 réduisent l’intérêt du système électronique. Enfin l’utilisation d’un dispositif de drainage électronique est également discutable au vu de l’évolution et de la rapidité du retrait du drain dans certaines équipes de chirurgie thoracique. Les  données actuelles de la littérature sont en faveur du système électronique en termes d’autonomisation du patient. Mais dans la perspective d’une mise du drain précocement en siphonnage (question 2), nous proposons l’utilisation d’un système de drainage électronique pour les patients nécessitant une mise en aspiration prolongée, au-delà de J5.   5. Conclusion Les modalités du drainage thoracique après chirurgie d’exérèse pulmonaire ne sont pas consensuelles. Il nous a semblé utile de définir une approche plus standardisée s’appuyant sur des études récentes qui s’éloignent parfois des habitudes d’équipe.   Références Chadwich J, Mann W. H. The medical works of Hippocrates. Charles C Thomas, Springfield 1950. Meyer JA. Gotthard Bülau and closed water-seal drainage for empyema, 1875-1891. Ann Thorac Surg 1989;48:597-9. https://doi.org/10.1016/S0003-4975(10)66876-2 Lilienthal H. Resection of the lung for suppurative infections with a report based on 31 operative cases in which resection was done or intended. Ann Surg 1922;75(3):257-320. https://doi.org/10.1097/00000658-192203000-00001 PMid:17864604 PMCid:PMC1399898 Cerfolio RJ, Bryant AS. The management of chest tubes after pulmonary resection. ThoracSurg Clin 2010;20:399-405. https://doi.org/10.1016/j.thorsurg.2010.04.001 PMid:20619231 Miller KS, Sahn SA. Chest tubes: indications, technique, management and complications. Chest 1987;91:258-64. https://doi.org/10.1378/chest.91.2.258 Gross SB. Current challenges, concepts, and controversies in chest tube management. AACN 1993;4:261-275. Kim SS, Khalpey Z, Daugherty SL, Torabi M, Little AG. Factors in the selection and management of chest tubes after pulmonary lobectomy: results of a national survey of thoracic surgeons. Ann Thorac Surg 2016;101:1082-8. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2015.09.079 PMid:26680313 Alex J, Ansari J, Bahalkar P et al. Comparison of the immediate postoperative outcome of using the conventional two drains versus a single drain after lobectomy. Ann Thorac Surg 2003;76:1046-1049. https://doi.org/10.1016/S0003-4975(03)00884-1 Gómez-Caro A, Roca MJ, Torres J et al. Successful use of a single chest drain post lobectomy instead of two classical drains: a randomized study. Eur J Cardiothorac Surg 2006;29:562-6. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2006.01.019 PMid:16495069 Okur E, Baysungur V, Tezel C et al. Comparison of the single or double chest tube applications after pulmonary lobectomies. Eur J Cardiothorac Surg 2009;35:32-5. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2008.09.009 PMid:18929492 Tanaka M, Sagawa M, Usuda K et al. Postoperative drainage with one chest tube is appropriate for pulmonary lobectomy: a randomized trial. Tohoku J Exp Med 2014;232:55-61. https://doi.org/10.1620/tjem.232.55 PMid:24492628 Dawson AG, Hosmane S. Should you place one or two chest drains in patients undergoing lobectomy? Interact Cardiovasc Thorac Surg 2010;11:178-81. https://doi.org/10.1510/icvts.2010.235853 PMid:20439304 Lang P, Manickavasagar M, Burdett C,Treasure T, Fiorentino F et al. Suction on chest drains following lung resection: evidence and practice are not aligned. Eur J Cardiothorac Surg 2016;49:611-6. https://doi.org/10.1093/ejcts/ezv133 PMid:25870218 Cerfolio RJ, Bass C, Katholi CR. Prospective randomized trial compares suction versus water seal for air leaks. Ann Thorac Surg 2001;71:1613-7. https://doi.org/10.1016/S0003-4975(01)02474-2 Marshall MB, Deeb ME, Bleier JI et al. Suction vs water seal after pulmonary resection: a randomized prospective study. Chest 2002;121:831-5. https://doi.org/10.1378/chest.121.3.831 PMid:11888968 Alphonso N, Tan C, Utley M et al. A prospective randomized controlled trial of suction versus non-suction to the under-water seal drains following lung resection. Eur J Cardiothorac Surg 2005;27:391-4. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2004.12.004 PMid:15740944 Brunelli A, Sabbatini A, Xiume' F, Refai MA, Salati M, Marasco R. Alternate suction reduces prolonged air leak after pulmonary lobectomy: a randomized comparison versus water seal. Ann Thorac Surg 2005;80:1052-5. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2005.03.073 PMid:16122484 Prokakis C, Koletsis EN, Apostolakis E et al. Routine suction of intercostal drains is not necessary after lobectomy: a prospective randomized trial. World J Surg 2008;32:2336-42. https://doi.org/10.1007/s00268-008-9741-3 PMid:18787890 Qiu T, Shen Y, Wang MZ et al. External suction versus water seal after selective pulmonary resection for lung neoplasm: a systematic review. PLoS One 2013;8:e68087. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0068087 PMid:23874505 PMCid:PMC3706622 Coughlin SM, Emmerton-Coughlin HM, Malthaner R. Management of chest tubes after pulmonary resection: a systematic review and meta-analysis. Can J Surg 2012;55:264-70. https://doi.org/10.1503/cjs.001411 PMCid:PMC3404148 Deng B, Tan QY, Zhao YP,Wang RW, Jiang YG. Suction or non-suction to the underwater seal drains following pulmonary operation: meta-analysis of randomized controlled trials. Eur J Cardiothorac Surg 2010;38:210-215. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2010.01.050 PMid:20194027 Brunelli A, Monteverde M, Borri A et al. Comparison of water seal and suction after pulmonary lobectomy: a prospective,randomized trial. Ann Thorac Surg 2004;77:1932-7. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2003.12.022 PMid:15172239 Dango S, Sienel W, Passlick B, Stremmel C. Impact of chest tube clearance on postoperative morbidity after thoracotomy: results of a prospective, randomized trial. Eur J Cardiothorac Surg 2010; 37:51-5. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2009.06.034 PMid:19643627 Cerfolio RJ, Bryant AS. Results of a prospective algorithm to remove chest tubes after pulmonary resection with high output. The Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery 2008;135:269-73. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2007.08.066 PMid:18242249 Xie HY, Xu K, Tang JX et al. A prospective randomized,controlled trial deems a drainage of 300 mL/day safe before removal of the last chest drain after video-assisted thoracoscopic surgery lobectomy. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2015;21:200-5. https://doi.org/10.1093/icvts/ivv115 PMid:25979532 Zhang Y, Li H, Hu B et al. A prospective randomized single-blind control study of volume threshold for chest tube removal following lobectomy. World J Surg 2014;38:60-7. https://doi.org/10.1007/s00268-013-2271-7 PMid:24158313 Bjerregaard LS, Jensen K, Petersen RH, Hansen HJ. Early chest tube removal after video-assisted thoracic surgery lobectomy with serious fluid production up to 500 mL/day. Eur J Cardiothorac Surg 2014;45:241-246. https://doi.org/10.1093/ejcts/ezt376 PMid:23872457 Olgac G, Cosgun T, Vayvada M, Ozdemir A, Kutlu CA. Low protein content of drainage fluid is a good predictor for earlier chest tube removal after lobectomy. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2014;19:650-5. https://doi.org/10.1093/icvts/ivu207 PMid:24994700 Jiang H, Wang J, Yuan DF, Fang JW, Li Z. Feasibility and safety of early chest tube removal after complete video-assisted thoracic lobectomy. Indian J Cancer 2015;51Suppl2:e60-2. PMid:25712847 Cunningham JP, Knott EM, Gasior AC et al. Is routine chest radiograph necessary after chest tube removal? J Pediatr Surg 2014;49:1493-5. https://doi.org/10.1016/j.jpedsurg.2014.01.004 PMid:25280653 Reeb J, Falcoz PE, Olland A, Massard G. Are daily routine chest radiographs necessary after pulmonary surgery in adult patients? Interactive Cardiovascular and Thoracic Surgery 2013;17:995-8. https://doi.org/10.1093/icvts/ivt352 PMid:23956264 PMCid:PMC3829488 Cerfolio RJ, Bryant AS. Daily chest roentgenograms are unnecessary in non hypoxic patients, who have undergone pulmonary resection by thoracotomy. Ann Thorac Surg 2011;92:440-3. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2011.04.002 PMid:21704293 Sepehripour AH, Farid S, Shah R. Is routine chest radiography indicated following chest drain removal after cardiothoracic surgery? Interact Cardiovasc Thorac Surg 2012;14:834-8. https://doi.org/10.1093/icvts/ivs037 PMid:22392935 PMCid:PMC3352714 Schmocker RK, Vanness DJ, Macke RA, Akhter SA, Maloney JD, Blasberg JD. Outpatient air leak management after lobectomy: CMS cost analysis, Journal of Surgical Research 2016;203:390-7. https://doi.org/10.1016/j.jss.2016.03.043 PMid:27363648 Drahush N, Miller AD, Smith JS, Royer AM, Spiva M, Headrick JR Jr. Standardized approach to prolonged air leak reduction after pulmonary resection. Ann Thorac Surg 2016;101:2097-101. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2016.01.049 PMid:27083245 Rice TW, Okereke IC, Blackstone EH. Persistent air-leak following pulmonary resection. Chest Surg Clin N Am 2002;12:529-39. https://doi.org/10.1016/S1052-3359(02)00022-4 Leo F, Duranti L, Girelli L et al. Does external pleural suction reduce prolonged air leak after lung resection? Results from the AirINTrial after 500 randomized cases. Ann Thorac Surg 2013;96:1234-9. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2013.04.079 PMid:23866802 Cerfolio RJ, Minnich DJ, Bryant AS. The removal of chest tubes despite an air leak or a pneumothorax. Ann Thorac Surg 2009;87:1690-4. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2009.01.077 PMid:19463579 Pompili C, Detterbeck F, Papagiannopoulos K et al. Multicenter international randomized comparison of objective and subjective outcomes between electronic and traditional chest drainage systems. Ann Thorac Surg 2014;98:490-6. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2014.03.043 PMid:24906602 Brunelli A, Salati M, Refai M, Di Nunzio L, Xiumé F, Sabbatini A. Evaluation of a new chest tube removal protocol using digital air leak monitoring after lobectomy: a prospective randomised trial. Eur J Cardiothorac Surg 2010;37:56-60. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2009.05.006 PMid:19589691 Lijkendijk M, Licht PB, NeckelmannK. Electronic versus traditional chest tube drainage following lobectomy: a randomized trial. Eur J Cardiothorac Surg 2015;48:893-8. https://doi.org/10.1093/ejcts/ezu535 PMid:25605828 Gilbert S, McGuire AL, Maghera S et al. Randomized trial of digital versus analog pleural drainage in patients with or without a pulmonary air leak after lung resection. J Thorac Cardiovasc Surg 2015;150:1243-9. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2015.08.051 PMid:26409729 Brunelli A, Salati M, Pompili C, Refai M, Sabbatini A. Regulated tailored suction vs regulated seal: a prospective randomized trial on air leak duration. Eur J Cardiothorac Surg 2013;43:899-904. https://doi.org/10.1093/ejcts/ezs518 PMid:23024236 Varela G, Jiménez MF, Novoa NM, Aranda JL. Postoperative chest tube management: measuring air leak using an electronic device decreases variability in the clinical practice. Eur J Cardiothorac Surg 2009;35:28-31. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2008.09.005 PMid:18848460 Varela G, Jiménez MF, Novoa N. Portable chest drainage systems and outpatient chest tube management. Thorac Surg Clin 2010;20:421-6. https://doi.org/10.1016/j.thorsurg.2010.03.006 PMid:20619234 Filosso PL, Ruffini E, Solidoro P, Molinatti M, Bruna MC, Oliaro A. Digital air leak monitoring after lobectomy for primary lung cancer in patients with moderate COPD: can a fast-tracking algorithm reduce postoperative costs and complications? J Cardiovasc Surg (Torino) 2010;51:429-33. Cerfolio RJ, Bryant AS. The benefits of continuous and digital air leak assessment after elective pulmonary resection: a prospective study. Ann Thorac Surg 2008;86:396-401. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2008.04.016 PMid:18640304 Afoke J, Tan C, Hunt I, Zakkar M. Might digital drains speed up the time to thoracic drain removal? Interact Cardiovasc Thorac Surg 2014;19:135-8. https://doi.org/10.1093/icvts/ivu099 PMid:24722516 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 19/12/2016. Acceptation : 21/02/2017. Pré-publication : 23/02/2017.  
juin 2, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-23 – Résections pulmonaires majeures par thoracoscopie exclusive pour cancer bronchique : une analyse de survie

Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian, Dominique Gossot Institut du thorax Curie-Montsouris, département thoracique, Institut mutualiste Montsouris, Paris   Objectif : Bien que recommandée dans les stades précoces de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) depuis 2013 par l’ACCP, la validité oncologique de la chirurgie thoracoscopique pour les exérèses pulmonaires majeures reste discutée. Depuis 2007, nous opérons à thorax fermé les patients présentant un CBNPC de stade I. Le but de ce travail est d’analyser les résultats de notre technique en termes de curage ganglionnaire et de survie à long terme. Méthode : Nous avons analysé de manière rétrospective en intention de traiter, à partir d’une base prospective, les données des patients opérés par thoracoscopie entre janvier 2007 et juin 2015 pour un CBNPC de stade I. Un curage ganglionnaire radical hilaire et médiastinal a été associé. Lors des segmentectomies, une analyse extemporanée des ganglions 11, 12 et 13 et des marges parenchymateuses était demandée pour étendre la résection en cas de positivité. Les survies globales et sans récidive ont été estimées par une courbe de Kaplan-Meier et les différences ont été calculées par un test de log-rank. Les différences de proportions ont été calculées par un test de Chi2. Résultat : 494 patients ont été analysés et le suivi a été complet chez 477 patients (96,6 %). La mortalité à 30 jours ou intrahospitalière était de 0,81 % et la morbidité hospitalière de 29,76 %. La survie à 5 ans pour l’ensemble de la cohorte était de 72,6 %. Il n’existait pas de différence significative de survie entre les stades IA (n = 359) et les stades IB (n = 117). La survie globale et la survie sans récidive par stade seront détaillées lors de la présentation. 98 patients (20,6 %) ont été finalement classés dans un stade pTNM supérieur à leur stade cTNM. 73 patients (15,3 %) ont présenté un upstaging ganglionnaire de N0 à N1 (n = 39) ou N0 à N2 (n = 34). Conclusion : Dans notre série, l’abord à thorax fermé pour des patients avec un CBNPC de stade I leur a offert des survies similaires et un taux d’upstaging identique, voire supérieur à ceux publiés par d’autres approches chirurgicales.     Full thoracoscopic major pulmonary resections for lung cancer: an analysis of survival   Objectives: Although video-assisted techniques are now recommended by the 2013 ACCP guidelines for treating early stage lung carcinomas, their oncological validity remains discussed. Since 2007, we are using a standardized full thoracoscopic approach for lobectomy or segmentectomy for stage I NSCLC. The aim of this work is to analyze the results of a full-closed chest technique in terms of nodal upstaging and long term survival. Methods: All patients who were operated for NSCLC between January 2007 and June 2015 were retrospectively analyzed from a prospective data base. The lobectomy or segmentectomy was completed with a radical hilar and mediastinal lymph node dissection (LND). All peribronchial (station 11) and interlobar and intersegmental (stations 12 and 13) were cleared. During segmentectomies, intersegmental LN and safety margins were examined by frozen section. The procedure was converted to lobectomy in case of invaded LN or insufficient safety margin. Overall survival and disease-free survival were estimated using the Kaplan-Meier curve and differences in survival using log-rank test. Differences in proportions were calculated using the chi-squared test. Results: 494 patients were included. We obtained a complete follow up for 477 patients (96.6%). Thirty-days or in-hospital mortality was 0.81% and in-hospital morbidity was 29.76%. Five-year overall survival of the whole cohort was 72.6%. There was no significant difference in five-year overall survival between clinical stage IA (n=359) and IB (n=117). Overall and disease free survival by pathological stage will be detailed in the presentation. 98 patients were upstaged (20.6%). Nodal upstaging to N1 (n=39) or N2 (n=34) was observed in 15.3% of clinical stage I patients (73/476). Conclusion: A full thoracoscopic approach allows a satisfactory survival and nodal upstaging that are similar or superior to other reported approaches.   Séance : Thoracique - chirurgie mini-invasive - vendredi 9 juin - 14:00-15:00
mai 24, 2017
Vol. 20 JA2016 - thoracic

T-07 – Unplanned procedures during thoracoscopic anatomical segmentectomies: an intention-to-treat analysis of a consecutive series of 284 operations

Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian, Dominique Gossot Institution : Département thoracique, institut mutualiste Montsouris, Paris Objectives : Thoracoscopic sublobar anatomical resections (TSLR) are gaining popularity, but are still considered challenging. However, despite technical difficulties, the reported rate of adverse events, complications and unplanned procedures is low. In order to understand this paradox, we have studied our series of TSLRaccording to an intention-to-treat analysis Methods : From January 2007 to July 2016, 284 thoracoscopic anatomical segmentectomies have been performed in 280 patients. There were 124 males and 156 females with a mean age of 64 (range: 18-86). Indication for segmentectomy was a proven or suspected non-small cell lung carcinoma (NSCLC) in 184, suspected metastasis in 51 and benign lesion in 49 patients.Intraoperative and postoperative data were recorded in a prospective manner. Unplanned procedures were defined as a conversion into thoracotomy and/or an unplanned additional pulmonary resection. Segmentectomies were performed according to a full thoracoscopic and fissure-based approach Results : There were 10 unplanned thoracotomies mainly for vascular injuries (3.1%) (9 conversion and 1 reintervention), and 15 unplanned additional resection (5.1%) distributed among oncological reasons (n=7), technical issues (n=6) and postoperative adverse events (2 lingularischemias). Considering only the 235 patients operated on for cancer (primary NSCLC in 184 or metastasis in 51), the unplanned additional pulmonary resection rate for an oncological reason was 3%. In total, 23 patients had an unplanned procedure (8 %). Conclusion : Although lower than for thoracoscopic lobectomies, the rate of unplanned procedure during TSLR is of concern. It could most likely be reduced by technical and technological refinements, such as a better preoperative planning.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-07 – Gestes imprévus au cours des segmentectomies anatomiques thoracoscopiques : Analyse en intention de traiter de 284 interventions consécutives

Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian, Dominique Gossot Institution : Département thoracique, institut mutualiste Montsouris, Paris Objectif : Les résections sous-lobaires par thoracoscopie (RSLT) suscitent de plus en plus d’intérêt, mais sont considérées comme des interventions complexes. Malgré ces difficultés techniques, le taux publié d’événements indésirables, de complications et de gestes imprévus est limité. Afin de comprendre ce paradoxe, nous avons analysé notre base de données – en intention de traiter – de segmentectomies thoracoscopiques. Méthode : De janvier 2007 à juillet 2016, 284 segmentectomies anatomiques par thoracoscopie ont été réalisées chez 280 patients âgés en moyenne de 64 ans (18-86 ans) et répartis en 124 hommes et 156 femmes. Les indications de ces 284 procédures ont été un cancer bronchique non à petites cellules (n = 184), une métastase (n = 51) ou une lésion bénigne (n = 49). Les données per et postopératoires ont été collectées dans une base de données prospective. L’intervention a été entièrement réalisée à thorax fermé et selon une approche basée sur une dissection première de la scissure. Résultat : 23 patients (8 %) ont eu une chirurgie différente de l’intervention planifiée initialement se répartissant en 25 « gestes imprévus » : 10 thoracotomies principalement pour des plaies vasculaires (3,1 %) et 15 résections étendues (5,1 %) réalisées soit pour raison carcinologique (n = 7), difficultés techniques (n = 6) ou complications postopératoires (n = 2). Parmi les 235 patients opérés pour cancer (cancer bronchique primitif ou lésion métastatique pulmonaire), le taux de résection plus étendu qu’une segmentectomie pour raison strictement carcinologique s’élevait à 3 %. Conclusion : Le taux de « gestes imprévus » pendant une segmentectomie thoracoscopique n’est pas anodin, même s’il est plus bas que celui des lobectomies thoracoscopiques. Il pourrait être probablement réduit par des améliorations techniques et technologiques telles qu’une meilleure planification préopératoire.
novembre 29, 2016