Le médecin général Robert Herning, chirurgien thoracique, nous a quittés le 29 octobre à l’âge de 84 ans.
Il a eu une carrière particulièrement riche comme ont pu en connaître certains médecins et chirurgiens de sa génération.
Alsacien de souche, il naît à Strasbourg le 21 novembre 1932 dans une famille vivant rue du Dôme, dans le quartier de la cathédrale. C’est là qu’il fait toutes ses études primaires et secondaires ainsi que sa première année de médecine.
En 1952, il passe le concours de recrutement et est admis à l’École de santé navale de Bordeaux. À la sortie de cette école en 1957, il choisit le Service de santé des troupes coloniales et suit les cours de l’École d’application du Pharo, à Marseille. En 1958, il choisit comme premier poste le centre de médical de Bokoro, au Tchad, où il sert pendant plus de deux ans dans un poste isolé. Affecté à l’hôpital Michel-Levy à Marseille, il prépare l’assistanat de chirurgie et effectue pendant ces années une mission à Bizerte en Tunisie et une autre de quatre mois à la 411e compagnie médicale en Algérie.
Reçu au concours d’assistant de chirurgie des hôpitaux des armées en 1962, il est formé dans les hôpitaux militaires de Marseille ainsi qu’au Gabon, à Libreville et à Port-Gentil. Il est reçu au concours de chirurgien des hôpitaux des armées en 1967 et affecté comme chirurgien à l’hôpital de Ouargla en Algérie, de 1967 à 1972. Il est ensuite chirurgien, puis chef des services chirurgicaux de l’hôpital Mamao à Papeete en Polynésie française de 1972 à 1977.
De retour en métropole il est affecté à l’hôpital Bégin à Saint-Mandé et fait un stage à San Francisco dans le service du Professeur Schumway en vue d’une spécialisation en chirurgie thoracique. De 1978 à 1980, il est chef du service de chirurgie de l’hôpital de Tripoli en Lybie. En 1980 il est affecté à l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. Il crée le nouveau service de chirurgie thoracique, et en devient le premier chef jusqu’en 1988, date à laquelle lui succède René Jancovici qui transférera ce service à l’hôpital Percy en 1996. Il quitte alors la technique chirurgicale pour être médecin-chef du centre hospitalier des armées Picaud à Bühl, en Allemagne. En 1991 il est nommé médecin général et prend la direction de l’Institution nationale des Invalides jusqu’à la fin de sa carrière militaire, en 1993.
Il reste ensuite extrêmement actif dans différents domaines : conseiller à la Cour des comptes, conseiller santé auprès du président de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère. Polyglotte il traduisait en anglais et en allemand des ouvrages médicaux et connaissait également l’arabe, le japonais et le russe. Robert Herning était également officier de la Légion d’honneur.
Il nous laisse le souvenir d’un homme cultivé, s’intéressant à tout, extrêmement courtois, fidèle à la Société française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire où nous le voyions à chacune des séances d’hiver et où il nous a manqué cette année.
Nous adressons nos condoléances à Madame Herning, son épouse depuis 1958, à ses enfants Dominique et Thierry, à ses cinq petits-enfants et à son arrière-petit-fils, Gabriel.