Arnaud Roussel, Édouard Sage, Gilbert Massard, Pascal-Alexandre Thomas, Yves Castier, Olaf Mercier, Françoise Le Pimpec-Barthes, Jean-Michel Maury, Jacques Jougon, Philippe Lacoste, Johanna Claustre, Marcel Dahan, Augustin Pirvu, Adrien Tissot, Matthieu Thumerel, Gabrielle Drevet, Ciprian Pricopi, Elie Fadel, Hervé Mal, Xavier-Benoît D’Journo, Romain Kessler, Antoine Roux, Gabriel Thabut, Richard Dorent, Pierre Mordant, pour les groupes français de transplantation pulmonaire.
Groupes français de transplantation pulmonaire
Objectif : En France, la procédure de super-urgence (SU) en transplantation pulmonaire (TP) a été mise en place en 2007. Plusieurs études récentes évaluent différemment l’impact de cette procédure sur le pronostic après TP. Ces différences de résultats pourraient en partie être expliquées par des différences entre les greffons pulmonaires, qui ne sont pas prises en compte dans ces études. Nous avons cherché à savoir si les greffons pulmonaires attribués en SU étaient différents des greffons pulmonaires attribués selon la modalité géographique classique.
Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique, nationale, exhaustive, basée sur les données de l’Agence de la biomédecine et du registre Cristal. Après accord des 11 centres de TP français et du comité d’éthique de la SFCTCV, toutes les TP réalisées en France entre 2007 et 2015 ont été incluses. Les patients pédiatriques, atteints de bronchite chronique/emphysème, et opérés d’une retransplantation ont été exclus. Les donneurs ont été séparés en 2 groupes selon la procédure d’allocation du greffon : groupe 1 : allocation classique (contrôle), groupe 2 : allocation en SU.
Résultat : Cette étude a inclus 1572 donneurs (âge 43.615.5 ans, homme 54 %), dont 1057 inclus dans le groupe 1 (contrôle) et 515 inclus dans le groupe 2 (SU). Il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes concernant l’âge (groupe 1 vs groupe 2, 43.315.7 vs 44.215.1 ans, respectivement, p = .32), la proportion d’hommes (55 % vs 53 %, p = .34), le tabagisme (40 % vs 37 %, p = .20), l’index de masse corporelle (24.04.1 vs 24.14.1 kg/m2, p = .63), la cause du décès (vasculaire 54 % vs 55 %, p = .86), la durée de ventilation mécanique (2.572.33 vs 2.592.72 jours, p = .89) et la capacité pulmonaire totale calculée (6.061.13 vs 5.991.08 litres, p = .27). Le dernier rapport PaO2/FiO2 différait légèrement entre les deux groupes en donnée continue (405.692.8 vs 417.389.7 mmHg, p = .018) sans que la proportion de donneurs ayant un rapport PaO2/FiO2 inférieur à 350 mmHg ne diffère significativement (25 % vs 21 %, p = .075).
Conclusion : En France, les greffons pulmonaires attribués en super-urgence ne sont pas significativement différents des greffons attribués selon la procédure classique. L’impact exact des caractéristiques du receveur, de l’adéquation donneurs/receveur (sexe, taille, groupe sanguin, âge, CMV), et de la durée d’ischémie sur le pronostic après TP en SU feront l’objet d’analyses complémentaires.
In France, lung grafts allocated according to the high emergency procedure are not different from those allocated according to the regular procedure
Objectives: The French high-emergency lung transplantation (HELT) procedure has been initiated in 2007, and since then allows the priority allocation of any compatible graft available to a recipient whose respiratory disease may lead to death within a week. Recent studies have shown conflicting results regarding the impact of HELT on short and long term survival after lung transplantation. However, these studies did not take the characteristics of the grafts into account. We sought to determine the impact of the HELT allocation system on the characteristics of the graft accepted.
Methods: We set a retrospective multicentric study, based on an exhaustive nationwide administrative database. Inclusion criteria: all adult lung transplant performed form 2007 to 2015. Exclusion criteria: children, COPD/emphysema, retransplantation. Definition of 2 groups according to the allocation procedure: group 1: conventional allocation (control); group 2: high emergency allocation.
Results: This study included 1572 donors (age 43.615.5 years, male 54%), 1057 in group 1-control and 515 in group 2-HELT. There was no significant difference between groups regarding age (group 1-control vs. groupe 2-HELT, 43.315.7 vs 44.215.1 years, respectively, p=.32), proportion of male (55% vs. 53%, p=.34), proportion of tobacco use (40% vs. 37%, p=.20), body mass index (24.04.1 vs. 24.14.1 kg/m2, p=.63), cause of death (vasculaire 54% vs. 55%, p=.86), time on mechanical ventilation (2.572.33 vs. 2.592.72 days, p=.89), and calculated total lung capacity (6.061.13 vs. 5.991.08 liters, p=.27). The last PaO2/FiO2 ratio was different between groups when considered as a continuous variable (405.692.8 vs. 417.389.7 mmHg, p=.018), but there was no significant difference in the proportion of donors with a PaO2/FiO2 ratio below 350 mmHg (25% vs. 21%, p=.075).
Conclusion: In France, lung grafts allocated according to the HELT procedure are not significantly different from those allocated according to the regular procedure. Further studies should analyze the exact impact of recipient characteristics and donor/recipient adequacy (sex, size, blood group, age, CMV status) on the pronostic following HELT.
Séance : Communications libres cardiaque – Assist./Greffe – vendredi 9 juin – 8:00-10:00