Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-04 – Intérêt de « chevilles » résorbables pour la fermeture des sections sternales transverses

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Anne Olland

Anne Olland, Jérémie Reeb, Sophie Guinard, Joseph Seitlinger, Stéphane Renaud, Nicola Santelmo, Romain Kessler, Pierre-Emmanuel Falcoz, Gilbert Massard

Institutions : Groupe de transplantation pulmonaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg ; EA7293 Stress vasculaire et tissulaire en transplantation, Fédération de médecine translationnelle, faculté de médecine de Strasbourg


Objectif : La bi-thoraco-sternotomie transverse ou clamshell est un abord chirurgical qui garde son intérêt au cours de la transplantation bipulmonaire. Cependant, la cicatrisation sternale postopératoire peut se compliquer de chevauchement résultant en une instabilité sternale douloureuse délétère pour la rééducation fonctionnelle respiratoire des patients. Nous avons voulu tester l’intérêt de « chevilles » résorbables en acide poly-L-lactique pour maintenir l’alignement sternal jusqu’à cicatrisation complète.

Méthode : Nous avons relevé toutes les greffes bipulmonaires ayant nécessité une incision de clamshell ainsi que l’utilisation de chevilles résorbables pour la fermeture. Le sternum était refermé par l’utilisation de trois points en X de fil de cordelette de PDS : un point sternal, un point de part et d’autre du sternum selon la technique ayant montré le taux le plus faible de complications sternales dans la littérature. Nous avons relevé les caractéristiques des patients et les complications de cicatrisation sternale postopératoire.

Résultat : Depuis le 1er janvier 2016, nous avons réalisé 40 greffes pulmonaires dont 37 greffes bipulmonaires ; 14 ont nécessité un clamshell, soit pour une circulation extracorporelle (n = 8) soit pour augmenter l’exposition chirurgicale (n = 6). Onze sternotomies transverses ont été refermées en utilisant des « chevilles » résorbables enfichées dans la spongieuse de façon à bloquer le déplacement antéro-postérieur. Trois patients n’ont pas pu bénéficier de cette technique. Aucun patient avec « chevilles » n’a montré de défaut de cicatrisation sternale. Deux patients parmi les trois sans « chevilles » ont présenté une disjonction sternale complète avec chevauchement et limitation de la rééducation fonctionnelle. Ces deux patients ont nécessité une reprise chirurgicale pour laquelle nous avons placé des chevilles en seconde intention.

Conclusion : L’utilisation de « chevilles » résorbables permet d’assurer la stabilité pour permettre une cicatrisation osseuse de bonne qualité malgré le traitement immunosuppresseur sans limiter la rééducation fonctionnelle des patients. Les « chevilles » peuvent également être utilisées en seconde intention sur les défauts de cicatrisation sternale.