Laurence Solovei, Pierre Rabinel, Mathilde Cazaux, Claire Renaud, Jean Berjaud, Marcel Dahan, Laurent Brouchet
Institution : Service de chirurgie thoracique, hôpital Larrey, CHU de Toulouse
Objectif : Évaluer l’upstaging ganglionnaire des stades cT1-T2 N0 dans les techniques mini-invasives versus thoracotomie en analysant le registre national.
Méthode : La seconde édition de la base de données Epithor, active depuis fin 2015, permet la comparaison des stades cTNM et pTNM des cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (CBNPC). Nous avons analysé de façon rétrospective les données des CBNPC stade I opérés par thoracotomie (THOR) et techniques mini-invasives (thoracotomie vidéo-assistée : VA, vidéo-thoracoscopie : VATS et robotique : RATS). Les caractéristiques de population, les stades c et pTNM et les pourcentages d’upstaging ganglionnaire global, N1 et N2 ont été étudiés.
Résultat : Entre décembre 2015 et septembre 2016, sur 1787 CBNPC cT1-T2 N0 traités chirurgicalement, 1399 lobectomies ont été recensées (78,3 %) : 644 (46 %) par thoracotomie (THOR), 143 (10,2 %) par thoracotomie vidéo-assistée (VA), 455 (32,5 %) par thoracoscopie (VATS) et 156 (11,2 %) par robotique (RATS). L’upstaging ganglionnaire global est de 12,4 %. Les taux d’upstaging ganglionnaire selon l’abord chirurgical THOR, VA, VATS et RATS sont de 12,6 / 16,1 / 11,9 et 10,3 % respectivement. Aucune différence significative entre ces chiffres n’a été constatée (p > 0,05). Un nombre identique d’upstaging cN0-pN1 et cN0-pN2 a été trouvé.
Conclusion : L’upstaging ganglionnaire permet d’évaluer la qualité oncologique du geste chirurgical. De nombreuses études critiquent la VATS pour la qualité de son curage et des taux plus faibles d’upstaging par rapport à la thoracotomie et la RATS. D’après la base Epithor, les techniques mini-invasives ont des taux d’upstaging non significativement différents de la thoracotomie. Dans les autres centres experts, ces résultats sont retrouvés et les survies à long terme sont similaires et indépendantes des voies d’abord. À ce jour, le manque d’études randomisées ne permet pas de s’affranchir des biais de sélection inévitables pour conclure sur la supériorité d’un abord chirurgical par rapport à un autre.