Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-13 – Résultats à long terme de la chirurgie valvulaire mitrale chez l’octogénaire

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Michel Kindo

Michel Kindo, Tam Hoang Minh, Stéphanie Perrier, Jonathan Bentz, Clément Schneider, Yi Yang, Sarra Benmouhoub, Dharmesh Ramlugun, Anna-Maria Deaconu, Marion Kibler, Alexandre Vorburger, Anne-Lorraine Bourquiaux, Arnaud Mommerot, Philippe Billaud, Jean-Philippe Mazzucotelli

Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpitaux universitaires de Strasbourg


Objectif : La chirurgie valvulaire mitrale chez l’octogénaire est associée à une mortalité hospitalière satisfaisante dans notre expérience. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la survie et la qualité de vie à long terme pour cette population.

Méthode : Entre 2000 et 2014, 132 octogénaires ont bénéficié d’une chirurgie valvulaire mitrale. Les données périopératoires ont été collectées prospectivement et le suivi était rétrospectif. L’âge moyen était de 82,7 ± 2,4 ans. Une plastie mitrale (PM) ou un remplacement mitral (RM) étaient réalisés chez 62 patients (47,0 %) et 70 patients (53,0 %) respectivement. 71 patients (53,7 %) avaient un ou plusieurs gestes associés. Quatre groupes ont été définis : PM isolée (26 patients ; 19,7 %), RM isolé (35 patients ; 26,5 %), PM combinée (36 patients ; 27,3 %) et RM combinée (35 patients ; 26,5 %). La mortalité prédite globale par l’EuroSCORE II était de 9,7 ± 9,6 %. La mortalité hospitalière globale était de 8,3 %. Le suivi moyen était de 4,1 ± 3,3 ans avec 3 patients perdus de vue.

Résultat : Les survies actuarielles globales à 1, 3 et 5 ans étaient de 86,9 ± 3,0 %, 81,9 ± 3,5 % et 74,5 ± 4,5 % respectivement. Les survies actuarielles après PM et RM à 1, 3 et 5 étaient de 91,8 ± 3,5 % versus 87,0 ± 4,1 %, 83,7 ± 5,5 % versus 79,4 ± 4,9 % et 79,7 ± 6,5 % versus 69,9 ± 6,2 % respectivement (log-rank test = 0,082). Il n’existait pas de différence significative pour la survie actuarielle entre les 4 groupes (log-rank test = 0,142). Lors du dernier suivi, 89,1 % des patients étaient en classe NYHA I ou II. 81,6 % des patients vivaient à domicile alors que 5,9 % étaient en long séjour avec une altération des fonctions cognitives. Trois patients ont présenté un accident vasculaire cérébral pendant le suivi. Après exclusion des patients décédés pendant la phase hospitalière, 92,0 % et 94,1 % des patients dans les groupes PM isolée et PM combinée respectivement avaient une insuffisance mitrale inférieure à un grade 2.

Conclusion : Dans notre étude, la chirurgie valvulaire mitrale chez l’octogénaire était associée à une survie et une qualité de vie satisfaisantes à long terme. L’âge du patient et la complexité de la chirurgie ne doivent pas être des facteurs limitants à la chirurgie valvulaire mitrale.