Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-07 – Stratégie préventive de l’insuffisance ventriculaire droite après implantation d’un LVAD : expérience monocentrique à propos de 12 patients

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Matteo Pozzi

Matteo Pozzi, Jacques Robin, Daniel Grinberg, Laurent Sebbag, Pascale Boissonnat, Élisabeth Hugon-Vallet, Claire Flamens, Sylvie Paulus, Laure Olivier-Soubirou, Jean-François Obadia

Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpital cardiologique Louis-Pradel, hospices civils de Lyon, université Claude-Bernard, Lyon


Objectif : Les assistances monoventriculaires gauches (LVAD) donnent de meilleurs résultats par rapport aux assistances biventriculaires. Néanmoins, l’insuffisance ventriculaire droite est présente dans l’insuffisance cardiaque terminale et représente une complication après implantation d’un LVAD. L’objectif de cette étude est d’analyser les résultats de notre stratégie préventive de l’insuffisance ventriculaire droite avec des critères très élargis d’implantation d’une assistance monoventriculaire droite temporaire (t-RVAD) chez les receveurs d’un LVAD.

Méthode : Nous avons effectué une analyse prospective observationnelle. Le t-RVAD était une extracorporeal membrane oxygenation (ECMO) implantée entre la veine fémorale et l’artère pulmonaire à travers une prothèse en Dacron.

Résultat : Entre décembre 2014 et août 2016, nous avons implanté 16 LVAD, parmi lesquels 12 (75 %) ont reçu un t-RVAD. Ces 12 patients représentent la population de notre étude (âge moyen 53,6 ans). Les indications pour l’implantation d’un LVAD étaient : cardiomyopathie ischémique (n = 5, 41,7 %) ou idiopathique (n = 4, 33,3 %) et autres (n = 3, 25 %). Les profils Intermacs étaient 2 (n = 2, 16,7 %), 3 (n = 7, 58,3 %) et 4 (n = 3, 25 %). Les stratégies d’implantation étaient bridge-to-transplantation (n = 6, 50 %), bridge-to-candidacy (n = 3, 25 %) and destination therapy (n = 3, 25 %). Le right heart failure risk score moyen était 3,0 ± 1,8. Quatre (33,3 %) patients ont été réopérés pour saignement. Un (8,3 %) patient a développé une médiastinite nécessitant une reprise chirurgicale. En revanche, aucun patient n’a eu d’infection de l’orifice de sortie du tube en Dacron. Deux (16,7 %) patients sont décédés pendant le support avec le t-RVAD (défaillance multiviscérale n = 1, ischémie intestinale n = 1). Dix (83,3 %) patients ont été sevrés du t-RVAD après un support moyen de 7,0 ± 3,8 jours. Aucun patient n’a nécessité de deuxième assistance circulatoire mécanique pour une récidive d’insuffisance ventriculaire droite. Après un suivi moyen de 6,5 ± 5,6 mois, 4 (33,3 %) patients sont décédés sous LVAD (choc septique n = 2, AVC hémorragique n = 1, suicide n = 1), 3 (25 %) sont toujours vivants sous LVAD et 3 (25 %) ont été transplantés.

Conclusion : L’implantation d’un t-RVAD avec des critères très élargis s’est montrée une stratégie préventive efficace de l’insuffisance ventriculaire droite après implantation d’un LVAD avec des résultats satisfaisants à court terme.