Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-04 – Pronostic de l’hypertension artérielle pulmonaire modérée et sévère après chirurgie mitrale

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Soumaia Bendjaballah

Soumaia Bendjaballah, Farid Aimar, Rabeh Bouharraga, Redha Lakehal, Redhouane Boukerroucha, Rafik Nezzal, Redouane Bellara, Abdelmalek Brahami

Institution : Service de chirurgie cardio-vasculaire, EHS Djeghri-Mokhtar (ex Erriadh), Constantine, Algérie


Objectif : Les valvulopathies rhumatismales (RM +++) représentent la complication ultime et redoutable du rhumatisme articulaire aigu (RAA). En l’absence de traitement, l’évolution peut se faire vers l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et la dysfonction cardiaque droite ; cette HTAP a été admise comme étant un facteur prédictif de mauvais résultat postopératoire. L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats après chirurgie mitrale chez ces patients arrivés au stade d’HTAP modérée et sévère.

Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective s’étalant de janvier 2006 à décembre 2012 ; elle a concerné 201 dossiers de patients opérés à l’EHS Djeghri-Mokhtar de leur valvulopathie mitrale ou mitrotricuspide évoluée au stade d’HTAP. Ces patients ont été répartis en deux groupes selon le degré d’HTAP préopératoire :

  • groupe A : 102 patients en HTAP modérée, 40 ≤ PAPS < 60 mmhg ;
  • groupe B : 99 patients en HTAP sévère, PAPS ≥ 60 mmhg.

Dans notre étude, l’évaluation de l’HTAP était faite exclusivement par écho-doppler cardiaque. Le recueil des données pré, per et postopératoires a inclus l’âge, le sexe, le stade fonctionnel, le type de chirurgie et la CEC. La PAPS, le diamètre de l’OG, le DTDVG, la FEVG ont été évalués et comparés.

Résultat : Le suivi des patients est en moyenne de 61,73 mois (de 30 mois à 108 mois). L’amélioration de la symptomatologie fonctionnelle est manifeste chez la majorité des patients avec amélioration de la qualité de vie. Nous assistons à une régression significative de la PAPS moyenne dans les deux groupes durant le follow-up (48,72 ± 5,85 versus 29,12 ± 8,29 mmHg dans le groupe A ; 77,90 ± 15,62 versus 28,87 ± 10,61 mmHg dans le groupe B). La mortalité hospitalière globale est de 0,49 % (0 % dans le groupe A, 0,98 % dans le groupe B). La mortalité tardive est de 2,48 %(3,92 % dans le groupe A, 1,01 % dans le groupe B). La survie globale à 5 ans est de 96,5 %.

Conclusion : La PAPS revient à des valeurs proches de la normale chez la plupart des patients après chirurgie. Ainsi, même très sévère, l’HTAP ne doit en aucun cas faire récuser cette catégorie de patients dont la prise en charge a été améliorée par le développement de la CEC, de la protection myocardique et des protocoles d’anesthésie-réanimation.