Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-03 – Syndrome de réponse inflammatoire systémique précoce après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Michel Kindo

Michel Kindo, Tam Hoang Minh, Stéphanie Perrier, Jonathan Bentz, Clément Schneider, Dharmesh Ramlugun, Gharib Ajob, Mircea Cristinar, Ollivier Collange, Sandrine Marguerite, Anne-Lorraine Bourquiaux, Arnaud Mommerot, Philippe Billaud, Jean-Philippe Mazzucotelli

Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpitaux universitaires de Strasbourg


Objectif : Le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) est associé à une mortalité et une morbidité significatives. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer l’incidence, les facteurs de risque, l’impact hémodynamique et la morbi-mortalité du SIRS précoce (< 24 heures) après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle (CEC) chez l’adulte.

Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective observationnelle incluant 500 patients opérés sous CEC de manière élective (ClinicalTrials.gov : NCT00699673). L’âge moyen était de 68,1 ± 11,5 ans. La mortalité prédite par l’EuroSCORE II était de 2,5 ± 3,2 %. Le SIRS précoce était défini comme une température > 38 °C et un taux de leucocytes > 12000 109/l lors des 24 premières heures. Deux groupes ont été définis (groupe contrôle et groupe SIRS) et les facteurs de risques de SIRS ont été identifiés par régression logistique multivariée.

Résultat : Un SIRS précoce était observé chez 85 patients (17,2 %). Le pic de température était observé à 7,9 ± 5,1 heures postopératoires. Les facteurs de risque pré et peropératoires de SIRS en analyse multivariée étaient l’âge (OR = 0,964 ; IC 95 % = 0,943-0,986 ; p = 0,001) et le taux de leucocytes préopératoire (OR = 1,260 ; IC 95 % =1,095-1,449 ; p = 0,001). La pression artérielle moyenne lors du pic de température était significativement diminuée dans le groupe SIRS comparativement au groupe contrôle (77,9 ± 12,7 mmHg vs 72,9 ± 11,3 mmHg respectivement ; p = 0,001). Il n’existait pas de différence entre les 2 groupes en termes de supports inotropique et vasopresseur. La mortalité hospitalière était de 1,2 % et 3,5 % dans les groupes contrôle et SIRS respectivement (p = 0,144). Les durées de ventilation mécanique et de réanimation ne différaient pas significativement entre les 2 groupes, tout comme le pic postopératoire de débit de filtration glomérulaire. Enfin, il n’existait pas de différence significative entre les 2 groupes en regard des complications cardiaques, pulmonaires, neurologiques et infectieuses.

Conclusion : Le SIRS précoce après chirurgie cardiaque élective sous CEC est une complication fréquente, mais sans impact significatif sur la morbidité et la mortalité hospitalières.