Antonella Galeone, Guillaume Lebreton, Shaida Varnous, Salima Ouldamar, Guillaume Coutance, Akthar Rama, Mojgan Laali, Eleodoro Barreda, Patrick Faramhand, Cosimo d’Alessandro, Pierre Demondion, Marina Clément-Rigolet, Charles-Henri David, Ciro Mastroianni, Mathieu Schmidt, Alain Pavie, Julien Amour, Pascal Leprince
Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris-VI – Département de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, département d’anesthésiologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris
Évaluer les résultats de la transplantation cardiaque en utilisant des organes issus de donneurs marginaux (DM).
Les données médicales des patients transplantés entre 2004 et 2013 ont été analysées de façon rétrospective. Les DM ont été définis d’après les critères suivants : âge > 55 ans, histoire d’arrêt cardiaque, dosage élevé d’inotropes, FEVG < 45 %, HVG, abuse de cocaïne, rapport IMC donneur/receveur > 20 %, temps d’ischémie > 4 heures.
666 greffes cardiaques ont été réalisées et 416 receveurs ont reçu un organe issu d’un DM. La cause de décès anoxique était plus fréquente chez les DM (21 % vs 2 % ; p < 0,001). Il n’y avait pas de différence entre les receveurs qui avaient reçu un organe issu d’un DM et les autres receveurs par rapport à l’âge, la présence d’une ECMO préopératoire, l’inscription en SU. L’incidence d’ECMO postopératoire pour dysfonction du greffon et de coronaropathie du greffon était similaire parmi les receveurs qui avaient reçu un organe issu d’un DM et les autres receveurs (31 % vs 25 %, p = 0,079 et 25 % vs 24 %, p = 0,84, respectivement). Les receveurs qui avaient reçu un organe issu d’un DM avaient une survie à 30 jours inférieure par rapport aux autres receveurs (82,2 % vs 88,8 %, p = 0,02) ; aucune différence n’a été observée parmi les receveurs par rapport à la survie à 10 ans conditionnelle à la survie à 30 jours (67,7 % vs 67,1 %, p = 0,383). L’analyse des critères d’un DM a montré que le receveur ayant reçu un organe d’un donneur âgé de plus de 55 ans ou sous forte dose d’inotrope avait une survie à 10 ans significativement réduite (46,2 % vs 60,5 %, p = 0,003 et 33,9 % vs 58 %, p = 0,005, respectivement). Les receveurs ayant reçu un organe d’un donneur qui avait eu un arrêt cardiaque avaient une meilleure survie à 10 ans (70,2 % vs 53,4 % ; p = 0,013). L’analyse multivariée a montré que l’ECMO postopératoire pour dysfonction du greffon est le seul facteur de risque de mortalité (HR = 2,8 ; p < 0,001).
L’utilisation d’organes issus de DM n’est pas associée à une augmentation de dysfonction du greffon et n’affecte pas la survie à long terme.
To evaluate the outcome of heart transplantation (HT) in recipients receiving an organ from a marginal donor (MD).
Clinical records of patients transplanted between 2004 and 2013 were retrospectively reviewed. MD criteria were defined as follows: age >55 years, history of cardiac arrest, high dose inotropic support, LVEF < 45%, LV hypertrophy, cocaine use, donor to recipient BMI mismatch >20%, ischemic time >4 hours.
666 HTs were performed and 416 recipients received an organ from a MD. Anoxic cause of death was more frequent in MD (21% vs 2%; p<0.001). There were no differences between recipients who received an organ from a MD and recipients who did not, with regards to age, sex, cardiomyopathy, preoperative ECMO, national high emergency waiting list and redo surgery. Need for postoperative ECMO for early graft failure (EGF) and coronary allograft vasculopathy was similar between recipients who received an organ from a MD and recipients who did not (31% vs 25%, p=0.079 and 25% vs 24%, p=0.84 respectively). Recipients who received an organ from a MD had a lower 30-days survival rates (82.2% vs 88.8%, p=0.02) compared to recipients who did not; no difference was observed in 10-year survival rates conditional on 30-day survival (67.7% vs 67.1%, p=0.383). We further analyzed the impact of each MD criteria on survival and found that recipients receiving an organ from a donor older than 55 years or requiring high dose inotropic support had a significantly reduced 10-year survival (46.2% vs 60.5%, p=0.003 and 33.9% vs 58%, p=0.005, respectively). Conversely recipients receiving an organ from a donor who sustained a cardiac arrest had a significantly better 10-year survival (70.2% vs 53.4%; p=0.013). No difference was observed in survival rates with regard to ischemic time, LVEF , LV hypertrophy, D/R BMI mismatch and cocaine use. Multivariate analysis showed that postoperative ECMO for EGF was the only risk factor for recipient mortality (HR=2.8; p<0.001).
Use of MDs is not associated with an increase of EGF and does not affect long term survival.