Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-15 – Validation externe des scores de risque de défaillance cardiaque droite après LVAD et apport des nouveaux indices échocardiographiques

Marie Aymami, François Haddad, Matthew Wheeler, Myriam Amsallem, Michael Marques, Jackson Adams, Sanford Zeigler, Jean-Philippe Verhoye, Dana Weisshaar, Karim Sallam, Y. Joseph Woo, Richard-Tien Ha, Dipanjan Banerjee Stanford University School of Medicine, Stanford Cardiovascular Institute, Palo Alto, Californie, États-Unis   Objectif : Les scores de risque de défaillance cardiaque droite après implantation d’une assistance circulatoire monogauche de longue durée montrent un intérêt dans les cohortes de dérivation initiales mais n’ont pas été validés systématiquement dans les cohortes externes. Les objectifs de l’étude étaient de valider de façon externe ces scores et de déterminer dans quelle mesure l’échocardiographie du cœur droit pouvait améliorer la stratification de ce risque. Méthode : Cinq scores (Michigan, Kormos et al, Penn, CRITT, et Utah) ont été calculés dans une cohorte de 158 patients (âge 56,0 ± 12,6 ; 78,5 % d’hommes ; 36,7 % de destination therapy) implantés d’une assistance circulatoire monogauche de longue durée à flux continu entre février 2009 et août 2015. Les caractéristiques cliniques, biologiques et échographiques ont été analysées. Les paramètres échographiques étudiés étaient le strain de la paroi libre ventriculaire droite (RVLS), la surface de l’oreillette droite indexée (RAAI) et la fraction de changement de surface du ventricule droit (RVFAC). Résultat : Une insuffisance cardiaque droite est survenue dans 36,7 % des cas. Les scores testés ont montré une performqnce modeste à prédire cette complication dans notre cohorte (CRITT score C = 0,66 [0,58-0,74], Michigan score C = 0,61 [0,53-0,69], Kormos score C = 0,60 [0,51-0,67]). L’analyse multivariée a identifié le taux de bilirubinémie ≥ 29 µmol/L (OR 2,39 [1,03-5,56], p = 0,043), le profil Intermacs (OR 2,29 [1,38-3,79, p = 0,001]), RAAI (OR 2,75 [1,32-5,75]) , et RVLS (OR 2,20 [1,01-4,82], p = 0,048) comme étant indépendamment associés à la défaillance droite. L’aire sous la courbe de ce modèle était de 0,77 [0,69-0,83]. Conclusion : Les scores de risque de défaillance cardiaque droite post-LVAD ont une valeur modérée dans les cohortes externes. De nouveaux indices échocardiographiques, comme la surface de l’oreillette droit et le RVLS améliorent la valeur des modèles de prédiction clinique.     External validation of right heart failure risk scores after left ventricular assist device and evaluation of echographic indices   Objectives: Preoperative risk scores for right heart failure (RHF) following left ventricular assist device (LVAD) implantation show a discrimination in outcome prediction in derivation cohorts but have not undergone extensive external validation. The aims of the study were to externally validate previously described RHF risk scores and to determine to which extent novel echocardiographic indices can improve risk stratification. Methods: We evaluated five clinical RHF risk scores (Michigan, Kormos et al, Penn, CRITT, and Utah) in 158 patients (age 56.0±12.6; 78.5% men; 36.7% destination therapy) having undergone continuous flow LVAD implantation between February 2009 and August 2015. Clinical, laboratory, hemodynamic, and echocardiographic data were compared between patients with and without RHF, and risk factors identified. Measures of right heart function included right ventricular free wall longitudinal strain (RVLS), right atrial end-systolic area index (RAAI), and right ventricular fractional area change (RVFAC). Results: RHF occurred in 36.7% of patients. Three of the 5 scores were different from the null hypothesis, yet the discriminative performance was modest (CRITT score C=0.66 [0.58-0.74], Michigan score C=0.61 [0.53-0.69], Kormos score C=0.60 [0.51-0.67]). Our multivariate analysis identified INTERMACS profile (OR 2.29 [1.38-3.79, p=0.001]) and bilirubin greater than 1.7mg/dL (OR 2.39 [1.03-5.56], p=0.043), RAAI (OR 2.75 [1.32-5.75], p=0.007) and RVGLS (OR 2.20 [1.01-4.82], p=0.048) as independently associated with RHF. The C-statistic for this model was 0.77 [0.69-0.83]. Conclusion: Predictive risk scores for post-LVAD RHF perform modestly in external validation cohorts. Novel echocardiographic right heart parameters, such as RA size and RVLS, moderately improve the performance of clinical scores.   Séance : Communications libres cardiaque - Assist./Greffe - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-04 – Pronostic de l’hypertension artérielle pulmonaire modérée et sévère après chirurgie mitrale

Soumaia Bendjaballah, Farid Aimar, Rabeh Bouharraga, Redha Lakehal, Redhouane Boukerroucha, Rafik Nezzal, Redouane Bellara, Abdelmalek Brahami Institution : Service de chirurgie cardio-vasculaire, EHS Djeghri-Mokhtar (ex Erriadh), Constantine, Algérie Objectif : Les valvulopathies rhumatismales (RM +++) représentent la complication ultime et redoutable du rhumatisme articulaire aigu (RAA). En l’absence de traitement, l’évolution peut se faire vers l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et la dysfonction cardiaque droite ; cette HTAP a été admise comme étant un facteur prédictif de mauvais résultat postopératoire. L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats après chirurgie mitrale chez ces patients arrivés au stade d’HTAP modérée et sévère. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective s’étalant de janvier 2006 à décembre 2012 ; elle a concerné 201 dossiers de patients opérés à l’EHS Djeghri-Mokhtar de leur valvulopathie mitrale ou mitrotricuspide évoluée au stade d’HTAP. Ces patients ont été répartis en deux groupes selon le degré d’HTAP préopératoire : groupe A : 102 patients en HTAP modérée, 40 ≤ PAPS < 60 mmhg ; groupe B : 99 patients en HTAP sévère, PAPS ≥ 60 mmhg. Dans notre étude, l’évaluation de l’HTAP était faite exclusivement par écho-doppler cardiaque. Le recueil des données pré, per et postopératoires a inclus l’âge, le sexe, le stade fonctionnel, le type de chirurgie et la CEC. La PAPS, le diamètre de l’OG, le DTDVG, la FEVG ont été évalués et comparés. Résultat : Le suivi des patients est en moyenne de 61,73 mois (de 30 mois à 108 mois). L’amélioration de la symptomatologie fonctionnelle est manifeste chez la majorité des patients avec amélioration de la qualité de vie. Nous assistons à une régression significative de la PAPS moyenne dans les deux groupes durant le follow-up (48,72 ± 5,85 versus 29,12 ± 8,29 mmHg dans le groupe A ; 77,90 ± 15,62 versus 28,87 ± 10,61 mmHg dans le groupe B). La mortalité hospitalière globale est de 0,49 % (0 % dans le groupe A, 0,98 % dans le groupe B). La mortalité tardive est de 2,48 %(3,92 % dans le groupe A, 1,01 % dans le groupe B). La survie globale à 5 ans est de 96,5 %. Conclusion : La PAPS revient à des valeurs proches de la normale chez la plupart des patients après chirurgie. Ainsi, même très sévère, l’HTAP ne doit en aucun cas faire récuser cette catégorie de patients dont la prise en charge a été améliorée par le développement de la CEC, de la protection myocardique et des protocoles d’anesthésie-réanimation.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-07 – Stratégie préventive de l’insuffisance ventriculaire droite après implantation d’un LVAD : expérience monocentrique à propos de 12 patients

Matteo Pozzi, Jacques Robin, Daniel Grinberg, Laurent Sebbag, Pascale Boissonnat, Élisabeth Hugon-Vallet, Claire Flamens, Sylvie Paulus, Laure Olivier-Soubirou, Jean-François Obadia Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpital cardiologique Louis-Pradel, hospices civils de Lyon, université Claude-Bernard, Lyon Objectif : Les assistances monoventriculaires gauches (LVAD) donnent de meilleurs résultats par rapport aux assistances biventriculaires. Néanmoins, l’insuffisance ventriculaire droite est présente dans l’insuffisance cardiaque terminale et représente une complication après implantation d’un LVAD. L’objectif de cette étude est d’analyser les résultats de notre stratégie préventive de l’insuffisance ventriculaire droite avec des critères très élargis d’implantation d’une assistance monoventriculaire droite temporaire (t-RVAD) chez les receveurs d’un LVAD. Méthode : Nous avons effectué une analyse prospective observationnelle. Le t-RVAD était une extracorporeal membrane oxygenation (ECMO) implantée entre la veine fémorale et l’artère pulmonaire à travers une prothèse en Dacron. Résultat : Entre décembre 2014 et août 2016, nous avons implanté 16 LVAD, parmi lesquels 12 (75 %) ont reçu un t-RVAD. Ces 12 patients représentent la population de notre étude (âge moyen 53,6 ans). Les indications pour l’implantation d’un LVAD étaient : cardiomyopathie ischémique (n = 5, 41,7 %) ou idiopathique (n = 4, 33,3 %) et autres (n = 3, 25 %). Les profils Intermacs étaient 2 (n = 2, 16,7 %), 3 (n = 7, 58,3 %) et 4 (n = 3, 25 %). Les stratégies d’implantation étaient bridge-to-transplantation (n = 6, 50 %), bridge-to-candidacy (n = 3, 25 %) and destination therapy (n = 3, 25 %). Le right heart failure risk score moyen était 3,0 ± 1,8. Quatre (33,3 %) patients ont été réopérés pour saignement. Un (8,3 %) patient a développé une médiastinite nécessitant une reprise chirurgicale. En revanche, aucun patient n’a eu d’infection de l’orifice de sortie du tube en Dacron. Deux (16,7 %) patients sont décédés pendant le support avec le t-RVAD (défaillance multiviscérale n = 1, ischémie intestinale n = 1). Dix (83,3 %) patients ont été sevrés du t-RVAD après un support moyen de 7,0 ± 3,8 jours. Aucun patient n’a nécessité de deuxième assistance circulatoire mécanique pour une récidive d’insuffisance ventriculaire droite. Après un suivi moyen de 6,5 ± 5,6 mois, 4 (33,3 %) patients sont décédés sous LVAD (choc septique n = 2, AVC hémorragique n = 1, suicide n = 1), 3 (25 %) sont toujours vivants sous LVAD et 3 (25 %) ont été transplantés. Conclusion : L’implantation d’un t-RVAD avec des critères très élargis s’est montrée une stratégie préventive efficace de l’insuffisance ventriculaire droite après implantation d’un LVAD avec des résultats satisfaisants à court terme.
novembre 29, 2016
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 20 Abstract 2016

P-06 – Contegra® 12 mm versus homogreffe pulmonaire de petite taille pour la reconstruction de la voie d’éjection droite chez le nouveau-né

Alessandro Falchetti, Aurore Mattlet, Hélène Demanet, Hugues Dessy, Christian Melot, Charalambos Pierrakos, Pierre Wauthy Université libre de Bruxelles, Belgique  Objectif Les homogreffes pulmonaires sont utilisées en routine pour la reconstruction de la voie d’éjection droite, mais on observe une disponibilité réduite ainsi que des calcifications et sténoses précoces, notamment pour les petites tailles (≤ 14 mm) et pour le plus bas âge (< 1 an). Pour ces patients, le Contegra® représente une alternative, mais des observations conflictuelles existent. Aucune étude publiée n’est focalisée uniquement sur les nouveau-nés, qui représentent l’environnement le plus hostile pour ces conduits. Nous avons comparé les résultats de ces deux conduits dans une population exclusive de nouveau-nés.  Méthode De 1992 à 2014, 53 nouveau-nés ont reçu respectivement 30 Contegra® 12 mm (âge moyen 15 ± 8 jours) et 23 homogreffes pulmonaires de petite taille (9 mm à 14 mm) (âge moyen 10 ± 7 jours). Nous avons collecté et analysé rétrospectivement les données démographiques, échographiques, chirurgicales et le suivi.  Résultat La mortalité observée est de 17,8 % vs 18 % dans le groupe Contegra® vs homogreffe pulmonaire. La morbidité peropératoire ainsi que le taux de reprise précoce ne sont pas significativement différents dans les deux groupes. La survie libre de réintervention est superposable dans les deux groupes (p = 0,15) au long terme. L’analyse multivariée a démontré que seuls le poids et la présence d’un gradient précoce sévère sont des facteurs associés à un remplacement précoce du conduit.  Conclusion Le Contegra® 12 mm est une alternative valable aux homogreffes pulmonaires pour la réparation de la voie d’éjection droite chez les nouveau-nés.     Contegra® 12mm versus small sized pulmonary homografts for RVOT reconstruction in newborns   Objectives Pulmonary homografts are standard substitutes for RVOT reconstruction in congenital heart surgery but shortage, early calcifications and shrinking are observed particularly for small sized conduits (≤14 mm) and younger patients (<1 year old). In these patients Contegra® 12mm could be a valuable alternative but conflicting evidences exist. No published study is focused only on newborns, the most challenging environment for these substitutes. We have retrospectively compared the outcome of these two conduits in a newborn population.  Methods Between 1992 and 2014, 53 newborns received respectively 30 Contegra® 12mm ( mean age 15±8 days) and 23 small (9mm to 14mm) pulmonary homografts (mean age 10±7 days). We retrospectively collected and analyzed demographics, echographic , surgical and follow up data.  Results Overall mortality was 17.8% vs 18% in Contegra® vs pulmonary homografts groups. Peroperative morbidity and early reoperation for conduit failure was not significantly different between the two groups. Survival free from reoperation is not different between the two groups (p=0.15) at late follow up. Multivariable analysis showed that only weight and significant early gradient are factors associated with anticipated conduit failure.  Conclusion Contegra® 12mm is a valid alternative to small pulmonary homografts in a newborn patient population.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 20 Abstract 2016

P-05 – Atrésie pulmonaire avec communication interventriculaire : évaluation d’une palliation par ouverture entre le ventricule droit et l’artère pulmonaire

Marien Lenoir, Margaux Pontailler, Régis Gaudin, Daniel Tamisier, Pascal Vouhé, Olivier Raisky Service de chirurgie cardiaque pédiatrique, hôpital Necker-enfants-malades, Paris  Objectif Évaluation à court, moyen et long termes des atrésies pulmonaires avec communications interventriculaires (AP/CIV) de type I, II et III initialement palliées par une ouverture entre le ventricule droit et l’artère pulmonaires (VD-AP).  Méthode Étude rétrospective de 2000 à 2014, incluant 109 patients avec AP/CIV qui ont bénéficié d’une ouverture VD-AP (tétralogie de Fallot et AP/CIV de type IV exclues). Les critères de jugement de cette stratégie palliative sont : débit pulmonaire adéquat post-palliation, absence de nécessité de deuxième palliation, réparation complète avec fermeture de CIV, pression ventriculaire droite post-réparation complète et réinterventions à distance de la réparation.  Résultat La mortalité précoce de l’ouverture VD-AP a été de 2,7 % (3/109). 84 (81 %) patients ont eu une réparation complète et 8 patients (7 %) sont en attente de réparation. La mortalité à long terme a été de 12 % (13/109). La survie globale est de 90 % à 1 an et de 81 % à 10 ans. L’ouverture VD-AP permet une croissance significative des artères pulmonaires natives (APN) avec un indice de Nakata passant de 96 mm2/m2 avant l’ouverture VD-AP à 276 mm2/m2 avant la cure complète (p = 0,001). 25 patients (23 %) ont nécessité une réintervention pour hypodébit pulmonaire. Sur les 84 patients réparés, 22 (26 %) avaient initialement une PVD supérieure à 40 mmHg. Vingt-huit patients réparés (33 %) ont été réopérés tardivement.  Conclusion La mortalité hospitalière de l’ouverture VD-AP est faible et permet une bonne croissance des APN. Une réparation complète est possible dans un nombre élevé de cas. La mortalité tardive reste cependant significative. Cette technique semble être adaptée à tout type d’AP/CIV avec artères pulmonaires centrales.     Pulmonary atresia with ventricular septal defect- evaluation of an initial palliative by connection between the right ventricle and the pulmonary artery   Objectives Short-term, medium-term, and long-term outcomes of pulmonary atresia with ventricular septal defect (PA/VSD) type I, II and III initially palliation by a connection between the right ventricle and the pulmonary artery (RV-PA).  Methods Retrospective study of 2000 to 2014, including 109 patients with PA/VSD who have undergone RV-PA connection (tetralogy of Fallot and PA/VSD type IV excluded). The endpoints of this strategy are: adequate pulmonary blood flow post palliation, no need for second palliation, complete repair with closure VSD, right ventricular pressure post complete repair and reoperation remote.  Results Early mortality of RV-PA connection was 2.7% (3/109). 84 (81%) patients had a complete repair and 8 patients (7%) are awaiting repair. The long-term mortality was 12% (13/109). Overall survival was 90% at 1 year and 81% at 10 years. The RV-PA connection allows significant growth of native pulmonary artery (NPA) with an index of Nakata from 96 mm2/m2 before the RV-PA connection 276 mm2/m2 before complete repair (P=0.001). 25 patients (23%) required reoperation for decreased pulmonary blood flow. Of the 84 patients repaired, 22 patients (26%) initially had right ventricular pressure above 40mmHg. Repaired 28 patients (33%) were reoperated late.  Conclusion Hospital mortality of the RV-PA connection is low and allows good growth of NPA. Complete repair is possible in a large number of cases. The late mortality remains significant. This technique appears to be suitable for any type of PA/VSD with central pulmonary arteries.
juin 10, 2016