Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 22 Mars 2018

Assistance ventriculaire pédiatrique et Berlin Heart Excor : 11 ans d’expérience

Angèle Boët*, Mohamedou Ly, Lucile Houyel, Emir Mokhfi, Michel Hamann, Serge Demontoux, Régine Roussin, Emmanuel Le Bret, Jurgen Horer Pôle des cardiopathies congénitales, centre chirurgical Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France.   *Correspondance : angele.boet@hotmail.fr   DOI : 10.24399/JCTCV22-1-BOE Citation : Boët A, Ly M., Houyel L, Mokhfi E, Hamann M, Demontoux S, Roussin R, Le Bret E, Horer J. Assistance ventriculaire pédiatrique et Berlin Heart Excor : 11 ans d’expérience. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(1). doi: 10.24399/JCTCV22-1-BOE   Résumé Introduction : le Berlin Heart Excor® (BHE) est un système d’assistance ventriculaire (VAD) externe pneumatique utilisable du nouveau-né à l’adulte. Méthode : de 2006 à 2016, 16 enfants ont été implantés dans notre institution (âge, poids médians de 8,2 ans et 22,5 kg). Le but était d’étudier cette cohorte et l’efficacité du protocole d’anticoagulation d’Edmonton. Résultats : 75 % présentaient une cardiomyopathie et 69 % avait eu une ECMO préalablement. Dix patients ont été transplantés et une sevrée. Deux patients sont décédés après la greffe et la patiente sevrée est décédée subitement 4 mois plus tard. La survie hospitalière est de 75 % et à long terme de 62,5 %. Les complications hémorragiques postimplantation et thromboemboliques à distance touchent 14/16 patients. On retrouve une tendance (p > 0,05) à l’augmentation des épisodes thromboemboliques en présence d’un ventricule de taille inadaptée. Enfin, un montage de Fontan défaillant a été assisté en mono-VAD puis greffé avec succès. Le BHE a permis d’autonomiser tous les patients en prégreffe. Conclusion : le BHE permet d’attendre la transplantation dans de bonnes conditions. Le risque de complications persiste, principalement en cas d’ECMO préalable, de VAD de taille inadaptée et de poids inférieur à 10 kg. Le taux de complications hémorragiques et thrombo-embolique souligne la nécessité de réadapter le protocole d’anticoagulation actuellement utilisé.   Abstract Pediatric ventricular assistance device: 11 years of experience with the Berlin Heart Excor Introduction: The Berlin Heart Excor is a pneumatic ventricular assistance device used in newborns through to adulthood. The goal of the current study was to evaluate pediatric cohort characteristics and outcomes, and to assess Edmonton anticoagulation protocol efficiency. Methods: Implanted children were retrospectively included from 2006 to 2016. The results are expressed as median and percentage and comparisons were performed by Fisher’s exact test. Results: A total of 16 children were included (63% females, 22.5 kg, 8.2 years old), 10 of whom were transplanted and one weaned. Of these children, 75% had cardiomyopathies and 69% had ECMO support before Excor. The long-term hospital survival rates were 75% and 62.5%, respectively. Post-implantation hemorrhage complications and late thromboembolic events occurred in 14 out of 16 patients. We observed a trend (p > 0.05) toward an increased rate of thromboembolic events in cases of inadequate ventricle size. One patient with failing Fontan was successfully assisted with monoventricular then transplanted. Conclusion: Excor permitted children awaiting a graft to do so in better condition, with a survival rate between 60% and 90%. The probability of adverse effects remains important, mainly in cases with preimplanted ECMO, inadequate ventricular size or a body weight below 10 kg. The Edmonton protocol needs to be updated and adapted to different subsets of the population.   1. Introduction Entre janvier et décembre 2015, parmi les 471 transplantations cardiaques réalisées en France, on dénombrait seulement 17 enfants de moins de 18 ans contre 24 en 2014 (agence biomédecine), dont 60 % étaient greffés pour cardiomyopathie dilatée ou restrictive et 35 % pour cardiopathie congénitale. Le délai d’attente de 2,5 à 5 mois (en fonction du poids) et la pénurie de greffons (deux patients en attente pour un greffon) rendent la mise en place d’une assistance circulatoire souvent indispensable en cas d’insuffisance cardiaque terminale. Même si l’attente des enfants est en moyenne moins élevée que chez l’adulte, les équipes se retrouvent confrontées à des problèmes de pénurie dynamique : les greffons, peu nombreux, ne sont pas forcément disponibles au moment où des receveurs sont sur liste. Là encore, le recours à l’assistance est souvent inévitable. Enfin, si l’utilisation du levosimendan permet d’améliorer ponctuellement l’état des enfants et le recours aux autres catécholamines en cas de défaillance aiguë (étude LIDO), la durée d’hospitalisation et le taux de mortalité n’en sont pas modifiés, particulièrement chez les patients chroniques au stade terminal de défaillance [1]. En revanche, son utilisation a permis pour certains patients de différer voire d’éviter le retour à l’assistance circulatoire mécanique en attente de greffe et de ce fait limiter la survenue de complications liées à celle-ci (études REVIVE et SURVIVE). Différents types d’assistances circulatoires existent : on utilise les assistances par ECMO (Extra Corporeal Membrane Oxygenation) ou les assistances dites lourdes, souvent de façon complémentaire ou en relais. Les ECMO sont des systèmes temporaires de débit continu dans leur très grande majorité qui ont pour avantage la rapidité de leur mise en place, d’où leur intérêt dans le cadre de l’extrême urgence. L’ECMO était pendant longtemps le seul moyen d’assistance utilisable chez l’enfant, et la durée d’assistance était limitée à quelques jours voire quelques semaines. Actuellement, en cas de nécessité d’assistance prolongée, l’ECMO peut être convertie en assistance ventriculaire externe (Ventricular Assistance Device, VAD) comme le Berlin Heart Excor (Berlin Heart GmbH, Berlin, Allemagne) (BHE), qui est le seul système utilisable chez l’enfant. Il s’agit d’un système uni ou biventriculaire d’assistance pulsatile pneumatique avec des volumes de ventricules débutant à 10 ml (jusqu’à 80 ml) et des diamètres de canules débutant à 6 mm (jusqu’à 16 mm), permettant ainsi d’assister des enfants à terme dès la naissance. Le taux de survie des enfants sous ECMO en attente de transplantation n’est que de 50 % [2]. Ce taux atteint 70 % sous BHE [3]. Le débit pulsé, plus physiologique, diminue le syndrome d’augmentation de perméabilité capillaire. Il est également diminué du fait d’un contact sang/surfaces synthétiques moindre. L’autonomisation est plus facile, ce qui améliore l’état du patient en attente de greffe, sa réhabilitation et son devenir. De plus, une étude de 2006 de Blume examinant les résultats de 99 cas pédiatriques assistés avec du matériel adulte souligne les mauvais résultats obtenus et donc la nécessité d’un matériel adapté à l’enfant. Cependant le BHE pédiatrique n’a été autorisé par l’US Food and Drug Administration qu’en 2011 suite à l’étude de Fraser [4]. Par ailleurs, le taux de complication de ces systèmes d’assistance par VAD demeure important, malgré les innovations technologiques et les progrès de la réanimation [5-6]. Les risques d’hémorragies ou de complications thromboemboliques sont les plus fréquents, et ce malgré l’utilisation du protocole d’Edmonton [tableau 1], recommandé par Berlin Heart. Celui-ci consiste en l’application de traitements anti-agrégants et anticoagulant appliqués dès que les saignements initiaux sont contrôlés.   Tableau 1. Protocole d’anticoagulation et anti-agrégation d’Edmonton. Moins de 1 an 1 an ou plus Aucun traitement anticoagulant ou anti-agrégant pendant les 24 premières heures Héparine non fractionnée (HNF) 24h après chirurgie, une fois saignement contrôlé et plaquettes > 20 000 Début : 15UI/kg/h jusqu’à 28 UI/kg/h après 6h si pas de saignement (maximum 35) Cible : antiXa 0,35-0,7 UI/mL et substitution d’antithrombine pour AT III > 70 % 24h après chirurgie, une fois saignement contrôlé et plaquettes > 20 000 Début : 10UI/kg/h jusqu’à 20 UI/kg/h après 6h si pas de saignement (maximum 28) Cible : antiXa 0,35-0,7 UI/mL et substitution d’antithrombine pour AT III > 70 % Héparine de bas poids moléculaire/HBPM, uniquement enoxaparine Conversion HNF en HBPM 48h après la fin des saignements, si patient stable Début : 1,5 mg/kg (moins de 2 mois) ou 1 mg/kg (plus de 2 mois) toutes les 12h. Maximun 3 et 2 mg/kg toutes les 12h. Cible : antiXa 0,6-1 Cible ATIII > 75 % - Anti-vitamine K AVK, coumadine - Conversion HNF en AVK 48h après la fin des saignements, si patient stable Début : 0,2 mg/kg/j po (maximum 5mg) Cible : INR 2,7-3,5 Si INR< 2,7 : couvrir par HNF. Si instabilité ou inefficacité durable : convertir par HBPM   Dipyridamole, persantine 48h post-implantation, saignement arrêté, patient stable, plaquettes > 40000 Début : 4 mg/kg/j po en 4 prises (max 15 mg/kg/j) Cible : cartographie plaquettaire : suppression ADP > 80 % Idem Aspirine, ASA Débuté 96h après implantation, une fois tous les drains retirés (maximum J7). Début : 1 mg/kg/j po en 2 doses (maximum 3mg/kg/j) Cible : cartographie plaquettaire : AA suppression > 80 % Idem   L’objectif principal de notre travail est de reprendre la série pédiatrique composée de 16 des 18 patients implantés par BHE depuis 2006 dans notre centre, afin d’étudier les caractéristiques des patients, les indications d’implantation ainsi que leur devenir. Le second objectif est de déterminer l’efficacité de la mise en application systématique du protocole d’anticoagulation d’Edmonton et anti-agrégation proposé par la société Berlin Heart en relation avec les complications constatées dans notre cohorte.   2. Patients et méthodes Pour cette étude monocentrique observationnelle rétrospective sur dossiers, nous avons inclus tous les patients âgés de moins de 18 ans ayant bénéficié d’une implantation de BHE entre janvier 2006 et avril 2016. Les informations concernant le patient, sa pathologie, ses antécédents, sa clinique, sa biologie, les complications et son devenir jusqu’au 31 décembre 2016 inclus, sont relevées et anonymisées. Elles sont résumées dans la flow-chart sur la figure 1.   [caption id="attachment_3970" align="aligncenter" width="262"] Figure 1. Flow-chart résumant les patients inclus et leur devenir.[/caption]   Les tailles des ventricules pneumatiques des enfants ont été classées en 3 catégories : adaptée (30-50 mL/m²), trop large (> 50 mL/m²) ou trop petite (< 30 mL/m²), comme le recommande la société Berlin Heart et Miera [7]. Les statistiques ont été réalisées grâce au logiciel IBM SPSS Statistics version 20. Les comparaisons entre les groupes sont réalisées grâce au test exact de Fisher. La survie des patients est exprimée par des courbes de Kaplan-Meier. L’étude a été menée dans le respect de la législation des études cliniques et approuvée par le comité d’éthique local. Pendant la période d’inclusion, 2 % des patients ont eu besoin d’une assistance circulatoire dont 11,7 % ont bénéficié d’une implantation de BHE, soit 18 patients dont 16 âgés de moins de 18 ans. L’application du protocole d’anticoagulation et d’anti-agrégation d’Edmonton était la règle pour l’ensemble de la cohorte.   3. Résultats 3.1. Détail des patients Les caractéristiques des patients composant notre cohorte, leur devenir, la prise en charge dont ils ont bénéficié et les traitements reçus ainsi que les complications survenues sont détaillées dans les tableaux 2 à 4.   Tableau 2. Caractéristiques générales de la population. Population Nombre (%) ou médiane de la cohorte pédiatrique Interquartile n enfants 16 Âge (années) 8,25  [5,4-9,6] Sexe M F   6 (38 %) 10 (63 %) Poids (kg) 22,5  [19-26,5] Etiologie Cardiopathie congénitale Cardiomyopathie Défaillance primaire de greffon   3 (19 %) 12 (75 %) 1 (6 %) ECMO préimplantation Nombre Durée (J)   11 (69 %) 8-8     [5-10,5] Type de VAD (Ventricule Assistance Device) Mono-VAD Bi-VAD   3 (19 %) 13 (81 %) Durée implantation (J) 36,5  [20-67] Durée USI (J) 63,5  [39-81] Hospitalisation (J) 84  [36-102]     Tableau 2bis. Prise en charge globale de la population. Population Nombre (%) ou médiane de la cohorte pédiatrique Interquartile Nutrition Début nutrition parentérale Début nutrition entérale   1 5   [1-3] [2-8] Début Anticoagulation (J) Héparine non fractionnée Dipirydamole Anti-vitamine K Acide acetylsalicylique   1 2 9 5   [1-1] [2-3] [6-14] [3-12] Durée ventilation mécanique (heures) 216 [120-768] Transplantation cardiaque 10     Tableau 3. Tableau des caractéristiques et devenir des patients sous  BHE. Patient Âge admission (années) Poids admission (kg) Taille (cm) Cardiopathie congénitale (CC) /cardiomyopathie (CM) ECMO pré-BH Durée ECMO pré-BH (jours) Cure levosimendan Mono-VAD gauche (L-VAD) ou Bi-VAD Durée BH (j) Greffe cardiaque Décès hospitalier Durée USI (j) 1 8,5 27 135 CM 1 1 non Bi-VAD 17 1 1 33 2 6,8 21 122 CM 1 3 non Bi-VAD 139 1 0 261 3 6,5 15.3 102 CM 1 8 non Bi-VAD 31 0 (greffe avant BHE) 1 37 4 8,6 20 125 CM 1 36 non Bi-VAD 13 1 0 59 5 5,5 16 104 CC 1 8 non L-VAD 115 1 0 133 6 8 22 127 CM 1 11 oui Bi-VAD 60 1 0 78 7 12 34 158 CM 0 0 oui Bi-VAD 70 1 0 75 8 13,3 50 158 CC 0 0 non L-VAD 36 1 0 80 9 11,5 26 137 CM 0 0 non Bi-VAD 37 1 0 40 10 16 45 156 CM 1 12 non Bi-VAD 16 0 1 18 11 7,5 25 155 CC 1 10 oui Bi-VAD 0,2 0 1 60 12 0,8 8,6 73 CM 1 6 non Bi-VAD 31 0 0 59 13 5,1 20 122 CM 1 4 oui Bi-VAD 104 0 1 109 14 2,3 11 90 CM 0 0 non Bi-VAD 30 0 1 35 15 11,9 57 162 CM 1 8 oui L-VAD 48 1 0 67 16 9 23 132 CM 0 0 oui Bi-VAD 81 1 0 85     Tableau 3 bis. Récapitulatif des patients décédés. Patient Âge admission (années) Poids admission (kg) ECMO pré-BH Durée BH (j) Greffe cardiaque Cause décès 1 8,5 27 1 17 1 Défaillance primaire greffon 2 6,8 21 1 139 1 Décès à 11 mois post-greffe de complications de son encéphalopathie 3 6,5 15,3 1 31 0 Fonte purulente cœur, médiastinite 10 16 45 1 16 0 Mort cérébrale (préimplantation probable), AVC massif 11 7,5 25 1 0,2 0 Hémorragie massive 12 0,8 8.6 1 31 0 Décès à 4 mois post-sevrage, mort subite à domicile 13 5,1 20 1 104 0 Accident vasculaire cérébral massif à J109 sous BHE 14 2,3 11 0 30 0 Accident vasculaire cérébral massif à J35 sous BHE   Tableau 4. Tableau des traitements et prise en charge des patients sous BHE. Patient Date de début (J) Durée d’intubation (h) Oxygénateur Hémodialyse HNF Dipyri-damole Acétylsalicylate de DL-lysine Anti-vitamine K Nutrition parentérale Nutrition entérale 1 1 2 3 7 14 240 2 1 12 1 44 2160 3 1 - - 3 23 + 4 1 11 3 10 0 4 96 5 1 13 12 1 6 1056 6 1 2 5 14 1 7 1200 7 1 2 2 3 3 120 8 1 2 4 6 2 5 192 9 1 3 5 5 2 192 10 1 2 1 + + 11 - - - - - - - 12 1 2 5 23 1 8 384 13 1 2 35 27 4 2 768 + + 14 1 2 17 7 1 2 4 15 1 2 2 9 1 2 14 16 1 2 - 3 3 5 9     3.2. Mortalité Parmi ces 16 enfants appareillés, dont le devenir est résumé dans la figure 1 et les tableaux 2 et 2bis, le taux de survie hospitalier dans notre cohorte était de 75 %. Deux patients supplémentaires sont décédés après la transplantation cardiaque (un en réanimation et un à distance d’une complication de son encéphalopathie, figure 1). Les causes de décès sous BHE étaient le saignement, l’accident vasculaire cérébral hémorragique et l’infection. La seule patiente sevrée de l’assistance après récupération est décédée subitement 4 mois après le sevrage [figure 1, tableau 3bis]. Le suivi des survivants de notre cohorte est en moyenne de 41 mois [SD : 24-58] à la date du 31 décembre 2016 avec des extrêmes allant de 7 à 68 mois. Le taux de survie lors du suivi à moyen terme est de 62,5 %. Notre cohorte comprend deux périodes particulièrement à risque de décès. La première est précoce : la première semaine postimplantation, où le risque est essentiellement hémorragique. La seconde période est plus à distance et le risque majeur est thromboembolique, dont les AVC, souvent massifs et létaux. La figure 2 illustre l’évolution et le devenir au cours du temps des patients implantés. La figure 3 quant à elle compare le devenir des patients sous assistance par BHE à celui des patients transplantés cardiaques.   [caption id="attachment_3971" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Nombre de patients sous assistance ventriculaire (VAD), de patients ayant bénéficié d’une transplantation cardiaque orthotopique (OCT), de patients décédés sous assistance et de patients sevrés avec succès.[/caption]   [caption id="attachment_3972" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Estimation de la survie sous assistance (gauche) et après transplantation cardiaque postassistance par BHE (droite).[/caption]   En date du 31 décembre 2016, la totalité des patients sont suivis et en bon état général, sans anomalie cardiaque détectée au niveau clinique ou échographique.   3.3. Complications Si on compare les complications hémorragiques précoces (< 7 jours) entre patients atteints de cardiopathies congénitales (n = 2/3) ou de cardiomyopathies (n = 4/13), on ne retrouve pas de différence significative entre les 2 groupes. Les complications et interventions spécifiques à chaque patient sont résumées dans le tableau 5. À noter que 4 patients ont nécessité une dialyse et 3 un oxygénateur (la totalité de ces patients sont décédés). Dans notre série, on retrouve un montage de Fontan assisté en mono-VAD et transplanté avec succès. Les 2 causes principales de complications sous BH étaient l’infection (13/16 patients) et les troubles de la coagulation, thromboemboliques ou hémorragiques (14/16 patients).   Tableau 5. Principales complications rencontrées chez les patients sous Berlin Heart Excor. Patient Hémodynamique Infectieux Hémorragique Thrombotique 1 Décaillotage J5 2 Hémoculture, canule et cathéter : Staphylocoque coagulase négative  (SCN) et Stenotrophomonas maltophilia J10 Saignement majeur Décaillotage J8 3 TRALI et TACO (Transfusion-Related Acute Lung Injury et Transfusion Associated Circulatory Overload) SCN Médiastinite dépassée Transfusions massives 4 Streptococcus pneumoniae bronches J1 5 J24: colonisation E. coli BLSE rectum J0 : S. pneumoniae bronches J40 : Neisseria gonorrhoeae bronches J47 : S. Aureus cathéter central jugulaire droit 6 Œdème aigu pulmonaire (OAP) à J18 et J34 J3 : Pseudomonas aeruginosa et Candida albicans bronches. J18 : Pneumopathie (PNP) P. aeruginosa Hématurie Aspiration bronchiques sanglantes AVC ischémique 7 Tachycardie ectopique dès J3 Fibrillation ventriculaire (FV) itérative avec choc électrique externe (CEE) (AVC J5) Amiodarone de J0 à J61 Portage S. pneumoniae trachée traité Sepsis SCN J9 J34: P. aeruginosa KTC et S. aureus canules J5 : AVC (déficit G) évolution favorable J21 : changement VD J51 : changement des 2 ventricules 8 TV et FV jusqu’à J6 ECMO post-greffe PNP C. albicans pré-BHE (21j antifongiques) Thrombus canule entrée VG : thrombolyse => hémorragie drains 9 J7 : Écoulement pus cicatrice (Staphylocoque epidermidis) : ATB et reprise J9 J16 : collection sous-diaphragmatique G : reprise PNP : reintubé J22-27 2 reprises pour hémorragie 10 FV d'emblée E. coli urines pré-BH C. albicans J13 urines AVC 11 BAV complet Hémorragie massive Suspicion allergie HNF per-ECMO 12 J2 réouverture pour changement canules Sang selles J0 13 Tachycardie : propanolol Hémoculture : SCN J10 arrivée Fonte purulente médiastin AVC hémorragique 1 vomissement sanglant 1 épistaxis Hématomes aux points de perfusion 14 S. aureus bronches AVC hémorragique EP à J30 : DC 15 Amiodarone J0 à 20 E. faecalis liquide péricardique et drain 16 Tamponnade Reprise pour tamponnade J3     Patient Neurologique Berlin Heart 1 Caillot 2 Décaillotage 5 Refus parole et alimentation 6 Micro-emboles cérébrales sans séquelles Clonies gauches: AVC ischémique frontopariétal droit avec parésie bras gauche EEG normal Scanners de contrôle J35 et 55 : légère dilatation ventriculaire isolée 7 J5 (toujours FV) : trouble vigilance, Scanner J6 : AVC confirmé Déficit G, EEG normal Récupération complète 3 changements V pour dépôt (dépôts à partir J2) 8 Dépôts des J2 : thrombus canule aspiration VG 10 AVC 11 AVC 12 Repositionnement canules J2 13 AVC J58 : léger dépôt canule D (9) J90 : ombre noire pompe G : changement canule G J91 : erreur mesure pression: changement console 14 Hémorragie parenchymateuse D, effet masse Dépôt entrée VD J5 et J12 : VD++ et VG sur valve sortie 15 1er dépôt J5 16 Micro dépôt fibrine sortie VAD droit Changement console pour défaut batterie     3.4. Taille des ventricules implantés Comme le montre le tableau 6, 9 des 16 patients (56 %) ont été appareillés avec au moins un VAD de taille inadaptée (trop petit ou trop grand pour le gabarit de l’enfant). Parmi eux, 4/9 (44 %) ont présenté une complication thromboembolique contre 0/7 chez les patients ayant un VAD de taille adaptée. Même si cette différence n’est pas statistiquement significative, cette tendance dans notre cohorte de taille modeste est à prendre en compte.   Tableau 6. Taille des ventricules en fonction de la surface cutanée des patients. Patients Volume d’au moins 1 des pompes Décès AVC TE 1 Trop petit 0 0 0 2 Adapté  0 0 0 3 Adapté  1 1 0 4 Trop petit 1 1 0 5 Trop large  0 0 0 6 Trop petit   1 0 0 7 Adapté  1 1 0 8 Adapté  1 0 0 9 Adapté 1 1 0 10 Trop large  0 1 1 11 Trop petit  0 1 1 12 Adapté 0 0 0 13 Trop petit  0 0 0 14 Adapté  1 0 0 15 Trop petit   0 1 1 16 Trop large 1 0 1 < 30 mL/m2 : trop petit ; 30-50  mL/m2 : adapté ; > 50 mL/m2 : trop large Survenue (1) ou non (0) des évènements indésirables décès ; AVC : accidents vasculaires cérébraux (AVC) ; TE : thromboemboliques.   3.5. Cas particuliers   3.5.1. Montage de Fontan défaillant Le patient 8 est le seul patient de notre cohorte qui était porteur d’un ventricule unique avec un montage de type Fontan défaillant (ventricule unique [VU] à double entrée de morphologie droite). Dans les suites d’une réintervention pour plastie des valves auriculoventriculaires (VAV), principalement la droite pour fuite massive, 6 ans et demi ans après la dérivation cavopulmonaire totale (DCPT), la fonction du ventricule droit (VD) s’était dégradée massivement avec aggravation de la fuite cette fois-ci gauche. Il a été repris à J6 de la chirurgie pour plastie de la VAV et de l’anneau gauche. L’évolution a été compliquée d’une endocardite à Staphylocoque aureus, et l’enfant sera réopéré pour remplacement des deux VAV par bioprothèse. Devant la persistance d’une dysfonction ventriculaire sévère, il a été placé sous assistance monoventriculaire systémique (BHE) 5 semaines après la première plastie valvulaire. L’évolution a été marquée initialement par un thrombus au niveau de la canule d’aspiration traitée par thrombolyse et d’une pneumopathie à Candida albicans. L’enfant a pu être transplanté à J36 avec mise en place d’une ECMO en postopératoire immédiat pour défaillance de greffon et hémorragie massive avec une très bonne récupération par la suite. Il est à ce jour asymptomatique.   3.5.2. Suppléance d’autres organes Trois patients ont nécessité une hémodialyse durant la période d’assistance par BHE dont 2 ont également nécessité la mise en place d’un oxygénateur sur le circuit. Ces 3 patients sont décédés sous BHE.   4. Discussion 4.1. Indication de l’implantation et moment de l’implantation Le choix du meilleur moment pour implanter le BHE reste encore difficile. Dans notre série, la décision de mise en place d’un BHE a toujours été concomitante d’une indication de transplantation cardiaque. La majorité des patients (69 %) ont été implantés en relais de l’ECMO, cette dernière ayant dû être posée en urgence. En ce qui concerne les assistances de type ECMO, les différentes études recommandent une mise en place la plus rapide possible, quel que soit l’âge et la pathologie y compris lors d’arrêt cardiorespiratoire (ACR). Par ailleurs l’âge, le poids, le sexe, le pH, le site de canulation, la nécessité d’hémofiltration et l’extubation rapide ne sont pas des facteurs prédictifs de mortalité lors de mise en place d’ECMO. En revanche, une augmentation des lactates, une physiologie circulatoire non biventriculaire et une insuffisance rénale aiguë sont prédictives de mortalité. La mise en place d’une ECMO avant le BHE n’entraîne pas plus d’évènements neurologiques que la pose du BHE d’emblée [8]. Dans notre série, l’insuffisance rénale aiguë est également de très mauvais pronostic après pose de BHE, puisque tous les patients dialysés sont décédés. Concernant l’utilisation d’assistance périopératoire, toutes les études concordent pour affirmer qu’il n’y a pas de différence de morbimortalité post-greffe pour les enfants placés en prétransplantation sous assistance circulatoire de type ECMO ou VAD d’emblée [9], mais la mise en place d’une ECMO pré-VAD augmente la mortalité [10] du fait des conditions d’implantation parfois mauvaises (arrêt cardiaque), mais surtout de la présence d’anticoagulant rendant la pose du BHE à haut risque hémorragique. Dans notre cohorte, certains patients ont été mis initialement en ECMO du fait du délai plus long de la mise en place d’un BHE. Ceci n’a pas été démontré dans notre série mais le facteur limitant reste le faible nombre de patients. De plus les enfants en attente de greffe sont facilement placés sous VAD devant des délais d’attente longs et la meilleure physiologie obtenue. Depuis quelques années seulement, l’enfant de petit poids peut avoir accès à tous les types d’assistance circulatoire mécanique grâce au développement de ventricules extracorporels de taille adaptée. Cependant, en urgence, l’ECMO reste de réalisation plus facile et plus rapide. Une fois l’assistance débutée se pose la question de la durée de celle-ci. La plupart des études s’accordent à dire qu’il faut installer des systèmes VAD pour des assistances prolongées, de plus de 7 jours. Pour les ECMO, les durées d’assistance moyennes sont selon les études entre 3 et 7 jours. Les dispositifs d’assistance de type VAD sont implantés pour des durées plus longues, entre 20 et 44 jours selon les séries. Les VAD assurent une meilleure hémodynamique avec un flux pulsatile, une bonne décharge ventriculaire, moins d’hémolyse et cytolyse et moins de complications hémorragiques que les ECMO. Enfin, notre centre, avec des premières implantations datant d’il y a 10 ans, a majoritairement implanté en biventriculaire, en accord avec BH : on retrouve dans notre cohorte une majorité de défaillances cardiaques terminales sévères et bilatérales. Seuls les cœurs de physiologie univentriculaire et un patient de défaillance gauche isolée ont reçu un mono-VAD.   4.2. Survie Dans notre cohorte pédiatrique, la survie globale est de 62,5 %. Une autre série récente de 2015, celle de Sandica [21], rapporte un excellent taux de survie avec 90 % d’évolution favorable, par greffe ou récupération. La série anglaise de Cassidy en 2013 [12] retrouve un taux global de survie de 81 % sur une cohorte de 102 enfants. La série allemande de Miera publiée en 2014 [7] retrouve un taux de survie plus bas de 69 %, proche de celui de notre cohorte, avec une tendance à la diminution chez les patients de faible surface cutanée et plus jeune (p = 0,078). La série australienne de 2015 [10] porte sur une expérience de 15 ans d’implantation des VAD. Il s’agit d’une série de 64 assistances ventriculaires dont 11 (17 %) de BHE. Cette série a permis elle aussi de mettre en évidence une augmentation de la mortalité chez les patients ayant été mis sous ECMO avant l’implantation de l’assistance ventriculaire. La série décrit 27 % d’AVC, 14 % de changement d’assistance ventriculaire pour thrombose du ventricule pneumatique et 6 patients sur 64 explantés pour récupération de leur fonction ventriculaire. La survie à 5 ans dans cette cohorte est de 69 % et 61 % à 10 ans avec une survie excellente des patients ayant été greffés post-VAD à 91 %, l’essentiel de la mortalité étant survenue pendant la période d’assistance elle-même. Ainsi les résultats obtenus dans notre série sont comparables aux résultats des centres précédemment décrits.   4.3. Complications Les complications sont particulièrement fréquentes sous assistance. On retrouve le plus souvent des complications hémorragiques nécessitant la plupart du temps une hémostase chirurgicale [10]. Ceci est également responsable de transfusions massives fréquentes. L’autre risque majeur est le risque thromboembolique, surtout lors des premiers jours post-VAD chez l’enfant, du fait du lavage insuffisant des pompes à chaque systole. Cependant, ce risque reste réel malgré l’adaptation du matériel et est lié au maniement des anticoagulants. Ces 2 types de complications sont aussi responsables d’effets secondaires neurologiques de fréquence très variable selon les séries, surtout chez les adolescents, et menant parfois au décès. Concernant les complications neurologiques, Jordan [12] dénombre en 2015, sur une série américaine portant sur 204 cas de Berlin Heart dans 47 centres, la survenue de 73 problèmes neurologiques chez 59 patients, soit 29 % de la cohorte. La majorité survient avant J14 et la mortalité de ces patients est de 42 % contre 18 % pour le reste de la cohorte (il s’agit de la principale cause de mortalité relevée). Dans notre série, le taux de complications neurologiques est de 38 %, avec une mortalité de 18 %, malgré l’application systématique du protocole d’Edmonton.  Ce protocole détaille la séquence de mise en place des anticoagulants et anti-agrégants (héparine, puis dipyridamole, aspirine et AVK) en fonction de l’âge de l’enfant (plus ou moins 1 an) et de sa clinique. Malgré l’application systématique dans notre série du protocole d’Edmonton, le taux de complications thromboemboliques reste très important. Il en est de même dans d’autres grands centres nord-américains qui de ce fait ont modifié leurs protocoles de prise en charge des VAD, avec une prise en charge plus personnalisée comprenant une anti-agrégation et une anticoagulation plus agressive [13,14]. Cela renforce la nécessité d’un travail multicentrique de réévaluation des pratiques et d’adaptation de ce protocole, qui est actuellement en cours. Une autre classe de complications fréquemment décrite est celle des infections [11]. Sont décrites des pneumopathies dues à la ventilation mécanique prolongée et des médiastinites. Les autres complications sont l’insuffisance rénale sur bas débit ou/et secondaire à la lyse cellulaire et des décès par défaillance multiviscérale et décanulation accidentelle.   4.4. Facteur de risque de complication Les différentes séries rapportent plusieurs principaux facteurs de risque de complications. La série américaine de Zafar en 2015 [15] met en évidence 3 facteurs de mauvais pronostic concernant les patients sous assistance biventriculaire : l’insuffisance rénale, l’utilisation de pompes de 10 ml et la réalisation par un centre ayant eu moins de 5 cas au total. De Rita [16] souligne que les principaux facteurs de risque d’évolution défavorable sont un poids en dessous de 10 kg et la succession du nombre de modes d’assistance. Ainsi, la série de Conway en 2015 [17], portant sur des patients de moins de 10 kg bénéficiant d’une assistance par BHE, montre un taux de survie beaucoup plus bas de 57 %, avec comme facteurs de risque principaux de mortalité le fait que l’enfant soit porteur d’une cardiopathie congénitale et présente un taux de bilirubine augmenté. La série allemande de Miera publiée en 2014 retrouve également un taux de survie plus bas chez les patients implantés de moins de 10 kg [7]. Outre les facteurs de risque cliniques ou biologiques de mortalité, cette équipe s’est intéressée sur une cohorte de 80 enfants (âge moyen 2,2 ans, surface corporelle 0,5m²) à la relation entre la survie et la taille des pompes ventriculaires. En effet une taille de pompe inadaptée entraîne plus de complications, particulièrement en cas de ventricules surdimensionnés par augmentation du risque thromboembolique. Cela a également été bien montré par Cassidy et Sandica [11-21]. Nous avons également retrouvé une tendance importante à l’augmentation du nombre de complications principalement thromboemboliques en cas de présence d’au moins une pompe de taille inadaptée dans notre série (44 % vs 0 %, p = ns), même si, du fait du faible nombre de patients, la différence n’est pas statistiquement significative. Miera détermine une taille de ventricule adéquate entre 30 et 50 ml/m² [12,17]. Il est à noter que Berlin Heart a de ce fait produit depuis des ventricules de taille intermédiaire (15 ml) pour les jeunes enfants afin de limiter ces complications [18]. La série anglaise de Cassidy en 2013 [11] souligne également que les petits enfants de moins de 20 kg sont assistés plus longtemps. De plus, le pronostic des patients atteints de cardiopathie congénitale et assistés demeure moins bon que celui des cardiomyopathies, différence non retrouvée dans notre série de patients, comportant seulement 3 patients porteurs d’une cardiopathie congénitale dont 1 décédé pour 5 décès sur 13 cardiomyopathies (p = ns).   4.5. Suivi et devenir des patients sous Berlin Heart Nous avons dans notre série un cas de ventricule unique assisté par BHE : défaillance du montage de type Fontan par fuite des valves auriculoventriculaires. Ce cas fait partie des rares cas décrits [19] de « Failing Fontan » assistés puis greffés avec succès, en l’occurrence ici en mono-VAD de fonction systémique. Par ailleurs, concernant l’utilisation du levosimendan dans notre service, 6 des patients ont reçu une cure préalable sans modification de leur évolution. L’expérience générale de notre centre concernant son utilisation n’a pas modifié notre fréquence et notre type de population d’implantation. Cela est également dû au profil de notre centre, de référence mais aussi de dernier recours, les patients arrivant en défaillance terminale, stade pour lequel le levosimendan à le moins de bénéfices prouvés. Une autre stratégie pouvant être discutée est le recours aux systèmes d’assistance ventriculaires « temporaires » dits de moyenne durée. Des publications récentes rapportent leur supériorité à l’ECMO dans certains cas, notamment pour des utilisations de 15 jours en moyenne. Cependant ces systèmes sont pour le moment plus comparés aux ECMO, pour des enfants plutôt grands, ayant des défaillances aiguës et modérées à sévères [20]. En effet, ces systèmes gardent comme inconvénients d’être temporaires, de débit continu et de provoquer une hémolyse importante (comme pour l’Impella [Abiomed Inc, Danvers, Massasuchetts, Etats-Unis], non disponible pour l’enfant, mais pouvant parfois être utilisé en plus d’un autre système d’assistance au titre de décharge gauche chez l’adolescent ou adulte). Même s’ils sont prometteurs, ils ne sont pas encore pour le moment utilisés dans notre centre. Par ailleurs, il est à noter que tous les enfants de notre cohorte greffés sous BHE et rentrés à domicile ont actuellement une fonction cardiaque normale. Pour le moment, le suivi est relativement court (41 mois [SD 24-58]), ainsi il est encore nécessaire d’avoir plus de recul, notamment pour comparer ce taux de survie avec celui des patients transplantés à long terme qui est de 50 % à 15 ans. Enfin, un des derniers challenges est d’optimiser l’autonomisation de ces patients afin de pouvoir envisager à terme un transfert dans les services d’hospitalisation, voire un retour à domicile en attente du greffon.   5. Conclusion Le Berlin Heart Excor® est un système d’assistance efficace, qui, utilisé en attente de transplantation cardiaque, permet à un patient autonomisé d’attendre un greffon dans des conditions cliniques et psychologiques plus favorables. Le nombre de complications et d’évènements indésirables reste cependant important. Les principales complications restent les évènements hémorragiques ou thromboemboliques et les infections. Le protocole d’anticoagulation d’Edmonton reste encore appliqué mais ne paraît plus être adapté à la totalité des patients. Les risques, notamment hémorragiques, semblent différents entre les patients chroniques avec troubles de l’hémostase et les patients aigus sans antécédents, de même qu’entre les patients implantés d’emblée et ceux ayant eu une ECMO au préalable. Ainsi un groupe de travail Berlin Heart a été mis en place dans notre institution, et une cohorte prospective test est en cours afin de mieux cibler besoins et difficultés pour réadapter ce protocole.   Références Suominen P, Mattila N, Nyblom O, Rautiainen P, Turanlahti M, Rahkonen O. The Hemodynamic Effects and Safety of Repetitive Levosimendan Infusions on Children With Dilated Cardiomyopathy. World J Pediatr Congenit Heart Surg 2017 Jan;8(1):25-31. https://doi.org/10.1177/2150135116674466 Paden ML, Conrad SA, Rycus PT, Thiagarajan RR; ELSO Registry. Extracorporeal Life Support Organization Registry Report 2012. ASAIO J 2013 May-Jun;59(3):202-10. https://doi.org/10.1097/MAT.0b013e3182904a52 Almond CS, Morales DL, Blackstone EH et al. Berlin Heart EXCOR pediatric ventricular assist device for bridge to heart transplantation in US children. Circulation 2013 Apr 23;127(16):1702-11. https://doi.org/10.1161/CIRCULATIONAHA.112.000685 Fraser CD Jr, Jaquiss RD, Rosenthal DN et al. Prospective trial of a pediatric ventricular assist device. N Engl J Med. 2012 Aug 9;367(6):532-41. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1014164 Adachi I, Khan MS, Guzman-Pruneda FA et al. Evolution and impact of ventricular assist device program on children awaiting heart transplantation. Ann Thorac Surg 2015;99:635-40. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2014.10.010 Morales DLS, Zafar F, Almond CS, Canter C, Fynn-Thompson F, Conway J, Adachi I, Lorts A. Berlin Heart EXCOR use in patients with congenital heart disease. J Heart Lung Transplant 2017 Nov;36(11):1209-16. https://doi.org/10.1016/j.healun.2017.02.003 Miera O, Schmitt KR, Delmo-Walter E, Ovroutski S, Hetzer R, Berger F. Pump size of Berlin Heart EXCOR pediatric device influences clinical outcome in children. J Heart Lung Transplant 2014 Aug;33(8):816-21. doi:10.1016/j.healun.2014.03.007. https://doi.org/10.1016/j.healun.2014.03.007 Chi NH, Huang SC, Chen YS et al. Outcome for Pediatric Cardiac Transplantation With and Without Bridge Methods. ASAIO J 2007 Mar-Apr;53(2):241-45. https://doi.org/10.1016/j.transproceed.2010.02.052 Shi WY, Marasco SF, Saxena P et al. Outcomes of ventricular assist device implantation in children and young adults: the Melbourne experience. ANZ J Surg 2016 Dec;86(12):996-1001. https://doi.org/10.1111/ans.13368 Pauliks L, Undar A. New devices for pediatric mechanical circulatory support. Current Opinion in cardiology 2008;23:91-6. https://doi.org/10.1097/HCO.0b013e3282f4cd9c Cassidy J, Dominguez T, Haynes S et al. A longer waiting game: bridging children to heart transplant with the Berlin Heart EXCOR device--the United Kingdom experience. 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Biventricular Berlin Heart EXCOR pediatric use across the united states. Ann Thorac Surg 2015 Apr;99(4):1328-34. https://doi.org/10.1016/j.athoracsur.2014.09.078 De Rita F, Hasan A, Haynes S et al. Outcome of mechanical cardiac support in children using more than one modality as a bridge to heart transplantation. Eur J Cardiothorac Surg 2015 Dec;48(6):917-22; discussion 922. https://doi.org/10.1093/ejcts/ezu544 Conway J, St Louis J, Morales DL, Law S, Tjossem C, Humpl T. Delineating survival outcomes in children <10 kg bridged to transplant or recovery with the Berlin Heart EXCOR Ventricular Assist Device. JACC Heart Fail 2015 Jan;3(1):70-7. https://doi.org/10.1016/j.jchf.2014.07.011 De Rita F, Griselli M, Sandica E et al. Closing the gap in paediatric ventricular assist device therapy with the Berlin Heart EXCOR® 15-ml pump†. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2017 May 1;24(5):768-71. https://doi.org/10.1093/icvts/ivw437 Niebler RA, Shah TK, Mitchell ME, et al. Ventricular Assist Device in Single-Ventricle Heart Disease and a Superior Cavopulmonary Anastomosis. Artif Organs 2016 Feb;40(2):180-4. https://doi.org/10.1111/aor.12531 Yarlagadda VV, Maeda K, Zhang Y, Chen S, Dykes JC, Gowen MA, Shuttleworth P, Murray JM, Shin AY, Reinhartz O, Rosenthal DN, McElhinney DB, Almond CS. Temporary Circulatory Support in U.S. Children Awaiting Heart Transplantation. J Am Coll Cardiol 2017 Oct 31;70(18):2250-60. https://doi.org/10.1016/j.jacc.2017.08.072 Sandica E, Blanz U, Mime LB, et al. Long-Term Mechanical Circulatory Support in Pediatric Patients.Artif Organs. 2016 Mar;40(3):225-32. https://doi.org/10.1111/aor.12552   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 25/08/2017. Acceptation : 02/01/2018.  
mai 17, 2018
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-65 – Épidémiologie et facteurs de risque des infections en postopératoire de transplantation cardiaque

Charles Vidal, Romain Pasqualotto, Arthur James, Guillaume Coutance, Shaida Varnous, Pascal Leprince, Julien Amour Institut de cardiologie, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris   Objectif : L’induction d’une immunosuppression expose le transplanté cardiaque à la survenue d’infections postopératoires augmentant la morbi-mortalité. L’objectif de ce travail est de faire une analyse épidémiologique des infections postopératoires des transplantés cardiaques et d’en déterminer les facteurs de risque. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients transplantés cardiaques (TC) hospitalisés entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2015. Toutes les infections survenant durant la période intrahospitalière ont été répertoriées. Les facteurs de risque étaient déterminés par un modèle de Cox en analyse uni puis multivariée. Résultat : Durant la période d’inclusion, 175 patients ont bénéficié d’une TCO. Pour 119 d’entre eux, 218 épisodes infectieux ont été diagnostiqués, touchant 68 % des patients. Les infections les plus fréquentes étaient les pneumonies (88) et les infections du triangle de Scarpa (60). Les facteurs de risque en analyse multivariée étaient la présence d’une ECMO veino-artérielle (VA) en périodes préopératoire (OR : 1,16 [IC95 : 1,00-1,35], p = 0,04) et postopératoire (OR : 1,28 [IC95 : 1,10-1,48], p < 0,01), la transfusion sanguine > 2 culots globulaires en postopératoire (OR : 1,21 [IC95 : 1,05-1,39], p < 0,01). Les échanges plasmatiques et les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) n’étaient pas associés à une majoration du risque infectieux. Les durées de ventilation mécanique, de sevrage de l’ECMO VA et de séjour en réanimation étaient plus importantes chez les transplantés infectés. L’incidence des rejets à 1 an était identique. La mortalité à 1 an tendait à être supérieure sans atteindre le seuil de significativité sur cet effectif (7 % vs 15 %, OR 2,9 [0,8-10,3] p = 0,15). Conclusion : La survenue d’une infection bactérienne postopératoire est fréquente, principalement pulmonaire ou sur les sites de canulation de l’ECMO. Le recours à l’ECMO VA ainsi que la transfusion sanguine en augmentent le risque et prolongent les durées d’hospitalisation en réanimation. Le traitement préventif du rejet humoral chez le transplanté hyperimmunisé n’influence pas la survenue d’infection bactérienne. Sur ce collectif, la mortalité n’est pas significativement accrue.     Epidemiology and risk factors of post-operative infections after heart transplantation   Objectives: Immunosuppressive therapy used after heart transplantation predispose recipients to post-operative infection and is associated with potential worse outcomes. The objective of this study was to investigate the epidemiology and the risk factors of post-operative infection in recipients beneficing of heart transplantation. Methods: We investigated all patients underwent heart transplantation between January 2014 and December 2015. All the post-operative infections occurring during hospitalization were recorded. The “infected” and “non-infected” patients were compared by Wilcoxon or Fisher tests. A test of Log Rank and a Cox model was used for univariate and multivariate analysis. Results: At all, 175 recipients were retrospectively investigated and 219 post-operative infections occurred in 119 patients (68% of the recipients). Main infections were pneumoniae (88) and infections of inguinal cannulation site (60) after veno-arterial Extracorporeal Membrane Oxygenation (VA ECMO). In multivariate analysis, risk factors of post-operative infection were VA ECMO before transplantation (OR: 1.16 [IC95: 1.00-1.35], p=0.04) and after transplantation (OR: 1,28 [IC95: 1.10-1.48], p2 units packed cell (OR: 1.21 [IC95: 1.05-1.39], p
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-58 – Premiers résultats de transplantation cardiaque à l’hôpital Viet Duc

Huu Uoc Nguyen, Tien Quan Pham, Quoc Kinh Nguyen et al. Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, Hanoi Medical University, hôpital Viet Duc, Hanoi, Vietnam   Objectif : La transplantation est florissante au Vietnam depuis 2010. Jusqu’à présent, sur l’ensemble du pays, on compte près de 2 000 greffes de rein, 40 greffes de foie et 15 transplantations cardiaques. Avec une forte prédominance de la chirurgie, l’hôpital Viet Duc est le principal centre de transplantation avec des donneurs multi-organes en mort cérébrale (80 % des cas au Vietnam). En plus de 5 ans (2011-2016), le nombre de transplantations cardiaques réussies représentaient 13 cas (86,7 % au Vietnam). Le rapport vise à présenter quelques caractéristiques vietnamiennes de ces 13 transplantations. Méthode : Étude descriptive prospective du couplage « receveur-donneur » de l’ensemble des transplantations cardiaques et des résultats à long terme. Résultat : Il y avait 12 donneurs de sexe masculin, âgés de 18 à 37 ans ; 10 receveurs de sexe masculin, âgés de 13 à 64 ans. Dans 11 cas, le groupe sanguin était identique ; dans 2 cas, il était different (O pour autres). Il y avait une différence de poids de plus de 30 % dans 2 cas. On trouvait : HLA correct 2/6 (2 cas), 1/6 (7 cas), et 0/6 (4 cas). Tous les donneurs étaient multi-organiques : cœur, foie et deux reins. Il y avait 11 cas de transplantation normale pour cardiomyopathie, avec un temps de clampage de 75-85 minutes, et un temps d’opération de 4-6 heures. La période postopératoire était favorable, comme la chirurgie à cœur ouvert classique. Un cas présentait un cœur en position droite + maladie cardiaque congénitale complexe. Il a présenté une situation postopératoire sévère et a été déchargé au bout de 3 mois. Il y a eu 1 cas de patient âgé (64 ans) souffrant de maladie coronaire, dont le postopératoire a été assez lourd. Le succès technique est de 100 %. Aucune mortalité chirurgicale n’est à déplorer. Huit cas sont vivants en postop (après 6-53 mois). Il y avait 5 morts en surveillance de 3 à 29 mois (1 en raison d’abcès du poumon, 1 par rejet, 1 par maladie associée, 2 par mort subite). Le principal facteur influant sur la survie est la qualité des soins après transplantation de la famille et de l’hôpital (4/5 cas mortels). Une bonne surveillance du régime et des activités des patients et l’évaluation de l’état de l’artère coronaire du patient peuvent être des facteurs qui contribuent à améliorer le temps de survie après une transplantation. Conclusion : À l’hôpital Viet Duc, la technique de transplantation cardiaque a été réalisée de façon systématique avec une grande sécurité, mais en faible quantité. Outre le problème de rareté des donneurs (2-3 ‰ morts cérébrales à l’hôpital), il existe un phénomène de manque de receveur correct lorsqu’il y a donneurs. Il est par ailleurs nécessaire d’améliorer la qualité des soins pour les patients après une transplantation cardiaque pour prolonger la survie après transplantation.     First results of heart transplantation at Viet Duc hospital   Objectives: Organic transplant is flourishing in Vietnam since 2010. So far, for the whole country, there are nearly 2,000 kidney transplants, 40 liver transplants and 15 heart transplants. With a strong predominance of surgery, Viet Duc Hospital is the main multi-organ transplant center with brain-dead donors (take 80% of cases in Vietnam). For more than 5 years (2011-2016), the number of successful heart transplants accounted for 13 cases (86.7% in Vietnam). The report aims to present some Vietnamese cardiac transplantation characteristics of these 13 cases. Methods: Prospective descriptive type of coupling “recipient-donor” of the whole process of cardiac transplant and long term outcome. Results: There were 12 donors were male, aged 18-37; 10 recipient are male, aged 13-64. There are 11 cases with the same blood group, 2 cases different (O for others). Weight difference of more than 30% is in 2 cases. Correct HLA is 2/6 (2 cases), 1/6 (7 cases), and 0/6 (4 cases). All donors are multi-organ: heart, liver and 2 kidney. There are 11 cases of transplant for dilated cardiomyopathy, with the clamping time is 75-85 minutes, the operating time is 4-6 hours, the postoperative period is favorable as the classic open heart surgery. One patient with heart in the right position + congenital heart disease complex, severe postoperative and discharged after 3 months. One transplant for the elderly patient with coronary disease (64 years old), post-operative rather heavy. The technical success of 100%. No surgical mortality. There are 8 cases well alive in postoperative (after surgery 6-53 months). There were 5 deaths under surveillance from 3 to 29 months (1 due to lung abscess, 1 by reject, 1 by other disease, 2 by sudden death). The main factor influencing survival time is the quality of care of patients after transplant of the family and hospital (4/5 cases died). Properly monitoring diet, patient activities, and evaluate the patient’s coronary artery may be factors that help improve the survival time of the patient after a heart transplant. Conclusion: At the Viet Duc Hospital, the cardiac transplant technique was performed systematically with great safety, but not much quantity. Apart from problems with the number of donor rarity (2-3‰ of brain death in hospital), there is a phenomenon of lack of correct recipient when there are donors. Need to improve the quality of care for patients after a heart transplant to prolong post-transplant survival.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-46 – Apport du PET-TDM au 18-FDG et du 99m Tc-leukoscan dans le diagnostic des infections chez les patients porteurs d’une assistance circulatoire

Élisabeth Hugon-Vallet, Bastien Grégoire, Matteo Pozzi, Laurent Sebbag, Pascale Boissonnat, Claire Flamens, Sylvie Paulus, Christian Scheiber, Jean-François Obadia Unité 21, hôpital Louis-Pradel, hospices civils de Lyon, Bron   Objectif : Les infections concernent 14 à 28 % des patients porteurs d’une assistance ventriculaire (VAD) et aggravent le pronostic. La stratégie diagnostique reste débattue. La tomographie par émission de positron avec la Fluorine 18-Fluorodeoxyglucose (PET/CT) et la scintigraphie aux leucocytes marqués au 99m Tc (Leukoscan) sont de plus en plus utilisées pour la détection de foyers infectieux profonds. Notre étude cherche à évaluer le rôle du PET/CT et du Leukoscan pour le diagnostic et la localisation des infections chez les patients porteurs d’un VAD. Méthode : Dix patients porteurs d’un VAD ont été répartis en 3 groupes selon la probabilité infectieuse : groupe 0 = pas de signe clinique d’infection (n = 5) ; groupe 1 = suspicion d’infection sans signe d’infection du câble (n = 1) ; groupe 2 = forte suspicion d’infection avec ou sans positivité des hémocultures (n = 4). Résultat : Nous avons réalisé 10 PET/CT et 9 Leukoscan. Le délai entre le PET/CT et le Leukoscan était de 9,8 jours. Dans le groupe 2, tous les PET/CT (100 %) ont trouvé un hypermétabolisme tandis que 1 (25 %) Leukoscan était négatif. Dans le groupe 0, 1 (20 %) PET/CT et 1 (20 %) Leukoscan étaient positifs, mais pour différents patients. Dans le groupe 1, le PET/CT et le Leukoscan étaient fortement discordants. Dans le groupe 2, 3 (75 %) patients ont eu une transplantation cardiaque. Les analyses bactériologiques du matériel explanté étaient positives pour 2 (50 %) patients (Staphylococcus pasteurii n = 1, Staphylococcus hominis n = 1), et négatives pour 1 (25 %) patient malgré un PET/CT et un Leukoscan positifs. Les principaux foyers infectieux étaient le câble (40 % des cas) et la pompe du VAD (20 %). Nous n’avons pas retrouvé de foyers infectieux périphériques. Conclusion : Le PET/CT semble être plus fiable que le Leukoscan. Nos résultats préliminaires n’encouragent pas leur utilisation dans l’algorithme décisionnel d’infection chez les patients avec VAD. Les examens cliniques, biologiques et bactériologiques restent des outils efficaces pour le diagnostic des infections chez les patients porteurs d’un VAD. Des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux définir le rôle potentiel des PET/CT et Leukoscan dans le diagnostic de ces infections.     Interest of 18-FDG PET/CT and 99mTc leukocyte scintigraphy in the diagnostic strategy of infections in mechanical circulatory support patients   Objectives: Infections are a life-threatening complication affecting 14-28% of ventricular assist device (VAD) patients. Moreover the ideal diagnostic strategy is still matter of debate. Fluorine 18-Fluorodeoxyglucose positron emission tomography/computed tomography (PET/CT) and 99mTc leukocyte scintigraphy (Leukoscan) have been increasingly used for the detection of infectious foci in various clinical settings. The aim of our study is to evaluate the role of PET/CT and Leukoscan in the diagnosis and localization of infections in VAD patients. Methods: Ten consecutive VAD patients were divided into 3 groups according to the clinical probability of infection: group 0 = no clinical signs of infection (n=5); group 1 = suspicion of infection but no signs of infection of driveline (n=1); group 2 = strong suspicion of infection with or without positive blood cultures (n=4). Results: We performed 10 PET/CT and 9 Leukoscan. The delay between PET/CT and Leukoscan was 9.8 days. In group 2, all (100%) PET/CT found a hypermetabolism while 1 (25%) Leukoscan was negative. In group 0, 1 (20%) PET/CT and 1 (20%) Leukoscan were positive but not for the same patient. In group 1, the results of PET/CT and Leukoscan were strongly discordant. In group 2, 3 (75%) patients underwent heart transplantation. Bacteriological analysis of explanted VAD was positive in 2 (50%) patients (Staphylococcus pasteurii n=1, Staphylococcus hominis n=1) and negative in the remaining 1 (25%; despite PET/CT and Leukoscan were positive). The main infectious foci were driveline (40%) and VAD pump (20%). We have not found peripheral infectious foci. Conclusion: PET/CT seems to be a more reliable exam compared to the Leukoscan. Our preliminary results do not support the routine use of PET/CT or Leukoscan in the decision-making algorithm of VAD patients. Clinical, biological and bacteriological examinations are still effective and useful tools for the diagnosis of VAD infections. Further studies are needed to best define the potential role of PET/CT and Leukoscan in the diagnosis of VAD infections.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
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C-44 – Résultats d’une cohorte monocentrique de patients transplantés cardiaques suivie pendant 30 ans

Philippe Lacoste, Charles-Henri David, Basile Marie, Thomas Sénage, Antoine Mugniot, Christian Périgaud, Oussama Al Habash, Magalie Michel, Sabine Pattier, Thierry Leproivre, Bertrand Rozec, Jean-Noël Trochu, Jean-Christian Roussel Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, hôpital Nord-Laennec, CHU de Nantes   Objectif : Depuis l’avènement de la ciclosporine dans les années 1990, la transplantation cardiaque s’est imposée comme le traitement de référence de l’insuffisance cardiaque terminale. L’objectif de cette étude était d’étudier les résultats à très long terme de la transplantation cardiaque d’une cohorte de patients greffés il y a plus de 30 ans. Méthode : Ont été inclus dans cette étude rétrospective 148 patients consécutifs, transplantés cardiaques entre 1985 et 1991 dans un même centre. Les techniques chirurgicales et les traitements immunosuppresseurs étaient comparables. Un patient a été perdu de vue. Résultat : La survie actuarielle était respectivement de 75 % (n = 110), 58 % (n = 86), 42 % (n = 61), 26 % (n = 38) et 11 % (n = 16) à 5, 10, 15, 20 et 25 ans. Le suivi moyen était de 14,7 ± 7,7 ans pour les patients ayant au moins 3 mois de survie post-transplantation (n = 131). Les principales causes de décès étaient : cancer (31,2 %) et coronaropathie du greffon (22 %). Aucun décès dû à un rejet aigu n’a été constaté au cours du suivi. La survie sans maladie coronaire du greffon, détectée par coronarographie, était de 50,7 % (n = 56) à 10 ans, 31 % (n = 17) à 20 ans, avec un délai moyen d’apparition de 11 ans, et 7 (5,3 %) patients ont été retransplantés. 79 (60 %) patients ont développé au moins une néoplasie : cutanée (n = 43 patients, 54 %), tumeurs solides (n = 33 patients, 42 %) et cancers hématologiques (n = 17 patients, 21 %). L’incidence de l’insuffisance rénale terminale nécessitant une dialyse ou une transplantation rénale était de 13,5 % à 10 ans, et 35,5 % à 20 ans avec un intervalle libre moyen sans dialyse de 13,4 ans. Conclusion : La survie à long terme depuis l’utilisation de la ciclosporine reste excellente après transplantation cardiaque. Cependant, le contrôle du rejet aigu semble avoir un impact sur l’incidence des cancers et sur la fonction rénale.     Clinical outcomes of heart transplantation with 30 years follow up   Objectives: The study was conducted to determine the long-term outcome of patients who underwent heart transplantation 30 years ago, in the cyclosporine era. Methods: A retrospective analysis was done of 148 patients who had undergone heart transplantation between 1985 and 1991 at a single center. Operative technique and immunosuppressive treatment were comparable in all patients. Results: Actuarial survival rates were 75% (n=110), 58% (n=86), 42% (n=61), 26% (n=38) and 11% (n=16) at 5, 10, 15, 20 and 25 years, respectively. The mean follow-up period was 14.7±7.7 years for patients who survived more than 3 months after transplantation (n=131). The major causes of death were malignancy (31.2%) and cardiac allograft vasculopathy (22%). No death related to acute rejection was reported during the follow-up. The survival without Graft coronary artery disease, detected on angiography, was 50.7% (n=56) at 10 years, 31% (n=17) at 20 years, and 7 (5.3%) patients requiered retransplantation. Malignancies developed in 79 patients (60%), including skin cancers in 43 (54%), solid tumors in 33 (42%), and hematologic malignancies in 17 (21%). Proportion of severe renal function requiring dialysis or renal transplantation is 13.5% at 10 years, and 35.5% at 20 years (median: 13.4 years). Conclusion: Long-term survival after cardiac transplantation remains excellent in the cyclosporine era. Controlling acute allograft rejection can be achieved but seems to carry a high rate of cancers and renal dysfunction.   Séance : Posters cardiaque 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
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C-20 – Impact de l’ECMO sur la survie précoce et le retard de reprise de fonction rénale en transplantation combinée cœur-rein

Guillaume Lebreton, Jean Serre, Shaida Varnous, Guillaume Hekimian, Julien Amour, Salima Ouldamar, Sarah Drouin, Jacques Tourret, Guillaume Coutance, Sarah Ourahma, Alain Combes, Pascal Leprince, Benoît Barrou, Nadia Arzouk Service de chirurgie cardiaque, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris   Objectif : La transplantation combinée cœur-rein chez les patients en attente de greffe cardiaque et insuffisants rénaux chroniques améliore la survie par rapport à la greffe cardiaque seule. Le bénéfice de l’Extracorporeal Membrane Oxygenation (ECMO) n’a encore jamais été étudié en post-transplantation combinée cœur-rein. Sur le rationnel théorique qu’une bonne perfusion du greffon rénal est maintenue grâce à l’ECMO, indépendamment de la fonction du greffon cardiaque, depuis 2012, l’ECMO veino-artérielle a été mise en place de façon systématique dans notre institution chez les patients transplantés cœur-rein. L’objectif de cette étude est d’évaluer le bénéfice de l’ECMO systématique pour les transplantations combinées cœur-rein sur la reprise retardée de la fonction rénale (RRF), la survie des greffons et la survie des patients. Méthode : Trente patients greffés entre 2002 et 2016 ont été inclus et répartis en deux groupes : 17 receveurs consécutifs avec ECMO systématique en per-transplantation et 13 sans ECMO. Il n’y pas de différence significative entre les groupes pour l’âge, le degré d’insuffisance rénale (dialysé ou non), la gravité sur le plan cardiaque en prégreffe (intubation, utilisation de dobutamine, recours à une assistance circulatoire, antécédent de sternotomie) ainsi que pour les caractéristiques des donneurs. Résultat : L’incidence de la RRF n’est pas significativement différente entre les deux groupes avec 47,06 % dans le groupe avec ECMO versus 53,85 % dans le groupe sans ECMO. Il existe une différence significative sur la survie précoce à trois mois en faveur de l’ECMO avec 94,1 % (16/17) dans le groupe ECMO vs 61,5 % (8/13) dans le groupe sans ECMO (p = 0,0271). La survie rénale et cardiaque de même que l’incidence de rejet aigu est comparable dans les deux groupes. Conclusion : L’ECMO améliore significativement la survie précoce des patients bénéficiant d’une greffe combinée cœur-rein, mais sa place dans la prévention de la RRF reste à définir sur une cohorte plus large.     Impact of ECMO on early survival and delayed renal function in combined heart and kidney transplantation   Objectives: The combined heart-kidney transplant in patients waiting for heart transplants and chronic renal failure, improves survival compared to heart transplant alone. The benefit of Extracorporeal Membrane Oxygenation (ECMO) has never been studied in post-transplantation combined heart-kidney. On the theoretical rationale that a good perfusion of the renal graft is maintained thanks to the ECMO, independent of the function of the cardiac graft, since 2012, the vein-arterial ECMO has been systematically put in place in the hospital of Pitié Salpétrière in heart-kidney transplant patients. The objective of this study is to evaluate the benefit of systematic ECMO for combined heart-kidney transplantation on delayed renal function (DRF) recovery, graft survival and patient survival Methods: Thirty patients enrolled between 2002 and 2016 were included and divided into two groups: 17 consecutive recipients with systematic ECMO in per-transplantation and 13 without ECMO. There was no significant difference between the groups for age, degree of renal insufficiency (dialysis or not), cardiac gravity in pre-graft (intubation, use of dobutamine, use of circulatory assistance , antecedent of sternotomy) as well as for the characteristics of the donors. Results: The incidence of DRF was not significantly different between the two groups with 47.06% in the group with ECMO versus 53.85% in the group without ECMO. There was a significant difference in early survival at three months in favor of ECMO with 94.1% (16/17) in the ECMO group vs 61.5% (8/13) in the group without ECMO (p=0.0271). Renal and cardiac survival as well as the incidence of acute rejection is comparable in both groups. Conclusion: ECMO significantly improves the early survival of patients receiving combined heart-kidney transplantation, but its place in the prevention of DRF remains to be defined on a larger cohort.   Séance : Communications libres cardiaque - Assist./Greffe - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-18 – Transplantation cardiaque à haut risque immunologique : les rejets humoraux sont fréquents et précoces mais n’impactent pas le pronostic

Guillaume Coutance, Shaida Varnous, Lucas Van Aelst, Guillaume Lebreton, Salima Ouldamar, Nicolas Bréchot, Philippe Rouvier, Samir Saheb, Chantal Gautreau, Norah Aït Hamou, Mélanie Houot, Alain Combes, Julien Amour, Pascal Leprince Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, Institut de cardiologie, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris ; université Paris-VI   Objectif : L’épidémiologie et le pronostic du rejet humoral (RH) chez les patients greffés avec des anticorps dirigés contre le greffon restent mal décrits. Méthode : Nous avons mené une étude prospective, monocentrique, observationnelle incluant tous les patients ayant bénéficié d’une première transplantation cardiaque isolée du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2015 avec des anticorps dirigés contre le greffon identifiés en technique Luminex (MFI > 1000). Ces patients ont reçu 5 échanges plasmatiques et une cure d’immunoglobulines en péri-greffe en plus du traitement d’induction. Nos objectifs étaient de décrire l’épidémiologie du RH dans cette population à haut risque immunologique et d’analyser leur pronostic (survie, fonction du greffon, coronaropathie). Résultat : Nous avons inclus 194 patients. Parmi eux, 52 ont fait au moins un épisode de RH (26,8 %). La médiane de survenue du RH était de 24 jours après transplantation (IQR = 15-160 j). La survie des patients ayant fait au moins un épisode de RH était comparable à celle des patients sans RH (survie à 1 an : respectivement 82 et 83 %, log rank test : 0,69). La fraction d’éjection du ventricule gauche et l’incidence de la coronaropathie du greffon étaient comparables entre les deux groupes en fin de suivi. Cependant, trois patients présentant des RH récidivants ont développé une dysfonction ventriculaire gauche (FEVG < 45 %) et deux autres une coronaropathie du greffon rapidement évolutive. Conclusion : Les rejets humoraux sont fréquents et précoces chez les patients transplantés avec des anticorps dirigés contre le greffon mais n’impactent pas le pronostic à moyen terme. Cependant, les RH récidivants pourraient être associés à un moins bon pronostic.     Heart transplantation with preformed donor specific antibodies: antibody-mediated rejections are frequent and early but do not impact mid-term prognosis   Objectives: Little is known about antibody-mediated rejection (AMR) due to pre-formed donor specific antibodies (pfDSA) after heart transplantation. Methods: We performed a prospective, single center, observational study, including all consecutive heart transplant recipients between January, 1st 2009 and December, 31th 2015 with pfDSA identified by Luminex single antigen (LSA) assay at mean fluorescence intensity (MFI) >1000. A prospective immunosuppressive protocol was applied to these patients including induction therapy, plasmapheresis and intravenous immunoglobulins. Our objectives were to describe clinical characteristics of AMR in patients with pfDSA and to analyze the impact of AMR on mortality, allograft function and cardiac allograft vasculopathy (CAV). Results: We included 194 heart transplant recipients with pfDSA. Among them, 52 patients were diagnosed with at least one episode of AMR (26.8%). First episode of AMR occurred early after transplantation (median =4 days, IQR = 15-160 days). Survival of patients with and without AMR was similar (1 year survival after transplantation: respectively 82 and 83%, log rank test: p=0.69). Recurrences of AMR were common (42% of patients). Graft function evaluated on left ventricular (LV) ejection fraction and cardiac allograft vasculopathy grade were similar between groups. However, three “recurrent AMR” patients had persistent LV dysfunction and 2 experienced rapidly progressive CAV. Conclusion: Antibody mediated rejection after heart transplantation with pfDSA was early, frequent and did not impact mid-term prognosis. However, recurrent forms of AMR might be associated with worse outcomes.   Séance : Communications libres cardiaque - Assist./Greffe - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-16 – Épidémiologie et facteurs de risque des pneumonies en postopératoire de transplantation cardiaque

Charles Vidal, Romain Pasqualotto, Arthur James, Guillaume Coutance, Shaida Varnous, Pascal Leprince, Julien Amour Institut de cardiologie, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris   Objectif : L’induction d’une immunosuppression expose le transplanté cardiaque à la survenue de pneumonies postopératoires augmentant la morbi-mortalité de ces patients. L’objectif de ce travail est de faire une analyse épidémiologique des pneumonies postopératoires des transplantés cardiaques et d’en déterminer les facteurs de risque. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients transplantés cardiaques orthotopiques (TCO) hospitalisés entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2015. Toutes les infections pulmonaires survenant durant la période intrahospitalière ont été répertoriées. Les facteurs de risque étaient déterminés par un modèle de Cox en analyse uni puis multivariée. Résultat : Durant la période d’inclusion, 175 patients ont bénéficié d’une TCO. Pour 60 d’entre eux, 88 épisodes de pneumonies ont été diagnostiqués touchant 34 % des patients. Les germes responsables de cette complication étaient les entérobactéries (42 %) et le Pseudomonas aeruginosa (28 %). Les facteurs de risque en analyse multivariée étaient la ventilation mécanique avant la transplantation (OR : 1,27 [1,00-1,62], p = 0,05), la présence d’une ECMO veino-artérielle (VA) en postopératoire (OR : 1,21 [1,04-1,40], p = 0,01) et la transfusion sanguine > 2 culots globulaires (CGR) en postopératoire (OR : 1,38 [IC95: 1,19-1,60], p < 0,01). Les durées de ventilation mécanique, durée de sevrage de l’ECMO VA et de séjour en réanimation étaient significativement plus importantes chez les transplantés présentant une pneumonie postopératoire. Enfin, chez ces mêmes patients, les mortalités à 30 jours et à 1 an était supérieures, respectivement 15 % vs 4 % (OR : 3,7 [1,2-11,7], p = 0,04) et 24 % vs 6 % (OR : 4,9 [1,9-13,0], p < 0,01). Conclusion : La survenue d’une pneumonie postopératoire est fréquente et associée à une morbi-mortalité importante. La ventilation mécanique avant la transplantation, le recours à l’ECMO VA en postopératoire ainsi que la transfusion sanguine en augmentent le risque, prolongent les durées d’hospitalisation en réanimation et sont associés à une augmentation de la mortalité.     Epidemiology and risk factors of post-operative pneumonias after heart transplantation   Objectives: Immunosuppressive therapy used after heart transplantation predisposes recipients to post-operative pneumonia and is associated with potential worse outcomes. The objective of this study was to investigate the epidemiology and the risk factors of post-operative pneumonia in recipients beneficing of heart transplantation. Methods: We investigated all patients underwent heart transplantation between January 2014 and December 2015. All the post-operative pneumonias occurring during hospitalization were recorded. The “infected” and “non-infected” patients were compared by Wilcoxon or Fisher tests. A test of Log Rank and a Cox model was used for univariate and multivariate analysis. Results: At all, 175 recipients were retrospectively investigated and 88 post-operative pneumonias occurred in 60 patients (34% of the recipients). Enterobacteriaceae (42%) and Pseudomonas aeruginosa (28%) are the main germ found in this complication. In multivariate analysis, risk factors of post-operative infection were mechanical ventilation before transplantation (OR: 1.27 [1.00-1.62], p=0.05), veno-arterial Extracorporeal Membrane Oxygenation (VA ECMO) after transplantation (OR: 1.21 [1.04-1.40], p=0.01) and post-operative blood transfusion >2 units packed cell (OR: 1.38 [IC95: 1.19-1.60], p
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-02 – Les cellules souches mésenchymateuses sphéroïdes améliorent l’artériopathie du greffon dans un modèle de transplantation cardiaque

Anthony Nguyen, Celia Sid-Ottmane, Louis-Paul Perrault, Hung-Quoc Ly Service de chirurgie cardiaque, Institut de cardiologie de Montréal, Québec, Canada   Objectif : La transplantation cardiaque demeure le traitement de choix pour les patients admissibles atteints d’insuffisance cardiaque terminale. Au-delà de la première année post-transplantation, la vasculopathie du greffon (CAV) représente l’une des principales causes de décès impliquant des facteurs immunologiques et non immunologiques. Le tissu adipeux est une source de cellules souches pour des approches thérapeutiques en médecine régénérative à la fois riche et facile d’accès. Les cellules stromales dérivées du tissu adipeux (ASC) seraient une thérapie potentiellement efficace dans la maladie cardiaque. Nous avons étudié les effets de la délivrance épicardique d’une matrice avec ASC dans un modèle de transplantation cardiaque hétérotopique (TCH) associée au CAV. Méthode : Des cœurs de rats Fisher de type sauvage (WT F344) ont été prélevés et transplantés dans l’abdomen des rats receveurs Lewis (WT LEW) de facon hétérotopique. Après TCH, les ASC cultivées sous forme de sphéroïdes ont été déposées sur l’épicarde des cœurs greffés dans le groupe expérimental, comparés aux témoins (SHAM) ayant reçu une solution saline (NS). Résultat : Quatorze jours après l’injection, le marquage par anticorps CD90 (+) en immunofluorescence confocale a identifié la présence d’ASC à la fois dans le myocarde du greffon, mais également dans le cœur natif en proportion beaucoup plus faible. Une réduction dans le remodelage ventriculaire et la fibrose cardiaque a été observée par analyse immunohistochimique et confirmée par résonance magnétique cardiaque dans le groupe ASC. Par rapport aux ASC cultivées en monocouches, les ASC sous forme de sphéroïdes présentaient des propriétés anti-inflammatoires et anti-apoptotiques augmentées par Luminex (VEGF, l’IL-6, IL-8 et MCP-1). Conclusion : La thérapie cellulaire sous forme d’ASC sphéroïdes délivrées au niveau épicardique améliore le remodelage ventriculaire, réduit la fibrose cardiaque et diminue l’apoptose des cardiomyocytes du cœur transplanté dans un modèle TCH. Nos données suggèrent que les ASC sous forme de sphéroïdes démontrent une amélioration des propriétés anti-inflammatoires par rapport aux ASC cultivées en monocouches.     Adipose-derived mesenchymal stem cells cultured as spheroids improves cardiac allograft vasculopathy development in a heart transplantation model   Objectives: Cardiac transplantation remains the definitive therapy for eligible patients with end-stage heart failure. Beyond the first year post-transplant period, cardiac allograft vasculopathy (CAV) represents one of the major causes of death which implies immunologic and non-immunologic factors. Adipose tissue is a rich and very convenient source of cells for regenerative medicine therapeutic approaches. Adipose-derived stromal cell (ASCs) treatment is a potentially effective cell therapy for cardiac disease. We investigated the effects of epicardial delivery of ASC matrix in a heterotopic heart transplantation (HHT) model associated with CAV. Methods: Hearts of wild-type Fisher (WT F344) rats were harvested and transplanted heterotopically into the abdomen of recipient WT LEW rats. After HHT, ASCs cultured as 3D spheroids were injected on epicardial patch into animals in the experimental group, whereas controls received normal saline (NS). Results: Fourteen days after injection, confocal immunofluorescence antibodies CD90(+) identified ASCs into the myocardial allograft but also in the host native heart in lower proportion. A reduction in ventricular remodeling and cardiac fibrosis was observed by immuno-histochemical analysis and confirmed by cardiac magnetic resonance imaging in the ASCs group. Compared to monolayer cultured ASCs, the 3D spheroids ASCs showed enhanced anti-inflammatory properties. This was confirmed by the observations that VEGF, IL-6, IL-8 and MCP-1 levels were markedly elevated in ASCs 3D spheroids compared to monolayer ASCs. Conclusion: We showed enhanced ventricular remodeling, reduced cardiac fibrosis, and decreased cardiomyocyte apoptosis of the transplanted heart in a heterotopic transplantation model after epicardial delivery of spheroid ASCs. Our data suggest that 3D spheroids ASC showed improved anti-inflammatory properties compared to monolayer cultured ASCs.   Séance : Bourse Recherche - mercredi 7 juin - 16:00-16:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-01 – L’impact de la décharge ventriculaire gauche chronique sur le remodelage myocardique : deux techniques de transplantation hétérotopique chez le rat

Gabriel Saiydoun1,2, Nguyen Tran2, Yihua Liu1,2,3, Guillaume Gauchotte4, Aude Falanga2, Vanessa Marie2, Arnaud Olivier5, Frédérique Groubatch2, Céline Gu6, Pierre-Yves Marie2,6, Pablo Maureira1,2 1. Service de chirurgie cardiaque et transplantation, CHU de Nancy 2. School of Surgery, Inserm, U1116, université de Lorraine, Nancy 3. Service de chirurgie cardio-thoracique, Zhongnan Hospital of Wuhan University, Wuhan, Chine 4. Service d’anatomie et cytologie pathologique, CHU de Nancy 5. Service de cardiologie, CHU de Nancy 6. Service d’imagerie médicale, CHU de Nancy   Objectif : La pression intraventriculaire gauche et la surcharge volémique ont été proposées comme principaux facteurs influençant le remodelage cardiaque. La réduction du travail myocardique par décharge ventriculaire pourrait avoir des effets favorables sur le métabolisme cellulaire favorisant la récupération myocardique et donc le remodelage inverse. Cependant, l’incertitude demeure quant à l’impact précis de la décharge ventriculaire prolongée capable d’induire une atrophie myocardique, mettant en péril la récupération cardiaque. Dans cette étude, nous proposons de comparer l’impact de la décharge ventriculaire gauche totale et partielle sur le métabolisme et la fonction myocardique en utilisant deux modèles de transplantation cardiaque hétérotopiques chez le rat. Méthode : Des rats mâles adultes Lewis syngéniques ont bénéficié d’une transplantation cardiaque (n = 15) et cardiopulmonaire (n = 10) hétérotopique représentant respectivement le modèle de décharge ventriculaire gauche totale et partielle. Une série d’échocardiographies, TEP-18 FDG et mesures de pression-volume a été réalisée pour évaluer respectivement la morphologie, le métabolisme du glucose et la performance hémodynamique du cœur orthotopique et du greffon hétérotopique pendant une période de 4 semaines. La teneur en collagène cardiaque a été évaluée avec la coloration au rouge Sirius lors de l’étude histologique. Résultat : Il n’existait pas de différence significative entre les deux modèles concernant la dysfonction diastolique (-dP/dTmin : -2697,4 ± 665,6 mmHg/s vs -2238,2 ± 1023,3 mmHg/s, p = 0,18) ainsi que le taux de collagène cardiaque (11,7 ± 4,2 % vs 8,7 ± 3,1 %, p = 0,18). Par contre, notre étude montrait une différence significative en faveur du modèle de décharge ventriculaire partielle concernant le poids myocardique (623,4 ± 123,6 mg vs 483,4 ± 48,4 mg, p = 0,03), l’épaisseur ventriculaire diastolique gauche (4,77 ± 0,42 mm vs 4,1 ± 0,41 mm, p = 0,003), l’épaisseur du septum interventriculaire (1,27 ± 0,15 vs 1,05 ± 0,13, p = 0,004), le taux d’absorption du 18FDG (21,7 % ± 4,5 % vs 12,0 % ± 3,9 %, p = 0,047) et la fonction systolique (dP/dTmax : 4485,4 ± 1554,8 mmHg/s vs 2513,5 ± 951,4 mmHg/s, p = 0,02). Conclusion : Notre étude confirme que la décharge volumique ventriculaire gauche entraîne un remodelage cardiaque d’un cœur normal. Comparée à la décharge complète, la décharge partielle est associée à une contractilité mieux préservée avec une atrophie cardiaque et une diminution de métabolisme du glucose moins importantes. Donc ce travail suggère que la récupération cardiaque pourrait être meilleure en cas de décharge ventriculaire partielle plutôt que totale.     Impact of chronic left ventricular unloading on myocardial remodeling: multimodal assessment of two heterotopic heart transplantation techniques   Objectives: Cardiac recovery is possible by means of mechanical unloading, yet remains rare. Excessive unloading associated myocardial atrophy and fibrosis may adversely affect the process of reverse remodeling. In this study, we sought to evaluate the impact of different intensities of chronic left ventricular (LV) unloading on myocardial remodeling. Methods: We subjected 25 isogenic Lewis rats to either complete LV unloading (CU, n=15) induced by heterotopic heart transplantation, or partial LV unloading (PU, n=10) by heterotopic heart-lung transplantation. Serial echocardiography, 18FDG-PET and LV pressure-volume catheter were performed to evaluate the morphology, glucose metabolism and hemodynamic performance of the orthotopic hearts and heterotopic transplants over 4 weeks. Cell size, collagen content, tissue cytokines (IL-1alpha, IL-2, IL-6, IL-10, TNF-alpha, and VEGF), and matrix metalloproteinase (MMP)-2 and -9 were also determined. Results: We demonstrated an LV load-dependent relationship using echo-based structural (LPWT, IVSD and LVDd) and functional (LVFS and LVEF) parameters, as well as an 18FDG uptake (all p<0.05). This load-dependent relationship was also evidenced in P-V conductance catheter’s measurements (SV, SW, CO, dP/dTmax, and -dP/dTmin, all p<0.05). Significant myocardial atrophy and fibrosis were observed in unloaded hearts, while the cytokines and MMPs concentrations were comparable in both unloading conditions. Conclusion: Our study confirmed that volume unloading leads to cardiac remodeling of non-failing hearts, including atrophy, fibrosis, and reduction of mechanical work and glucose metabolism. Cardiac atrophy is the direct and prominent change following mechanical unloading, which exaggerates the proportion of total collagen that is responsible for diastolic dysfunction. Compared to complete unloading, partial unloading is associated with less profound cardiac atrophy and glucose metabolism, and better preserved contractility, whereas the increase of total collagen content and relaxation impairment of heterotopic grafts are comparable regardless of the degree of unloading.   Séance : Bourse Recherche - mercredi 7 juin - 16:00-16:45
mai 24, 2017