Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-48 – Records de survie sous assistance circulatoire : à propos de 3 cas

Thomas Sénage, Charles-Henri David, Erwan Flecher, Anette Belin, André Kayat, Magali Michel, Sabine Pattier, Jean-Noël Trochu, Jean-Christian Roussel Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, hôpital Laennec, Nantes   Objectif : L’insuffisance cardiaque terminale est un problème de santé publique avec la transplantation cardiaque comme traitement de référence au stade terminal. Face à la pénurie de greffon et l’âge avancé des patients qui deviennent alors non éligibles à la transplantation, l’indication d’assistance circulatoire à visée définitive prédomine actuellement. Un des principaux objectifs après transplantation ou assistance est la survie. Nous présentons ici des records de survie sous assistance à visée définitive. Méthode : Les plus longues durées d’assistance circulatoire lourde ont été analysées dans notre région. Résultat : Patient #1 est un homme de 66 ans présentant une cardiomyopathie dilatée symptomatique, assisté par une assistance monoventriculaire gauche de type Ventrassist® (Ventracor). Le patient est toujours vivant avec un suivi de plus de 10 ans sous assistance (3692 jours). Il est en bon état général, sans symptôme cardiaque ni complication liée à la machine. Il détient le record international d’assistance sous Ventrassist®. Patient #2 était un homme de 34 ans présentant une cardiopathie ischémique nécessitant l’implantation d’une assistance biventriculaire type Syncardia-TAH®. Le patient est resté sous assistance pendant 4,4 années (1623 jours) dont 4,1 années sous Freedom®, et majoritairement à domicile (> 90 % du temps), avec une qualité de vie évaluée satisfaisante. Il détient la seconde plus longue durée d’assistance sous Syncardia-TAH®. Il est décédé d’un AVC hémorragique sur anévrysme mycotique post-infection de câble. Patient #3 est un homme de 40 ans présentant une cardiomyopathie dilatée sans atteinte ventriculaire droite. Il a refusé dans un premier temps la transplantation cardiaque et une assistance monoventriculaire gauche de type Jarvik 2000® a été implantée par thoracotomie gauche. Le suivi a été presque sans complication majeure jusqu’à la 10e année, où une transplantation a été réalisée en raison de la survenue d’une complication thrombotique de l’assistance. Il détient le record international de durée d’assistance sous Jarvik 2000® (3496 jours). Conclusion : Ces trois cas illustrent la capacité de support à très long terme des assistances mécaniques actuelles.     “Very” long-term mechanical circulatory support: world record podium   Objectives: Chronic heart failure is a public health problem with many treatment options depending on the status of the patient. The ultimate treatment is cardiac transplantation (HTx). But, with the insufficiency of organs donor and the increasing of older patients not eligible for HTx, alternative treatment such as circulatory support device (CSD) as destination therapy (DT) has emerged. One of the main issue for transplanted or assisted patient is the survival. Here we focused on the world podium record for the longest duration under CSD for DT. Methods: Longest duration on mechanical support were evaluated in to hospital centers. Results: Patient#1 was a 66 years old man with symptomatic dilated cardiomyopathy (DCM) supported with a Ventrassist® (Ventracor Ltd) LVAD. At last follow-up, ten years after (3692 days) implantation, this 76 years old patient is in good health with no major disability and no driveline infection. He has the world longest duration under Ventrassist. Patient#2 was a 34 years old male with Intermacs 3 ischemic heart failure. This patient stayed 4.4 y (1623 days) under Syncardia-TAH and 4.1y on Freedom® console. The major part of his life under support was at home (>90%) with a normal daily life. He has the world second longest duration under Cardiowest, but died from hemorrhagic stroke due to mycotic aneurysm post driveline infection. Patient#3 was a 40 years old man with DCM in intermacs 3 and good right ventricular function. He refused heart transplant at that time and was implanted with a Jarvik 2000® through left thoracotomy. Follow-up was nearly uneventful until the 10th year, where heart transplantation was required due to left ventricle thrombus with intermittent occlusion of the inflow cannula. He has the world longest duration under Jarvik 2000® (3496 days). Conclusion: Those three cases illustrate the potential long-term capacity of the devices and proof that long-term mechanical support is reachable.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-42 – Impact du débit de filtration glomérulaire sur la survie au long cours après la chirurgie coronaire à cœur battant

Gilles Amr, Nicola Vistarini, Mariam Ellouze, Raymond Cartier Service de chirurgie cardiaque, Institut de cardiologie de Montréal, Québec, Canada   Objectif : L’insuffisance rénale chronique (IRC) est un marqueur de mauvaise survie au long cours après la chirurgie coronaire. Les pontages coronaires à cœur battant (PCB) sont associés à une réduction de l’incidence de l’insuffisance rénale postopératoire. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence du niveau de l’insuffisance rénale préopératoire sur les taux de survie et les causes de décès suivant la chirurgie PCB. Méthode : Les données de 1400 patients consécutifs, ayant bénéficié de PCB isolé entre les mois de septembre 1996 et avril 2007, ont été collectées de manière prospective. Le débit de filtration glomérulaire (DFG) préopératoire a été calculé en utilisant la formule de Cockroft et Gault. Les patients étaient divisés en 4 groupes en fonction du DFG (ml/min) préopératoire: groupe (Gr) 1 : > 90 ; Gr 2 : > 60 et ≤ 90 ; Gr 3 : > 30 et ≤ 60 ; et Gr 4 : ≤ 30. Des analyses de régression de Kaplan-Meier et de Cox ont été réalisées afin d’identifier les taux de survie globale au long cours et de survie sans événement cardiaque majeur (ECM) ainsi que leurs facteurs de risque. Résultat : La sévérité de l’IRC corrélait avec l’âge (p < 0,001), le sexe féminin (p < 0,001), le diabète (p < 0,001), la maladie cérébrovasculaire (p < 0,001), la fraction d’éjection basse (p < 0,001), l’hypertension (p < 0,001), l’insuffisance cardiaque chronique (p < 0,001), la fibrillation atriale préopératoire (p = 0,04), l’artériopathie périphérique (p < 0,001), et l’antécédent d’infarctus du myocarde (p = 0,02). L’hypercholestérolémie, le tabagisme et l’obésité corrélaient négativement avec l’IRC. La courbe de survie globale de Kaplan-Meier diminuait avec la sévérité de l’IRC, mais après ajustement des variables démographiques et facteurs de risque, uniquement le Gr 4 avait une survie globale ainsi qu’une survie sans ECM à 10 ans réduites (analyse avec régression de Cox ; p = 0,01 et p = 0,03 respectivement). Parmi les ECM, la mortalité cardiaque, la réhospitalisation pour insuffisance cardiaque et les revascularisations étaient plus fréquente dans le Gr 4. Conclusion : L’IRC sévère (DFG < 30 ml/min) est un facteur de risque significatif de réduction de la survie globale et la survie sans ECM après la chirurgie de PCB. Elle est associée à la mortalité d’origine cardiaque, l’insuffisance cardiaque et les revascularisations répétées.     Impact of glomerular filtration rate on long-term survival after off-pump coronary artery bypass surgery   Objectives: Chronic renal failure (CRF) is a marker of poor long-term survival after coronary surgery. Off-pump coronary artery bypass (OPCAB) surgery has been shown to decrease prevalence post-operative CRF. The objective of this study is to assess the influence of preoperative CRF stage on survival rates and on causes of death after OPCAB surgery. Methods: Data on 1400 consecutive patients who underwent off-pump isolated OPCAB between September 1996 and April 2007 were prospectively collected. Preoperative creatinine clearance (CrCl) was estimated according to Cockcroft and Gault equation. Patients were divided in 4 groups according to preoperative CrCl (ml/min): Gr 1: >90; Gr 2: >60 and ≤90; Gr 3: >30 and ≤60; and Gr 4: ≤30. Kaplan-Meier and Cox regression analysis were performed to assess long term and major adverse cardiac event (MACE)-free survival rates and to identify their risk factors. Results: Severity of CRF correlated with age (p
mai 24, 2017
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C-39 – ECMO/ECLS veino-artérielle dans le choc cardiogénique : résultats à court terme

Antoine Defontaine, Erwan Flécher, Syed Moby Rehman, Nicolas Nesseler, Bernard Lelong, Jean-Philippe Verhoye Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, CHU de Rennes   Objectif : L’ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation) veino-artérielle ou ECLS (Extracorporeal Life Support) est largement utilisée pour traiter le choc cardiogénique réfractaire avec des résultats disparates. L’objectif était de présenter les résultats de notre centre et d’identifier des facteurs pronostiques précoces. Méthode : Analyse rétrospective de tous les patients nécessitant une ECLS pour choc cardiogénique à l’exclusion des ECLS post-cardiotomie. Résultat : 159 patients (122 hommes – 76,7 %), âgés de 53,9 ± 12,6 ans, ont reçu une ECLS entre 2005 et 2016 (31 – 19,6 % sous massage cardiaque externe [MCE] et 54 – 34 % sous adrénaline). 84 patients (52,8 %) étaient vivants à l’ablation : 52 (61,9 %) sevrés, 16 (19,0 %) transplantés et 12 (14,3 %) ayant reçu une assistance circulatoire de longue durée (autres 4 – 4,8 %) avec une durée moyenne sous ECLS de 10,1 ± 5,8 jours. 63 (39,6 %) patients étaient vivants à 6 mois. La survie était identique entre les hommes (74 décès – 60,7 %) et les femmes (22 décès – 59,5 %), p = 0,87. Les survivants étaient plus jeunes (49,4 ± 14,2) que les décédés (56,9 ± 10,4), p = 0,0025. Les patients implantés sous MCE survivaient moins (n = 8 – 25,8 % vs n = 55 –43,0 %, p = 0,0015) de même que ceux sous adrénaline (n = 14 – 25,9 % vs n = 49 – 46,7 %, p = 0,0009). La créatininémie à l’implantation était plus faible chez les survivants (155,9 ± 97,3 umol/L vs 188,1 ± 99,2 umol/L, p = 0,0332) de même que le taux d’aspartate aminotransférase (ASAT) (695,6 ± 1072,4 UI/L vs 1292,0 ± 2890,4 UI/L, p = 0,0021). À 24 heures, la créatininémie était plus faible chez les survivants (133,3 ± 109,0 umol/L vs 204,3 ± 133,6 umol/L, p < 0,0001). Il n’y avait pas de différence concernant les ASAT. Entre l’implantation et la 24e heure, la créatininémie avait diminué chez les survivants (-28,0 ± 65,5 umol/L) et augmenté chez les décédés (+17,1 ± 86,7 umol/L, p < 0,0001). Les ASAT ont diminué chez les survivants (-184,8 ± 911,1 UI/L) et augmenté chez les décédés (+788,2 ± 3552,9 UI/L, p = 0,0034). Conclusion : Les résultats de l’ECLS dans la prise en charge du choc cardiogénique réfractaire sont acceptables dans notre centre. Les patients les plus jeunes, sans adrénaline ni MCE à la pose, avaient une meilleure survie. Une diminution de la créatininémie et des ASAT à 24 heures était également en faveur d’une meilleure survie.     Veno-arterial ECMO/ECLS for cardiogenic shock: short term outcomes   Objectives: Veno-arterial ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation) or ECLS (Extracorporeal Life Support) is widely used to treat severe cardiogenic shock with disparate results. The aim of this study was to present the results at our institution and to identify early prognostic factors. Methods: Retrospective analysis of prospectively collected data for all patients with cardiogenic shock requiring ECLS at our centre. Post cardiotomy ECLS were excluded. Results: 159 consecutive patients (122 male; 76.7%), aged 53.9 ±12.6 years, received ECLS between 2005 and 2016. 31 (19.6%) cases followed external cardiac massage (ECM) and 54 (34.0%) patients were implanted under epinephrine. 84 patients (52.8%) were alive at explant time: 52 (61.9%) were weaned, 16 (19.0%) were transplanted and 12 (14.3%) received long term assist device (other 4; 4.8%) with a mean duration under ECLS of 10.1 ±5.8 days. At 6 months follow-up, 63 (39.6%) patients remained alive. There was no difference in survival between males (74 deaths; 60.7%) and females (22 deaths; 59.5%), p=0.87. Patients who died were older (56.9±10.4) than survivors (49.4±14.2), p=0.0025. Patients under ECM at time of setup were less likely to survive (n=8; 25.8% vs n=55; 43.0%, p=0.0015) as well as patients receiving epinephrine (n=14; 25.9% vs n=49; 46.7%, p=0.0009). Creatinine at setup time was lower in survivors (155.9±97.3 umol/L vs 188.1±99.2 umol/L, p=0.0332) as well as aspartate aminotransferase (AST) (695.6±1072.4 IU/L vs 1292.0±2890.4 IU/L, p=0.0021). At 24 hours follow-up, creatinine was lower in survivors (133.3±109.0 umol/L vs 204.3±133.6 umol/L, p<0.0001). There was no difference in AST (p=0.07). Between setup time and 24 hours follow-up, creatinine decreased in survivors (-28.0±65.5 umol/L) while it increased in the deceased (+17.1±86.7 umol/L, p<0.0001). AST also decreased in survivors (-184.8±911.1 IU/L) while it increased in the deceased (+788.2±3552.9 IU/L, p=0.0034). Conclusion: ECLS results for patients in acute cardiogenic shock are acceptable at our centre. Younger patients without a requirement of epinephrine or prior ECM at time of setup had improved survival. Furthermore, improvement of creatinine and AST at 24 hours favoured better survival.   Séance : Posters cardiaque 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-37 – Le tronc artériel brachio-céphalique et l’artère carotide commune droite pour TAVI : deux approches pour un même axe

Chadi Aludaat1, Maud-Emmanuelle Olivier1, Thomas Levasseur2, Laurent Faroux2, Sophie Tassan-Mangina2, Anne Poncet1, Alessandro di Cesare, Benoît Herce2, Damien Metz2, Vito Giovanni Ruggieri1 1. Service de chirurgie cardiaque, hôpital Robert-Debré, CHU de Reims 2. Service de cardiologie, hôpital Robert-Debré, CHU de Reims   Objectif : Avec l’élargissement des indications pour l’implantation de valves transcathéter (TAVI), un nombre significatif de patients n’est pas éligible à l’accès transfémoral. Les taux de complications vasculaires et neurologiques liés à cet abord demeurent problématiques. Nous rapportons dans cette étude notre expérience sur l’utilisation du tronc artériel brachio-céphalique (TABC) et de l’artère carotide commune droite (ACD) comme alternatives à la voie transfémorale lorsque celle-ci n’est pas favorable. Méthode : Entre septembre 2014 et septembre 2016, 28 patients ont bénéficié d’un TAVI après décision de la Heart Team. Le choix d’une voie alternative a été établi après examen clinique et analyse des coupes obtenues par angioscanner synchronisé. Seize patients ont bénéficié d’un abord de l’ACD par cervicotomie sous anesthésie locorégionale. Douze patients ont bénéficié d’un abord du TABC par manubriotomie sous anesthésie générale. L’âge moyen étais de 80,4 ± 14,7 ans ; l’EuroSCORE logistic était de 24,2 ± 11. Les résultats ont été recueillis selon les définitions du Valve Academic Research Consorsium 2 (VARC-2). Résultat : Les valves utilisées ont été la valve Edwards Sapien 3® avec le dispositif d’implantation Certitude® (Edwards Lifesciences, Irvine, Californie) (n = 20, 71 %) et la valve Medtronic Corvalve® (Medtronic Inc., Mineapolis, Minnesota) (n = 8, 29 %). Aucune conversion chirurgicale ou décès per procédure n’a été reporté. Un saignement mineur a été enregistré dans le groupe TABC. Il n’y a eu aucun AVC mineur ou majeur. Le contrôle échographique postimplantation a objectivé un gradient transvalvulaire satisfaisant dans les 2 groupes. Aucune fuite paravalvulaire de grade 2 ou plus n’a été détectée. Pendant le suivi (10 ± 3 mois), un décès d’origine non cardiaque a été recensé. Conclusion : Le TAVI via le TABC ou son prolongement, l’ACD, peuvent être considérés comme deux voies d’abord d’un même axe vasculaire, orthogonal au plan de l’anneau aortique. D’autres études multicentriques et prospectives restent nécessaires pour comparer ces voies aux autres voies alternatives.     Brachiocephalic trunk and right carotid access for TAVI: same artery, different approaches   Objectives: With growing of indications for transcatheter aortic valve implantation (TAVI), a significant number of patients are not eligible for trans-femoral access. Many alternatives have been described. Vascular and neurological access-related complications remain problematic. We report our experience of TAVI via brachiocephalic artery (BCA) and right carotid artery (RCA) in order to express potential advantages and results of each access. Methods: Twenty-eight patients underwent TAVI between September 2014 and September 2016. In 16 patients we used the BCA access and in 12 patients the RCA access. Mean age was 80.4±14.7 years; the logistic EuroSCORE was 24.2±11. The choice for non-femoral access was achieved after clinical and CT images screening. The extra-pericardial BCA was conducted under general anaesthesia through a J-shaped manubriotomy. The RCA access was performed through cervical cut down under loco regional anaesthesia. The valve Academic Research Consorsium-2 (VARC-2) criteria was used to define the procedural feasibility, device success and post-operative outcomes. Results: The Edwards Sapien 3® (Edwards Lifesciences, Irvine, California) (n= 20; 71%) and the Medtronic Corvalve® (Medtronic Inc., Mineapolis, Minnesota) (n= 8; 29%) were used. All patients were successfully implanted. No conversion to surgery was registered. There were neither procedural deaths nor in-hospital deaths. One minor bleeding was registered in the BCA group. There was no minor or major stroke. Post implant echocardiographic control showed a satisfactory transvalvular gradient in both groups. No grade 2 paravalvular leak or greater was detected at discharge. Follow-up (mean 10±3 months) was complete. One non-cardiac death was registered. Echocardiographic control showed satisfactory results. Conclusion: BCA and RCA access for TAVI have to be considered as two entries of the same route. In our experience, these different grades should select our results. Each technique showed potential advantages and should be considered as valuables alternatives to patients with unfavourable femoral access for TAVI.   Séance : Posters cardiaque 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-25 – Remplacement de la valve aortique chez les patients entre 50 et 65 ans : prothèse mécanique vs bioprothèse vs autogreffe pulmonaire

Stefano Mastrobuoni, Gabi Aphram, Cristophe de Meester, Silvia Solari, Emiliano Navarra, Laurent de Kerchove, Jean-Luis Vanoverschelde, Gebrine El Khoury Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgique   Objectif : Les prothèses mécaniques sont habituellement utilisées pour le remplacement de la valve aortique chez patients adultes âgés entre 50 et 65 ans malgré le risque thromboembolique de la valve et hémorragique à long terme. La bioprothèse et l’autogreffe pulmonaire sont peu utilisées dans cette catégorie de patients à cause du risque de détérioration de la valve nécessitant une réintervention. L’objectif de cette étude est de comparer les résultats de ces trois types de valve chez cette catégorie de patients dans notre institution. Méthode : Entre 1991 et 2015, 238 patients ont été opérés d’un remplacement primaire et électif de la valve aortique avec une prothèse mécanique (mRVAo), 112 avec une bioprothèse (bRVAo) et 55 ont reçu une autogreffe pulmonaire (Ross). Résultat : La mortalité à 30 jours de l’intervention n’a pas été significativement différente (2,9 % mRVAo, 0 % Ross, 3,7 % bRVAo, p = ns). Pendant le suivi, nous avons eu 14,5 % de réintervention sur la valve dans le groupe Ross, 4,8 % dans le bRVAo et 3,1 % dans les mRVAo (p = 0,003). L’incidence de trombo-embolie ou d’hémorragie a été de 15 % dans les mRVAO, 10,9 % dans le Ross et 3,9 % dans le bRVAo. Néanmoins, la survie à 10 ans est meilleure pour le Ross (90 + 4,3 %) comparé au mRVAo (68,4 + 3,3 %) et au bRVAo (79,3 + 5,2 %) (p < 0,001) et comparable à celle de la population générale. Conclusion : L’intervention de Ross et les bioprothèses sont associées à un certain risque de réintervention, mais les prothèses mécaniques sont associées à des complications importantes liées à la valve. La survie avec le Ross est significativement meilleure qu’avec les prothèses, spécialement les mécaniques. L’intervention de Ross devrait donc être considérée comme une option pour le remplacement valvulaire aortique, même chez ce groupe de patients.     Aortic valve replacement in middle-aged adults (50-65 years): mechanical replacement versus xenograft versus pulmonary autograft (Ross procedure)   Objectives: Mechanical prostheses are commonly used for aortic valve replacement (AVR) in middle-aged adults (between 50 and 65 years of age) despite the long-term risk of valve-related thromboembolic events and major bleeding. The use of bioprostheses and the pulmonary autograft (the Ross procedure) are infrequently used in this age category due to the concern for valve deterioration over time requiring re-intervention. Aim of this study was to evaluate the long-term results after aortic valve replacement with mechanical, bioprostheses and the pulmonary autograft in Our Centre in this age group of patients. Methods: Between Jan 1991 and Dec 2015, 238 patients underwent primary elective AVR with a mechanical prostheses (mAVR), 112 with a bioprostheses (tAVR) and 55 received the pulmonary autograft (the Ross procedure). Results: Mean age was different between the 3 groups (59+4 mAVR, 54+3 Ross, 61+4 tAVR, p<0.01) as well as the prevalence of pre-op arterial hypertension (60% in the prostheses groups vs 36% in the Ross group). Thirty days mortality was not significantly different between groups (2.9% mAVR, 0% Ross, 3.7% tAVR, p=ns). During a median follow-up between 7 and 11 years, 14.5% of the Ross patients required a reintervention on the valve vs 4.8% of the tAVR and 3.1% of mAVR. Further, the risk of thromboembolic or bleeding events was 15% in the mAVR vs 10.9% in the Ross and 3.9% in the tAVR. Nevertheless 10-year survival was significantly better with the Ross (90+4.3%) compared to mAVR (68.4+3.3%) and tAVR (79.3+5.2%) (p<0.001) and was similar to the survival of the general matched population. After adjustment for age at operation, the mAVR was associated with an Hazard Ratio of 2.5 compared to the Ross (p=0.05). Conclusion: The use of the pulmonary autograft and of tissue prostheses is associated with a certain risk of reoperation over time but the mechanical prostheses are associated with a certain risk of valve-related complications. Nevertheless survival after the Ross is significantly better compared to prostheses, especially mechanical valves. The Ross procedure should be therefore considered also for patients of this age group requiring aortic valve replacement.   Séance : Communications libres cardiaque - divers - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Septembre 2016

Causes et conséquences des réadmissions hospitalières dans les 90 jours après exérèse d’un cancer pulmonaire primitif : étude bicentrique

Ilies Bouabdallah, Nathalie Nardone, Anderson Loundou, Henri de Lesquen, Geoffrey Brioude, Lucile Gust, Delphine Trousse, Xavier-Benoît D’Journo, Christophe Doddoli, Christophe Peillon, Jean-Marc Baste, Pascal-Alexandre Thomas   Service de chirurgie thoracique et maladies de l’œsophage, Hôpital Nord, Marseille, France. Unité de chirurgie générale et thoracique, CHU de Rouen, France. Correspondance : ilies.bouabdallah@gmail.com   Résumé Objectif : étudier les causes et conséquences des réadmissions à 3 mois après chirurgie pour cancer pulmonaire primitif. Méthodes : les dossiers médicaux des patients ayant subi une chirurgie de résection pulmonaire pour cancer pulmonaire primitif entre le 1er janvier 2013 et le 30 juin 2014 dans les services de chirurgie thoracique de Marseille et de Rouen ont été analysés à partir d’une base de données prospective (Epithor). Résultats : 456 malades ont été opérés et 14 sont décédés lors de l’hospitalisation initiale. Sur les 442 patients vivants et sortis de l’hôpital, 35 patients ont été réadmis dans les 90 jours suivant leur sortie. Les principales causes de réadmission étaient les pneumopathies. Les facteurs de risque de réadmission ont été étudiés mais aucun facteur indépendant n’était retrouvé. En revanche, il existait une surmortalité à 1 an dans le groupe réadmission. Ont été identifiés comme facteur indépendant de mortalité à 1 an : le sexe masculin, le stade T3, le stade N2, la chimiothérapie néo-adjuvante, la durée de séjour hospitalier ainsi que la réadmission dans les 90 premiers jours. Conclusion : les réadmissions sont fréquentes et principalement d’origines pulmonaires. Il existe une forte association entre réadmission et mortalité à 1 an.   Abstract Causes and effects of hospital readmissions within 90 days after surgery for primary lung cancer: two-center study Objective: Early readmissions are common and costly, and therefore represent a public health issue. We wanted to study the causes and effects of readmissions within 3 months after surgery for primary lung cancer. Methods: Medical records of patients who underwent pulmonary resection for primary lung cancer between January 1, 2013 and June 30, 2014 in thoracic surgery departments of the University Hospital of Marseille and Rouen were reviewed from a prospective database (EPITHOR). We studied the causes and risk factors for readmission, as well as the impact of early readmissions on mortality at 1 year. Results: 456 patients were operated and 14 died during the initial hospitalization. Of the 442 patients alive and discharged from hospital, 35 patients were readmitted within 90 days of discharge. The main cause of readmissions was pneumonia. Risk factors of readmission were studied but no independent factors were found. However, there was a higher 1-year mortality in the readmission group. The following were identified as independent risk factors for 1-year mortality: male gender, stage T3, stage N2, preoperative chemotherapy, hospital stay and readmission within 90 days. Conclusion: Readmissions are common and mainly pulmonary in origin. There is a strong association between readmission and mortality at 1 year.   1. INTRODUCTION Le cancer bronchopulmonaire primitif (CBP) représente la première cause de mortalité par cancer en France avec 30 000 décès chaque année, ainsi que dans le monde avec 1.5 millions de décès [1]. Son pronostic est sombre puisqu’il est associé à une survie relative à 5 ans inférieure à 15 %, et seulement moins de 7 % des patients sont en vie 10 ans après le diagnostic [1]. En France, on dénombre 45 000 nouveaux cas par an, ce qui place le CBP au 4e rang derrière le cancer du sein, colorectal et de la prostate. Le type de CBP le plus fréquent est dans 85 % des cas le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), avec une prédominance de l’adénocarcinome (ADK). Les facteurs de risque de CBP sont aujourd’hui bien identifiés et la prise en charge des patients est multidisciplinaire [1]. Cependant la chirurgie reste la pierre angulaire du traitement curatif, et historiquement la voie d’abord était la chirurgie ouverte. Ces dernières années ont vu le développement de techniques mini-invasives améliorant les suites opératoires immédiates et diminuant la morbidité [2]. Jusqu’à présent les stratégies visant à améliorer les résultats après chirurgie pour CBP mettaient l’accent sur l’évaluation et la préparation préopératoire, l’amélioration des techniques chirurgicales, la prise en charge multidisciplinaire périopératoire ainsi que la réhabilitation précoce postopératoire. Il est cependant devenu évident que la gestion des complications survenant à plus long terme était un facteur déterminant [3,4]. En effet, la littérature rapporte que la mortalité entre le 30e et le 90e jour semble équivalente à celle des 30 premiers jours, soulignant ainsi l’importance de la poursuite des soins et de la surveillance pendant les 3 mois suivant la chirurgie [5]. Le taux de réadmission à l’hôpital dans les 3 premiers mois semble donc un critère de mesure prépondérant dans la prise en charge du patient, permettant de juger de la capacité des services à gérer les complications tardives. Ce critère est proche de celui que les Anglo-Saxons définissent par le « failure to rescue », élément de mesure de la qualité de la prise en charge. Ainsi, en dépit des efforts chirurgicaux réalisés pour minimiser l’impact de la chirurgie, le taux de réadmission reste aujourd’hui toujours élevé. En effet, la littérature rapporte un taux de 5 à 15 % de réadmission après chirurgie pour CBP [6]. Il s’agit donc d’un problème médico-économique important. À partir de ces constatations, nous avons voulu, à travers une étude rétrospective observationnelle bicentrique, analyser les causes et conséquences des réadmissions à 3 mois après chirurgie pour cancer pulmonaire primitif dans deux établissements de notre système de santé.   2. PATIENTS ET MÉTHODES   2.1. Patients Après avis favorable du comité d’éthique de la Société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (CERC), nous avons extraits rétrospectivement du registre Epithor les dossiers médicaux des patients pris en charge pour cancer pulmonaire primitif des services des centres hospitalo-universitaires (CHU) de Marseille et Rouen, entre le 1er janvier 2013 et le 30 juin 2014. Le registre Epithor collecte de manière prospective les actes de chirurgie thoracique en France, intégrant les données démographiques, les informations oncologiques, les éléments peropératoires ainsi que les suites de la chirurgie. Ce registre représente près de 160 000 patients sur plus de 93 centres. Il est représentatif de près de 90 % des actes de chirurgie thoracique en France.   2.2. Critères d’inclusion et d’exclusion Ont été inclus en intention de traiter tous les patients ayant bénéficié d’une chirurgie d’exérèse, anatomique ou non anatomique, à visée thérapeutique pour un cancer pulmonaire primitif. Les critères d’exclusion étaient représentés par les exérèses pulmonaires à visée diagnostique ainsi que les patients opérés pour une tumeur d’origine secondaire ou pour une tumeur carcinoïde.   2.3. Critères de jugement   2.3.1. Critère de jugement principal  Le critère de jugement principal était la réadmission dans les 90 jours suivant l’hospitalisation initiale pour chirurgie d’exérèse. On définissait une réadmission comme : le fait d’être réhospitalisé, que ce soit dans le service d’origine ou un autre ; se présenter dans un service d’accueil des urgences, quelle que soit la raison. N’étaient pas considérés comme réadmission : les rendez-vous programmés : pose de site implantable, consultation avec l’oncologue ou le radiothérapeute, consultation de suivi… les hospitalisations en lien avec des traitements adjuvants (radiothérapie, chimiothérapie…).   2.3.2. Critères de jugement secondaires Les critères de jugement secondaires étaient : l’analyse des causes des réadmissions ; la recherche des facteurs de risque de réadmissions ; les conséquences des réadmissions sur la mortalité à 1 an. Les patients décédés lors du séjour initial au décours de la chirurgie d’exérèse ont été exclus des calculs concernant les taux de réadmission et de mortalité à 1 an.   2.4. Variables   2.4.1. Facteurs liés aux patients Pour chaque patient, ont été relevés le sexe, l’âge, le poids, la taille, la date de la chirurgie, ainsi que les comorbidités et variables préopératoires telles que: le statut tabagique : actif, sevré, jamais fumé ; la fonction respiratoire : le volume expiré maximal seconde (VEMS), le rapport Tiffeneau, la diffusion libre du monoxyde de carbone (DLCO) ; les antécédents : diabète, hypertension, coronaropathie, valvulopathie, notion d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’accident ischémique transitoire (AIT), l’artériopathie obstructive des membres inférieurs (AOMI). Chez les patients marseillais, nous avons recherché le statut « en couple » ou « vivant seul », la possession ou non d’un téléphone portable ainsi que la « distance CHU-domicile ».   2.4.2. Facteurs liés à la maladie Les facteurs étudiés étaient : le stade TNM de la maladie : le stade T, N et M de la classification TNM de 2009 ; l’histologie du cancer : principalement représentée par les ADK, les carcinomes épidermoïdes et les carcinomes bronchiolo-alvéolaires (BAC).   2.4.3. Facteurs liés au traitement En préopératoire, nous recherchions : l’existence d’un traitement néo-adjuvant : chimio- ou radiothérapie ; le recours éventuel à une médiastinoscopie préopératoire. Concernant la chirurgie, nous regardions : la voie d’abord : par chirurgie ouverte, par vidéothoracoscopie (VATS), par chirurgie robotique vidéo-assistée (RATS) ; la notion de conversion en cas de chirurgie mini-invasive ; le type de résection pulmonaire : résection atypique (wedge), segmentectomie, lobectomie, bilobectomie, pneumonectomie ; l’extension éventuelle de cette résection : intrapéricardique, bronchoplastique, angioplastique, à la paroi thoracique. L’analyse des suites opératoires reposait sur : la durée de séjour hospitalier ; l’apparition de complications : une détresse respiratoire, un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), une atélectasie nécessitant une fibro-aspiration bronchique, une pneumopathie, un empyème, une reprise chirurgicale pour saignement, une embolie pulmonaire (EP), un œdème aigu du poumon (OAP), une fibrillation auriculaire (FA), un syndrome coronarien aigu (SCA), un AVC, une insuffisance rénale aiguë, une durée de drainage thoracique prolongée (> 5jours) ; la nécessité d’un traitement adjuvant : chimio ou radiothérapie ; la survie à 24 mois.   2.5. Analyses statistiques L'analyse statistique a été effectuée à l'aide de PASW Statistics Version 17.02 (IBM SPSS Inc., Chicago, Ilinois, États-unis). Les variables continues sont exprimées en moyenne ± l’écart type ou en médiane avec la plage (min, max), et les variables qualitatives sont rapportées en taux et pourcentages. Les groupes ont été comparés en utilisant le Chi2 ou le test exact de Fisher pour les variables qualitatives, et en utilisant le test t de Student ou test de Mann-Whitney pour les variables continues. Les courbes de survie ont été estimées par la méthode de Kaplan-Meier et comparées en utilisant le test de log-rank. Les analyses univariée et multivariée ont été effectuées en utilisant le modèle de Cox à risques proportionnels. Les hazard ratios sont signalés avec des intervalles de confiance à 95 % (IC à 95 %). Pour tous les tests, un p < 0,05 a été considérée comme statistiquement significatif.   3. RÉSULTATS   3.1. Patients et traitement   3.1.1. Caractéristiques préopératoires Quatre cent cinquante-six patients ont été inclus sur une période de 18 mois (312 au CHU de Marseille et 144 au CHU de Rouen). Le sexe ratio était de 1,9 et l’âge médian était de 63,6 ± 9,7 ans. Environ la moitié des patients avaient un indice de masse corporel (IMC) normal et un peu plus d’un tiers était en surpoids. Concernant le statut tabagique, 7,6 % des patients étaient non-fumeurs, 62,9 % était repentis et presque un tiers était constitué de fumeurs actifs. Pour les autres antécédents cardio-vasculaires, on retrouvait une grande proportion de patients hypertendus (39,1 %), avec une AOMI (19,9 %), coronariens (17,4 %) ou diabétiques (13,2 %). L’exploration fonctionnelle respiratoire préopératoire de notre population montrait uniquement une diffusion libre du monoxyde de carbone légèrement altérée (67,25 % ± 17,87). Une évaluation ganglionnaire préopératoire par médiastinoscopie a été pratiquée dans 12,2 % des cas. Un traitement néo-adjuvant était administré dans respectivement 14 % et 3,8 % pour la chimiothérapie et la radiothérapie préopératoire.   3.1.2. Type de chirurgie La majorité des interventions a été faite par voie mini-invasive (VATS 47,8 % ; RATS 9,4 %) par rapport à la chirurgie ouverte (42,8 %). Dans 13,8 % des cas, la voie mini-invasive a nécessité une conversion. Comme attendu, l’intervention la plus réalisée a été la lobectomie dans 76,5 % des cas. Les autres exérèses parenchymateuses se répartissaient de la sorte : 5,7 % de wedges; 5 % de segmentectomies, 4,6 % de bilobectomies et enfin 8,1 % de pneumonectomies. De plus, les chirurgies d’exérèse ont rarement nécessité une résection étendue. La principale histologie retrouvée était l’adénocarcinome chez 2 tiers des patients (66,4 %) suivi par l’épidermoïde dans un quart des cas (26,8 %). Le cancer broncho-pulmonaire était majoritairement représenté par des stades précoces (55,9 % de stade I, 17,3 % de stade II, 19,8 % de stade III et 7 % de stade IV).   3.1.3. Suites opératoires Les différents types de mortalité (hospitalière, à 30 jours, 90 jours et à 1 an) de la totalité de notre population sont rapportés dans le tableau 1. Parmi les 456 patients inclus, 14 patients sont décédés au cours de leur hospitalisation initiale, ce qui représente une mortalité hospitalière de 3 %. Les causes de mortalité hospitalière sont détaillées figure 1. Ainsi, les 442 patients vivants et sortis de l’hôpital constituaient le matériel de notre étude pour les réadmissions et la mortalité [figure 2].   Mortalité n = 456 (%) Mortalité hospitalière 14 (3) Mortalité à 30 jours 9 (2) Mortalité à 90 jours 24 (5,3) Mortalité à 1 an 42 (9,2) Tableau 1 : Mortalité après chirurgie d’exérèse pour cancer pulmonaire primitif.   [caption id="attachment_2548" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Causes de décès lors du séjour initial de chirurgie d’exérèse.[/caption]   [caption id="attachment_2549" align="aligncenter" width="275"] Figure 2. Flow chart.[/caption]   Le plus souvent, les suites opératoires ont été simples. Les principales complications observées étaient représentées par la pneumopathie (17,4 %), la durée de drainage prolongée (13,8 %), la détresse respiratoire (10,3 %), la fibrillation auriculaire (7,9 %) et l’atélectasie nécessitant une fibro-aspiration (7,5 %). La durée médiane du séjour hospitalier était de 8 jours (1-132), et apparaissait plus courte chez les patients opérés par voie mini-invasive [figures 3 et 4]. Enfin, 35,7 % des patients ont bénéficié d’une chimiothérapie adjuvante et 8,3 % d’une radiothérapie adjuvante.   [caption id="attachment_2550" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Durée de séjour de l’hospitalisation initiale.[/caption] [caption id="attachment_2551" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Durée du séjour initial en fonction de la voie d’abord.[/caption]   3.2. Réadmissions   3.2.1. Taux de réadmission Sur les 442 patients sortis de l’hôpital après la chirurgie d’exérèse, 35 (7,9 %) ont été réadmis dans les 90 premiers jours [figure 2]. Le taux de réadmission était significativement différent entre Marseille et Rouen (respectivement 5,6 % vs 12,8 % ; p = 0,009). La majorité (51 %) des réadmissions a eu lieu dans le premier mois après la sortie de l’hôpital [figure 5]. La plus grande proportion des réadmissions concernait les patients qui avaient été hospitalisés durant 5 à 7 jours lors du séjour initial [figures 6 et 7].   [caption id="attachment_2552" align="aligncenter" width="300"] Figure 5. Répartition des réadmissions.[/caption] [caption id="attachment_2553" align="aligncenter" width="300"] Figure 6. Nombre de réadmission en fonction de la durée du séjour initial.[/caption] [caption id="attachment_2554" align="aligncenter" width="300"] Figure 7. Nombre de réadmission en fonction de la durée du séjour initial et de la voie d’abord.[/caption]   3.2.2. Causes de réadmission Les complications pulmonaires apparaissaient comme la première cause de réadmission (57 %). On retrouvait principalement : les pneumopathies : 20 % ; les fistules bronchiques : 11 % ; l’empyème pulmonaire : 8 %. Les autres causes sont décrites dans la figure 8 ainsi que dans le tableau 2. On ne retrouvait pas de différence significative entre les causes de réadmission à Rouen et à Marseille [tableau 3].   [caption id="attachment_2555" align="aligncenter" width="300"] Figure 8. Causes de réadmission.[/caption]     Réadmissions dans les 30 premiers jours n = 18 (51 %) Réadmissions entre J30-J60 n = 11 (31 %) Réadmissions entre J60-J90 n = 6 (18 %) Toutes les réadmissions à 90 jours n = 35 (100 %)  COMPLICATIONS PULMONAIRES  20 (57 %) – Pneumopathie 3 1 3 7 (20 %) – Fistule bronchique 3 1 4 (11 %) – Empyème 2 1 3 (8 %) – Pleurésie 2 2 (5,7 %) – Pneumothorax 1 1 (2,8 %) – Atélectasie 1 1 (2,8 %) – Embolie pulmonaire 1 1 2 (5,7 %) COMPLICATIONS CARDIAQUES 3 (8,5 %) – Tamponnade 1 1 (2,8 %) – SCA 1 1 (2,8 %) – Péricardite 1 1 (2,8 %) AUTRES 9 (26 %) – Douleur pariétale 1 1 (2,8 %) – Sd de Guillain-Barré 1 1 (2,8 %) – Surdosage morphinique 1 1 (2,8 %) – Incarcération de l’omoplate 1 1 (2,8 %) – AVC 1 1 (2,8 %) – Hématome 1 1 (2,8 %) – Sd occlusif 2 2 (5,7 %) – Anémie 1 1 (2,8 %) SANS LIEN AVEC LA CHIRURGIE 3 (8,5 %) – Sd cave supérieur 1 1 (2,8 %) – Trouble phasique 1 1 (2,8 %) – Altération état général 1 1 (2,8 %) Tableau 2. Causes de réadmission en fonction du délai par rapport à la chirurgie.   Marseille (n = 17) Rouen (n = 18) Pneumopathie 4 3 Fistule bronchique 2 2 Empyème 2 1 Pleurésie 1 1 Pneumothorax 0 1 Atélectasie 0 1 Embolie pulmonaire 0 2 Tamponnade 0 1 SCA 0 1 Péricardite 1 0 Douleur pariétale 1 0 Sd de Guillain-Barré 1 0 Surdosage morphinique 1 0 Incarcération de l’omoplate 0 1 AVC 1 0 Hématome 0 1 Sd occlusif 1 1 Anémie 1 0 Sd cave supérieur 1 0 Trouble phasique 0 1 Altération état général 0 1 Tableau 3. Causes de réadmission dans les 90 jours en fonction du CHU.   3.2.3. Différences entre patients réadmis et non réadmis Nous avons comparé les 35 patients réadmis dans les 90 premiers jours aux 407 patients non réadmis. L’analyse univariée n’a pas montré de différence significative concernant les principales caractéristiques des 2 groupes. Seuls la DLCO et le stade T de la tumeur semblaient influencer de façon significative le taux de réadmission (p = 0,05). L’analyse univariée est détaillée dans les tableaux 4, 5 et 6. Nous n’avons pas réalisé d’analyse multivariée devant l’absence de résultat suffisamment significatif. Chez les patients marseillais, nous avons essayé d’évaluer l’isolement social en recherchant le statut « en couple » ou « vivant seul », la possession ou non d’un téléphone portable ainsi que la « distance CHU-domicile ». Pour ce sous-groupe, aucun résultat significatif n’a été mis en évidence.     Groupe « pas de réadmission » n = 407 (92,1 %) Groupe « réadmissions à 90 jours » n = 35 (7,9 %) p Âge 63,7 ± 9,5 62,5 ± 12,2 0,555 Homme 66 % 71,4 % 0,516 Statut tabagique 0,435 – actif 28,8 % 37,1 %   – sevré 63,2 % 60 %   – jamais fumé 8 % 2,9   IMC 0,409 – dénutrition 4 % 5,7 %   – normal 47 % 45,7 %   – surpoids 34,9 % 42,9 %   – obèse 14 % 5,7 %   Diabète 13,1 % 14,3 % 0,796 Coronaropathie 17,6 % 14,3 % 0,657 Hypertension 39 % 40 % 0,912 Valvulopathie 4,5 % 2,9 % 1 AVC ou AIT 4,5 % 8,6 % 0,235 AOMI 20,8 % 8,6 % 0,081 VEMS 84,23 % ± 18,75 81,09 % ± 20,19 0,360 VEMS/CV 79,95 % ±16,07 77,27 % ± 20,27 0,424 DLCO 67,8 % ± 17,78 60,96 % ± 18,12 0,05 T 0,05 – T1 45,9 % 22,9 %   – T2 30,6 % 48,6 %   – T3 18 % 20 %   – T4 5,6 % 8,6 %   N 0,317 – N0 72,2 % 60,6 %   – N1 14,5 % 24,2 %   – N2 13,1 % 15,2 %   M 0,280 – M0 93,5 % 88,2 %   – M1 6,5 % 11,8 %   Stade TNM 0,244 – I 56,8 % 44,1 %   – II 16,6 % 26,5 %   – III 20 % 17,6 %   – IV 6,6 % 11,8 %   Histologie 0,416 – ADK 65,2 % 80 % – épidermoïde 27,6 % 17,1 %   – BAC 0,7 % 0   – autres 6,4 % 2,9 %   Chimio préop. 13,5 % 20 % 0,308 Radio préop. 3,4 % 8,6 % 0,139 Tableau 4. Caractéristiques préopératoires dans l’analyse univariée sur les réadmissions à 3 mois.     Groupe « pas de réadmission »n = 407 (92,1 %) Groupe « réadmissions à 90 jours »n = 35 (7,9 %) p Voie d’abord 0,655 – ouvert 43,2 % 37,1 %   – VATS 47,5 % 51,4 %   – RATS 9,3 % 11,4 %   Chirurgie mini-invasive 56,8 % 62,9 % 0,484 Conversion chirurgicale 14,6 % 4,5 % 0,329 Médiastinoscopie préop. 12,2 % 11,4 % 1 Type de résection 0,481 – wedge 5,2 % 11,4 %   – lobectomie 77 % 71,4 %   – segmentectomie 5,2 % 2,9 %   – bilobectomie 4,8 % 2,9 %   – pneumonectomie 7,8 % 11,4 %   Résection étendue 0,301 – bronchoplastique 2,6 % 5,7 %   – paroi thoracique 3,6 % 5,7 %   – intrapéricardique 4,5 % 8,6 %   Tableau 5. Variables liées à la chirurgie dans l’analyse univariée sur les réadmissions à 3 mois.     Groupe « pas de réadmission » n = 407 (92,1 %) Groupe « réadmissions à 90 jours » n = 35 (7,9 %) p Détresse respiratoire 10,5 % 8,6 % 1 SDRA 3,6 % 8,6 % 0,153 Atélectasie fibroaspirée 7,6 % 5,7 % 1 Pneumopathie 17,6 % 14,3 % 0,617 Embolie pulmonaire 0,5 % 0 1 OAP 1,7 % 0 1 FA 7,6 % 11,4 % 0,508 SCA 1,2 % 0 1 AVC 0,2 % 0 1 Insuffisance rénale aigue 3,3 % 5,7 % 0,353 Reprise chirurgicale pour saignement 1,4 % 2,9 % 0,432 Empyème 0,7 % 0 1 Durée de drainage > 5 jours 13,3 % 20 % 0,305 Autres complications 23 % 28,6 % 0,458 Durée de séjour (jours) 8 (1-132) 7 (3-57) 0,847 Chimio postop. 35,6 % 37,1 % 0,852 Radio postop. 8,3 % 8,8 % 0,754 Tableau 6. Variables postopératoires dans l’analyse univariée sur les réadmissions à 3 mois.   3.3. Association réadmission et mortalité De façon flagrante, nous avons mis en évidence une relation entre la réadmission dans les 90 premiers jours et la mortalité à 1 an [tableau 7]. En effet, le taux de mortalité était plus de 5 fois supérieur chez les patients réadmis (25,7 % vs 4,7 % ; p < 0,001).     Groupe « réadmissions à 90 jours » n = 35 (7,9 %) Groupe « pas de réadmission » n = 407 (92,1 %) p Mortalité à 30 jours 5 (14,2 %) 6 (1,5 %) < 0.001 Mortalité à 60 jours 7 (20 %) 9 (2,2 %) < 0,001 Mortalité à 90 jours 7 (20 %) 10 (2,4 %) < 0,001 Mortalité à 1 an 9 (25,7 %) 19 (4,7 %) < 0,001 Tableau 7. Mortalités des réadmissions à 3 mois.   Au vu de cette observation, nous avons cherché à savoir si la réadmission précoce pouvait constituer un facteur de risque de mortalité à 1 an. L’analyse univariée a ainsi confirmé que chez les patients décédés au cours de la première année, environ 5 fois plus avaient été réadmis dans les 90 premiers jours (32 % vs 6,3 % ; p = 0,003) [tableau 8]. Après correction des potentiels facteurs confondants grâce à un modèle de Cox, les réadmissions à 3 mois étaient encore significativement associées à un risque relatif de mortalité à 1 an de 4,51 (p = 0,028). L’analyse de la survie en utilisant des courbes de Kaplan-Meier ne montrait pas de différence significative, mais malgré tout une nette tendance à une survie diminuée chez les patients réadmis précocement [figure 9]. La survie relative à 1 an, calculée par la technique de Kaplan-Meier, était de 75% chez les patients réadmis versus 90 % chez les non réadmis (p = 0,146). Ce pourcentage était proche de la survie réelle observée dans notre échantillon, calculée à partir des taux de mortalité bruts à 1 an [tableau 7].     Groupe « décédé à 1 an » n = 28 (6,3 %)   Groupe « vivant à 1 an » n = 414 (93,7 %)   p Réadmission dans les 30 jours 6 (54,5 %) 12 (11,2 %) 0,002 Réadmission entre J30 et J60 2 (25 %) 9 (9,3 %) 0,196 Réadmission entre J60 et J90 1 (20 %) 5 (4,9 %) 0,255 Toutes les réadmissions à J90 9 (32 %) 26 (6,3 %) 0,003 Tableau 8. Réadmissions des patients décédés à 1 an.   [caption id="attachment_2556" align="aligncenter" width="300"] Figure 9. Courbes de Kaplan-Meier, survie chez les patients réadmis et non réadmis.[/caption]   3.4. Mortalité à 1 an Le taux de mortalité à 1 an était de 9,2 % (soit 42 patients), avec respectivement 28 patients décédés à Marseille (soit 9 %) et 14 à Rouen (soit 9,7 %). Les causes de mortalité à 1 an étaient liées à l’évolution du cancer (n = 11), c’est-à-dire sans rapport avec la chirurgie, ou bien liées aux complications de l’intervention (n = 27). Toutes causes confondues, la pneumopathie était le diagnostic le plus fréquent, à l’origine de plus d’un décès sur quatre (28 %). Pour 4 patients, ces données n’étaient pas disponibles. Les autres causes de mortalité à 1 an sont résumées dans le tableau 9.   Causes liées au cancer n : 11 (26 %) Causes liées à la chirurgie n = 27 (64 %) Évolution métastatique 6 Pneumopathie 11 Détresse respiratoire 2 Fistule 5 Pneumopathie 1 Embolie pulmonaire 3 Hémoptysie 1 Hémoptysie 2 Syndrome cave supérieur 1 SDRA 2 Détresse respiratoire 1     Choc hémorragique postopératoire 1 Syndrome de glissement postopératoire 1 Trouble du rythme 1 (Causes non retrouvées : 4) Tableau 9. Causes de mortalité à 1 an après chirurgie pour cancer pulmonaire primitif.   Par ailleurs, en regardant de plus près les causes de décès chez les patients réadmis ou non, nous ne retrouvions pas de différence dans la proportion de décès liés ou non à l’évolution du cancer [tableau 10].     Groupe « réadmissions à 90 jours » n = 9 Groupe « pas de réadmission » n = 19   p Décès liés à l’évolution du cancer 3 (33 %) 8 (42 %) 0,847 Décès liés à la chirurgie 4 (44 %) 9 (47 %) 0,652 (Causes non retrouvées : 4) Tableau 10. Répartition des causes de mortalité à 1 an chez les patients sortis vivants de l’hospitalisation initiale.   L’analyse univariée des facteurs de risque de mortalité à 1 an s’intéressait aux mêmes variables que pour l’analyse sur les réadmissions. Les critères les plus significatifs ont été analysés en multivariée. En résumé, le sexe masculin (HR 9,93 ; CI 2,76-35,72), le stade T3 (HR 5,56 ; CI 1,83-16,82), le stade N2 (HR 6,51 ; CI 2,41-17,56), la chimiothérapie néo-adjuvante (HR 3,79 ; CI 1,36-10,58), la durée d’hospitalisation (HR 1,03 ; CI 1,03-1,05) ainsi que la réadmission dans les 90 premiers jours (HR 3,63 ; CI 1-13,2), étaient significativement des facteurs de risque indépendants de mortalité à 1 an. Les résultats de l’analyse multivariée sont présentés dans le tableau 11.   4. DISCUSSION Le problème des réadmissions postopératoires est depuis quelques années un véritable enjeu de santé publique dépendant étroitement du système de santé concerné. Aux États-Unis, le coût annuel des réadmissions dans les 30 jours est estimé à 26 milliards de dollars [7]. De ce fait, il a été mis en place un programme de réduction du taux de réadmission avec des pénalités financières pour les établissements présentant un taux élevé. Il apparaît donc nécessaire de comprendre et d’identifier les causes de ces réadmissions, car il serait en effet désastreux pour les patients de ne s’intéresser qu’à leur aspect purement comptable plutôt qu’à leurs causes réelles et leurs éventuelles conséquences. Dans notre étude, le taux de réadmission était de 7,9 %. Ce chiffre est cohérent avec la littérature qui retrouve un taux variable de 5 % à 15 % [4,6,8-11]. Varela et al. retrouvaient eux aussi un chiffre autour de 7 % [10], alors que Hu et al. observaient un taux de réadmission de 12,8 % [4]. Cependant le travail de Hu et al. ne portait que sur des patients de plus de 65 ans, et plus de 45 % des réadmissions de leur étude étaient sans rapport avec la chirurgie [4]. Dans notre série, la moitié des réadmissions apparaissait durant le premier mois. De façon comparable, Hu et al. rapportaient que les réadmissions les plus fréquentes avaient lieu dans les deux premières semaines [4]. Les études portant sur le sujet des réadmissions prennent donc souvent pour délai les 30 premiers jours. Cependant dans le cas de la chirurgie pour cancer, il est intéressant de considérer une fenêtre plus grande car une large proportion de réadmission a lieu après le 1er mois [12]. D’ailleurs dans notre série, 17 réadmissions (49 %) ont eu lieu après le 1er mois. Concernant les causes des réadmissions, les pneumopathies représentaient dans notre étude 20 % des diagnostics. Les autres études retrouvent aussi les complications pulmonaires comme principale cause de réadmission [9,11,13]. Plusieurs critères ont déjà été rapportés comme facteurs de risque de réadmission. Dans une des premières études sur le sujet, Handy et al. retrouvaient la pneumonectomie comme facteur de risque indépendant de réadmission [11]. Par la suite, Varela et al. ont confirmé que la pneumonectomie et les complications postopératoires étaient indépendamment associées aux réadmissions [10]. En effet, les complications postopératoires sont fréquentes et peuvent être responsables d’une durée de séjour prolongée et de réadmissions précoces [10-12]. Malheureusement, dans notre étude nous avons échoué à mettre en exergue une relation forte entre complications et réadmission, probablement à cause d’un manque de puissance. McDevitt et al. notaient que les réadmissions étaient associées à un faible niveau socio-économique, un index de comorbidité élevé et un stade avancé (stade III ou plus) du cancer [9]. Pour leur part, Freeman et al. rapportaient une durée de séjour initiale très courte ou prolongée comme associée à un risque de réadmission [14]. Enfin, Puri and al. montraient que la prise en charge en dehors d’un centre universitaire était également un facteur de risque indépendant de réadmission [15]. Concernant la prévention, Dawes et al. estiment que seulement 21 % des réadmissions sont évitables [16]. Récemment, Hu et al. ont décrit un modèle hiérarchique pour les réadmissions précoces [4]. D’ailleurs, une cinquantaine d’essais cliniques sur des pathologies diverses ont étudié comment prévenir les réadmissions, mais le résultat global a été modeste. De plus, il est rapporté dans la littérature qu’environ 25 % de réadmission sont sous-estimées [4]. Plusieurs travaux mettent en avant le fait que les études monocentriques peuvent sous-estimer le taux réel de réadmission, car une grande proportion de réadmission a lieu dans des services différents de celui de la chirurgie initiale [4,13]. Ceci est particulièrement vrai pour les grands centres universitaires ou de référence, où les patients parcourent de longues distances pour être pris en charge [12]. Pour beaucoup de malades habitant loin, la répétition des trajets peut devenir un problème [12]. Un aspect intéressant de notre travail consiste dans le fait que nous ayons pris en compte tous les types d’interventions pour chirurgie d’exérèse à la différence d’autres études qui par exemple excluent la technique mini-invasive [14] ou ne s’intéressent qu’aux lobectomies [13]. Dans notre étude, la technique chirurgicale n’était pas retrouvée comme facteur de risque de réadmission. Ce manque d’association a aussi été retrouvé récemment dans une large série [17]. Concernant les suites opératoires, de plus en plus d’équipes mettent en place le « fast-tracking » avec des parcours de soins standardisés qui incluent une durée de drainage thoracique raccourcie, la réhabilitation précoce, mais surtout une gestion par une équipe formée à ces protocoles. Ces méthodes ont montré une diminution de la durée de séjour mais les taux de réadmission restent inchangés [18]. Les conséquences exactes des réadmissions sont difficiles à mesurer car il n’y a pas de définition précise des réadmissions après chirurgie pour cancer. En effet, il est important de différencier les causes programmées de réadmission de celles qui sont imprévues. Un patient avec un cancer pulmonaire de stade III va bénéficier d’une chimiothérapie adjuvante et nécessitera la pose d’un accès veineux, ce qui peut être considéré comme une réadmission dans de larges bases de données. De la même façon, certains patients avec un cancer du poumon présentent aussi plusieurs comorbidités, responsables parfois de réadmissions précoces après la chirurgie sans réel lien avec celle-ci. Toutefois, nous avons mis en évidence dans notre étude un véritable impact de la réadmission à 90 jours sur la mortalité à 1 an après chirurgie pour cancer pulmonaire primitif. L’association entre réadmission est mortalité a été introduite dès le début des années 2000 par Handy et al avec un taux de mortalité à 5 ans de 11,6 % dans le groupe réadmis versus 4 % chez les non réadmis [11]. Ces taux de mortalité apparaissent plus faibles que dans notre étude mais leur travail ne concernait pas uniquement la chirurgie pour cancer mais également des pathologies bénignes. Depuis Handy et al., cette association a été rapportée dans plusieurs travaux [4,12]. Les réadmissions après chirurgie pour cancer pulmonaire sont généralement associées à une augmentation du risque de mortalité à court terme [4,7,11]. En effet, Hu et al. ont montré que les réadmissions précoces étaient associées à une augmentation de 6 fois de la mortalité à 90 jours [4]. Dernièrement, Puri et al. ont montré qu’elles étaient également associées à une diminution de la survie [15]. Stitzenberg et al. retrouvaient eux aussi une différence significative du taux de mortalité à 1 an (33 % vs 15 % ; p < 0,001), ainsi qu’une différence significative de survie à 5 ans (p < 0,001) [12]. Dans notre série, nous n’avons pas retrouvé ce résultat significatif pour la survie, mais une nette tendance qui laisse penser qu’avec plus de patients inclus c’eût été différent. Une caractéristique de la prise en charge chirurgicale du cancer du poumon consiste dans la tendance actuelle à la centralisation régionale des établissements pratiquant ces actes chirurgicaux de « haute qualité ». Ces hôpitaux de référence à gros volume d’activité sont considérés plus adaptés pour gérer les complications de ce genre de chirurgie, et ainsi diminuer les taux de mortalité et de réadmission. Il s’agit de la notion de « failure to rescue » qui explique que la mortalité hospitalière dépend plus de la gestion des complications postopératoires qu’uniquement de la survenue de ces dernières [19]. Cependant, une grande partie des complications a lieu dans les 90 premiers jours alors que le patient n’est généralement plus hospitalisé. La réadmission étant associée à une augmentation de la mortalité, des indicateurs de qualité pour les réadmissions ont dû être définis. Ainsi récemment, une étude américaine parue dans Lancet et incluant 9 440 503 patients a montré que les patients réadmis après une intervention chirurgicale majeure avaient une meilleure survie s’ils retournaient dans le service où avait été pratiquée la chirurgie [20]. La principale limite de notre étude est son manque de puissance. En effet, nous observions plusieurs tendances qui n’arrivaient pas au seuil de la signification statistique. Il y a donc fort à attendre des résultats de l’étude européenne en cours sur le même thème qui corrigera cette limite grâce à une large série de patients. Une critique pourrait également être soulevée par un possible effet centre dans notre étude. En effet, ce dernier n’a pas été évalué dans les analyses statistiques. Cependant les populations de Rouen et Marseille étaient comparables, seul le taux de réadmission étant différent mais leurs causes étaient toutefois similaires. Un autre biais évident réside dans le caractère rétrospectif de notre analyse. Enfin, il aurait été intéressant d’avoir plus d’informations sur les données socio-économiques des patients et rechercher ainsi d’éventuels nouveaux facteurs de risque de réadmission. En contrepartie, un intérêt particulier de notre travail est l’importance du recueil des données cliniques, des variables préopératoires (la fonction respiratoire précise, le détail des comorbidités…), de la technique chirurgicale ainsi que des complications survenues pendant l’hospitalisation initiale. En effet, ces données sont souvent des éléments manquants des larges séries sur le sujet.   5. CONCLUSION Les réadmissions après chirurgie d’exérèse pour cancer pulmonaire primitif sont fréquentes et principalement d’origine pulmonaire. Il est important d’évaluer le taux jusqu’à 90 jours. En effet, elles surviennent autant dans les 30 premiers jours qu’entre le 30e et je 90e jour, sans que l’on puisse déterminer les facteurs de risque de ces réadmissions. En revanche, elles sont considérées comme des facteurs de risque indépendants de mortalité à 1 an. Leur impact sur la survie semble également important. La compréhension, la prévention et la gestion de ces réadmissions sont des notions importantes en chirurgie oncologique thoracique. Elles témoignent de la qualité globale de la prise en charge et reste un marqueur important de la réactivité et du niveau de spécialisation des centres chirurgicaux.   RÉFÉRENCES Al-Shahrabani F, Vallböhmer D, Angenendt S, Knoefel WT. Surgical strategies in the therapy of non-small cell lung cancer. World J Clin Oncol 2014 Oct;5(4):595–603. Yang C-FJ, Sun Z, Speicher PJ, Saud SM, Gulack BC, Hartwig MG, et al. Use and Outcomes of Minimally Invasive Lobectomy for Stage I Non-Small Cell Lung Cancer in the National Cancer Data Base. Ann Thorac Surg 2016;Jan 26. Pezzi CM, Mallin K, Mendez AS, Greer Gay E, Putnam JB. Ninety-day mortality after resection for lung cancer is nearly double 30-day mortality. J Thorac Cardiovasc Surg 2014 Nov;148(5):2269–77. Hu Y, McMurry TL, Isbell JM, Stukenborg GJ, Kozower BD. Readmission after lung cancer resection is associated with a 6-fold increase in 90-day postoperative mortality. J Thorac Cardiovasc Surg 2014 Nov;148(5):2261–7. Bryant AS, Rudemiller K, Cerfolio RJ. The 30- versus 90-day operative mortality after pulmonary resection. Ann Thorac Surg 2010 Jun;89(6):1717–22;discussion 1722–3. Lucas DJ, Haider A, Haut E, Dodson R, Wolfgang CL, Ahuja N, et al. Assessing readmission after general, vascular, and thoracic surgery using ACS-NSQIP. Ann Surg 2013 Sep;258(3):430–9. Gonzalez AA, Abdelsattar ZM, Dimick JB, Dev S, Birkmeyer JD, Ghaferi AA. Time-to-readmission and Mortality After High-risk Surgery. Ann Surg 2015 Jul;262(1):53–9. Ogawa F, Satoh Y, Iyoda A, Amano H, Kumagai Y, Majima M. Clinical impact of lung age on postoperative readmission in non-small cell lung cancer. J Surg Res 2015 Jan;193(1):442–8. McDevitt J, Kelly M, Comber H, Kelleher T, Dwane F, Sharp L. A population-based study of hospital length of stay and emergency readmission following surgery for non-small-cell lung cancer. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg 2013 Oct;44(4):e253–9. Varela G, Aranda JL, Jiménez MF, Novoa N. Emergency hospital readmission after major lung resection: prevalence and related variables. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg 2004 Sep;26(3):494–7. Handy JR, Child AI, Grunkemeier GL, Fowler P, Asaph JW, Douville EC, et al. 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Dawes AJ, Sacks GD, Russell MM, Lin AY, Maggard-Gibbons M, Winograd D, et al. Preventable readmissions to surgical services: lessons learned and targets for improvement. J Am Coll Surg 2014 Sep;219(3):382–9. Assi R, Wong DJ, Boffa DJ, Detterbeck FC, Wang Z, Chupp GL, et al. Hospital readmission after pulmonary lobectomy is not affected by surgical approach. Ann Thorac Surg 2015 Feb;99(2):393–8. Salati M, Brunelli A, Xiumè F, Refai M, Pompili C, Sabbatini A. Does fast-tracking increase the readmission rate after pulmonary resection? A case-matched study. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg 2012 May;41(5):1083–7;discussion 1087. Farjah F, Backhus L, Cheng A, Englum B, Kim S, Saha-Chaudhuri P, et al. Failure to rescue and pulmonary resection for lung cancer. J Thorac Cardiovasc Surg 2015 May;149(5):1365–71;discussion 1371–3.e3. Brooke BS, Goodney PP, Kraiss LW, Gottlieb DJ, Samore MH, Finlayson SRG. Readmission destination and risk of mortality after major surgery: an observational cohort study. Lancet Lond Engl 2015 Aug 29;386(9996):884–95. Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 17/03/2016. Acceptation : 19/05/2016.  
septembre 15, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-43 – Résultats de la chirurgie d’exérèse pour cancers bronchiques synchrones

Jocelyn Bellier, Matthieu Perret, Hicham Masmoudi, Pierre Bonnette, Philippe Puyo, Édouard Sage, Alain Chapelier Service de chirurgie thoracique et transplantation pulmonaire, hôpital Foch, Suresnes  Objectif Le traitement optimal des cancers bronchiques synchrones (CBS) est controversé. Nous avons évalué les résultats de la chirurgie d’exérèse de première intention en termes de morbimortalité et de survie.  Méthode Les caractéristiques des patients présentant un CBS opérés d’emblée entre 2004 et 2014 ont été étudiées.  Résultat 76 patients dont 54 hommes, d’âge moyen 62,7 (± 9,3) ans, ont été opérés. Les lésions étaient unilatérales 58 fois et bilatérales 18 fois. L’adénocarcinome était le type histologique le plus fréquent (n = 58) et la même histologie était retrouvée 53 fois. Une lobectomie associée à une résection atypique ou à une segmentectomie a été réalisée dans 38 cas (50 %). Une pneumonectomie a été faite dans 9 cas (11,8 %) de lésions homolatérales et une double lobectomie dans 5 cas (6,6 %) de lésions bilatérales. Le statut ganglionnaire était N1 dans 15 cas (19,7 %) et N2 dans 18 cas (23,7 %). 25 patients (32,9 %) ont reçu une chimiothérapie adjuvante. La morbidité était de 14 % et la mortalité de 3 %. La survie médiane était de 81 mois et le taux de survie globale à 5 ans était de 63 %. En analyse univariée, l’envahissement ganglionnaire (p = 0,031) et la pneumonectomie (p = 0,029) étaient des facteurs de mauvais pronostic. En analyse multivariée, aucun facteur pronostique n’a été identifié.  Conclusion L’exérèse chirurgicale première des CBS offre une survie à distance très appréciable au prix d’une faible mortalité. Elle est une option de choix pour des patients sélectionnés.     Outcomes of surgical resection for synchronous lung cancers   Objectives Optimal synchronous lung cancer (SLC) treatment remains controversial. We reviewed morbimortality and survival outcomes of patient who underwent surgery in first intent  Methods Characteristics of patients in whom synchronous lung cancer were resected in first intent, between 2004 and 2014, were noticed.  Results 76 patients of which 54 male (71.1%) with a mean age of 62.7 years (±9,3) were included. Lesions were unilateral in 58 patients and bilateral in 18. Adenocarcinoma was the most frequent histologic type (n=58) and the same histology was demonstrated 53 patients. Lobectomy with wedge or segmentetectomy was performed in 38 cases (50%). Pneumonectomy was required in 9 patients (11.8 %) in unilateral lesion and double lobectomy was performed in 5 patients (6.6%) in bilateral lesion. N1 and N2 involvement were demonstrated in 15 (19.7%) and 18 patients (23.7%), respectively. Adjuvant chemotherapy was administrated in 25 cases (32.9%). The morbidity was 14% and the mortality was 3%. Median and 5-year overall survival were 81 months and 63% respectively. Univariate analysis demonstrated patients with nodal involvement (p=0.031) and pneumonectomy (p=0.029) had a worse prognosis. However, multivariate analysis did not identify any prognostic factor.  Conclusion Surgical resection of SLC provide, in first intent, an excellent long term survival with a low mortality. Surgery is option of choice for selected patients.
juin 10, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-29 – Utilisation de la voie mini-invasive dans le traitement des achalasies terminales de l’œsophage : expérience d’un centre de référence

Lucile Gust, Johnny Moons, Hans Van Veer, Lieven Depypere, Willy Coosemans, Philippe Nafteux Service de chirurgie thoracique, Katholieke Universiteit, Louvain, Belgique  Objectif L’achalasie de l’œsophage est traitée par dilatations pneumatiques endoscopiques ou chirurgicalement par myotomie pour lever l’obstruction au niveau du sphincter inférieur de l’œsophage. Malgré ces traitements, 5 % des patients développent une achalasie terminale de l’œsophage, caractérisée par un œsophage sigmoïde. Une œsophagectomie peut alors être inévitable. Dans la littérature, les œsophagectomies sont habituellement réalisées par thoracotomie ouverte, la voie trans-hiatale par cœlioscopie étant considérée comme difficile du fait de la dilatation de l’œsophage et du risque hémorragique secondaire à l’inflammation chronique régionale. Cependant, la place de l’œsophagectomie par voie mini-invasive transthoracique reste à définir.  Méthode À partir de décembre 2010, tous les patients présentant une décompensation de l’œsophage sur achalasie et nécessitant une œsophagectomie ont été opérés par voie mini-invasive dans notre institution. Les caractéristiques des patients, les données pré et postopératoires et les suites opératoires ont été recueillies et analysées à partir d’une base de données prospective.  Résultat Douze patients consécutifs ayant bénéficié de traitements antérieurs ont été inclus (11 dilatations pneumatiques, 5 interventions de Heller-Dor, 4 injections de toxine botulique). Les interventions réalisées associaient une thoracoscopie droite (6 en décubitus ventral), une coelioscopie et une cervicotomie antérieure gauche avec anastomose cervicale.         Aucune complication de grade IV ou V de la classification Clavien-Dindo n’a été observée. Trois patients ont présenté une complication de grade II nécessitant des antibiotiques. Les pertes sanguines moyennes étaient de 173 cc (80-250). Aucune transfusion sanguine n’a été nécessaire. Huit patients ont été traités pour des plaintes de dysphagie postopératoire (complication de grade III). Une fistule anastomotique a été retrouvée et traitée de manière conservatrice. Aucun chylothorax n’a été observé.  Conclusion La voie mini-invasive est un choix valable dans le traitement chirurgical des achalasies de l’œsophage à la phase terminale, permettant une résection complète sous contrôle de la vue, en diminuant le risque hémorragique et les complications.     Feasibility of minimal invasive esophagectomy as treatment for end-stage achalasia- a single center experience   Objectives Achalasia is usually treated by pneumatic dilatations or surgical myotomy, with the intent to relieve the outflow obstruction at the level of the lower esophageal sphincter. Despite these treatments, 5% of patients develop end-stage achalasia, characterized by a sigmoid esophagus. In these patients, esophagectomy may become inevitable. In the literature, esophagectomy is usually performed through open thoracotomy. Laparoscopic transhiatal approach is considered challenging due to the esophageal dilatation and the bleeding risk related to the chronic inflammation. However, the role of minimal invasive transthoracic esophagectomy has yet to be defined.  Methods From December 2010, all consecutive patients with decompensated end-stage esophageal achalasia, for whom an esophagectomy was warranted, were operated with minimaly invasive surgery in our institution. Patient data, perioperative and postoperative details as well as follow-up were collected and analyzed from a prospectively maintained database.  Results Twelve consecutive patients were included. All patients had had previous treatments (pneumatic dilatations n=11, Heller-Dor myotomies n=5, botulin toxin injections n=4). All procedures were performed by right thoracoscopy, of which 6 in prone position, laparoscopy and left-sided cervicotomy with cervical anastomosis. According to the Clavien-Dindo classification, there were no grade IV and V complications. Three patients had a grade II complication, needing antibiotics. Average blood loss was of 173 cc (80-250). Blood transfusion was never warranted. Eight patients were treated for postoperative dysphagia (grade III complication). One anastomotic leak was observed and treated conservatively. No chyle leak was recorded.  Conclusion Minimal invasive esophagectomy is safe and feasible in patients with end-stage achalasia, allowing a complete resection under direct vision, and minimizing the bleeding risk and the complication rate.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 20 Abstract 2016

P-06 – Contegra® 12 mm versus homogreffe pulmonaire de petite taille pour la reconstruction de la voie d’éjection droite chez le nouveau-né

Alessandro Falchetti, Aurore Mattlet, Hélène Demanet, Hugues Dessy, Christian Melot, Charalambos Pierrakos, Pierre Wauthy Université libre de Bruxelles, Belgique  Objectif Les homogreffes pulmonaires sont utilisées en routine pour la reconstruction de la voie d’éjection droite, mais on observe une disponibilité réduite ainsi que des calcifications et sténoses précoces, notamment pour les petites tailles (≤ 14 mm) et pour le plus bas âge (< 1 an). Pour ces patients, le Contegra® représente une alternative, mais des observations conflictuelles existent. Aucune étude publiée n’est focalisée uniquement sur les nouveau-nés, qui représentent l’environnement le plus hostile pour ces conduits. Nous avons comparé les résultats de ces deux conduits dans une population exclusive de nouveau-nés.  Méthode De 1992 à 2014, 53 nouveau-nés ont reçu respectivement 30 Contegra® 12 mm (âge moyen 15 ± 8 jours) et 23 homogreffes pulmonaires de petite taille (9 mm à 14 mm) (âge moyen 10 ± 7 jours). Nous avons collecté et analysé rétrospectivement les données démographiques, échographiques, chirurgicales et le suivi.  Résultat La mortalité observée est de 17,8 % vs 18 % dans le groupe Contegra® vs homogreffe pulmonaire. La morbidité peropératoire ainsi que le taux de reprise précoce ne sont pas significativement différents dans les deux groupes. La survie libre de réintervention est superposable dans les deux groupes (p = 0,15) au long terme. L’analyse multivariée a démontré que seuls le poids et la présence d’un gradient précoce sévère sont des facteurs associés à un remplacement précoce du conduit.  Conclusion Le Contegra® 12 mm est une alternative valable aux homogreffes pulmonaires pour la réparation de la voie d’éjection droite chez les nouveau-nés.     Contegra® 12mm versus small sized pulmonary homografts for RVOT reconstruction in newborns   Objectives Pulmonary homografts are standard substitutes for RVOT reconstruction in congenital heart surgery but shortage, early calcifications and shrinking are observed particularly for small sized conduits (≤14 mm) and younger patients (<1 year old). In these patients Contegra® 12mm could be a valuable alternative but conflicting evidences exist. No published study is focused only on newborns, the most challenging environment for these substitutes. We have retrospectively compared the outcome of these two conduits in a newborn population.  Methods Between 1992 and 2014, 53 newborns received respectively 30 Contegra® 12mm ( mean age 15±8 days) and 23 small (9mm to 14mm) pulmonary homografts (mean age 10±7 days). We retrospectively collected and analyzed demographics, echographic , surgical and follow up data.  Results Overall mortality was 17.8% vs 18% in Contegra® vs pulmonary homografts groups. Peroperative morbidity and early reoperation for conduit failure was not significantly different between the two groups. Survival free from reoperation is not different between the two groups (p=0.15) at late follow up. Multivariable analysis showed that only weight and significant early gradient are factors associated with anticipated conduit failure.  Conclusion Contegra® 12mm is a valid alternative to small pulmonary homografts in a newborn patient population.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 20 Abstract 2016

P-04 – Apport des défibrillateurs automatiques implantables chez l’enfant dans la prévention de la mort subite d’origine cardiaque

Geanina Bercu, Daniel Tamisier, Alice Maltret, Régis Gaudin, Olivier Raisky, Pascal Vouhé Service de chirurgie cardiaque pédiatrique, service de cardiologie pédiatrique, hôpital Necker-enfants-malades, Paris  Objectif Les défibrillateurs automatiques implantables (DAI) sont utilisables aujourd’hui chez l’enfant. Cette analyse reprend une série de 44 patients ayant bénéficié de l’implantation chirurgicale d’un DAI dans un seul centre.  Méthode De 2007 à 2015, 60 patients ont bénéficié d’un DAI. Chez 44 patients (74 %), âgés de 3 à 16 ans (moyenne 10,8 ans), ayant un poids de 16 à 67 kg (moyenne 35 kg), le DAI a été placé par voie chirurgicale épicardique. L’indication a été une prévention primaire chez 14 patients (32 %) et secondaire chez 30 patients (68 %). Vingt-deux patients (50 %) souffraient d’une cardiomyopathie hypertrophique, associée chez 13 d’entre eux à une obstruction de la voie gauche. Douze patients (27,3 %) présentaient une canalopathie. Les autres étiologies : cardiomyopathie dilatée (1), restrictive (1), tumeur cardiaque (1), anomalie coronaire (1), tachycardie ventriculaire catécholergique (2), tétralogie de Fallot opérée (1), fibrillation ventriculaire idiopathique (2) et extrasystoles ventriculaires à couplage court (1). Le DAI a été implanté par sternotomie au cours d’une réparation anatomique chez 10 patients (23 %) et de manière élective chez 34 patients : par abord sous-xyphoïdien et thoracotomie (28 patients) ou sternotomie (6 patients). Le DAI a été systématiquement testé lors de la pose.  Résultat Un patient (2,3 %) atteint d’une cardiomyopathie restrictive évoluée est décédé précocement de troubles du rythme incontrôlables malgré la mise sous assistance circulatoire. Sept patients (15,9 %) ont été réopérés précocement : pour épanchements (5), dysfonctionnement d’une électrode (1), déplacement de l’électrode de défibrillation (1). Aucun patient n’est décédé secondairement de troubles du rythme. Treize des 43 survivants (30 %) ont eu un choc approprié à distance. Deux patients ont eu un choc inapproprié et deux autres un défaut de défibrillation mais sont vivants. Un remplacement de boîtier a été nécessaire chez 4 patients.  Conclusion Le DAI a fait la preuve de son efficacité chez l’enfant. Une technique chirurgicale rigoureuse évite les dysfonctionnements comme les chocs inappropriés et les défauts de fonctionnement. Les progrès de la technique chirurgicale ont permis d’abaisser le poids pédiatrique minimum nécessaire à l’implantation d’un dispositif encore volumineux.     Contribution of the implantable cardioverter defibrillator therapy in pediatric prevention of the cardiac sudden death   Objectives The implantable cardioverter defibrillators (ICD) are usable today in childhood. This study focused on 44 patients having benefited from the surgical implantation of ICD in a single center.  Methods From 2007 to 2015, 60 patients had an ICD device inserted. Forty-four patients (74%) underwent an epicardial surgical implantation: the age at implantation ranged from 3 to 16 years (median 10.8 years) and median weight at implantation was 35 kg (range 16-67 kg). The implantation was a primary prevention for 14 patients (32%) and secondary prevention for 30 patients (68%). The main indication for ICD insertion was hypertrophic cardiomyopathy (22 patients, 50%) associated to an obstruction of left ventricular outflow tract for 13 of them. Twelve patients (27.3%) had a channalopathy. Other etiologies: dilated cardiomyopathy (1), restrictive cardiomyopathy (1), cardiac tumor (1), coronary anomaly (1), catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia (2), tetralogy of Fallot operated (1), idiopathic ventricular fibrillation (2) and short-coupled ventricular extrasystoles (1). ICD was inserted by median sternotomy during surgical repair in 23% of cases (10 patients) and in an elective way for 34 patients by subxiphoid approach with thoracotomy (28 patients) and median sternotomy (6 patients). Satisfactory defibrillation efficacy was confirmed regularly at implantation.  Results One patient (2.3%) with a restrictive cardiomyopathy died prematurely by electrical storm despite circulatory assistance. Seven patients (15.9%) needed premature interventions: 5 for effusions, 1 for lead dysfunction and 1 for defibrillation coil migration. No patient died for secondary arrhythmia. Thirteen of 43 survivors (30%) had an appropriate shock in the remote follow-up. Two patients had an inappropriate shock and two others a defibrillation failure but are alive. A replacement of ICD generator because of exhaustion was necessary for 4 patients.  Conclusion ICD has proven his efficacy in pediatric population. A rigorous surgical technique avoids dysfunctions as inappropriate shocks and ICD failure. The progress of the surgical technique allowed lowering the minimal pediatric weight necessary to insert a still voluminous device.
juin 10, 2016