Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-40 – Faut-il utiliser des vasodilatateurs en cas de prélèvement pulmonaire ? Enquête nationale francaise et revue de la littérature

Bastien Orsini1, Olaf Mercier1, Philippe Lacoste2, Matthieu Thumerel3, Jeremie Reeb4, Quentin Pellenc5, Ciprian Pricopi6, Mathieu Glorion7, Florent Charot8, Gaetane Roquet9, Sébastien Guigard10, Pascal-Alexandre Thomas11 1. Service de chirurgie thoracique, vasculaire et transplantation cardio-pulmonaire, centre chirurgical Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson 2. Service de chirurgie cardio-thoracique et vasculaire, hôpital Nord Laennec, Nantes 3. Service de chirurgie thoracique, hôpital Haut-Lévêque, Bordeaux 4. Service de chirurgie thoracique, Nouvel hôpital civil, Strasbourg 5. Service de chirurgie thoracique et vasculaire, hôpital Bichat, Paris 6. Service de chirurgie thoracique, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris 7. Service de chirurgie thoracique, hôpital Foch, Suresnes 8. Service de chirurgie thoracique, hôpital Larrey, Toulouse 9. Service de chirurgie thoracique, hôpital Louis-Pradel, Lyon 10. Service de chirurgie thoracique et vasculaire, hôpital Michallon, Grenoble 11. Service de chirurgie thoracique et maladies de l’œsophage, université Aix-Marseille, hôpital Nord, AP-HM, Marseille     Objectif Depuis la première transplantation pulmonaire réalisée par Harding en 1963, de nombreux progrès ont été réalisés tant dans la technique que dans les thérapeutiques. La défaillance primaire du greffon reste la première cause de décès dans les 30 jours post-transplantation. Les lésions d’ischémie-reperfusion qui apparaissent dans les premières heures sont classiquement décrites comme étant la résultante de plusieurs phénomènes. La vasoconstriction des vaisseaux pulmonaires secondaires à l’ischémie froide en est un. Pour minimiser ces effets, des équipes de transplantation utilisent de puissants vasodilatateurs au moment du prélèvement. Le but de notre étude est d’analyser les pratiques des équipes françaises et de faire une revue de la littérature concernant l’utilisation de ces produits dans cette indication.   Méthode Une revue systématique de la littérature a été réalisée dans la base de données Pubmed en utilisant les mots clés : prélèvement pulmonaire, conservation d’organes, prostaglandine et prostacycline. Un questionnaire a été envoyé par mail à toutes les équipes de transplantation pulmonaire française.   Résultat À notre connaissance il n’existe à l’heure actuelle aucune étude clinique évaluant l’intérêt de l’utilisation d’un vasodilatateur en cas de prélèvement pulmonaire. Toutes les études retrouvées sont exclusivement expérimentales. Les études les plus récentes utilisant des solutions de pneumoplégie extracellulaire pauvre en potassium ne semblent pas démontrer d’effet positif. À l’heure actuelle, en France, 10 centres (91 %) déclarent utiliser un vasodilatateur en cas de prélèvement pulmonaire. Dans 90 % des cas, il est injecté en flash directement dans le tronc de l’artère pulmonaire juste avant le clampage. Neuf centres (90 %) ont déclaré utiliser de l’époprosténol (PGI2) et un seul centre de l’alprostadil (PGE1). Tous les centres déclarent utiliser des solutés de pneumoplégie extracellulaire pauvres en potassium.   Conclusion En France, l’injection de vasodilatateurs dans le contexte du prélèvement pulmonaire n’est à l’heure actuelle reconnue ni par une autorisation de mise sur le marché (AMM) des médicaments concernés, ni par un protocole thérapeutique temporaire de l’Agence du médicament (ANSM). De plus, les données de la littérature ne semblent pas en faveur d’une telle indication. Une étude cas/témoin à partir de la cohorte française pourrait être une première étape de recherche.     Do we need to use vasodilators for lung harvesting? French national survey and literature review   Objectives Since the first lung transplantion performed by Harding in 1963 much progress has been made both in technics and therapeutics. In this context primary graft failure remains the leading cause of death within 30 days post transplant. Ischemia-reperfusion injuries which appear in the first few hours a are conventionally described as the result of several phenomena. Vasoconstriction of pulmonary vessels secondary to cold ischemia is one of them. To minimize these effects transplant teams use powerful vasodilators at the time of lung harvesting. The aim of our study is to analyze the practices of French team and make a review about the use of these products in this indication.   Methods A systematic review was conducted from PubMed database using the following search words: Pulmonary harvesting, organ preservation, prostaglandin and prostacyclin. Survey was mailed to all French lung transplant teams.   Results To our knowledge there is currently no clinical study evaluating the benefit of vasodilators in case of lung harvesting. All studies found are exclusively experimental works. Most recent studies using low potassium extracellular pneumoplegy solutions do not seem to demonstrate positive effect. Currently in France, ten centers (91%) report using a pulmonary vasodilator in case of procurement. In 90% of cases it is injected directly in the trunk of the pulmonary artery just prior to clamping. Nine centers (90%) reported use of epoprostenol (PGI2) and one center use of alprostadil (PGE1). All centers use poor pneumoplegy extracellular potassium solutions.   Conclusion In France, vasodilators injection during pulmonary harvesting is not recognized by a marketing authorization (MA) for these drugs nor by a temporary therapeutic protocol from the French national drug agency (DA). Furthermore, scientific literature does not seem in favor of such an indication. A case/control study from the French cohort could be a first step.    
juin 10, 2016