Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-27 – Caractéristiques histopathologiques et immunohistochimiques des mésothéliomes pleuraux et de leur microenvironnement : à partir d’une série de 116 cas

Cyril Habougit, Arnaud Patoir, François Casteillo, Olivier Tiffet, Michel Péoch, Fabien Forest Service d’anatomie et cytologie pathologiques, CHU de Saint-Étienne, Saint-Priest-en-Jarez   Objectif : Le mésothéliome pleural malin (MPM) est une tumeur rare sans traitement ayant prouvé une efficacité. L’histoire industrielle et minière de notre département explique un recrutement particulier de pathologie liée à l’amiante et l’intérêt que nous y portons. Notre étude s’appuie sur une série de 116 MPM tous types confondus sur laquelle nous avons cherché à identifier des facteurs pronostiques histopathologiques et étudié l’expression immunohistochimique de l’anticorps anti PD-L1, afin d’élaborer des sous groupes pronostiques. Méthode : 116 MPM ont été sélectionnés sur la période 1993-2015 comprenant tous les types histologiques de MPM diffus de l’OMS 2015. Pour chaque cas sont recueillis : le sous-type histopathologique selon l’OMS 2015, la présence de nécrose et son pourcentage, le type architectural, le rapport nucléocytoplasmique, l’aspect de la chromatine, la taille du nucléole, la taille du nucléole selon les principes de Führman, le compte mitotique, l’importance de l’infiltrat lymphocytaire intratumoral, la présence d’inclusion nucléaire, de mitose atypique, d’embole lymphatique, d’embole vasculaire artériel/veineux. Une étude de l’expression tumorale de PD-L1 (clone E1L3N) a été interprétée de manière qualitative (positif/négatif) puis quantitative (pourcentage). Résultat : Nous identifions six nouveaux facteurs pronostiques histopathologiques statistiquement associés à la survie des patients atteint de MPM tous types confondus. Pour la première fois, nous identifions six paramètres histopronostiques statistiquement liés à la survie des MPM épithélioïdes et un paramètre pour le MPM sarcomatoïde, variant desmoplastique et biphasique. Par ailleurs, notre étude met en évidence un lien entre l’intensité d’expression tumorale de l’anticorps anti PD-L1 et la survie des patients atteints de MPM. Une intensité de marquage identifiée comme forte est statistiquement associée à une survie plus courte chez ces malades (p = 0,0026). Conclusion : Notre travail souligne l’importance de l’identification de facteurs pronostiques histopathologiques simples par le pathologiste. Notre caractérisation histopronostique comprenant six paramètres permet d’identifier les patients de pronostic défavorable quel que soit le sous-type histopathologique. L’identification de critères histopathologiques permettrait d’élaborer un « grading » histopathologique à l’instar du SBR dans le cancer du sein. L’identification de l’expression de PD-L1 au sein des MPM permet d’objectiver un sous-groupe de plus mauvais pronostique mais avec un potentiel thérapeutique (immunothérapie).     The histopathological and immunohistochemical charasteristics of malignant pleural mesothelioma and its microenviroment: a study of 116 cases   Objectives: The aim of our work was to search for morphological and immunohistochemical (PD-L1) prognostic factors of 116 MPM. Methods: We performed a retrospective study on 116 MPM diagnosed at our institution from 1993 to 2015. The following histopathological data were collected: the presence of necrosis, nuclear atypia, nucleo-cytoplasmic ratio, the aspect of chromatin, the size of nucleoli and Furhman grade, mitotic count and the presence of an intra-tumoral lymphocytic infiltration. Immunohistochemical expression of PD-L1 was also studied. Results: As expected, sarcomatoid, biphasic or desmoplastic subtypes were associated with a poorer prognosis (p=0.0006). Regardless histopathologic subtype, the presence of necrosis (p=0.0336), nuclear atypia (p=0.0002), mitotic count ≥3 (p<0.0001), presence of atypical mitosis (p=0.0003), nucleoli ≥3µm (p=0.0001) and Furhman grade >1 (p=0.0485) were associated with a poorer prognosis. Within epithelioid subtype all these factors were significantly related to prognosis. Within sarcomatoid, biphasic and desmoplastic MPM only atypical mitosis was significanly related to prognosis. PD-L1 (E1L3N) expression was significantly associated with a poorer prognosis in epithelioid MPM (p=0.0441). PD-L1 expression was higher in sarcomatoid MPM. Conclusion: Our work highlights several prognostic factors in MPM, that could help for a stratification for the treatment of patients with MPM.   Séance : Posters thoracique 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-10 – Cytoréduction et chimiothérapie hyperthermique intrathoracique pour les tumeurs épithéliales thymiques Masaoka IVa

Mathilde Cazaux, Pierre Rabinel, Charlotte Cohen, Anne Olland, Laurence Solovei, Claire Renaud, Jean Berjaud, Gilbert Massard, Nicolas Vennissac, Marcel Dahan, Laurent Brouchet Service de chirurgie thoracique, CHU de Toulouse Service de chirurgie thoracique, CHU de Nice Service de chirurgie thoracique, CHU de Strasbourg   Objectif : Les tumeurs épithéliales thymiques (TET) sont rares et la prise en charge thérapeutique des stades avancés (Masaoka III et IV) n’est actuellement pas consensuelle. Notre objectif est de montrer qu’un traitement chirurgical de cytoréduction pleurale associé à une chimiothérapie hyperthermique intrathoracique (CHIT) pour des patients présentant des TET avec métastases pleurales (stade Masaoka IVa) est faisable, avec une faible morbidité et un taux de survie satisfaisant. Méthode : Notre étude rétrospective avec recueil prospectif des données, multicentrique (CHU de Toulouse, Nice et Strasbourg) s’est intéressée, de février 2009 à janvier 2017, à des patients présentant des métastases pleurales synchrones ou métachrones de TET chez lesquels nous avons réalisé une cytoréduction pleurale associée à une CHIT. Le protocole employé était le suivant : la cytoréduction consistait en une résection macroscopiquement totale de tous les implants pleuraux et de la TET ; la CHIT était une association de cisplatine (50 mg/m2) et de doxorubicine (15 mg/m2) dans un perfusat de 4 litres de sérum physiologique administrés à 41 °C pendant une heure avec monitorage hémodynamique et thermique. Le suivi réalisé à 1, 3 et 6 mois puis tous les 6 mois comportait un scanner thoracique annuel. Résultat : Treize patients (âge moyen : 49 ans, 4 hommes, 9 femmes, 6 métastases pleurales synchrones et 7 récidives, 1 thymome B1, 3 thymomes B2, 3 thymomes B2 prédominant B3, 5 thymomes B3, 1 carcinome thymique, 3 syndromes myasthéniques et 7 traitements néo-adjuvant par chimiothérapie) ont bénéficié d’une cytoréduction pleurale associée à une CHIT. Le geste chirurgical, majoritairement réalisé par thoracotomie (n = 12), a consisté en une pleurectomie pariétale (n = 13), une pleurectomie viscérale (n = 7), une résection diaphragmatique (n = 5), une résection parenchymateuse (n = 7) allant de la résection atypique (n = 6) à la pneumonectomie (n = 1), une résection de l’adventice de l’aorte (n = 2), une résection pariétale (n = 2), une thymectomie (n = 5). L’intervention a été pratiquée chez tous les patients sans difficulté technique. On relève une complication peropératoire : la section d’un pontage coronarien. On note 4 complications postopératoires : un lâchage de suture diaphragmatique avec reprise chirurgicale immédiate, une insuffisance rénale aiguë rapidement résolutive et 2 décompensations myasthéniques. Un patient a présenté une récidive pleurale controlatérale de son carcinome thymique à 11 mois de l’intervention. Il est décédé pendant sa chimiothérapie. Un autre patient est décédé indépendamment de sa TET. Après une durée moyenne de suivi de 30,3 mois (9-95 mois), 11 patients (84 %) étaient vivants et sans récidive. Conclusion : L’association d’une cytoréduction pleurale à une CHIT pour traiter les TET métastatiques à la plèvre est faisable et sûre avec des résultats encourageants en terme de morbidité péri-opératoire et de survie.     Cytoreductive surgery and intrathoracic hyperthermic chemotherapy perfusion: treatment of thymic epithelial malignant diseases Masaoka IVa   Objectives: Thymic epithelial tumors (TET) are uncommon neoplasms. Nowadays, there is no established curative treatment available for advanced stages (Masaoka III and IV). Our objective is to evaluate the feasibility and the safety of a surgical treatment for TET with pleural spread (Masaoka IVa): a cytoreductive surgery of pleural implants plus hyperthermic intrathoracic chemotherapy perfusion (HICP). Methods: Between february 2009 and january 2017, our retrospective study with prospective data collection and multicentric study (Toulouse, Nice and Strasbourg) examinated patients with TET with pleural spread (synchronous metastasis or recurrences) who underwent a cytoreductive surgery plus a HICP. The cytoreductive surgery was a macroscopically complete resection of the TET and the pleural implants. For the HICP, we used cisplatin (50mg/m2) and doxorubicin (15mg/m2) in 4 liters of saline perfusate. The perfusion was carried out during one hour at 41°C with hemodynamic and thermic monitoring. The follow up was scheduled at 1, 3 and 6 months and every 6 months with one annually computed tomography. Results: 13 patients (mean age: 49 years old, 4 mens, 9 womens, 6 pleural synchronous metastasis and 7 recurrences, 1 B1 thymoma, 3 B2 thymomas, 3 B2/B3 thymomas, 5 B3 thymomas, 1 thymic carcinoma, 3 myasthenic syndromes and 7 neoadjuvant chemotherapies) underwent cytoreductive surgery plus HICP. The surgical resection was mostly performed via thoracotomy (n=12) and consisted of parietal pleurectomy (n=13), visceral pleurectomy (n=7), diaphragmatic resection (n=5), pulmonary resection (n=7) from wedge (n=6) to pneumonectomy (n=1), aortic adventitious resection (n=2), chest wall resection (n=2), thymectomy (n=5). All patients received cytoreductive surgery and HICP without technical problems. There were one operative complication : the cut of a coronary bypass. There were 4 postoperative complications : one diaphragmatic eventration with reoperation, one acute renal failure with fast recovery and 2 myasthenic decompensations. The patient with thymic carcinoma had a pleural contralateral recurrence 11 months after the operation and died from systemic disease progression. Another patient died disease free. At a mean follow-up period of 30,3 months (range 9-95), 11 patients were alive and disease free. Conclusion: Cytoreductive surgery and HICP to treat patients with pleural metastasis of TET is feasible with acceptable morbidity rates and survival.   Séance : Communications libres thoracique - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-26 – Traitement multimodal du mésothéliome pleural malin incluant la pleuropneumonectomie élargie : expérience de 11 ans d’un centre de référence

Lucile Gust, Kristiaan Nackaerts, Stéphanie Peeters, Johnny Moons, Yolande Lievens, Mélanie Dekeyser, Christophe Dooms, Johan Vansteenkiste, Paul de Leyn, Philippe Nafteux Service de chirurgie thoracique, service de radiothérapie, service de pneumologie-oncologie, Katholieke Universiteit, Louvain, Belgique  Objectif Le traitement multi-modal (TMM) des patients atteints de mésothéliome pleural malin (MPM) reste sujet à controverse.  Méthode Depuis 2003, le TMM associait chimiothérapie d’induction (cisplatine, pemetrexed), pleuro-pneumonectomie élargie (PPE) et radiothérapie. Les candidats étaient sélectionnés lors des réunions de concertation pluridisciplinaire hebdomadaires (âge ≤ 70 ans, OMS ≤ 1, pneumonectomie cliniquement possible, stade ≤ cT2N2M0). En cas de non-progression après chimiothérapie, une PPE était réalisée, puis une radiothérapie. La survie était calculée dès la confirmation histologique de mésothéliome et analysée par la méthode de Kaplan-Meyer.  Résultat De mars 2003 à décembre 2014, 97 MPM sur 197 patients ont été inclus. Il s’agissait de 79 MPM épithélioïdes et 18 non-épithélioïdes ou d’histologie mixte. Les stades TNM étaient 9 cIA, 8 cIB, 57 cII et 23 cIII. Après chimiothérapie, 13 patients avaient progressé, 5 étaient non résécables et 3 ont refusé la chirurgie. Finalement, 76 patients ont été opérés : 56 par une PPE, 20 patients d’une thoracotomie (envahissement de la paroi thoracique). La mortalité postopératoire était de 3,6 % (2/56). Deux patients n’ont pas fini la radiothérapie (métastases osseuses, pneumonie). Cinquante-deux patients ont reçu le TMM, dont 5 sans radiothérapie. La médiane de survie globale (n = 97) et celle des patients ayant reçu la totalité du TMM (n = 52) étaient de 22,4 et 33,1 mois. La survie globale à 5 ans en intention de traiter, la survie globale à 5 ans et la survie sans récidive des patients avec TMM complet, étaient de 12,8 %, 22,1 % et 15,3 %. La médiane de survie des MPM épithélioïdes était supérieure à celle des non-épithélioïdes (21,5 versus 13,5 mois, p = 0,0037). La survie sans récidive était significativement plus basse pour les MPM non-épithélioïdes (p = 0,001), les patients pN1 (p = 0,038) et pN2 (p = 0,036).  Conclusion La PPE pour MPM peut être réalisée dans de bonnes conditions avec une mortalité opératoire acceptable. Une sélection adéquate des malades est capitale, car seule la moitié accédera à la chirurgie. Les récidives sont principalement observées pour les MPM non-épithélioïdes et les atteintes ganglionnaires.     Combined modality treatment using extrapleural pneumonectomy for malignant pleural mesothelioma- a single centre 11 years’ experience   Objectives Combined modality treatment (CMT) for patients with malignant pleural mesothelioma (MPM) remains a matter of debate. We report our institution experience.  Methods Our CMT protocol started in 2003, and consisted of induction chemotherapy (cisplatin, pemetrexed), extrapleural pneumonectomy (EPP) and thoracic radiotherapy (RT). Candidates (inclusion criteria: age ≤70 years, WHO ≤1, medically fit for pneumonectomy, MPM staging cT2N2M0 or less) were discussed at the weekly multidisciplinary round. If non-progressive, EPP was performed followed by hemithoracic RT. Survival was calculated from diagnostic of mesothelioma and analysed by Kaplan-Meier.  Results From March 2003 till December 2014, 97 patients out of 197 MPM started CMT. Histologic subtypes were epithelial (n=79) and non-epithelial or mixed (n=18). Clinical TNM staging was IA in 9, IB in 8, II in 57 and III in 23 patients. After chemotherapy, 13 patients were evaluated as “progressive”, 5 patients were deemed irresectable and 3 refused surgery. A total of 76 patients underwent surgery: 56 EPP and 20 exploratory thoracotomy (irresectability due to chest wall invasion). Postoperative mortality was 3.6% (2/56). Two patients did not complete radiotherapy (bone metastases development and intercurrent pneumonia/respiratory failure). Finally, 52 patients completed CMT, five of them without RT. Intent-to-treat median survival (n=97) and median survival of those who completed CMT (n=52) were 22.4 months and 33.1 months respectively. Intent-to-treat overall 5-year survival, overall and 5-year free of disease survival in patients who fully completed CMT were 12.8%, 22.1% and 15.3% respectively. Median disease-free survival of epithelial MPM patients was better than for non-epithelial MPM patients (21.5 versus 13.5 months, p=0.0037). There was a significantly lower disease free survival in non-epithelial MPM patients (p=0.001), in pN1 patients and (p=0.038) and pN2 (p=0.036).  Conclusion This study demonstrated that CMT with EPP for MPM patients is feasible and safe, with an acceptable surgical mortality rate. Careful patient selection is of highest importance, given that only half of all patients will finish CMT. Recurrence of MPM is mostly observed in patients with non-epithelial MPM subtype and with pN2 disease.
juin 10, 2016