Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-15 – Le taux préopératoire d’IL-6 sérique comme marqueur prédictif d’atteinte médiastinale dans le cancer bronchique non à petites cellules de stage Ic

Geraud Galvaing1,2, Henri Janicot3, Fabrice Kwiatkowski4, Jean-Louis Kemeny5, Marc Filaire1,2,6, Pierre Verrelle7,8 1. Service de chirurgie thoracique et endocrinienne, CRLCC Jean-Perrin, Clermont-Ferrand 2. Université Clermont-Auvergne, faculté de Médecine, laboratoire d’anatomie, Clermont-Ferrand 3. Service de pneumologie, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 4. Service de recherche clinique, CRLCC Jean-Perrin, Clermont-Ferrand 5. Service d’anatomopathologie, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 6. Université Clermont-Auvergne, UMR 1019, UNH, équipe ECREIN, Clermont-Ferrand 7. Service de radiothérapie, CRLCC Jean-Perrin, Clermont-Ferrand 8. Université Clermont-Auvergne, faculté de Médecine, équipe EA 7283, Clermont-Ferrand   Objectif : Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est la première cause de mortalité par cancer dans le monde. Son pronostic dépend de son stade TNM. Une atteinte ganglionnaire médiastinale est un critère de mauvais pronostic et les patients cN2 ne tirent que rarement bénéfice d’une exérèse chirurgicale. Le but de cette étude était d’évaluer la pertinence de marqueurs biologiques qui pourraient traduire l’agressivité tumorale. Méthode : Nous avons effectué une étude monocentrique prospective sur 42 patients cT1N0 qui ont bénéficié d’une lobectomie avec curage ganglionnaire médiastinal radical entre mai 2001 et juillet 2003 pour CBNPC. Avant l’intervention, nous avons dosé 4 cytokines dans le sang : IL-6, IL-10, TGFB et VEGF. Le stade clinique était évalué par scanner thoracique injecté, le TEP-scanner n’était pas disponible en routine. Nous avons comparé ces taux de cytokines à ceux de 38 sujets contrôles. Résultat : Le taux d’IL-6 sérique était significativement plus élevé dans le groupe des opérés comparés aux sujets sains (33,45 ± 92,9 pg/ml vs 2,10 ± 3,2 pg/ml, p < 0,000001). En revanche, les taux d’IL-10, TGFB et VEGF n’étaient pas différents entre ces 2 groupes. Dans le groupe des opérés, 40 (95,2 %) ont bénéficié d’une résection R0. L’analyse anatomopathologique définit 23 patients (55 %) pN0, 10 (24 %) pn1 et 9 (21 %) pN2. Le suivi moyen était de 37 mois (1-59 mois) et 14 patients (38 %) ont présenté une récidive tumorale. En analyse univariée, les facteurs prédictifs de mauvais pronostic étaient un taux d’IL-6 > 9 pg/ml (p = 0,0039) et la lymphopénie (p = 0,026). En analyse multivariée, le taux d’IL-6 était un facteur pronostic indépendant (p = 0,0063, HR = 3,7 [1,45-9,44]). Ce taux d’IL-6 n’était pas corrélé à la taille de la tumeur (p = 0,98), mais clairement associé à l’atteinte ganglionnaire (p = 0,002). Conclusion : L’IL-6 est une cytokine pléiotrope impliquée dans la réponse immunitaire, l’angiogenèse et l’inflammation. Elle est connue comme étant un marqueur d’agressivité tumorale dans certaines hémopathies malignes ou d’autres cancers solides. Nos résultats suggèrent clairement que le taux d’IL-6 peut être considéré comme un marqueur d’atteinte ganglionnaire dans les stades précoces de CBNPC indépendamment de la taille tumorale. La corrélation de ce taux d’IL-6 au TEP-scanner doit être évaluée.     Pre-operative IL-6 serum level as a predictor of mediastinal involvement in clinical stage I non-small cell lung cancer   Objectives: Non-small cell lung cancer (NSCLC) is the leading cause of death among other cancers worldwide. Its prognosis is dependent upon its TNM stage that is defined based on CT-scan and PET-scan prior surgery whenever possible. It is known that mediastinal involvement is associated with a poorer prognosis and cN2 patients may not benefit from surgery especially when no down-staging is observed following neo-adjuvant chemotherapy. The aim of this study was to evaluate the usefulness of biological factors that could reflect tumor’s aggressiveness and depict worse survival. Methods: We conducted a monocentric prospective study over 42 consecutive cT1N0 patients who underwent lobectomy and radical lymphadenectomy as first line treatment of NSCLC from May 2001 to July 2003. Prior surgery, we assessed the level of 4 cytokines: IL-6, IL-10, TGFB, and VEGF on a peripheral blood sample. Clinical staging was based on CT-scan as PET-scan was not routinely obtained pre-operatively at that time. We also compared cytokines’ levels to 38 healthy patients. Results: The IL-6 serum level was significantly higher in the group of patients undergoing surgery compared to the healthy group (33.45±92.9 pg/ml vs 2.10±3.2 pg/ml, p<0.0000001). On the other hand, IL-10, VEGF and TGFB level were not significantly different between the 2 groups. In the group of patients undergoing surgery, 40 (95.2%) underwent complete resection. The pathological analysis of the lymphadenectomy revealed 23 (55%) pN0, 10 (24%) pN1 and 9 (21%) pN2 patients. Median follow-up was 37 months (1-59 months) and 14 patients (38%) experienced recurrence. A univariate analysis of pre-operative prognostic factors was conducted: serum IL-6>9pg/ml (p=0.0039), lymphopenia (p=0.026) were associated with a poorer prognosis. In multivariate analysis, pre-operative serum IL-6 (p=0.0063, HR=3.7 [1.45-9.44]) was an independent prognostic factor. IL-6 serum level was not associated with pathologic tumor size (p=0.98) but was clearly correlated to nodal involvement (p=0.002). Conclusion: IL-6 is a pleiotropic cytokine involved in immune response, angiogenesis and inflammation. It’s known to be an aggressiveness marker in malignant hemopathies and other solid tumors. Our results strongly suggest that IL-6 serum level could be a marker of nodal involvement in clinical early stage of NSCLC independently of tumor’s size, and a prognostic factor as well. Its correlation to TEP-scan findings has to be evaluated.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-30 – Diversité mutationnelle des cancers bronchopulmonaires et de leurs ganglions lymphatiques – étude prospective chez 4 patients de stade IIIA-N2 opérés

Antoine Legras, Hélène Roussel, Laure Gibault, Ciprian Pricopi, Alex Arame, Alain Badia, Bertrand Grand, Arnaud Roussel, Elizabeth Fabre, Pierre Laurent-Puig, Hélène Blons, Françoise Le Pimpec-Barthes Service de chirurgie thoracique, service d’anatomie pathologique, service d’oncologie médicale, service de biochimie, hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP, université Paris-Descartes, Paris – Inserm U1147, université Paris-Cité-Sorbonne, Paris  Objectif La diversité mutationnelle des cancers bronchopulmonaires pourrait expliquer des profils métastasiants différents entre les tumeurs de même stade IIIA-N2 et avoir un impact pronostique. L’objectif de cette étude préliminaire prospective était d’identifier les mutations de la tumeur primitive et de les comparer à celles observées dans les nœuds lymphatiques (NL).  Méthode Quatre patients porteurs de cancer bronchique primitif (2 adénocarcinomes, 1 carcinome épidermoïde, 1 carcinome sarcomatoïde) avec extension ganglionnaire médiastinale limitée (cN2, une seule chaîne lymphatique), sans traitement néoadjuvant, ont été consécutivement sélectionnés avant résection chirurgicale. Pour chaque patient, une recherche de mutations a été effectuée sur la pièce opératoire par séquençage massivement parallèle (AmpliSeq™ Colon and Lung Cancer Panel, Life Technology), sur plusieurs échantillons de la tumeur primitive et sur chaque NL envahi. Chaque prélèvement contenait au moins 50 % de cellules tumorales.  Résultat Huit fragments de cancer bronchique primitif et 11 NL ont été analysés. Pour chaque cas, au moins 2 mutations ont été identifiées, avec des taux mutationnels (ratios alléliques) variant de 7 % à 60 %. Le profil mutationnel était hétérogène (considérant gène muté et ratio allélique) au sein d’une même tumeur primitive. Cette hétérogénéité était aussi observée au sein de chaque « couple » [tumeur - NL] d’un même patient. Ainsi, dans 3 cas, les mutations identifiées dans la tumeur primitive n’étaient pas observées dans les NL (ALK, FGFR3, MET). À l’inverse, une mutation KRAS, absente de la tumeur primitive, a été observée dans le NL de la station 11i chez un patient.  Conclusion Cette étude préliminaire prospective a montré la diversité mutationnelle intratumorale et ganglionnaire en ce qui concerne le gène muté, mais aussi le ratio allélique. Nous émettons l’hypothèse que certains sous-clones tumoraux porteurs de certaines mutations pourraient faciliter la dissémination lymphatique et donc la survenue de métastases. Des études complémentaires nous paraissent nécessaires pour valider ces hypothèses et établir des recommandations.     Mutational diversity of lung cancer and associated lymph nodes. A preliminary prospective study of 4 resected stage IIIA-N2 patients   Objectives Mutational diversity of lung cancer could explain different metastatic patterns within same stage tumours, and then could have a prognostic impact. This suggests that identification of subclonal mutations might influence management and potentially survival. The aim of this prospective preliminary study was to assess mutations in primitive tumour and to compare them with those observed in the involved lymph nodes (LN).  Methods Four patients with primitive lung carcinoma (2 adenocarcinomas, 1 squamous cell carcinoma, 1 sarcomatoid carcinoma) and single chain N2 mediastinal involvement, without preoperative chemotherapy, were consecutively selected before surgery and screened for somatic mutations by next generation sequencing, with AmpliSeq™ Colon and Lung Cancer Panel (Life Technology). For each patient, several fragments of the primitive tumour and a sample of each involved lymph node station were analyzed. All analyzed samples contained at least 50% of tumour cells.  Results Eight fragments of primitive lung cancer and 11 lymph node stations were analyzed. For each cancer, we found at least 2 mutations, with allelic ratios from 7% to 60%. Mutational patterns were heterogeneous (considering gene and allelic ratios) within primitive tumour. Such heterogeneity was also observed comparing each pair “tumour-LN” for a single patient. Thus, in 3 cases, mutations observed in primitive tumour were not found in LN metastases (ALK, FGFR3, MET). Inversely, in 1 case, we found a KRAS mutation in station 11i, which was absent in primitive tumour fragments.  Conclusion This preliminary prospective study showed the intra-tumour and LN mutational diversity, concerning both mutated gene but also allelic ratio. This suggests that some subclones with particular mutations may drive the lymphatic spread and metastases development. Complementary studies are necessary to validate such hypothesis and draw guidelines.
juin 10, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-02 – Valeur pronostique de la colonisation des voies respiratoires sur les suites opératoires après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure

Jules Iquille, Alex Fourdrain, Sophie Lafitte, Florence de Dominicis, Pascal Berna Service de chirurgie thoracique, CHU Amiens-Picardie, Salouel  Objectif Les pneumopathies postopératoires (POP) représentent la principale cause de morbi-mortalité postopératoire après chirurgie d’exérèse pulmonaire. Un rôle néfaste de la colonisation bactérienne des voies respiratoires sur la survenue de POP a déjà été suggéré. L’objectif de cette étude était donc d’évaluer la valeur pronostique de prélèvements respiratoires périopératoires à visée bactériologique sur les suites opératoires.  Méthode Nous avons mené une étude prospective observationnelle sur une durée de 4 ans. Tous les patients adressés à notre unité pour réalisation d’une exérèse pulmonaire réglée ont bénéficié de 3 prélèvements systématiques à visée bactériologique : un prélèvement oropharyngé la veille de l’intervention à la recherche d’un portage, un prélèvement bronchique protégé (PBP) sur le poumon non opéré en peropératoire et un écouvillonnage du moignon bronchique sur la pièce opératoire. L’isolement d’un germe spécifique en culture définissait la colonisation bronchique. Le critère de jugement principal était la mortalité à 30 jours. Les critères de jugement secondaires étaient la mortalité à 90 jours et la survenue d’une pneumopathie postopératoire.  Résultat Sur 602 patients adressés, 509 ont bénéficié d’au moins un prélèvement et ont été inclus, 114 avaient un prélèvement oropharyngé positif (23 %), 61 avaient un PBP peropératoire positif (12,2 %) et 58 un écouvillonnage bronchique positif (11,3 %). La positivité du PBP peropératoire était associée à une mortalité plus élevée à 30 jours (8,1 % vs 2,5 %, p = 0,035) et à 90 jours (18 % vs 2,9 %, p < 0,001), ainsi qu’à un taux plus important de pneumopathies postopératoires (52 % vs 22 % p = 0,005). La positivité en culture de l’écouvillonnage bronchique était associée à une augmentation de l’incidence de pneumopathies postopératoires (p = 0,037) sans retentissement sur la mortalité. La positivité de la culture du prélèvement oropharyngé n’influençait pas la morbi-mortalité.  Conclusion Seule la présence d’une colonisation bronchique à germe pathogène du poumon non opéré objectivée en peropératoire par un prélèvement bronchique protégé apparaissait comme un facteur de risque de pneumopathie et de mortalité postopératoire. L’intérêt d’une antibioprophylaxie débutée en cas de positivité à l’examen direct de ce prélèvement devrait être discuté et évaluée dans des études ultérieures.     Prognostic value of airways colonization on post-operative outcome after major lung resection   Objectives Post-operative pneumonia (POP) is the main source of morbidity-mortality after major lung resection. Some authors suggested that airways bacterial colonization had a detrimental effect on POP incidence. This study’s aim was to evaluate the prognostic impact of perioperative respiratory tract samples on post-operative course.  Methods We conducted a prospective study over 4 years. All patients referred to our unity for major lung resection have got three bacteriological samples systematically: screening of a pharyngeal carriage with an oropharyngeal swab the day before surgery, bronchial aspiration on non-operated lung during the surgery, swab on the resected specimen’s bronchial stump. Specified pathogen identification defined colonization. Primary endpoint was overall 30 day mortality. Secondary endpoints were 90 days mortality and incidence of post-operative pneumonia which was defined by standardized criteria.  Results About 602 referred patients, 509 got at least one sample and were included in the study, 114 had positive oropharyngeal swab (23%), 61 had positive bronchial aspiration (12.2%) and 58 had positive bronchial stump swab (11.3%). Positive intraoperative bronchial aspiration culture was associated with increased 30 days mortality (8.1% vs 2.5% p = 0.035) and 90 days mortality (18% vs 2.9%, p < 0.001), and increased incidence of post-operative pneumonia (52% vs 22%, p = 0.005). Positive bronchial stump swab culture was associated with increased post-operative pneumonia rate (p = 0.037) without mortality increment. Positive oropharyngeal swab culture had no influence on morbidity-mortality.  Conclusion Only bronchial colonization of non-operated lung, detected intra-operatively by protected sampling, appears to be an unfavourable prognostic factor. Antibioprophylaxis in case of positive direct-examination of this sample should be discussed and assessed by further studies.
juin 10, 2016