Chirurgie factuelle · Vol. 23 Septembre 2019

Lobectomie ou résection infralobaire pour cancer pulmonaire de stade localisé ?

Pascal Alexandre Thomas 1,2* Service de chirurgie thoracique, hôpital Nord, Aix-Marseille Université & Assistance publique-hôpitaux de Marseille. Laboratoire d’oncologie prédictive, Centre de recherche en cancérologie de Marseille, Inserm UMR1068, CNRS UMR7258, Aix-Marseille Université UM105, Marseille.   * Correspondance : pathomas@ap-hm.fr DOI : 10.24399/JCTCV23-3-THO Citation : Thomas PA. Lobectomie ou résection infralobaire pour cancer pulmonaire de stade localisé ?  Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2019;23(3). doi: 10.24399/JCTCV23-3-THO   Depuis la publication du Lung Cancer Study Group en 1995, établissant la lobectomie comme l’exérèse de référence dans le traitement curatif des cancers broncho-pulmonaires primitifs localisés [1], tout ou à peu près tout a changé. L’épidémiologie d’abord, avec maintenant une large prédominance d’adénocarcinomes de topographie volontiers périphérique. Les patients ensuite avec le vieillissement de la population et en corollaire le terrain plus à risques de complications postopératoires du fait de co-morbidités respiratoires et cardiovasculaires liées au tabac qui sont en outre autant de causes compétitives de mortalité à moyen et long termes. Les méthodes de stadification de la maladie sont devenues très performantes avec l’imagerie en coupes de haute résolution incluant une imagerie cérébrale, la tomodensitométrie à émission de positons, et les méthodes d’évaluation du statut ganglionnaire par cytoponction sous contrôle écho-bronchoscopique. Enfin, le développement de programmes de dépistage individuels et/ou collectifs permet le diagnostic de cancers de petites tailles et de stades «précoces» dans une proportion substantielle de sujets à risque avec un vrai impact positif sur le pronostic. On pourrait ajouter l’importance donnée, à côté de la survie, à la qualité de vie comme objectif du traitement à intention curative. Ces changements ont alimenté une réflexion collective sur l’intérêt d’une chirurgie résolument économe en parenchyme pulmonaire, respectant la segmentation broncho-vasculaire du poumon, à même de préserver la fonction respiratoire et la qualité de vie des opérés et de limiter le risque opératoire, sans pour autant compromettre le pronostic oncologique.   Cette réflexion a abouti à l’initiation de deux larges essais randomisés : l’essai nord-américain (Alliance/CALGB 140503) en 2007 et l’essai japonais (JCOG0802/WJOG4607L) en 2009 qui tous deux testent l’hypothèse de non-infériorité oncologique des résections infralobaires par rapport aux lobectomies dans le traitement des tumeurs périphériques de petites tailles (< 2 cm) et sans atteinte ganglionnaire clinique (cN0). Ces deux essais sont maintenant clos, ayant atteint leurs objectifs d’inclusion de 697 et 1106 patients, respectivement en 2017 et 2014. Les résultats oncologiques (survie sans récidive pour l’essai nord-américain, survie globale pour l’essai japonais) devraient être disponibles en 2020-2022. Les résultats intermédiaires, en termes de morbidité et de mortalité, ont été récemment rapportés, et permettent d’établir de nouvelles valeurs de référence pour la pratique quotidienne. L’essai nord-américain a comparé 357 patients ayant eu une lobectomie à 340 patients ayant eu une résection infralobaire (cunéiforme dans 60% des cas, segmentectomie anatomique dans 40%). Une technique mini-invasive vidéo-assistée avait été utilisée dans 80% des cas, dans les deux groupes. Les taux de mortalité à 30 jours et à 90 jours ont été respectivement de 0,9% (1,1% vs. 0,6%), et de 1,4% (1,7% vs. 1,2%). Les taux de complications sévères (grade 3 et plus de la classification de Clavien – Dindo) étaient respectivement de 15% et 14%. Il n’y eut donc aucune différence entre les deux groupes vis à vis du risque chirurgical [2]. L’essai japonais a comparé 554 patients ayant eu une lobectomie à 552 patients ayant eu une résection infralobaire (segmentectomie anatomique dans 100% des cas). Une technique mini-invasive vidéo-assistée, mais incluant parfois une mini-thoracotomie, avait été utilisée dans 89% des cas, dans les deux groupes. La mortalité à 30 jours a été nulle dans les deux groupes. Les taux de complications sévères (grade 3 et plus de la classification de Clavien – Dindo) étaient très inférieurs à 1%. Il n’y eut aucune différence entre les deux groupes vis à vis du risque chirurgical, à l’exception de fuites aériennes prolongées plus fréquentes après segmentectomie (6,5% vs. 3,8%, p=0,04) [3].   Ces deux essais montrent qu’il est possible de conduire avec succès des études randomisées multicentriques de grandes tailles en atteignant les objectifs d’inclusion dans des délais raisonnables. Ils font état de résultats en termes de morbi-mortalité postopératoires des exérèse pulmonaires pour cancer particulièrement bas quelle qu’ait été l’étendue de la résection parenchymateuse. Aucun des deux essais ne fait cependant état de résultats concernant la qualité de vie ou la fonction respiratoire résiduelle dans cette population de patients initialement aptes à recevoir indifféremment une lobectomie ou une résection infralobaire. Le débat reste donc ouvert, et les résultats oncologiques seront particulièrement précieux pour départager ces deux types de résection pulmonaire dans le contexte de patients à risque chirurgical standard, de tumeur périphérique de petites tailles et de maladie de stade précoce.   Si tout a changé depuis l’essai pionnier du LCSG, l’équivalence des deux types de résection pulmonaire en termes de morbi-mortalité immédiate demeure bien d’actualité ! Il faudra encore un peu de patiente avant de finalement décider ou non d’un changement de «standard» dans les pratiques chirurgicales, voire même de recommandations de prise en charge dans le contexte concurrentiel introduit par l’avènement des techniques ablatives alternatives à la chirurgie.   Références Ginsberg RJ, Rubinstein LV. Randomized trial of lobectomy versus limited resection for T1 N0 non-small cell lung cancer. Lung Cancer Study Group. Ann Thorac Surg 1995;60:615-22.https://doi.org/10.1016/0003-4975(95)00537-U Altorki NK, Wang X, Wigle D, Gu L, Darling G, Ashrafi AS, Landrenau R, Miller D, Liberman M, Jones DR, Keenan R, Conti M, Wright G, Veit LJ, Ramalingam SS, Kamel M, Pass HI, Mitchell JD, Stinchcombe T, Vokes E, Kohman LJ. Perioperative mortality and morbidity after sublobar versus lobar resection for early-stage non-small-cell lung cancer: post-hoc analysis of an international, randomised, phase 3 trial (CALGB/Alliance 140503). Lancet Respir Med 2018;6:915-924.https://doi.org/10.1016/S2213-2600(18)30411-9 Suzuki K, Saji H, Aokage K, Watanabe SI, Okada M, Mizusawa J, Nakajima R, Tsuboi M, Nakamura S, Nakamura K, Mitsudomi T, Asamura H; West Japan Oncology Group; Japan Clinical Oncology Group. Comparison of pulmonary segmentectomy and lobectomy: Safety results of a randomized trial. J Thorac Cardiovasc Surg 2019;158:895-907.https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2019.03.090PMid:31078312
septembre 20, 2019
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Décembre 2017

Expérience initiale des 70 premières lobectomies vidéo-assistées au CHU d’Angers

Mickaël Daligault*, Myriam Ammi, Matthieu Péret, Gregory Dessertenne, Tchala Kassegne, Jean Picquet   Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, CHU d’Angers, France. * Correspondance : Mickael.Daligault@chu-angers.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-4-DAL Citation : Daligault M, Ammi M, Péret M, Dessertenne G, Kassegne T, Picquet J. Expérience initiale des 70 premières lobectomies vidéo-assistées au CHU d’Angers. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(4). doi: 10.24399/JCTCV21-4-DAL   Résumé Objectif : la chirurgie mini-invasive (VATS) pour lobectomies pulmonaires est une alternative à la thoracotomie. Le but de cette étude rétrospective était de rapporter les résultats de notre expérience initiale de lobectomies réalisées par VATS. Méthodes : nous rapportons nos suites opératoires et nos courbes d’apprentissage. Résultats : de 2014 à 2017, 70 lobectomies par VATS ont été réalisées chez 41 hommes (58,6 %) de 65,6 ± 9,8 ans d’âge moyen, pour 64 lésions malignes (91,4 %) dont 57 cancers bronchopulmonaires (89 %), 7 métastases (10,9 %) et 6 lésions bénignes (8,6 %). Notre taux de conversion était de 11,4 % (n = 8). Le temps opératoire moyen était de 154 ± 49,6 min et diminuait plus rapidement si l’opérateur était déjà expérimenté. Le nombre moyen de ganglions extirpés était de 15 ± 6. Les durées médianes de réanimation et d’hospitalisation étaient de 1 jour [0;10] et 6 jours [3;17]. Le taux de morbimortalité postopératoire s’élevait à 24,3 % comprenant 2 décès, 11 pneumopathies et 4 reprises chirurgicales.  Le taux de survie sans récidive était de 85,7 % et de survie globale de 95,7 % à 14,1 ± 7,7 mois. Conclusion : notre expérience initiale de lobectomies par VATS confirme les résultats déjà rapportés pour cette  technique en première intention pour des stades précoces. Ces bénéfices généraux tendent à élargir les indications de cette technique pour des stades plus avancés.   Abstract Early experience of the 70 first video assisted lobectomies Objective: Video assisted thoracic surgery (VATS) for pulmonary lobectomy is an alternative to thoracotomy. The aim of this retrospective study was to evaluate the results of our initial experience of lobectomies performed by VATS. Methods: We report our learning curve and postoperative data. Results: From 2014 to 2017, we performed 70 VATS lobectomies. Forty-one men (58.6%) of 65.6 ± 9.8 years of median age were treated for 64 malignant lesions (91.4%) including 57 broncho-pulmonary cancers (89%), 7 metastases (10.9%), and 6 benign lesions (8.6%). Our conversion rate was 11.4% (n = 8). Average operative duration was 154 ± 49.6 minutes and decreased the most when operators were already experienced. Median number of removed lymph nodes was 15 ± 6. The ICU and hospital median lengths were 1 [0; 10] and 6 days [3; 17], respectively. Postoperative morbi-mortality rate was 24.3% including 2 deaths, 11 pneumonias, and 4 iterative surgeries. Survival without disease and global survival rates were 85.7% and 95.7%, respectively, at 14.1 ± 7.7 months. Conclusion: Our early experience of VATS lobectomies confirms previously reported results of VATS in first intention for early stages. General benefits of VATS, aside, exploration of indications of this technique for more advanced stages is needed.   1. INTRODUCTION Les exérèses pulmonaires majeures effectuées par chirurgie mini-invasive vidéo-assistée (Video-Assisted Thoracoscopic Surgery [VATS]) existent depuis plus de 20 ans, la description de la première lobectomie vidéo-assistée ayant été rapportée en 1992 [1]. Au cours de la dernière décennie s’est progressivement installé un changement de pratique avec l’avènement de ces techniques mini-invasives au détriment de la thoracotomie considérée jusqu’ici comme la voie d’abord de référence. Initialement critiquée (sécurité, qualité des curages ganglionnaires, difficulté d’apprentissage, reproductibilité), celle-ci remplace désormais peu à peu les exérèses par thoracotomie pour les cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (NSCLC) de stades précoces. Avec un développement moins rapide en Europe qu’aux États-Unis (14 % des lobectomies réalisées par VATS en Angleterre et en Irlande en 2010 contre 32 % en 2006 aux États-Unis [2]), elle se développe désormais en France avec 25 % des lobectomies effectuées en 2014 par VATS. La courbe d’apprentissage pour cette technique diffère pour les chirurgiens déjà expérimentés en chirurgie ouverte et les jeunes chirurgiens en formation, ou en fonction de l’expérience de la thoracoscopie et sa pratique sur simulateur ou modèle animal [3-6]. Son apprentissage est exigeant du fait de la complexité du geste et du risque particulier d’hémorragie. L’absence d’écartement costal qui permet de diminuer le traumatisme chirurgical pariétal tout en conservant l’efficacité du geste thérapeutique (qualité d’exérèse, taux de survie sans récidive, reproductibilité) en fait tout son intérêt. Plusieurs études ont ainsi démontré une diminution des douleurs postopératoires, une meilleure préservation de la fonction respiratoire immédiate, une durée de drainage et d’hospitalisation moindre [7-9] et une qualité de vie meilleure [10,11]. Le but de cette étude était de rapporter notre expérience initiale à propos des 70 premières lobectomies VATS effectuées au CHU d’Angers depuis 2014.   2. MATÉRIEL ET MÉTHODES   2.1. Recueil des patients L’ensemble des malades chez qui était planifiée une lobectomie pulmonaire par VATS au CHU d’Angers entre juin 2014 et mai 2017 ont été inclus dans cette étude rétrospective. Les dossiers des malades avaient préalablement tous été présentés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) d’oncologie thoracique pour validation de la prise en charge chirurgicale. Concernant les cancers bronchopulmonaires (suspicion ou avérés en préopératoire), seuls les stades précoces étaient inclus (cTxN0 ou N1), les autres patients suspects d’une extension ganglionnaire homolatérale classés cTxN2 ou qui présentaient une extension pariétale étaient exclus de l’étude et opérés par thoracotomie conventionnelle. Les malades convertis secondairement par thoracotomie restaient inclus. Un malade classé en stade IV avait eu une métastasectomie cérébrale et était opéré de la lésion primitive pulmonaire. Les malades pouvant bénéficier de segmentectomies étaient exclus et opérés par thoracotomie conventionnelle. Les malades chez qui la lobectomie n’était pas réalisée (résultat de l’extemporané, découverte d’un N2 « de rencontre », découverte d’une carcinose pleurale, tumeur considérée comme inextirpable) étaient exclus de l’étude. Nous avons inclus également les malades qui avaient un antécédent de CBNPC opéré. Nous avons recueilli l’ensemble des données démographiques et cliniques pertinentes de ces malades (sexe, âge, poids, taille, tabagisme, exposition à l’amiante ou antécédents de cancer).     2.2. Bilan préopératoire Les malades de notre série étaient adressés par le service de pneumologie du CHU, l’Institut de cancérologie de l’ouest d’Angers ou, plus rarement,  directement à la consultation de chirurgie thoracique par les médecins traitants. Parmi les examens du bilan préopératoire, nous avons recueilli les résultats de la fibroscopie bronchique, du TEP scanner, les caractéristiques carcinologiques de la lésion bronchopulmonaire au scanner thoracique et la classification cTNM. Le bilan d’extension comprenant systématiquement au moins un scanner cérébral et un TEP de tous les malades opérés était négatif. Les résultats des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) étaient recueillis.     2.3. Interventions chirurgicales Durant la période de recueil, six chirurgiens différents confirmés (« seniors ») ou en formation (« juniors ») ont réalisé les interventions.  Deux voix d’abord ont été effectuées, antérieure pour la plupart des malades, décrite par Mc Kenna puis Hansen [12], ou postérieure décrite par Walker [13]. Trois incisions dont une dite « de nécessité » pour l’extraction de la pièce opératoire étaient effectuées. L’analgésie périopératoire dépendant de l’anesthésiste consistait en la mise en place d’une rachianesthésie, d’une péridurale thoracique ou d’un bloc du nerf du grand dorsal. Un cathéter d’analgésie sous-pleural parachidien était posé par le chirurgien à la fin de la procédure avant la fermeture du malade [14]. Nous avons utilisé des optiques de 5 et 10 mm, à angulation fixe de 30° avec un écran HD. Le matériel utilisé par les opérateurs seniors et juniors était identique. Nous avons recueilli les durées opératoires totales, durée de lobectomie et durée du curage. Ces durées étaient comparées entre elles entre le début et la fin de notre expérience pour évaluer notre courbe d’apprentissage. Nous avons aussi comparé ces résultats en fonction du statut senior vs junior de l’opérateur principal. Celui-ci était qualifié de senior s’il avait une expérience des résections pulmonaires importante par thoracotomie (supérieure à 200) ou junior s’il était toujours en formation (chefs de clinique). Le type de résection effectuée, les caractéristiques anatomiques (lobe, nombre d’artère, présence de variation anatomique artère et/ou veine), les pertes sanguines, les difficultés rencontrées étaient notés. La survenue d’une conversion chirurgicale conventionnelle et ses causes ont été recherchées et analysées.     2.4. Période postopératoire précoce J0-J30 Durant cette période, on notait la durée de séjour en réanimation, la durée de drainage thoracique, la durée totale d’hospitalisation. Les complications postopératoires éventuelles comme les pneumopathies, les reprises chirurgicales, nouveaux drainages ou bullages prolongés, la nécessité de fibro-aspirations bronchiques étaient recherchées. Les caractéristiques radiologiques postopératoires étaient analysées et la variation d’hémoglobine pré et postopératoire était recueillie, ainsi que le syndrome inflammatoire (taux de GB et CRP) à J1, J2 et J3. Les causes de décès étaient notées ainsi que leur délai de survenue.     2.5. Consultation à 1 mois Tous les malades opérés étaient revus à un mois par leur chirurgien avec une radio thoracique de face. Les malades étaient examinés, nous avons recherché la présence de douleurs pariétales résiduelles (EVA), d’une toux persistante et nous avons noté la présence d’un pneumothorax résiduel ou d’épanchement liquidien sur la radiographie thoracique.     2.6. Analyse statistique Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS (SPSS Inc, Chicago, Illinois, États-Unis) version 15.0. Les variables continues étaient décrites sous la forme de moyenne plus ou moins écart type ou médiane plus ou moins extrême, les variables qualitatives l’étaient par la fréquence de chaque classe. Les tests d’indépendance entre deux variables qualitatives ont été effectués par des tests du Chi2 et de Mann-Whitney. La significativité statistique était déterminée par une valeur de p inférieure à 0,05.   3. RÉSULTATS   3.1. Données démographiques De juin 2014 à mai 2017, 70 malades ont bénéficié d’une lobectomie pulmonaire par VATS. Durant la même période, 342 lobectomies étaient réalisées par thoracotomie « conventionnelle » [figure 1]. Il s’agissait de 29 femmes (41,4 %) et 41 hommes (58,6 %) (sexe-ratio H/F = 1,41), de 65,6 +/- 9,8 ans. L’IMC médian était de 25 [16,8;34,81] kg/m2. Un antécédent de tabagisme existait pour 53 malades (75,7 %), 34 paquets/année de moyenne. Ce tabagisme était sevré au moment de la chirurgie pour 36 malades (87,8 %). Un antécédent d’exposition à l’amiante était retrouvé pour 7 malades (10 %) et un antécédent carcinologique pour 31 malades (40,8 %), comprenant une néoplasie digestive (7,1 %), du sein (7,1 %), de la sphère ORL (5,7 %), de la prostate (5,4 %), une hémopathie (4,3 %) et autre (11,2 %) (ovaire, rein, os, vessie, poumon, vessie, surrénale). Un malade présentant un antécédent de CBNPC déjà opéré du côté controlatéral était inclus. Aucun malade n’a été opéré dans deux côtés en VATS.     3.2. Évolution de nos pratiques. Proportion des résections pulmonaires majeures par thoracotomie versus VATS La première lobectomie VATS a été réalisée dans notre centre en juin 2014. Cent onze résections pulmonaires majeures ont été réalisées par thoracotomie ou par VATS en 2014, 129 en 2015, 125 en 2016 et 47 au 31 mai 2017. La proportion des lobectomies par VATS  était de 1 % (1/111) en 2014, 9,3 % (12/129) en 2015, 28 % (35/125) en 2016 et actuellement de 46,8 % (22/47) en 2017.   [caption id="attachment_3919" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Proportion des lobectomies VATS vs thoracotomie.[/caption]   3.3. Bilan préopératoire La fibroscopie bronchique était faite pour 53 malades (75,7 %) et considérée comme normale dans 86,8 % des cas. Elle n’était pas réalisée chez les 17 autres malades par choix du pneumologue du fait de la localisation très périphérique de la lésion. Les lésions parenchymateuses intéressaient 25 lobes supérieurs droits (LSD 36 %), 4 lobes moyens (LM 6 %), 17 lobes inférieurs droits (LID 24 %), 9 lobes supérieurs gauches (LSG 13 %) et 15 lobes inférieurs gauches (LIG 21 %). Le TEP retrouvait une fixation de la lésion dans 89,8 % des cas avec un SUV moyen de 7,2 ± 4,5. L’anatomopathologie de la lésion était disponible avant la chirurgie pour 11 malades (15,7 %) obtenue par ponction sous scanner (n = 8, 72,7 %), fibroscopie bronchique (n = 2, 1,8 %) ou l’exérèse d’une métastase cérébrale unique chez un malade (0,9 %). Seuls les patients présentant des stades carcinologiques localement précoces étant sélectionnés pour une VATS, les stades carcinologiques préopératoires (cTxNxM0) étaient les suivants : cT1aN0M0, n = 32 (45,7 %) ; cT1bN0M0, n = 16 (22,8 %) ; cT2aN0M0, n = 13 (18,5 %) ; cT2aN1M0, n = 2 (2,8 %) ; cT2bN1M0, n = 2 (2,8 %) ; cT3N0M0, n = 2 (2,8 %) et cT1bN0M1, n = 1 (1,4 %). Parmi ces lésions, on retrouvait 6 nodules en verres dépolis (n = 4 cT1aN0M0, n = 1 cT2aN0M0, n = 1 cT1bN0M0). En plus de ces lésions, on retrouvait un syndrome interstitiel et une métastase pulmonaire d’un sarcome périphérique. Quatre malades présentaient donc une stadification cN1 sur le TEP (5,7 %). La taille moyenne du nodule sur le scanner préopératoire était de 23,8 ± 12, 2 mm. Les EFR préopératoires retrouvaient un VEMS moyen de 2,44 ± 0,73 litres soit 92,52 ± 21,09 % de la théorique. Une rachianesthésie préopératoire immédiate était réalisée chez 45 malades (64,3 %) avec 5 échecs (7,1 %), une péridurale thoracique était posée (1,4 %) et 14 blocs du grand dorsal étaient réalisés (20 %).     3.4. Technique opératoire Soixante-sept malades ont été opérés par une approche antérieure (95,7 %) et 3 par une approche postérieure (4,3 %), avec 3 incisions pour chaque malade dont une dite « de nécessité », de 2 à 3 cm effectuée d’emblée dans le 4e espace intercostal pour les lobes supérieurs et moyens et dans le 5e espace intercostal pour les lobes inférieurs. La lobectomie était réalisée d’emblée pour 53 malades (75,7 %) ou au décours d’une résection atypique (wedge) pour vérification anatomopathologique extemporanée chez 17 malades (24,3 %). Tous les lobes supérieurs et moyens étaient opérés avec la technique fissureless, pour les lobes inférieurs l’artère pulmonaire scissurale était disséquée. Le caractère fermé ou ouvert des scissures n’a pas été recueilli.     3.5. Données anatomiques Le nombre médian d’artères agrafées et sectionnées était de 2 [1;7] tous lobes confondus. Le nombre médian d’artères pour chaque lobe est détaillé dans le tableau 1.   Tableau 1. Nombre d’artères pour chaque lobe. Lobes Nombre d'artères (médiane) Minimum Maximum LSD 2 1 3 LM 2 1 2 LID 2 1 4 LSG 4 3 7 LIG 2 1 3   Concernant les artères, on retrouvait 3 variations anatomiques (4,3 %) : une artère lingulaire émergeant du tronc artériel des basales, une artère lobaire moyenne émergeant du tronc artériel des basales et un malade qui présentait deux artères nelsonniennes. Concernant les veines, on retrouvait 8 variations anatomiques (11,4 %) résumées dans le tableau 2.   Tableau 2. Type de variation veineuse. Type variation veineuse n Côté Tronc commun VPS et VPI 3 G Veine du LM se drainant dans la VPI 3 D VPI et nelsonnienne distincte 2 G   Un curage ganglionnaire était effectué chez 66 malades (94,3 %) et non réalisé pour les 4 autres malades (5,7 %) chez qui la lésion était une métastase. Un cathéter d’analgésie sous-pleural était mis en place en fin d’intervention chez 69 malades (98,6 %).   3.6. Conversions Nous avons dû réaliser 8 conversions (11,4 %) par thoracotomie. Sept par thoracotomie antérolatérale par élargissement de l’incision de nécessité (10 %) et un malade par thoracotomie postérolatérale (1,4 %). Les causes de conversion sont résumées dans le tableau 3. Tableau 3. Cause de conversion par thoracotomie. Cause de conversion n Cause hémorragique 3 Adhérences pariétomédiastinales majeures 3 Causes oncologiques 1 Temps opératoire trop long 1     Les conversions pour causes hémorragiques comprenaient 2 plaies d’artères pulmonaires (une artère médiastinale à droite, une artère médiastinale à gauche) et une plaie veineuse pulmonaire inférieure gauche.   3.7. Opérateurs Six opérateurs différents, 2 « seniors » et 4 « juniors » ont réalisé les interventions. L’opérateur principal était un « senior » pour 43 interventions (61,4 %) et un « junior » pour  27 interventions (38,6 %).   3.8. Temps opératoire Tous les opérateurs confondus, le temps opératoire total moyen était de 154 ± 49,6 min, le temps moyen de la lobectomie de 102,5 ± 46,3 min et le temps moyen du curage ganglionnaire de 30 ± 14,7 min. On observait une décroissance des courbes de tendance du temps opératoire avec le nombre de procédures [figures 2, 3 et 4].   [caption id="attachment_3920" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Durée opératoire totale.[/caption]   [caption id="attachment_3921" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Durée de la lobectomie.[/caption]   [caption id="attachment_3922" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Durée du curage.[/caption] 3.8.1. Temps opératoire seniors vs juniors Pour les opérateurs seniors, le temps opératoire total moyen était de 136,2 ± 36,1 min contre 181,6 ± 53,4 min pour les opérateurs juniors (p < 0,0001), le temps moyen de la lobectomie était de 88,7 ± 39,6 min contre 123,6 ± 48,4 min (p = 0, 003), et le temps moyen du curage de 27,1 ± 10,3 min contre 34,2 ± 18,9 min (p = 0,168). On notait donc une différence significative entre « seniors » et « juniors » concernant le temps opératoire global, le temps de la lobectomie mais pas pour le temps du curage ganglionnaire [tableau 4].   Tableau 4. Temps opératoires. Opérateurs Temps opératoire total moyen (min) Temps moyen lobectomie (min) Temps moyen curage (min) Seniors 136,2 ± 38,1 88,7 ± 39,6 27,1 ± 10,3 Juniors 181,9 ± 53,4 123,6 ± 48,4 34,2 ± 18,9 p < 0,0001 0,003 0 ,168   3.8.2. Temps opératoires par lobe La durée opératoire des lobectomies supérieures droites était significativement plus longue que celle des autres lobectomies (p = 0,001). On ne retrouvait pas de différence significative pour la durée des autres lobectomies [tableau 5]. Tableau 5. Temps opératoires par lobe. Lobe Temps opératoire global moyen (min) Temps moyen lobectomie (min) Temps moyen curage (min) LSD 179,3 ± 52,7 133,3 ± 50,9 31,75 ± 17,2 LM 128,7 ± 30,6 88,7 ± 20,2 32,5 ± 12,6 LID 143,9 ± 53,8 81,8 ± 29,3 26,9 ± 13 LSG 151,1 ± 44,1 96,7 ± 51 28,3 ± 9,4 LIG 135,7 ± 32,2 90,6 ± 31 30,6 ± 16,9   3.8.3. Courbe d’apprentissage et durée d’intervention En différenciant les opérateurs seniors des opérateurs juniors, nous avons retrouvé une stabilisation du temps opératoire entre 6 et 10 procédures pour les seniors. Tous les opérateurs confondus, sur les 70 lobectomies effectuées, le temps opératoire global moyen concernant les 10 premières procédures était de 187,5 ± 34,2 minutes contre 131,5 ± 45 minutes pour les 10 dernières (p < 0,0001). Pour les opérateurs seniors qui ont pratiqué 43 interventions, le temps opératoire global moyen concernant les 10 premières procédures était de 152 ± 45,5 minutes contre 133 ± 55,8 minutes pour les 10 dernières (p = 0,03). Pour les opérateurs juniors qui ont pratiqué 27 interventions, le temps opératoire global moyen concernant les 10 premières procédures était de 190 ± 42,4 minutes contre 175 ± 44,6 minutes pour les 10 dernières  (p = 0,05).   3.9. Incidents peropératoires Sept incidents durant l’intervention étaient notés (10 %), il s’agissait de 6 problèmes hémorragiques (2 plaies de veines pulmonaires nécessitant une conversion, 3 plaies d’artères pulmonaires nécessitant 2 conversions et un suintement hémorragique diffus chez un malade sous antimitotiques). La bronche principale gauche était confondue avec la bronche lobaire supérieure gauche durant la réalisation d’une lobectomie supérieure gauche, heureusement celle-ci n’a pas été agrafée puisque détectée lors de l’épreuve de reventilation pulmonaire avant l’agrafage.   3.10. Période postopératoire précoce J0-J30 Deux malades (2,8 %) sont décédés au 10e jour postopératoire, des suites d’une plaie œsophagienne diagnostiquée à J7 pour le premier et qui était classé cT2aN0M0 en préopératoire, et de cause incertaine (sepsis ou embolie pulmonaire massive) pour le second.   3.10.1. Durée de séjour en réanimation, ventilation mécanique et non invasive La durée médiane de séjour en réanimation était de 1 jour [0;10]. Un malade (1,4 %) a été réintubé pour détresse respiratoire aiguë par ventilation mécanique. Six malades (8,6 %) ont bénéficié de VNI pendant 2,8 ± 2,3 jours en moyenne à visée prophylactique pour n = 3 malades, pneumopathie avec hypoxémie pour n = 1 malade, encombrement avec hypoxémie pour n = 1 malade et hypoxémie seule pour n = 1 malade.   3.10.2. Durée de séjour intrahospitalier La durée médiane de séjour était de 6 jours [3;17]. La durée de séjour restait stable avec le temps et ne diminuait pas avec l’expérience. On ne notait pas de différence significative pour la durée globale de séjour entre opérateurs seniors et juniors (p = 0,971).   3.10.3. Durée de drainage La durée médiane de drainage était de 4 jours [2;12]. On ne notait pas de différence significative pour la durée de drainage entre opérateurs seniors et juniors (p = 0,975). Seize malades (22,8 %) ont présenté un bullage persistant par le drain thoracique.   3.10.4. Biologie La variation du taux d’hémoglobine en postopératoire par rapport à la période préopératoire était en moyenne de 1,08 ±0,77 g/L. Deux patients (2,8 %) ont été transfusés. On ne notait pas de différence significative pour les pertes sanguines entre opérateurs seniors et opérateurs juniors (1,1 ± 0, 81 vs 1,14 ± 0, 82 p = 0,889).   3.10.5. Syndrome inflammatoire postopératoire Le taux moyen de globules blancs à J1 était de 12531 ± 10791 G/L. Le taux moyen de la CRP à J1 était de 62 ± 43, 102 ± 67 à J2 et de 105 ± 80 à J3. On ne notait pas de différence significative entre opérateurs seniors et juniors concernant le taux de globule blanc à J1 (p = 0,690) ou de CRP à J1 (p = 0,902), J2 (p = 0,869) et J3 (p = 0,970).   3.10.6. Pneumopathie Onze malades (15,7 %) ont présenté une pneumopathie postopératoire ayant nécessitée une antibiothérapie. Quatre (5,7 %) malades ont nécessité des fibro-aspirations bronchiques.   3.10.7. Reprises chirurgicales précoces Quatre malades (5,7 %) étaient repris au bloc opératoire à 5,7 ± 4,6 jours postopératoires en moyenne, 2 pour hémothorax (2,8 %), 1 pour aérostase (1,4 %) et 1 pour la résection d’un flap trachéal de la membraneuse provoqué par l’intubation. Pour le patient repris pour aérostase, il a été appliqué un Tachosilâ sur la fuite parenchymateuse scissurale identifiée. La patiente présentant un flap trachéal de la membraneuse a bénéficié d’une résection endoscopique de ce flap par les ORL.   3.10.8. Nouveau drainage On notait 6 drainages (8,6 %) itératifs chez 5 malades, 5 pour pneumothorax et 1 pour hémopneumothorax. Le délai moyen de ces drainages était de 9,3 ±4,2 jours postopératoires. Aucun malade n’a été drainé après 15 jours postopératoires.   3.10.9. Morbimortalité globale J0-J30 En comptant les pneumopathies (n = 11), les reprises chirurgicales (n = 4) et les décès postopératoires (n = 2), le taux global de morbimortalité était donc de 24,3 %. Notons que 2 (2,8 %) malades étaient réopérés tardivement, en moyenne au 47 ± 7e jour postopératoire, pour 2 hernies pariétales douloureuses (une sur l’incision de nécessité, une sur l’orifice de trocart postérieur). Il était réalisé à chaque fois une fermeture directe. Parmi les 8 malades convertis, on retrouvait 2 pneumopathies postopératoires (25 %), aucune reprise chirurgicale, pas de décès postopératoire et pas de nouveau drainage, soit un taux de morbimortalité pour ce groupe de 25 %. Cinq de ces malades avaient des douleurs persistantes à 1 mois (62,5 %) et 1 malade présentait des douleurs résiduelles en fin de suivi (12,5 %).     3.11. Anatomopathologie définitive L’examen anatomopathologique définitif des pièces opératoires objectivait 64 lésions bronchopulmonaires malignes (91,4 %) et 6 lésions bénignes (8,6 %). Les lésions bénignes (n = 6) comprenaient 2 pneumopathies interstitielles, 1 granulome épithélioïde et gigantocellulaire (maladie des griffes du chat), 1 inflammation granulomateuse nécrosante (mycobactérie ou sarcoïdose), 1 hamartochondrome et 1 adénome pleïomorphe. Les lésions malignes (n = 64) comprenaient 57 cancers bronchopulmonaires primitifs (89 %) et 7 métastases (10,9 %). Le classement des cancers bronchopulmonaires est reporté dans le tableau 6. Tableau 6. Classification des cancers bronchopulmonaires. Classification tumeur n % Stade I             pTisN0 1 1,7   79 %                              pT1aN0 17 29,8                          pT1bN0 9 15,9                          pT1aN1 1 1,7                          pT1bN0 2 3,5                          pT2aN0 11 19,4                          pT2bN0 4 7 Stade II            pT2aN1 3 5,3  7 %                          pT2bN1 1 1,7 Stade III           pT2N2 3 5,3 10,6 %                            pT3N0 3 5,3 Stade IV           pT2aN0M1b 1 1,7 3,4 %                            pT2aN2M1a 1 1,7     Concernant le statut ganglionnaire, on retrouvait donc 48 tumeurs classées N0 (84,2 %), 5 classées N1 (8,8 %) et 4 N2 (7%). Parmi les 57 cancers bronchopulmonaires, on notait 42 adénocarcinomes, 9 carcinomes épidermoïdes, 1 carcinome canalaire, 1 carcinome pleïomorphe, 3 tumeurs carcinoïdes et 1 carcinome à petites cellules. L’exérèse était complète pour 69 malades (98,6 %).   3.12. Curage ganglionnaire En moyenne, on retrouvait 15 ± 6 ganglions dans le curage avec 3 ± 1 sites curés. Pour les opérateurs seniors, 16 ± 6 ganglions pour 3 ± 1 sites curés contre 14 ± 7 ganglions pour 4 ± 1 sites curés pour les opérateurs juniors (p = 0,168). Le nombre de ganglions curés augmentait avec le nombre de procédures. Bien qu’on ne notait pas de différence significative entre opérateurs seniors et juniors concernant le nombre de ganglions curés, une différence en faveur des opérateurs seniors apparaissait pour le nombre de site curé (p = 0,043).   3.13. Curage ganglionnaire et courbe d’apprentissage Soixante-six curages ont été effectués, 39 par des opérateurs seniors et 27 par des opérateurs juniors. Tous les opérateurs confondus, sur les 66 curages, nous avons retrouvé pour les 33 premiers curages un nombre moyen de ganglions curés de 14,3 ± 5, 7 contre un nombre moyen de 15,8 ± 7,3 ganglions curés pour les 33 derniers (p = 0,554). Concernant les opérateurs seniors qui ont réalisé 39 curages, on retrouvait en moyenne 14,5 ± 5, 7 ganglions pour les 20 premiers malades contre 14,9 ± 7 ganglions pour les 19 derniers (p = 0,646). Concernant les opérateurs juniors qui ont réalisé 27 curages, on retrouvait en moyenne 14,2 ± 5, 7 ganglions pour les 14 premiers malades contre 16,1 ± 7, 3 ganglions pour les 13 derniers (p = 0,820).   3.14. Consultation à 1 mois   3.14.1. Douleur Vingt malades (28,6 %) se plaignaient spontanément de douleurs persistantes à 1 mois postopératoire avec une EVA moyenne de 2,5 ± 2.   3.14.2. Radiographie thoracique À un mois, on retrouvait 23 épanchements liquidiens résiduels (32,9 %), 1 pneumothorax minime (1,4 %), aucun nouveau drainage n’a été réalisé.   3.15. Suivi. Survie globale et sans récidive Au terme du suivi moyen de 14,1 ± 7, 7 mois, on notait 3 décès (4,3 %) dont 2 décès postopératoires précoces. Concernant les malades présentant des lésions malignes, le taux de survie globale était de 95,7 %, le taux de survie globale sans récidive était de 85,7 % (figure 5). Dix malades ont présenté une récidive locorégionale (n = 5) et/ou métastatique (n = 6).   [caption id="attachment_3923" align="aligncenter" width="300"] Figure 5.[/caption] Au terme du suivi, six malades (8,6 %) gardaient des douleurs pariétales, dont 1 (1,4 %) des douleurs invalidantes.     4. DISCUSSION   4.1. Expérience initiale dans notre centre Au décours de nos 70 premières lobectomies par VATS, nous avons noté une morbimortalité globale de 24,3 % (32,8 % avec les 6 drainages itératifs) et un taux de décès postopératoire de 2,8 %, ce qui est concordant avec les données de la littérature. Il semble que la courbe d’apprentissage soit plus rapide pour les opérateurs déjà expérimentés en chirurgie ouverte avec une stabilisation du temps opératoire à partir de 6 à 10 procédures pour les opérateurs seniors, ce qui est peu par rapport aux études publiées. Nous avons noté également que le nombre de ganglions extraits pendant le curage augmentait avec le nombre d’interventions déjà effectuées. Notre taux de survie globale (95,7 %) et de survie sans récidive (85,7 %) au terme de notre suivi moyen de 14,1 ± 7, 7 mois relativement court était concordant avec les données de la littérature pour ces cancers bronchopulmonaires de stade précoce, corroborant la qualité de la résection carcinologique par rapport aux lobectomies-curages réalisées par thoracotomie.     4.2. Historique VATS La première lobectomie par VATS a été décrite par Roviaro en 1992 prouvant la faisabilité technique du geste [1]. Cette technique n’a pas été adoptée d’emblée par la communauté chirurgicale thoracique pour le traitement du cancer bronchopulmonaire notamment pour le risque de ne pas respecter les principes oncologiques (résection en monobloc, qualité des curages ganglionnaires médiastinaux). Depuis les années 2000, l’apport de la VATS pour les lobectomies-curages s’est progressivement standardisé pour le cancer bronchopulmonaire de stade précoce. La Society Thoracic Surgeons (STS) rapporte en 2007 un taux de 29 % de l’ensemble des lobectomies faites par VATS pour cancer bronchopulmonaire non à petites cellules.     4.3. Indications et recommandations Depuis 2013, ces techniques mini-invasives sont validées et recommandées pour les cancers de stade précoce (stade I) par l’American College of Chest Physicians (ACCP). Elles ne sont actuellement pas recommandées pour les cancers de stade avancé. Certains auteurs ont proposé les indications suivantes : Pathologie bénigne nécessitant une résection pulmonaire anatomique, pathologie maligne avec une taille de la lésion inférieure à 6 cm, cancers bronchopulmonaires stades I et II, métastase pulmonaire unique ne pouvant être réséquée par wedge [14]. Ces auteurs proposaient les contre-indications absolues suivantes : ventilation unipulmonaire impossible et statut N2, et contre-indications relatives suivantes : antécédent de chirurgie thoracique, adhérences pleurales majeures, chimiothérapie néo-adjuvante, radiochimiothérapie néo-adjuvante, statut N1, absence de scissure.     4.4. Technique chirurgicale Il existe plusieurs approches pour la réalisation d’une lobectomie par VATS. Certains prônent la résection complètement endoscopique décrite par Gossot et Shigemura [15,16] ou le chirurgien opère à travers des trocarts et agrandit l’un des orifices pour l’extraction de la pièce opératoire en fin d’intervention. D’autre réalisent d’emblée une incision de 4 à 5 cm, dite de nécessité, permettant de passer plusieurs instruments, d’extraire la pièce opératoire et d’effectuer un tamponnement rapide en cas d’hémorragie [17]. Une variante postérieure fut décrite par Walker, l’opérateur étant placé dans le dos du patient [13]. Cette voie postérieure de distingue de la voie antérieure décrite par McKenna puis Hansen [18], où l’opérateur est placé dans le ventre du patient. Ses techniques ont été modifiées et améliorées pour aboutir à des procédures standardisées [12]. Enfin d’autres techniques ont plus récemment été décrites comme la technique antérieure à deux incisions [19,20] ou la technique avec une seule incision (single port) qu’affectionnent les chirurgiens asiatiques certaines études suggérant même que cette technique « single port » offrirait une diminution de la morbidité et de la douleur postopératoire par rapport à la traditionnelle VATS avec 3 incisions [22], même pour les stades avancés [23]. Notre voie de prédilection est la voie antérieure, approche nécessitant 3 incisions comme décrites par McKenna et Hansen, pratiquée sous anesthésie générale et sous intubation sélective. Le vidéothoracoscope est introduit au niveau du 8e espace intercostal sur la ligne axillaire antérieure ou moyenne, utilisée en fin d’intervention pour placer le drain thoracique. Une seconde incision de 3 à 5 cm (incision de nécessité) est pratiquée sur la ligne axillaire antérieure au niveau du 4e espace intercostal. Une troisième incision est placée sur la ligne axillaire postérieure au niveau du 8e espace intercostal. Nous préférons toutefois nous placer dans le 5e espace concernant l’incision de nécessité pour les lobes inférieurs (4e espace pour les lobes supérieurs et moyen) et dans le 5e espace pour l’incision postérieure. La séquence de dissection et l’ordre de section des structures anatomiques sont standardisés en fonction du lobe pulmonaire réséqué et en fonction de l’ouverture complète ou incomplète de la scissure pour les lobectomies inférieures. Notre préférence va pour la technique « fissurless » où la scissure n’est jamais disséquée pour les lobectomies supérieures et moyennes avec chronologiquement une dissection et section de la veine, des artères, de la bronche puis de la scissure, et avec dissection première de la scissure pour les lobes inférieurs. Le curage ganglionnaire médiastinal par VATS suit les mêmes principes que par voie ouverte : à droite la loge de Baréty (loge 4R), sous-carenaires (loge 7), paraœsophagiens et ligament triangulaire (loge 9), intertrachéobronchiques (10R). À gauche, les ganglions de la fenêtre aortopulmonaire (loge 5), préaortiques, intertrachéobronchiques, paraœsophagiens et ligament triangulaire. Nous utilisons des écarteurs d’Alexis pour les incisions et un endobag pour l’extraction de la pièce afin d’éviter le risque de contamination de la paroi.     4.5. Conversion Les causes de conversion sont multiples. Elles peuvent être oncologiques (N1 hilaire ou scissural, N2 extension tumorale scissurale, hilaire, médiastinale ou pariétale), technique (symphyse étendue, exclusion impossible, absence de scissure, difficulté de dissection) ou hémorragique. Si une conversion par thoracotomie est nécessaire, l’incision antérieure au 4e ou 5e espace peut être élargie réalisant ainsi une thoracotomie antérolatérale. On peut également réalisé une thoracotomie postérolatérale si besoin. Une attention particulière doit être prise pour les lobectomies supérieures avec le risque de plaie de l’artère médiastinale qui peut être difficilement contrôlable notamment à droite. La thoracotomie doit être réalisée rapidement et par conséquent une boîte de chirurgie ouverte avec des clamps vasculaires doit être à disposition en salle. Une analyse fine des scanners permet d’exclure les patients à risque (adénopathies adhérentes aux vaisseaux, antécédents de radiothérapie et chimiothérapie ancienne) et de reconnaître des variations anatomiques dangereuses.  La littérature rapporte des taux de conversion d’environ 8 % toutes séries confondues avec des causes très différentes dont moins de 1 % pour saignement non contrôlé. Le taux de conversion et les causes varient significativement au cours du temps et augmentent la morbidité opératoire (taux de complications 39,6 %), sans majorer la mortalité ou modifier l’étendue de la résection parenchymateuse. Notre étude corrobore ces résultats avec un taux de conversion de 11,4 % pour saignement dans 4 % des cas.     4.6. Courbe d’apprentissage La courbe d’apprentissage de la lobectomie par VATS est influencée par de nombreux facteurs dont la plupart dépendent du chirurgien : expérience des gestes mineurs par thoracoscopie, entraînement par simulation, visite de centres experts en thoracoscopie. L’environnement joue également un rôle déterminant : présence d’une équipe dédiée et de la supervision par un chirurgien senior, recrutement suffisant dans le centre. En 2012, Petersen et Hansen [24] ont publié une mise à jour de leurs données de 2009 où ils établissent des recommandations pour la création d’un programme de lobectomies par VATS : apprentissage initial de la lobectomie par une thoracotomie antérieure, acquérir une expérience d’au moins 100 interventions mineures en VATS, nécessité de visiter des centres experts en chirurgie thoracique VATS et de s’exercer sur simulateurs, sélection rigoureuse des malades (exclusion des malades avec antécédent de tuberculose ou autre pathologie inflammatoire, scissure incomplète), choisir une approche standardisée, soit antérieure, soit postérieure, réaliser au moins 25 lobectomies par VATS par an. Plusieurs études s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’avoir effectué entre 30 et 100 lobectomies par VATS pour être performant. En 2014, Yan recommandait de réaliser au moins 50 interventions pour effectuer correctement une lobectomie par VATS, qu’un centre expert devait en effectuer 50 par an et un même chirurgien, 20 [25]. Une autre étude de 2014 publiée par Li concluait qu’un jeune chirurgien avait besoin d’une expérience de 100 à 200 lobectomies VATS pour acquérir la qualité, la radicalité oncologique et la reproductibilité du geste (durée d’intervention, durée de drainage et d’hospitalisation, nombre de ganglions et de stations prélevés, taux de complication et de conversion) [26]. Enfin, une autre étude publiée par Cheng toujours en 2014 analysait les premières 56 lobectomies par VATS et comparait les 28 premières avec les 28 suivantes et concluait qu’au-delà des 28 premières on observait une diminution significative de la durée opératoire, du drainage et de l’hospitalisation ainsi qu’une augmentation du nombre de ganglions prélevés dans le curage [27].     4.7. Simulation et formation Plusieurs études ont comparé différents modèles de dissection sur l’animal, le bloc cœur-poumon ou le modèle cadavérique. Cependant la simulation chirurgicale devient une piste d’avenir pour la formation de cette chirurgie [28-30]. L’entraînement sur des simulateurs permettrait de raccourcir la courbe d’apprentissage et fait actuellement partie des recommandations pour la formation à la lobectomie par VATS [24-25]. Plusieurs modèles sont en cours d’évaluation dans des centres experts. Une étude randomisée avait montré que le niveau technique atteint par un chirurgien en cours de formation entraîné par réalité virtuelle dépassait celui d’un chirurgien moyennement expert en laparoscopie [5]. La formation s’effectue également « en ligne », les supports de vidéos sur internet ayant considérablement augmenté ces dernières années. Plusieurs études ont évalué l’impact positif des programmes de formation en ligne sur le développement d’une technique chirurgicale [31,32]. Certains mentionnent cependant une réserve vis-à-vis de sites non contrôlés comme YouTube et préfèrent des sites placés sous la responsabilité d’une société savante ou d’une université. La SFCTCV et l’ESTS ont dans ce sens lancé un programme « ESTS  YouTube », le contenu étant soumis à une évaluation par des experts avant publication pour garantir une valeur éducative.     4.8. Résultats oncologiques L’inquiétude concernant l’efficacité oncologique de la lobectomie et du curage par VATS est restée longtemps un des principal obstacle à l’adoption plus large de ces techniques mini-invasives. Une étude prospective randomisée en 2000 comparait les résultats oncologiques de la lobectomie par VATS avec ceux de la lobectomie par thoracotomie [33]. Dans cette étude, Sugi ne retrouvait pas de différence de survie à 3 et 5 ans entre les deux groupes sur plus de 100 malades atteints d’un cancer bronchopulmonaire de stade IA. Ces résultats sont corroborés par plusieurs autres études rétrospectives. Actuellement la survie à 5 ans rapportée après lobectomie par VATS pour NSCLC des stade IA est d’environ 80 % et est donc similaire à celle de la lobectomie par thoracotomie pour le même stade tumoral [34,35]. Une revue systématique de 2008 publiée par Whitson incluait 39 études comparant la lobectomie par VATS versus par thoracotomie pour cancer pulmonaire précoce, les malades opérés par VATS présentaient une survie semblable à 1, 2, 3 et 5 ans [36]. Ces différentes études suggèrent que la lobectomie par VATS offre des résultats oncologiques équivalents à l’approche par thoracotomie. Certaines études récentes retrouvent également des suites postopératoires et des résultats oncologiques (survie sans récidive et globale à 3 et 5 ans) comparables à ceux des lobectomies effectuées par thoracotomie pour les cancers de stade avancé (II et IIIA) [37], y compris pour les stades avancés avec chimiothérapie néooadjuvante [38]. Cependant, face au nombre limité des patients inclus dans des études contrôlées et randomisées, une étude prospective comparant les résultats oncologiques des lobectomies par VATS versus par thoracotomie serait souhaitable pour confirmer ces résultats. Concernant notre série, nous notons un taux de survie globale de 95,7 % et un taux de survie globale sans récidive de 85,7 %, cependant au terme d’un suivi moyen relativement court de 14,1 ± 7, 7 mois, il est donc difficile de conclure sur le résultat oncologique concernant ces lésions de stades précoces.     4.9. Réponse immunitaire postopératoire Des avantages biologiques de la lobectomie par VATS par rapport à la lobectomie par voie ouverte ont été trouvé dans plusieurs études [39]. Ces études montrent que la réponse inflammatoire postopératoire est diminuée après lobectomie par VATS (taux de CRP et d’interleukine 6, 8 et 10). Dans notre étude, on retrouvait un taux moyen de la CRP à J1 de 62 ± 43, 102 ± 67 à J2 et de 105 ± 80 à J3.     4.10. Compliance au traitement adjuvant Deux études ont pu montrer une meilleure compliance au traitement adjuvant après lobectomie par VATS [40,41]. Le traitement peut être débuté plus tôt du fait de la meilleure tolérance à l’intervention après VATS. Cette meilleure récupération fonctionnelle doit être cependant pondérée, certaines études récentes ne retrouvant pas de bénéfices à 3 mois en terme de capacité respiratoire entre le groupe VATS et le groupe thoracotomie [42]. Aucun des malades de notre série n’a bénéficié de traitement néo-adjuvant. Dix malades (14,2 %) présentant une récidive locale et/ou générale ont eu une chimiothérapie adjudante et un malade a eu une radiothérapie locale sur une aire ganglionnaire inguinale, site d’une métastase ganglionnaire.   4.11. Complications postopératoires La morbidité de la lobectomie pour cancer bronchopulmonaire par thoracotomie se situe aux alentours de 35 % selon les séries avec une mortalité de 1 à 2 %. Les complications postopératoires les plus fréquemment décrites sont les pneumopathies (4-6 %), les fuites d’air prolongées (8 %) et les arythmies (10-15 %) [43,2]. Les complications postopératoires de la lobectomie par VATS ont été largement documentées dans différentes études rétrospectives démontrant un taux de complications postopératoires se situant entre 10 et 20 % et une mortalité entre 0 et 2 % [44,45]. La plus importante étude rétrospective regroupant 1100 malades, publiée en 2006, rapportait un taux de complications de 15,4 % et une mortalité de 0,8 %. Les complications les plus fréquemment observées étaient les fuites d’air prolongées (0,5 %), les pneumopathies (1,2 %) et les arythmies (2,9 %), se révélant donc moins fréquentes que les complications après thoracotomie [46]. La morbidité et la mortalité de la lobectomie par VATS versus thoracotomie ont aussi été comparées dans des études prospectives ainsi que dans une revue incluant 6000 malades [7,34,36,47-49]. Toutes ces études indiquent une morbidité inférieure en faveur de la lobectomie par VATS (10 à 30 %) par rapport à la thoracotomie (20 à 50 %) avec un taux de mortalité équivalent entre les deux approches. Dans notre centre, nous rapportons un taux de mortalité postopératoire de 2,8 % et un taux de complications globales de 32,8 % si on prenait en compte les pneumopathies (n = 11), les nouveaux drainages (n = 6), les reprises chirurgicales (n = 4) et les décès (n = 2).     4.12. Douleurs postopératoires Plusieurs études ont démontré la supériorité de la VATS pour les douleurs postopératoires. Une méta-analyse comportant 3 études randomisées et 33 études non randomisées (plus de 3600 malades) a conclu que bien que l’incidence globale des douleurs postopératoires n’ait pas été réduite, l’incidence des douleurs postopératoires sévères était significativement réduite [50]. La douleur postopératoire évaluée après la sortie et jusqu’à 1 an était significativement réduite dans le groupe VATS. De plus, la douleur postopératoire immédiate mesurée par une échelle visuelle de la douleur était réduite de 1 point au premier jour après l’intervention, de plus de 2 points après une semaine et de 1 point entre la 2e et la 4e semaine. Enfin, certaines études ont montré que l’incidence de la douleur chronique était réduite dans le groupe VATS par rapport au groupe thoracotomie [51,35]. Dans notre pratique, l’analgésie thoracique consiste en la mise en place d’une rachi-anesthésie pour la plupart des malades, rarement d’une péridurale thoracique. Le choix est apprécié par l’anesthésiste. Plus récemment un bloc du grand dorsal a été réalisé sous contrôle échographique. Ces procédures sont en cours d’évaluation. Dans notre centre, nous rapportons un taux de douleurs résiduelles à 1 mois de 28,6 % avec une EVA moyenne de 2,5, et un taux de 8,6 % en fin de suivi que nous pouvons qualifier de chronique.     4.13. Curage ganglionnaire Actuellement les recommandations de la SFCTCV ainsi que celles de la société européenne ESTS préconisent un curage radical avec cependant un bénéfice en termes de survie et de récurrence locorégionale qui n’est pas évident, comme le montre Zhang dans une revue de 2013 prenant en compte l’échantillonnage et le curage radical. Idéalement, la dissection ganglionnaire doit être effectuée en monobloc emportant tout le tissu lympho-adipeux médiastinal. Il est recommandé qu’au moins 3 stations lymphatiques médiastinales N2 (en incluant toujours la station sous-carénaire 7) soient emportées au minimum. La chirurgie mini-invasive a été critiquée pendant longtemps concernant la qualité de ses curages ganglionnaires, ceux-ci ont donc été étudiés avec précision et de nombreuses séries récentes montrent que les curages effectués par VATS ramènent un nombre de ganglions similaire à ceux pratiqués par thoracotomie avec des stations ganglionnaires similaires [52,33]. Palade confirme ces résultats dans une récente étude randomisée VATS versus thoracotomie. Cependant, dans une étude non randomisée de 2010, Denliger a montré un curage ganglionnaire moins efficace des 80 premiers cas opérés par VATS par rapport à une série ancienne de thoracotomie [53]. Cette étude souligne l’importance d’un respect scrupuleux de la technique opératoire et d’une potentielle courbe d’apprentissage avec la VATS. Enfin, les complications liées au curage semblent comparables pour les 2 techniques [54]. En résumé, de nombreuses études ont pu démontrer des résultats comparables concernant la qualité du curage ganglionnaire médiastinal, néanmoins de nombreux chirurgiens considèrent que la mise en évidence de métastases ganglionnaires N1 ou N2 lors du bilan préopératoire reste une contre-indication à la lobectomie par VATS, ce que nous pensons également. Dans notre série, le nombre moyen de ganglions curés était de 15 ± 6 ganglions avec 3 ± 1 sites curés. Pour les opérateurs seniors, 16 ± 6 ganglions pour 3 ± 1 sites curés contre 14 ± 7 ganglions pour 4 ± 1 sites curés pour les opérateurs juniors (p > 0,005). Yang, dans sa série de 2015 (1086 cas), rapporte un nombre moyen de ganglions curés de 13 ± 2 avec 3,4 ± 0, 8 stations [55].     4.14. Variations anatomiques vasculaires et/ou bronchiques. De l’importance de l’angioscanner thoracique préopératoire Nous accordons une attention particulière à la réalisation d’un angioscanner préopératoire pour dépister d’éventuelles variations anatomiques vasculaires ou bronchiques. Celles-ci ne sont pas rares, nous retrouvons dans notre série un taux de 11,4 % de variations du drainage veineux, la plus fréquemment observée  étant le drainage du lobe moyen dans la veine pulmonaire inférieure. Cette variation était retrouvée chez 11,53 % des cas dans la série de Rajeshwari et dans 20 % des cas dans la série de Hunsuke [56,57]. Ces variations doivent être recherchées sur le scanner afin de ne pas réaliser accidentellement un infarcissement pulmonaire. Dans la littérature, la variation anatomique veineuse la plus fréquente est la présence d’un tronc veineux commun à gauche, avec une prévalence de 10 à 79 % et la présence de 3 veines distinctes à droite avec une prévalence de 0 à 31 % [58-60]. Fourdrain en 2016 retrouvait 36 % d’anomalie veineuse dans une série de plus de 100 malades opérés d’une lobectomie par VATS, 25 % à droite et 11 % à gauche [61]. Les variations artérielles sont plus rares, retrouvées dans 4,3 % des cas dans notre série et concernait les artères du lobe moyen ou l’artère lingulaire à gauche, ce que corroborait Subotich en 2009, qui retrouvait 2,8 % d’artère du lobe moyen naissant du tronc artériel des artères basales et 5 % d’anomalie des artères lingulaires (artère lingulaire naissant du tronc artériel des basales dans 2,1 % des cas) [62]. Enfin les variations bronchiques existent également avec une prévalence de 1à 12 % selon les séries [63]. Le scanner thoracique injecté doit donc faire partie intégrante du bilan préopératoire pour la réalisation d’une lobectomie planifiée en VATS. 5. CONCLUSION La lobectomie pulmonaire par VATS peut être recommandée pour des patients présentant un cancer pulmonaire de stade précoce. Elle permet de diminuer les douleurs postopératoires, les complications postopératoires dans leur globalité ainsi que la durée d’hospitalisation en comparaison avec la thoracotomie considérée jusqu’à présent comme le gold standard. Les résultats oncologiques à 5 ans en termes de survie et de récidive locorégionale semblent comparables entre les deux techniques, bien que de nouvelles données prospectives soient fortement souhaitables. Son apprentissage, permis par la visite de centres experts, par la simulation et par le « e-learning », est exigeant étant donné le risque de complication hémorragique majeure. L’analyse de notre expérience concernant les 70 premières lobectomies par VATS réalisées au CHU d’Angers nous a permis de confirmer que cette technique est fiable et efficace sur la qualité de la résection carcinologique. Les temps opératoires diminuent et le nombre de ganglions prélevés dans le curage augmente avec l’expérience, plus rapidement si l’opérateur est déjà expérimenté. Les résultats à long terme de cette technique doivent être évalués et comparés à ceux des nouvelles techniques émergentes (single port, chirurgie robotique [RATS]). Enfin, constatant les bons résultats de cette technique pour le cancer bronchopulmonaire de stade précoce, les lobectomies par VATS devront être évaluées pour les stades localement plus avancés.   Références Roviaro G, Rebuffat C, Varoli F, Vergani C, Mariani C, Maciocco M. Videoendoscopic pulmonary lobectomy for cancer. Surg Laparosc Endosc 1992 Sep;2(3):244–7. PMid:1341539 Boffa DJ, Allen MS, Grab JD, Gaissert HA, Harpole DH, Wright CD. 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décembre 8, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Décembre 2017

Lancement d’un programme de chirurgie thoracique robot-assistée : étude de la sécurité des soins et de la qualité dans le cadre de la courbe d’apprentissage

Henri de Lesquen* (recueil des données, écriture, statistiques), Ilies Bouabdallah (recueil des données), Diane Mège (Statistiques), Charles-Henri David (recueil des données), Joséphine Chenesseau (recherche bibliographique), Lucile Gust (relecture), Geoffrey Brioude (relecture), Delphine Trousse (relecture), Xavier Benoît D’journo (relecture), Christophe Doddoli (opérateur, relecture), Pascal Alexandre Thomas (directeur, opérateur, relecture)   Service de chirurgie thoracique, maladies de l’œsophage et transplantation pulmonaire. APHM * Correspondance : henridelesquen@gmail.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-4-DEL Citation : De Lesquen H, Bouabdallah I, Mège D, David CH, Chenesseau J, Gust L, Brioude G, Trousse D, D'Journo XB, Doddoli C, Thomas PA. Lancement d’un programme de chirurgie thoracique robot-assistée : étude de la sécurité des soins et de la qualité dans le cadre de la courbe d’apprentissage. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(4). doi: 10.24399/JCTCV21-4-DEL Résumé Objectif : comparer l’expérience initiale de chirurgie robotique (RATS) avec celle d’un programme de chirurgie vidéo-assistée (VATS) établi. Méthodes : les résultats précoces de 76 patients opérés d’une lobectomie pour cancer selon une technique VATS par le chirurgien le plus expérimenté ont été comparés aux résultats de 87 patients opérés avec une technique RATS par un seul chirurgien pendant 24 mois. Résultats : le temps opératoire était plus long dans le groupe RATS (moyennes : 134,5 ± 37,7 min vs 154,2 ± 47,3 min ; p = 0,004). La morbidité globale était similaire (43,4 % vs 39,1 %, p = 0,57). Cinq patients dans le groupe VATS ont nécessité des transfusions sanguines et 1 dans le groupe RATS (p = 0,12). Les taux de réadmission à 90 jours étaient similaires (3,9 % vs 6,9 % ; p = 0,38). Les taux de mortalité à 90 jours étaient de 2,6 % et 0 % (p = 0,12). Un plus grand nombre de ganglions N2 étaient prélevés dans le groupe VATS (moyennes : 9,92 ± 5,41 vs 6,24 ± 5,584 ; p < 0,0001). La proportion d’une réévaluation à la hausse du stade ganglionnaire était similaire dans les deux groupes (16 % vs 13 % ; p = 0,65). Conclusion : la technique RATS dès ses débuts semble être aussi sûre et efficace que la technique VATS pour la période postopératoire de 90 jours.   Abstract Launching a successful robotic thoracic surgery program: a focus on safety and quality in a learning curve setting  Introduction: The purpose of this study was to compare our initial experience with RATS pulmonary lobectomy with that of our well-established VATS program. Methods: We compared the early outcomes of those 81 patients having had a 3-port full thoracoscopic lobectomy performed by the most experienced VATS surgeon with those 91 patients having had a 3-arm RATS lobectomy performed by a single surgeon during a 24-month period. Results: Operative time was longer in the RATS group (mean: 134.5 ± 154.2 minutes vs. 37.7 ± 47.3 minutes; p = 0.004). Overall morbidity was similar (43.4% vs. 39.1%; p = 0.57). Five patients in the VATS group required blood transfusions and only one in the RATS group (p = 0.12). Readmission rates at 90 days were similar (3.9% vs. 6.9%; p = 0.38). The 90-day mortality rates were 2.6% and 0% (p = 0.12). More N2 nodes were removed in the VATS group (mean: 9.92 ± 5.41 vs. 6.24 ± 5.584; p < 0.0001). The proportion of lymph node upstaging was similar in both groups (16% vs. 13%; p = 0.65). Conclusions: Our early experience of pulmonary lobectomy by RATS appears to be as safe and more mature than VATS, with  regards to the 90-day postoperative period.   1. Introduction La chirurgie thoracique robot-assistée est en plein essor : aux États-Unis, entre 2008 et 2010, elle a permis la réalisation de 0,2, 1,2 % puis 3,4 % des lobectomies. En 2011, la Haute Autorité de santé recensait en France 39 centres équipés d’un robot, alors que cinq ans plus tard 99 établissements en étaient dotés. Cette étude s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de nos pratiques cliniques. Ainsi, il est apparu opportun d’évaluer le programme de chirurgie robotique débuté en 2013. Notre service compte quatre chirurgiens seniors certifiés, deux chirurgiens VATS (Video-Assisted Thoracic Surgery) et deux chirurgiens RATS (Robot-Assisted Thoracic Surgery), et illustre un programme de chirurgie minimalement invasive à maturation avec la réalisation de 2013 à 2015 de 459 lobectomie dont quasiment les 2/3 par voie minimalement invasive (chirurgie ouverte : n = 166, soit 36 % ; VATS : n = 179, soit 39 % ; RATS : n = 114, soit 25 %, données de la base locale EPITHOR). L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité et la sécurité accordées par l’utilisation de cette technique minimalement invasive, appelée ici RATS, en comparant la cohorte de lobectomies pour cancer opérée par le premier chirurgien RATS du service dès ses débuts, aux procédures effectuées par l’opérateur VATS le plus expérimenté sur la même période.   2. Patients et méthodes Ce protocole a été soumis au Comité d’éthique de la Société français de chirurgie thoracique et cardiovasculaire (référence : CERC-SFCTCV-2016-9-14-16-29-31-deHe).   2.1. Dessin de l’étude Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective basée sur un renseignement prospectif des données dans la base locale EPITHOR®. La période d’inclusion débute en octobre 2013, date de la première lobectomie RATS à la suite de l’installation d’un robot DaVinci Si® (Intuitive Surgical, Inc., Sunnyvale, Californie, États-Unis) au CHU Marseille-Nord et se termine en octobre 2015. Tous les patients opérés d’une lobectomie élective pour une suspicion de cancer pulmonaire par une technique minimalement invasive par les deux chirurgiens (PT et CD) ont été inclus. (PT, n = 76 ; CD, n = 87). Il s’agissait de patients porteurs de lésions secondaires ou primitives de stade cIA-B et en cas de comorbidités respiratoires de lésions de stade cIIA, voire cIIB-IIIa pour lesquels une évaluation ganglionnaire médiastinale préopératoire avait éliminé une situation N2. La technique vidéo-assistée utilisait, par une approche postérieure, 3 trocarts en triangulation axillaire de 10,5 mm, 11,5 mm postérieur et 25 mm sans écartement costal, et un optique 30°. La dissection était faite au dissecteur ultrasonique. La progression « fissure less » ou « fissure first » était choisie en fonction des constatations anatomiques peropératoires. La technique robot-assistée employait 3 bras en alignement avec une légère triangulation, un trocart « assistant » de 12 mm et un optique de 30°. Le docking s’effectuait par le haut du chariot patient. La dissection était faite à l'aide d'un ciseau monopolaire et d'une pince fenêtrée bipolaire. Une pince à préhension fenêtrée pouvait être utilisée. Par le trocart assistant, l’utilisation d’une Endo Clinch facilitait l'exposition par mobilisation des lobes et permettait l’utilisation d’agrafeuse mécanique linéaire par le chirurgien habillé. Une progression « fissure first » était toujours réalisée. Le choix de la réalisation d’un curage ou d’un échantillonnage ganglionnaire systématique était à la discrétion du chirurgien. Le curage radical médiastinal était réalisé en bloc dans les deux techniques   2.2. Population Les données démographiques renseignées concernaient l’âge, le sexe, l’indice de masse corporel, la date de la procédure et les dates d’hospitalisation. Les comorbidités recherchées étaient pour chaque patient : les antécédents de broncho-pneumopathie chronique obstructive, d’hypertension artérielle, d’artérite oblitérante des membres inférieurs, de coronaropathie, de diabète, d’insuffisance cardiaque congestive, d’insuffisance rénale chronique. Les évènements étudiés concernaient la morbidité et la mortalité intrahospitalières jusqu’à J90 et extrahospitalières jusqu’à un an de suivi. Les complications postopératoires ont été classées en complications respiratoires (pneumopathie, pleurésie, pneumothorax nécessitant un drainage thoracique, atélectasie, exacerbation de bronchite chronique), cardiovasculaires (fibrillation atriale, syndrome coronarien aigu, maladie thromboembolique veineuse), infectieuses (abcès de paroi, infection urinaire) et iatrogènes (hémothorax, fuites aériennes pulmonaires > 5J, rétention aiguë d’urine nécessitant un sondage vésical, paralysie récurrentielle identifiée par un spécialiste).   2.3. Méthodologie statistique Il s’agit d’une étude descriptive observationnelle. Pour la saisie des données, le logiciel Filemaker Pro Advanced 12.0 v3® (Filemaker Inc., Santa Clara, Californie, États-Unis) a été utilisé afin d’extraire les données de la base EPITHOR® locale. La collection et l’analyse des données ont été réalisées au moyen du logiciel Excel : Mac 2011® (Microsoft® Corp., Remington, Washington, États-Unis). Les variables quantitatives étudiées sont l’âge, l’IMC, le tabagisme, le VEMS, le DLCO, le temps opératoire et le temps d’occupation de salle. Elles sont exprimées en moyennes et écarts types. Les variables qualitatives étudiées sont la tranche d’âge (18-55, 56-64-> 65 ans), l’histoire tabagique (jamais fumé, sevré depuis > 1 an, sevré depuis > 5 semaines, non sevré ou sevré depuis < 5 semaines), les comorbidités (HTA, AOMI, diabète, coronaropathie, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, BPCO), le score ASA (1 à 3), le PS (0 à 2), le stade TNM, la localisation de la tumeur, les complications (respiratoires, cardiovasculaires, infectieuses, iatrogènes), le score de Clavien-Dindo (0 à 5) associé, les taux de mortalité et les réadmissions. Elles sont exprimées en valeur binaire. Pour la comparaison des deux groupes, le test de Chi2 ou le test de Fisher, le cas échéant, ont été utilisés pour comparer les variables qualitatives. Les analyses statistiques ont été réalisées avec la version du logiciel IBM SPSS Statistics 20.0.0. (IBM Corp. in Armonk, New York, États-Unis).   3. Résultats Il n’est pas retrouvé de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne les caractéristiques de la population et des tumeurs [tableaux 1 et 2]. la sécurité du patient, la morbimortalité retrouvée est équivalente dans les deux groupes [tableau 3]. Une conversion en thoracotomie a dû être réalisée pour 9 patients (5,5 %), 6 (7,9 %) dans le groupe VATS et 3 (3,5 %) dans le groupe RATS (p = 0,22), en raison de plaies vasculaires (1 [1,3 %] vs 2 [2,3%]), de problèmes techniques (2 [2,6 %] vs 1 [1,1 %]), de symphyse (2 [2,6 %] vs 0) ou de progression oncologique (1 [1,3%] vs 0). Les pertes sanguines reportées sont statistiquement inférieures dans le groupe RATS associées à un moindre recours à l’acte transfusionnel [tableau 4]. Enfin, 6 (8,3 %) patients du groupe RATS contre 1 (1,3 %) dans le groupe VATS ont eu une lobectomie pour une lésion bénigne (p = 0,12).   Tableau 1. Caractéristiques de la population. Tous (n=163) VATS (n=76) RATS (n=87) p Âge (moyenne, écart type), an 63,9 ± 10,9 64,9 ± 11,6 63,1 ± 10,2 0,309 Tranche d'âge 18-55 ans 30 (18 %) 10 (13 %) 20 (23 %) 0,249 56-64 ans 57 (35 %) 27 (36 %) 30 (35 %) >65 ans 76 (47 %) 39 (51 %) 37 (43 %) Sexe Homme 88 (54 %) 38 (50 %) 50 (58 %) 0,376 Femme 74 (45 %) 38 (50 %) 36 (41 %) Indice de Masse Corporelle (moyenne, écart type) kg/m2 25,1 ± 4,1 25,0 ± 4,5 25,2 ± 3,8 0,687 Tabagisme (moyenne, écart type) PA 32,0 ± 26,3 31,0 ± 26,2 33,0 ± 26,5 0,63 Historique Jamais fumé 40 (32 %) 24 (32 %) 16 (18 %) 0,254 Sevré depuis > 1 an 60 (37 %) 24 (32 %) 36 (41 %) Sevré depuis > 5 semaines 22 (14 %) 10 (13 %) 12 (14 %) Non sevré ou sevré < 5 semaines 41 (256 %) 18 (24 %) 23 (26 %) Comorbidités HTA 61 (37 %) 33 (43 %) 28 (32 %) 0,139 AOMI 24 (15 %) 14 (18 %) 10 (12 %) 0,213 Diabète 16 (10 %) 7 (9 %) 9 (10 %) 0,808 Coronaropathie 15 (9 %) 8 (11 %) 7 (8 %) 0,585 Insuffisance cardiaque 2 (1 %) 1 (1 %) 1 (1 %) 0,923 Insuffisance rénale 19 (12 %) 7 (9 %) 12 (14 %) 0,363 BPCO 37 (23 %) 15 (20 %) 22 (25 %) 0,399 Chimiothérapie antérieure 28 (17 %) 10 (13 %) 18 (21 %) 0,192 VEMS (moyenne, écart type) % 90,5 ± 20,3 88,5 ± 21,7 92,2 ± 19,0 0,246 DLCO (moyenne, écart type) % 64,55 ± 19,4 66,8 ± 17,1 62,4 ± 21,3 0,157 ASA 1 13 (8 %) 6 (8 %) 7 (8 %) 0,192 2 117 (72 %) 50 (66 %) 67 (77 %) 3 33 (20 %) 20 (26 %) 13 (15 %) PS 0 144 (88 %) 67 (88 %) 77 (89 %) 0,364 1 17 (10 %) 9 (12 %) 8 (9 %) 2 2 (1 %) 0 (0 %) 2 (-2 %)   Tableau 2. Caractéristiques des tumeurs. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) p Stade cTNM cT1aN0 87 53 % 42 55 % 45 52 % 0,705 cT1bN0 34 21 % 15 20 % 19 22 % cT2aN0 24 15 % 8 11 % 16 18 % cT2bN0 2 1 % 1 1 % 1 1 % cT3N0 9 6 % 5 7 % 4 5 % cT4N0 1 1 % 1 1 % 0 0 % cT1aN1 4 3 % 3 4 % 1 1 % cT2aN1 2 1 % 1 1 % 1 1 % Évaluation ganglionnaire préalable 7 4 % 4 5 % 3 4 % 0,325 Localisation Lobe supérieur 96 59 % 45 59 % 51 59 % 0,721 Lobe inférieur 51 31 % 25 33 % 26 30 % Lobe moyen 16 10 % 6 8 % 10 12 % Latéralité Droit 105 64 % 52 68 % 53 61 % 0,318 Gauche 58 36 % 24 32 % 34 39 %   Tableau 3. Morbimortalité intrahospitalière. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) p Mortalité À J30 0 0 % 0 0 % 0 0 % À J90 0 0 % 2 3 % 0 0 % 0,125 Complications Toutes 67 41 % 33 43 % 34 39 % 0,574 Complications respiratoires Toutes 25 15 % 12 16 % 13 15 % 0,881 Atélectasie 6 4 % 4 5 % 2 2 % Défaillance respiratoire 1 1 % 0 0 % 1 1 % Exacerbation de BPCO 2 1 % 0 0 % 2 2 % Fistule bronchique 1 1 % 0 0 % 1 1 % Épanchement pleural 3 2 % 2 3 % 1 1 % Pneumopathie 11 7 % 6 8 % 5 6 % Pneumothorax 1 1 % 0 0 % 1 1 % Complications cardiovasculaires Toutes 11 7 % 4 5 % 7 8 % 0,48 Accident vasculaire cérébral 1 1 % 0 0 % 1 1 % Embolie pulmonaire 1 1 % 0 0 % 1 1 % Fibrillation atriale 9 6 % 4 5 % 5 6 % Complications infectieuses Toutes 6 4 % 3 4 % 3 3 % 0,866 Infection urinaire 2 1 % 1 1 % 1 1 % Abcès de paroi 4 2 % 1 1 % 3 3 % Complications iatrogènes Toutes 42 26 % 23 30 % 19 22 % 0,22 Œdème laryngée 1 1 % 0 0 % 1 1 % Hémothorax 3 2 % 2 3 % 1 1 % Paralysie récurrentielle 7 4 % 3 4 % 4 5 % Fuite aérienne prolongée 12 7 % 8 11 % 10 11 % Rétention aiguë d'urine 17 10 % 7 9 % 4 5 % Ulcère gastroduodénal hémorragique 1 1 % 1 1 % 0 0 % Insuffisance rénale aiguë 1 1 % 1 1 % 0 0 % Grade Clavien-Dindo 0 91 56 % 40 53 % 51 59 % 0,224 1 20 12 % 11 15 % 9 10 % 2 37 23 % 14 18 % 23 26 % 3 7 4 % 5 7 % 2 2 % 4 6 4 % 4 5 % 2 2 % 5 2 1 % 2 3 % 0 0 % Réadmission J30 5 3 % 2 3 % 3 3 % 0,763 J90 9 6 % 3 4 % 6 7 % 0,381 Tableau 4. Conversions et pertes. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) Drainage à  J1 Quantité 419,4 ± 222,6 438,3 ± 218 403,4 ± 227,0 Flow 112,9 ± 335,0 131,1 ± 363,9 96,2 ± 307,3 Conversion Problème technique 3 2 % 2 3 % 1 1 % Symphyse 2 1 % 2 3 % 0 0 % Plaie vasculaire 3 2 % 1 1 % 2 2 % Progression oncologique 1 1 % 1 1 % 0 0 % Pertes sanguines < 200 mL 136 83 % 52 68 % 84 97 % 200-500 mL 19 12 % 18 24 % 1 1 % > 500 mL 7 4 % 5 7 % 2 2 % Transfusion 6 4 % 5 7 % 1 1 %   Concernant la qualité oncologique des exérèses, les patients ont été suivis par l’équipe chirurgicale pendant une durée moyenne de 17,1 ± 7,1 mois dans le groupe VATS contre 14,6 ± 8,6 mois dans le groupe RATS. Les résultats oncologiques sont présentés dans le tableau 5. Il est noté une tendance en faveur de la réalisation d’échantillonnage ganglionnaire dans le groupe RATS, ainsi qu’une différence significative pour le nombre de sites N2 et de ganglions N2 prélevés lors de la lymphadénectomie en faveur du groupe VATS. Tous les patients avec une suspicion d’envahissement ganglionnaire cN1 ou cN2 ont eu une évaluation ganglionnaire invasive préopératoire. Une proportion similaire de réévaluation à la hausse du stade ganglionnaire après chirurgie est retrouvée dans les deux groupes. Le taux de progression de la maladie néoplasique était identique à 1 an dans les deux groupes. Tableau 5. Résultats oncologiques. tous (n = 163) VATS (n = 76) RATS (n = 87) p Lésion Tumeur primitive 143 88 % 69 91 % 74 85 % 0,15 Tumeur secondaire 12 7 % 6 8 % 6 7 % Lésion bénigne 8 5 % 1 1 % 7 8 % Lymphadénectomie Nombre de site N2 (moyenne ± écart type) 3,56 ± 1,28 4,25 ± 1,18 2,95 ± 1,03 0,0001 Nombre de ganglions N2 (moyenne ± écart type) 7,94 ± 5,78 9,92 ± 5,41 6,24 ± 5,58 0,0001 Nombre de ganglion N1 (moyenne ± écart type) 6,24 ± 3,94 6,92 ± 4,213 5,66 ± 3,608 0,041 Curage Curage radical 136 83 % 68 89 % 68 78 % 0,054 Sampling 26 16 % 7 9 % 19 22 % Aucun curage 1 1 % 1 1 % 0 0 % Upstaging Aucun 140 86 % 64 84 % 76 87 % 0,95 N0-> N1 8 5 % 4 5 % 4 5 % N0-> N2 11 7 % 6 8 % 5 6 % N1> N2 4 2 % 2 3 % 2 2 % Statut évolutif à 1 an Non évolutif 154 94 % 70 92 % 84 97 % 0,215 Évolutif 9 6 % 6 8 % 3 3 %   Par ailleurs, il est montré également une augmentation significative dans le groupe RATS de la durée opératoire moyenne (134,5 ± 37,7 min vs 154,2 ± 47,3 min, p = 0,004) et du temps d’occupation de salle moyen (250,3 ± 47 min vs 281,6 ± 56,1 min, p < 0,0001). Il existe en revanche une tendance à une diminution de la durée moyenne de séjour dans le groupe RATS (8,2 ± 7,2 jours vs 6,7 ± 2,5 jours, p = 0,07) associée à une tendance à une réduction de la durée moyenne de drainage dans ce même groupe (4,4 ± 4,7 jours vs 3,4 ± 2,0 jours, p = 0,08).   4. Discussion En termes de risque encouru par le patient, aucune étude de registre ni aucune méta-analyse n’a mis en évidence de différence à propos de la morbidité associée à ces deux techniques [1-4]. Certains auteurs montrent une tendance à une diminution de la mortalité, de la durée de séjour et du recours aux transfusions sanguines en cas de lobectomie RATS [5,6]. Nous avons observé une tendance similaire. D’autres rapportent au contraire une augmentation significative des saignements et des complications cardiovasculaires dans le groupe RATS [7]. Intuitivement, le phénomène de la courbe d’apprentissage peut expliquer ces différences. C’est pourquoi nous avons conduit cette étude afin d’apprécier l’impact que pouvait avoir le démarrage d’un programme robotique sur les résultats d’une équipe académique et de haut volume d’activité, faisant état d’une expérience de plus de 20 ans en chirurgie thoracique mini-invasive [12]. Nos résultats démontrent principalement que la morbidité propre à l’introduction de la RATS a été maîtrisée. Cette notion est retrouvée dans la littérature. En effet la courbe d’apprentissage de la technique RATS est plus rapide que celle de la VATS : de l’ordre de 15-20 lobectomies RATS contre 30-40 lobectomies VATS [8,9]. Cette rapidité d’apprentissage s’explique par l’existence d’une formation standardisée et pertinente en RATS (clinical observation, proctoring) alors qu’elle est centre dépendant en VATS, et également par le confort apporté par le robot : vision 3D, précision et reproduction fidèle de la technique de chirurgie ouverte. Toutefois cette courbe d’apprentissage semble varier en fonction de l’habilité et de l’expérience en chirurgie minimalement invasive du chirurgien [10,11]. Il est intéressant de noter qu’ici, le chirurgien RATS n’avait qu’une expérience personnelle limitée de la lobectomie VATS, mais a bénéficié en revanche d’une expérience d’équipe conséquente. En effet, ce programme s’inscrit dans un cadre historique de la chirurgie oncologique mini-invasive [12]. Depuis les travaux de R. Giudicelli, jusqu’à la pratique quotidienne de la lobectomie totalement VATS, 20 ans d’expérience de centre ont été mis à profit pour le développement de ce programme de chirurgie robotique. En 1993, dans cette même équipe, les durées médianes de séjour pour une lobectomie vidéo-assistée était de 8 et 12 jours contre 10 et 15 jours pour une lobectomie par thoracotomie latérale [12]. En 2013, ces chiffres ont été divisés par trois, illustrant la pratique « fast track » au quotidien [12]. D’un point de vue oncologique, le pronostic des lésions de stade localisé tient principalement au statut ganglionnaire. R. Cerfolio suggère que le curage ganglionnaire est plus aisé par technique RATS [11], ce que nos résultats ne confirment pas puisque l’évaluation ganglionnaire médiastinale semble avoir été plus approfondie par VATS que par RATS. Dans les séries reportées précédemment, malgré une évaluation ganglionnaire médiastinale dans près de 85 % des cas, il existe une sous-évaluation du stade ganglionnaire préopératoire dans près de 8 % pour les tumeurs de stade cI [5]. Avec une moyenne de ganglions prélevés comparable aux précédentes séries, les curages réalisés par VATS ou RATS ont répondu aux recommandations actuelles de 3 sites N2 et 3 ganglions N1 dans la grande majorité des cas [13]. Dans la mesure où il s’agit de 2 chirurgiens différents et non d’un panel d’opérateurs, on peut affirmer que les ganglions ont été réséqués pour l’essentiel en bloc tant en VATS qu’en RATS. D’un point de vue chirurgical, la prévalence des lobectomies « blanches » retrouvant au final une lésion bénigne (4,9 %) est en deçà des différentes expériences rapportées dans la littérature, comprises entre 9 et 12 % [14,15]. Elle a été cependant plus élevée dans le groupe RATS sans autre explication évidente que l'absence de palpation possible et donc de décision de lobectomie d’emblée en cas de suspicion de cancer selon l’information donnée au patient. Le taux de conversion retrouvé ici est en ligne avec les données de la littérature avec un taux de 4,7 %-10 % pour la RATS et 0 %-15 % pour la VATS [15–17]. Il est cependant probable que la gestion du saignement peropératoire dépend de l’expérience du chirurgien, de la gestion de l’équipe et de la mémoire du centre en ce domaine. En dépit de l’homogénéité des 2 groupes soumis à comparaison, il persiste un risque de biais qui reste la limite inhérente à toute étude monocentrique rétrospective, même si elle a été basée sur un recueil prospectif des données, comme c’est le cas dans la nôtre. Dans cette étude comparative non randomisée sur deux traitements, les deux groupes comparés sont équilibrés sur leurs caractéristiques initiales principales [tableaux 1 et 2]. Les indications de traitement par lobectomie VATS ou RATS ayant été identiques, le risque de biais semblait suffisamment contrôlé pour éviter une méthode statistique d’appariement. À l’homogénéité des populations de patients comparés s’est ajoutée l’homogénéité des techniques chirurgicales : un seul chirurgien, approche postérieure et 3 trocarts dans le groupe VATS, un seul chirurgien et technique 3 bras dans le groupe RATS. L’analyse de la littérature est en effet bien difficile en raison de la multitude de variantes décrites tant en VATS qu’en RATS.   5. Conclusion L’utilisation du robot dans notre spécialité est en plein essor mais demeure pour l’instant limitée à quelques centres, pour la plupart académiques et de hauts volumes d’activité. La sécurité pour le patient et la qualité oncologique associée à cette technique semblent tout à fait comparables à celles issues de la technique VATS. L’intérêt médiatique, la pression commerciale et l’attrait de l’innovation pour le chirurgien et le patient sont actuellement les moteurs principaux de la diffusion de cette technologie. Il est très probable que les évolutions technologiques en améliorent l’ergonomie et participent de la maîtrise des coûts. Le défi supplémentaire à relever est indiscutablement celui de l’enseignement et de l’apprentissage de cette chirurgie. Et dans ces domaines, la RATS dispose d’atouts majeurs, pour l’heure absents en VATS : la simulation sur modèles virtuels et la double console.   Références Adams RD, Bolton WD, Stephenson JE, Henry G, Robbins ET, Sommers E. Initial multicenter community robotic lobectomy experience: comparisons to a national database. Ann Thorac Surg juin 2014;97(6):1893-1898; discussion 1899-1900. Swanson SJ, Miller DL, McKenna RJ, Howington J, Marshall MB, Yoo AC et al. Comparing robot-assisted thoracic surgical lobectomy with conventional video-assisted thoracic surgical lobectomy and wedge resection: results from a multihospital database (Premier). J Thorac Cardiovasc Surg mars 2014;147(3):929-37. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2013.09.046 PMid:24210834 Kent M, Wang T, Whyte R, Curran T, Flores R, Gangadharan S. Open, video-assisted thoracic surgery, and robotic lobectomy: review of a national database. 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Doddoli déclare percevoir des honoraires pour des missions d’expertise et de mentorat pour Intuitive Surgery®. P. Thomas et C. Doddoli déclarent percevoir des honoraires pour des missions d’expertise et de conseil pour Medtronic® et Ethicon®. Cet article est issu d’un mémoire de DESC. Date de soumission : 01/10/2016. Acceptation : 02/10/2017. Prépublication : 02/10/2017.     
décembre 8, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-18 – Morbi-mortalité après résection anatomique controlatérale pour cancer bronchopulmonaire synchrone ou métachrone

Alex Fourdrain, Patrick Bagan, Florence de Dominicis, Sophie Lafitte, Jules Iquille, Geoni Merlusca, Alejandro Witte Pfister, Pascal Berna Service de chirurgie thoracique, CHU d’Amiens   Objectif : Les patients opérés pour cancer bronchopulmonaire peuvent présenter une seconde lésion primitive pulmonaire synchrone ou métachrone. Le but de cette étude est d’évaluer la morbi-mortalité d’une seconde résection anatomique controlatérale pour cancer bronchopulmonaire. Méthode : Nous avons réalisé une étude bicentrique, rétrospective à partir d’une base de données prospective indexée. Les patients inclus ont été pris en charge chirurgicalement avec résection anatomique bilatérale pour cancer synchrone ou métachrone par segmentectomie, lobectomie ou bilobectomie Les patients traités par résection atypique, ou ayant eu une seconde résection du même côté, ont été exclus. Résultat : Dans nos deux centres, 31 patients ont bénéficié d’une résection controlatérale pour cancer bronchopulmonaire entre 2011 et 2016. La première résection était une segmentectomie dans 5 cas (16,1 %), une lobectomie dans 22 cas (71 %), une bilobectomie dans 1 cas (3,2 %) et une autre résection anatomique dans 3 cas (9,7 %) avec une procédure par vidéochirurgie exclusive dans 9 cas (29 %). Avant la seconde chirurgie, le VEMS préopératoire moyen était de 1944 ml (72,8 %) et le VEMS prédictif postopératoire moyen était de 1453 ml (55,8 %). Le délai moyen entre les deux chirurgies était de 40,7 mois (min 1 mois, max 158 mois), et la seconde résection était une segmentectomie dans 7 cas (22,6 %), une lobectomie dans 23 cas (74,2 %) ou une autre résection anatomique dans 1 cas (3,2 %), avec une procédure par vidéochirurgie exclusive dans 19 cas (61,3 %). Une pneumopathie postopératoire est survenue chez 10 patients (32,3 %), une fibroscopie bronchique de désencombrement était nécessaire chez 10 patients (32,3 %), la réintubation du patient survenait dans 3 cas (9,7 %), une arythmie cardiaque survenait chez 4 patients (12,9 %) et la mortalité à 90 jours concernait 5 patients (16,1 %). Conclusion : Une seconde résection anatomique controlatérale pour cancer bronchopulmonaire synchrone ou métachrone est faisable, avec une morbi-mortalité plus élevée, et devrait être indiquée chez des patients sélectionnés.     Morbidity and mortality following controlateral anatomical surgical resection for synchronic or metachronic lung cancer   Objectives: Patients treated surgically for lung cancer may present synchronic or metachronic lung cancer. The aim of this study is to evaluate the morbidity and mortality of a second and controlateral anatomical surgical resection for lung cancer Methods: We performed a bi-centric and retrospective study, based on our prospective indexed data-base. Included patients were treated surgically with bilateral anatomical surgical resections for synchronic or metachronic lung cancer, including segmentectomy, lobectomy and bilobectomy. We excluded wedge resections, second surgical resection on the same operated side and benign lesions. Results: In our two institutions, 31 patients underwent a controlateral anatomical surgical resection for lung cancer between 2011 and 2016. First surgical resection was a segmentectomy in 5 cases (16.1%), lobectomy in 22 cases (71%) bilobectomy in 1 case (3.2%), and another anatomical resection in 3 cases (9.7%), with complete video-assisted thoracic surgery procedure (VATS) in 9 cases (29%). Patient functional assessment before second surgery showed a mean preoperative FEV1 of 1944ml (72.8%) and a mean postoperative predicted FEV1 of 1453ml (55.8%). The mean delay between the two surgeries was 40.7 months (min 1 month, max 158 months), and second surgical resection was a segmentectomy in 7 cases (22.6%), lobectomy in 23 cases (74.2%), and another anatomical resection in 1 case (3.2%), with complete VATS procedure in 19 cases (61.3%). Postoperative pneumonia occurred in 10 patients (32.3%), postoperative bronchial endoscopy was required in 10 patients (32.3%), reintubation occurred in 3 patients (9.7%), arrhythmia occurred in 4 patients (12.9%) and 90-days mortality was assessed in 5 patients (16.1%). Conclusion: A second and controlateral anatomical surgical resection for synchronic or metachronic lung cancer is possible, with a higher morbidity and mortality, and should be indicated on carefully selected patients.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-13 – Complications postopératoires des résections pulmonaires dans le traitement de l’aspergillome à Madagascar

Casimir Fleur Prudence Rahantasoa Finaritra, Narindra Razafimanjato, Manjakaniaina Ravoatrarilandy, Fanomezantsoa Randrianambinina, Tovo Rajaonera, Hanitala Jean Louis Rakotovao Service de chirurgie thoracique, département de chirurgie, CHUJRA, Antananarivo, Madagascar   Objectif : L’objectif général de ce travail était de décrire les complications postopératoires des résections pulmonaires sur aspergillome à Madagascar. Les objectifs spécifiques étaient de classifier ces complications et de décrire les principes thérapeutiques correspondants. Méthode : C’est une étude transversale, observationnelle et descriptive menée sur 7 ans du 1er janvier 2009 au 31 mai 2016, colligeant 70 cas d’aspergillome opéré. Les complications étaient classées selon la classification Clavin-Dindo. Résultat : Dans notre groupe d’aspergillome opéré de résection pulmonaire, le sexe ratio (H/F) était égal à 1,5 avec un âge moyen de 51,05 ans. Le délai moyen de survenue des complications était de 72 heures. Douze patients avaient présenté des complications de grade II dans le cadre de pneumopathies postopératoires nécessitant l’ajustement de l’antibiothérapie. Six (8,5 %) avaient présenté des défaillances multiviscérales (grade IVb) réfractaires aux mesures de réanimation. Douze patients (17 %) étaient décédés (grade V). Conclusion : Les complications respiratoires occupent la première place. Le dépistage précoce pourrait aider à améliorer le pronostic des patients et à prévenir la majorité des complications en postopératoire.     Post-operative complications of lung resection in the treatment of aspergilloma in Madagascar   Objectives: The general objective of this study was to describe the postoperative complications of pulmonary resections on aspergilloma in Madagascar. The specific objectives were to classify these complications and to describe the corresponding therapeutic principles. Methods: This is a cross-sectional, observational, and descriptive study carried out over a period of 7 years from 1 January 2009 to 31 May 2016, collecting 70 cases of operated aspergilloma. The complications were classified according to the Clavin-Dindo classification. Results: In our operated aspergilloma group of pulmonary resection, sex ratio (H/F) was 1.5 with an average age of 51.05 years. The average time to complications was 72 hours. Twelve patients had Grade II complications in postoperative pneumonia requiring adjustment of antibiotic therapy. Six (8.5%) had multi-organ failure (Grade IVb) resistant to resuscitation. Twelve patients (17%) had died (grade V). Conclusion: Respiratory complications occupy the first place. Early detection could help improve the prognosis of patients and prevent the majority of postoperative complications.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-09 – Intérêt du curage ganglionnaire dans la chirurgie d’exérèse des adénocarcinomes pulmonaires « en verre dépoli » : à propos d’une série de 192 cas

Youcef Lounes, Jean-Philippe Berthet, Charles-Henri Marty-Ane Service de chirurgie vasculaire et thoracique, hôpital universitaire Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier   Objectif : Les nodules en verre dépoli purs et mixtes représentent une part de plus en plus importante des résections pulmonaires pour cancer. Le curage systématique est débattu pour ces lésions sans recommandations établies à ce jour. L’objectif était d’évaluer l’intérêt du curage ganglionnaire à partir des résultats du curage systématique dans la chirurgie d’exérèse de nodules en verre dépoli purs et mixtes. Méthode : Une étude monocentrique, rétrospective a été réalisée dans notre centre. Tous les patients ayant bénéficié d’une résection pulmonaire pour un nodule en verre dépoli pur ou mixte de 2005 à 2015 ont été inclus. Les lésions étaient classées en 3 catégories : verre dépoli pur (VDP), verre dépoli mixte avec partie en verre dépoli > 50 % (VDP > 50 %) et verre dépoli < 50 % (VDP < 50 %). Une comparaison de la survenue d’événements entre les patients avec et sans curage a été réalisée. Résultat : 192 patients ont été inclus, 172 avaient bénéficié d’un curage ganglionnaire. La moyenne d’âge était de 62,5 ± 10,4 ans, dont une majorité de femme : 58 % (n = 113) ; 69 % des patients avaient un antécédent de tabagisme. La majorité des lésions étaient des VDP (54 % n = 105). La taille moyenne était de 19,8 ± 13,1 mm. Cent quarante-sept (76,5 %) lobectomies, 33 résections atypiques (17,1 %) et 12 segmentectomies (6,2 %) ont été réalisées. Tous les curages étaient négatifs N0 = 100 % (n = 172). La mortalité opératoire était de 0 % (n = 0). La médiane de suivi était de 46,5 mois (21,4-65,7). La survie globale à 5 ans était de 94,6 %. Il n’y avait pas de différence en terme de survie globale (98 % vs 92 %) ou de survie sans récidive (99 % vs 94 %) entre les deux groupes (p = 0,74 et p = 0,39 respectivement). Conclusion : Cette étude semble confirmer l’absence de bénéfice du curage ganglionnaire pour les nodules en VDP (N0 = 100 %). Des études complémentaires sont nécessaires afin de déterminer les critères permettant de se dispenser de curage pour les lésions en verre dépoli mixtes.     Interest of lymph node dissection in ground glass opacity lung adenocarcinoma surgery: about a serie of 192 cases   Objectives: Ground glass opacity (GGO) are adenocarcinoma but less aggressive. With CT scan screening the number of GGO diagnosed is constantly growing. The gold standard for oncologic resection of GGO is lobectomy with systematic lymph nodes resection (SLNR).The aim of this study was to evaluate the interest of lymph nodes dissection in pure or mixed GGO. Methods: All patients with a GGO diagnosed between January 2005 and December 2015 at Montpellier University hospital were retrospectively included. CT-scan size, clinical findings, anathomopathology results and survival were analysed. Patients with lymph nodes dissection were compared with those without lymph nodes dissection. Results: One hundred ninety-two patients were included, 172 patients had SLNR. The mean age was 62.5±10.4 year-old with a majority of women 58% (n=113). The mean size of the GGO was 19.8±13.1 mm 6-100mm. Seventy-eight patients had pure GGO. Lymph nodes metastasis were found in none of patients N0=100% (n=172). The in-hospital mortality was 0%. The median follow-up was 46.5(21.4-65.7) months. The global survival at 5 years was 94.6%. They were no significant difference in global survey (98% vs 92%) or survey without recurrence (99% vs 94%) between the two group (p=0.74 et p=0.39 respectively). Conclusion: Systematic lymph nodes dissection may be useless for pure GGO (N0=100%). Concerning mixed GGO, further studies are required to evaluate the interest of SLNR. The size of the solid part and the pre-operative characteristic may relevant factors to consider lymph node resection in this case.   Séance : Communications libres thoracique - jeudi 8 juin - 8:30-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-01 – Performance du scanner thoracique dans la prédiction de l’étendue de l’exérèse parenchymateuse en présence d’un CBNPC central

William Alonso, Sébastien Bommart, Isabelle Serre, Marie-Christine Picot, Jean-Louis Pujol, Pascal Thomas, Charles-Henri Marty-Ané, Jean-Philippe Berthet Service de chirurgie thoracique et vasculaire, CHU Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier   Objectif : L’examen tomodensitométrique thoracique injecté (TDM), élément décisif du bilan de résécabilité d’un cancer bronchique non à petites cellules central (CBNPC), guide l’exérèse chirurgicale parenchymateuse selon l’évaluation de l’envahissement tumoral des structures parenchymateuses, vasculaires et bronchiques. L’objectif principal est d’évaluer la performance du TDM pour prédire l’étendue de la résection pulmonaire dans les CBNPC centraux. Méthode : Sélection de 20 TDM préopératoires de patients ayant consécutivement bénéficié d’une résection R0 de CBNPC central au CHU de Montpellier en 2016. Avec le concours de la SFCTCV, les 244 chirurgiens membres ont : 1- évalué l’envahissement tumoral des structures vasculaires, bronchiques et ganglionnaires centrales ; 2- prédit l’étendue de l’exérèse parenchymateuse. Résultat : Sur 20 CBNPC centraux (9 adénocarcinomes, 11 carcinomes épidermoïdes), 20 % ont reçu une radiochimiothérapie concomitante d’induction. Tous ont bénéficié d’une analyse extemporanée et 100 % ont été réséqués de manière radicale R0. L’exérèse avait consisté en 4 lobectomies, 2 pneumonectomies, 14 lobectomies + résections-anastomoses artérielles et/ou bronchiques. Les résultats préliminaires montrent que dans 75 % des cas, l’exérèse prédite diffère du geste réalisé : 9/20 cas (45 %) de surestimation de l’étendue d’exérèse (pneumonectomie vs lobectomie + résection anastomose artérielle et/ou bronchique ou lobectomie) ; 6/20 cas (30 %) de sous-estimation de l’étendue d’exérèse (lobectomie vs lobectomie + résection anastomose artérielle et/ou bronchique). Conclusion : Les résultats préliminaires montrent les limites du TDM pour prédire l’étendue de l’exérèse parenchymateuse pour les CBNPC centraux, notamment en cas de traitement d’induction. L’analyse anatomopathologique extemporanée semble incontournable pour le traitement radical R0 d’un CBNPC central suivant un principe d’épargne parenchymateuse.     Chest CT scan performance assessment in predicting the exent of lung parenchymal resection for centrally located non small cell lung cancer   Objectives: Chest CT scan is the key element of preoperative evaluation of central non small cell lung cancer (NSCLC), guiding parenchymal resection according to tumor morphology and its extension to parenchyma, vasculars and bronchials structures. Primary objective is to assess the performance of chest CT scan in predicting the extent of lung parenchymal resection for central NSCLC. Methods: We selected preoperatives CT scan of 20 consecutive patients whom underwent radical lung resection with R0 status for central NSCLC in our centre during 2016. With the support of the SFCTCV, all 244 thoracic surgeons members submitted: 1- An evaluation of tumoral invasion to central structures, vasculars, bronchials and nodes; 2- The predicted parenchymal resection. Results: Amongst the 20 central NSCLCs (9 adenocarninomas, 11 squamous cell carcinomas), 20% underwent preoperative chemoradiotherapy. The surgical margins were assessed by frozen section (100%), insuring complete microscopic resections (R0). There were 4 lobectomies, 2 pneumonectomies, 14 lobectomies + arterial and/or bronchial sleeve resections. Preliminary results show a difference between the predicted resection and the effective resection in a 75% rate. The extent of resection was: overestimated in 9/20 cases (45%) (pneumonectomy vs lobectomy + arterial and/or bronchial sleeve resection or lobectomy); underestimated in 6/20 cases (30%) (lobectomy vs lobectomy + arterial and/or bronchial sleeve resection). Conclusion: Preliminary results show the limit of CT scan in predicting the extent of parenchymal resection for central NSCLC, particularly for patients who underwent induction chemoradiotherapy. Thus, frozen section is required to perform lung sparing surgery with R0 resection in central NSCLC.   Séance : Bourse Recherche - mercredi 7 juin - 16:00-16:45
mai 24, 2017
Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-02 – Upstaging ganglionnaire pour les CBNPC cT1-T2 N0 : analyse de la nouvelle base Epithor

Laurence Solovei, Pierre Rabinel, Mathilde Cazaux, Claire Renaud, Jean Berjaud, Marcel Dahan, Laurent Brouchet Institution : Service de chirurgie thoracique, hôpital Larrey, CHU de Toulouse Objectif : Évaluer l’upstaging ganglionnaire des stades cT1-T2 N0 dans les techniques mini-invasives versus thoracotomie en analysant le registre national. Méthode : La seconde édition de la base de données Epithor, active depuis fin 2015, permet la comparaison des stades cTNM et pTNM des cancers bronchopulmonaires non à petites cellules (CBNPC). Nous avons analysé de façon rétrospective les données des CBNPC stade I opérés par thoracotomie (THOR) et techniques mini-invasives (thoracotomie vidéo-assistée : VA, vidéo-thoracoscopie : VATS et robotique : RATS). Les caractéristiques de population, les stades c et pTNM et les pourcentages d’upstaging ganglionnaire global, N1 et N2 ont été étudiés. Résultat : Entre décembre 2015 et septembre 2016, sur 1787 CBNPC cT1-T2 N0 traités chirurgicalement, 1399 lobectomies ont été recensées (78,3 %) : 644 (46 %) par thoracotomie (THOR), 143 (10,2 %) par thoracotomie vidéo-assistée (VA), 455 (32,5 %) par thoracoscopie (VATS) et 156 (11,2 %) par robotique (RATS). L’upstaging ganglionnaire global est de 12,4 %. Les taux d’upstaging ganglionnaire selon l’abord chirurgical THOR, VA, VATS et RATS sont de 12,6 / 16,1 / 11,9 et 10,3 % respectivement. Aucune différence significative entre ces chiffres n’a été constatée (p > 0,05). Un nombre identique d’upstaging cN0-pN1 et cN0-pN2 a été trouvé. Conclusion : L’upstaging ganglionnaire permet d’évaluer la qualité oncologique du geste chirurgical. De nombreuses études critiquent la VATS pour la qualité de son curage et des taux plus faibles d’upstaging par rapport à la thoracotomie et la RATS. D’après la base Epithor, les techniques mini-invasives ont des taux d’upstaging non significativement différents de la thoracotomie. Dans les autres centres experts, ces résultats sont retrouvés et les survies à long terme sont similaires et indépendantes des voies d’abord. À ce jour, le manque d’études randomisées ne permet pas de s’affranchir des biais de sélection inévitables pour conclure sur la supériorité d’un abord chirurgical par rapport à un autre.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-09 – Lancement d’un programme de chirurgie thoracique robot-assistée : sécurité et qualité

Henri de Lesquen, Ilies Bouabdallah, Diane Mège, Joséphine Chenesseau, Charles-Henri David, Bastien Orsini, Lucile Gust, Geoffrey Brioude, Delphine Trousse, Xavier-Benoît D’Journo, Christophe Doddoli, Pascal-Alexandre Thomas Institution : Service de chirurgie thoracique et maladies de l’œsophage, hôpital Nord, AP-HM, Marseille Objectif : Comparer l’expérience initiale de chirurgie robotique (RATS) avec celle d’un programme de chirurgie vidéo-assistée (VATS) établi. Méthode : Les résultats précoces de 76 patients opérés d’une lobectomie pour cancer selon une technique VATS par le chirurgien le plus expérimenté ont été comparés aux résultats de 87 patients opérés avec une technique RATS par un seul chirurgien pendant 24 mois. Résultat : Le temps opératoire était plus long dans le groupe RATS (moyennes : 134,5 ± 37,7 min vs 154,2 ± 47,3 min, p = 0,004). La morbidité globale était similaire (43,4 % vs 39,1 %, p = 0,57). Cinq patients dans le groupe VATS ont nécessité des transfusions sanguines et un dans le groupe RATS (p = 0,12). Les taux de réadmission à 90 jours étaient similaires (3,9 % vs 6,9 % ; p = 0,38). Les taux de mortalité à 90 jours étaient de 2,6 % et 0 % (p = 0,12). Un plus grand nombre de ganglions N2 étaient prélevés dans le groupe VATS (moyennes : 9,92 ± 5,41 vs 6,24 ± 5,584 ; p < 0,0001). La proportion d’upstaging ganglionnaire était similaire dans les deux groupes (16 % vs 13 % ; p = 0,65). Conclusion : La technique RATS dès ses débuts semble être aussi sûre que la technique VATS pour la période postopératoire de 90 jours.
novembre 29, 2016
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-20 – Analyse des événements indésirables associés à l’utilisation de la vidéo en chirurgie thoracique : retour d’expérience de la base nationale REX

Xavier-Benoît D’Journo, Jean Bellamy, Marcel Dahan, Jean-Pierre Valverde, Thierry Caus, Michel David, Jean-Louis de Brux, Gérard Fournial, Jean-Pierre Frieh, Charles de Riberolles, Jean-Marc Frapier, Alain Rind, pour le groupe d’experts de l’organisme d’accréditation de la SFCTCV Hôpital Nord, université Aix-Marseille – Groupe d’experts de OA, SFCTCV  Objectif Le but de cette étude était de rapporter l’analyse des événements indésirables associés à l’utilisation de la vidéo en chirurgie thoracique (EIAVCT) à partir de la base de données nationale REX. La base REX est une plateforme Internet sous la supervision de la HAS permettant l’enregistrement prospectif des événements indésirables associés aux soins. L’enregistrement de 2 événements indésirables par an et par professionnel est nécessaire pour la démarche d’accréditation.  Méthode Toutes les déclarations volontaires d’EIAVCT (janvier 2013 - septembre 2015) ont été analysées rétrospectivement depuis la base REX.  Résultat Sur une période de 20 mois, 30 011 événements indésirables ont été déclarés sur la base REX, parmi lesquels 1 407 (4,6 %) étaient déclarés dans la spécialité de chirurgie thoracique et cardiovasculaire. Parmi eux, 68 (4,8 %) incluaient des EIAVCT. Les procédures vidéo incluaient : lobectomie (53 %), résection atypique (31 %), médiastin (7 %), péricarde (4 %), œsophage (2 %). Les EIAVCT étaient : plaie vasculaire (28 %), défection de la pince agrafeuse (15 %), identification des structures anatomiques (11 %), instrumentation de la vidéo (9 %), symphyse pleurale (6 %), trocart vidéo (5 %), chirurgie robotique (5 %). Les EIAVCT survenaient essentiellement en période peropératoire (86 %). 36 % des chirurgiens déclaraient avoir déjà vécu un EIAVCT similaire. La principale barrière d’atténuation ou de récupération était représentée par la thoracotomie de conversion (56 %). L’EIAVCT était considéré comme sévère dans 31 % des cas : majeur (18 %), critique (9 %) ou catastrophique (4 %). Les conséquences pour le patient étaient : conversion (25 %), aucune (19 %), prolongation de la durée de chirurgie (19 %), décès (5 %), infection (5 %).  Conclusion La majorité des EIAVCT déclarés concernait les lobectomies vidéo. Ils étaient majoritairement peropératoires, concernaient des plaies vasculaires, des défections de matériel ou d’identification des structures anatomiques. La thoracotomie représentait la barrière d’atténuation essentielle. Les conséquences des EIAVCT pouvaient être dramatiques et conduire au décès. Une déclaration systématique de ces EIAVCT devrait être la règle pour permettre l’édition de recommandations.     Analysis of VATS-related adverse events- feedback from the French national event reporting system in cardiothoracic surgery   Objectives The purpose of this study was to analyze the video-assisted thoracic surgery (VATS)-related adverse events (AE) among the French national event reporting system in cardiothoracic surgery.  Methods All voluntary report forms of AE related to planed VATS procedures from January 2013 to September 2015 were retrospectively extracted from the REX database. REX database is a national event reporting system under the supervision of the French national authority for health. Prospective reporting of AE is made through a dedicated online platform. Healthcare professionals are kept anonymous. Reporting of 2 AE/year/professional is nowadays required to be certified in thoracic surgery by the French health system authorities. Descriptive analysis of all VATS-related AE was conducted.  Results Over a 20-month period, 30 011 AE were declared to the REX database among which 1407 (4.6%) AE in cardiothoracic surgery. Among them, 68 (4.8%) involved VATS procedures. VATS procedures included: lobectomy (53%), wedge resection (31%), mediastinum (7%), pericardium (4%), oesophagus (2%). AE were: vascular injury (28%), failure of stapler device (15%), problems with specific VATS instrumentation (9%), pleural adherences (6%), error identification error of anatomical structures (6%), identification of parenchymal lesion (5%), problems with VATS-port (5%), specific AE with robotic surgery (5%). Majority of AE occurred during perioperative period (86%). Among surgeons, 36% declared to have experienced previously similar events. AE were corrected with conversion to open thoracotomy in 56% and under VATS in 9 %. AE were considered as severe in 31% (major in 18%, critical in 9% and catastrophic in 4%). AE consequences for the patient were: open conversion (25%), delayed operative time (19%), death (5%), infection (5%). AE had no consequence in 19%.  Conclusion Majority of VATS-related AE occurred after lobectomy. VATS procedures have specific AE. Majority of them are due to vascular injury, stapler device malfunction of VATS-instrumentation. Majority of AE required open conversion to be corrected. In some circumstances, VATS-related AE can be worrisome or catastrophic. Systematic declaration of AE should be the rule for guideline purposes.
juin 10, 2016