Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-42 – Chirurgie du cancer à visée palliative : le chirurgien thoracique doit-il s’attendre à prendre en charge les effets secondaires de l’immunothérapie ?

Yaniss Belaroussi1, Caroline Rivera1, Marielle Sabatini2, Sophie Schneider2, Florence Mazères1 1. Service de chirurgie thoracique, centre hospitalier de la Côte-Basque, Bayonne 2. Service de pneumologie, centre hospitalier de la Côte-Basque, Bayonne   Objectif : L’immunothérapie par nivolumab est une nouvelle approche dans le traitement du cancer : elle cible les cellules immunitaires et non les tumorales, en levant l’inhibition des lymphocytes T. En oncologie thoracique, elle est actuellement indiquée en deuxième ligne du carcinome épidermoïde bronchique stade IV. Les effets indésirables décrits sont principalement de nature auto-immune et peuvent être retardés. Notre objectif est de rapporter le cas d’un patient traité par nivolumab pris en charge pour excavation pulmonaire secondairement abcédée. Méthode : Nous présentons un patient de 63 ans dont le parcours de soins est le suivant : octobre 2014 : diagnostic de carcinome épidermoïde bronchique lobaire supérieur gauche T4N2M0 traité par radio-chimiothérapie concomitante (carboplatine-paclitaxel/64 Gy) ; novembre 2015 : progression, chimiothérapie (carboplatine-paclitaxel) ; février 2016 : évolution en stade IV, immunothérapie par nivolumab (12 cures) ; août 2016 : progression, une cure de gemcitabine, interruption pour neutropénie. Résultat : Un scanner pour douleur thoracique en octobre 2016 montre, en plein parenchyme lobaire inférieur gauche, à distance de la tumeur initiale, une excavation pulmonaire à parois fines de 65 mm sans collection liquidienne, évoluant rapidement vers un abcès de 110 mm à Pseudomonas Aeruginosa. Une expectoration purulente soutenue fait diagnostiquer une fistule bronchique de nécessité. Devant le risque de vomique chez un patient PS3, un drainage à demeure de l’abcès est réalisé, permettant un retour à domicile sous céfépime. À 6 semaines, sur le caractère multirésistant du germe, l’apparition d’une réaction allergique sévère (Steven-Johnson) à l’antibiothérapie de réserve et l’obstruction répétée du drain, il est proposé une marsupialisation de l’abcès pulmonaire permettant un retour à domicile sans antibiothérapie avec une qualité de vie satisfaisante pour le patient. À J48, il décède d’hémoptysie. Conclusion : L’immunothérapie par nivolumab semble présenter moins d’effets secondaires que les chimiothérapies. Il s’agit de réactions de type immunitaire parfois retardées. L’excavation pulmonaire en fait-elle partie ? Nous proposons de réaliser une enquête au sein de la SFCTCV pour le déterminer.     Cancer palliative surgery: should thoracic surgeons expect to be involved in the management of immunotherapy adverse events?   Objectives: Immunotherapy by Nivolumab is a new approach in lung cancer treatment targeting T cells immune checkpoints instead of tumor cells. It is currently indicated in second line for stage IV squamous cell lung carcinoma. Mainly described adverse events of Nivolumab are autoimmune reactions that can be delayed. Our objective is to report the case of a patient presenting a lung excavation after immunotherapy. Methods: We present a 63 years-old male patient with left upper lobe squamous cell carcinoma (T4N2M0) treated in October 2014 with concomitant chemoradiotherapy (four cycles Carboplatin-Paclitaxel/64Gy). Because of progression in November 2015, he receives Carboplatin-Paclitaxel chemotherapy. Appearance of new lesions in contralateral lung leads to 12 cycles of Nivolumab from February 2016 to August 2016 when he receives Gemcitabine for progressive disease, which is stopped because of neutropenia. Results: CT scan performed because of chest pain in October 2016 shows occurence of a thin-walled lung excavation measuring 65mm, in the left lower lobe, away from the initial tumor. It rapidly turns into a 110mm-abscess positive to Pseudmomas Aeruginosa. Extensive purulent sputum leads to a bronchial fistula diagnosis. Due to major risk of vomica, lung abscess drainage is performed in association with antibiotics (Cefepime) allowing hospital discharge. Six weeks later, because of multidrug-resistant bacteria, severe allergic reaction to antibiotics (Steven-Johnson’s syndrome) and repeated obstruction of the chest tube, we perform lung abscess marsupialization. Patient returns home with no antibiotic treatment and satisfying quality of life. He died on postoperative day 48 from haemoptysis. Conclusion: Nivolumab immunotherapy seems to present less side effects than chemotherapy. It may induce autoimmune reactions that can be delayed. We suggest a survey among the SFCTCV’s surgeons to determine if Nivolumab can induce lung excavation.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Abstract 2016

T-42 – La fractalkine combinée à une chimiothérapie immunogène. Étude préclinique sur des métastases osseuses de CNPC murins

Charlotte Cohen, Heidy Schmid-Antomarchi, Annie Schmid-Alliana, Daniel Pop, Nicolas Venissac, Jérôme Mouroux Service de chirurgie thoracique, CHU de Nice  Objectif Des travaux précédents ont permis d’établir la preuve de concept de l’action antitumorale de la fractalkine soluble (FKNs) sur le développement de métastases osseuses expérimentales de carcinomes épidermoïdes pulmonaires chez la souris. Cette chimiokine, la FKNs, délivrée localement, permet d’augmenter le recrutement leucocytaire intratumoral et de rompre le cercle vicieux entre la prolifération tumorale et la résorption osseuse. Toutes les chimiothérapies sont connues pour agir directement par leurs interactions avec l’ADN des cellules tumorales, mais certaines sont capables d’induire une mort cellulaire immunogène, et donc de stimuler l’immunité antitumorale. L’association de ces 2 traitements devrait permettre de majorer leur effet antitumoral.  Méthode Nous avons testé l’efficacité de l’association FKNs/chimiothérapie immunogène (oxaliplatine et docetaxel) sur un modèle syngénique murin de métastase osseuse expérimentale de carcinome épidermoïde pulmonaire. Quatre groupes ont été constitués : 8 souris ne recevaient aucun traitement, 8 étaient traitées par FKNs seule, 8 par chimiothérapie seule et 8 par l’association chimiothérapie et FKNs. Les mécanismes d’action étaient identifiés par analyse transcriptomique des tumeurs en qPCR.  Résultat L’association FKNs/chimiothérapie a permis d’obtenir une diminution de 76,8 % du poids tumoral (p = 0,006) vs 34 % pour la chimiothérapie seule et 53 % pour la FKNs. Cet effet est lié à une modification de l’expression des gènes des check-point immunitaires et à une augmentation de l’infiltrat leucocytaire intratumoral.  Conclusion L’association d’un traitement local par FKNs à un traitement systémique par chimiothérapie immunogène semble prometteuse. D’autres associations thérapeutiques avec la fractalkine doivent être testées, notamment les traitements agissant sur les check-point immunitaires.     Fractalkine combined with immunogenic chemotherapy. Pre-clinical study in murine NSCLC bone metastasis   Objectives The anti-tumoral activity of soluble fractalkine (FKNs) on the development of experimental bone metastasis of epidermoïd lung cancer in mouse was proved by previous research. This chemokine, the FKNs, when delivered locally, allow to increase the recruitment of intra-tumor leucocyte, and to disrupt the vicious cycle linking tumor proliferation and bone resorption. Chemotherapy is known to have a direct effect on tumor DNA, but some are also able to induce immunogenic cell death and then to stimulate the anti-tumor immunity. The association of these two treatments could increase their anti-tumoral action.  Methods We tested the efficacy of the association of locally delivered FKNs and systemic immunogenic chemotherapy (docetaxel and oxaliplatin) in a syngeneic model of experimental bone metastasis of epidermoïd lung cancer. Four groups were created: 8 mice had no treatment, 8 received FKNs, 8 had chemotherapy, and 8 had FKNs+chemotherapy. Transcritomic analysis of the tumor (qPCR) allowed suspecting mechanism involved.  Results The tumor weight was decreased of 76.8% after treatment by the association FKNs/ chemotherapy (p=0.006) vs. 34% after chemotherapy alone and 53% after FKNs alone. This effect is associated with a modification of immune checkpoint gene’s expression and with an increase of intratumoral leucocyte density.  Conclusion Administration of local FKNs and systemic immunogenic chemotherapy is quite promising as it led to an enhanced anti-tumoral response. Other therapeutic associations with FKNs should be tested, particularly immune checkpoint inhibitors.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-53 – La stimulation du récepteur purinergique P2Y11 réduit les lésions de rejet et allonge la durée de survie du greffon cardiaque sur un modèle de transplantation chez la souris

Thierry Bourguignon, Clémence Klipfel-Lhommet, Fabrice Ivanes, Stéphanie Chadet, Lauriane Benoist, Claudie Lefort, Roseline Guibon, Gaëlle Fromont, Christophe Jayle, Michel Aupart, Denis Angoulvant CHRU de Tours  Objectif L’objectif de ce travail in vivo est de préciser l’effet de la stimulation du récepteur purinergique P2Y11 sur les lésions de rejet cardiaque, et son rôle sur la maturation des cellules dendritiques.  Méthode Des cœurs de souris BalbC ont été transplantés en position intra-abdominale à des souris C57BL6 (n = 60, femelles). Juste avant la transplantation, une injection de l’agoniste de P2Y11R (NF546) était réalisée dans le sinus rétro-orbitaire. Dans le groupe témoin, une injection de sérum physiologique était réalisée. Dans le groupe contrôle, des cœurs de souris C57BL6 étaient transplantés en condition syngénique à des souris C57BL6. Le rejet cardiaque était défini par la cessation du battement cardiaque perçu au doigt, confirmé par échocardiographie. Les lésions de rejet ont été étudiées par technique histologique et immunohistochimique (CD3, CD11c, CD45) à J3, J5 ou J7 après transplantation. L’apoptose a été quantifiée en mesurant l’activité des caspases 1, 3 et 9. La maturation des cellules dendritiques a été évaluée en étudiant l’expression des marqueurs de différenciation CD83, CD25, CCR7, CXCR4, et la production des cytokines IL-6, IL-10, IL-12, IFN-γ.  Résultat La survie des greffons cardiaques allogéniques est significativement allongée après stimulation de P2Y11R par son agoniste (9,6 ± 1,9 vs 8,2 ± 1,4 jours ; p = 0,04). Les lésions de rejet, classées selon les recommandations ISHLT et quantifiées en mesurant le nombre moyen de cellules inflammatoires par champ, étaient significativement réduites dans le groupe traité. À J5 après transplantation, les greffons traités par l’agoniste de P2Y11R présentaient également moins de lésions apoptotiques.  Conclusion La stimulation du récepteur P2Y11 diminue les lésions de rejet observées après transplantation cardiaque allogénique. Nos précédents résultats suggèrent que ce rôle protecteur impliquerait une maturation des cellules dendritiques vers un profil anti-inflammatoire, mettant en jeu la voie de signalisation de P2Y11.     Stimulation of P2Y11 purinergic receptor reduces rejection lesions and increases survival time of heart allograft in a mouse model   Objectives Graft rejection is the main complication after heart transplantation. We recently demonstrated in vitro that the stimulation of P2Y11 receptor reduces ischemia/reperfusion lesions in human cardiomyocytes and is responsible for dendritic cells maturation, down-modulating the inflammatory response. The objective of this in vivo study was to specify the effect of P2Y11R stimulation on heart graft rejection lesions and its role in the maturation of dendritic cells.  Methods Hearts from BalbC mice were transplanted intraabdominally into allogenic C57BL6 mice (n=60, females). Mice were injected in the retro-orbital sinus with P2Y11R agonist (NF546). Mice in the sham group were injected with saline solution. In the control group, hearts from C57BL6 were transplanted into syngenic C57BL6 mice. Cardiac rejection was defined by cessation of a palpable heartbeat and was confirmed by echocardiography. Rejection lesions were investigated using histology and immunohistochemistry (CD3, CD11c, CD45) in allografts at days 3, 5 and 7 after transplantation. To quantify apoptosis, activity of caspase 1, 3 and 9 was measured. Maturation of dendritic cells was investigated by studying expression of markers CD83, CD25, CCR7, CXCR4, and production of cytokines IL-6, IL-10, IL-12, IFN-γ.  Results Cardiac allograft survival was significantly prolonged after stimulation of P2Y11R by its agonist (9.6±1.9 vs 8.2±1.4 days; p=0.04). Rejection lesions, classified according to ISHLT guidelines and quantified using the mean number of inflammatory cells per field, were significantly reduced in the treated group. At day 5 after transplantation, P2Y11R agonist pretreated allografts also demonstrated less apoptotic lesions.  Conclusion Stimulation of P2Y11 receptor reduces rejection lesions observed after allogenic heart transplantation. Our previous results suggest that this protective role may imply dentritic cells maturation toward an antiinflammatory profile, depending on P2Y11 signaling pathway.
juin 10, 2016