Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-04 – Intérêt de « chevilles » résorbables pour la fermeture des sections sternales transverses

Anne Olland, Jérémie Reeb, Sophie Guinard, Joseph Seitlinger, Stéphane Renaud, Nicola Santelmo, Romain Kessler, Pierre-Emmanuel Falcoz, Gilbert Massard Institutions : Groupe de transplantation pulmonaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg ; EA7293 Stress vasculaire et tissulaire en transplantation, Fédération de médecine translationnelle, faculté de médecine de Strasbourg Objectif : La bi-thoraco-sternotomie transverse ou clamshell est un abord chirurgical qui garde son intérêt au cours de la transplantation bipulmonaire. Cependant, la cicatrisation sternale postopératoire peut se compliquer de chevauchement résultant en une instabilité sternale douloureuse délétère pour la rééducation fonctionnelle respiratoire des patients. Nous avons voulu tester l’intérêt de « chevilles » résorbables en acide poly-L-lactique pour maintenir l’alignement sternal jusqu’à cicatrisation complète. Méthode : Nous avons relevé toutes les greffes bipulmonaires ayant nécessité une incision de clamshell ainsi que l’utilisation de chevilles résorbables pour la fermeture. Le sternum était refermé par l’utilisation de trois points en X de fil de cordelette de PDS : un point sternal, un point de part et d’autre du sternum selon la technique ayant montré le taux le plus faible de complications sternales dans la littérature. Nous avons relevé les caractéristiques des patients et les complications de cicatrisation sternale postopératoire. Résultat : Depuis le 1er janvier 2016, nous avons réalisé 40 greffes pulmonaires dont 37 greffes bipulmonaires ; 14 ont nécessité un clamshell, soit pour une circulation extracorporelle (n = 8) soit pour augmenter l’exposition chirurgicale (n = 6). Onze sternotomies transverses ont été refermées en utilisant des « chevilles » résorbables enfichées dans la spongieuse de façon à bloquer le déplacement antéro-postérieur. Trois patients n’ont pas pu bénéficier de cette technique. Aucun patient avec « chevilles » n’a montré de défaut de cicatrisation sternale. Deux patients parmi les trois sans « chevilles » ont présenté une disjonction sternale complète avec chevauchement et limitation de la rééducation fonctionnelle. Ces deux patients ont nécessité une reprise chirurgicale pour laquelle nous avons placé des chevilles en seconde intention. Conclusion : L’utilisation de « chevilles » résorbables permet d’assurer la stabilité pour permettre une cicatrisation osseuse de bonne qualité malgré le traitement immunosuppresseur sans limiter la rééducation fonctionnelle des patients. Les « chevilles » peuvent également être utilisées en seconde intention sur les défauts de cicatrisation sternale.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-06 – Résultats des premières implantations de la prothèse Ceramil®, un nouveau dispositif de remplacement sternal

Jérémy Tricard, Alessandro Piccardo, Nicolas Pichon, Denis Asselineau, François Bertin Institution : Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire et angiologie, CHU Dupuytren, Limoges Objectif : De nombreux matériaux ont été proposés pour la chirurgie de reconstruction de la paroi thoracique, mais aucun ne s’est imposé comme substitut idéal. La prothèse Ceramil® est un matériau innovant pour le remplacement du sternum. Nous présentons ce dispositif, sa technique d’implantation et le suivi des 4 premiers patients opérés. Méthode : La prothèse Ceramil® est une céramique d’alumine poreuse, composé pur biocompatible d’origine minérale possédant des propriétés d’ostéointégration. Sa taille adaptée au defect sternal est choisie en peropératoire parmi plusieurs modèles faits sur mesure. Son implantation ne requiert pas de matériel d’ostéosynthèse. De mars 2015 à mars 2016, 4 patients ont été opérés pour remplacement sternal par prothèse Ceramil®. Une patiente de 54 ans (n° 1) pour sarcome radio-induit post-radiothérapie pour cancer du sein, un patient de 61 ans (n° 2) pour nécrose sternale dans les suites d’une médiastinite, 2 patientes de 53 et 37 ans (n° 3 et 4) pour métastase sternale d’une néoplasie mammaire. Résultat : La patiente n° 1 a été reprise pour sérome à J7. Après 19 mois de suivi, elle était non dyspnéique (stade 1 de l’échelle CEE), ne présentait pas de douleur sternale ni trouble de cicatrisation. Le patient n° 2 a été repris au 3e mois pour parage et fermeture cutanée sur nécrose tissulaire dans un contexte d’antécédent de radiothérapie. Après 14 mois de suivi, il présentait une dyspnée de stade 2, des douleurs sternales cotées à 3 à l’échelle visuelle analogique (EVA) et la plaie opératoire était cicatrisée. Après 11 mois de suivi, la patiente n° 3 était non dyspnéique, ne présentait aucune douleur sternale ni trouble de cicatrisation. Après 7 mois de suivi, la patiente n° 4 présentait une dyspnée de stade 2, des douleurs sternales cotées à 3 à l’EVA et aucun trouble de cicatrisation. Conclusion : La prothèse Ceramil® implantée en position sternale apparaît fiable, reproductible et prometteuse. Des études monocentrique (STOIC) et multicentrique (ISBA) sont en cours.
novembre 29, 2016
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T-11 – Le packing pleural associé à la fermeture différée de la paroi thoracique : une solution de sauvetage en cas de CIVD peropératoire

Geoffrey Brioude, Brice Caput, Joséphine Chenesseau, Delphine Trousse, Xavier-Benoît D’Journo, Christophe Doddoli, Pascal-Alexandre Thomas Institution : Service de chirurgie thoracique et des maladies de l’œsophage, hôpital Nord, AP-HM, Marseille Objectif : La VAC-thérapie est couramment utilisée pour les infections de paroi. Nous rapportons une nouvelle utilisation en chirurgie thoracique : la VAC-thérapie pour fermeture temporaire de la paroi thoracique après transplantation avec hémorragie massive ou œdème pulmonaire aigu. Méthode : La transplantation pulmonaire reste un domaine restreint de la chirurgie thoracique, uniquement pratiqué dans les centres agréés. Selon la pathologie sous-jacente, le chirurgien peut être confronté à des saignements majeurs avec recours à l’ECMO per ou postopératoire. De plus, les poumons transplantés peuvent être sujets à un œdème majeur dans le cadre d’une dysfonction primaire du greffon. Nous rapportons notre expérience sur la gestion des saignements catastrophiques et des œdèmes pulmonaires chez des patients transplantés. Résultat : Entre janvier 2014 et août 2016, 100 patients ont bénéficié d’une transplantation bipulmonaire. Dix-neuf patients ont été réopérés, dont 14 pour hémothorax ou saignement postopératoire, 4 pour fistule anastomotique et un pour fermeture pariétale différée. Sept patients avaient nécessité un packing pleural ou une VAC-thérapie à l’issue de la chirurgie. Quatre d’entre eux avaient eu un packing pleural pour saignement en fin d’intervention avec plus ou moins VAC-thérapie. Pour 2 patients, le packing avait été différé (de 2 à 3 jours). Un patient avec œdème aigu majeur avait eu une VAC-thérapie seule. Pour 5 patients, le sevrage de l’assistance circulatoire avait permis une fermeture pariétale différée dans une période de 5 à 15 jours. Deux décès étaient consécutifs à une hémorragie incontrôlée. En moyenne, 3,4 interventions étaient réalisées au lit du patient en réanimation. Conclusion : La stratégie de Damage Control avec packing pleural associé à une fermeture différée de la paroi thoracique est une alternative efficace en cas d’hémorragie majeure avec œdème pulmonaire aigu après transplantation pulmonaire.
novembre 29, 2016