Chirurgie cardiaque · Vol. 23 Septembre 2019

Les premiers cas de chirurgie à cœur ouvert au Mali : résultats et perspectives

Allaye Ombotimbé1*, Issa Boubacar Maïga1, Jacques Saye1, Moussa Bazongo1 Cheick Ahmed Sékou Touré1, Abdoul Aziz Maïga1, Seydou Togo1, Moussa Abdoulaye Ouattara1, Nouhoum Ouologuèm2, Massama Konaté2, Nouhoum Diani3, Boumzebra Drissi4, Sadio Yéna1   Service de chirurgie thoracique, hôpital du Mali, Bamako. Service de cardiologie, hôpital du Mali, Bamako. Service de réanimation, hôpital du Mali, Bamako. Service cardiovasculaire, CHU Mohammed VI, Marrakech, Maroc. * Correspondance : ombotimbe.allaye@yahoo.fr   DOI : 10.24399/JCTCV23-3-OMB Citation : Ombotimbé A, Maïga IB, Saye J, Bazongo M, Sékou Touré CA, Maïga AA, Togo S, Ouattara MA, Ouologuèm N, Konaté M, Diani N, Drissi B, Yéna S. Les premiers cas de chirurgie à cœur ouvert au Mali : résultats et perspectives.  Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2019;23(3). doi: 10.24399/JCTCV23-3-OMB RÉSUMÉ Objectif : décrire les résultats de la première mission de la chirurgie à cœur ouvert dans le pays et proposer les perspectives de son développement au Mali. Patients et méthodes : il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive portant sur les premières interventions à cœur ouvert au cours d’une mission de partenariat avec le Maroc à l’hôpital du Mali, allant du 17 au 23 septembre 2016. Les paramètres étudiés ont été les données cliniques, thérapeutiques et évolutives. Résultats : six patients ont été colligés. L’âge moyen des patients était de 22,5 ans. Une dyspnée d’effort cotée au moins 2 sur l’échelle de NYHA a été retrouvée dans tous les cas. On notait deux cas de maladie mitrale, deux cas de rétrécissement mitral, un cas d’insuffisance mitrale et un cas de communication interauriculaire. Il a été effectué 4 remplacements valvulaires mitraux, une plastie mitrale et une fermeture de CIA. La durée moyenne l’hospitalisation a été de 13 jours. L’évolution a été simple dans tous les cas.  Conclusion : la chirurgie à cœur ouvert est faisable dans notre contexte actuel. Le partenariat sud-sud à travers des missions de formation et de compagnonnage est nécessaire.   ABSTRACT The first cases of open heart surgery in Mali: results and perspectives Objective: To describe the results of the first mission of open heart surgery in the country and to propose the prospects for its development in Mali. Patients and methods: this is a retrospective and descriptive study on the first open heart interventions during a partnership mission with Morocco to the Mali hospital from September 17 to 23, 2016. The studied parameters were the clinical, therapeutic and evolutionary data. Results: Six patients have been collected. The average age of patients was 22.5 years. A dyspnea on exertion of at least 2 on the NYHA scale was found in all cases. There were two cases of mitral disease, two cases of mitral stenosis, one case of mitral insufficiency, and one case of atrial septal defect (ASD). Four mitral valve replacements, one mitral valve repair and one ASD closure were performed. The average duration of hospitalization was 13 days. The evolution was simple in all cases. Conclusion: Open heart surgery is feasible in our current context . The South-South partnership through training and companionship missions is necessary.   1. Introduction Dans les pays en développement, la chirurgie cardiaque n’est pas suffisamment pratiquée ou bien elle est absente [1]. Les cardiopathies chirurgicales sont dépistées et beaucoup d’entre elles ne bénéficient pas de l’apport de la chirurgie [1]. Leur prise en charge pose dans bien des cas des problèmes diagnostiques et/ou thérapeutiques [2]. Chez l’enfant, on estime par exemple qu’il y a 800 000 nouveau-nés chaque année dans le monde avec une cardiopathie congénitale [3]. Aussi, il y a une prévalence élevée du rhumatisme articulaire aigu responsable de valvulopathies rhumatismales chez les enfants, soit 37,6% des pathologies cardiovasculaires [4]. Chez les adultes, les cardiopathies ischémiques sont de plus en plus fréquentes et elles sont liées principalement à la pandémie de l’hypertension artérielle, à l’intoxication alcoolotabagique chronique, au diabète, à la sédentarité et aux dyslipidémies [5]. La chirurgie cardiovasculaire est indispensable pour la prise en charge adéquate de ces nombreuses maladies en Afrique. Le problème est criant au Mali. Par exemple en 2006, la prévalence hospitalière des cardiopathies congénitales était de 1,28% au Mali [6]. Seulement 2% des cas sont traités par les organisations non gouvernementales à l’extérieur, sur plus de 2700 cas de cardiopathies chirurgicales qui attendent actuellement une intervention chirurgicale [3]. Le but de cette étude était de décrire les résultats des premiers cas de chirurgie à cœur ouvert au Mali et de proposer des perspectives pour son développement.   2. Patients et méthodes Il s’agit une étude rétrospective et descriptive qui a porté sur les premières interventions à cœur ouvert réalisées dans le service de chirurgie thoracique de l’hôpital du Mali durant la période du 17 au 23 septembre 2016. Sur une cohorte de 10 patients ayant une indication de chirurgie à cœur ouvert proposés par le service de cardiologie, le programme a exclu 4 patients pour pathologies complexes, un pour l’existence d’hépatite virale évolutive, 2 patients pour un syndrome coronarien associé et un cas d’insuffisance mitrale sévère avec une hypertension artérielle pulmonaire sévère chez une fille de 5 ans, en l’absence de matériels pédiatriques adaptés. Tous les patients ont bénéficié d’une évaluation clinique, d’une radiographie thoracique, d’une échographie cardiaque transthoracique, d’un bilan biologique et d’une consultation anesthésique. Six patients ont finalement été opérés. Les interventions ont été réalisées au cours d’une mission de partenariat sud-sud entre l’équipe de l’hôpital du Mali et celle du CHU Mohammed VI de Marrakech au Maroc. Sur le plan organisationnel, le plateau technique a été renforcé par l’octroi de matériels médicaux par l’équipe marocaine. La voie d’abord était une sternotomie médiane chez tous les patients. Les interventions chirurgicales ont été réalisées sous circulation extracorporelle (CEC) entre deux canules veineuses et une canule aortique. La protection myocardique a été assurée par une solution de cardioplégie au sang total enrichi en potassium toutes les 20 minutes à la racine de l’aorte avec une autre canule. En postopératoire, les patients étaient surveillés au service de réanimation. Les paramètres étudiés ont été les données cliniques, thérapeutiques et évolutives. Le suivi postopératoire des patients était basé sur l’examen clinique, la biologie et l’échographie cardiaque.   3. Résultats L’âge moyen des patients était de 22,5 ans (±10,5) avec un sexe-ratio de 1. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et échographiques des patients ont été répertoriées dans le tableau 1. L’indice cardiothoracique moyen était de 0,62±0,98. Deux patients étaient en arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire. Le diamètre télédiastolique moyen du ventricule gauche était de 57±2 mm, la fraction d’éjection moyenne préopératoire était de 53,83%±10,79. La pression artérielle pulmonaire systolique (PAPS) était supérieure ou égale à 30mmHg±5 chez 4 patients.   Tableau 1. Les caractéristiques sociodémographiques cliniques et échographiques.   Patients Âge/Sexe Fonction Signes cliniques Diagnostic échographique 1 29/F Secrétaire – Dyspnée NYHA 3 – Douleurs thoraciques – Palpitations – Hémoptysie – RM serré 2 23/F Élève – Dyspnée NYHA 3 – Hémoptysie – Toux – Palpitations – Maladie mitrale – Thrombus OG – ACFA – IT 3 24/M Commerçant – Dyspnée NYHA 2 – Asthénie – Toux – CIA ostium secundum 4 15/F Élève – Dyspnée NYHA 3 – Douleurs thoraciques – Palpitations – Maladie mitrale – IT 5 12/M Élève – Dyspnée NYHA 3 – Palpitations – Toux – Asthénie   – IM sévère – IT 6 33/M Cultivateur – Dyspnée NYHA 3 – Douleurs thoraciques – Toux – Asthénie – RM – Thrombus AG – ACFA – IT F : féminin ; M : masculin ; RM : rétrécissement mitral ; OG : oreillette gauche ; ACFA : arythmie complète par fibrillation auriculaire ; IT : insuffisance tricuspidienne ; CIA : communication interauriculaire ; IM : insuffisance mitrale ; AG : auricule gauche.   Les valvulopathies mitrales étaient d’origine rhumatismale dans 5 cas, et dans un cas il s’agissait de cardiopathie congénitale. Les gestes chirurgicaux ainsi que les différentes durées du monitoring ont été répertoriés dans le tableau 2. Une transfusion sanguine en peropératoire a été réalisée chez 5 patients qui avaient un taux d’hémoglobine peropératoire de 8g/dl en moyenne avec un nombre moyen de trois poches de culot globulaire. Un traitement anticoagulant à base d’acénocoumarol à vie a été instauré chez 4 patients. Ce traitement était ajusté en fonction des résultats du taux de l’International Normalised Ratio (INR) qui doit être compris entre 2 et 3 et surveillé par les cardiologues. En réanimation, ils étaient extubés après une durée moyenne de 7±2,09 heures et avec un séjour de 3,5±0,55 jours.   Tableau 2. Répartition des gestes chirurgicaux et de la durée du monitoring. Patient            Traitement Durée en minute CEC Clampage aortique Assistance 1 – RVM par valve mécanique 50 33 10 2 – RVM par valve mécanique – Plastie tricuspide De Vega – Thrombectomie 109 75 20 3 – Fermeture de la CIA par patch péricardique 38 25 10 4 – RVM par valve mécanique – Plastie tricuspide De Vega 100 75 15 5 – Plastie mitrale – Plastie tricuspide De Vega 132 100 20 6 – RVM par valve mécanique – Plastie tricuspide De Vega  – Thrombectomie – Aveuglement AG 105       75 20 Durée moyenne 95 69 16 CEC : circulation extracorporelle ; RVM : remplacement valvulaire mitral ; CIA : communication interauriculaire ; AG : auricule gauche.   Les suites opératoires immédiates étaient simples chez 5 patients. Nous avons noté un cas d’épanchement péricardique qui a bénéficié d’une ponction évacuatrice échoguidée. La durée moyenne d’hospitalisation était de 13,17±2,14 jours. L’évolution était favorable dans tous les cas à 3 mois. Après un recul de 30 mois, tous les patients étaient asymptomatiques avec un indice cardiothoracique à 0,52±0,09 et une fraction d’éjection à 59,33±6,28 %.   4. Discussion Notre étude confirme la faisabilité de la chirurgie à cœur ouvert dans notre contexte au vu des résultats obtenus suite à cette première mission. La réussite actuelle est due à une convergence de tous les acteurs. Pour cette première édition, il était important de rendre accessible financièrement cette chirurgie aux bénéficiaires, grâce à l’obtention d’une gratuité totale. Cela était nécessaire, puisque l’ensemble des patients opérés provenait de famille d’indigents. Le problème des maladies cardiovasculaires au Mali et en Afrique subsaharienne est considérable et le sera de plus en plus si rien n’est fait. En 2006, on a estimé à 15% le taux de la population malienne souffrant de maladies cardiaques, soit environ 1 600 000 patients [7]. Ce qui paraît sous-évalué actuellement. Les difficultés pour la grande majorité des patients à assurer une prise en charge chirurgicale tant localement qu’à l’étranger réduisent considérablement leur espérance de vie. Une majorité de la population est économiquement démunie et pauvre. En effet au Mali, en 2006, le coût moyen d’une évacuation sanitaire a été évalué par patient à 10 698 378,00 CFA (soit 16 300 euros) [8]. Pour les malades évacués sanitaires, ce coût est extrêmement élevé comparé aux ressources de l’État. Le développement de la chirurgie cardiaque à cœur ouvert doit être ressentie et vécue comme une activité à haute valeur qui est aussi une opportunité pour améliorer le contexte général des soins. En effet, sa pratique amène le perfectionnement de nombre de spécialités comme la cardiologie, l’anesthésie-réanimation, la biologie, l’imagerie ou le biomédical. C’est avec cette vision que des initiatives se sont développées respectivement à l’hôpital du Point G, à l’hôpital Mère-Enfant et à l’hôpital du Mali. À l’hôpital du Point G, c’est avec le partenariat hospitalier universitaire le reliant à celui d’Angers. Ce projet en cours depuis novembre 2007 se développe et a enregistré des missions chirurgicales pour l’instant sur la chirurgie à cœur fermé. Il est en train d’être concrétisé par la construction d’un centre de chirurgie cardiovasculaire doté d’une unité d’exploration cardiaque fonctionnelle. La construction par la Chaîne de l’Espoir d’un bloc de chirurgie cardiopédiatrique plus réanimation à l’hôpital Mère-Enfant et la réalisation, depuis son ouverture en septembre 2018, de plus de 100 interventions à cœur ouvert concernent les enfants. Cette réalisation privée permettra de mettre fin à des évacuations sanitaires d’enfants. Quant à celui de l’hôpital du Mali, il vient d’être lancé en 2016 sur la base d’un partenariat sud-sud avec le centre hospitalier universitaire Mohammed VI de Marrakech au Maroc. Cependant, pour être consolidé, ce projet a besoin d’être soutenu pour effectuer plusieurs missions. La pérennisation de la chirurgie à cœur ouvert au Mali passe par l’implication en termes d’équipement, de formations des spécialistes et la subvention du coût des interventions. Il faut développer les capacités humaines et logistiques du service pour répondre à la demande accrue de la population malienne en matière de soins de chirurgie à cœur ouvert, et pour ce faire une politique de santé stable au plus haut niveau est indispensable. Il faut également une réunion de concertation pluridisciplinaire afin d’aboutir à un travail d’équipes des diverses structures et professionnels de santé, afin de mettre en place un centre de chirurgie cardiaque adulte. La coopération avec les équipes à technologie médicale avancée en matière de chirurgie cardiaque permettra une autonomisation de l’équipe malienne à travers un accompagnement.   5. Conclusion Le développement de la chirurgie à cœur ouvert est un challenge au Mali. Notre travail a démontré qu’elle est actuellement faisable. À travers des missions ponctuelles, certaines pathologies cardiochirurgicales pourront être prises en charge. Dans un premier temps, elle a besoin d’un engagement humain et d’un compagnonnage administratif et technique à travers un partenariat.   Références Brousse V, Imbert P, Mbaye P. Évaluation au Sénégal du devenir des enfants transférés pour chirurgie cardiaque. Med Trop 2003;63:506-12. Van Der Linde D, Konings EEM, Slager MA. Birth prevalence of congenital heart disease worldwide. J Am Col Cardiol 2011;58:2241-47.https://doi.org/10.1016/j.jacc.2011.08.025PMid:22078432 Coulibaly B, Diarra M, Dicko M, et al. Coopération Angers-Bamako dans le cadre de la chirurgie cardiovasculaire. État des lieux et perspectives : la chirurgie cardiaque à cœur ouvert au Mali est-elle réalisable ? J Chir thorac et cardiovasc 2014;18(1):55-8. Ba Hamidou O., Noumou Sidibé, Bocary Diarra Mamadou, et al. Aspects diagnostiques et thérapeutiques des cardiopathies rhumatismales de l'enfant au Mali : étude de 85 cas. J Afr thorax et vaisseaux 2010;1,1:5-9. Diarra MB, Diarra A, Sanogo KM, et al. Cardiopathies ischémiques en cardiologie à Bamako (à propos de 162 cas). Mali médical 2007;22(4):36-9. Diakité A, Sidibé N, Diarra MB et al. Aspects épidémiologiques et cliniques des cardiopathies congénitales. Mali médical 2009;24(1)67-8. Ba HO, Maiga AK, Daffé S, Touré M, Diarra MB. Aspects épidémiologiques et cliniques des cardiopathies congénitales infanto-juvéniles. Afr Ann Thorac Cardiovasc Surg 2013;8(2)77-81. Diarra MB, Ba HO, Sanogo KM, Diarra A, Touré KM. Le coût des évacuations cardiovasculaires et les besoins en traitement chirurgical et interventionnel au Mali. Cardiologie tropicale 2006;32:128.   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared.  Date de soumission : 14/04/2019. Acceptation : 19/07/2019.
septembre 20, 2019
Chirurgie cardiaque · Vol. 23 Septembre 2019

À propos de l’article sur “les premiers cas de chirurgie à cœur ouvert au Mali” – Editorial

L’intérêt clinique de la publication d’Allaye Ombotimbé et collaborateurs est somme toute limité, voire désuet. La principale problématique et le principal intérêt de cet article concernent la discussion, et notamment l’analyse des conséquences d’une telle mission. Car la caractéristique concernant la faisabilité sous cette forme de ce type de mission n’est absolument pas le problème. Ainsi, en amenant le matériel spécifique et les personnels compétents, ce type de mission peut être réalisé à n’importe quel point du globe avec un minimum de caractéristiques techniques requises (fluides, stérilisation et alimentation électrique fiable). Ces dernières se trouvant dans beaucoup d’endroits de la planète et notamment en Afrique. On ne démontre rien en faisant cela. La problématique ne se trouve pas dans la faisabilité, mais plutôt dans la perception de la durabilité de l’activité après ce type de mission. Il faut noter par ailleurs que la mission a été réalisée en 2016 et que, depuis, il ne s’est rien passé dans cet hôpital… En effet, le vrai problème est la pérennisation. Celle-ci devrait s’inscrire dans une perspective de long terme qui concerne les autorités sanitaires et la communauté médicale du pays. Elles doivent libérer les énergies et mettre en œuvre les moyens pour avoir un vrai programme d’installation et de pérennisation de cette activité. Cela permettrait de répondre à ce besoin de santé publique, notamment sur le plan économique. Les dépenses en évacuation sanitaires évitées permettraient de réorienter ces budgets vers une activité pratiquée sur place.   La bonne méthode serait : un modèle économique viable et pérenne de prise en charge, pensé en amont du projet ; la formation préalable du personnel spécialisé (chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs, cardiologues et personnel paramédical spécifique) avec un vrai programme concerté et non des projets individuels ; puis l’installation, de manière concomitante à la formation des professionnels de santé, de la structure sanitaire dédiée à ces soins, et ceci de façon à répondre aux besoins de la population de façon pérenne.   Il est bon de rappeler que différentes missions ponctuelles sur les pathologies cardiaques chirurgicales de ce type ont été réalisées en Afrique noire francophone, qu’elles soient à visée diagnostique ou thérapeutique. Ces pays ont vu l’arrivée, pendant environ une à deux semaines, de missions sanitaires issues d’ONG, pour effectuer des actes techniques hautement spécialisés (République démocratique du Congo, Cameroun, Mauritanie, Burkina Faso…). Mais depuis, la continuité des soins et de ces programmes est restée lettre morte. On note aussi que quelques rares pays en Afrique noire francophone avaient des activités dans le domaine ; celles-ci ont périclité, faute de moyens économiques et de réelle prise en charge pérenne au niveau étatique. Il existe actuellement en Afrique noire francophone une classe moyenne émergente qui commence à avoir un pouvoir d’achat conséquent et une prévoyance sanitaire salariale. Il faut croire que dans l’avenir, cela créera un «marché», dans la mesure où il s’agit d’une discipline médicale dont l’aspect lucratif n’est pas négligeable. La conséquence logique sera l’avènement et le développement de cette activité sous la forme privée. Ce qui est déjà le cas de la cardiologie interventionnelle, autre activité lucrative, dans de nombreux pays africains. Ainsi, les structures privées prendront malheureusement le pas sur la médecine à vocation sociale qui relève des pouvoirs publics. Dr Patrice Binuani, chirurgien cardiaque, CHU Angers
septembre 20, 2019
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Septembre 2017

Myxomes cardiaques : à propos de 18 cas opérés

Amine Majdoub, Kaled Adamou Nouhou*, Amadou Daouda, Mohamed Messouak  Service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Hassan II, Fès, Maroc. * Auteur correspondant : kaledad2@yahoo.fr DOI : 10.24399/JCTCV21-3-MAJ Citation : Majdoub A, Adamou Nouhou K, Daouda A, Messouak M. Myxomes cardiaques : à propos de 18 cas opérés. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(3). doi: 10.24399/JCTCV21-3-MAJ   Résumé Objectif : le but de notre travail est de rapporter notre expérience dans la prise en charge chirurgicale du myxome cardiaque. Méthode : notre travail est une étude rétrospective descriptive à propos de 18 patients colligés entre janvier 2010 et juillet 2016. Résultats : la fréquence du myxome cardiaque dans notre service est de 3,5 % des patients opérés. L’âge moyen des patients est de 54,5 ans. Le sexe féminin est majoritaire avec une fréquence de 78,6 %. L’accident vasculaire cérébral ischémique représente la circonstance de découverte dans 33,4 % des cas. L’auscultation cardiaque est normale chez 66,7 % de nos patients, elle retrouve un roulement diastolique dans 33,3 % des cas. L’électrocardiogramme de 22,3 % des patients montre une arythmie complète par fibrillation auriculaire. Le myxome est localisé au niveau de l’oreillette gauche dans 88,9 % des cas et est dans l’oreillette droite dans 11,1 %. Une hypertension artérielle pulmonaire a été retrouvée dans 55,6 % des cas. Le traitement a consisté en une résection chirurgicale chez tous nos patients. L’évolution postopératoire immédiate a été simple dans la majorité des cas. Nous avons enregistré un cas de récidive et un cas de décès. Conclusion : l’exérèse chirurgicale, seule option thérapeutique des myxomes cardiaques, présente un bon pronostic.   Abstract Cardiac myxoma: a retrospective descriptive study Aim: We report our experience in surgical management of cardiac myxoma. Method: This retrospective descriptive study includes 18 patients (mean age of 54.5 years, 78.6% female) collected between January 2010 and July 2016. Results: During this period, the frequency of cardiac myxoma in our department was 3.5%. Ischemic stroke led to cardiac myxoma discovery in 6 (33.3%) cases. Cardiac auscultation was normal in 12 (66.7%) of our patients; a diastolic rumble was detected in 6 (33.3%) cases. Atrial fibrillation was identified in the electrocardiograms of 4 (22.3%) patients. The myxoma was localized in the left atrium of 16 (88.9%) cases and was otherwise in the right atrium. Pulmonary arterial hypertension was detected in 10 (55.6%) cases. In all cases, treatment consisted to surgical resection. In most cases, the immediate postoperative evolution was simple. Recurrence occurred in 1 case, and 1 patient died. Conclusion: Surgical excision, the only therapeutic option for cardiac myxomas, has a good prognosis.   1. Introduction Le myxome cardiaque est une tumeur primitive du cœur. Il constitue une entité nosologique rare. Sa fréquence varie entre 1 et 2,8 % dans les séries d’autopsie [1-4]. Tout de même, il représente la forme la plus fréquente des tumeurs primitives du cœur. Près de 75 % de ces tumeurs sont localisées dans l’oreillette gauche [5,6]. La symptomatologie est disparate et dépend surtout de la localisation [7]. Cette maladie est le plus souvent découverte fortuitement. Lorsqu’elle est symptomatique, elle se révèle par des signes d’insuffisances cardiaques ou de complications thromboemboliques. Le diagnostic positif se fait par l’échocardiographie. La prise en charge chirurgicale de cette affection sous circulation extracorporelle a amélioré son pronostic. Cette chirurgie reste indiquée dans tous les cas pour éviter la survenue des complications [7]. Le but de notre travail est de rapporter notre expérience dans la prise en charge chirurgicale du myxome cardiaque.   2. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur 18 cas de myxome cardiaque opérés dans le service de chirurgie cardiovasculaire du CHU Hassan II de Fès, sur une période allant de janvier 2010 à juillet 2016. Nous avons inclus dans cette étude tous les cas de myxome opérés par notre équipe. Le diagnostic a été posé par l’échocardiographie transthoracique dans tous les cas. Tous les patients ont bénéficié d’une chirurgie à cœur ouvert sous circulation extracorporelle. La voie d’abord a été une sternotomie médiane longitudinale dans tous les cas. La mise en place de la CEC a été réalisée par canulation de l’aorte et des deux veines caves. La cardiotomie a été effectuée par voie biatriale transseptale [figure 1] chez tous nos patients. La cardioplégie était par voie antérograde par la racine de l’aorte utilisant une solution cristalloïde froide.   [caption id="attachment_3844" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Mise en évidence d’un myxome de l’OG après septotomie.[/caption]   Les paramètres suivants ont été étudiés : l’âge, le sexe, les circonstances de découverte, les signes cliniques, les données des examens paracliniques, la conduite chirurgicale et l’évolution postopératoire.   3. Résultats Pendant la période d’étude, 18 cas de myxome ont été opérés soit une fréquence de 3,5 % des patients opérés. Les femmes représentaient 78,6 % de notre échantillon contre 21,4 % d’hommes. L’âge moyen de nos patients était de 54,5 ans avec des extrêmes allant de 21 à 76 ans et un écart type de 45,6 ans. Un antécédent d’hypertension artérielle était retrouvé dans 22,2 % des cas. Les circonstances de découverte étaient dans 33,4 % des cas un accident vasculaire cérébral ischémique et dans 66,6 % des cas il s’agissait d’une poussée d’insuffisance cardiaque. L’auscultation cardiaque était normale dans 66,7 % des cas. Elle retrouvait un roulement diastolique au foyer mitral dans 33,3 % des cas. L’électrocardiogramme révélait une arythmie complète par fibrillation auriculaire dans 22,3 % des cas. La radiographie standard préopératoire a objectivé dans 11,1 % des cas une cardiomégalie isolée, dans 44,4 % des cas une cardiomégalie associée à une surcharge hilaire bilatérale. Elle était normale chez 44,5 % des patients. L’échographie cardiaque transthoracique mettait en évidence une localisation dans l’oreillette gauche dans 16 cas (88,9 %) et dans l’oreillette droite dans 2 cas (11,1 %). La taille de la masse varie de 24/34 mm à 61/120 mm. La tumeur était polylobée dans 12 cas, arrondie dans 6 cas. Six patients avaient des lésions valvulaires associées dont 3 cas d’insuffisance mitrale, 1 cas d’insuffisance tricuspide, 1 cas de rétrécissement mitral et 1 cas d’insuffisance mitrale et tricuspide concomitante. Un cas de double localisation septale et valvulaire mitrale a également été retrouvé. Le traitement a consisté en une exérèse chirurgicale sous circulation extracorporelle dans tous les cas. La durée moyenne de la circulation extracorporelle était de 1 h avec des extrêmes allant de 30 min à 1 h 28 et un écart type de 40 min. La durée moyenne de clampage aortique était de 35 min (extrêmes de 21 min et 1 h) avec un écart type de 25 min. Le geste consistait en une résection totale de la tumeur et de sa base d’implantation [figure 2] associée à une plastie mitrale dans 3 cas, une commissurotomie dans 1 cas, une plastie tricuspide dans 1 cas et une plastie tricuspide et mitrale chez 1 patient. La durée moyenne d’hospitalisation était de 10 jours dont 48 h en service de réanimation.   [caption id="attachment_3845" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Accouchement d’un myxome de l’OG avec sa base d’implantation.[/caption]   Les suites opératoires immédiates étaient simples dans la majorité des cas. Néanmoins nous avons enregistré un cas de décès dans un tableau de détresse respiratoire aiguë. L’échographie cardiaque transthoracique postopératoire de contrôle était normale chez tous nos patients. Un patient a présenté une récidive 6 mois après la cure chirurgicale qui a nécessité une reprise chirurgicale. Ce patient était porteur d’un myxome de l’oreillette gauche chez qui une exérèse totale avait été réalisée.   4. Discussion Le myxome cardiaque est une tumeur histologiquement bénigne à composante gélatineuse friable issue du reliquat embryonnaire des cellules mésenchymateuses séquestrées dans la fosse ovale du septum interauriculaire. Cela explique la forte prédominance de son site d’implantation au niveau septale [1-3].  Sa fréquence varie entre 1 et 2,8 %. Dans notre série, elle était de 3,5 % [1-4]. Nous avons enregistré une prédominance féminine (78,6 % des cas). Cette prédominance est retrouvée par plusieurs auteurs [4,7]. En effet, Denguir et al. [8] ont également rapporté une prédominance féminine, Muthubaskaran et al. [9] dans une série indienne de 32 patients colligés en 21 ans ont retrouvé 59,3 % de femmes. L’âge moyen de nos patients était de 54,5 ans. Cela correspond aux données de la littérature où le myxome est constaté dans la tranche d’âge 30 à 60 ans [4]. Sur le plan clinique, l’auscultation cardiaque de la majorité (66,7 %) de nos patients était normale. Elle retrouvait un roulement diastolique au foyer mitral mimant un rétrécissement mitral dans 33,3 % des cas. Il faut noter que ce signe est fugace et dépend de la position dans laquelle on réalise l’examen. L’auscultation cardiaque doit être réalisée en position assise ou debout permettant un prolapsus de la masse intra-auriculaire gauche qui va représenter un obstacle au remplissage ventriculaire, dont la traduction clinique est représentée par le roulement diastolique. En plus de ce tableau clinique rappelant un rétrécissement mitral, plusieurs manifestations cliniques peuvent être rencontrées : syncopes, lipothymies à déclenchement postural lors de l’enclavement de la tumeur dans l’orifice mitral entraînant une obstruction totale aiguë plus ou moins prolongée [10]. Des embolies systémiques, un tableau fébrile mimant une endocardite ou une maladie du système, une altération de l’état général ou des signes d’insuffisance cardiaque peuvent également être retrouvés. Cette insuffisance cardiaque peut être gauche, droite ou globale, en fonction de la localisation de la tumeur. L’échographie transthoracique représente l’examen de référence pour le diagnostic du myxome cardiaque. Elle permet de préciser les caractéristiques morphologiques de la tumeur (siège, nombre, taille, forme, base d’implantation, mobilité…) et son retentissement cardiaque [1,4]. L’image échographique classique est celle d’une masse mobile fixée à la paroi par un pédicule. Cette masse, le plus souvent échogène, présente des plages hyper et hypoéchogènes. Dans notre série, la masse était localisée au niveau de l’oreillette gauche dans 88,9 %. Cette localisation auriculaire gauche est de loin la plus fréquente dans la littérature. Elle est retrouvée huit fois sur dix [1]. Muthubaskaran et al. ont retrouvé une localisation atriale gauche chez 72,2 % de leurs patients [9]. Plus de la moitié des patients de notre série présente une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Cette dernière est due au fait que le myxome réalise un obstacle au flux sanguin auriculoventriculaire gauche [1]. L’échographie transœsophagienne, la tomodensitométrie et l’IRM peuvent également être utilisées pour le diagnostic, surtout dans les cas difficiles avec le thrombus intracardiaque qui constitue le principal diagnostic différentiel. Ces examens permettent aussi de faire la différence avec d’autres tumeurs intracardiaques. Le diagnostic de certitude de myxome est anatomopathologique. Sur le plan macroscopique, le myxome se présente comme une masse gélatineuse lisse, arrondie ou irrégulière et friable [figures 3, 4]. Il est parfois le siège de zones de calcifications, de nécrose ou d’hémorragie. Microscopiquement, on observe des amas de cellules lipidiques dans un stroma myxoïde.   [caption id="attachment_3847" align="aligncenter" width="300"] Figures 3 et 4. Pièces opératoires de myxomes de l’OG.[/caption]   Le myxome cardiaque se complique souvent d’embolie artérielle. Cette dernière complique 25 à 40 % des myxomes cardiaques [11]. Toutes les artères (systémique et pulmonaire) peuvent être concernées selon la localisation de la tumeur. Ces embolies touchent les artères cérébrales dans 30 % des cas [12]. Cela justifie l’importance des accidents vasculaires cérébraux qui sont révélateurs dans ces circonstances d’un myxome de l’oreillette gauche. Dans notre série, 33,3 % des myxomes étaient révélés par un AVC. Plusieurs hypothèses ont été émises. Certains auteurs rapportent une migration d’emboles tumoraux [12-14] due à la composante friable de la tumeur. La deuxième hypothèse est l’embolie cruorique [14] qui peut être secondaire aux troubles du rythme cardiaque et/ou à la dilatation de l’oreillette gauche en cas de myxome de cette dernière. Dans notre série, 22,3 % des patients avaient une arythmie au moment du diagnostic, Susheel Kumar et al. [15] retrouvaient 3,28 % de fibrillation auriculaire dans une cohorte de 61 patients. Tous nos patients ont été opérés. La résection chirurgicale constitue la seule option thérapeutique des myxomes cardiaques. Il s’agit d’une chirurgie qui doit être effectuée sans délai pour éviter la survenue des complications (thromboembolique, mort subite…). Le choix de la voie d’abord est fonction de l’expérience du chirurgien. Certains préfèrent la voie atriale gauche qui donnerait un accès facile et rapide à la tumeur [16]. Pour d’autres, la voie biatriale transseptale donne non seulement une bonne exposition de la tumeur mais aussi facilite son extraction avec une manipulation minimale et permet aussi une exploration aisée de toutes les cavités cardiaques [17-19]. Bortolotti et al. [20] recommandent, dans les cas de myxomes implantés autour de la fosse ovale, une résection de la base d’implantation avec une large pastille du septum sur toute son épaisseur. Le défect septal ainsi créé sera fermé par un patch. Pour les tumeurs implantées au niveau des parois, une résection de la base d’implantation emportant l’endocarde et une partie du myocarde sous-jacent est fortement recommandée. L’évolution à moyen terme était marquée par une récidive au niveau de l’oreillette gauche chez un de nos patients. Gerbode et al. [21] avaient décrit pour la première fois en 1967 la récidive d’un myxome de l’oreillette gauche 4 ans après la résection initiale. Une résection incomplète a été incriminée dans le processus de survenue de cette récidive. En plus de celle-ci d’autres causes ont été énumérées : l’embolie des fragments de la tumeur friable ou l’existence de tumeurs multifocales non identifiées. Selon Mc Carthy et al. [22], le risque de récidive est de 1 à 3 % en cas de myxome sporadique, 10 % en cas de myxome familial, 21 % en cas de complexe de Carney et 33 % en cas de myxomes multiples. Nous avons enregistré un cas de décès. La chirurgie du myxome cardiaque, bien que de bon pronostic, peut en effet être grevée de mortalité. Les auteurs rapportent une mortalité opératoire de l’ordre de 5 % selon la présence ou non de comorbidités [23,24].   5. Conclusion Le myxome est la tumeur cardiaque primitive la plus fréquente. Son évolution naturelle peut être emmaillée de complications, comme des accidents thromboemboliques ou une mort subite. De ce fait elle constitue une urgence chirurgicale. L’exérèse chirurgicale, seule option thérapeutique, présente un bon pronostic. À long terme, l’évolution est le plus souvent favorable ; néanmoins la récidive reste possible, justifiant une surveillance échographique.   Références Riberi A, Gariboldi V, Grisoli D, Collart F. Les tumeurs cardiaques. Rev Pneumol Clin 2010;66:95-103. https://doi.org/10.1016/j.pneumo.2009.12.012 PMid:20207301 Suraj Maraj MS, Pressman GS, Figueredo VM. Primary Cardiac Tumors. Int J Cardiol 2009;133:152-156. https://doi.org/10.1016/j.ijcard.2008.11.103 PMid:19128845 Reynen K. Frequency of primary tumors of the heart. Am J Cardiol 1996;77:107. https://doi.org/10.1016/S0002-9149(97)89149-7 Butany J, Nair V, Naseemuddin A, Nair GM, Catton C, Yau T. Cardiac tumors: diagnosis and management. 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Eur J Cardiothorac Surg 2002;22:971-7. https://doi.org/10.1016/S1010-7940(02)00592-4   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 21/04/2017. Acceptation : 10/08/2017.   
septembre 21, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-10 – Résultats à court terme des procédures de shunt systémique-pulmonaire chez les patients pédiatriques : expérience d’un centre tertiaire

Olivier Ghez, Margarita Bartsota, Precylia Fernandes, Rajarshi Pal, Anke Furck, Michael L. Rigby, Guido Michielon, Imran Saeed, Zdenek Slavik Royal Brompton Hospital, Londres, Royaume-Uni   Objectif : Les shunts d’artère systémique à pulmonaire sont des interventions chirurgicales palliatives initiales dans une grande variété de défauts cardiaques congénitaux avec une physiologie biventriculaire (BV) ou univentriculaire (UV). La morbidité et la mortalité associées à ces procédures ne sont pas négligeables et elles varient considérablement selon les institutions et les bases de données examinées. Méthode : Entre janvier 2011 et décembre 2015, 101 patients (53 hommes, 53 %) ont subi 125 opérations de shunt systémique-pulmonaire dans un centre cardiaque pédiatrique tertiaire. Nous avons évalué la mortalité et la morbidité postopératoires précoces et identifié les facteurs de risque qui influent sur les résultats. Résultat : Cinquante-sept patients (56 %) avaient une physiologie BV et 44 (44 %) une physiologie UV. Quarante-sept patients (46 %) avaient exclusivement un flux sanguin pulmonaire dépendant du shunt et 54 (54 %) avaient une alimentation sanguine pulmonaire supplémentaire. L’âge médian à l’opération était de 64 jours (1- 2623 jours) et le poids médian était de 4,3 kg (1,6 - 18,7 kg). La taille médiane du shunt était de 4 mm (3 à 5 mm) et la durée médiane de séjour postopératoire à l’unité de soins intensifs (UCI) était de 5 jours (de 1 à 164 jours). Il y avait 8 (7,9 %) décès hospitaliers ; 1 (1,7 %) décès dans le groupe BV et 7 (15,9 %) décès dans le groupe UV. Il y avait 2 (3,7 %) décès dans le groupe avec l’écoulement pulmonaire additionnel et 6 (12,8 %) décès dans les patients exclusivement shunt-dépendants. Seulement 2 (1,9 %) patients ont développé une entérocolite nécrosante postopératoire (tant dans le groupe UV que dans le groupe dépendant du shunt). Le coefficient de corrélation de Spearman entre l’âge au moment de l’insertion du shunt ou le poids au moment du shunt et la durée du séjour à l’unité de soins intensifs était de -0,25 et -0,27, respectivement. Conclusion : La mortalité à court terme après un shunt systémique-pulmonaire était nettement plus faible chez les patients souffrant de physiologie biventriculaire et/ou de source pulmonaire supplémentaire dans notre établissement. Des facteurs dépendants du patient autres que l’impact de la perméabilité du shunt précoce ont une influence sur la mortalité postopératoire précoce dans notre série. Ces résultats serviront de point de repère pour les procédures d’endoprothèses canalaires actuellement utilisées.     Short term outcome of systemic-to-pulmonary artery shunt procedures in paediatric patients: single tertiary centre contemporary experience   Objectives: Systemic-to-pulmonary artery shunts are initial palliative surgical procedures in wide variety of congenital heart defects with biventricular (BV) or univentricular (UV) physiology. Morbidity and mortality associated with these procedures are not insignificant and they vary widely among institutions and databases reviewed. Methods: Between January 2011 and December 2015, 101 patients (53 males, 53%) underwent 125 systemic-to-pulmonary artery shunt operations in tertiary paediatric cardiac centre. We assessed early post-operative mortality and morbidity and identified risk factors that influence outcome. Results: Fifty-seven patients (56%) had BV physiology and 44 (44%) with UV physiology. Forty-seven patients (46%) had exclusively shunt-dependent pulmonary blood flow and 54 (54%) had additional pulmonary blood supply. Median age at operation was 64 days (1 2623 days) and median weight 4.3 kg (1.6-18.7 kg). Median size of the shunt was 4mm (3-5 mm) and median post-operative length of stay in the intensive care unit (ICU) was 5 days (range: 1-164 days). There were 8 (7.9%) in-hospital deaths; 1 (1.7%) death in the BV group and 7 (15.9%) deaths in the UV group. There were 2 (3.7%) deaths in group with additional pulmonary flow and 6 (12.8%) deaths in exclusively shunt-dependent patients. Only 2 (1.9%) patients developed necrotising enterocolitis post-operatively (both in the UV and shunt-dependent group). Spearman’s correlation coefficient between age at the time of shunt insertion or weight at the time of shunt and length of stay in ICU was -0.25 and -0.27, respectively. Conclusion: Short-term mortality following systemic-to-pulmonary artery shunt was markedly lower in patients with biventricular physiology and/or additional pulmonary flow source in our institution. Patient dependent factors other than early shunt patency impact on early postoperative mortality in our series. These findings will serve as a benchmark for currently used transcatheter ductal stenting procedures.   Séance : Congénital - France Angleterre - vendredi 9 juin - 15:30-17:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 21 Abstracts 2017

P-05 – Résultats à court et moyen termes de la chirurgie cardiaque des adultes congénitaux

Sylvain Beurtheret, Oktay Tutarel, Gerhard-Paul Diller, Cathy West, Evagelia Ntalarizou, Noémie Resseguier, Vasileios Papaioannou, Richard Jabbour, Victoria Simpkin, Anthony J. Bastin, Sonya V. Babu-Narayan, Beatrice Bonello, Wei Li, Babulal Sethia, Hideki Uemura, Michael A. Gatzoulis, Darryl F. Shore Service de chirurgie cardiaque adulte, hôpital Saint-Joseph, Marseille   Objectif : Les progrès dans la prise en charge des malformations cardiaques ont conduit à une croissance exponentielle des adultes porteurs de malformation cardiaque. Beaucoup de ces patients nécessiteront une chirurgie cardiaque. Nous avons examiné dans cette étude les résultats et les facteurs prédictifs de mortalité de la chirurgie cardiaque des congénitaux adultes. Méthode : Il s’agit d’une étude de cohorte observationnelle, de données recueillies de manière prospective de 1090 patients consécutifs, ayant bénéficié de 1130 chirurgies cardiaque dans un centre de référence tertiaire, entre 2002 et 2011. Le premier objectif de l’etude était la mesure de la mortalité opératoire. L’évaluation de la probabilité de survie à moyen terme, l’évolution du statut fonctionnel et la recherche des facteurs prédictif de mortalité précoce ou totale étaient les mesures secondaires. Résultat : L’âge moyen lors de l’intervention était de 35 ± 15 ans ; 53 % était des hommes, 52,3 % était classés NYHA I, 37,2 % NYHA II, 10,4 % NYHA III/IV. La mortalité opératoire était de 1,77 % avec comme facteur prédictif, NYHA > III, TAPSE > 15 mm et sexe féminin. Après un suivi moyen de 2,8 ± 2,6 ans, 46 sont décédés. Les facteurs prédictif de mortalité globale étaient NYHA > III, TAPSE < 15 mm et chirurgie urgente. Le nombre de stéréotomies n’était pas associé a la mortalité en analyse multivariée. La probabilité de survie à 10 ans était de 94 %. Parmi les survivants, le stade NYHA était significativement amélioré. Conclusion : Dans le cadre d’une approche multidisciplinaire, la chirurgie cardiaque de l’adulte congénital est associée à un faible taux de mortalité et à une amélioration fonctionnelle.     Early and mid-to-longer-term outcome of contemporary cardiac surgery for adults with congenital heart disease   Objectives: High quality management of congenital heart disease (CHD) have led to an exponential growth in adults with CHD (ACHD). Many of these patients require cardiac surgery. This study thouht to examine outcome and its predictors for ACHD cardiac surgery. Methods: This is an observational cohort study of prospectively collected data on 1090 consecutive ACHD patients, undergoing 1130 cardiac operations for CHD in a tertiary reference centre between 2002-2011. Early mortality was the primary outcome measure. Mid-to-longer-term survival and predictors of early/total mortality were analyzed. Results: Age at surgery was 35±15 years, 53% male, 52.3% were in NYHA class I, 37.2% in class II, and 10.4% in class III/IV. Early mortality was 1.77% with independent predictors NYHA class ≥III, TAPSE Conclusion: Contemporary cardiac surgery for ACHD performed at a single, tertiary reference centre with a multi-disciplinary approach is associated with low mortality and improved functional status.   Séance : Communications libres congénital - vendredi 9 juin - 08:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-54 – La ligature-section des deux veines mammaires internes influence-t-elle la cicatrisation sternale après le prélèvement des deux artères mammaires ?

Hakim Aznag Centre cardiologique du Sud, Agadir, Maroc   Objectif : Le but de ce travail est l’évaluation de la cicatrisation du sternum et l’incidence de l’infection chez les patients opérés d’un pontage coronaire utilisant les deux artères mammaires avec ou sans ligature-section des deux veines mammaires. Méthode : Entre mai 2008 et décembre 2012, 126 patients dont 67 % de diabétiques ont été opérés d’un pontage coronaire utilisant les deux artères mammaires squelettisées. Tous les patients ont eu des pontages exclusivement artériels mammaires avec une moyenne de 3,6 anastomoses par patient. Soixante-douze patients ont eu une ligature-section des deux veines mammaires internes (groupe 1) pour faciliter le prélèvement de la partie proximale de l’artère, et 54 patients ont eu les veines mammaires respectées (groupe 2). Tous les patients ont été contrôlés à six mois de l’intervention, cliniquement et radiographiquement. Résultat : Une seule infection cutanée superficielle a été notée dans le groupe 1. Dans le groupe 2, deux patients ont présenté une sternite superficielle ayant nécessité une reprise chirurgicale, et tous les patients ont eu une cicatrisation sternale complète 6 mois après l’intervention sans différence entre les deux groupes. Conclusion : La cicatrisation sternale est complète 6 mois après une sternotomie pour pontage coronaire utilisant les deux artères mammaires. La ligature-section des deux veines mammaires internes ne semble influencer ni l’incidence de l’infection, ni la cicatrisation sternale.     Does bilateral interruption of internal thoracic veins influence sternal healing after harvesting two internal thoracic arteries?   Objectives: This study aimed to investigate sternal healing and incidence of infection in patients undergoing coronary artery bypass grafting (CABG) surgery, using bilateral internal thoracic arteries (BITA), with and without bilateral complete interruption of internal thoracic veins. Methods: Between January 2009 and December 2016, 126 patients underwent CABG using skeletonized bilateral internal thoracic arteries. Eighty four patients (67%) were diabetics and all patients had exclusive internal thoracic arteries bypass; 72 patients (57%) had bilateral complete interruption of internal thoracic vein (group 1), to make harvesting of the proximal part of the artery easier; 54 patients (43%) had the internal thoracic veins respected (group 2). All patients were controlled clinically with sternal x ray assessment six months after surgery. Results: In the post operative period, one patient had skin infection in group 1, and 2 patients had superficial sternal infections in group 2. All patients had complete sternal healing six months after surgery with no difference between the 2 groups. Conclusion: Sternal healing is complete six months after a median sternotomy for CABG using BITA. Bilateral complete interruption of internal thoracic veins doesn’t seem to influence infection or sternal healing.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-45 – Épidémiologie et facteurs de risque des infections du site de canulation fémorale après implantation d’une ECMO en chirurgie cardiaque

Marine Coroir, Charles Vidal, Remy Bernard, Guillaume Lebreton, Cosimo d’Alessandro, Adrien Bouglé, Pascal Leprince, Julien Amour Institut de cardiologie, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris   Objectif : L’ECMO est une thérapeutique efficace dans le choc cardiogénique et le SDRA, restant néanmoins associée à des complications infectieuses. L’objectif de cette étude est de faire une analyse épidémiologique des infections du site de canulation suite à l’implantation d’une ECMO périphérique en chirurgie cardiaque et d’en déterminer les facteurs de risque. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective incluant les patients bénéficiant de l’implantation d’une ECMO en chirurgie cardiaque et admis en réanimation entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2014. Les patients décédant dans les 72 h suivant l’implantation étaient exclus. L’infection du triangle de Scarpa était définie par un aspect inflammatoire du pli inguinal associé à une culture positive d’un prélèvement sous-cutané. Les facteurs de risque étaient déterminés par un modèle de Cox en analyse uni et multivariée. Résultat : 162 patients ont été inclus puis 20 exclus de l’étude du fait d’un décès précoce. Parmi les 142 patients restants, 38 ont présenté une infection du triangle de Scarpa (27 %). L’épidémiologie objective des infections plurimicrobiennes (66 % des cas) de la sphère uro-digestive (entérobactérie 55 %, P. aeruginosa 16 %, et E. faecalis 12 %). En analyse univariée, le portage BMR, une bactériémie précédant l’infection et un saignement au niveau du triangle de Scarpa apparaissent comme les principaux facteurs de risque. En analyse multivariée, seul le saignement apparaît comme facteur de risque d’infection du site de canulation. La mortalité intrahospitalière est identique dans les deux groupes, mais les durées d’hospitalisation sont plus importantes chez les patients infectés (45 vs 26 j, p < 0,0001) et les reprises chirurgicales plus nombreuses (71 % vs 2 %, p < 0,0001). Conclusion : L’infection du site de canulation fémorale chez les patients implantés d’une ECMO périphérique en péri-opératoire de chirurgie cardiaque est fréquente et associée à une morbidité importante. Le saignement au niveau du triangle de Scarpa apparaît comme le facteur de risque principal.     Epidemiology and risk factors of infection of inguinal cannulation site after veno-arterial Extracorporeal Life Support in cardiac surgery   Objectives: The Veno-Arterial ExtraCorporeal Life Support (VA-ECLS) is an efficient therapy in refractory cardiogenic shock. Nevertheless, VA-ECLS is associated with serious infectious complications. The objective of this study was to investigate the epidemiology and the risk factors of infection of femoral cannulation site in patients with VA-ECLS after cardiac surgery. Methods: We investigated all patients underwent VA-ECLS after cardiac surgery between January 2013 and December 2014, all included in the SARIC database. The infection of inguinal cannulation site was defined as an inflammatory or purulent appearance of the cannulation site associated with a positive quantitative culture of the cannulation site sample. The “infected” and “non-infected” patients were compared by Wilcoxon or Fisher tests. A test of Log Rank and a Cox model was used for univariate and multivariate analysis. Results: At all, 142 patients were investigated., Diagnosis of cannulation infection site was made in 38 (27%) patients. Enterobacteria, Pseudomonas aeuginosa and Enterococcus faecalis were identified in 55%, 16% and 12% respectively. In univariate analysis, risk factors of cannula site infection were a multiresistant bacterial colonization, a bacteremia event and/or a bleeding event in VA-ECLS cannulation site. In multivariate analysis, only a bleeding event in VA-ECLS cannulation site was identified as a risk factor cannulation site infection. The intrahospital mortality was similar in both groups but the hospitalization length stay increased in the « infected » group, 45 vs. 26 days (p<0.0001) respectively. Furthermore, reoperation increased significantly in the « infected » group, 71% vs 2% of patients (p<0.0001) respectively. Conclusion: In patients treated with VA-ECLS after cardiac surgery, inguinal cannulation site infection occurs in 27% of patients. Bleeding event is the main risk factor.   Séance : Posters cardiaque 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-38 – Hypertension artérielle pulmonaire et chirurgie mitrale

Redhouane Boukerroucha, Soumaya Bendjaballah, Nadjet Massikh, Samiha Chérif, Redha Lakehal, Baya Aziza, Farid Aimer, Rabeh Bouharagua, Chourouk Rakouk, Karima Bouguerra, Abdelmalek Brahami Service de chirurgie cardiaque, EHS Mokhtar-Djeghri, Constantine, Algérie   Objectif : Les valvulopathies rhumatismales représentent la complication du RAA. En l’absence de traitement, l’évolution se fait vers l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et la dysfonction cardiaque droite, facteurs prédictifs de mauvais résultat postopératoire. L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats après chirurgie mitrale chez ces patients arrivés au stade d’HTAP modérée et sévère. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective s’étalant de 2006 à 2012 ; 201 dossiers de patients opérés de leur valvulopathie mitrale ou mitrotricuspide au stade d’HTAP ont été répartis en deux groupes selon le degré d’HTAP préopératoire : groupe A : 102 patients en HTAP modérée, 40 ≤ PAPS < 60 mmHg ; groupe B : 99 patients en HTAP sévère, PAPS ≥ 60 mmHg . Dans notre étude, l’évaluation de l’HTAP s’est faite exclusivement par échodoppler cardiaque. Le recueil des données pré, per et postopératoires a inclus l’âge, le sexe, le stade fonctionnel, le type de chirurgie et la CEC. La PAPS, le diamètre de l’OG, le DTDVG, la FEVG ont été évalués et comparés. Résultat : Le suivi des patients est en moyenne de 61,73 mois. L’amélioration de la symptomatologie est manifeste chez la majorité des patients avec amélioration de la qualité de vie. Nous assistons à une régression significative de la PAPS moyenne dans les deux groupes durant le follow-up : 48,72 ± 5,85 versus 29,12 ± 8,29 mmHg dans le groupe A ; 77,90 ± 15,62 versus 28,87 ± 10,61 mmHg dans le groupe B. La mortalité hospitalière globale est de 0 % dans le groupe A, 0,98 % dans le groupe B. La mortalité tardive est de 3,92 % dans le groupe A, 1,01 % dans le groupe B. La survie globale à 5 ans est de 96,5 %. Conclusion : La PAPS revient à des valeurs proches de la normale chez la plupart des patients après chirurgie. Ainsi, même très sévère, l’HTAP ne doit en aucun cas faire récuser ces patients dont la prise en charge a été améliorée par le développement de la CEC, de la protection myocardique et des protocoles d’anesthésie-réanimation.     Pulmonary arterial hypertension and mitral surgery   Objectives: Rheumatic heart diseases (mitral stenosis +++) are redoubtable complication of acute articular rheumatic. Without treatment, pulmonary hypertension and right heart failure may occur. This pulmonary hypertension was admitted as predictor of worse outcome after surgery. The aim of our study is to value the results after mitral surgery in patients with moderate and severe pulmonary hypertension Methods: This is an observational descriptive retrospective study between January 2006 and December 2012; a total of 201 patients were operated for mitral or mitro-tricuspid disease with pulmonary arterial hypertension in Djeghri Mokhtar hospital.These patients are divided into two groups according to preoperative pulmonary hypertension (PAH) degree: GroupA: 102 patients in moderate PAH , 40≤ sPAP
mai 24, 2017
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C-34 – Revascularisation coronaire par double mammaire : impact de l’expérience chirurgicale sur les complications postopératoires

Ezedin Abdelkafi, Guillaume Biland, Alexandre Cazavet, Alexandre Le Guyader, Elisabeth Cornu, Alessandro Piccardo Service de chirurgie cardiaque, CHU de Limoges   Objectif : Nous avons étudié si, lors d’une revascularisation par double mammaire, l’expérience chirurgicale impacte la survenue des complications sternales postopératoires. Méthode : Nous avons analysé rétrospectivement tous les patients ayant bénéficié d’une revascularisation coronaire isolée par double mammaire, dans notre service, entre janvier 2011 et décembre 2015. Les patients ont été répartis en 2 groupes : « seniors » (si la revascularisation était réalisée par un chirurgien qui avait accompli au moins 100 interventions par double mammaire) et « juniors » ( si la revascularisation était réalisée par un chirurgien débutant sa formation avec la double mammaire). Le critère de jugement principal était un critère composite incluant la reprise au bloc opératoire (pour reconstruction sternale ou infection sternale ou revascularisation d’une artère pontée par un greffon mammaire) ou une infection de la plaie sternale nécessitant des pansements prolongés, un traitement antibiotique ou un traitement par VAC. Les critères de jugement secondaire étaient la reprise chirurgicale (critère « reprise ») et la nécessité des pansements prolongés ou la mise en place d’un traitement par VAC (critère « pansement »). Une analyse par CUSUM a été réalisée pour évaluer la courbe d’apprentissage. Résultat : 311 patients (âge moyen : 62 ± 8 ans ; 34-86 ans ; seniors = 127 patients ; juniors = 184 patients) ont été inclus dans cette analyse. La prévalence du diabète, de l’obésité et de la BPCO était comparable dans les 2 groupes (p = 0,370 p = 0,8507 et p = 0,1227 respectivement). L’incidence des critères de jugement était similaire dans les 2 groupes (seniors vs juniors : critère principal : 6,3 % vs 6 % p = 0,9077 ; critère reprise : 3,1 % vs 3,3 % p = 0,9564 ; critère pansement : 3,1 % vs 2,7 % p = 0,8238). À l’analyse funnel plot, tous les chirurgiens en formation présentaient une incidence des critères de jugement inférieure à 95 % de l’intervalle de confiance. Un chirurgien en formation a été considéré éligible pour la courbe d’apprentissage. L’analyse CUSUM montrait une claire amélioration des résultats après 72 interventions. Conclusion : Notre étude suggère que l’expérience chirurgicale n’impacte pas la survenue des complications sternales postopératoires. Toutefois, il semble exister une courbe d’apprentissage.     Coronary revascularisation by bilateral internal thoracic artery: the impact of cumulative experience   Objectives: to evaluate the impact of cumulative experience on early postoperative complications in coronary revascularisation by bilateral internal thoracic artery (BITA). Methods: We retrospectively reviewed all patients underwent isolated coronary by-pass grafting by BITA at our Institution from January 2011 to December 2015. Patients were categorized in group “seniors” (if surgery was performed by a surgeon with at least 100 cases of coronary revascularisation by BITA) and “juniors” (if surgery was performed by a surgeon starting coronary revascularisation by BITA). Primary endpoint was a composite endpoint of back to operating room (for sternal re-fixation or wound infection or revascularisation of thoracic arteries target vessel) or wound complication requiring prolonged standard dressing or antibiotic treatment or VAC therapy. Secondary endpoints were back to operating room (secondary bor) as a composite endpoint of sternal re-fixation, wound infection, revascularisation of thoracic arteries target vessel and wound complication (secondary wound dressing) as a composite endpoint of need prolonged standard dressing or antibiotic treatment or VAC therapy. Funnel plot analysis was performed to compare endpoints of all surgeons. Standard non-risk-adjusted cumulative summation (NRA-CUSUM) plot was realized to assess the learning curve. Results: 311 patients (mean age: 62±8 years (34-86 years); seniors =127 patients; juniors =184 patients) were considered eligible for this analysis. Prevalence of diabetes, obesity and chronic obstructive pulmonary disease were similar among groups (p=0.370 p=0.8507 and p=0.1227 respectively). The incidence of primary and secondary endpoints was similar among groups (seniors vs juniors: primary: 6.3% vs 6% p=0.9077; secondary bor: 3.1% vs 3.3% p=0.9564; secondary wound dressing: 3.1% vs 2.7% p=0.8238). At funnel plot analysis, primary and secondary endpoints were lower than 95% CI for all trainee surgeons. One trainee was eligible to learning curve analysis. NRA-CUSUM plot showed a clearly improve in primary endpoint after 72 cases. Conclusion: Our study suggests that coronary revascularisation by BITA could be performed by trainee surgeons without impact postoperative complications. However, there is some evidence that BITA revascularisation presents a learning curve.   Séance : Posters cardiaque 1 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-30 – Plastie des valves aortiques bicuspides chez l’adulte : leçons tirées de 46 patients

Gilles Amr, Pierre-Emmanuel Noly, Andréanne Cartier, Ismaïl El-Hamamsy, Philippe Demers, Michel Pellerin, Raymond Cartier Service de chirurgie cardiaque, Institut de cardiologie de Montréal, Québec, Canada   Objectif : Les réparations des valves aortiques bicuspides (RVAB) sont habituellement associées à un taux d’échec élevé. Le but de cette étude était d’évaluer la sécurité, la fiabilité et les résultats des RVAB. Méthode : Les données de 46 patients consécutifs, ayant bénéficié de RVAB entre les mois d’avril 2001 et mars 2015, ont été collectées de manière prospective. L’âge moyen était de 45,39 ± 13,2 années et l’EuroSCORE II moyen était de 1,69 ± 0,26. Vingt-six (56,5 %) patients avaient une insuffisance aortique (IA) modérée à sévère (> 2). Parmi eux, 3 (6,5 %) avaient une sténose aortique concomitante. La fraction d’éjection ventriculaire gauche moyenne était de 57 ± 1,3 % et la surface valvulaire aortique moyenne (SVAm) était de 2,5 ± 0,2 cm2. La technique de réparation (patch péricardique, annuloplastie, commissuroplastie, décalcification et plicature des bords libres) était réalisée en fonction de l’analyse peropératoire et l’expérience du chirurgien. Résultat : La valve aortique était décrite de type I Sievers chez 43 (93,5 %) patients, avec un raphe entre les feuillets coronaires droit et gauche chez 39 (84,5 %) patients. La plicature du bord libre a été réalisée chez 32 (69,6 %) patients et la commissuroplastie chez 21 (45,7 %) patients. L’annuloplastie aortique externe était réalisée chez 7 (15,2 %) patients et l’aorte ascendante a été remplacée chez 15 (32,6 %) patients. Les temps moyens de circulation extra-corporelle et de clampage étaient de 88,5 ± 7,1 et 68,1 ± 5,1 minutes respectivement. La SVAm postopératoire était de 2,1 ± 0,1 cm2. Il n’y a pas eu de décès à 30 jours. Quatre patients (8,7 %) ont nécessité une réopération pour échec précoce avec IA sévère : 3 durant la même hospitalisation (2 remplacements valvulaires mécaniques et un Ross) et un 9 mois plus tard (Bentall). Le suivi moyen était de 47,5 ± 45 mois. Un patient est décédé après 11,7 années de cause non cardiaque. Deux autres patients ont été réopérés à 11 et 13 ans respectivement. Conclusion : La plastie de la valve aortique bicuspide chez l’adulte semble être sûre, efficace et perène. Elle devrait être privilégiée chez le jeune adulte.     Bicuspid aortic valve repair in adults: lessons learned from 46 patients   Objectives: Biscupid aortic valve (BAV) is usually associated with an increased aortic valve repair failure (AVRF). The aim of this study was to evaluate the safety, the reliability and the results aortic valve repair in BAV. Methods: Data on 46 consecutive patients who underwent BAV repair between April 2001 and March 2015 were prospectively collected. Mean age was 45.39±13.2 years and the mean Euroscore II was 1.69±0.26. 26 patients (56.5%) had moderate to severe aortic regurgitation (AR) among them 3 (6.5%) had concomitant aortic stenosis. Preoperative mean left ventricular ejection fraction was 57±1.3% and mean aortic valve area (mAVA) was 2.5±0.2 cm2. Technique of repair (pericardial patch, annuloplasty, commissuroplasty, resection, decalcification and leaflet plicature) was performed according to the intraopertive aortic valve analysis and the surgeon experience. Results: The aortic valve was described as type I of Sievers classification in 43 (93.5%) patients, with one raphe between the left and right coronary leaflets in 39 (84.5%) patients. Aortic cusp plication was performed in 32 (69.6%) patients and commissuroplasty in 21 (45.7%) patients. External aortic annuloplasty was performed in 7 (15.2%) patients and the ascending aorta was replaced in 15 (32.6%) patients. The mean cardiopulmonary bypass and cross-clamp time were 88.5±7.1 and 68.1±5.1 minutes respectively. Postoperative mAVA was 2.1±0.1 cm2. There were no 30-days mortalities. 4 (8.7%) patients needed reoperation for early AVRF with severe AR: 3 during the same hospitalization (2 mechanical valve replacement and one Ross procedure) and one 9 months later with a Bentall procedure. The mean follow-up was 47.5±45 months. Only one patient died during follow up at 11.7 years from non-cardiac cause. Two other patients were reoperated on for late AVRF at 11 and 13 years respectively. Conclusion: Aortic valve repair for adult patients with aortic bicuspid valve seems safe, effective and sustainable. It should be privileged in young adults.   Séance : Communications libres cardiaque - divers - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017