Cas clinique · Vol. 23 Décembre 2019

Léiomyosarcome de la veine cave inférieure étendu à l’auricule droit : cas clinique

Damien Dousse1, Bertrand Marcheix2, Nicolas Carrère1, Laurent Ghouti1*   Service de chirurgie digestive, CHU Toulouse Purpan, Toulouse. Service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Toulouse Rangueil, Toulouse. * Correspondance : ghouti.l@chu-toulouse.fr   DOI : 10.24399/JCTCV23-4-DOU Citation : Dousse D, Marcheix B, Carrère N, Ghouti L. Léiomyosarcome de la veine cave inférieure étendu à l’auricule droit : cas clinique. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2019;23(4). doi: 10.24399/JCTCV23-4-DOU   RÉSUMÉ Le seul traitement curatif d’un léiomyosarcome de la veine cave inférieure (VCI) est l’exérèse chirurgicale complète. Mais lorsqu’il intéresse les trois segments de la VCI, il représente un véritable challenge thérapeutique. Nous rapportons une approche chirurgicale d’un léiomyosarcome de grade II localisé dans les trois segments de la VCI avec une extension à l’oreillette droite chez un patient de 56 ans : une exérèse complète sous circulation extracorporelle avec arrêt circulatoire hypothermique et reconstruction vasculaire par prothèse. Une exérèse radicale est faisable grâce à une approche multidisciplinaire en centre expert.   ABSTRACT Leiomyosarcoma of inferior vena cava with extension to the right atrium: case report The only cure for an inferior vena cava (IVC) leiomyosarcoma is complete radical surgical excision. But when it concerns the 3 IVC level, it represents a real therapeutic challenge. We report a surgical approach of grade II leiomyosarcoma located in the 3 IVC level with an extension to the right atrium in a 56-year-old patient: a radical excision by laparotomy and sternotomy under cardiopulmonary bypass with hypothermic circulatory arrest and vascular reconstruction by prosthesis. Radical excision is feasible thanks to a multidisciplinary approach in an expert center.   1. Introduction Le léiomyosarcome d’origine vasculaire est la tumeur maligne vasculaire la plus fréquente, principalement situé au niveau de la veine cave inférieure (VCI). Les léiomyosarcomes sont rares, représentant 0,5% de l’ensemble des tumeurs des tissus mous [1,2]. Le diagnostic repose sur des examens morphologiques et sur une preuve anatomopathologique. La chimiothérapie et la radiothérapie n’ayant pas fait la preuve de leur efficacité, l’exérèse chirurgicale avec des marges saines R0 représente le seul traitement curateur [1,2]. Les léiomyosarcomes de la VCI sont classés en fonction de leur localisation anatomique en trois zones [1,2] : zone I : segment infrarénal de la VCI ; zone II : segment suprarénal et rétrohépatique de la VCI, entre les veines rénales et les veines sus-hépatiques ; zone III : segment suprahépatique, entre les veines sushépatiques et l’atrium droit. Les léiomyosarcomes intéressant les trois segments de la VCI avec une extension tumorale à l’atrium droit sont très rares et peu rapportés dans la littérature.     2. Observation Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 56 ans présentant une masse suspecte de la VCI révélée par une altération de l’état général associée à une fièvre vespérale. Le bilan morphologique a mis en évidence une lésion de 8 cm de grand axe dans la VCI, s’étendant de l’ostium de la veine rénale droite jusqu’à l’oreillette droite, avec un contact au niveau de l’abouchement des veines sus-hépatiques [figure 1].   [caption id="attachment_4596" align="aligncenter" width="300"] Figure 1: Imagerie pré-opératoire :(A) Scanner thoraco-abdomino-pelvien injecté (coupe axiale)(B) IRM thoraco-abdomino-pelvien injecté (coupe axiale)(C) Scanner thoraco-abdomino-pelvien injecté (coupe coronale)[/caption]   Cette lésion était localisée dans les segments I, II et III de la VCI. L’examen anatomopathologique obtenu après des biopsies par voie trans-jugulaire droite était en faveur d’un léiomyosarcome conventionnel, de grade I selon la classification de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC). Le bilan d’extension (scanner thoraco-abdomino-pelvien et tomographie par émission de positons) était négatif. Après discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), une chimiothérapie néo-adjuvante a été décidée en vue d’une exérèse chirurgicale à visée curative. Le patient a reçu 3 cycles d’adriamycine-déticène, avec une bonne tolérance. Cette tumeur semblait résécable sous circulation extracorporelle (CEC) avec arrêt circulatoire hypothermique en combinant une sternotomie et une laparotomie. La stratégie chirurgicale a été réalisée en plusieurs temps : Dans un premier temps, par laparotomie, une libération extensive de la VCI a été réalisée. Le pôle inférieur de la tumeur était au contact de la veine rénale gauche et légèrement au-dessus de la veine rénale droite. Les veines sus-hépatiques étant libres, il a été décidé de ne pas réaliser de geste d’hépatectomie associée au vu du faible grade tumoral, d’une exérèse macroscopiquement complète et du risque hémorragique lié à l’héparinisation pour la CEC. Dans un deuxième temps, par sternotomie, une circulation extracorporelle avec canulation de l’aorte transverse, de la veine cave supérieure et de la VCI infrarénale a été mise en place. Après refroidissement progressif jusqu’à obtenir une température systémique de 32 °C, un clampage aortique et une cardioplégie ont été réalisés. L’exclusion vasculaire totale du foie a été obtenue après manœuvre de Pringle (clampage du pédicule hépatique incluant le tronc porte). Les gestes d’exérèses ont associé une résection monobloc de la tumeur en marges macroscopiquement saines, avec résection de la veine cave en biseau conservant l’ostium de la veine rénale droite et ligature de la veine rénale gauche et section de la VCI au niveau de sa jonction avec l’oreillette droite. Les veines sus-hépatiques ont été sectionnées. Les marges de résection avaient été anticipées en préopératoire en collaboration avec les radiologues. Pour la reconstruction, un tube prothétique en Gore-Tex 20 mm de diamètre entre la veine cave inter-rénale et l’oreillette droite a été implanté. Puis réimplantation des veines sus-hépatiques et de la veine rénale droite. La veine rénale gauche n’a pas été réimplantée en raison de la continuité de la veine génitale gauche. La récupération hémodynamique a été rapide, le réchauffement progressif après déclampage aortique permettant un arrêt de la CEC après une durée totale de 125 minutes. Le clampage hépatique continu a duré 43 minutes. La durée opératoire était de 7 heures. Les suites postopératoires ont été favorables sur le plan hémodynamique, neurologique et respiratoire. Il n’y a pas eu d’insuffisance hépatocellulaire ni rénal. Le patient est sorti d’hospitalisation au onzième jour postopératoire.   [caption id="attachment_4597" align="aligncenter" width="225"] Figure 2: Scanner thoraco-abdomino-pelvien injecté post-opératoire (coupe coronale)[/caption]   L’examen anatomopathologique était en faveur d’un léiomyosarcome conventionnel de la VCI de 7,5 cm de hauteur, de grade II selon la classification de la FNCLCC. L’exérèse était complète, classée R0. La discussion collégiale en RCP n’a pas proposé de traitement adjuvant, mais une surveillance active. À deux ans de la résection, le patient est en très bon état général (OMS 0), sans signe clinique ni radiologique de récidive locale ou à distance.   3. Discussion Les léiomyosarcomes de la VCI sont des tumeurs rares associées à un pronostic très sombre en l’absence d’exérèse chirurgicale. Le seul traitement potentiellement curatif, donnant aux patients les meilleures chances de survie sans récidive et de survie globale à long terme, est une résection chirurgicale monobloc, d’emblée macroscopiquement et microscopiquement complète, classée R0. Le taux de survie sans récidive à 5 ans est estimé entre 30% et 53%, et le taux de survie globale à 3 ans à 87,5% pour les patients réséqués [1,2]. Les quatre facteurs de mauvais pronostic identifiés sont l’atteinte du segment III de la VCI, l’extension à l’atrium droit, une croissance tumorale intraluminale prédominante et une exérèse chirurgicale incomplète [1,2]. Une stratégie chirurgicale agressive doit donc être proposée avec pour objectif d’obtenir une résection R0 d’emblée. Des règles carcinologiques strictes doivent être respectées dans cette chirurgie à visée curatrice, d’exérèse complète R0 en bloc, idéalement “no view, no touch” avec exérèse du site biopsique. La survie des patients réséqués d’emblée R0 est supérieure à celle des patients opérés en 2 ou plusieurs temps [1,2]. Les marges de résection R0 doivent être anticipées en préopératoire en collaboration avec les radiologues. La localisation anatomique de la VCI et l’envahissement potentiel des organes adjacents font de cette résection un véritable challenge chirurgical. Cette chirurgie peut nécessiter le recours à des chirurgies hépatiques extrêmes avec de long temps de clampage hépatique (exclusion vasculaire totale du foie, chirurgie ex situ in vivo, chirurgie ex vivo) ; à des techniques de circulation extracorporelle (shunt veinoveineux, bypass cardiopulmonaire) avec ou sans arrêt circulatoire, et avec ou sans hypothermie ; à des exérèses d’organes adjacents (néphrectomie, surrénalectomie…) ; et à des techniques de reconstructions vasculaires. La stratégie thérapeutique doit être planifiée de manière multidisciplinaire au sein de réseau spécialisé “Sarcome” (réseau NetSarc en France), impliquant des oncologues, des chirurgiens, des radiologues, des anesthésistes et des pathologistes (Réseau de référence en pathologie des sarcomes [RRePS]), en centre expert. Les léiomyosarcomes intéressant le segment 3 de la VCI avec une extension à l’atrium droit sont rares et rapportés uniquement dans des case reports avec des attitudes chirurgicales non consensuelles [3-8]. La technique d’exérèse sous CEC avec arrêt circulatoire hypothermique a été rapportée comme faisable avec une morbimortalité faible [3-5]. Des techniques alternatives ont été décrites, utilisant le bypass cardiopulmonaire normothermique sans arrêt circulatoire hypothermique [6], réalisation d’un shunt veinoveineux avec exclusion vasculaire totale du foie uniquement [7], ou même une exclusion vasculaire du foie sans circulation extracorporelle par application d’un refroidissement cutanée externe [8]. Dans ce cas, une exérèse complète d’un léiomyosarcome des 3 segments de la VCI étendu à l’atrium droit sous CEC et arrêt circulatoire hypothermique a été réalisée dans de bonnes conditions. Le patient n’a présenté aucune complication postopératoire. Cette technique est faisable en centre expert, avec une collaboration entre chirurgiens cardiovasculaires et digestifs. La chirurgie d’exérèse sous CEC avec arrêt circulatoire hypothermique augmente la durée opératoire, mais semble associée à une diminution du risque hémorragique, d’ischémie chaude rénale et hépatique et par conséquent de l’insuffisance hépatocellulaire et rénale, d’exérèse incomplète avec une visualisation optimale de la lumière de la VCI et de l’atrium droit, d’embolies [5-8]. Actuellement, aucune recommandation ne peut être établie sur la stratégie chirurgicale appropriée par manque de niveau de preuve du fait de la rareté, de leur hétérogénéité et du manque de larges séries sur ces tumeurs. Seules les règles carcinologiques conduisant à une résection monobloc complète R0 sont indiscutables, posant le problème d’un challenge thérapeutique majeur. Une approche multidisciplinaire avec la coordination des différentes équipes chirurgicales, anesthésiques et radiologiques nous semble indispensable.   4. Conclusion Les léiomyosarcomes atteignant le segment 3 de la VCI étendu à l’atrium droit sont des tumeurs malignes très rares, associées à un pronostic sombre. Seule une stratégie chirurgicale agressive permettant d’obtenir une résection R0 donne aux patients les meilleures chances de survie. L’approche multidisciplinaire avec la coordination des différentes équipes oncologiques, chirurgicales, anesthésiques, radiologiques et pathologistes est indispensable à ce challenge thérapeutique. Ces techniques chirurgicales complexes doivent être réalisées en centre expert.   Références Sulpice L, Rayar M, Levi Sandri GB et al. Leiomyosarcoma of the inferior vena cava. J Visc Surg 2016 Jun;153(3):161-5 [PMID: 26711879 DOI: 10.1016/j.jviscsurg.2015.11.002]. https://doi.org/10.1016/j.jviscsurg.2015.11.002 PMid:26711879 Mann GN, Mann LV, Levine EA, Shen P. Primary leiomyosarcoma of the inferior vena cava: A 2-institution analysis of outcomes. Surgery 2012 Feb;151(2):261-7 [PMID: 21176932 DOI: 10.1016/j.surg.2010.10.011]. https://doi.org/10.1016/j.surg.2010.10.011 PMid:21176932 Lv Y, Pang X, Zhang Q, Jia D. Cardial leiomyosarcoma with multiple lesions involved: a case report. Int J Clin Exp Pathol 2015;8(11):15412-15416 [PMID: 26823904]. Laas J, Schmid C, Allhoff E, Borst HG. Tumor-related obstruction of the inferior vena cava extending into the right heart--a plea for surgery in deep hypothermic circulatory arrest. Eur J Cardiothorac Surg 1991;5(12):653-6 [PMID: 1772682]. https://doi.org/10.1016/1010-7940(91)90122-Z Harnoy Y, Rayar M, Levi Sandri GB et al. Intravascular Leiomyomatosis with Intracardiac Extension. Ann Vasc Surg 2016 Jan;30:306.e13-5 [PMID: 26362618 DOI: 10.1016/j.avsg.2015.06.094] https://doi.org/10.1016/j.avsg.2015.06.094 PMid:26362618 Hassan M, Ciancio G, Shirodkar SP et al. Surgical technique of removal of inferior vena cava leiomyosarcoma extending into the right atrium without deep hypothermic circulatory arrest. J Card Surg 2010 May;25(3):277-81 [PMID: 20149014 DOI: 10.1111/j.1540-8191.2009.00980.x]. https://doi.org/10.1111/j.1540-8191.2009.00980.x PMid:20149014 Fernandez HT, Kim PT, Anthony TL, Hamman BL, Goldstein RM, Testa G. Inferior vena cava reconstruction for leiomyosarcoma of Zone I-III requiring complete hepatectomy and bilateral nephrectomy with autotransplantation. J Surg Oncol 2015 Oct;112(5):481-5 [PMID: 26356493 DOI: 10.1002/jso.24041]. https://doi.org/10.1002/jso.24041 PMid:26356493 Malyshev M, Zotov S, Malyshev A, Rostovykh A. Primary leiomyosarcoma of inferior vena cava adjacent to hepatic veins: complete off-pump resection and inferior vena cava graft reconstruction with application of external skin surface cooling. Interact Cardiovasc Thorac Surg 2017 Nov 1;25(5):683-686 [PMID: 28525631 DOI: 10.1093/icvts/ivx133]. https://doi.org/10.1093/icvts/ivx133 PMid:28525631   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared.  Date de soumission : 20/02/2019. Acceptation : 30/09/2019. 
décembre 13, 2019
Chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique · Vol. 23 Mars 2019

Sténoses congénitales sous-aortiques opérées à l’âge adulte : résultats opératoires et pronostic à moyen terme (série de 82 patients)

Redhouane Boukerroucha1,2*, Nadjet Messikh¹, Samiha Chérif¹, Thara Chabi³, Baya Aziza¹, Chourouk Rakouk¹, Karima Bouguerra¹, Mahfoud Djebienne², Khireddine Roudoci³, Abdelmalek Brahami¹   Faculté de médecine, service de chirurgie cardiaque EHS Mokhtar Djeghri, Constantine, Algérie. Service d’anesthésie réanimation CHU Annaba, faculté de médecine Annaba, Algérie. Faculté de médecine, EHS en cardiologie et chirurgie cardiaque « Yacef Omar » DBK, Tizi Ouzou, Algérie. * Correspondance : redbouker2001@yahoo.fr   DOI : 10.24399/JCTCV23-1-BOUKE Citation : Boukerroucha R, Messikh N, Chérif S, Chabi T, Aziza B, Rakouk C, Bouguerra K, Djebienne M, Roudoci K, Brahami A. Sténoses congénitales sous-aortiques opérées à l’âge adulte : résultats opératoires et pronostic à moyen terme (série de 82 patients). Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2019;23(1). doi: 10.24399/JCTCV23-1-BOUKE   Résumé Introduction : les obstacles sous-aortiques représentent 5 à 6% de l’ensemble des cardiopathies congénitales. Les sténoses aortiques congénitales constituent un obstacle à l’éjection du ventricule gauche. Les sténoses sous-valvulaires se rencontrent dans 20 à 25% des cas. La problématique soulevée est d’une part, à quel stade faut-il opérer ces patients (gradient à travers l’obstacle, régurgitation aortique, complications évolutives) et d’autre part, quelle stratégie opératoire doit-on adopter afin de réduire les complications postopératoires (récurrence, majoration de la régurgitation aortique). Le but de notre étude est de rapporter une série chirurgicale de sténoses sous-aortiques (résultats opératoires « morbimortalité » et à moyen terme « évolution de l’hypertrophie myocardique, récidive »), chez ces cardiopathies congénitales vieillies. Matériel et méthodes : de 2000 à 2017, 82 patients ont bénéficié d’une chirurgie pour rétrécissement aortique sous-valvulaire. L’âge moyen est de 27,56 ans (16 à 59 ans), sexe ratio : 1,27. Avec des antécédents d’endocardite aortique chez 3 patients. NYHA : 1,9, rythme sinusal régulier (RSR) chez la totalité des patients. Le diagnostic a été établi par l’échographie doppler cardiaque. Les lésions associées sont 18 maladies aortiques, 62 patients associent une régurgitation aortique de grade I à IV, 5 patients associent une communication interventriculaire (CIV) et une désinsertion de patch. Le gradient moyen aortique préopératoire de 65,45 mmHg en moyenne (17,3 à 123 mmHg). Résultats : les patients ont été opérés sous circulation extracorporelle. Le clampage aortique était de 11 à 144 min (42,06 min en moyenne). Le traitement a consisté en une résection de la membrane sous-aortique dans tous les cas, associée ou non à une myotomie ou myomectomie ; un remplacement aortique chez 22 patients, une fermeture de la CIV chez 5 patients. Une plastie aortique a été effectuée chez 10 patients. La mortalité hospitalière globale est de 2 patients (2,43%). Le séjour en USI de 2,33 j en moyenne (2 à 9). Le séjour hospitalier de 12,45 j en moyenne (6 à 42 jours). Trois patients ont présenté une complication en unité de soins intensifs (bloc auriculoventriculaire de 3e degré, fibrillation ventriculaire, arrêt cardiaque) et 3 complications hospitalières : insuffisance aortique grade III, thrombose valve mitrale et un arrêt cardiaque. Le gradient moyen aortique à la sortie est de 22,8 mmHg en moyenne (5,7 à 87,3 mmHg). L’insuffisance aortique variait du grade I à III. Le follow-up est de 6 mois à 175 mois (79,65 mois). L’évolution de la masse du ventricule gauche indexée est en préopératoire/postopératoire : p=0,0000 ; en préopératoire/contrôle : p=0,01. Celle du gradient moyen en préopératoire/postopératoire : p=0,000 ; en préopératoire/contrôle : p=0,00001 ; en postopératoire/contrôle : p=0,04. Six patients présentent un gradient moyen supérieur à 30 mmHg. Il y a eu des complications tardives pour 4 patients (bloc auriculoventriculaire : pacemaker définitif pour un patient). L’évolution de l’insuffisance aortique allait du grade I à III pour 33 patients. La mortalité globale tardive est de 3,65% (3 patients). Conclusion: la correction chirurgicale des obstacles sous-aortiques vise à lever l’obstruction et à minimiser l’aggravation de la régurgitation aortique. Malgré l’âge tardif des patients au moment de la correction, nos résultats sont favorables. Un suivi à long terme nous permettra de juger de l’évolution (hypertrophie, régurgitation aortique, récidive).   Abstract Congenital subaortic stenosis operated in adulthood: Operative results and prognosis in the medium-term (series of 82 patients) Objective: Congenital aortic stenosis results from an obstruction of the left ventricular outflow tract (LVOT). The lesion is classified as valvular, subvalvular, or supravalvular, and can be associated with a variety of other cardiac anomalies. Subvalvular aortic stenosis accounts for 20–30% of patients with congenital LVOT obstruction. Subaortic stenosis causes left ventricular outflow tract (LVOT) obstruction and often produces aortic regurgitation (AR). Conventional resection relieves the obstruction, but the recurrence rate is high, and the AR is not significantly changed. The aim of the study was to analyze the mid-term results of congenital subvalvar aortic stenosis relief and the severity of aortic regurgitation. Methods: From 2000 to 2017, 133 patients underwent surgical correction for congenital subaortic stenosis; among them, 82 patients were over 15 years-old. There were 46 males and 36 females (sex ratio: 1.27); the mean age was 27.56 years (16-59 years), and the preoperative NYHA was 1.9, with a sinus rhythm in all patients. The diagnosis was established by Doppler echocardiography; coexisting cardiac lesions included: aortic disease in 19 patients, aortic insufficiency in 62 patients, and combined  ventricular septal defect (VSD) in 6 patients; the mean preoperative aortic gradient was 65.45 mm Hg (range 17.3–123mm Hg). Results: The patients were operated on using cardiopulmonary bypass, and aortic clamping for 11–144 min (42.06 min on average); the treatment consisted of a resection of the subaortic membrane in all cases with or without myotomy or myomectomy, aortic replacement in 22 patients, VSD closure in 5 patients and aortic valvuloplasty in 10 patients. The overall hospital mortality was two patients (2.43%). Ventilation was for an average of 12.53 hours (range 2–125). ICU stay was an average of 2.33 days (range 2–9), and hospital stay was 12.45 days on average (range 6–42 days). ICU complications included third degree atrioventricular block, ventricular fibrillation, and cardiac arrest. Hospital complications were seen in three patients: aortic regurgitation grade III, mitral valve thrombosis and cardiac arrest in one patient each. At discharge, the average gradient aortic output was 22.8 mm Hg (range 5.7–87 mm Hg), and aortic insufficiency ranged from grade I to III. Follow-up ranged from 6 months to 175 months (average of 79.65 months). Evolution of the left ventricle mass: •Preoperative/post-operative: P ≈ 0.00001, •Preoperative/control: P ≈ 0.01. Evolution of the average gradient: •Preoperative/postoperative: P ≈ 0.000, •Preoperative/control: P ≈ 0.00001, • Postoperative/control: P ≈ 0.04. Six patients had a mean gradient greater than 30 mm Hg. Late complications were seen in 4 patients: atrioventricular block, with pacing required for one patient). Evolution of aortic regurgitation: aortic insufficiency grade I to III in 33 cases. The late overall mortality was 3.652% (3 patients). Conclusion: Surgical correction aims to relieve the obstruction and minimize worsening of aortic regurgitation. Despite the late age of patients at the time of correction, our results are favorable. A long-term follow-up will allow us to judge the evolution (hypertrophy, aortic regurgitation, recurrence).   1. Introduction Une sténose sous-valvulaire aortique congénitale est définie comme tout obstacle fixe et permanent à la sortie du ventricule gauche (VG), situé en dessous des sigmoïdes aortiques, à différencier des obstacles dynamiques (cardiomyopathie hypertrophique obstructive : CMHO). Elle peut être la conséquence d’une insertion anormale de la valve mitrale ou du tissu accessoire, d’une insertion anormale d’un muscle papillaire mitral, d’un déplacement postérieur du septum infundibulaire sans defect septal interventriculaire. Enfin l’obstacle sous-aortique peut faire partie d’un complexe obstructif gauche (complexe de Shone). La sténose sous-valvulaire représente 5 à 6% de l’ensemble des cardiopathies congénitales. Les sténoses aortiques congénitales constituent un obstacle à l’éjection du ventricule gauche. Les sténoses sous-valvulaires se rencontrent dans 20 à 25% des cas. La lésion est rarement symptomatique à l’enfance, mais le gradient se majore progressivement pendant la croissance dans 50% des cas [1]. Sans chirurgie, la lésion va engendrer une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG), une insuffisance cardiaque, des troubles du rythme, une régurgitation aortique et enfin une endocardite. La guérison après chirurgie est réelle mais le risque de récidive est variable de 0 à 55% [1,2] d’une part ; l’autre risque étant l’aggravation de la régurgitation [2]. Sur le plan physiopathologique, la plupart des auteurs sont en faveur d’une lésion acquise car absente à la naissance [2,3]. Cilliers incrimine trois mécanismes dans le développement de l’obstacle sous-valvulaire aortique [3] : Théorie des turbulences induite par le flux (stimulation de l’endothélium) secondaire à la présence d’élément musculaire dans le VG, protrusion musculaire septale, mal-alignement du septum interventriculaire et élongation de la chambre de chasse du VG associés à une majoration de la séparation aortomitrale. Théorie géométrique consistant en une anatomie favorable à la genèse de ce processus (angle aortoseptale <130°). Théorie du stress mécanique et de la prédisposition génétique. La régurgitation aortique est secondaire au développement d’une fibrose sur la face ventriculaire des sigmoïdes aortiques en rapport avec le traumatisme répété secondaire au flux accéléré qui traverse l’obstacle sous-valvulaire, ou en rapport avec l’extension de la fibrose aux sigmoïdes aortiques. On décrit différents types d’anomalies qui peuvent être à l’origine d’un obstacle sous-valvulaire [4] : les sténoses sous-valvulaires fixes, localisées (membraneuses ou fibreuses) ou diffuses : type I : la sténose membraneuse est un diaphragme ; type II (rare) : la sténose fibreuse est formée d’un bourrelet fibreux ; type III (plus rare) : la sténose est diffuse fibromusculaire ; type IV : chenal fibreux et rigide (sténose en « tunnel »). les obstructions d’origine mitrale ; les obstructions musculaires malformatives. Le but de notre étude est de rapporter une série chirurgicale de sténoses sous-aortiques chez des patients faisant partie des cardiopathies congénitales vieillies : résultats opératoires « morbimortalité » et à moyen terme « évolution de l’hypertrophie myocardique, récidive ».     2. Historique La sténose aortique sous-valvulaire a été rapportée la première fois par Chevers en 1842 [5]. Brock et Fleming ont décrit la première dilatation transventriculaire en 1956. Spencer et ses collègues ont décrit la forme diffuse (tunnel form) réparée sous CEC en 1958 et en 1960 a été décrite la correction d’une sténose en tunnel [5]. Konno et al. ont décrit la technique de réparation aortoventriculoplastie antérieure en 1975 [2,5] et c’est Rastan et Kaney qui l’ont introduite comme technique opératoire en 1976. Kirklin et Barratt-Boyes ont décrit une version modifiée avec préservation de l’anneau et des sigmoïdes. Cooley et Garrett ont également décrit la septoplastie (préservation de l’anneau et des sigmoïdes) [2,5]. En 1975, Cooley a décrit comme alternative thérapeutique le conduit apico-aortique. Vouhé et al. ont décrit en 1984 la résection de l’obstacle sous-aortique par division de l’anneau aortique : incision de l’anneau aortique à travers le trigone fibreux gauche (commissure séparant les sigmoïdes gauche et droit), résection de l’obstruction et reconstruction de l’anneau aortique et le septum conal [7]. Ce même concept a été avancé par Kirklin et Barratt-Boyes [6,7] (en modifiant la procédure de Konno) qui inclut l’élargissement conal par un patch et la préservation de la valve aortique [8]. Cooley et Garrett ont rapporté la même technique « septoplasty » [9,10].   3. Problématique Plusieurs problématiques ont motivé cette étude : l’âge tardif des patients opérés, le choix de la technique opératoire pour lever l’obstacle (qui dépend du type et de l’étendue de l’obstacle sous-aortique), l’attitude à l’égard de la valve aortique qui présente un degré variable de remaniement et de régurgitation, l’évolution de l’obstacle sous-aortique (récidive, gradient), de la masse cardiaque après la levée de l’obstacle, et enfin le devenir de la valve aortique conservée.   3.1. Patients et méthodes Il s'agit d'une étude rétrospective à visée descriptive dans le but d’établir un profil épidémiologique, clinique, échocardiographique et évolutif des patients. C’est une analyse statistique des variables suivantes, en comparant l’état préopératoire, postopératoire à la sortie et à moyen terme (masse cardiaque, gradient aortique et valve aortique), les décès, les complications, le devenir de la lésion aortique, de la masse cardiaque et enfin celui du gradient aortique. Le recueil des données de cette étude est basé sur le dépouillement du dossier médical de l’opéré durant la période hospitalière : préopératoire : données cliniques, ECG, téléthorax et échographie doppler cardiaque ; peropératoire : variables opératoires ; postopératoire : réanimation et hospitalisation. Pour le contrôle et le suivi, les sources d’informations sont recueillies par : convocation des malades : chaque patient a subi un bilan clinique et paraclinique : ECG, radio du thorax et une échographie cardiaque pratiquée ; ou par téléphone : avec le médecin traitant ou à défaut avec les parents du patient (en cas de décès), les résultats (cliniques, paracliniques) sont transmis par fax. Le recueil des informations est saisi dans la base de données des patients opérés à l’EHS ERRIADH, les données pré per et postopératoires sont recueillies et saisies dans l’outil informatique (Microsoft office Windows 2007 : Excel).   3.1.1. Méthodes d’analyses statistiques Une comparaison a été faite sur la base de tests statistiques pour un risque d’erreur admis au maximum de α=0,05 (5%) : test χ² pour les variables qualitatives [11-13] ; test de corrélation pour les variables quantitatives [11-13].   4. Résultats De 2000 à 2017, 133 patients ont bénéficié d’une chirurgie pour rétrécissement aortique sous-valvulaire (RA° s/v). Parmi eux, 82 patients avaient un âge supérieur à 15 ans. Notre population est assez homogène et inclut les patients avec RA° s/v par membrane ou bourrelet, les cardiopathies complexes sont exclues. L’indication opératoire a été basée sur la présence de symptômes, le gradient moyen ventriculoaortique dépassant 40 mmHg, ou la présence d’anomalies congénitales associées nécessitant une chirurgie. L’âge moyen est de 27,56 ans (16 à 59 ans) [figure 1], 46 hommes et 36 femmes (sexe ratio : 1,27).   [caption id="attachment_4299" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Tranche d’âge des patients.[/caption]   L’évolution de la symptomatologie a varié d’un mois à 20 ans. La notion d’endocardite a été rapportée chez 3 patients. Six patients avaient un antécédent de chirurgie cardiaque [tableau 1] dont 3 pour un rétrécissement aortique sous-valvulaire. NYHA (I-IV) : 1,9. La totalité des patients avaient un rythme sinusal. L’index cardiothoracique a varié de 0,4 à 0,69 (moyenne 0,53).   Tableau 1. Antécédents de chirurgie cardiaque. Patient Lésion cardiaque à la primo-intervention Date primo-intervention Date réintervention Lésion cardiaque à la réintervention Geste opératoire 01 RA° s/v 1994 2006 RA° s/v Résection de la membrane s/A° 02 CIV 2008 2009 RA° s/v + désinsertion du patch CIV Résection de la membrane s/A° + fermeture de la CIV par patch en Dacron 03 RM (DMPC) 2008 2010 RA° s/v + MM + MA° Résection de la membrane s/A° + RVM + RVA + myomectomie 04 RA° s/v 2002 2014 IA IV postendocardite + RA s/v et valvulaire + IM II-III + IT III PAPS 48 mmHg + ABCES PRAAORTIAUES Résection de membrane sous-aortique résiduelle + Manouguian + RVA M + RVM M + plastie de Kay 05 RVM M STARR 1985 2014 DLA° + IT II + PAPS 47 mmHg + RVM M STARR fonctionnel RVA° M + Résection membrane sous-aortique 06 RA° s/v 1991 2015 RA° s/v récidive + IA° II + IM I+ IT I + PAPS 31 mmHg Résection membrane sur la GVM + myomectomie septale + réparation de l’aorte ascendante par bandelette L’évaluation échocardiographique préopératoire de l’obstacle sous-aortique inclut le retentissement sur les cavités cardiaques [tableau 2] et le gradient [figure 2].   Tableau 2. Échocardiographie doppler. Variables Données VGD 46,33 mm (29,5 à 70,5) VGS 28,75 mm (15,6 à 57,7) Masse VG 250,34 g (70,15 à 535) FE 68,6 % (36,5 à 82,4) FR 37,9 % (18,1 à 51) Gradient moyen 68,54 mmHg (17,6 à 123) VGD : ventricule gauche diastolique ; VGS : ventricule gauche systolique ; FE : fraction d’éjection ; FR : fraction de raccourcissement.   [caption id="attachment_4300" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Gradient transobstacle sous-aortique[/caption]     4.1. Les lésions associées de la valve aortique Soixante-deux patients présentaient une insuffisance aortique de grade I à IV et 18 patients une maladie aortique [figure 3], de la valve mitrale [figure 4] : insuffisance mitrale chez 45 patients, une maladie mitrale chez 2 patients et un patient porteur d’une prothèse valvulaire en position mitrale. Cinq patients associaient une communication interventriculaire (CIV) et une désinsertion de patch.   [caption id="attachment_4301" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Lésions aortiques.[/caption] [caption id="attachment_4302" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Lésions mitrales.[/caption]   Tous les patients ont été opérés sous circulation extracorporelle (CEC) aortocave après sternotomie médiane, et héparinisation générale (300 UI/Kg). La protection myocardique a été assurée par une cardioplégie cristalloïde froide antérograde injectée directement par les ostia coronaires chez 72 patients, sanguine froide chez 7 patients et mixte chez 3 patients, associée à un refroidissement local (shumway). L’abord de la lésion s’est fait par une aortotomie basse chez 80 patients et par atriotomie droite (cure d’une CIV) chez 2 patients. La CEC a été conduite en normothermie chez la majorité des patients (72 patients) et en hypothermie modérée chez 10 patients. Le traitement de la lésion avait consisté en une résection de la membrane sous-aortique en incisant la jonction entre la membrane et le septum interventriculaire (SIV), pour mettre en évidence un plan de clivage entre la membrane et le SIV sous la commissure, et qui se poursuit par une spatule de Rob dans le sens horaire sous la sigmoïde coronaire droite (SCD), puis sous la sigmoïde coronaire gauche (SCG), jusqu’au contact de la valve mitrale antérieure (VMA), permettant ainsi une énucléation complète en une seule pièce de l’ensemble de la membrane [figure 5]. La résection a été associée à une myotomie ou myomectomie [figure 6].   [caption id="attachment_4303" align="aligncenter" width="300"] Figure 5. Résection de la membrane sous-aortique [4].[/caption]A : exposition de la membrane sous-aortique ; B : ligne d’incision ; C : incision au bistouri ; D : clivage de la membrane sous-aortique.   [caption id="attachment_4304" align="aligncenter" width="300"] Figure 6. Myomectomie [4].[/caption]A : exposition de la membrane sous-aortique ; B : ligne d’incision ; C : incision au bistouri ; D : myomectomie ; E : aspect final.   L’aortotomie est fermée par 4 hémisurjets de fil de polypropylène 5 ou 4/0 après purge gazeuse des cavités gauches. Quant aux techniques d’élargissement de la voie d’éjection du VG, aucune n’a été pratiquée [figures 7-10].   [caption id="attachment_4305" align="aligncenter" width="300"] Figure 7. Technique de Konno-Rastan [5].[/caption]  Incision through the ascending aorta, aortic annulus,and right ventricular outfl ow tract (RVOT), exposing the interventricular septum.   [caption id="attachment_4306" align="aligncenter" width="300"] Figure 8. Technique de Konno-Rastan modifiée par voies transaortique et transatriale [8].[/caption] A : siège de l’incision septale ; B : réparation par patch.   [caption id="attachment_4307" align="aligncenter" width="300"] Figure 9. Technique de Konno-Rastan modifiée par voies transaortique et transventricualire [8].[/caption]A : siège de l’incision septale ; B : réparation par patch.   [caption id="attachment_4308" align="aligncenter" width="300"] Figure 10. Technique de septoplastie et préservation de la valve aortique [10].[/caption]    4.2. Les gestes au niveau de la valve aortique Un remplacement aortique a été pratiqué chez 22 patients, une plastie aortique a été effectuée chez 10 patients. Au niveau de l’orifice auriculoventriculaire gauche, parmi les 48 patients présentant une insuffisance mitrale en préopératoire, 2 patients ont bénéficié d’un remplacement valvulaire mitral, un patient a bénéficié d’un remplacement valvulaire mitral parmi les 2 patients présentant en préopératoire une maladie mitrale [figure 11].   [caption id="attachment_4309" align="aligncenter" width="300"] Figure 11. Geste chirurgical.[/caption]   4.3. Lésions cardiaques congénitales associées Cinq patients ont bénéficié d’une fermeture d’une communication interventriculaire par patch en Dacron, et un patient d’un élargissement d’une sténose sus-valvulaire.   4.4. Les paramètres peropératoires Durée de CEC de 63,19 min en moyenne (extrêmes 20 à 299 min), durée de clampage aortique de 42,06 min en moyenne (extrêmes 11 à 144 min), durée de l’assistance circulatoire en moyenne de 18,09 min (extrêmes 4 à 109 min), durée de ventilation en moyenne de 12,4 heures (extrêmes 2 à 125 heures), séjour en réanimation de 2,33 jours en moyenne (extrêmes 2 à 9 jours), séjour hospitalier de 12,45 jours en moyenne (extrêmes 6 à 42 jours), drogues inotropes positifs : 12 patients. On déplore 2 décès hospitaliers (2,43%). Trois patients ont présenté des complications en unité de soins intensifs (bloc auriculoventriculaire de 3e degré, fibrillation ventriculaire, arrêt cardiaque) et 3 complications hospitalières (insuffisance aortique grade III, thrombose valve mitrale et un arrêt cardiaque). Le gradient moyen aortique à la sortie est de 22,8 mmHg en moyenne (5,7 à 87,3 mmHg), l’insuffisance aortique variée de grade I à III.   4.5. Au contrôle, avec un recul de 6 mois à 175 mois (79,65 mois) Soixante-huit patients ont été contrôlés, 14 patients perdus de vue (17%). La mortalité globale tardive est de 3,65% (3 patients). La majorité des patients avaient amélioré la tolérance fonctionnelle, tous les patients avaient un rythme sinusal. Un certain nombre de complications ont été notées : 4 patients (BAV : pacemaker définitif pour un patient) ; quant à la régurgitation aortique, elle est de grade I à III pour 33 patients. Deux patients ont été réopérés dans l’intervalle [tableau 3].   Tableau 3. Type de chirurgie secondaire. Patient Année de primo-intervention Année de réintervention Geste chirurgical de réintervention ≠ 01 2004 2011 RVA° M + RVM M ≠ 02 2010 2010 Thrombose VM   Afin d’avoir une objectivité à notre étude, une analyse statistique a été menée. On observe, en ce qui concerne l’évolution de la masse du VG indexée, une différence significative entre l’état préopératoire/postopératoire (p=0,00001) [tableau 4] et entre l’état préopératoire/contrôle (p=0,01) [tableau. 5].   Tableau 4. Comparaison état préopératoire vs postopératoire immédiat. Variable Préopératoire Postopératoire P VGD 46,33 mm±9,14 (29,5 à 70,5) 41,28 mm±8,72 (26,7 à 67,7) DS, p=0,000 VGS 28,75 mm±7,89 (15,6 à 57,7) 26,8 mm±7,56 (12,7 à 51,9) DS, p=0,000 PPD 11,7 mm±4,07 (6,3 à 23,1) 12,35 mm±4,09 (7 à 24) dns PPS 15,83 mm±4,71 (9,8 à 27) 16,4 mm±4,63 (9,8 à 31) dns SIVD 12,8 mm±4,50 (4 à 23) 12,52 mm±4,43 (5,7 à 27,2) dns SIVS 15,54 mm±4,37 (7,7 à 24,4) 16,06 mm±4,64 (8,2 à 30,8) dns Masse VG D 250,34 g±142,47 (70,15 à 535) 224,3 g±137,68 (83,56 à 560,4) DS, p=0,00001 Masse VG D indexée 150,26 g±99,81 (46,77 à 300,66) 140,78 g±94,68 (46,42 à 329) DS, p=0,00001 FE 68,69%±9,14 (36,5 à 82,43) 64,94%±10,51 (35,14 à 87,6) DS, p=0,01 FR 37,9%±6,65 (18,1 à 51,08) 35,3%±7,74 (19,1 à 57,3) DS, p=0,000 Gradient moy 68,54 mmHg±22,66 (17,6 à 123) 22,8 mmHg±12,31 (5,7 à 87,3) DS, P ≈ 0.000 Gradient max 107,5 mmHg±32,48 (35,7 à 211) 36,62 mmHg±19,89 (10,5 à 142) DS, p=0,000 VGD : ventricule gauche diastolique ; VGS : ventricule gauche systolique ; PPD : paroi postérieure diastolique ; PPS : paroi post-systolique ; SIVD : septum interventriculaire diastolique ; SIVS : septum interventriculaire systolique ; FE : fraction d’éjection ; FR : fraction de racourcissement.   Tableau 5. Comparaison état préopératoire vs contrôle. Variable Préopératoire Contrôle P VGD 46,33 mm±9,14 (29,5 à 70,5) 48,5 mm±7,30 (36,1-65,2) DS, p=0,000 VGS 28,75 mm±7,89 (15,6 à 57,7) 29,96 mm±6,03 (20,1-42) DS, p=0,000 PPD 11,7 mm±4,07 (6,3 à 23,1) 10,12 mm±2,78 (5,2-19,8) dns PPS 15,83 mm±4,71 (9,8 à 27) 14,72 mm±2,8 (10,3-20,5) dns SIVD 12,8 mm±4,50 (4 à 23) 10,62 mm±2,84 (6,6-17) dns SIVS 15,54 mm±4,37 (7,7 à 24,4) 13,52 mm±3,16 (6,6-21,2) dns Masse VGD 250,34 g±142,47 (70,15 à 535) 180,8 g±72,47 (70,34-416,79) dns Masse VGD indexée 150,26 g±99,81 (46,77 à 300,66) 102,85 g/m2±40,19 (35,5-214,1) DS, p=0,01 FE 68,69%±9,14 (36,5 à 82,43) 67,33%±9,24 (32,63-84,45) dns FR 37,9%±6,65 (18,1 à 51,08) 38,27%±6,48 (22,88-53,61) dns Gradient moy 68,54 mmHg±22,66 (17,6 à 123) 21,33 mmHg±17,36 (1,94-85,81) DS, p=0,00001 Gradient max 107,5 mmHg±32,48 (35,7 à 211) 38,1 mmHg±27,38 (3,67-129,8) DS, p=0,00001 VGD : ventricule gauche diastolique ; VGS : ventricule gauche systolique ; PPD : paroi postérieure diastolique ; PPS : paroi post-systolique ; SIVD : septum interventriculaire diastolique ; SIVS : septum interventriculaire systolique ; FE : fraction d’éjection ; FR : fraction de racourcissement.   Quand au gradient moyen, on observe une différence significative entre l’état préopératoire/postopératoire (p=0,000), l’état préopératoire/contrôle (p=0,00001) et l’état postopératoire/contrôle (p=0,04) [tableau 6].   Tableau 6. Comparaison état postopératoire vs contrôle. Variable Postopératoire Contrôle P VGD 41,28 mm±8,72 (26,7 à 67,7) 48,5 mm±7,30 (36,1-65,2) DS, p=0,00001 VGS 26,8 mm±7,56 (12,7 à 51,9) 29,96 mm±6,03 (20,1-42) DS, p=0,00001 PPD 12,35 mm±4,09 (7 à 24) 10,12 mm±2,78 (5,2-19,8) DS, p=0,01 PPS 16,4 mm±4,63 (9,8 à 31) 14,72 mm±2,8 (10,3-20,5) Dns p=0,3 SIVD 12,52 mm±4,43 (5,7 à 27,2) 10,62 mm±2,84 (6,6-17) DS, p=0,02 SIVS 16,06 mm±4,64 (8,2 à 30,8) 13,52 mm±3,16 (6,6-21,2) DS, p=0,01 Masse VGD 224,3 g±137,68 (83,56 à 560,4) 180,8 g±72,47 (70,34-416,79) Dns, p=0,8 Masse VGD indexée 140,78 g±94,68 (46,42 à 329) 102,85 g/m2±40,19 (35,5-214,1) Dns, p=0,4* FE 64,94%±10,51 (35,14 à 87,6) 67,33%±9,24 (32,63-84,45) Dns, p=0,5 FR 35,3%±7,74(19,1 à 57,3) 38,27%±6,48 (22,88-53,61) DS, p=0,02 Gradient moy 22,8 mmHg±12,31 (5,7 à 87,3) 21,33 mmHg±17,36 (1,94-85,81) DS, p=0,04 Gradient max 36,62 mmHg±19,89 (10,5 à 142) 38,1 mmHg±27,38 (3,67-129,8) DS, p=0,03 VGD : ventricule gauche diastolique ; VGS : ventricule gauche systolique ; PPD : paroi postérieure diastolique ; PPS : paroi post-systolique ; SIVD : septum interventriculaire diastolique ; SIVS : septum interventriculaire systolique ; FE : fraction d’éjection ; FR : fraction de racourcissement.   5. Discussion L’obstacle aortique sous-valvulaire inclut un spectre d’anomalies, du simple obstacle (membrane ou fibromusculaire) jusqu’au tunnel like associant parfois une cardiomyopathie hypertrophique, anomalie d’insertion de la valve mitrale, déplacement postérieur du septum infundibulaire, un syndrome de Shone ou d’autres obstacles de la voie gauche.   5.1. Diagnostic tardif Dans la littérature, l’âge des patients au moment de la chirurgie est variable. Pour certains, l’âge se rapproche du nôtre : dans la série de Moutakiallah et al., l’âge moyen est de 18,1±9,7 ans, et il y a une similitude dans la forme de l’obstacle sous-aortique (formes simples) [15]. Oliver et al. rapportent une série de 134 patients dont l’âge moyen est de 31,6±17 ans. Il s’agit d’une étude comparative de trois populations : ceux qui ont été opérés (29 patients d’âge moyen 56+/-15 ans), les patients (64) non opérés d’âge moyen 27+/-13 ans et le dernier groupe de 41 patients opérés avant 15 ans (21+/-4 ans) [14]. Van der Linde et al, dans une méta-analyse incluant 4 centres, ont colligé une série de 313 patients pour obstacle sous-aortique (forme simple), associé dans 68% des cas à une régurgitation aortique modérée et dans 5% à une régurgitation moyenne ; l’âge des patients est de 20,2 ans en moyenne (18,4-31,0) [16]. D’autres auteurs ont rapporté des séries de patients opérés à un âge moins avancé, d’un jour à 21,8 années (moyenne de 5,1±5,1 années). Pour Jou, il s’agit de 185 patients dont 17/185 ont bénéficié d’une technique agressive [17], la même tranche d’âge est retrouvée dans la série de Dodge-Khatami et al. (moyenne de 4,3 années : de 7 jours à 13,7 ans), il s’agit de 58 patients (forme simple dans 43 cas et forme complexe dans 15 cas). Ces enfants ont bénéficié d’une résection de membrane seule dans 22 cas, d’une résection de membrane associée à une myomectomie dans 34 cas et 2 patients ont bénéficié de la procédure Konno [18]. Barkhordariana et al. rapportent une série de 50 patients (formes simples) d’âge moyen de 8 ans (3 à 44 ans) [19] ; Caldarone et al. rapportent 18 patients avec une moyenne d’âge de 11,5+/-7,9 (0,8-31,4), il s’agit de formes complexes traitées par la technique de Konno [20] ; chez Ruzmetov et al., dans une série de 190 patients (140 simples et 50 complexes), l’âge moyen était de 8,2±4,4 années (1 semaine à 36 ans) [21] ; Lampros et al. rapportent 36 patients (forme discrète) avec un âge moyen de 7,1 ans (9 mois à 47 ans) [6] ; Tabatabaie et al. rapportent une série de 26 patients avec formes variées d’obstacles sous-aortiques (procédure Konno-Rastan), l’âge des patients étant de 12,8±7 années en moyenne [9]. Parry et al. rapportent une série de 37 patients (formes simples) avec une moyenne d’âge de 7,5 années (0,5-35). Parmi eux, 10 patients opérés pour récidive de l’obstacle sous-aortique et 8 aux antécédents de correction d’une CIV [2] ; Jahangiri et al. rapportent une série de 46 patients (forme complexe et tunnel like) traitée par la procédure modifiée de Konno et celle de Konno-Ross, avec un âge moyen de 5 ans [22] ; Serraf et al., dans une série de 160 patients (moyenne d’âge de 10 ans [0,1-30]), ont rencontré 120 simples obstacles sans lésions associées [5]. Karamlou et al. ont suivi l’évolution du rétrécissement sous-aortique (forme simple) dans une population composée de 313 enfants (l’âge moyen est de 8 mois : de 0 à 17 ans), 159 enfants ont été opérés lorsque le gradient dépassait 30 mmHg [23] ; l’âge est de un mois à 44 ans (moyenne de 8,6 années) dans la série de Brauner et inclut 75 patients [24]. Dans la série de Geva et al. [1], l’âge des patients au moment de l’intervention est de 3,7 ans en moyenne (0-34,8). Les auteurs retrouvent dans la sous-population dont l’âge est inférieur à 4 ans des lésions plus sévères et complexes (syndrome de Shone, distance entre la membrane et la valve aortique plus courte et une résection de la membrane étendue à la valve aortique ou la valve mitrale). Par contre le gradient est moins élevé. Hirata et al. rapportent une série de 106 patients en primo-intervention pour obstacle sous-aortique (forme simple), l’âge moyen de 7,2±4,9 années (0-20 ans). Soixante-six patients ont bénéficié d’une simple résection et 45 d’une myectomie associée [25] ; Suárez de Lezo et al. présentent un autre aspect du traitement de l’obstacle sous-aortique qui est la dilatation percutanée : il s’agit d’une série de 76 patients (forme simple : membrane fibreuse [<3 mm]) avec un âge moyen de 19+/-9 ans (2-67 années) [26] ; enfin, Brown et al. rapportent une série de 257 patients dont l’âge varie de 3 à 43 ans (moyenne 11 ans) [27]. On observe que la majorité des séries rapportent un âge plus jeune des patients. Par opposition, l’âge de nos patients au moment de l’intervention est de 27,56 ans en moyenne, ceci est dû à un retard du diagnostic d’une part, et de la prise en charge chirurgicale, une chirurgie au retentissement sévère sur la fonction ventriculaire (HVG), et des lésions aortiques avancées, d’autre part.   5.2. Mortalité opératoire La mortalité hospitalière globale dans notre série est de 2 patients (2,43%). Comparée à la littérature, elle est généralement faible, surtout pour les formes localisées. Elle varie de 0 à 5 décès en fonction de la taille de la série [1,2,5,6,9,15-21,25]. Jou et al. rapportent 2 décès hospitaliers/185 [17] ; Ruzmetov et al. 7 décès hospitaliers/190 (4 dans le groupe forme simple et 3 dans le groupe de forme complexe) [21] ; Serraf et al. 5 décès hospitaliers et incriminent comme facteur prédictif l’âge et le stade fonctionnel NYHA III-IV préopératoire [5]. Malgré les formes complexes, Jahangiri et al. ne rapportent pas de décès hospitalier, ni de complication majeure (BAV), ni d’aggravation de la régurgitation [22].   5.3. Complications hospitalières Trois patients ont présenté des complications en unité de soins intensifs (bloc auriculoventriculaire de 3e degré, fibrillation ventriculaire, arrêt cardiaque) et 3 complications hospitalières (insuffisance aortique grade III, thrombose valve mitrale et un arrêt cardiaque). Dans la littérature, les troubles de conduction ne sont pas rapportés par l’ensemble des auteurs et certains incriminent le geste agressif pratiqué pour la correction de l’obstacle sous-aortique (procédure Konno classique et modifiée, myomectomie) qui réduit le gradient postopératoire mais qui aura des conséquences dans la recrudescence des troubles de la conduction [17,19], d’autres auteurs incriminent la responsabilité aux formes complexes [19], l’importance de la résection musculaire [19]. Ces complications (BAV) sont estimées à 10% selon Barkhordariana et al. [19], entre 8,6% en cas de primo-intervention et 11,4 % en cas de réopération selon Jou et al. [17]. Les auteurs rapportent 33 BAV temporaires ou définitifs dont 20 ont bénéficié d’un pace définitif, et retrouvent comme facteur prédisposant de survenue de cette complication une forme complexe, une procédure modifiée de Konno et une résection étendue [17]. Dodge-Khatami et al. rapportent un BAV/58 opérés [18], Barkhordarian et al. 5 BAV/50 opérés [19], Caldarone et al. 4 BAV transitoires/18 opérés (série de la procédure Konno modifiée) mais sans BAV permanent, par contre les auteurs rapportent 5 shunts résiduels interventriculaires et préconisent l’association de points séparés et surjet pour prévenir cette complication [20]. Moutakiallah et al. ne rapportent pas de troubles de conduction [15], Lampros et al. rapportent 2 BAV/36 opérés [6], Tabatabaie et al. 4 BAV/26 opérés et 2 CIV iatrogène (procédure Konno-Rastan) [9]. Jahangiri et al. ne rapportent pas de BAV malgré le type de correction (procédure Konno, modifiée et procédure Konno-Ross) [22], Serraf et al. 5 BAV [5], Yasutaka Hirata et al aucun BAV [25]. Marasini et al. ne rapportent pas de décès ni de complications majeur [28]. Parry et al. rapportent 5 BAV (série de 37 patients) dont 4 en chirurgie itérative en rapport avec la stratégie adoptée (myomectomie circonférentielle), 3 CIV iatrogènes, une lésion mitrale et une lésion aortique iatrogène [2] ; Geva et al. rapportent 3% de BAV dans leur série [1]. Dans celle de Van der Linde et al., 17 patients ont développé un BAV, la myomectomie associée étant un facteur de risque de survenue du BAV (p=0,005), les auteurs déconseillent la myectomie systématique [16,29].   5.4. Mortalité tardive Au contrôle, avec un recul de 6 à 175 mois (79,65 mois), la mortalité globale tardive est de 03,65% (3 patients). Dans la littérature, elle varie de 0 à 5% [1,2,6,19], Jou et al. rapportent 4 décès tardifs/185 opérés [17], Dodge-Khatami et Karamlou un décès chacun [18,23], Ruzmetov et al. 10 décès tardifs/190 opérés [21], Serraf et al. 4 décès tardifs et incriminent comme facteur prédictif l’hypoplasie de l’anneau aortique, la sténose mitrale, la coarctation et le « tunnel form » [5]. Van der Linde et al. rapportent 10 décès tardifs [16].   5.5. Évolution de la masse du VG indexée L’analyse statistique comparative de la masse du ventricule gauche entre l’état préopératoire (150,26 g±99,81 [46,77 à 300,66]) et l’état postopératoire (140,78 g±94,68 [46,42 à 329]) retrouve une réduction significative de la masse du VG (p=0,00001), même constat entre l’état préopératoire et au contrôle (102,85 g/m2±40,19 [35,5-214,1] ; p=0,01) et qui est encore confirmé entre l’état postopératoire et le contrôle (p=0,04). Peu d’auteurs ont abordé et comparé la masse du VG en préopératoire et en postopératoire immédiat et à moyen terme.   5.6. Évolution de l’insuffisance aortique En préopératoire, 62 patients présentaient une insuffisance aortique de grade I à IV et 18 patients une maladie aortique [figure 1]. Parmi eux, 22 patients ont bénéficié d’un remplacement valvulaire aortique eu égard à la sévérité des lésions ou secondaire à des lésions iatrogènes. Au contrôle, la régurgitation aortique est de grade I à III chez 33 patients. Dans la littérature, les avis divergent sur l’évolution postopératoire de la régurgitation [18,19] ; certains auteurs sont en faveur de l’aggravation de la lésion aortique après chirurgie et préconisent l’abstention thérapeutique, sauf indication formelle [5,18]. D’autres constatent la stabilisation voire l’amélioration de la régurgitation après la correction de l’obstacle sous-aortique [2,5,18,19]. Parry et al. observent une amélioration significative de la régurgitation de modérée à minime (mild/moderate to none/trivial) (p=0,019) [2]. L’évolution de la lésion aortique selon certains auteurs dépend de plusieurs facteurs. Pour Barkhordariana et al. [19] : insertion de la membrane sur les sigmoïdes aortiques, distorsion des sigmoïdes (flux turbulent), épaississement des sigmoïdes et d’éventuelle greffe bactérienne. Oliver et al. incriminent comme facteurs le jet accéléré généré par l’obstacle aortique et l’extension du processus fibreux au tissu valvulaire [14]. Pour d’autres, cette évolution est variable, soit vers l’aggravation ou la stabilisation après chirurgie, ceci dépend du temps écoulé depuis le diagnostic et du gradient moyen ventricule/aorte (>30 mmHg) [23]. Karamlou et al. constatent un puissant lien entre la progression et l’aggravation de la régurgitation et le gradient initial supérieur à 30 mmHg (p<0,001) [23]. Parry et al. retrouvent comme facteur prédictifs de l’aggravation de la régurgitation en analyse multivariée le gradient élevé et une régurgitation modérée à moyenne en pré et postopératoire à moyen terme [2]. Jahangiri et al. ne rapportent pas d’exacerbation de la régurgitation aortique malgré la forme opérée (formes complexes et tunnel like) et la technique de correction (procédure Konno, modifiée et procédure Konno-Ross) [22]. Caldarone et al. insistent sur le bénéfice de la résection étendue de l’obstacle dans la réduction de l’incidence et de l’aggravation de la régurgitation aortique (série de Konno modifié) [20]. Serraf et al. constatent que la levée de l’obstacle améliore la régurgitation aortique dans 86% des cas, avec, dans 49 cas, une amélioration de l’insuffisance aortique (IA), une stabilisation dans 4 cas, une aggravation chez 2 patients et dans 21 cas, apparition d’une régurgitation aortique de grade I [5]. Néanmoins, les auteurs indiquent que l’âge à l’intervention n’a pas de conséquence sur l’évolution de la régurgitation, celle-ci est améliorée par la levée de l’obstacle. Dans une méta-analyse, Van der Linde et al. ne retrouvent pas d’aggravation de la régurgitation significative (10%) (p=0,76). Les auteurs retrouvent comme facteur prédictif de l’aggravation de la régurgitation de modérée à moyenne : un gradient max ≥80 mmHg (p=0,008) [16], les auteurs retiennent un gradient max ≥50 mmHg (p=0,007) comme risque élevé d’avoir une régurgitation aortique dans le temps, mais ne retiennent pas cet élément comme facteur d’aggravation de la régurgitation aortique (p=0,999) [29]. Pour Brauner et al., l’importance préopératoire de la régurgitation est directement corrélée au degré du gradient à travers l’obstacle et à l’âge, les auteurs conseillent l’intervention précoce afin de préserver la valve aortique [24].   5.7. Évolution du gradient À la sortie, le gradient moyen aortique est de 22,8 mmHg en moyenne (5,7 à 87,3 mmHg), l’insuffisance aortique variée de grade I à III. Parmi les 82 patients opérés pour obstacles sous-valvulaires, 8 patients (9,75%) présentaient à la sortie un gradient aortique moyen ˃30 mmHg dont un ˃50 mmHg. Au contrôle, le gradient moyen aortique est de 21,33 mmHg en moyenne (1,94-85,81 mmHg). Huit patients présentaient un gradient moyen ˃30 mmHg, dont 2 avec un gradient moyen ˃50 mmHg. Parmi cette population de patients, un remplacement aortique a été pratiqué chez 22 patients, une plastie aortique a été effectuée chez 10 patients. Soixante patients ont bénéficié d’une résection sans remplacement, un patient présente un gradient moyen ˃50 mmHg (postopératoire et contrôle) ; notons qu’en préopératoire le gradient était estimé à 120 mmHg. Certains auteurs constatent que l’aggravation du gradient est plus marquée et plus rapide chez l’enfant qu’à un âge adulte, ils incriminent comme mécanisme des facteurs prédisposants morphologiques (majoration de la distance entre l’anneau mitral et aortique, un angle aortoseptal prononcé, ainsi qu’une zone rétrécie dans la chambre de chasse du ventricule gauche). Ces facteurs sont responsables de modifications des forces dynamiques et de la majoration du stress survenant sur un lit de prédispositions génétiques [14]. Dans la littérature, la persistance du gradient en postopératoire est fonction de la technique pratiquée (myomectomie, procédure Konno classique et modifiée). Certains auteurs insistent également sur l’impact du gradient postopératoire (>30 mmHg) dans la persistance ou non de ce gradient ; pour Serraf et al., c’est l’indicateur potentiel d’une reprise chirurgicale [5]. L’analyse statistique comparative du gradient moyen aortique entre l’état préopératoire et postopératoire retrouve une réduction significative du gradient aortique (p=0,000) notant que 8 patients présentaient à la sortie un gradient moyen >30 mmHg ; une réduction du gradient a également été observée à l’état préopératoire et au contrôle (p=0,00001), les mêmes résultats ont été observés entre le postopératoire et le contrôle à moyen terme (p=0,04). Notons que les différents écrits rendent compte en général de la baisse du gradient en postopératoire immédiat et à moyen terme [1,2]. Karamlou et al. insistent sur le gradient postopératoire : plus il est élevé, plus le risque de récidive est majeur. Ils constatent d’ailleurs que, dans la population avec un gradient initial à ≥30 mmHg, la progression est plus rapide par rapport à la population avec un gradient à <30 mmHg. Les auteurs retrouvent comme facteurs : un gradient initial élevé supérieur à 30 mmHg (p<0,001), des sigmoïdes aortiques épaissis (p=0,003) et l’attachement de la membrane au tissu valvulaire mitral et aortique (p=0,003) [23]. Geva et al. ont observé un gradient maximum à travers la chambre de chasse supérieur à 40 mmHg chez 27 patients ; parmi eux, 16 patients ont été réopérés. Les auteurs rapportent comme facteur de persistance du gradient en analyse univariée : âge ≤4 ans, syndrome de Shone, diamètre de l’anneau aortique Z score <0, la distance entre l’obstacle et la valve aortique <6 mm en systole et <4 mm en diastole, gradient max préopératoire ≥70 mmHg, résection de la membrane insérée sur la valve aortique ou mitrale ; en analyse multivariée : syndrome de Shone, la distance entre l’obstacle et la valve aortique <5 mm en diastole et la résection de la membrane insérée sur la valve aortique ou mitrale. Quant à l’intérêt de la myomectomie, ils sont en désaccord avec les autres auteurs : ils concluent que les patients ayant bénéficié d’une myectomie ont plus de chance de non-réopération, et que le gradient maximum pré et postopératoire est le facteur incriminé dans la récurrence de l’obstacle ; ils préconisent d’être plus agressif dans la résection dans pareil cas [1]. Hirata et al. observent un gradient supérieur à 30 mmHg chez 26 patients [25]. Parry et al. observent une baisse du gradient de 66,9±30,4 à 15,1±12,2 mmHg (p=0,0001) et préconisent d’une part l’ablation méticuleuse du tissu pathologique au niveau valvulaire, sub-commissural et dans la chambre de chasse et d’autre part d’effectuer une résection (myomectomie) circonférentielle si nécessaire afin d’éviter la récidive [2]. Serraf et al. [5] et Dodge-Khatami et al. [18] n’ont constaté aucune différence par l’association ou non d’une myectomie sur le gradient moyen postopératoire. Serraf et al. rapportent que 46/160 patients ont un gradient supérieur à 30 mmHg au contrôle [5]. Van der Linde et al. retrouvent comme facteur d’une progression rapide du gradient l’âge avancé des patients >30 ans, le sexe féminin. Un gradient élevé préopératoire est corrélé à la persistance d’un gradient postopératoire. Par contre, le type de chirurgie et l’âge au moment de l’intervention n’ont pas été identifié comme facteurs d’une rapide progression [16] ; les auteurs incriminent comme facteur d’une progression rapide de l’obstacle l’association à une autre cardiopathie (CIV, coarctation, etc.) (p=0,005) [29]. Barkhordariana et al. rapportent un gradient supérieur à 30 mmHg à distance chez 6 patients et 2 respectivement en cas de primo-intervention ou de chirurgie itérative [19].   5.8. Récurrence et indication de réintervention La récidive de l’obstacle aortique sous-valvulaire est définie par l’apparition de lésions obstructives ou d’un gradient maximum supérieur à 30 mmHg à l’échographie et qui étaient absents au contrôle échographique postopératoire immédiat [15]. Plusieurs auteurs ont rapporté des avis différents sur l’intérêt d’associer une myomectomie à la résection de la membrane [18]. Trois patients de notre série ont été réopérés pour rétrécissement aortique sous-valvulaire. Au contrôle, l’indication de réopération pour récurrence de l’obstacle sous-aortique a été retenue chez 2 patients (gradient moyen ˃50 mmHg ; récidive, lésions aortique sévère). Ce taux bas de récidive trouverait une explication dans l’attitude agressive vis-à-vis de l’obstacle aortique (myotomie et myectomie 52/82 patients) et la forme simple de l’obstacle traitée dans notre série. La résection précoce a été préconisée par plusieurs auteurs qui ont affirmé qu’elle réduisait la récidive. Serraf et al. rapportent 26 réinterventions chez 20 des 46 patients (46/160), patients avec un gradient supérieur à 30 mmHg au contrôle. En analyse multivariée, les auteurs identifient comme facteur de récurrence et de réopération la coarctation et le gradient dans la chambre de chasse postopératoire, ainsi que le jeune âge au moment de l’intervention (un âge inférieur à 5 ans était un facteur de risque important de récidive dans l’analyse univariée mais pas dans l’analyse multivariée). Les auteurs proposent de reprendre le patient lorsque le gradient est supérieur à 30 mmHg à la fin de l’intervention [5]. Certains auteurs notent une récurrence de l’obstruction entre 14 à 27% [2,18], qui dépend de la forme anatomique et de l’importance de la résection musculaire initiale [5,17-19,21], Karamlou et al. rapportent 23 réopérations/159 enfants (1 à 4 réopérations). Ils ne retrouvent pas de lien entre le geste opératoire et le risque de récurrence et de réopération mais constatent sans puissance statique un lien entre le gradient postopératoire et le risque de réintervention. Les auteurs concluent à ce que l’indication doit être posée lorsque le gradient dépasse 30 mmHg, afin d’éviter la récidive et la majoration de la régurgitation aortique postopératoire [23]. Brauner et al. rapportent 18 récurrences dont 13 patients qui ont été réopérés (17 réopérations). Les auteurs identifient comme facteur de récurrence en analyse univariée le gradient postopératoire et la forme complexe (tunnel like) et en analyse multivariée le jeune âge des patients et le gradient préopératoire élevé [24]. Geva et al. rapportent un gradient ≥40 mmHg chez 27 patients au contrôle. 16/111 patients ont été réopérés pour récurrence de l’obstacle dans un délai de 6,9 années en moyenne (1,7 à 11,2 ans). Ils retrouvent comme facteurs prédictifs de réopération en analyse univariée : un âge ≤4 ans, une surface corporelle <0,8 m², un syndrome de Shone, un diamètre de l’anneau aortique Z score <0, une distance entre l’obstacle et la valve aortique <6 mm en systole et <4 en diastole, un gradient max préopératoire ≥60 mmHg, une insertion valvulaire aortique de la membrane, une myomectomie, une résection de la membrane insérée sur la valve aortique ou mitrale et la persistance d’un gradient à un mois ≥15 mm Hg ; en analyse multivariée : une distance entre l’obstacle et la valve aortique <6 mm en systole, un gradient max préopératoire ≥60 mmHg et la résection de la membrane insérée sur la valve aortique ou mitrale [1]. Dans la série d’Hirata et al., parmi les 26 patients présentant un gradient supérieur à 30 mmHg au contrôle, 8 ont été réopérés (gradient 50 mmHg) pour récurrence de l’obstacle et les auteurs ne constatent pas de différence (récurrence et réopérations) entre les résections simples et les myectomies dans le groupe obstacle simple (primo-intervention). Par contre, ils constatent une différence en faveur de la myectomie associée dans le groupe obstacle complexe et pour ceux avec antécédents de chirurgie cardiaque (p=0,031). Entre autres, les auteurs insistent sur la résection du tissu fibreux intéressant la valve mitrale, qui améliore le gradient et minimise le recours à la myectomie dans la forme simple [25]. Parry et al. rapportent 4 réopérations pour récurrence de l’obstacle. Les auteurs concluent à ce qu’une chirurgie agressive (myomectomie) associée à la résection du tissu fibreux au niveau valvulaire procure d’excellents résultats sur obstacle et régurgitation aortique, réduisant ainsi la récurrence et améliorant la compétence aortique avec le minimum de complications, surtout lorsqu’il s’agit d’une primo-intervention [2]. Jou et al. rapportent 29 réopérations pour récidive de l’obstacle sous-aortique sur un total de 185 patients, dont 2 pour une troisième fois. Les auteurs incriminent la présence d’éléments mitraux accessoires, l’âge précoce au moment de la levée de l’obstacle [17]. Dodge-Khatami et al. rapportent 11 réinterventions/58 patients, les auteurs incriminent comme facteur l’obstacle complexe, le jeune âge, le gradient résiduel et la présence d’une arteria lusoria). Les auteurs concluent que la myomectomie systématique ne fait pas décroître le risque de récurrence [18] et que la myomectomie dans les formes simples ou complexes n’est pas un facteur de récurrence de l’obstacle. Barkhordarian et al. rapportent dans sa série 15/50 réoperations (7 redux et 9 tridux) dont un patient qui a bénéficié d’une myomectomie lors de la primo-intervention. Ils rapportent une réintervention pour un gradient supérieur à 30 mmHg [19]. Caldarone et al. Ne rapportent aucune réintervention, dans une série de la procédure Konno modifiée, et préconisent cette technique pour les cas simples, afin d’éviter toute récurrence. Selon les auteurs, cette technique réduit le gradient, préserve la valve aortique et évite la récurrence de l’obstacle sous-aortique [20]. Lampros et al. rapportent 10 réinterventions sur un total de 36 patients [6]. Ruzmetov et al. dans une série de 190 patients (140 simples et 50 complexes) rapportent 26 réopérations chez 15/140 patients (forme simple) et 78 réintervention chez 35/50 patients (forme complexe). L’indication est une récurrence dans la majorité des cas. Les auteurs sont favorables à une myomectomie généreuse dans les formes simples [21] ; Moutakiallah et al. rapportent deux réinterventions/18. Les auteurs incriminent les facteurs suivants de récurrence : en analyse univariée, l’hypoplasie de l’anneau aortique, le tunnel, la myectomie et la membranectomie isolée, le gradient préopératoire et postopératoire immédiat élevé, alors qu’en analyse multivariée, c’est l’existence d’une coarctation aortique et le gradient postopératoire. Les auteurs incriminent les facteurs suivants dans la réintervention, en analyse univariée : l’hypoplasie de l’anneau aortique, la présence d’une coarctation, le jeune âge à la première opération et le gradient postopératoire immédiat ; en analyse multivariée : l’existence d’une coarctation aortique et le gradient postopératoire immédiat [15]. Lampros et al. rapportent 10 réinterventions sur un total de 36 opérés [6]. Jahangiri et al. rapportent deux récurrences. Il s’agit de formes complexes (procédure Konno, modifiée et procédure Konno-Ross) et concluent que la procédure de Konno modifiée associée à la résection du septum conal procure d’excellents résultats sur des patients avec un tunnel like, un anneau et une valve aortique normaux [22]. Dodge-Khatami et al. rapportent 11 réinterventions (5 dans la forme simple et 6 dans la forme complexe) et retrouvent comme facteur : la forme complexe, le jeune âge, le gradient postopératoire et la présence d’une arteria lusoria ; la myomectomie ne protège pas de la récurrence et doit être adaptée aux lésions peropératoires [18]. Van der Linde et al. rapportent un taux de 2%/année de réopérations, 80 patients ont été réopérés et 19 ré-réopérés. Les auteurs retrouvent comme facteur prédictif : le sexe féminin, l’aggravation du gradient, le gradient max ≥80 mmHg et la faible différence entre le gradient pré et postopératoire, la levée incomplète de l’obstacle et un gradient postopératoire élevé. Par contre, la myomectomie associée n’est pas un facteur de réduction du taux de réopération (p=0,92), au contraire, elle majore le risque de bloc auriculoventriculaire. Les auteurs insistent sur une surveillance rapprochée des femmes adultes vu le risque de récurrence élevé [16]. Les auteurs ne retiennent pas comme indication opératoire ni un gradient bas ni l’association d’une régurgitation modérée, mais l’indication opératoire doit tenir compte de plusieurs éléments : le gradient, la majoration rapide de ce gradient, la sévérité et la progression de la régurgitation aortique, la présence de lésions associées (CIV), le diamètre du ventricule gauche et le risque de mort subite [29]. Suárez de Lezo et al. rapportent 15 récurrences après dilatation percutanée. Douze patients ont été redilatés et 4 patients opérés [26]. Brauner et al. concluent dans leur étude que la chirurgie doit être proposée avant que le gradient n’atteigne 40 mmHg, ce qui réduit selon eux l’incidence de la récurrence, les réopérations et les lésions aortiques secondaires [24].   5.9. Genèse et progression de l’obstacle sous-aortique Afin d’identifier le mécanisme de la genèse de l’obstacle sous-aortique et d’expliquer la différence de progression de l’obstacle chez l’enfant (évolution rapide) par rapport à l’adulte (progressive), Oliver et al. incriminent une anomalie des forces dynamiques au niveau de la chambre de chasse du ventricule gauche qui est responsable d’un stress au niveau du septum interventriculaire. Ceci est dû à des altérations morphologiques (une distance exagérée mitroaortique, un angle aigu aortoseptal). L’augmentation du stress septal va engendrer une accentuation de la sécrétion des facteurs de croissance à l’échelle cellulaire, responsable d’une prolifération cellulaire. Les conséquences sont plus marquées chez l’enfant que chez l’adulte [14]. Lampros et al. incriminent une anomalie de l’appareil valvulaire mitral et du septum interventriculaire [6]. L’insuffisance aortique associée est imputable aux lésions du jet de l’obstacle sous-valvulaire. Néanmoins, l’extension de la fibrose au tissu valvulaire aortique est le second facteur incriminé dans la genèse de la régurgitation aortique [2,14]. Cette régurgitation aortique est notée dans les différentes séries et à des degrés variables dans 30 à 80% des cas [1-15,17,19-22,24-27,29-31]. Quant à la progression de la régurgitation aortique chez les patients opérés ou non, les avis divergent. Oliver et al. ne retrouvent pas de relation directe entre l’âge et le degré de régurgitation, de même pour l’évolution dans le temps. Par contre, ils décrivent une relation directe entre l’importance et l’évolution de la régurgitation et le degré de l’obstacle sous-aortique [14]. L’association d’une autre cardiopathie congénitale a été observée dans la majorité des séries. 44% des patients avaient une lésion associée (souvent une communication interventriculaire ou une coarctation) dans la série d’Oliver et al. [14]. Dans notre série, 23/128 patients (17,9%) avaient une cardiopathie associée. Le diagnostic précis d’un obstacle sous-aortique est échocardiographique. Sans traitement, la sténose a comme conséquences une hypertrophie ventriculaire, une défaillance cardiaque, des troubles du rythme, une régurgitation aortique et le risque d’endocardite. Cette évolution est variable selon l’âge des patients. Chez les enfants, elle est marquée par une progression plus rapide que chez l’adulte [29]. La première question qui se pose : à quel âge doit-on opérer? Le traitement diffère en fonction de la forme et de l’âge. Le résultat du traitement est conditionné par l’évolution de l’hypertrophie myocardique, l’obstacle sous-aortique (le risque de récidive estimé par différents auteurs est entre 14 et 27% [2]) et par la lésion aortique (insuffisance aortique estimée par certains auteurs jusqu’à 50%) [2]. L’objectif du traitement de l’obstacle sous-valvulaire, avec ses différentes formes (simple membrane, tunnel like), est un défi et vise à lever l’obstacle, tout en préservant l’intégrité des sigmoïdes aortiques et fonctionnels et en évitant la survenue d’un bloc auriculoventriculaire (BAV) et la récurrence de l’obstacle. Particulièrement chez les enfants opérés en bas âge, la préservation des sigmoïdes aortiques est essentielle pour une croissance naturelle. Les questions suivantes qui se posent : quelle technique adopter en fonction de la forme anatomique de l’obstacle ? Quel est le risque de récurrence de l’obstacle et quelle est l’évolution de la régurgitation aortique ? Le traitement consiste en la levée de l’obstacle sous-aortique, de la simple résection de l’anneau fibreux ou du bourrelet musculaire. Différentes techniques sont utilisées pour élargir la voie d’éjection du ventricule gauche afin de minimiser tout gradient résiduel (la septoplastie du ventricule gauche selon la technique décrite par Cooley et Garrett [10], la septoplastie décrite par Vouhé [7], l’aortoventriculoplastie antérieure [technique de Konno-Rastan], la procédure de Konno modifiée, celle de Ross-Konno et enfin le tube valvé apicoaortique) [8, 21]. Suárez de Lezo et al. ont évalué la dilatation percutanée par ballonnet dans le cadre du traitement de la forme simple (<3 mm) [26]. Plusieurs auteurs ont abordé le sujet du traitement de l’obstacle sous-aortique, Jou, Barkhordarian et Ruzmetov rapportent des résultats à long terme de ce type de chirurgie [17,19,21]. Parry et Hirata soulèvent l’intérêt d’associer une myectomie à la résection de l’obstacle [2,25]. Karamlou soulève la problématique du gradient à partir duquel on doit opérer les enfants [23]. Geva, Serraf et Dodge-Khatami abordent le sujet des facteurs de risques [1,5,18]. Oliver et Van der Linde se sont intéressés à la chirurgie de l’obstacle à l’âge adulte [14,16,29]. Jahangiri s’est intéressée à la chirurgie des formes complexes [22]. D’autres auteurs ont évalué les résultats des différentes techniques dans les formes complexes, ainsi Tabatabaie (procédure Konno-Rastan) [9], Roughneen et Caldarone (procédure Konno modifiée) [8,20]. La chirurgie est largement acceptée comme le moyen thérapeutique pour la levée de l’obstacle et pour éviter les complications évolutives (l’hypertrophie du VG, la régurgitation aortique et endocardite). Certains auteurs préconisent la dilatation percutanée pour une population ciblée d’obstacle sous-valvulaire (forme fibreuse) [26]. Certains préconisent la chirurgie à un âge précoce afin de minimiser la récurrence. Ceci a été infirmé dans la série de Geva et al. où le risque de récurrence est corrélé significativement à l’âge précoce de la levée de l’obstacle [1]. D’autres ont évoqué le bénéfice de la chirurgie à un âge précoce sur la fréquence de la récurrence [2]. Brauner et al. avancent l’argument d’une morbimortalité basse et préconisent la chirurgie au moment du diagnostic de l’obstacle. Ce qui permet d’améliorer les résultats tardifs (de réduire l’hypertrophie ventriculaire et le risque d’une greffe bactérienne et surtout d’éviter les lésions de la valve aortique). Néanmoins, cette attitude ne prévient pas la récurrence de l’obstacle. Ce qui a conduit les auteurs à conclure que le moment de l’indication opératoire est difficile à déterminer [24]. Concernant le geste chirurgical, si la résection de l’obstacle sous-aortique fait l’unanimité, le débat persiste quant à l’intérêt de la myotomie ou de la myomectomie. Certains auteurs la préconisent dans la perspective de réduire la récurrence de l’obstacle ainsi que la réopération [2]. Par contre, d’autres mettent en avant le risque de bloc auriculoventriculaire et l’effet minime sur la récurrence [16,18]. Car en matière d’indication opératoire, les recommandations sont claires (ESC guidelines 2010 et ACC/AHA guidelines) [30.31]. L’indication opératoire est formelle devant un gradient significatif :   ESC [31] Symptomatic patients (spontaneous or on exercise test) with a mean Doppler gradient ≥50 mmHg or severe AR should undergo surgery (Class I Level C).   ACC/AHA [30] Surgical intervention is recommended for patients with SubAS and a peak instantaneous gradient of 50 mm Hg or a mean gradient of 30 mm Hg on echocardiography- Doppler. (Class I Level of Evidence: C). Surgical intervention is recommended for SubAS with less than a 50-mm Hg peak or less than a 30-mm Hg mean gradient and progressive AR and an LV dimension at end-systolic diameter of 50 mm or more or LV ejection fraction less than 55%. (Class I Level of Evidence: C).   L’indication opératoire est différente en fonction des séries rapportées ; ainsi Barkhordarian et al. préconisent 40 mmHg chez le patient asymptomatique et 30 mmHg en cas de symptomatologie clinique [19]. Caldarone et al. posent l’indication opératoire au-delà de 30 mmHg ou en cas d’aggravation de la régurgitation aortique quel que soit le gradient [20]. Karamlou et al. retiennent un gradient >30 mmHg qui est corrélé à une progression de l’obstruction sous-aortique et à la majoration de la régurgitation [23]. Serraf et al. posent l’indication à partir d’un gradient 50 mmHg [5]. Brauner et al. retiennent une limite de 40 mmHg pour indiquer la chirurgie [24]. L’autre indication est posée lorsque il existe une régurgitation aortique importante même en présence d’un gradient inférieure à 50 mmHg [5,17]. Pour Oliver et al. [14], l’indication opératoire ne doit pas seulement tenir de la présence de l’obstacle organique mais de plusieurs paramètres (l’évaluation clinique, le degré d’hypertrophie, la fonction systolique du ventricule gauche, la sévérité de l’obstacle et de l’importance de la régurgitation) et selon les auteurs, la réparation de l’obstacle en bas âge ne prévient pas l’aggravation de la régurgitation arrivée à l’âge adulte [14]. Suárez de Lezo et al. retiennent comme indication un gradient supérieur à 50 mmHg associé à des symptômes (dyspnée, angine ou syncope) ou des signes électriques [26]. Karamlou et al. constatent un puissant lien entre l’indication opératoire et un gradient initial élevé (p<0,001), un anneau aortique large (p=0,005), une surface corporelle petite (p<0,001) et un anneau mitral de petite taille (p=0,003) [23]. Marasini et al. retiennent un gradient moyen ≥25 mmHg (série de 45 patients avec obstacle sous-aortique fibreux ou fibromusculaire dont 14 avec anomalie de la valve mitrale) [28]. Dans une méta-analyse de Van der Linde et al., 41 patients sur un total de 149 ont été opérés. Les auteurs incriminent les facteurs suivants dans cette évolution : un gradient moyen de base ≥50 mmHg, une progression rapide du gradient dans le temps et l’association d’une régurgitation aortique modérée à sévère [29]. Notre série : patients opérés à un stade avancé : 52,43% des patients avaient un gradient moyen >70 mm Hg et 82,92% un gradient >50 mmHg. L’obstacle sous-valvulaire aortique était une forme simple, en additif à la résection de l’obstacle sous-valvulaire, une résection musculaire agressive a été associée (52/82 patients), afin d’éviter les récidives mais au risque de voir des complications telles qu’un BAV, complication qui a été soulevée par Jou et al. [17]. Concernant la valve aortique, un remplacement aortique a été effectué chez 22 patients (une insuffisance aortique de grade II à IV, une maladie aortique et un rétrécissement aortique), et une plastie aortique chez 10 patients. Quarante-huit patients avaient une insuffisance mitrale, 2 ont bénéficié d’un remplacement valvulaire et de 2 plasties mitrales. Deux patients avaient une maladie mitrale, un patient a bénéficié d’un remplacement valvulaire. Pour les lésions associées, il a été pratiqué une fermeture de la CIV par patch en Dacron chez 5 patients.   5.10. Limites de notre étude Il s’agit d’une étude rétrospective, avec un nombre limité de patients (128) ; d’autre part, la lésion principalement traitée est la membrane de la chambre de chasse du ventricule gauche.   6. Conclusion Les sténoses sous-valvulaires représentent 8 à 30% des rétrécissements aortiques congénitaux et 5 à 6% de l’ensemble des cardiopathies congénitales. Le diagnostic positif précoce, grâce aux progrès de l’imagerie médicale, et la chirurgie permettent d’obtenir de bons résultats sur le plan fonctionnel et hémodynamique. L’amélioration de la morbidité et du confort du patient exige une chirurgie conservatrice pratiquée à un stade plus précoce. Malgré l’âge tardif des patients au moment de la correction, nos résultats sont favorables. Un suivi à long terme nous permettra de juger de l’évolution (hypertrophie, régurgitation aortique, récidive). D’où l’intérêt d’un diagnostic précoce : hygiène scolaire, suivi échographique rigoureux. Le traitement conservateur est rarement définitif et le malade doit être prévenu d’une éventuelle réintervention (récidive, régurgitation aortique).   Références Geva A, McMahon CJ, Gauvreau K, Mohammed L, Del Nido PJ, Geva T. Risk Factors for Reoperation After Repair of Discrete Subaortic Stenosis in Children. 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ACC/AHA 2008 Guidelines for the Management of Adults With Congenital Heart Disease: Executive Summary: A Report of the American College of Cardiology/American Heart Association Task Force on Practice Guidelines (Writing Committee to Develop Guidelines for the Management of Adults With Congenital Heart Disease): Developed in Collaboration With the American Society of Echocardiography, Heart Rhythm Society, International Society for Adult Congenital Heart Disease, Society for Cardiovascular Angiography and Interventions, and Society of Thoracic Surgeons. Circulation 2008;118:2395-2451. https://doi.org/10.1161/CIRCULATIONAHA.108.190811 PMid:18997168 Baumgartner H, Bonhoeffer P, De Groot NMS, De Haan F, Deanfield JE, Galie N, Gatzoulis MA, Gohlke-Baerwolf C, Kaemmerer H, Kilner P, Meijboom F, Mulder BJM, Oechslin E, Oliver JM, Serraf A, Szatmari A, Thaulow E, Vouhé PR, Walma E. ESC Guidelines for the management of grown-up congenital heart disease (new version 2010). European Heart Journal 2010;31:2915-29570. https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehq249 PMid:20801927   Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared.  Date de soumission : 21/02/2018. Acceptation : 28/01/2019.    
mars 19, 2019
Cas clinique · Vol. 22 Juin 2018

Le shunt de Gerbode : à propos d’un cas

Cédric Mutuale1*, Ismail Ourghebbi1, Mohammed Messouak2   Résident sénior en chirurgie cardiovasculaire, CHU Hassan II, Fès, Maroc. Professeur chef de service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Hassan II, Fès, Maroc. *Correspondance : cedricmutuale@gmail.com DOI : 10.24399/JCTCV22-2-MUT Citation : Mutuale C, Ourghebbi I, Messouak M. Le shunt de Gerbode : à propos d’un cas. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(2). doi: 10.24399/JCTCV22-2-MUT   Résumé Le shunt de Gerbode entre dans un ensemble complexe et varié d’anomalies du septum membraneux caractérisé par une communication ventriculo-auriculaire droite. Nous rapportons le cas d’une femme atteinte de la forme rare congénitale qui a bénéficié d’une correction complète sous circulation extracorporelle.   Abtract The Gerbode defect: a single case report Left ventricular to right atrial communications (the Gerbode defect) are rare and complex types of ventricular septal defects. Herein we report a case of a woman with a congenital form. Cardiopulmonary bypass surgery was performed for a successful and complete correction.   1. Introduction Une femme de 27 ans ayant eu une césarienne comme antécédent en 2011 a consulté pour une dyspnée stade II de la NYHA d’évolution progressive devenant stade III, associée à des palpitations, une fatigabilité à l’effort sans douleurs thoraciques. À son admission, c’est une patiente consciente, stable sur le plan hémodynamique, chez qui l’examen cardiovasculaire retrouve un souffle systolique 4/6 irradiant en rayon de roue avec une intensité maximale au 3e EIC en parasternal gauche. Son ECG s’inscrit en rythme régulier sinusal (RRS) avec un axe dévié à droite. Une échographie trans-thoracique (ETT) a montré un shunt de 7-10 mm entre le VG et l’OD de gradient maximal 120 mmHg, avec comme retentissement une dilatation de l’OD, du VD, ainsi qu’une fuite tricuspide importante par diastasis. Aucune végétation ni thrombus n’est visible. L’intervention chirurgicale a consisté en l’installation d’une CEC aortobicave, la cardioplégie au sang a été donnée par la racine de l’aorte. Après atriotomie droite, nous avons découvert une large brèche de 10 mm de diamètre située au-dessus du tendon de Todaro, en regard du feuillet septal de la tricuspide. Quatre points séparés au TiCron 4-0 ont suffi pour colmater la brèche de manière étanche. La fuite tricuspide importante a été corrigée par la mise en place d’un anneau 3D no 32. Le temps de CEC était d’une heure sept minutes et celui du clampage aortique de 43 minutes. Aucune drogue n’a été nécessaire en postopératoire.   [caption id="attachment_4085" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Vue opératoire à travers l’atriotomie droite.VT : valve tricuspide ; VCI : veine cave inférieure ; TDT : tendon de Todaro ; GD: Gerbode defect type II ; VCS : veine cave supérieure.[/caption]   En réanimation où elle a séjourné pendant 48 heures, les suites postopératoires sont marquées par un passage en arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) pour laquelle l’amiodarone a été nécessaire pour juguler l’arythmie. L’ETT postopératoire a confirmé l’absence de shunt résiduel et la correction de la fuite tricuspide importante à minime. La patiente est retournée à son domicile 8 jours après le geste, la plaie cicatrisée et le sternum stable.   [caption id="attachment_4086" align="aligncenter" width="228"] Figure 2. Correction de la fuite tricuspide.VTf : valve tricuspide fuyante ; AT 3D : anneau tricuspide 3D Medtronic no 32 ; VTc : valve tricuspide corrigée.[/caption]   2. Discussion Les shunts VG-OD ont été décrits pour la première fois par Buhl en 1857 [1]. C’est pourtant à Gerbode que l’on doit la première série de correction chirurgicale en 1957 aux États-Unis [2]. Bien que plusieurs séries aient été rapportées [3], le shunt de Gerbode reste une pathologie rare, estimée à moins d’1 % de toutes les cardiopathies congénitales. Comprendre le shunt de Gerbode revient à bien cerner le septum membraneux et les structures qu’il sépare. Ce septum est divisé en deux portions en se basant sur l’implantation du feuillet septal de la valve tricuspide : la portion apicale est interventriculaire tandis que la portion basale est atrioventriculaire. Puisque l’implantation de la valve tricuspide est d’un centimètre en dessous de celle de la mitrale, on imagine aisément que la portion atrioventriculaire sépare l’OD et la chambre de chasse du VG [4]. Ainsi distingue-t-on deux types de shunt de Gerbode : le type indirect (type I) qui est le plus fréquent. Ici, c’est au niveau de la portion apicale interventriculaire qu’est situé le shunt et généralement associé à une lésion de jet sur le feuillet septal de la tricuspide qu’il peut perforer, créant ainsi un shunt indirect dans l’OD. le type direct (type II) où c’est la portion basale atrioventriculaire qui comporte une brèche occasionnant un reflux dans l’OD [5]. Ces anomalies septales peuvent donc être acquises le plus souvent ou congénitales comme le montre le tableau 1 [6].   Tableau 1.  Causes du shunt de Gerbode. 1.      Congénitale 2.      Acquises a.      Postchirurgicale (mitrale, aortique, tricuspide, CIA OS primum et/ou secundum) b.      Endocardite infectieuse c.      Infarctus myocardique de la coronaire droite d.      Blunt cardiac trauma   Bien que la notion de consanguinité n’ait pas été retrouvée, notre cas est d’origine congénitale de découverte tardive. À 27 ans, elle est parmi les plus âgées des cas recensés [3,7,8]. Ce qui explique les symptômes de défaillance cardiaque et qui annihile l’illusion d’une fermeture spontanée. Une ETT a suffi pour établir le diagnostic, car devant toute dilatation anormale de l’OD et un fort gradient maximal, 120 mmHg dans ce cas, le shunt de Gerbode doit être suspecté. Quel que soit le type de shunt, l’abord par une atriotomie droite permet une correction complète de la cardiopathie congénitale, ainsi que celle de la fuite tricuspide causée par lésion de jet sur le feuillet septal ou par hyper débit. En dépit du fait que la majorité des équipes ait utilisé un patch pour colmater la brèche, notre expérience de points séparés 4-0 nous a semblé satisfaisante. L’âge tardif de l’intervention explique aussi le fait de l’importance de la fuite tricuspide pour laquelle seule notre équipe a utilisé un anneau 3D. La patiente, en postopératoire, a présenté un trouble de rythme inattendu : si la proximité avec le triangle de Koch présageait le risque d’un bloc auriculoventriculaire de haut grade, elle a pourtant viré dans le sens opposé par un passage en tachy ACFA.   3. Conclusion Le shunt de Gerbode entre dans l’ensemble complexe et varié des anomalies du septum membraneux dont la proximité avec des faisceaux de conduction et les rapports anatomiques exigent une prise en charge chirurgicale complète mais prudente. Le diagnostic positif par un échographe expérimenté semble aisé. L’âge tardif de l’intervention est, cependant, associé à des retentissements plus ou moins importants sur les cavités cardiaques droites et à l’apparition de trouble de rythme.   Références Buhl, cité par Meyer H. Uber angeborene Enge oder Verschluss der Lungenarterienbahn. Virchow's Arch of path Anat 1857;12:532. Gerbode F, Hultgren H, Melrose D et al. 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J Card Surg 2012;27:316-20. https://doi.org/10.1111/j.1540-8191.2011.01379.x PMid:22329696 Tidake A, Gangurde P, Mahajan A. Gerbode defect-a rare defect of atrioventricular septum and tricuspid valve. J Clin Diagn Res 2015 Sept;9(9):OD6-OD06-8. Sibiger JJ, Kamran M, Handwerker S et al. The Gerbode Defect: Left Ventricular to Right Atrial Communication. Anatomic, Hemodynamic, and Echocardiographic Features. Echocardiography 2009 Sep;26(8):993-8. https://doi.org/10.1111/j.1540-8175.2009.01009.x PMid:19968690 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Date de soumission : 30/11/2017. Acceptation : 16/02/2018.                    
juin 24, 2018
Chirurgie cardiaque · Vol. 22 Mars 2018

Extracorporeal life support (ECLS) post-cardiotomie, le site de canulation a-t-il une importance sur les résultats ?

Papa Amath Diagne1,3*, Nicolas d’Ostrevy1, Céline Lambert2, Étienne Geoffroy1, Vedat Eljezi1, Anne Médard1, Mehdi Farhat1, Andréa Innorta1, Bruno Miguel1, Benoît Legault1, Kasra Azarnoush1, Lionel Camilleri1   Service chirurgie cardiovasculaire CHU Gabriel Montpied, Clermont-Ferrand, France. Unité biostatistique (DRCI), CHU Clermont-Ferrand, France. Service chirurgie thoracique, cardiaque et vasculaire, CHU Fann, Dakar, Sénégal. * Correspondance : diagnepapaamath@gmail.com   DOI : 10.24399/JCTCV22-1-DIA Citation : Diagne PA, D'Ostrevy N, Lambert C, Geoffroy E, Eljezi V, Médard A, Farhat M, Innorta A, Miguel B, Legault B, Azarnoush K, Camilleri L. Extracorporeal life support (ECLS) post-cardiotomie, le site de canulation a-t-il une importance sur les résultats ?. Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2018;22(1). doi: 10.24399/JCTCV22-1-DIA   Résumé Objectifs : l’ECLS est l’ultime thérapeutique du choc cardiogénique réfractaire postcardiotomie. L’objectif principal de cette étude est de comparer les résultats en fonction du site de canulation, centrale ou périphérique, mais aussi de déterminer les facteurs pronostiques de cette thérapeutique. Méthodes : de 2005 à 2015, 55 patients ont bénéficié d’une ECLS en postcardiotomie. Les caractéristiques préopératoires, opératoires et l’évolution clinique et biologique postopératoires ont été évaluées. Résultats : l’ECLS était centrale chez 34 patients et périphérique chez 21. L’âge moyen (61 ans) et l’EuroSCORE 2 moyen (8 %) étaient proches dans les deux groupes. Le groupe périphérique comportait plus de redux et de gestes sur l’aorte et la valve tricuspide. L’implantation peropératoire prédominait dans le groupe central et l’implantation postopératoire dans le périphérique (p = 0,01). Le séjour hospitalier était plus long dans le groupe central (p = 0,05), et ce groupe avait une proportion plus importante de patients sevrés de l’assistance (67,7 %) et sortis vivants (38,2 %). Les facteurs significatifs de mauvais pronostics étaient l’âge, le degré d’urgence et une élévation postopératoire des troponines et des lactates. Conclusion : l’option d’une canulation centrale lors d’une ECLS postcardiotomie ne doit pas être écartée de principe, car elle semble améliorer la survie.   Abstract Post-cardiotomy ECLS, does the cannulation site have any significance on the results? Objectives: Extracorporeal life support (ECLS) is part of the therapeutic arsenal for post-cardiotomy refractory cardiogenic shock. We report the experience of our center between 2005 and 2015 with the main objective of comparing central and peripheral ECLS. Results: ECLS was present in 34 patients (61.8%) and peripheral in 21 (38.2%). The age and Euroscore II were similar between groups. There were more redux and gestures on the aorta and the tricuspid valve in the peripheral group. Intraoperative implantation was predominant in the central group and postoperative implantation in the peripheral group (p = 0.01). The hospital stay was longer in the central group (p = 0.05), and this group had a higher proportion of patients weaned from the ECLS (67.7%) and discharged alive (38.2%). Significant factors for poor prognosis included patient age, emergency and elevated postoperative levels of troponins and lactates. Conclusion: The option of central cannulation should not be systematically ruled out, as it could increase survival. The factors that determine the outcomes are postoperative troponin and lactate levels.   1. Introduction L’incidence de survenue d’un choc cardiogénique réfractaire après une chirurgie cardiaque varie entre 0,5 et 1,5 % [1]. Cette complication multiplie la mortalité précoce par 2,8 [2]. Pour ces patients, l'implantation d'une assistance circulatoire de type ECLS (Extra Corporeal Life Support, parfois appelé ECMO VA) est une solution thérapeutique permettant de soutenir les fonctions vitales de l’organisme dans l’attente d’une récupération cardiaque ou d’une autre thérapeutique si la défaillance cardiaque persiste. Elle est le plus souvent utilisée après l’échec d’un traitement médical optimal, associée à la pose d’une contre-pulsion intra-aortique [3,4]. Au cours des 20 dernières années, malgré des avancées remarquables dans la qualité des dispositifs et dans la prise en charge de ces patients, la mortalité hospitalière reste élevée (60 à 80 %) [3,5,6]. Pour certaines équipes, la décision d’implantation d’une assistance est basée sur les critères suivants : pression artérielle systolique < 80 mmHg, lactates > 3 mmol/L,   pH < 7,3, diurèse < 0,5 ml/kg associés à des défaillances d’organes [1]. Dans la pratique, ces chiffres ne sont là que pour guider la décision qui est fortement influencée par l’expérience de l’équipe en charge du patient, l’estimation de la probabilité de succès, une morbidité propre (saignements, événements ischémiques ou thromboemboliques et défaillances d'organes) mais aussi les ressources humaines et financières qu’elle mobilise (temps de ventilation mécanique prolongé, transfusion multiple de produits sanguins, durée du séjour en unité de soins intensifs et à l'hôpital prolongée) [1,2,7]. Concernant la technique et les résultats, de nombreux éléments restent controversés : Les facteurs prédictifs de mauvais résultats, hormis l’âge, sont variables d’une étude à l’autre [8]. La canulation périphérique est privilégiée par de nombreuses équipes [9]. Elle est basée sur les avantages d’un thorax fermé, réduisant les complications hémorragiques et permettant l'implantation de l’assistance en dehors du bloc opératoire [10,11], mais les résultats de la canulation périphérique en postcardiotomie ont rarement été comparés à ceux d’une canulation centrale. Nous avons donc souhaité analyser les résultats de notre activité d’ECLS postcardiotomie en considérant particulièrement les résultats (morbimortalité) en fonction du site d’implantation centrale (ECLSc) ou périphérique (ECLSp).   2. Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique sur une période de 11 ans (janvier 2005 à décembre 2015). Nous avons inclus 55 patients consécutifs (42 hommes et 13 femmes) ayant bénéficié de l’implantation d’une assistance type ECLS en postcardiotomie pour un choc cardiogénique. L’implantation a été réalisée au bloc opératoire immédiatement après le geste chirurgical chez les patients qui n’ont pas pu être sevrés, ou en postopératoire, l’implantation pouvant alors avoir lieu soit en réanimation soit après transfert au bloc opératoire. La décision d’implantation était prise après échec d’un traitement médical bien mené, incluant éventuellement la pose d’un ballon de contre-pulsion intra-aortique. Nous avons exclu les patients qui étaient sous assistance circulatoire et/ou respiratoire en préopératoire. Nous avons utilisé une pompe centrifuge (Rotaflow) avec des circuits Maquet® (Rastatt, Allemagne) adultes préhéparinés type Bioline® (BE-PLS 2050). Les circuits étaient connectés à des canules veineuses Maquet ® de 19 à 29 Fr, à des canules artérielles Maquet ® de 15 à 23 Fr et à des canules de reperfusion du membre inférieur Hemotech* (8Fr) si la canulation était périphérique. L’implantation périphérique des canules pouvait être réalisée : en percutané : l’artère fémorale était ponctionnée en antégrade (reperfusion) et en rétrograde (canule artérielle) et la veine fémorale était ponctionnée par voie antégrade (canule veineuse). Pour chaque ponction, on positionnait dans le vaisseau concerné des guides 0,35 sur lesquels étaient montés progressivement des dilatateurs de taille croissante, puis la canule ad hoc. Cette technique a été privilégiée lors des implantations urgentes en postopératoire. par abord chirurgical : les vaisseaux fémoraux étaient abordés par une incision au scarpa, permettant une ponction contrôlée du vaisseau et la mise en place des trois canules. Les canules étaient extériorisées par une contre-incision à distance de l’abord chirurgical. L’artère axillaire était abordée par un abord sous-clavier horizontal médioclaviculaire. La canulation était directe si la taille de l’artère le permettait, sinon la canule était insérée dans une prothèse de Dacron® de 7 mm de diamètre anastomosée en terminolatérale sur l’artère axillaire. La canule fémorale était implantée de façon percutanée en veine fémorale. Dans le cas d’une implantation centrale, les canules étaient sécurisées par des bourses vasculaires et des tirettes. Les canules étaient extériorisées par une contre-incision, supra ou infrasternale, puis fixées à la peau. Le drainage péricardique et rétrosternal était réalisé avec des redons, systématiquement laissés en place au moins jusqu’à la reprise chirurgicale pour ablation des canules. Une décharge gauche était mise en place par la veine pulmonaire supérieure gauche chaque fois que l’on avait un œdème pulmonaire radiologique ou que l’échographie montrait l’absence d’ouverture de la valve aortique, des signes de stase intraventriculaire gauche. L’indication de la mise en place de cette décharge gauche était bien évidemment plus large dans l’ECLS centrale. La surveillance de l’ECLS se faisait au minimum deux fois par jour par les perfusionnistes et consistait en une surveillance visuelle de l’oxygénateur, des lignes et de la tête de pompe. Les paramètres de l’assistance étaient notés quotidiennement (débit, nombre de tours/min, FiO2, balayage, échangeur thermique, état des pansements, paramètres vitaux du patient, absence de plicature et de fuite des lignes). L’objectif de l’héparinémie était fixé entre 0,2 et 0,3, celui de l’ACT entre 200 et 250 secondes. Le changement de circuit se faisait dans les cas suivants : thrombopénie inexpliquée, thrombus important dans l’oxygénateur ou la tête de pompe, thrombopénie induite à l’héparine, durée d’assistance supérieure à 30 jours, gazométrie en sortie d’oxygénateur avec FiO2 à 100 % inférieure à 300 mmHg de PO2. Une échographie cardiaque trans-thoracique et ou transœsophagienne était effectuée une à deux fois par jour pour quantifier la récupération de la fonction cardiaque. Dans notre centre, le sevrage des patients se faisait sous contrôle de l’échocardiographie qui évaluait la réserve de contraction (amélioration des fractions d’éjection des ventricules droit ou gauche) et le débit cardiaque (évalué par l’amélioration de l’ITV sous-aortique), lorsque l’on diminuait le débit d’assistance de façon importante. Nous n’utilisions pas de critère échocardiographique strict de sevrage. Ils étaient adaptés en fonction des valeurs de l’échocardiographie préopératoire et de l’intervention réalisée. On évaluait en même temps la tolérance pulmonaire (SaO2). On répétait ce test plusieurs fois jusqu’à atteindre un débit de sevrage (1,5 à 2 L/min). Dans ces conditions, l’assistance était retirée, quand l’hémodynamique (sous très faibles doses de catécholamines) et les paramètres biologiques (lactates, fonctions rénales et hépatique) étaient stables. Les données prospectivement collectées ont été extraites du dossier médical informatisé des patients et les feuilles de surveillance des CEC et des assistances. Nous avons étudié les données biométriques, les antécédents, les données préopératoires cliniques et paracliniques, les données opératoires (de la chirurgie cardiaque initiale et de l’implantation de l’ECLS) et les suites opératoires. L’analyse a été réalisée en intention de traiter, bien que nous ayons constaté certains cross-over. Nous avons comparé les caractéristiques préopératoires, opératoires et l’évolution des deux groupes ECLSc et ECLSp. Enfin pour la population globale, nous avons recherché les facteurs prédictifs d’une évolution défavorable en incluant dans cette recherche le site de canulation.   2.1. Analyse statistique Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel Stata (version 13, StataCorp, College Station, Texas, États-Unis), en considérant un risque d’erreur de première espèce bilatéral de 5 %. La population est décrite par des effectifs et pourcentages associés pour les variables catégorielles et par la moyenne (± écart type) ou la médiane [intervalle interquartile] pour les variables quantitatives, au regard de leur distribution statistique (normalité étudiée par le test de Shapiro-Wilk). Les comparaisons entre groupes indépendants (ECLS centrale vs périphérique et vivant vs décédé) concernant des paramètres de nature quantitative ont été réalisées par le test de Student ou par le test de Mann-Whitney, si conditions du t-test non respectées (normalité, homoscédasticité étudiée par le test de Fisher-Snedecor). Les comparaisons entre groupes concernant des paramètres qualitatifs ont été effectuées par le test du Chi2 ou par le test exact de Fisher.   3. Résultats Durant la période d’étude, 34 patients avaient bénéficié d’une ECLS centrale (61,8 %) et 21 d’une ECLS périphérique (38,2 %). La répartition du nombre de patients par année et en fonction du site d’implantation de l’ECLS est représentée dans la figure 1.   [caption id="attachment_4011" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Nombre d’ECLS post-cardiotomie par année en fonction de l’implantation.[/caption]   Les données préopératoires sont colligées dans le tableau 1. Dans notre série, l’âge des patients variait entre 25 et 80 ans, la moyenne était identique dans les deux groupes (61 ans). Il y avait une nette prédominance masculine sans différence significative intergroupe. L’EuroSCORE 2 médian était proche dans les deux groupes (ECLSc : 7 [3 ; 13], ECLSp : 8 [5 ; 12] ; p = 0,53). La proportion des patients pour qui la chirurgie était une deuxième intervention cardiaque était significativement plus importante dans le groupe périphérique que dans le groupe central (ECLSc : 4 [11,8 %], ECLSp : 8 [38,1 %] ; p = 0,04). Ni les facteurs de gravité préopératoire, ni le bilan paraclinique (biologie et échographie cardiaque) n’étaient différents dans les deux groupes.   Tableau 1. Caractéristiques préopératoires des patients.   Total N = 55 ECLS centrale N = 34 (61,8 %) ECLS périphérique N = 21 (38,2 %) p-value Âge (ans) 61 ± 12 61 ± 13 61 ± 10 0,91 Genre masculin 42 (76,3 %) 28 (82,3 %) 14 (66,7 %) 0,21 Facteurs de risque         Diabète 9 (16,4 %) 6 (17,7 %) 3 (14,3 %) 1,00 Dyslipidémie 17 (30,1 %) 12 (37,5 %) 5 (23,8 %) 0,30 HTA 22 (42,3 %) 15 (48,4 %) 7 (33,3 %) 0,28 BPCO 4 (7,4 %) 4 (11,8 %) 0 (0,0 %) 0,28 IMC (kg/m2) 26,8 ± 4,6 27 ± 5,1 26,6 ± 3,6 0,74 Antécédents         Antécédent chirurgie cardiaque 12 (21,8 %) 4 (11,8 %) 8 (38,1 %) 0,04 Angioplastie coronaire 10 (18,2 %) 5 (14,7 %) 5 (23,8 %) 0,48 Atteinte vasculaire périphérique 10 (18,2 %) 6 (17,6 %) 4 (19,0 %) 1,00 Trouble du rythme 15 (27,3 %) 8 (23,5 %) 7 (33,3 %) 0,43 Facteurs de gravité préopératoire         Insuffisance rénale aiguë oligo-anurique 8 (14,6 %) 7 (20,6 %) 1 (4,8 %) 0,14 Dyspnée > 2 (NYHA) 39 (70,9 %) 25 (75,8 %) 14 (70,0 %) 0,64 Patients sous AVK 28 (50,9 %) 15 (44,1 %) 13 (61,9 %) 0,20 Antiagrégants 8 jours avant 19 (34,5 %) 14 (41,2 %) 5 (23,8 %) 0,19 IDM dans les 90 jours 10 (18,2 %) 9 (26,5 %) 1 (4,8 %) 0,07 Patients sous inotrope 9 (16,4 %) 6 (17,7 %) 3 (14,3 %) 1,00 BCPIA préop. 5 (9,1 %) 5 (14,7 %) 0 (0,0 %) 0,14 Intubation orotrachéale 4 (7,3 %) 4 (11,8 %) 0 (0,0 %) 0,29 Endocardite 6 (10,9 %) 3 (8,8 %) 3 (14,3 %) 0,66 Urgence 30 (54,6 %) 21 (61,8 %) 9 (42,9 %) 0,26 EuroSCORE 2 (%) 8 [4 ; 12,8] 7 [3 ; 13] 8 [5 ; 12] 0,53 Bilan paraclinique         Hémoglobine (g/dl) 13,0 ± 2,1 13,4 ± 2,1 12,6 ± 2,0 0,18 Plaquettes (103/mm3) 212 [176 ; 287] 215 [191 ; 294] 205 [163 ; 247] 0,98 Créatininémie (µmol/L) 110 [90 ; 123] 110 [90 ; 123] 110 [92 ; 121] 0,89 FEVG (%) 43,0 ± 16,0 40,3 ± 14,3 47,2 ± 18,0 0,12 PAPS (mmHg) 51,1 ± 17,7 50,1 ± 15,6 53,2 ± 21,8 0,63 Lésions         Coronaire 12 (21,8 %) 9 (26,5 %) 3 (14,3 %) 0,34 Valve mitrale 8 (14,5 %) 5 (14,7 %) 3 (14,3 %) 0,70 Valve aortique 11 (20,0 %) 6 (17,7 %) 5 (23,8 %) 0,73 Aorte ascendante 8 (14,5 %) 2 (5,9 %) 6 (28,6 %) 0,04 Valve tricuspide 2 (9,5 %) 0 (0,0 %) 2 (9,5 %) 0,14 Autres 3 (5,4 %) 1 (2,9 %) 2 (9,5 %) 0,55 Les données sont présentées par des effectifs (pourcentages associés), par la moyenne ± écart type ou par la médiane [intervalle interquartile]. HTA : hypertension artérielle ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; IMC : indice de masse corporelle ; NYHA : New York Heart Association ;  AVK : anti-vitamine K ; IDM : infarctus du myocarde ; BCPIA : ballon de contre-pulsion intra-aortique ; FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche ; PAPS : pression artérielle pulmonaire systolique.   Les données opératoires [tableau 2] montrent que la proportion de patients bénéficiant d’un geste sur la racine de l’aorte ascendante et sur la valve tricuspide était de façon statistiquement significative plus importante dans le groupe périphérique. L’implantation peropératoire de l’assistance prédominait dans le groupe ECLSc (ECLSc : 23 pts [67,6 %], ECLSp : 6 pts [28,6 %] ; p = 0,01), alors qu’une implantation périphérique était plus souvent réalisée en postopératoire (7 le jour même de la chirurgie), résultant en un délai avant l’implantation plus important dans le groupe ECLSp [tableau 3]. L’implantation de l’ECLS centrale se faisait préférentiellement entre l’oreillette droite et l’aorte ascendante (28,8 %) et celle de l’ECLS périphérique entre la veine et l’artère fémorale (16,8 %). Il était associé une décharge gauche chez 18 patients (17 dans le groupe ECLSc et 1 dans le groupe ECLSp). Les durées médianes de l’assistance étaient proches dans les 2 groupes (ECLSc : 6,5 jours, ECLSp : 5 jours ; p = NS) [tableau 3].   Tableau 2. Caractéristiques opératoires des patients.   Total (N = 55) ECLS centrale (N = 34) ECLS périphérique (N = 21) p-value Temps de CEC (min) 200 ± 81 190 ± 58 215 ± 105 0,69 Temps de clampage (min) 134 ± 60 120 ± 47 152 ± 72 0,21 Canulation monocave 17 (31,5 %) 10 (29,4 %) 7 (35 %) 0,67 Canulation bicave 37 (68,5 %) 24 (70,6 %) 13 (65 %) 0,67 Gestes         Pontage isolé 3 (5,4 %) 3 (8,8 %) 0 (0,0 %) 0,28 Valve isolée 20 (36,4 %) 12 (35,3 %) 8 (38,1 %) 0,83 Valve tricuspide 12 (21,8 %) 4 (11,8 %) 8 (38,1 %) 0,04 Valves + pontages 6 (10,9 %) 4 (11,8 %) 2 (9,5 %) 1,00 Aorte ascendante* 8 (14,5 %) 2 (5,9 %) 6 (28,6 %) 0,04 Transplantation 11 (20,0 %) 9 (26,5 %) 2 (9,5 %) 0,17 Valve biologique mécanique   21 (38,2 %) 9 (16,4 %) 13 (38,2 %) 3 (8,8 %) 8 (38,1 %) 6 (28,6 %) 0,99 0,07 Autres gestes 10 (18,2 %) 4 (11,8 %) 6 (28,6 %) 0,16 Les données sont présentées par des effectifs (pourcentages associés), par la moyenne ± écart type ou par la médiane [intervalle interquartile]. *Geste pouvant être associé à une valve aortique. CEC : circulation extracorporelle.   Tableau 3. Caractéristiques de l’assistance.   Total (N = 55) ECLS centrale (N = 34) ECLS périphérique (N = 21) p-value Délai d’implantation (heures)   56 [2-220]     7,5 [ -75]     343 [126-1661]   0,01 Implantation OD-aorte * 28 (82,4 %) *   Implantation V fémorale-aorte * 6 (17,7 %) *   Implantation V fémorale-art. fémorale * * 16 (76,2 %)   Implantation V fémorale-art. axillaire * * 5 (23,8 %)   Décharge gauche 18 (38,3 %) 17 (54,8 %) 1(6,2 %) 0,001 Durée assistance (jours) 6 [3-9] 6,5 [3,3-9] 5  [2-8] 0,34 Les données sont présentées par des effectifs (pourcentages associés), par la moyenne ± écart type ou par la médiane [25e percentile-75e percentile]. OD : oreillette droite ; V : veine ; art. : artère.   Les complications après la pose de l’assistance sont colligées tableau 4. La durée médiane de séjour postopératoire en réanimation était plus longue dans le groupe ECLSc comparé au groupe périphérique mais cette différence n’atteignait pas le seuil de significativité (ECLSc : 17 jours [10 ; 31], ECLSp 11 jours [4 ; 24] ; p = 0,06). Par contre la durée médiane de séjour hospitalier totale était significativement plus longue dans le groupe ECLSc que dans le groupe ECLSp (ECLSc : 27,5 jours [14 ; 55], ECLSp : 12 jours [4 ; 33] ; p = 0,05). Dans le groupe ECLSc, une proportion plus importante de patients étaient sevrés de l’assistance (ECLSc : 23 patients (67,7 %) ; ECLSp : 9 patients (42,9 %) ; p = 0,07) et quittaient l’hôpital vivants (ECLSc : 13 pts (38,2 %) ; ECLSp : 5 pts (23,8 %) ; p = 0,27).   Tableau 4. Évolution sous assistance.   Total (N = 55) ECLS centrale (N = 34) ECLS périphérique (N = 21) p-value Transfusion per, postopératoire 44 (80,0 %) 27 (79,4 %) 17 (81,0 %) 1,00 Inotropes/ bas débit cardiaque 36 (65,5 %) 22 (64,7 %) 14 (66,7 %) 0,88 BCPIA postopératoire 11/50 (22 %) 9/31 (29,0 %) 2/19 (10,5 %) 0,17 Tamponnade 6 (10,9 %) 2 (5,9 %) 4 (19,0 %) 0,19 Arrêt cardiaque 10/50 (20 %) 5/32 (15,6 %) 5/18 (27,8 %) 0,46 Réintubation 6/45 (13,3 %) 4/29 (13,8 %) 2/16 (12,5 %) 1,00 Ventilation prolongée > 24h 37/49 (75,5 %) 26/32 (81,2 %) 11/17 (64,7 %) 0,30 Complications abdominales 26 (47,3 %) 16 (47,1 %) 10 (47,6 %) 0,97 Défaillance multiviscérale 20/51 (39,2 %) 11/32 (34,4 %) 9/19 (47,4 %) 0,36 Infection profonde du site opératoire 1 (2,9 %) 1 (2,9 %) 0 (0,0 %) 1,00 Insuffisance rénale dialysée 26 (47,3 %) 17 (50,0 %) 9 (42,2 %) 0,61 TDR supraventriculaire 24/52 (46,2 %) 17/33 (51,5 %) 7/19 (36,8 %) 0,31 Hémorragie sites canulations 4 (7,3 %) 2 (5,9 %) 2 (9,5 %) 0,07 Complications pulmonaires 24 (43,6 %) 16 (47 %) 8 (38,1 %) 0,51 Sepsis 8 (14,5 %) 7 (20,6 %) 1 (4,8 %) 0,14 AVC postopératoire 2 (3,6 %) 1 (2,9 %) 1 (4,8 %) 1,00 Complications vasculaires périphériques 4 (7,3 %) 2 (5,9 %) 2 (9,5 %) 0,63 Reprises opératoires 40 (72,7 %) 23 (67,6 %) 17 (80,9 %) 0,29 Troponines J0 (ng/ml) 11,2 [2,9 ; 29,1] 11,6 [2,6 ; 29,3] 10,5 [6,1 ; 19,8] 0,88 Troponines 24h (ng/ml) 11,6 [5,6 ; 49,8] 10,1 [3,8 ; 39,4] 13,1 [5,9 ; 63,0] 0,81 Lactates début (mmol/L) 3,8 [2,3 ; 5,5] 3,9 [2,9 ; 5,1] 2,6 [2,2 ; 7,3] 0,44 Lactates 24h (mmol/L) 3,2 [1,9 ; 4,3] 3,3 [2,1 ; 5,1] 2,8 [1,7 ; 4,2] 0,54 Lactates 48h (mmol/L) 2,1 [1,6 ; 5,0] 2,1 [1,5 ; 5,3] 2,4 [1,8 ; 4,9] 0,68 Durée séjour réa (jours) 16 [7 ; 27] 17 [10 ; 31] 11 [4 ; 24] 0,06 Durée séjour postop. total (jours) 22 [8 ; 37] 27,5 [14 ; 55] 12 [4 ; 33] 0,05 Sevrés 32 (58,2 %) 23 (67,7 %) 9 (42,9 %) 0,07 Mortalité hospitalière 37 (67,3 %) 21 (61,8 %) 16 (76,2 %) 0,27 Les données sont présentées par des effectifs (pourcentages associés), par la moyenne ± écart type ou par la médiane [intervalle interquartile]. BCPIA : ballon de contre-pulsion intra-aortique ; TDR : trouble du rythme ; AVC : accident vasculaire cérébral.   Les figures 2 et 3 détaillent le devenir des patients en fonction du mode de drainage veineux lors de la chirurgie cardiaque (monocave ou bicave) et les changements de site ou de type de canulation pendant la période d’assistance.   [caption id="attachment_4012" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Devenir des patients en fonction du site de canulation lors de la chirurgie cardiaque.[/caption]   [caption id="attachment_4013" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Devenir des patients en fonction du Figure 3. Devenir des patients en fonction du changement de type d’assistance. changement de type d’assistance.[/caption]   Le tableau 5 collige l’influence de critères pré, per ou postopératoires sur la probabilité de quitter l’hôpital vivant. Les facteurs statistiquement significatifs de mauvais pronostics étaient l’âge, une chirurgie en urgence, des valeurs de troponine et de lactates postopératoires plus élevées, alors que le délai d’implantation, la durée d’assistance et de séjour hospitalier ne l’étaient pas. Le taux de survie était plus élevé dans le groupe central que dans le groupe périphérique, mais cette différence n’était pas significative.   Tableau 5. Facteurs pronostiques de décès.   Vivants (N = 18 ; 32,7 %) Décédés (N = 37 ; 67,3 %) p-value ECLS centrale 13 (72,2 %) 21 (56,8 %) 0,27 Âge (ans) 56,0 ± 14,3 64,1 ± 9,7 0,04 Genre masculin 14 (77,8 %) 28 (75,7 %) 1,00 Antécédent chirurgie cardiaque 2 (11,1 %) 10 (27,0 %) 0,30 Dyspnée > 2 (NYHA) 10 (62,5 %) 29 (78,4 %) 0,31 IDM dans les 90 jours 3 (16,7 %) 7 (18,9 %) 1,00 Patients sous inotrope 4 (22,2 %) 5 (13,5 %) 0,45 BCPIA préop. 2 (11,1 %) 3 (8,1 %) 1,00 Intubation orotrachéale 1 (5,6 %) 3 (8,1 %) 1,00 Insuffisance rénale aiguë 4 (22,2 %) 4 (10,8 %) 0,42 Créatininémie (µmol/L) 114 [90 ; 121] 106 [92 ; 128] 0,95 FEVG (%) 42 ± 16 44 ± 16 0,67 PAPS (mmHg) 53 ± 21 50 ± 16 0,65 Urgence 14 (77,8 %) 16 (43,2 %) 0,02 EuroSCORE 2 (%) 7,5 [3 ; 13] 8 [5 ; 12] 0,77 Temps de CEC (min) 199 [153 ; 255] 196 [143 ; 249] 0,60 Temps de clampage (min) 120 [95 ; 158] 125 [97 ; 172] 0,95 Canulation monocave 8 (44,4 %) 9 (25 %) 0,15 Canulation bicave 10 (55,6 %) 27 (75 %) 0,15 Geste pontage isolé 2 (11,1) 1 (2,7) 0,25 Geste valvulaire isolé 4 (22,2) 16 (43,2) 0,13 Geste sur la valve tricuspide 3 (16,7) 9 (24,3) 0,73 Geste valves + pontages 2 (11,1) 4 (10,8) 1,00 Geste sur l’aorte ascendante* 4 (22,2) 4 (10,8) 0,42 Transplantation 3 (16,7) 8 (21,6) 1,00 Autres gestes 4 (22,2) 6 (16,2) 0,71 Implantation postopératoire 6 (33,3) 20 (54,1) 0,15 Durée assistance (jours), [extrêmes] 6 ± 4 [2-12] 7 ± 6 [0-27] 0,89 Troponines postopératoires (g/ml) 7,6 [2,0 ; 11,5] 16,2 [6,1 ; 37,2] 0,02 Troponines 24h (g/ml) 4,0 [1,5 ; 10,0] 21,3 [8,9 ; 80,5] 0,001 Lactates début (mmol/L) 3,8 [2,6 ; 4,7] 3,8 [2,3 ; 5,8] 0,98 Lactates 24h (mmol/L) 1,9 [1,5 ; 2,9] 3,9 [2,6 ; 5,6] 0,002 Lactates 48h (mmol/L) 1,7 [1,5 ; 2,0] 3,2 [1,8 ; 9,2] 0,004 Durée séjour réanimation (jours) 23 [16 ; 34] 11 [3 ; 24] 0,002 Durée séjour hospitalière totale (jours) 33 [27 ; 58] 13 [4 ; 29] < 0,001   Les données sont présentées par des effectifs (pourcentages associés), par la moyenne ± écart type ou par la médiane [intervalle interquartile]. *Pouvant être associé à une valve aortique. NYHA : New York Heart Association ; IDM : infarctus du myocarde ; BCPIA : ballon de contre-pulsion intra-aortique ; FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche ; PAPS : pression artérielle pulmonaire systolique ; CEC : circulation extracorporelle.   L’analyse des complications en fonction du site de canulation artériel, séparant dans le groupe ECLSp les abords fémoraux et axillaires, est rapportée tableau 6. L’effectif du groupe axillaire étant limité à 5 patients, une comparaison statistique ne serait pas pertinente.   4. Discussion Dans notre série, il n’a pas pu être mis en évidence de différence significative sur la survie entre les deux groupes. Nous constatons cependant une survie qui semble meilleure après la mise en place d’une assistance centrale. Notre protocole de sevrage repose essentiellement sur des critères biologiques (lactatémie normale, retour à des fonctions hépatique et rénale préopératoires) et valeurs échographiques (ITV sous-aortique, FE VG) adaptées aux valeurs de l’échocardiographie préopératoire. Ces critères multiples peuvent favoriser des durées d’assistance longues. Ceci nous semble plus aisé avec une assistance centrale et participe possiblement à la différence de survie constatée. Comme les autres équipes, cette étude témoigne de l’impact sur le pronostic hospitalier de l’âge, du degré de l’atteinte myocardique et de la sévérité de l’ischémie viscérale (souvent aggravée par un délai avant l’implantation long). Malgré un soutien hémodynamique par ECLS, la mortalité hospitalière du choc cardiogénique réfractaire postcardiotomie reste importante (67 % dans notre série), comparable aux valeurs rapportées dans la littérature [9,12]. Notre population se différencie de celle de la littérature par une plus faible proportion de revascularisation coronaire isolée au profit des chirurgies valvulaires (valvulaires 32, pontages 10), ce qui contribue, à notre sens, à considérer notre population comme plus à risque et peut expliquer des résultats plus favorables décrits dans une autre équipe (mortalité 47 %) [13]. Néanmoins, dans cette même équipe, un délai d’implantation plus court peut également expliquer cette amélioration des résultats. Le pourcentage de patients sevrés dans notre série (58 %) est comparable à la plupart des séries publiées [1,9,12] mais il est inférieur à la série la plus récemment rapportée (68 %) [13]. Ces séries diffèrent beaucoup par leur mode de sevrage. Certaines équipes prônent un sevrage plus rapide pour obtenir une durée d’assistance la plus courte possible [9]. Pour notre part, nous privilégions l’obtention de critères de sevrage très favorables au détriment d’une prolongation de la durée d’assistance. Comme retrouvé dans plusieurs études [1,2,9,14,15], les paramètres comme l’âge avancé, l’urgence de la chirurgie cardiaque, l’élévation de la troponine et des lactates en postopératoire ont été identifiés dans notre série comme des facteurs prédictifs de mortalité hospitalière. D’autres facteurs prédictifs d’une évolution défavorable, comme un antécédent de chirurgie cardiaque, l’insuffisance rénale ou hépatique, sont signalés dans d’autres études [12,16,17]. Le choix du type de canulations se fait au cas par cas, fortement influencé par l’expérience de l’opérateur, le moment où la décision est prise et l’urgence de la mise en place mais dépendant également des caractéristiques préopératoires et opératoires. Ces données contextuelles expliquent les différences constatées entre les deux populations ECLSc et ECLSp. Plusieurs patients ont eu un geste sur l’aorte ascendante et l’on peut comprendre la réticence de l’opérateur à installer une canule artérielle d’ECLS dans ou à proximité d’un tube prothétique. Ces patients se retrouvent plus volontiers dans le groupe ECLSp. Ce critère ne nous semble pas néanmoins constituer un facteur de gravité spécifique. Les deux groupes diffèrent en revanche de façon significative quant à l’incidence de la deuxième chirurgie cardiaque (ECLSc 12 % vs ECLSp 38 %), un antécédent d’infarctus du myocarde (ECLSc 27 % vs ECLSp 5 %) et un geste sur l’aorte ascendante ou sur la tricuspide. Le caractère redux inciterait donc l’opérateur à privilégier une assistance périphérique pour ne pas avoir à revenir une nouvelle fois dans le thorax. Le nombre plus important de patients ayant un antécédent d’infarctus du myocarde dans le groupe central se traduit par une altération plus importante de la FEVG dans ce groupe (ECLSc : 40 ± 14 %, ECLSp : 47 ± 18 %), bien que cette dernière différence ne soit pas significative. Ces différences semblent se compenser car au final l’EuroSCORE 2 des deux groupes était superposable. Le degré d’urgence, quant à lui, bien que réparti de façon prépondérante dans le groupe central, n’atteignait pas le seuil de significativité. L’ECLS centrale est le plus souvent implantée en peropératoire (71 %) alors que l’implantation périphérique se fait le plus souvent en postopératoire (71 %). Le contexte explique à nouveau cette différence, il est plus aisé et probablement plus rapide d’implanter une assistance centrale en peropératoire, et de même en postopératoire (souvent devant l’urgence), l’implantation périphérique va être préférée. Il n’y avait pas d’implantation centrale au-delà de 24 heures. Pour certains, la volonté de tenter de ne jamais ouvrir une nouvelle fois le thorax fait utiliser de façon systématique l’ECLS périphérique [9]. L’ECLS centrale et celle par voie axillaire ont pour avantage commun de conserver un flux antégrade dans la majorité de l’aorte, contrairement à la canulation fémorale. L’inversion du sens du flux aortique peut être source de complications emboliques, notamment cérébrales, à partir de l’aorte abdominale et thoracique. L’utilisation plus fréquente de la décharge gauche (groupe central) pourrait être un facteur de meilleure récupération ventriculaire gauche par le biais de la baisse des pressions intracavitaires qu’elle permet. Si l’on analyse les résultats de notre groupe périphérique avec une série de la littérature comportant exclusivement des ECLS périphériques [9], les mortalités sont similaires bien que dans notre population le pourcentage de patients sevrés soit plus faible. Néanmoins les populations ne sont pas superposables avec, dans notre série, une population probablement plus grave avec plus de patients ayant eu une première chirurgie cardiaque, plus d’urgences et de gestes valvulaires. Nous constatons dans le groupe central de notre série un taux de sevrage et de survie bien supérieur et ainsi proche des meilleures séries de la littérature, tout ceci en tenant compte d’une population à risque plus élevé. Une canulation centrale n’accroît pas la morbidité par rapport à une canulation périphérique. Bien que très importante, la proportion de patients transfusés était similaire dans les deux groupes. Dans le groupe ECLS périphérique, il y avait plus de tableaux de tamponnade, avec des valeurs similaires de saignement aux sites de canulations, ce qui conduisait à des taux de réinterventions sensiblement similaires. Il ne nous semble pas qu’une canulation périphérique en particulier dans ce groupe de patients en postcardiotomie réduise le risque de ces complications. La proportion de patients sevrés puis de patients quittant l’hôpital vivants explique les durées de séjour en réanimation et hospitalière plus longues dans le groupe ECLSc. En revanche la nécessité d’au moins une ouverture sternale supplémentaire ainsi que le trajet transpariétal des canules exposent au risque d’infection sternomédiastinale (1 dans cette série). A contrario l’implantation périphérique génère plus de complications vasculaires périphériques (même si elle n’en a pas l’exclusivité), ces complications peuvent être la traduction de phénomènes thromboemboliques ou la conséquence du bas débit périphérique lié à la vasoconstriction locale ou à la gêne au retour veineux [16,17]. Les conséquences respectives des complications du site de canulation peuvent difficilement être comparées entre elles (ischémie de membre inférieur versus infection sternale).   4.1. Limites de l’étude Il s’agit d’une étude observationnelle monocentrique rétrospective sur un petit échantillon. Le choix de la technique d’assistance est fortement dépendant de l’opérateur et d’éléments contextuels, ce qui explique les différences entre les deux populations. Les différences de complications observées entre les groupes lors de l’analyse des canulations axillaires (tableau 6) montrent des profils de complications différents entre ces 3 groupes. Les patients ayant bénéficié d’une canulation axillaire, alors qu’analysés dans le groupe périphérique, ont un profil évolutif propre, constituant à ce titre un biais de confusion. Une analyse séparant les 3 sous-groupes ne pouvait être menée du fait des effectifs limités.   Tableau 6. Évolution sous assistance selon l’abord vasculaire central, fémoral ou axillaire.   ECLS fémorale N = 16 ECLS centrale N = 34 ECLS axillaire N = 5 Arrêt cardiaque 4 (29 %) 5 (16 %) 1 (25 %) Défaillance multiviscérale 7 (47 %) 11 (34 %) 2 (50 %) Sepsis 1 (6 %) 7 (21 %) 0 (0 %) BCPIA postopératoire 1 (7 %) 9 (29 %) 1 (20 %) Tamponnade 4 (25 %) 2 (6 %) 0 (0 %) Hémorragie site de canulation 2 (13 %) 2 (6 %) 0 (0 %) AVC postopératoire 1 (6 %) 1 (3 %) 0 (0 %) Sevrés 5 (31 %) 23 (68 %) 4 (80 %) Complication pulmonaire 7 (44 %) 16 (47 %) 1 (20 %) Insuffisance rénale dialysée 8 (50 %) 17 (50 %) 1 (20 %) Les données sont présentées par des effectifs (pourcentages associés), par la moyenne ± écart type ou par la médiane [intervalle interquartile]. BCPIA : ballon de contre-pulsion intra-aortique ; AVC : accident vasculaire cérébral.   5. Conclusion L’ECLS offre une solution thérapeutique de sauvetage au décours d’une chirurgie cardiaque compliquée d’un choc cardiogénique réfractaire à toutes thérapeutiques médicales. Dans ces circonstances, elle permet la survie de plus de 30 à 40 % des patients. Concernant le site de canulation artérielle de cette ECLS, notre étude montre qu’en postopératoire immédiat de chirurgie cardiaque, une canulation centrale ne doit pas être écartée de principe, ses résultats étant au moins identiques à une canulation périphérique. Néanmoins, les facteurs qui conditionnent le plus les résultats sont la faible réversibilité de l’atteinte myocardique et la sévérité de l’ischémie viscérale traduite par les taux de troponine et de lactate postopératoires.   Références Rastan AJ, Dege A, Mohr M et al. Early and late outcomes of 517 consecutive adult patients treated with extracorporeal membrane oxygenation for refractory postcardiotomy cardiogenic shock. J Thorac Cardiovasc Surg 2010;139(2): 302-311. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2009.10.043 Wu MY, Lin PJ, Lee MY et al. Using extracorporeal life support to resuscitate adult postcardiotomy cardiogenic shock: treatment strategies and predictors of short-term and midterm survival. Resuscitation 2010;81(9):1111-1116. Epub 2010 Jun 2. https://doi.org/10.1016/j.resuscitation.2010.04.031 Paden ML, Rycus PT, Thiagarajan RR. Update and outcomes in extracorporeal life support. Semin Perinatol 2014;38:65-70. https://doi.org/10.1053/j.semperi.2013.11.002 Mendiratta P, Wei JY, Gomez A et al. Cardiopulmonary resuscitation requiring extracorporeal membrane oxygenation in the elderly: a review of the Extracorporeal Life Support Organization registry. ASAIO J 2013; 59:211-215. https://doi.org/10.1097/MAT.0b013e31828fd6e5 Bartlett RH, Gattinoni L. Current status of extracorporeal life support (ECMO) for cardiopulmonary failure. Minerva Anestesiol 2010;76:534-540. Bakhtiary F, Keller H, Dogan S et al. Venoarterial extracorporeal membrane oxygenation for treatment of cardiogenic shock: clinical experiences in 45 adult patients. J Thorac Cardiovasc Surg 2008;135:382-388. https://doi.org/10.1016/j.jtcvs.2007.08.007 Mishra V, Svennevig JL, Bugge JF et al. Cost of extracorporeal membrane oxygenation: evidence from the Rikshospitalet University Hospital, Oslo, Norway. Eur J Cardiothorac Surg 2010;37:339-342. Epub 2009 Aug 21. https://doi.org/10.1016/j.ejcts.2009.06.059 Papadopoulos N, Marinos S, El-Sayed Ahmad A et al. Risk factors associated with adverse outcome following extracorporeal life support: analysis from 360 consecutive patients. Perfusion 2015 May;30(4):284-290. Posted online on July 21, 2014. https://doi.org/10.1177/0267659114542458 Biancari F, Dalén M, Perrotti A et al. Venoarterial extracorporeal membrane oxygenation after coronary artery bypass grafting: Results of a multicenter study. Int J Cardiol 2017 Aug15;241:109-114.  Epub 2017 Mar 28. https://doi.org/10.1016/j.ijcard.2017.03.120 Slottosch I, Liakopoulos O, Kuhn E et al. Outcomes after peripheral extracorporeal membrane oxygenation therapy for postcardiotomy cardiogenic shock: a single-center experience. J Surg Res 2013;181(2):47-55. Epub 2012 Aug 1. https://doi.org/10.1016/j.jss.2012.07.030 Field ML, Al-Alao B, Mediratta N, Sosnowski A. Open and closed chest extrathoracic cannulation for cardiopulmonary bypass and extracorporeal life support: methods, indications, and outcomes. Postgrad Med J 2006;82:323-331. https://doi.org/10.1136/pgmj.2005.037929 Kanji HD, Schulze CJ, Oreopoulos A et al. Peripheral versus central cannulation for extracorporeal membrane oxygenation: a comparison of limb ischemia and transfusion requirements. Thorac Cardiovasc Surg 2010;58:459-462. Epub 2010 Nov 25. https://doi.org/10.1055/s-0030-1250005 Doll N, Kiaii B, Borger M et al. 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Extracorporeal membrane oxygenation support for adult postcardiotomy cardiogenic shock. Ann Thorac Surg 2002;73:538-545. https://doi.org/10.1016/S0003-4975(01)03330-6 Smedira NG, Moazami N, Golding CM et al. Clinical experience with 202 adults receiving extracorporeal membrane oxygenation for cardiac failure: survival at five years. J Thorac Cardiovasc Surg 2001;122:92-102. https://doi.org/10.1067/mtc.2001.114351 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared. Cet article est issu d'un mémoire de DESC. Date de soumission : 20/09/2017. Acceptation : 16/02/2018.  
mai 18, 2018
Recommandations · Vol. 21 Juin 2017

Risques infectieux liés aux générateurs thermiques utilisés pendant les circulations extracorporelles : info ou intox ?

Guillaume Lebreton1,2, Sandra Fournier3, Marion Subiros4, Nicolas Veziris5,6, Faiza Mougari5,7, Côme Daniau4, Anne Berger-Carbonne4, Emmanuelle Cambau5,7   1. Service de chirurgie cardiaque, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris. 2. UMRS 1166 ICAN, Faculté de Médecine, université Pierre et Marie Curie, Paris. 3. Équipe opérationnelle d’hygiène, Direction de l’organisation médicale et des relations avec les universités, AP-HP, Paris. 4. Direction maladies infectieuses, Agence nationale santé publique France. 5. Centre national de référence des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux (CNR-MyRMA). 6. Laboratoire de bactériologie, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris. 7. Laboratoire de bactériologie et virologie, hôpital Lariboisière, AP-HP, Paris. Correspondance : guillaume.lebreton@aphp.fr    DOI : 10.24399/JCTCV21-2-LEB Citation : Lebreton G, Fournier S, Subiros M, Veziris N, Mougari F, Daniau C, Berger-Carbonne A, Cambau E. Risques infectieux liés aux générateurs thermiques utilisés pendant les circulations extracorporelles : info ou intox ? Journal de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 2017;21(2). doi: 10.24399/JCTCV21-2-LEB   1. Contexte   1.1. Cas d’infection rapportés En avril 2015, l’ECDC lançait une alerte européenne à la suite de plusieurs cas d’infections généralisées à Mycobacterium chimaera chez des patients ayant subi une chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle (CEC). Depuis 2011, 52 cas d’infection à M. chimaera en post-opératoire de chirurgie cardiaque ont été rapportés en Europe [1-8] : France (2 cas), Allemagne (5 cas), Irlande (4 cas), Pays-Bas (4 cas), Espagne (1 cas), Royaume Uni (25 cas) et Suisse (10 cas). Parmi eux, 10 décès ont été rapportés [lien]. Les autres pays européens n’ont pas fait de recherche active, ou bien n’ont pas trouvé de cas. Des cas ont également été décrits aux États-Unis où 66 cas, dont 14 décès, sont rapportés par la Food & Drugs Administration [lien], au Canada, en Australie et à Hong-Kong. Une démarche d’information des patients a été entreprise aux États-Unis et au Canada. Ces infections sont survenues entre 3 mois et 5 ans après la chirurgie cardiaque sous CEC [1-3]. Il s’agissait d’infections graves et disséminées : endocardite, spondylodiscite, abcès cérébral, infection oculaire [1-3,5-6]…   1.2. Mycobacterium chimaera M. chimaera est une mycobactérie atypique (non tuberculeuse), à croissance lente (2-3 semaines), présente dans l’environnement et naturellement dans les eaux. Elle est rarement responsable d’infections graves chez l’homme. Sa mise en évidence nécessite des milieux de culture et des procédés spécifiques visant à l’identifier. La réalisation de prélèvements bactériologiques « classiques » ne permet donc pas d’identifier ce germe. De plus, en cas de présence d’autres bactéries communes (ex staphylocoques pour les prélèvements cliniques ou Pseudomonas pour les prélèvements d’eau), l’isolement de cette bactérie à croissance lente est plus difficile.   1.3. Générateurs thermiques et infection à M. chimaera Il est maintenant bien établi que les générateurs thermiques (GT) utilisés pendant la CEC sont impliqués dans la contamination via une aérosolisation de germes contenus dans l’eau des bacs des GT [1,9-10]. M. chimaera a été identifiée dans des prélèvements d’air et de surface réalisés dans les salles d’opération lorsque le GT fonctionne, y compris à distance du GT au niveau de la table d’opération [1,9]. Aux États–Unis, l’investigation de cas groupés a montré que les souches cliniques et les souches environnementales étaient similaires, orientant vers une source commune de la contamination par mycobactéries. Depuis l’alerte européenne, les fabricants recommandent d’effectuer régulièrement une recherche de mycobactéries dans l’eau des GT. Cette recherche n’est pour l’instant ni standardisée ni normalisée et il est recommandé de travailler en collaboration avec un laboratoire ayant une expertise dans ce domaine et en mycobactériologie. En effet, les prélèvements peuvent être faussement négatifs à mycobactéries en cas de présence de nombreux autres germes (champignons, Pseudomonas, autres bactéries saprophytes) ou positifs avec des mycobactéries autres que M. chimaera dont l’identification précise sera nécessaire. L’ECDC indique que les différents cas européens rapportés ont bénéficié d’une CEC avec un générateur thermique 3T fabriqué avant septembre 2014 par le laboratoire LivaNova (ex-Sorin Group en Allemagne). La même mycobactérie a été identifiée dans l’eau des bacs des GT utilisés pendant la CEC [2,9-11] et dans l’eau de l’usine qui fabrique ces GT en Allemagne2. De surcroit, des GT neufs ont été colonisés en quelques mois par M. chimaera [12]. Bien qu’à ce jour, aucun cas d’infection lié à un autre type de GT n’ait été rapporté, l’implication d’autres modèles de générateurs thermiques reste possible, de même que d’autres modes de contaminations environnementales ou au cours des manipulations de l’appareil. Des mesures, notamment la mise en place d’un processus de désinfection des nouveaux GT avant expédition, ont été prises dès septembre 2014 chez le fabricant des générateurs en lien avec ces cas. À ce jour, il n’a pas été déclaré de cas d’infection postopératoire causée par M. chimaera associée à un générateur 3T fabriqué après septembre 2014. Toutefois, les délais de survenue des infections et la croissance lente de ces germes appellent à la prudence. Une décontamination des GT par désinfection profonde est proposée par LivaNova pour les GT de moins de 10 ans. Une action de LivaNova pour rendre le dispositif hermétique est également annoncée. Un protocole renforcé de désinfection (changement quotidien de l’eau des bacs et désinfection toutes les 2 semaines) n’a pas permis de maîtriser la contamination des GT [12]. Des équipes en Europe ont fait le choix, soit de placer le GT en dehors de la salle d’opération, ce qui nécessite des travaux pour percer une ouverture laissant passer les tuyaux reliant le GT à l’appareil de circulation extracorporelle [10] (et pose la question des pertes de charges du GT et de la décontamination des tuyaux), soit de construire un coffrage autour du GT, branché sur les grilles d’extraction d’air du bloc opératoire [12]. Ces solutions coûteuses et pas toujours réalisables ne semblent toutefois pas garantir l’absence de contamination et entraînent des modifications des espaces de travail et des réseaux de ventilation qui peuvent exposer les patients à d’autres risques.   2. Situation en France Une enquête, menée par Santé publique France et le Centre national de référence des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux (CNR-MyRMA) a recensé en France 2 cas d’infections invasives à M. chimaera après chirurgie cardiaque sous CEC survenus en 2012 et 2014 chez des patients opérés en 2009 et 2012, dont un cas décédé de cette infection. Un groupe de travail de l’AP-HP (associant hygiénistes, perfusionnistes, ingénieurs biomédicaux, chirurgien, microbiologistes, représentant du CNR MyRMA) a montré que les pratiques d’entretien des GT avant l’alerte étaient très différentes d’un hôpital à un autre, tant sur les produits utilisés que sur le rythme de changement de l’eau et de désinfection. La procédure d’entretien figurant dans le manuel d’utilisation du fabricant n’apparaissait pas toujours applicable (produits non disponibles au marché ou en France, matériel et personnel en nombre insuffisant). Une procédure commune d’entretien et de désinfection des GT a alors été établie et validée par le CLIN central de l’AP-HP en juin 2016.   2.1. Actions de la Direction générale de la santé (DGS) et de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) Des MARS (messages d’alerte rapide sanitaire) ont été envoyés par la DGS et la DGOS aux Agences régionales de Santé (ARS) en juin 2015 (MARS N°2015_04) et en mars 2017 (MARS N°2017_11) pour informer et sensibiliser les services de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique, de cardiologie, de maladies infectieuses, de réanimation, de bactériologie, et les équipes opérationnelles d’hygiène. Ces MARS rappellent aux établissements de santé pratiquant des actes de chirurgie cardiaque les recommandations suivantes, visant à éviter la survenue de nouveaux cas et permettre leur diagnostic sans retard le cas échéant : – Suivre les recommandations d’entretien et de désinfection du fabricant pour tous les modèles de générateurs thermiques. De même, toutes les préconisations complémentaires qui seraient faites par l’équipe opérationnelle d’hygiène (EOH) de l’établissement portant sur la formation du personnel, sur l’entretien des locaux adaptés et la prise en compte de la non disponibilité du matériel pendant les périodes de désinfection doivent être appliquées. – Dans le bloc opératoire, après évaluation préalable des risques et si cela est techniquement possible, le générateur thermique sera sorti de la salle d’intervention chirurgicale pour limiter le risque de contamination dans cette enceinte. Lorsque le générateur thermique reste présent dans le bloc opératoire, il devra se situer le plus loin possible de la table d’intervention et sa ventilation sera dirigée à l'opposé du patient et si possible en direction de l'évacuation d'air de la salle. Dans ce cas, la vidange des tuyaux reliés à l’appareil sera réalisée après la fin de l’intervention, lorsque le patient aura quitté le bloc opératoire. Pour rappel, les installations d’air doivent être maîtrisées et vérifiées dans ces locaux et leur entretien assuré. – Les cliniciens prenant en charge les patients après une chirurgie cardiaque avec CEC ne manqueront pas d’évoquer le diagnostic d’infections invasives à M. chimaera devant une symptomatologie infectieuse atypique apparaissant tardivement (plusieurs mois à années) après une intervention chirurgicale sous CEC. Le tableau clinique est varié, pouvant constituer une endocardite avec ou sans infection du greffon selon le type d’intervention, une ostéomyélite sternale ou des infections disséminées (bactériémies, spondylodiscites, hépatites granulomateuses, néphrites, etc.). La médiane de survenue des lésions est de 19 mois, allant de 3 mois à 5 ans. Le traitement de ces infections est long, associant plusieurs antibiotiques et de la chirurgie. – Les services de bactériologie et les laboratoires de biologie médicale doivent veiller à ajouter la recherche de mycobactéries atypiques, en cas de culture négative pour les bactéries usuelles (staphylocoques, streptocoques, bacilles à Gram négatif etc.). Si la culture se révèle positive à mycobactéries, leur identification devra être faite par un laboratoire habitué aux techniques de mycobactériologie. En cas de mycobactéries du complexe avium (MAC) dont fait partie M. chimaera, la souche bactérienne devra être adressée pour confirmation au CNR-MyRMA. – Tout cas diagnostiqué devra être signalé à l’EOH ou au CLIN de l’établissement et sera signalé dans e-sin à l’attention de l’ARS et du CCLIN. L’investigation autour du cas s’attachera à effectuer des prélèvements du matériel de CEC le plus rapidement possible.   2.3. Enquête Santé publique France À la demande de la DGS, Santé publique France et le CNR-MyRMA réalisent une enquête sur les pratiques liées aux matériels de circulation extracorporelle en France ayant pour objectifs de poursuivre la recherche rétrospective de cas d’infection à M. chimaera après une chirurgie cardiaque sous CEC, de décrire les pratiques autour de la maintenance, l’entretien et l’utilisation des GT et de déterminer le niveau de contamination microbiologique d’un échantillon de GT (échantillon d’établissements tirés au sort). Cette enquête, réalisée dans les 63 établissements de santé qui pratiquent des actes de chirurgie cardiaque en France, vise à documenter les orientations à venir de la stratégie nationale pour l’utilisation, la maintenance/désinfection des générateurs thermiques pour les CEC.   3. Conclusion Depuis 2011, plus de 50 cas d’infections invasives à Mycobacterium chimaera ont été rapportés en Europe chez des patients ayant subi une chirurgie cardiaque sous CEC et plus de 60 aux États Unis. Un lien de cause à effet est établi entre la survenue de ces infections et la contamination des générateurs thermiques utilisés pendant la CEC, par un phénomène d’aérosolisation. M. chimaera étant une mycobactérie atypique à croissance lente, l’enquête microbiologique permettant d’identifier une contamination par M. chimaera nécessite une recherche spécifique et des techniques spécialisées. La négativité d’un prélèvement bactériologique « standard » ne signifie pas l’absence de contamination ou d’infection à mycobactérie atypique. La survenue d’une infection à M. chimaera pouvant survenir plusieurs années après la contamination, il convient d’évoquer cette infection chez un patient ayant subi une chirurgie cardiaque sous CEC plusieurs mois ou années auparavant, en recherchant spécifiquement ces mycobactéries atypiques. Tout cas diagnostiqué doit être signalé à l’ARS. La DGS et la DGOS ont émis deux MARS sur le sujet et demandent de suivre les recommandations d’entretien et de désinfection du fabricant pour tous les GT et de sortir le GT de la salle d’intervention chirurgicale (si cela est réalisable) ou à défaut de l’éloigner le plus loin possible de la table d’opération, en orientant sa ventilation à l'opposé du patient et si possible en direction de l'évacuation d'air de la salle. Une enquête préliminaire réalisée dans plusieurs centres de chirurgie cardiaque en France a mis en évidence de grandes hétérogénéités de pratiques quant à l’entretien des GT de CEC. Une enquête nationale, commandée par la DGS et la DGOS, portant sur les 63 centres de chirurgie cardiaque pour faire le point sur la situation en France débutera dans les prochaines semaines. Le risque infectieux lié aux GT est documenté dans le monde entier et responsable de plusieurs décès. Bien que ce risque apparaisse très faible et très largement inférieur aux bénéfices de la chirurgie cardiaque sous CEC, il est très probablement sous-estimé et incite à la prudence. Des mesures d’information au grand public ont été entreprises à l’étranger. Il convient donc de ne pas minimiser ce risque, et de s’assurer dans son centre du respect des bonnes pratiques.   Recommandations de bonnes pratiques Sensibiliser les personnels soignants au risque et à la détection des cas. Veiller à l’information du patient avec la signature du consentement avant la chirurgie cardiaque et conserver une copie de ce consentement dans le dossier. Assurer une traçabilité entre le GT utilisé et le patient. Connecter et déconnecter les tuyaux à l’oxygénateur, tuyaux hors charge, si possible en l’absence du patient, ou avant l’incision en cas d’intervention en urgence et après fermeture cutanée ou réalisation du pansement si le thorax doit rester « ouvert ». Placer le GT le plus loin possible de la table d’opération, diriger le ventilateur arrière vers la grille d’extraction de l’air de la salle d’opération. Veiller au respect de l’hygiène des mains tout au long de l’intervention lors de la manipulation des différents éléments du couple générateur/oxygénateur. Respecter le protocole d’entretien des GT recommandé par l’industriel ou le CLIN et tracer les changements d’eau et de désinfection. Mettre en place une surveillance prospective des médiastinites et endocardites post-CEC à germes de l’environnement et germes saprophytes. Réaliser des analyses anatomopathologiques et microbiologiques en cas de retrait d’une prothèse valvulaire entre 6 mois et 5 ans après la pose de la valve, dans un contexte inexpliqué et/ou infectieux.   Références Sax, H. et al. Prolonged Outbreak of Mycobacterium chimaera Infection After Open-Chest Heart Surgery. Clin. Infect. Dis. Off. Publ. Infect. Dis. Soc. Am. 61, 67–75 (2015). https://doi.org/10.1093/cid/civ198 PMid:25761866 Haller, S. et al. Contamination during production of heater-cooler units by Mycobacterium chimaera potential cause for invasive cardiovascular infections: results of an outbreak investigation in Germany, April 2015 to February 2016. Euro Surveill. Bull. Eur. Sur Mal. Transm. Eur. Commun. Dis. Bull. 21, (2016). Kohler, P. et al. Healthcare-associated prosthetic heart valve, aortic vascular graft, and disseminated Mycobacterium chimaera infections subsequent to open heart surgery. Eur. Heart J. 36, 2745–2753 (2015). https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehv342 PMid:26188001 Achermann, Y. et al. Prosthetic valve endocarditis and bloodstream infection due to Mycobacterium chimaera. J. Clin. Microbiol. 51, 1769–1773 (2013). https://doi.org/10.1128/JCM.00435-13 PMid:23536407 PMCid:PMC3716099 Perkins, K. M. et al. Notes from the Field : Mycobacterium chimaera Contamination of Heater-Cooler Devices Used in Cardiac Surgery — United States. MMWR Morb. Mortal. Wkly. Rep. 65, 1117–1118 (2016). https://doi.org/10.15585/mmwr.mm6540a6 PMid:27740609 Tan, N. et al. Disseminated Mycobacterium chimaera Infection After Cardiothoracic Surgery. Open Forum Infect. Dis. 3, ofw131 (2016). https://doi.org/10.1093/ofid/ofw131 Sommerstein, R. et al. Mycobacterium chimaera Outbreak Associated With Heater-Cooler Devices: Piecing the Puzzle Together. Infect. Control Hosp. Epidemiol. 1–6 (2016). doi:10.1017/ice.2016.283 https://doi.org/10.1017/ice.2016.283 Chand, M. et al. Insidious risk of severe Mycobacterium chimaera infection in cardiac surgery patients. Clin. Infect. Dis. Off. Publ. Infect. Dis. Soc. Am. (2016). doi:10.1093/cid/ciw754 https://doi.org/10.1093/cid/ciw754 Sommerstein, R. et al. Transmission of Mycobacterium chimaera from Heater-Cooler Units during Cardiac Surgery despite an Ultraclean Air Ventilation System. Emerg. Infect. Dis. 22, 1008–1013 (2016). https://doi.org/10.3201/eid2206.160045 PMid:27070958 PMCid:PMC4880077 Götting, T. et al. Heater-cooler units: contamination of crucial devices in cardiothoracic surgery. J. Hosp. Infect. 93, 223–228 (2016). https://doi.org/10.1016/j.jhin.2016.02.006 PMid:27101883 Garvey, M. I. et al. Decontamination of heater-cooler units associated with contamination by atypical mycobacteria. J. Hosp. Infect. 93, 229–234 (2016). https://doi.org/10.1016/j.jhin.2016.02.007 PMid:27112044 Schreiber, P. W. et al. Reemergence of Mycobacterium chimaera in Heater-Cooler Units despite Intensified Cleaning and Disinfection Protocol. Emerg. Infect. Dis. 22, 1830–1833 (2016). https://doi.org/10.3201/eid2210.160925 PMid:27649345 PMCid:PMC5038437 Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared.  
juin 6, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-21 – Ruptures de l’aorte ascendante, de la crosse aortique et des troncs supra-aortiques secondaires à des traumatismes thoraciques fermés

David Boulate, Dominique Fabre, Sacha Mussot, Olaf Mercier, Philippe Brenot, Guillaume Tachon, Philippe Dartevelle, Elie Fadel Service de chirurgie thoracique et vasculaire et de transplantation cardio-pulmonaire, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson   Objectif : Décrire la prise en charge chirurgicale en urgence et les résultats à court et à long termes des patients avec une rupture de l’aorte ascendante, de la crosse aortique ou des troncs supra-aortiques secondaires à des traumatismes thoraciques fermés. Méthode : Nous avons effectué une analyse rétrospective monocentrique des cas consécutifs opérés à la phase aiguë d’une rupture de l’aorte ascendante, de la crosse aortique ou des troncs supra-aortiques secondaires à des traumatismes thoraciques fermés entre 1996 et 2015. Résultat : Notre expérience concerne cinq patients d’un âge médian de 26 ans (18 à 41 ans). Un patient a bénéficié d’un remplacement prothétique de l’aorte ascendante sous circulation extracorporelle avec cannulation artérielle fémorale rétrograde pour une rupture de l’aorte ascendante. Deux patients avec des ruptures de la crosse aortique ont bénéficié d’une réparation directe par patch sous circulation extracorporelle avec cannulation artérielle fémorale rétrograde et circulation cérébrale antérograde bicarotidienne isolée et, dans un cas, sous arrêt circulatoire en hypothermie profonde. Deux patients avec des ruptures du tronc artériel brachiocéphalique (TABC) ont bénéficié d’un pontage prothétique en position anatomique dans un cas et, dans l’autre, d’un pontage prothétique entre l’aorte ascendante et le tronc-artériel brachiocéphalique et fermeture directe de l’ostium du TABC. Tous les patients présentaient des fractures sternales ou des deux premières côtes. Deux patients ont développé des lésions neurologiques ischémiques centrales, 2 patients ont développé des lésions cardiaques symptomatiques. La mortalité intrahospitalière et après un suivi médian de 18 mois (3 à 180 mois) était nulle. Un patient présentait des séquelles neurologiques invalidantes. Conclusion : Les patients avec une rupture de l’aorte ascendante, de la crosse aortique ou des troncs supra-aortiques secondaires à des traumatismes thoraciques fermés peuvent bénéficier d’une prise en charge chirurgicale incluant une circulation extracorporelle avec perfusion cérébrale antérograde et arrêt circulatoire en hypothermie profonde.     Ascending aorta, aortic arch and supra-aortic vessels rupture in blunt thoracic trauma   Objectives: The aim was to describe the surgical management, short and long terms outcomes of patients with traumatic injury to the ascending aorta, aortic arch and supra-aortic vessels following blunt thoracic trauma. Methods: We retrospectively analyzed consecutives cases with surgical management of ascending aorta, aortic arch and supra-aortic vessels rupture secondary to blunt chest trauma between 1996 and 2015 in our institution. Results: We identified 5 five patients of median 26 years old (18 to 41 years old) with blunt trauma to the ascending aorta, aortic arch or supra-aortic vessels. One underwent ascending aortic replacement with a prosthetic graft on cardiopulmonary bypass with femoral artery retrograde perfusion. Two patients with aortic arch ruptures underwent open patch repair and ascending aorta to supra-aortic vessel bypass on cardiopulmonary bypass with bilateral selective antegrade cerebral perfusion, and, in one case, deep hypothermic circulatory arrest. There were two innominate artery ruptures repaired with anatomic bypass in one case and ascending aorta to innominate artery bypass and direct repair in the other. All patients had anterior chest wall fractures (four sternal and one bilateral 1st rib). Two patients developed ischemic neurologic lesions, two had symptomatic cardiac lesions, and three developed postoperative respiratory complications. All patients were alive at hospital discharge and after a median follow-up of 18 months (3 to 180 months). Conclusion: Open repair of blunt traumatic injuries to the aorta, aortic arch, and supra-aortic vessels can be lifesaving, even when cardiopulmonary bypass or deep hypothermia circulatory arrest are required.   Séance : Communications libres thoracique - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-55 – Chirurgie de l’aorte ascendante et de l’arche aortique : à propos de 206 patients

Redhouane Boukerroucha, Nadjet Massikh, Samiha Chérif, Redha Lakehal, Soumaya Bendjaballah, Baya Aziza, Farid Aimer, Rabeh Bouharagua, Chourouk Rakouk, Karima Bouguerra, Abdelmalek Brahami Service de chirurgie cardiaque, EHS Mokhtar-Djeghri, Constantine, Algérie   Objectif : Les progrès de l’imagerie médicale, de la chirurgie et de la protection myocardique et cérébrale ont permis la prise en charge de pathologies de plus en plus complexes de l'aorte thoracique. L’anévrisme de l’aorte est le plus souvent acquis. La chirurgie des anévrismes de la crosse aortique demeure un acte lourd grevé d’une mortalité élevée et de morbidité neurologique. La dissection aortique est une urgence vitale. Le but de ce travail est de présenter les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, échographiques et de rapporter notre expérience à propos d’une série de 206 patients. Méthode : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective concernant 206 patients opérés soit pour anévrisme de l’aorte thoracique (ascendante et crosse) ou pour dissection entre 2001 et 2016. Le but de ce travail est de présenter les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, échographiques et de rapporter notre expérience. Résultat : Soixante-six patients ont été opérés en urgence. Le geste opératoire a consisté en un remplacement de l’aorte ascendante ± remplacement valvulaire, une intervention de Bentall ou un remplacement plus ou moins étendu de la crosse aortique. Chirurgie sous CEC : hypothermie profonde : 27 ; hypothermie modérée: 69 ; normothermie : 107 ; ACHP : 12 ; canulation axillaire : 10. Clampage aortique de 22 à 284 min ; Sortie de CEC sous drogues chez 88 patients, Séjour en USI > 48 h : 115 patients, Séjour postopératoire > 7 j : 183 patients. Les suites opératoires étaient simples chez 177 patients. Conclusion : Les progrès de l’imagerie médicale permettent des diagnostics précoces. La chirurgie donne de bons résultats. Pour les malades inéligibles à la chirurgie, l’espoir se situe dans une approche hybride. La dissection aortique est une affection gravissime, c’est une urgence médicochirurgicale. Cependant, le traitement n’est que palliatif car il laisse en place un segment plus ou moins long d’aorte disséquée. Il rend obligatoire un suivi annuel clinique et par imagerie.     Aortic surgery and aortic arch surgery: about 206 patients   Objectives: Advances in medical imaging, surgical techniques and myocardial and cerebral protection have allowed the management of increasingly complex pathologies of the thoracic aorta. The aortic aneurysm corresponds to a localized dilatation with loss of parallelism of the edges. Most often acquired and corresponds to various aetiologies (atheromatous, congenital, dystrophic, inflammatory, even infectious). Surgery of the aneurysms of the aortic arch remains a heavy act with a significant risk of neurological mortality and morbidity. Aortic dissection is a vital emergency. The purpose of this work is to present the epidemiological, clinical, echographic characteristics and to report our experience about a series of 206 patients. Methods: It is a retrospective mono centric study concerning 206 patients operated either for aneurism of the thoracic aorta (ascending and lacrosse) or for dissection between 2001 and 2016.The mean age is 48.9 years with a male predominance (120H/86F). The atheromatous etiology is the most frequent. Preoperative ventricular function was altered in 18 patients (FE <50%). Results: Sixty-six emergency patients. The surgical procedure consisted of a replacement of the ascending aorta with or without valve replacement, aortic root replacement (Bentall intervention); and in some cases, patients benefited from a more or less extensive replacement of the Aortic arch. Surgery under cardiopulmonary bypass (CPB): Deep hypothermia: 27; Moderate hypothermia: 69; Normothermia: 107; ACHP: 12; Axillary cannulation: 10.Aortic clamping of 22 to 284 minutes (95 minutes on average); Weaning of CPB under drugs in 88 patients, stay in ICU > 48h: 115 patients,Postoperative stay > 07 days in 183 patients.The operative follow-up was simple in 177 patients. Conclusion: The lesions of the thoracic aorta are “crescendo” in the wake of the epidemiological transition. Evident advances in medical imaging make early diagnosis possible. The surgery gives good results (for a category of patients and as the teams become familiar with this surgery). For patients ineligible for surgery; The hope lies in a hybrid approach. Aortic dissection is a serious condition, and its management requires multidisciplinary intervenents. It is a medical and surgical emergency. However, the treatment is only palliative because it leaves in place a segment more or less long dissected aorta. The risk of secondary ectasic development of this pathological aorta makes an annual clinical and imaging follow-up mandatory.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-47 – Faut il opérer une thrombose de prothèse : à propos de 210 patients

Redhouane Boukerroucha, Nadjet Massikh, Samiha Chérif, Redha Lakehal, Soumaya Bendjaballah, Baya Aziza, Farid Aimer, Rabeh Bouharagua, Chourouk Rakouk, Karima Bouguerra, Abdelmalek Brahami Service de chirurgie cardiaque, EHS Mokhtar-Djeghri, Constantine, Algérie   Objectif : La chirurgie des valvulopathies post-rhumatismales constitue une proportion prédominante de l’activité de chirurgie cardiaque. Le traitement est souvent un remplacement mécanique, qui expose a des complications thromboemboliques. Nous rapportons par ce travail une série de patients hospitalisés pour thrombose de prothèses et particulièrement pour une certaine population dont le traitement médical a été institué avec des résultats favorables. Méthode : De 2000 à 2016, 210 patients ont été hospitalisés pour thrombose de prothèse ; 165 femmes et 45 hommes ; 7 à 75 ans d’âge ; 194 valves mitrales, 5 valves tricuspides et 10 valves aortiques et une thrombose mitrotricuspide ; le délai implantation/thrombose variait de 1 jour à 38 ans, le délai du début des symptômes au diagnostic variait de 1 jour à 4 mois. Les circonstances de survenue sont multiples ; chez 33 patients, il s’agit d’une thrombose postopératoire. L’échocardiographie transthoracique et ou transœsophagienne associée à la scopie ont constitué les moyens du diagnostic et du suivi. Résultat : 141 patients ont bénéficié d’une chirurgie sous CEC (thrombectomie et/ou ablation d’un pannus : 11 patients, 133 remplacements valvulaires). Il s’agit d’une chirurgie en urgence chez 104 patients, 37 réglées. Dans le groupe opéré, on déplore 19 (13,4 %) décès de causes variées. 69 patients ont bénéficié d’un traitement médical (héparine, antivitamine K et aspirine) sur des critères cliniques, échographiques et sous surveillance rigoureuse en milieu hospitalier et certains à titre externe d’une durée de 7 j à 6 mois. Pour le groupe non opéré, la totalité des patients ont débloqué leur ailette ; 4 décès (5,790 %) (accident vasculaire cérébral hémorragique, dysfonction du VG et une dysfonction du VD). Conclusion : La thrombose est une complication gravissime, selon les recommandations (ACC/AHA et ESC Guidelines), le traitement est chirurgical devant des critères cliniques, hémodynamiques et échocardiographiques. Pour certaines catégories de patients, un traitement médical (thrombolyse + anticoagulation + aspirine) peut être proposé chez les patients à haut risque chirurgical ; ceci avec le consentement des patients sous surveillance rigoureuse médico-chirurgicale et en évaluant le risque opératoire par rapport au risque évolutif sous traitement médical.     Prosthesis thrombosis must be performed: about 210 patients   Objectives: The prosthetic heart valve thrombosis (PVT) is a life threatening complication of mechanical valve prosthesis. In the aortic and mitral position reported incidence varies widely from 0.5% to 6% per patient-year, and is highest in the mitral position and up to 20% in tricuspid valve prosthesis. Medical therapy (Thrombolysis) has emerged as an alternative therapy in high-risk surgical patients.The purpose of this study is to present a single-center experience of 210 patients. Methods: From 2000 to 2016, 210 consecutive patients were hospitalized in our center for mechanical prosthetic valve thrombosis (PVT). The diagnosis of PVT was mainly assessed by echocardiography and/or fluoroscopy. There were 45 men and 165 women aged 07-75 years. Prosthetic valve location was mitral in 194 patients, tricuspid in 05, aortic in 10 and mir-tricuspide in one case. The interval from first operation to valve thrombosis was from 1 day to 38 years. Delay from first symptoms to hospitalization ranged from 1 to 4 months. Transthoracic echocardiography is the diagnostic tool s. Fluoroscopy was complementary. Results: There were two groups; the first group (A) (141 patients) have been operated (CPB), It is emergency surgery in 104 patients; prosthetic replacement was done (133) or declotting and excision of panus (11 patients). In this group we deplore 19 (13.4%). 69 patients underwent medical treatment (heparin, oral anticoagulants and aspirin) on clinical, sonographic and under strict supervision in a hospital and some external purposes for a period of 07 days at 6 months. For the non-operated group, all patients have unlocked their fin; 04 deaths (5.79%) (hemorrhagic stroke, LV dysfunction and dysfunction VD). Conclusion: PVT remains a serious complication of mechanical heart valve prosthetic with high morbidity and mortality despite aggressive treatment by thrombolysis and/or surgery. Surgery treatment should be the preferred therapeutic modality for most patients with PVT. Thrombolysis, followed by heparin, warfarin, and aspirin, is advised or high-risk surgical candidates without hemodynamic instability under strict echocardiographic survey. Because of the high risk of thromboembolism during thrombolysis for left sided PVT. For certain category of patients, medical therapy (thrombolysis anticoagulation + aspirin) may be offered in high-risk surgical patients; this with the consent of patients on medical and surgical rigorous monitoring and evaluating the operational risk compared to the risk of progression under medical treatment.   Séance : Posters cardiaque 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-38 – Hypertension artérielle pulmonaire et chirurgie mitrale

Redhouane Boukerroucha, Soumaya Bendjaballah, Nadjet Massikh, Samiha Chérif, Redha Lakehal, Baya Aziza, Farid Aimer, Rabeh Bouharagua, Chourouk Rakouk, Karima Bouguerra, Abdelmalek Brahami Service de chirurgie cardiaque, EHS Mokhtar-Djeghri, Constantine, Algérie   Objectif : Les valvulopathies rhumatismales représentent la complication du RAA. En l’absence de traitement, l’évolution se fait vers l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et la dysfonction cardiaque droite, facteurs prédictifs de mauvais résultat postopératoire. L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats après chirurgie mitrale chez ces patients arrivés au stade d’HTAP modérée et sévère. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective s’étalant de 2006 à 2012 ; 201 dossiers de patients opérés de leur valvulopathie mitrale ou mitrotricuspide au stade d’HTAP ont été répartis en deux groupes selon le degré d’HTAP préopératoire : groupe A : 102 patients en HTAP modérée, 40 ≤ PAPS < 60 mmHg ; groupe B : 99 patients en HTAP sévère, PAPS ≥ 60 mmHg . Dans notre étude, l’évaluation de l’HTAP s’est faite exclusivement par échodoppler cardiaque. Le recueil des données pré, per et postopératoires a inclus l’âge, le sexe, le stade fonctionnel, le type de chirurgie et la CEC. La PAPS, le diamètre de l’OG, le DTDVG, la FEVG ont été évalués et comparés. Résultat : Le suivi des patients est en moyenne de 61,73 mois. L’amélioration de la symptomatologie est manifeste chez la majorité des patients avec amélioration de la qualité de vie. Nous assistons à une régression significative de la PAPS moyenne dans les deux groupes durant le follow-up : 48,72 ± 5,85 versus 29,12 ± 8,29 mmHg dans le groupe A ; 77,90 ± 15,62 versus 28,87 ± 10,61 mmHg dans le groupe B. La mortalité hospitalière globale est de 0 % dans le groupe A, 0,98 % dans le groupe B. La mortalité tardive est de 3,92 % dans le groupe A, 1,01 % dans le groupe B. La survie globale à 5 ans est de 96,5 %. Conclusion : La PAPS revient à des valeurs proches de la normale chez la plupart des patients après chirurgie. Ainsi, même très sévère, l’HTAP ne doit en aucun cas faire récuser ces patients dont la prise en charge a été améliorée par le développement de la CEC, de la protection myocardique et des protocoles d’anesthésie-réanimation.     Pulmonary arterial hypertension and mitral surgery   Objectives: Rheumatic heart diseases (mitral stenosis +++) are redoubtable complication of acute articular rheumatic. Without treatment, pulmonary hypertension and right heart failure may occur. This pulmonary hypertension was admitted as predictor of worse outcome after surgery. The aim of our study is to value the results after mitral surgery in patients with moderate and severe pulmonary hypertension Methods: This is an observational descriptive retrospective study between January 2006 and December 2012; a total of 201 patients were operated for mitral or mitro-tricuspid disease with pulmonary arterial hypertension in Djeghri Mokhtar hospital.These patients are divided into two groups according to preoperative pulmonary hypertension (PAH) degree: GroupA: 102 patients in moderate PAH , 40≤ sPAP
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-32 – Fistule atrio-œsophagienne après ablation de fibrillation auriculaire par radiofréquence : deux cas cliniques et mise au point

Jérémy Bardet, Charles-Henri David, Mojgan Laali, Eleodoro Barreda, Jean-Christophe Vaillant, Pascal Leprince, Guillaume Lebreton Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, Institut de cardiologie, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris Service de chirurgie digestive, hépato-bilio-pancréatique et transplantation hépatique, AP-HP, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris   Objectif : La fistule atrio-œsophagienne est une complication rare mais grave de l’ablation de fibrillation auriculaire par radiofréquence. Nous présentons deux prises en charge chirurgicales avec succès en double équipe dont l’une sous circulation extracorporelle. Méthode : Nous avons analysé rétrospectivement les dossiers médicaux de deux patients traités avec succès de cette complication dans notre institution et recueilli un suivi à long terme à travers le dossier médical informatisé de notre institution. Puis nous avons réalisé une revue de la littérature dans PubMed afin de proposer une prise en charge actualisée. Résultat : Les deux patients ont bénéficié d’une ablation de fibrillation atriale par radiofréquence avant le diagnostic de fistule atrio-œsophagienne. Le premier patient de 52 ans présentait une fistule atrio-œsophagienne découverte lors d’un accident vasculaire cérébral récidivant et d’un syndrome coronarien. Le traitement chirurgical en double équipe sans circulation extracorporelle a consisté en une excision-fermeture de la fistule, et une œsophagectomie par thoracotomie postero-latérale droite. Le deuxième patient de 43 ans présentait une fistule atrio-œsophagienne de taille plus importante découverte lors d’un syndrome infectieux accompagné de douleurs thoraciques puis de déficits neurologiques focaux. Le traitement chirurgical en double équipe sous circulation extracorporelle a consisté en une réparation atriale et une œsophagectomie par thoracotomie postéro-latérale gauche. Conclusion : La fistule atrio-œsophagienne doit être suspectée dans un contexte d’ablation de fibrillation auriculaire devant la triade fièvre, déficits neurologiques focaux et saignements digestifs. Le diagnostic est confirmé par un scanner thoracique injecté. Le traitement en urgence après une réanimation médicale est la fermeture de la fistule par thoracotomie postéro-latérale pouvant nécéssiter une circulation extracorporelle.     Atrio-esophageal fistula after radio frequency ablation for atrial fibrillation : two case studies and discussion   Objectives: Atrio-esophageal fistula is a rare but fatal complication after radio frequency ablation for atrial fibrillation. We present two successful management of this complication in a double surgical team. Methods: We retrospectively analyzed patients medical data, then we made a review of the litterature in PubMed in order to build recommandations about the management of atrio-esophageal fistula. Results: The two patients had a history of radiofrequency ablation for atrial fibrillation. The first 52 old patient was diagnosed atrio-esophageal fistula after presenting multiple transient cerebral stroke and acute ST coronary syndrome. A double surgery team treatment with excision-closure of the fistula and esophagectomy was performed by a right posterolateral thoracotomy. The second 43 old patient was also made the same diagnosis with a larger fistula after presenting chest pain, sepsis, and neurological deficits. Same treatment was performed by a left posterolateral thoracotomy with a cardiopulmonary bypass with auriculotomia under cold cardioplegia. Conclusion: Diagnosis of atrio-esophageal fistula should be investigated and eliminated in patients with history of radiofrequency ablation for atrial fibrillation face to the triad of fever, neurological deficits and gastriointestinal bleeding. Thoracic CT scan make an urgent diagnosis. Intensive medical care and immediate surgery to excise the fistula and repair the LA defect is currently the most successful approach for AEF management using a posterolateral thoracotomy with a possible cardiopulmonary bypass.   Séance : Communications libres cardiaque - divers - vendredi 9 juin - 8:00-10:00
mai 24, 2017