Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-36 – Résultats cliniques des techniques de reconstruction trachéale

Dominique Fabre, Frederic Kolb, Olaf Mercier, Delphine Mitilian, Sacha Mussot, Philippe Dartevelle, Nicolas Leymarie, Elie Fadel Service de chirurgie thoracique, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson   Objectif : La reconstruction trachéale représente l’un des plus grands défis de la chirurgie thoracique lorsque la resection-anastomose directe est impossible. Les principales indications sont les tumeurs malignes (carcinome épidermoïde, carcinome kystique adénoïde) et les fistules trachéo-œsophagiennes. Les substituts trachéaux peuvent être classés en cinq catégories : prothèses synthétiques, bioprothèses, transplantation trachéale, ingénierie tissulaire et tissus autologues. Le substitut trachéal idéal n’a pas encore été trouvé, mais certaines techniques ont montré des résultats cliniques prometteurs. Le but de cette revue est de mettre en évidence les avantages et les inconvénients de chaque technique utilisée au cours des dernières décennies en pratique clinique. Méthode : Seuls les résultats cliniques ont été étudiés. Toutes les études de recherche sur la reconstruction trachéale ont été exclues de cette revue. Cinq techniques différentes de reconstruction trachéale ont été étudiées : prothèses synthétiques, bioprothèses, transplantation trachéale, ingénierie tissulaire et utilisation de tissus autologues. Résultat : Aucune de ces techniques ne s’est révélée être le remplacement trachéal idéal. Des résultats prometteurs ont été obtenus avec trois d’entre elles : l’allogreffe trachéale revascularisée, l’allogreffe aortique et le lambeau fasciocutané libre renforcé par des cartilages costaux. La limite principale semble être la capacité de régénération des tissus trachéaux. La physiopathologie qui la sous-tend n’a pas encore été entièrement comprise : la recherche sur les cellules souches a suscité beaucoup d’intérêt et a été considérée comme une technique révolutionnaire. Les résultats cliniques sont jusqu’à présent décevants et nous rappellent que la recherche dans ce domaine a encore beaucoup de progrès à faire. Conclusion : L’absence de revascularisation est la principale limite des allogreffes aortiques conduisant à la malacie et à la nécessité d’un stenting trachéal prolongé. La recherche scientifique doit être poursuivie en remplacement de la trachée afin d’optimiser les techniques existantes, éventuellement en découvrir de nouvelles tout en insistant sur la compréhension de la physiopathologie complexe qui sous-tend la régénération tissulaire et l’utilisation des cellules souches.     Clinical results of tracheal reconstruction techniques   Objectives: Tracheal reconstruction represents one of the greatest challenges in thoracic surgery when direct end-to-end anastomosis is impossible. Main indications include malignant tumors (squamous cell carcinoma, adenoid cystic carcinoma), trachea-esophageal fistula and congenital stenosis. Tracheal substitutes can be classified in five categories: synthetic prosthesis, bio prosthesis, tracheal transplantation, tissue engineering and autologous tissue. The ideal tracheal substitute has yet to be found but some techniques have shown promising clinical results. The aim of this review highlights advantages and negative aspects of each technique used over the last decades in clinical practice. Methods: Only clinical results were studied. All research studies on tracheal reconstruction were excluded from this review. Five different techniques of tracheal reconstruction were studied: synthetic prosthesis, bio prosthesis, tracheal transplantation, tissue engineering and autologous tissue. Results: None of them revealed themselves to be the ideal tracheal replacement. Promising results were obtained with three of them, as shown with tracheal revascularized allograft, aortic allograft and free fascio-cutaneous forearm flap reinforced with cartilage struts. The main limit seems to be the capacity for tracheal tissue regeneration. The physiopathology behind it has yet to be fully understood: research on stem cells sparked a lot of interests and thought to be a revolutionary technique. The deceiving results after its used so far reminds us that research in that field still has a lot of progress to be made. Conclusion: The absence of revascularization is the main limit of aortic allografts leading to malacia and the need of prolonged tracheal stenting. Scientific research has to be pursued in tracheal replacement to optimize the existing techniques, eventually discover new ones while insisting in understanding the complex physiopathology behind tissue regeneration and stem cells use.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-53 – La stimulation du récepteur purinergique P2Y11 réduit les lésions de rejet et allonge la durée de survie du greffon cardiaque sur un modèle de transplantation chez la souris

Thierry Bourguignon, Clémence Klipfel-Lhommet, Fabrice Ivanes, Stéphanie Chadet, Lauriane Benoist, Claudie Lefort, Roseline Guibon, Gaëlle Fromont, Christophe Jayle, Michel Aupart, Denis Angoulvant CHRU de Tours  Objectif L’objectif de ce travail in vivo est de préciser l’effet de la stimulation du récepteur purinergique P2Y11 sur les lésions de rejet cardiaque, et son rôle sur la maturation des cellules dendritiques.  Méthode Des cœurs de souris BalbC ont été transplantés en position intra-abdominale à des souris C57BL6 (n = 60, femelles). Juste avant la transplantation, une injection de l’agoniste de P2Y11R (NF546) était réalisée dans le sinus rétro-orbitaire. Dans le groupe témoin, une injection de sérum physiologique était réalisée. Dans le groupe contrôle, des cœurs de souris C57BL6 étaient transplantés en condition syngénique à des souris C57BL6. Le rejet cardiaque était défini par la cessation du battement cardiaque perçu au doigt, confirmé par échocardiographie. Les lésions de rejet ont été étudiées par technique histologique et immunohistochimique (CD3, CD11c, CD45) à J3, J5 ou J7 après transplantation. L’apoptose a été quantifiée en mesurant l’activité des caspases 1, 3 et 9. La maturation des cellules dendritiques a été évaluée en étudiant l’expression des marqueurs de différenciation CD83, CD25, CCR7, CXCR4, et la production des cytokines IL-6, IL-10, IL-12, IFN-γ.  Résultat La survie des greffons cardiaques allogéniques est significativement allongée après stimulation de P2Y11R par son agoniste (9,6 ± 1,9 vs 8,2 ± 1,4 jours ; p = 0,04). Les lésions de rejet, classées selon les recommandations ISHLT et quantifiées en mesurant le nombre moyen de cellules inflammatoires par champ, étaient significativement réduites dans le groupe traité. À J5 après transplantation, les greffons traités par l’agoniste de P2Y11R présentaient également moins de lésions apoptotiques.  Conclusion La stimulation du récepteur P2Y11 diminue les lésions de rejet observées après transplantation cardiaque allogénique. Nos précédents résultats suggèrent que ce rôle protecteur impliquerait une maturation des cellules dendritiques vers un profil anti-inflammatoire, mettant en jeu la voie de signalisation de P2Y11.     Stimulation of P2Y11 purinergic receptor reduces rejection lesions and increases survival time of heart allograft in a mouse model   Objectives Graft rejection is the main complication after heart transplantation. We recently demonstrated in vitro that the stimulation of P2Y11 receptor reduces ischemia/reperfusion lesions in human cardiomyocytes and is responsible for dendritic cells maturation, down-modulating the inflammatory response. The objective of this in vivo study was to specify the effect of P2Y11R stimulation on heart graft rejection lesions and its role in the maturation of dendritic cells.  Methods Hearts from BalbC mice were transplanted intraabdominally into allogenic C57BL6 mice (n=60, females). Mice were injected in the retro-orbital sinus with P2Y11R agonist (NF546). Mice in the sham group were injected with saline solution. In the control group, hearts from C57BL6 were transplanted into syngenic C57BL6 mice. Cardiac rejection was defined by cessation of a palpable heartbeat and was confirmed by echocardiography. Rejection lesions were investigated using histology and immunohistochemistry (CD3, CD11c, CD45) in allografts at days 3, 5 and 7 after transplantation. To quantify apoptosis, activity of caspase 1, 3 and 9 was measured. Maturation of dendritic cells was investigated by studying expression of markers CD83, CD25, CCR7, CXCR4, and production of cytokines IL-6, IL-10, IL-12, IFN-γ.  Results Cardiac allograft survival was significantly prolonged after stimulation of P2Y11R by its agonist (9.6±1.9 vs 8.2±1.4 days; p=0.04). Rejection lesions, classified according to ISHLT guidelines and quantified using the mean number of inflammatory cells per field, were significantly reduced in the treated group. At day 5 after transplantation, P2Y11R agonist pretreated allografts also demonstrated less apoptotic lesions.  Conclusion Stimulation of P2Y11 receptor reduces rejection lesions observed after allogenic heart transplantation. Our previous results suggest that this protective role may imply dentritic cells maturation toward an antiinflammatory profile, depending on P2Y11 signaling pathway.
juin 10, 2016