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C-01 – TAVI et multimères du facteur von Willebrand

Francis Juthier, Natacha Rousse, Agnès Mugnier, Valentin Loobuyck, André Vincentelli, Alain Prat, Emmanuel Robin, Sophie Susen, Eric van Belle Institution : Service de chirurgie cardiaque, CHRU de Lille Objectif : Une fuite périprothétique est mise en évidence dans 10 à 20 % des procédures de TAVI. Nous avons émis l’hypothèse que la mise en évidence de la perte des multimères de haut poids moléculaire (HPM) du facteur von Willebrand ou un test rapide d’hémostase pourraient être utilisés pour évaluer une éventuelle fuite périprothétique au cours des procédures de TAVI. Méthode : Nous avons inclus 183 patients ayant eu un TAVI. Les patients qui présentaient en échographie transœsophagienne une fuite périprothétique après l’implantation de la prothèse bénéficiaient d’une post-dilatation. Les multimères HPM ainsi que le temps d’occlusion à l’adénosine diphosphate (TO-ADP), un test d’évaluation rapide de l’hémostase, étaient mesurés en préopératoire et 5 minutes après chaque étape. Nous avons évalué la mortalité à 1 an. Une deuxième cohorte de 201 patients a été étudiée afin de valider l’utilisation du TO-ADP pour l’identification des fuites. Résultat : Les multimères HPM se normalisaient après l’implantation de la prothèse chez les 137 patients qui ne présentaient pas de fuite périprothétique. Chez les 46 patients qui présentaient une fuite, les multimères se normalisaient dans les 20 cas où la post-dilatation corrigeait la fuite, mais pas dans les 26 cas où la fuite persistait. La même cinétique de modification était observée avec le TO-ADP. Une valeur de TO-ADP supérieure à 180 secondes avait une sensibilité, une spécificité, et une valeur prédictive négative de 92,3 %, 92,4 % et 98,6 % pour la mise en évidence d’une fuite. Ces résultats étaient confirmés dans la cohorte de validation. Les valeurs de multimères HPM et de TO-ADP en fin de procédure étaient corrélées à la mortalité à 1 an. Conclusion : La perte des multimères HPM ainsi qu’un test rapide d’hémostase, le TO-ADP, à valeur élevée étaient prédictifs d’une fuite périprothétique après procédure de TAVI et étaient associés à une surmortalité à 1 an.
novembre 29, 2016
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C-02 – Est-ce que le TAVI est devenu le traitement de choix pour les RAC avec des anciens pontages mammaires perméables

Georges Tedy, Paul Karam, Violette Karam, Patricia Nehme, Paul Naser Institution : hôpital Mont Liban, Beyrouth, Liban Objectif : Le remplacement valvulaire aortique percutané (TAVR) a montré son efficacité chez les patients à haut risque opératoire. les malades déjà opérés de CABG avec des mammaires perméables et devant subir un remplacement valvulaire aortique présentent un risque de mortalité élevé. Afin de définir la meilleure approche thérapeutique dans ce groupe, nous avons revu notre série de malades redux pour RVA. Méthode : Entre janvier 2010 et décembre 2015, 35 patients ont été opérés dans notre service pour un redux de RVA avec d’anciens pontages mammaires perméables. Une CEC fémoro-fémorale a été installée avant la sternotomie. Trois plaies de IMA ont été constatées pendant le décollement des adhèrences et ont provoqué des fibrillations ventriculaires récupérables, 2 plaies du ventricule droit et 2 du tronc veineux innominé ont précipité un depart prématuré de la CEC pour realiser l’hémostase. Résultat : La mortalité à 30 jours était de 8,5 %, l’incidence des AVC postopératoires de 3 %, le sepsis de 6 %, le séjour moyen aux CSU était de 3 jours et le séjour total à l’hôpital de 7 jours. Dans la littérature mondiale, la mortalité dans ce groupe de patients varie entre 7 % et 20 %. Conclusion : Nos résultats montrent que le RVA conventionnel redux sur d’anciens pontages mammaires perméables peut être proposé aux patients avec d’excellents résultats et une mortalité acceptable si une stratégie opératoire adéquate est respectée.
novembre 29, 2016
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C-03 – Syndrome de réponse inflammatoire systémique précoce après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle

Michel Kindo, Tam Hoang Minh, Stéphanie Perrier, Jonathan Bentz, Clément Schneider, Dharmesh Ramlugun, Gharib Ajob, Mircea Cristinar, Ollivier Collange, Sandrine Marguerite, Anne-Lorraine Bourquiaux, Arnaud Mommerot, Philippe Billaud, Jean-Philippe Mazzucotelli Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpitaux universitaires de Strasbourg Objectif : Le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) est associé à une mortalité et une morbidité significatives. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer l’incidence, les facteurs de risque, l’impact hémodynamique et la morbi-mortalité du SIRS précoce (< 24 heures) après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle (CEC) chez l’adulte. Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective observationnelle incluant 500 patients opérés sous CEC de manière élective (ClinicalTrials.gov : NCT00699673). L’âge moyen était de 68,1 ± 11,5 ans. La mortalité prédite par l’EuroSCORE II était de 2,5 ± 3,2 %. Le SIRS précoce était défini comme une température > 38 °C et un taux de leucocytes > 12000 109/l lors des 24 premières heures. Deux groupes ont été définis (groupe contrôle et groupe SIRS) et les facteurs de risques de SIRS ont été identifiés par régression logistique multivariée. Résultat : Un SIRS précoce était observé chez 85 patients (17,2 %). Le pic de température était observé à 7,9 ± 5,1 heures postopératoires. Les facteurs de risque pré et peropératoires de SIRS en analyse multivariée étaient l’âge (OR = 0,964 ; IC 95 % = 0,943-0,986 ; p = 0,001) et le taux de leucocytes préopératoire (OR = 1,260 ; IC 95 % =1,095-1,449 ; p = 0,001). La pression artérielle moyenne lors du pic de température était significativement diminuée dans le groupe SIRS comparativement au groupe contrôle (77,9 ± 12,7 mmHg vs 72,9 ± 11,3 mmHg respectivement ; p = 0,001). Il n’existait pas de différence entre les 2 groupes en termes de supports inotropique et vasopresseur. La mortalité hospitalière était de 1,2 % et 3,5 % dans les groupes contrôle et SIRS respectivement (p = 0,144). Les durées de ventilation mécanique et de réanimation ne différaient pas significativement entre les 2 groupes, tout comme le pic postopératoire de débit de filtration glomérulaire. Enfin, il n’existait pas de différence significative entre les 2 groupes en regard des complications cardiaques, pulmonaires, neurologiques et infectieuses. Conclusion : Le SIRS précoce après chirurgie cardiaque élective sous CEC est une complication fréquente, mais sans impact significatif sur la morbidité et la mortalité hospitalières.
novembre 29, 2016
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C-04 – Pronostic de l’hypertension artérielle pulmonaire modérée et sévère après chirurgie mitrale

Soumaia Bendjaballah, Farid Aimar, Rabeh Bouharraga, Redha Lakehal, Redhouane Boukerroucha, Rafik Nezzal, Redouane Bellara, Abdelmalek Brahami Institution : Service de chirurgie cardio-vasculaire, EHS Djeghri-Mokhtar (ex Erriadh), Constantine, Algérie Objectif : Les valvulopathies rhumatismales (RM +++) représentent la complication ultime et redoutable du rhumatisme articulaire aigu (RAA). En l’absence de traitement, l’évolution peut se faire vers l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et la dysfonction cardiaque droite ; cette HTAP a été admise comme étant un facteur prédictif de mauvais résultat postopératoire. L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats après chirurgie mitrale chez ces patients arrivés au stade d’HTAP modérée et sévère. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective s’étalant de janvier 2006 à décembre 2012 ; elle a concerné 201 dossiers de patients opérés à l’EHS Djeghri-Mokhtar de leur valvulopathie mitrale ou mitrotricuspide évoluée au stade d’HTAP. Ces patients ont été répartis en deux groupes selon le degré d’HTAP préopératoire : groupe A : 102 patients en HTAP modérée, 40 ≤ PAPS < 60 mmhg ; groupe B : 99 patients en HTAP sévère, PAPS ≥ 60 mmhg. Dans notre étude, l’évaluation de l’HTAP était faite exclusivement par écho-doppler cardiaque. Le recueil des données pré, per et postopératoires a inclus l’âge, le sexe, le stade fonctionnel, le type de chirurgie et la CEC. La PAPS, le diamètre de l’OG, le DTDVG, la FEVG ont été évalués et comparés. Résultat : Le suivi des patients est en moyenne de 61,73 mois (de 30 mois à 108 mois). L’amélioration de la symptomatologie fonctionnelle est manifeste chez la majorité des patients avec amélioration de la qualité de vie. Nous assistons à une régression significative de la PAPS moyenne dans les deux groupes durant le follow-up (48,72 ± 5,85 versus 29,12 ± 8,29 mmHg dans le groupe A ; 77,90 ± 15,62 versus 28,87 ± 10,61 mmHg dans le groupe B). La mortalité hospitalière globale est de 0,49 % (0 % dans le groupe A, 0,98 % dans le groupe B). La mortalité tardive est de 2,48 %(3,92 % dans le groupe A, 1,01 % dans le groupe B). La survie globale à 5 ans est de 96,5 %. Conclusion : La PAPS revient à des valeurs proches de la normale chez la plupart des patients après chirurgie. Ainsi, même très sévère, l’HTAP ne doit en aucun cas faire récuser cette catégorie de patients dont la prise en charge a été améliorée par le développement de la CEC, de la protection myocardique et des protocoles d’anesthésie-réanimation.
novembre 29, 2016
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C-05 – Résultats après deux ans d’utilisation du CardioCel® en chirurgie cardiaque pédiatrique

Carine Pavy, Guido Michielon, Jan Lukas Robertus, Francois Lacour-Gayet, Olivier Ghez Institution : Service de chirurgie cardiaque congénital, Royal Brompton, Londres, Royaume-Uni Objectif : présenter les premiers résultats après deux ans d’utilisation du patch CardioCel® (Admedus Regen Pty Ltd, Perth, WA, Australie) en chirurgie cardio-pédiatrique. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique de tous les patients âgés de 18 ans et moins ayant été opérés de leurs pathologies cardiaques congénitales. Le suivi de ces patients était clinique et échographique. Une étude anatomo-pathologique du patch a été menée en cas de réopération liée à ce dernier. Résultat : Entre mars 2014 et avril 2016, 101 patients atteints d’une pathologie cardiaque congénitale ont eu un traitement chirurgical en utilisant le patch CardioCel®. L’âge moyen était de 7 mois (min : 3 jours ; max : 18 ans) et le poids moyen était de 6,7 kg (min : 1,83 ; max : 96 kg). Le temps de CEC moyen était de 156 min (± 74 min) et la durée moyenne du clampage aortique était de 103 min (± 49 min). Aucune difficulté d’implantation peropératoires n’a été rapportée sur ce patch. Il n’y a pas eu non plus de complications infectieuses. Le suivi moyen était de 175 jours (min : 4 ; max : 726 jours). La mortalité postopératoire totale à 30 jours était de n = 4 (3,8 %) ; aucun décès n’était lié au patch. Quatre nourrissons ont été réopérés pour resténoses au niveau du patch en position aortique. Les pathologies ayant nécessité la mise en place du patch en position aortique étaient le tronc artériel commun, la coarctation et l’hypoplasie de l’arche aortique. Le temps moyen entre la première et la deuxième opération pour dégénérescence du patch était de 189 jours (de 16 - 480 jours). Conclusion : Notre expérience montre une bonne tolérance du patch en position septale, valvulaire et au niveau de la voie d’éjection du ventricule droit. Cependant, chez les nourrissons apparaît une dégénérescence précoce de ce patch en positon aortique.
novembre 29, 2016
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C-06 – Chirurgie des tumeurs cardiaques : à propos 100 patients

Redha Lakehal, Radouane Boukaroucha, Farid Aimar, Rabeh Bouharraga, Radouane Bellara, Rafik Nazzel, Fateh Guériti, Amine Amros, Rabeh Daoud, Samiha Chérif, Nadjet Massikh, Baya Aziza, Soumaia Bendjaballah, Abdelmalek Brahami Institution : Service de chirurgie cardiaque, EHS Djeghri-Mokhtar (ex Erriadh), Constantine, Algérie Objectif : La littérature des tumeurs cardiaques, notamment primitives, reste relativement restreinte car leur fréquence est faible comparée à celle des tumeurs secondaires : elle se situe entre 0,001 % et 0,28 %. Mais grâce à l’imagerie moderne, le diagnostic est devenu de plus en plus précoce permettant un traitement chirurgical curatif et un meilleur pronostic, notamment pour les tumeurs bénignes. Le but de notre travail est de rapporter l’expérience de notre service dans la prise en charge des tumeurs cardiaques. Méthode : De janvier 2000 à décembre 2015, 100 patients ont subi une chirurgie à cœur ouvert pour tumeur cardiaque. Il s’agit de 35 hommes et 65 femmes. L’âge moyen est de 48,79 ans avec des extrêmes de 5-77 ans. La symptomatologie est dominée par la dyspnée. Parfois, le symptôme d’appel était des palpitations, lipothymies/syncopes, parfois des complications emboliques. L’ETT a permis le diagnostic de masse intracardiaque dans tous les cas. Pour certains malades, une tomodensitométrie (TDM) thoracique a été réalisée. L’exérèse chirurgicale a été faite sous circulation extracorporelle (CEC), dont 12 patients sous assistance circulatoire ; l’examen anatomopathologique de la pièce opératoire a précisé le type et la nature de la tumeur. 92 % des tumeurs sont bénignes et 70 % d’entre elles sont des myxomes. L’oreillette gauche est le siège de prédilection (67 patients). Résultat : On note 1 sarcome peu différencié polymorphe ; 2 fibrosarcomes ; 1 rhabdomyosarcome embryonnaire chez une fillette de 5 ans, 1 Kaposi, 1 angiosarcome, 2 lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH). La mortalité opératoire, toutes tumeurs confondues, est de 6 % (6 patients). Les complications immédiates sont un BAV complet chez 2 patients. Le contrôle durait en moyenne entre 1 mois et 7 ans ; on note un décès tardif (3 %) de cause extracardiaque ; 4 récidives ont été retrouvées (2 pour les myxomes, 1 pour un fibrosarcome et 1 sarcome de l’oreillette gauche). Par contre, il y a eu une très bonne évolution chez la patiente atteinte d’un LMNH. Conclusion : Grâce à l’imagerie médicale moderne, le diagnostic de tumeur cardiaque peut être posé avant la survenue de complications graves. Le pronostic des tumeurs cardiaques bénignes dépend de la qualité du traitement chirurgical. La chirurgie donne de très bons résultats immédiats et à distance en insistant sur un suivi périodique et régulier ; par contre, pour les tumeurs malignes, le pronostic reste sombre et dépend de la précocité de la prise en charge chirurgicale.
novembre 29, 2016
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C-07 – Stratégie préventive de l’insuffisance ventriculaire droite après implantation d’un LVAD : expérience monocentrique à propos de 12 patients

Matteo Pozzi, Jacques Robin, Daniel Grinberg, Laurent Sebbag, Pascale Boissonnat, Élisabeth Hugon-Vallet, Claire Flamens, Sylvie Paulus, Laure Olivier-Soubirou, Jean-François Obadia Institution : Service de chirurgie cardiaque, hôpital cardiologique Louis-Pradel, hospices civils de Lyon, université Claude-Bernard, Lyon Objectif : Les assistances monoventriculaires gauches (LVAD) donnent de meilleurs résultats par rapport aux assistances biventriculaires. Néanmoins, l’insuffisance ventriculaire droite est présente dans l’insuffisance cardiaque terminale et représente une complication après implantation d’un LVAD. L’objectif de cette étude est d’analyser les résultats de notre stratégie préventive de l’insuffisance ventriculaire droite avec des critères très élargis d’implantation d’une assistance monoventriculaire droite temporaire (t-RVAD) chez les receveurs d’un LVAD. Méthode : Nous avons effectué une analyse prospective observationnelle. Le t-RVAD était une extracorporeal membrane oxygenation (ECMO) implantée entre la veine fémorale et l’artère pulmonaire à travers une prothèse en Dacron. Résultat : Entre décembre 2014 et août 2016, nous avons implanté 16 LVAD, parmi lesquels 12 (75 %) ont reçu un t-RVAD. Ces 12 patients représentent la population de notre étude (âge moyen 53,6 ans). Les indications pour l’implantation d’un LVAD étaient : cardiomyopathie ischémique (n = 5, 41,7 %) ou idiopathique (n = 4, 33,3 %) et autres (n = 3, 25 %). Les profils Intermacs étaient 2 (n = 2, 16,7 %), 3 (n = 7, 58,3 %) et 4 (n = 3, 25 %). Les stratégies d’implantation étaient bridge-to-transplantation (n = 6, 50 %), bridge-to-candidacy (n = 3, 25 %) and destination therapy (n = 3, 25 %). Le right heart failure risk score moyen était 3,0 ± 1,8. Quatre (33,3 %) patients ont été réopérés pour saignement. Un (8,3 %) patient a développé une médiastinite nécessitant une reprise chirurgicale. En revanche, aucun patient n’a eu d’infection de l’orifice de sortie du tube en Dacron. Deux (16,7 %) patients sont décédés pendant le support avec le t-RVAD (défaillance multiviscérale n = 1, ischémie intestinale n = 1). Dix (83,3 %) patients ont été sevrés du t-RVAD après un support moyen de 7,0 ± 3,8 jours. Aucun patient n’a nécessité de deuxième assistance circulatoire mécanique pour une récidive d’insuffisance ventriculaire droite. Après un suivi moyen de 6,5 ± 5,6 mois, 4 (33,3 %) patients sont décédés sous LVAD (choc septique n = 2, AVC hémorragique n = 1, suicide n = 1), 3 (25 %) sont toujours vivants sous LVAD et 3 (25 %) ont été transplantés. Conclusion : L’implantation d’un t-RVAD avec des critères très élargis s’est montrée une stratégie préventive efficace de l’insuffisance ventriculaire droite après implantation d’un LVAD avec des résultats satisfaisants à court terme.
novembre 29, 2016
Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-08 – Prédire la dysfonction ventriculaire droite avant l’implantation d’un système d’assistance gauche à débit continu : pourquoi est-ce si difficile ?

Piergiorgio Tozzi, Roger Hullin, Fabrizio Gronchi, Matthias Kirsch Institution : Service de chirurgie cardiaque, service de cardiologie, service d’anesthésie, CHUV, Lausanne, Suisse Objectif : L’évaluation de la fonction du ventricule droit (RV) avant l’implantation d’un système d’assistance ventriculaire gauche (LVAD) peut s’avérer difficile. Une mauvaise décision retarde l’implantation d’une assistance droite (RVAD) et conduit à une augmentation de la morbidité/mortalité. Plusieurs outils de stratification du risque ont été développés pour prédire la nécessité d’un RVAD, mais aucun ne surpasse les autres. Nous avons examiné notre expérience pour valider ces outils. Méthode : Nous avons recueilli les données de 34 patients qui ont bénéficié d’un VAD, de 2010 à juin 2015 (LVAD = 32, BiVAD = 2). Nous avons défini la fonction du ventricule droit sur la base de paramètres échocardiographiques, en particulier de la régurgitation et du mouvement annulaire tricuspide. La RVF postopératoire a été définie selon le protocole Intermacs 3. Pour chaque patient, nous avons calculé le score de CRITT et appliqué l’arbre décisionnel de Pittsburgh (PDT) spécialement conçu pour les dispositifs de soutien circulatoire à flux continu. Nous avons évalué la performance de chaque score avec un modèle de régression logistique. Résultat : L’âge moyen était de 52 ± 12 ; 70,5 % étaient des hommes. 14,7 % ont requis une assistance circulatoire mécanique supplémentaire après LVAD (BiVAD = 2, ECMO = 3). Tous ont reçu des LVAD à flux continu (HeartMate II = 13, HeartWare = 21). À 30 jours, 22 patients (64,7 %) ont développé une RVF définie comme la nécessité de RVAD (n = 2) ; l’utilisation de vasodilatateur pulmonaire pour > 48 h (n = 18) ; l’utilisation d’inotropes pour > 14 jours (n = 22). Selon le CRITT score le taux attendu de RVF était de 29 % (10 patients avaient 4 ou 5 correspondant au risque de RVF 80 %). Selon le PDT, 8 patients auraient nécessité de BiVAD. Le score de CRITT a obtenu les meilleures performances (IC 95 % ; sensibilité = 90 %, spécificité de 8,3 %; précision 61,8 %). Conclusion : Ces données indiquent que les modèles actuels de prévision des risques de RVF ne sont pas fiables. Nous avons besoin d’un nouveau test clinique basé sur des données d’imagerie préopératoire quantitatives, capables de quantifier la réserve fonctionnelle du RV pour guider nos décisions cliniques.
novembre 29, 2016
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C-09 – Valeur pronostique et impact économique des transfusions sanguines chez les patients sous ECMO/ECLS : expérience monocentrique

Guillaume Guimbretière, Erwan Flecher, Pierre-Emmanuel Noly, Antoine Roisne, Bernard Lelong, Jean-Philippe Verhoye, Amedeo Anselmi Institution : Service de chirurgie thoracique, cardiaque et vasculaire, CHU de Rennes Objectif : Décrire la transfusion sanguine ainsi que son impact pronostique et économique chez les patients assistés par ECMO/ECLS. Méthode : Nous avons examiné de façon rétrospective 509 malades ayant bénéficié d’une ECLS/ECMO dans notre centre (janvier 2005 - août 2016). Le suivi était prospectif et réalisé par du personnel dédié (moyenne de suivi : 80,25 ± 85,13 mois, 100 % complet). Résultat : L’ECLS était employée dans 80,1 % des cas. L’indication était dans les suites d’une transplantation cardiaque (10,6 %), d’une défaillance cardiaque en post-cardiotomie (23,1%) et pour des indications autres dans 65,6 %. L’ECMO était utilisée pour les autres patients (syndrome de détresse respiratoire aiguë). L’âge moyen était de 53,3 ± 14,9 années et significativement plus élevé dans le groupe ECLS (54,6 ± 14,1 ans vs 48,2 ± 16,9 p < 0,001). Le taux de plaquettes et TP à l’implantation était significativement plus bas dans le groupe ECLS (150,9 ± 83,5 vs 200,9 ± 123,5 G/mm3 pour les plaquettes, p < 0,001) et (46,2 ± 17 vs 59,6 ± 18,3 % pour le TP, p < 0,001). Les patients du groupe ECLS ont présenté plus de complications thrombotiques et hémorragiques (60,3% vs 35,4 %, p < 0,001) et ont nécessité de façon significative plus de transfusion de PFC (60,5 % vs 31,8 %, p < 0,001) ainsi que de pool plaquettaires (PA) (61,7 % vs 34,1 %, p < 0,001). Il n’y avait pas de différence significative pour la transfusion de culot globulaire (CG) (83,2 % vs 80,9 %, p = 0,6). Dans le groupe ECLS, le taux de transfusion pour les CG, PFP et PA était significativement supérieur pour les indications post-greffe et post-cardiotomie (p < 0,001). Parmi les patients ayant reçu plus de 19 CG, 5 PA et ou 12 PFC, la mortalité dépassait 80 %. Le coût total en produits sanguins était de 2428,8 ± 2314,4 euros et 2877,5 ± 2852,1 euros chez les patients vivants et décédés, respectivement (p = 0,08). De même, le coût est plus important pour les patients du groupe ECLS (2850,8 ± 2622,3 euros vs 1885,8 ± 2583,0 euros pour ECMO ; p = 0,004). Conclusion : Un programme d’ECMO/ECLS est associé à une consommation importante de produits sanguins. Les patients sous ECLS nécessitent plus de transfusions de produits sanguins et notamment en post-cardiotomie et en post-transplantation. Les transfusions massives sont associées à une mortalité augmentée.
novembre 29, 2016
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C-10 – Première série d’assistance circulatoire avec l’HeartMate 3® : expérience initiale des institutions de référence

Matthias Kirsch1, Piergiorgio Tozzi1, Carlo Banfi2, Kamran Ahmadov1, Roger Hullin3, Philippe Meyer4, Raphaël Giraud5, Lucas Liaudet6, Fabrizio Gronchi7, Christophe Ellenberger8, Christophe Huber2 Institutions : 1. Service de chirurgie cardiaque, CHUV, Lausanne, Suisse 2. Service de chirurgie cardiovasculaire, HUG, Genève, Suisse 3. Service de cardiologie, CHUV, Lausanne, Suisse 4. Service de cardiologie, HUG, Genève, Suisse 5. Service de soins intensifs, HUG, Genève, Suisse 6. Service de soins intensifs, CHUV, Lausanne, Suisse 7. Service d’anesthésie, CHUV, Lausanne, Suisse 8. Service d’anesthésiologie, HUG, Genève, Suisse Objectif : Les dispositifs d’assistance circulatoire à long terme de nouvelle génération sont des pompes centrifuges ayant des rotors entièrement à lévitation magnétique pour réduire les traumatismes du sang. Récemment, le nouveau HeartMate 3 a été autorisé pour une application clinique en Suisse et nous présentons notre expérience initiale. Méthode : Dans deux hôpitaux universitaires suisses, 10 patients en insuffisance cardiaque terminale ont reçu les HeartMate 3®. Le critère d’implantation était la persistance d’une clinique de bas débit cardiaque malgré un traitement médical optimal. L’objectif principal de l’étude était la survie à 90 jours des patients assistés. Résultat : Cinq patients (50 %) étaient en classe Intermacs 1 et 2 (2 étaient sous VA ECMO), et 5 étaient en classe 3 et 4. L’indication était le pont à la transplantation chez 7 patients, et la thérapie de destination chez 3. Deux patients (20 %) ont reçu une chirurgie de la valve aortique concomitante. Quatre patients (40 %) ont eu besoin d’une assistance droite temporaire (tRVAD) pour une moyenne de 8 ± 1,5 jours. Un saignement était responsable d’une révision chirurgicale chez 5 (50 %) patients, et 2 étaient sous tRVAD. La survie à 90 jours était de 90 % ; un (10 %) patient est décédé en raison d’une insuffisance respiratoire. Trois (30 %) ont développé une polyneuropathie critique due à un séjour prolongé aux soins intensifs. Deux ont présenté une fièvre supérieure à 38,5 °C pendant plus de 7 jours après l’implantation, sans signes évidents d’infection. Deux patients (20 %) ont développé tardivement une infection du câble d’alimentation qui a nécessité des soins locaux. Conclusion : La pompe a permis une amélioration rapide des conditions cliniques des patients, même chez ceux gravement compromis. Le saignement postopératoire est principalement dû à une sur-anticoagulation. Nous n’avons pas détecté d’hémolyse ou de thrombose de la pompe. La fièvre postimplantation était fréquente, probablement liée au matériel implanté, mais sans conséquences fonctionnelles. Le taux de survie de 90 % à 90 jours prouve que le soutien hémodynamique était constant dans le temps, sans effets indésirables significatifs.
novembre 29, 2016