Chirurgie thoracique · Vol. 21 Abstracts 2017

T-39 – Fistule biliobronchique iatrogène : résection pulmonaire et reconstruction biliaire. À propos d’un cas de biliptysie

Simon Rouze, Katheleen Tuner, Erwen Flecher, Karim Boudjema, Jean-Philippe Verhoye, Bertrand Richard de Latour Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, service de chirurgie hépatobiliaire, CHRU Pontchaillou, Rennes   Objectif : La mise en place d’endoprothèse biliaire dans les sténoses biliaires néoplasiques est une technique courante. Nous rapportons le cas rare d’une complication d’endoprothèse biliaire ayant entraîné une fistule biliobronchique grave. Méthode : Un homme de 70 ans, vivant à domicile, présentait une fistule biliobronchique depuis 3 mois l’obligeant à vivre demi-assis. Depuis 9 ans il était suivi pour un carcinome hépatocellulaire sur cirrhose. Il avait été traité par chimio-embolisation et radiofréquence du segment 4 hépatique. Un biliome est apparu, nécessitant un drainage réalisé par voie transcutané et avec mise en place d’une prothèse biliaire par voie rétrograde. Un an après, une fistule biliobronchique est mise en évidence, cliniquement et par scanner thoraco-abdominal. Résultat : Une chirurgie combinée thoracique et hépatique a été réalisée par une double voie d’abord. Une thoracotomie posterolatérale a permis une décortication pulmonaire et segmentectomie de la pyramide basale avec wedge du lobe moyen. La fistule avait détruit toute la pyramide basale et la moitié du lobe moyen. La plaie diaphragmatique a été refermée et l’endoprothèse retirée. À l’étage abdominal, une voie d’abord sous-costale a permis un évidement du segment 4 et une anastomose biliodigestive avec une anse en Y sur la convergence biliaire principale. Dix mois après, le patient est à domicile avec une bonne qualité de vie. Conclusion : La fistule biliobronchique iatrogéne est exceptionnelle. Une chirurgie combinée conventionnelle permet une fermeture et une reconstruction de la dérivation biliaire, au prix d’une résection pulmonaire parfois majeure.     Iatrogenic bilio-bronchial fistula: pulmonary resection and biliary reconstruction in a case of biliptysy   Objectives: The biliary stent implementation in neoplastic biliary stenosis is now a common technique in many centers. We report the rare case of a complication of biliary endoprosthesis leading to a major, disabling bilio-bronchial fistula. Methods: A 70-year-old man was living at home mainly sitted for the last 3 months due to a bilio bronchial fistula. He previous medical history consisted in a hepatocellular carcinoma appeared 9 years ago on cirrhosis. He has been treated by chemio embolization and radiofrequency. He developed a biliome requiring drained. drainage that was performed percutaneously and using a biliary prosthesis by retrograde route. One year after a bilio-bronchial fistula developed which was clinically evident and well seen on the thoraco abdominal scan. Results: A combined thoracic and hepatic surgery was performed. A postero lateral thoracotomy allowed pulmonary decortication and segmentectomy of the basal pyramid associated to a wedge of the middle lobe. The fistula had destroyed the whole basal pyramid and half the middle lobe. The diaphragmatic wound was closed and the endoprosthesis removed.In the abdominal stage, all the segment 4 of the liver was removed and a bilio-digestive anastomosis with a bend in Y on the main biliary convergence was performed.Ten months after the patient is at home with a satisfactory quality of life. Conclusion: Iatrogenic biliobronchial fistula is exceptional. Conventional combined surgery may allow closure and reconstruction of the biliary conduct at the cost of major pulmonary resection.   Séance : Posters thoracique 2 - vendredi 9 juin - 12:15-13:45
mai 24, 2017
Chirurgie thoracique · Vol. 20 Décembre 2016

Localisation de nodules pulmonaires en VATS grâce au Cone Beam Computed Tomography – étude préliminaire

Simon Rouze1,2,3*, Bertrand de Latour1,2,3, Erwan Flécher1, Julien Guihaire1, Miguel Castro2,3, Romain Corre4, Pascal Haigon2,3, Jean-Philippe Verhoye1,2,3   1. Université de Rennes 1, LTSI, Rennes, France. 2. INSERM, U1099, Rennes, France. 3. Service de chirurgie cardiothoracique et cardiovasculaire, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. 4: Service pneumologie, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. Correspondance : simon.rouze@chu-rennes.fr   Résumé Introduction : le but de cette étude est d’évaluer la faisabilité de l’utilisation peropératoire du CBCT afin de développer une nouvelle procédure de localisation peropératoire de nodules pulmonaires en chirurgie vidéothoracoscopique. Matériels et Méthodes : les patients inclus étaient âgés de plus de 18 ans. Ils devaient présenter des lésions pulmonaires uniques ou multiples d’une taille allant de 5 à 20 mm. Ces lésions étaient identifiées en préopératoire grâce à un scanner. La procédure, réalisée sous anesthésie générale, débutait par l’introduction des trocarts de chirurgie et la création d’un pneumothorax. Ensuite était réalisée une acquisition en CBCT. La segmentation était ensuite faite, permettant d’obtenir une reconstruction 3D de la lésion. Puis, grâce à la réalisation de scopie sur laquelle était projetée la segmentation en réalité augmentée, le nodule était localisé pendant la vidéothoracoscopie. Résultats : de mars 2014 à mars 2015, 8 patients ont été inclus dans notre étude. L’âge moyen est de 61 ± 11,7 ans [37-74 ans]. La taille moyenne des lésions était de 13,2 ± 5,1 mm [5-20 mm] et leur profondeur moyenne par rapport à la plèvre de 21,4 ± 10,7 mm [5-36 mm]. La densité moyenne des lésions était de 77,3 ± 81,7HU [0-250 HU]. Quatre patients ont subi une résection de type wedge, 2 patients un wedge suivi d’une lobectomie, un patient un wedge du lobe supérieur associé à une lobectomie inférieure et un patient, une bilobectomie (après conversion en thoracotomie). Le temps opératoire moyen était de 100,6 ± 36,7 min [60-150 min]. Nous avons été capable de détecter tous les nodules et de réaliser la résection dans tous les cas grâce à la scopie en réalité augmentée. Le temps moyen de scopie était de 134,2 ± 55,0 s [24-204 s]. Le temps moyen entre l’incision cutanée et la localisation du nodule était de 11,8 ± 3,8 min [7-17 min]. Conclusion : à notre connaissance, ce travail est le premier décrivant l’application clinique de l’utilisation du CBCT en peropératoire en chirurgie thoracique. Une telle utilisation est faisable et semble représenter un outil efficace pour détecter et aider à la localisation de petits nodules pulmonaires en VATS. Associé à la réalité augmentée, cet outil offre une avancée significative pour la vidéothoracoscopie et la résection de nodules centimétriques non palpables.   Abstract Localization of pulmonary nodules during VATS thanks to cone beam computed tomography – a preliminary study Objective: To describe a non-invasive guidance procedure, using intraoperative cone beam computed tomography (CBCT) and augmented fluoroscopy to guide lung resection during video-assisted thoracic surgery (VATS). Materials and methods: Patients with solitary or multiple lung nodules between 5 and 20 mm were included. Under general anesthesia, a moderate pneumothorax allowing the CBCT acquisition was first performed. Then a segmentation of the lesion was performed on a 3D reconstruction. A projection of this 3D reconstruction was then integrated into the digital workspace and automatically registered into the fluoroscopic images, creating an augmented fluoroscopy. The procedure was continued with classic video-thoracoscopic vision taking account of the augmented fluoroscopy to locate the targeted nodule. Results: Eight patients were included (mean age 61 ± 11.7 years): seven patients had an isolated lesion and one patient had two lesions (mean size 13.2 ± 5.1 mm). Mean depth to the pleura was 21.4 ± 10.7 mm. Four patients underwent a wedge resection associated with lymph node resection. Two patients had an initial wedge resection followed by a complementary lobectomy associated with lymph node resection (primary lung tumor). One patient had a wedge resection in the upper lobe and a lobectomy of the inferior lobe associated with lymph node resection. One patient underwent a conversion and a bilobectomy due to vascular injury. Mean global operating time was 100.6 ± 36.7 min. All the nodules have been identified on the CBCT acquisitions. Segmentation of the lesion has been performed in all cases. We have been able to detect all the nodules and to successfully perform the resection in all cases thanks to the augmented fluoroscopy. The mean scopic time was 134.2 ± 55.0 s. The mean imaging time, between the incision and the final nodule localization, was 11.8 ± 3.8 min. Conclusion: This paper is the first describing a clinical application of CBCT performed during thoracic surgery. Associated with augmented reality, it offers a significant advance to VATS resection of subpalpable lung nodules. This preliminary experience highlights the potential of the proposed CBCT approach to improve the perception of targeted small tumors during VATS.   1. INTRODUCTION Avec le développement des programmes de dépistage du cancer bronchopulmonaire par le biais des scanners « low-dose » [1], le nombre de nodules pulmonaires d’histologie indéterminée est amené à croître de manière considérable [2]. Or, la vidéothoracoscopie (VATS) est un outil crucial dans l’obtention de l’histologie de ces lésions [3,4]. Les méthodes de guidage des nodules en VATS restent majoritairement préopératoires, invasives, nécessitant une imagerie tomodensitométrique (TDM) additionnelle, avec des taux de complications et de non-efficacité du dispositif de guidage non négligeables [5-7]. Parallèlement, le Cone Beam Computed Tomography (CBCT) est une modalité d’imagerie qui connaît un véritable essor (implantologie, chirurgie maxillofaciale, radiothérapie, procédures endovasculaires) [8-11]. Cette imagerie rayon X permet d’obtenir des images tridimensionnelles d’une qualité semblable au scanner en résolution spatiale et proche en résolution en contraste. Concernant les pathologies pulmonaires, le CBCT a été étudié en pneumologie interventionnelle, en radiothérapie et en radiologie [12-14]. L’irradiation induite par un CBCT thoracique est en outre moindre qu’un TDM thoracique conventionnel : respectivement 2,3 à 5 mSv versus 4 à 18 mSv [15,16]. Le but de cette étude est d’évaluer la faisabilité de l’utilisation peropératoire du CBCT afin de développer une nouvelle procédure de localisation peropératoire de nodules pulmonaires en chirurgie vidéothoracoscopique.   2. MATÉRIELS ET MÉTHODES   2.1. Critères d’inclusion Les patients inclus dans ce protocole sont âgés de plus de 18 ans. Ils doivent présenter des lésions pulmonaires uniques ou multiples d’une taille allant de 5 à 20 mm. La nature de ces lésions peut être connue (lésion pulmonaire primitive, localisation secondaire d’un autre cancer) ou inconnue (chirurgie diagnostique associée ou non à une chirurgie thérapeutique). La distance par rapport à la plèvre de la lésion n’est pas un critère de sélection. En préopératoire, l’identification de ces lésions est réalisée grâce à une TDM thoracique avec des coupes « parenchymateuses » fines (1,25 mm). Ils ont également bénéficié de la réalisation d’un TEP-scan 18 FDG, pour mettre en évidence une éventuelle activité hypermétabolique de la lésion à réséquer. Les patients ont eu un bilan préopératoire conventionnel préalable à une chirurgie thoracique : radiographie pulmonaire de face ; explorations fonctionnelles respiratoires, avec notamment VEMS-CV ± DLCO ± VO2max ; bilans biologiques (NFS, ionogramme sanguin, bilan d’hémostase, groupe, Rhésus, RAI) ; électrocardiogramme ± échographie cardiaque ; fibroscopie bronchique ± biopsies bronchiques. Si une histologie préopératoire a été obtenue, elle l’a été selon les modalités suivantes : biopsie transbronchique ; ponction transpariétale scannoguidée. Les patients ont été informés de la réalisation de la procédure et ont signé un consentement éclairé.   2.2. Critères de non-inclusion Les patients présentant les caractéristiques suivantes n’ont pas été inclus dans l’étude : réintervention (antécédent de chirurgie thoracique homolatérale) ; incapacité à réaliser ou obtenir une ventilation unipulmonaire lors de la chirurgie ; personne majeure faisant l’objet d’une protection légale (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle) ; personne privée de liberté.   2.3. Déroulement de la procédure La figure 1 résume le déroulé complet de la procédure.   [caption id="attachment_2974" align="aligncenter" width="300"] Figure 1. Algorithme détaillant la succession des étapes de la procédure de localisation.[/caption]   2.3.1. Installation L’installation du patient lors des acquisitions se fait en conditions chirurgicales, c’est-à-dire en décubitus latéral [figure 2]. En chirurgie thoracique conventionnelle, l’installation en décubitus latéral est permise par : un appui sternal ; un appui fessier ; appui bras du côté du décubitus ; bras du côté opéré pendant.   [caption id="attachment_2975" align="aligncenter" width="300"] Figure 2. Installation du patient : décubitus latéral droit, bras semi-pendant, stabilisé par le matelas coquille.[/caption]   Or, lors d’une acquisition DynaCT, l’ensemble des flans de la table opératoire doivent être libres, pour autoriser une rotation complète à 211° de l’amplificateur de brillance (C-arm). Aussi, l’ensemble des appuis a dû être supprimé. Pour permettre une stabilité du patient en décubitus latéral, un matelas « coquille » à dépression a été utilisé. Le positionnement des bras a également été adapté : classiquement, le bras opposé à la lésion est en abduction à 90° sur un appui bras, et le bras homolatéral à la lésion est laissé pendant permettant une décoaptation des espaces intercostaux. Or, du fait de la rotation du C-arm autour de la table, une telle installation n’est pas réalisable. Toutefois, l’acquisition rotationnelle a été rendue possible grâce aux modifications suivantes : le bras opposé à la lésion est installé fléchi vers la tête, calé par une gouttière radiotransparente ; le bras homolatéral à la lésion est placé semi-pendant, reposant sur la table d’opération. En outre, toujours en raison de l’acquisition rotationnelle, l’ensemble des éléments situés à la tête du patient doit être libre, posant une nouvelle fois des impératifs d’installation. Ainsi, les tubulures de perfusion, du cathéter péridural et les tuyaux du ventilateur mécanique sont regroupés et suspendus pour éviter tout conflit avec le C-arm. De même, les champs doivent être attachés au plus près de la table d’intervention, pour prévenir tout arrachage intempestif par le détecteur ou le tube du C-arm.   2.3.2. Acquisition CBCT Les acquisitions de Cone Beam Computed Tomography sont obtenues grâce à la fonction DynaCT d’un C-arm conçue pour être utilisée en peropératoire : il s’agit de l’Artis Zeego System®, produit par la société Siemens Healthcare. Celui-ci dispose d’un capteur plan et d’une matrice de 2048 x 1538 éléments. Les paramètres de notre protocole DynaCT sont les suivants : incrément de l’angle de rotation : 0,5° ; matrice de 512 x 512 voxels ; 211° de trajectoire circulaire, durant 8 secondes ; une dose délivrée de 0,36 mGy par coupe en moyenne ; un total de 419 projections. Les images ainsi acquises sont transférées sur une station de travail dédiée (MMWP station, Siemens Healthcare). Les images DynaCT sont reconstruites avec une épaisseur de 1 mm, dans les plans axial, coronal et sagittal [figure 3].   [caption id="attachment_2976" align="aligncenter" width="300"] Figure 3. Reconstruction multiplanaire à partir du CBCT.[/caption]   Les acquisitions sont réalisées patient anesthésié, installé, champs opératoires en place, dans des conditions d’asepsie complète. Avant l’acquisition, on procède comme suit : mise en place du premier trocart de vidéothoracoscopie sous contrôle de la vue permettant l’insertion du vidéothoracoscope ; exclusion du poumon par l’anesthésiste ; insufflation d’oxygène (débit entre 1 et 4 L/min) pour permettre un trapping du poumon. En effet, un collapsus trop important du poumon (une atélectasie complète) rend le parenchyme pulmonaire trop dense pour pouvoir le distinguer de la lésion à repérer ; l’acquisition rotationnelle est ensuite réalisée, poumon controlatéral non ventilé (le temps de l’acquisition seulement).   2.3.3. Procédure chirurgicale Le matériel de vidéothoracoscopie utilisé est le suivant : optique Stryker 30°-10 mm (Stryker Corporate) ; caméra haute définition et colonne de vidéochirurgie Stryker (Stryker Corporate) ; instruments de vidéothoracoscopie dédiés Delacroix-Chevalier (particulièrement pinces à préhension fenêtrées) ; instruments de chirurgie conventionnels ; trocarts à usage unique 10 mm. bistouri électrique. La procédure de VATS est réalisée par le biais de trois incisions cutanées permettant une triangulation. Chacune de ces incisions cutanées autorise la mise en place d’un trocart par lequel sont introduits les instruments de vidéochirurgie. Celles-ci doivent être éloignées d’un minimum de 80 mm pour prévenir le conflit entre les instruments. Une fois la lésion localisée, celle-ci est réséquée au moyen d’un système d’agrafage automatique (Endo GIA®, Covidien Corporate). Un examen extemporané sera alors réalisé. En fonction de ce dernier, un geste complémentaire sera réalisé ou non (curage ganglionnaire médiastinal ou lobectomie + curage ganglionnaire médiastinal).   2.3.4. Segmentation de la lésion et placement du repère Une fois les images DynaCT obtenues, le nodule est identifié dans le parenchyme pulmonaire grâce aux reconstructions multiplanaires (MPR). Une fois ce repérage effectué, la lésion est segmentée au moyen d’une segmentation semi-automatique par croissance de région. Enfin, nous utilisons la fonction syngo InSpace EP du logiciel dédié Siemens pour intègrer le volume segmenté au volume de travail.   2.3.5. Localisation peropératoire de la lésion en fluoroscopie et VATS Une fois les trocarts en place, l’acquisition DynaCT, le repérage du nodule et la réalisation de sa segmentation réalisés, la procédure de localisation peut débuter. La lésion segmentée lors de l’étape précédente est localisée dans l’espace, en position absolue, par rapport à la table opératoire. Ainsi, lors d’une acquisition en fluoroscopie conventionnelle, la projection 2D de cette segmentation sera faite de manière automatique, sur l’écran de scopie, associant l’image de la fluoroscopie et l’image de DynaCT segmentée, en temps réel (fonction iPilot dynamic). En effet, les acquisitions CBCT (et donc la reconstruction du nodule) et le positionnement du C-arm (et donc les images de scopie) se font dans le même repère ; la fusion des 2 modalités d’image est donc faite de manière automatique. Les instruments de vidéochirurgie, sous contrôle de la caméra endoscopique et sous contrôle fluoroscopique, sont alors introduits. Ils vont être positionnés sur la zone représentant la lésion segmentée, guidés par l’écran de fluoroscopie augmentée. En contrôlant également sur l’écran de vidéo, le parenchyme pulmonaire est alors délicatement saisi, en prenant une attention toute particulière à ne pas mobiliser le poumon. Une seconde acquisition fluoroscopique selon une incidence différente est alors réalisée pour positionner une seconde pince à préhension, permettant une localisation plus précise de la lésion pulmonaire (en gardant toujours un contrôle par l’écran de vidéochirurgie) [figure 4].   [caption id="attachment_2977" align="aligncenter" width="300"] Figure 4. Procédure de localisation peropératoire avec l’écran de scopie augmentée (en haut à gauche).[/caption]   3. RÉSULTATS   3.1. Caractéristiques des patients De mars 2014 à mars 2015, 8 patients ont été inclus dans notre étude. L’âge moyen est de 61 ± 11,7 ans [37-74 ans]. Sept patients avaient une lésion unique et un patient avait 2 lésions : une lésion devait être localisée pour bénéficier d’un wedge ; l’autre, plus grosse, non (lobectomie programmée dans un autre lobe). Deux patients ont subi la résection d’un nodule inférieur à 10 mm : l’un d’eux avait 2 lésions (patient cité ci-avant) et l’autre avait un antécédent de cancer expliquant notre attitude agressive (patient 1). La taille moyenne des lésions était de 13,2 ± 5,1 mm [5-20 mm] et leur profondeur moyenne par rapport à la plèvre de 21,4 ± 10,7 mm [5-36 mm]. La densité moyenne des lésions était de 77,3 ± 81,7 HU [0-250 HU]. Les caractéristiques des patients sont résumées dans le tableau 1.   Tableau 1. Caractéristiques préopératoires des patients. Patient Âge IMC (kg/m2) Localisation de la lésion Taille (mm) Densité moyenne (HU) Distance à la plèvre (mm) 1 64 36 lobe supérieur droit 8 0 18 2 37 23 lobe inférieur gauche 16 250 5 3 54 25 lobe inférieur droit 12 100 30 4 67 35 lobe inférieur droit 16 88 36 5 59 24 lobe supérieur droit 11 0 20 6 61 43 lobe inférieur droit 20 13 28 7 72 38 lobe inférieur gauche 18 90 26 8 74 34 lobe supérieur gauche (+ lobe inférieur gauche : lésion plus grosse ; pas de localisation de cette lésion) 5 77 8,6   IMC : indice de masse corporelle ; HU : Hounsfield Unit.   3.2. Geste chirurgical Quatre patients ont subi une résection de type wedge associée à un curage ganglionnaire médiastinal. Deux patients ont eu un wedge suivi d’une lobectomie associée à un curage en raison de la nature de la tumeur à l’examen extemporané (adénocarcinome bronchique). Un patient a eu un wedge du lobe supérieur associé à une lobectomie inférieure et un curage ganglionnaire. Un patient, après la localisation peropératoire (lésion très profonde, proche de l’artère pulmonaire), devait subir une lobectomie. Mais du fait d’une plaie artérielle, il a subi une bilobectomie après conversion en thoracotomie. Le temps opératoire moyen était de 100,6 ± 36,7 min [60-150 min]. La nature anatomopathologique des lésions était un adénocarcinome bronchopulmonaire pour 2 patients, des métastases pour 4 patients, une tumeur carcinoïde typique pour un patient et une lésion fibreuse aspécifique pour le dernier. Toutes les résections étaient R0. Ces données figurent dans le tableau 2.   Tableau 2. Geste chirurgical. Patient Type de résection Temps opératoire total (min) Histologie de la lésion Qualité de la résection 1 wedge + CG 70 Lésion fibreuse (bénigne) NA 2 wedge + CG 60 Métastase de rhabdomyosarcome R0 3 wedge + CG 70 Métastase de cancer ORL R0 4 bilobectomie inférieure (plaie artérielle) 150 Métastase de cancer à cellule claire (rein) R0 5 LSD + CG 100 Adénocarcinome pulmonaire R0 6 wedge + CG 80 Tumeur carcinoïde R0 7 wedge suivi de LIG + curage ganglionnaire 150 Adénocarcinome pulmonaire R0 8 wedge lobe supérieur gauche + LIG +CG 125 Métastase de rhabdomyosarcome R0 CG : curage ganglionnaire ; LSD : lobectomie supérieure droite ; LIG : lobectomie inférieure gauche.   3.3. Acquisition CBCT peropératoire Pour les 8 patients, l’acquisition CBCT a été réalisée avec succès. Dans tous les cas, la lésion a pu être identifiée sur les images obtenues. Pour 2 patients, l’acquisition DynaCT a néanmoins due être répétée. Les raisons de cette répétition étaient les suivantes : pneumothorax trop important, entraînant un collapsus et une densification trop importante du parenchyme pulmonaire ; la distinction entre le nodule et le parenchyme sain était alors impossible ; reventilation inattendue du poumon exclu et mauvais cadrage du thorax. L’estimation de l’irradiation induite par la procédure était de 4258 ± 2242 μGy.m2 [1232-8283 μGy.m2]. Plusieurs paramètres ont influé sur la qualité des images : la morphologie des patients : les patients minces avaient une meilleure résolution en contraste ; l’apnée : l’incapacité à réaliser une apnée lors de l’acquisition CBCT induit un flou cinétique important ; le trapping optimal du poumon avec un pneumothorax ni trop important ni trop faible. La segmentation a été réalisée avec succès pour l’ensemble des patients.   3.4. Localisation peropératoire avec scopie en réalité augmentée Nous avons été capable de détecter tous les nodules et de réaliser la résection dans tous les cas grâce à la scopie en réalité augmentée. Pour 5 patients, une seule incidence de scopie a permis de localiser de manière pertinente le nodule. Le temps moyen de scopie était de 134,2 ± 55,0 s [24-204 s]. Le temps moyen entre l’incision cutanée et la localisation du nodule était de 11,8 ± 3,8 min [7-17 min]. Les détails relatifs à l’imagerie sont présentés dans le tableau 3.   Tableau 3. Détails relatifs à l’imagerie. Patient Temps de scopie (sec) Temps d'imagerie (min) Estimation de la dose d'irradiation (μGym2) 1 24 17 4695 2 174 11 1232 3 204 15 2932 4 126 9 5655 5 126 16 2468 6 150 8 8283 7 168 7 5559 8 102 11 3239   3.5. Suites opératoires Tous les patients sont vivants et sont sortis de l’hôpital. La durée moyenne d’hospitalisation était de 6,0 ± 3,7 jours [4-15 j]. Un patient a présenté une pneumopathie postopératoire avec un bullage prolongé et un autre a présenté une AC/FA paroxystique après la procédure.   4. DISCUSSION À ce jour et à notre connaissance, ce travail est le premier décrivant l’utilisation peropératoire du CBCT lors d’une chirurgie thoracique. Cette étude montre que le CBCT est un outil utilisable et pertinent pour la localisation peropératoire des nodules pulmonaires avec le concours de la réalité augmentée. En effet, nous avons montré que l’utilisation du CBCT peropératoire était faisable et permettait d’obtenir des images sur lesquelles sont identifiables les nodules pulmonaires. Ces résultats ont d’ailleurs déjà été démontrés en pneumologie interventionnelle, en radiothérapie, en radiologie, mais jamais lors d’une chirurgie thoracique [12-14,17]. Nos interventions chirurgicales étaient d’une durée conventionnelle, en incluant le temps d’acquisition CBCT et de localisation du nodule. Nous n’avons pas à déplorer de complications directement liées à la procédure de localisation ; un patient a en revanche dû subir une bilobectomie à la place d’une lobectomie à cause d’une plaie artérielle. De plus, l’irradiation additionnelle liée à la procédure est acceptable, représentant la moitié d’un scanner conventionnel. En pneumologie interventionnelle, Hohenforst-Schmidt et al. ont utilisé une approche assez similaire à la nôtre [13]. Après l’acquisition CBCT, la lésion ciblée est localisée sur les images en reconstruction multiplanaire. L’arbre trachéobronchique est identifié et le trajet endobronchique optimal de l’endoscope jusqu’au nodule est projeté sur les images de scopie, en réalité augmentée. Ainsi, ces images de scopie en réalité augmentée et les images classiques du fibroscope sont utilisées en même temps. Les auteurs décrivent l’utilisation de la jet-ventilation comme moyen d’éviter le flou cinétique et d’optimiser la précision de la localisation lorsque les apnées ne sont pas possibles lors de la procédure. En chirurgie thoracique, Ohtaka et al. ont associé la technologie CBCT à la VATS. Néanmoins, l’utilisation du CBCT est, en réalité, réalisée en préopératoire pour placer un hameçon ; de plus ils utilisent un O-arm et non un C-arm [17]. Plus important, on reprochera à ce travail un taux inquiétant de fistules bronchopulmonaires (3 fistules sur 10 cas rapportés). Dans le même ordre d’idées, d’autres travaux en chirurgie thoracique ont rapporté l’utilisation du CBCT, mais il s’agissait à chaque fois d’une utilisation avant l’initiation de la chirurgie pour mettre en place un marqueur [18-20]. En revanche, dans un travail préliminaire (expérimentation animale), Schafer et al. décrivent une approche similaire à la nôtre. Ils combinent l’acquisition CBCT, un recalage automatique, un système de guidage optique et de la réalité augmentée [21]. Ainsi, toutes les informations sont apparemment représentées sur l’écran de vidéothoracoscopie. L’utilisation de l’échographie peropératoire à travers les orifices de trocart semble être une alternative très intéressante à notre méthode, technique notamment développée par l’équipe de Montréal [22]. Non invasive, non irradiante, d’une durée de moins de 10 minutes, utilisable en peropératoire, l’échographie peropératoire semble séduisante. Néanmoins, on peut tout de même s’interroger sur la courbe d’apprentissage décrite comme très courte selon les auteurs (quand on sait la dépendance à l’opérateur de l’échographie en générale). De même près de 60 % des nodules localisés étaient à moins d’un centimètre de la plèvre et 8 nodules faisaient plus de 20 mm de grand axe (un mesurait même 62 mm). En dépit du fait qu’aucun patient avec des nodules en verre dépoli n’a été inclus dans cette étude pilote, l’utilisation du CBCT en peropératoire dans cette indication trouverait pourtant tout son intérêt [12,17]. Cependant, la densité du parenchyme pulmonaire sain est de - 900 HU, comparé à - 800 jusqu’à - 650 HU pour les nodules en verre dépoli. Bien que la différence de contraste en résolution du CBCT et du scanner conventionnel ne soit que de 5 HU, le pneumothorax et l’affaissement du poumon induisent sa densification. La densité du parenchyme sain et celle du nodule en verre dépoli tendraient donc à se confondre. Un système de recalage mériterait donc d’être développé. En comparaison aux autres systèmes de localisation actuellement disponible, l’utilisation de notre système utilisant le CBCT et la réalité augmentée présente de réels avantages. Il s’agit d’une procédure courte, non invasive, pouvant être réalisée par le chirurgien en personne au bloc opératoire. Le bénéfice en terme organisationnel – quand on sait la difficulté d’organiser les ponctions préopératoires – est non négligeable. Des limites sont néanmoins à opposer à ce travail. Tout d’abord nous sommes confrontés à une véritable méconnaissance des propriétés biomécaniques exactes du parenchyme pulmonaire : grande déformabilité en périphérie, rigidité près des régions hilaires et de l’arbre trachéobronchique. En outre, le poumon est un organe très mobile, plus « plastique » qu’« élastique », avec une vraie mémoire de forme lorsqu’il est non ventilé. De plus, nous réalisons une acquisition CBCT du poumon dans une certaine conformation (position, déflation). Dès lors que le poumon est mobilisé, cette acquisition CBCT n’est plus valide. Aucune solution simple n’existe à l’ensemble de ces difficultés. Une partie des réponses a été proposée par Uneri et al. [23]. Ils décrivent le comportement du poumon après création du pneumothorax à partir de CBCT réalisés en conditions chirurgicales. Néanmoins ce travail apporte une méthode de recalage extrêmement compliquée, dont l’application clinique est clairement limitée par la complexité du modèle mathématique utilisé. De plus, notre approche innovante n’a été réalisée que sur 8 patients. En conséquence, ce travail n’établit pas la supériorité ni même la validité de notre système de localisation. Il met en évidence sa faisabilité et son applicabilité à la pratique clinique, avec des résultats préliminaires très encourageants. Des travaux complémentaires avec un plus grand nombre de patients sont indispensables. Une autre limite de cette étude consiste dans le fait qu’elle a été réalisée dans une salle hybride. Ce type de salles n’est pas utilisé en pratique courante en chirurgie thoracique. En effet, ces salles sont présentes le plus souvent dans des centres de recherche et leur coût limite de manière importante l’applicabilité de ce travail. De plus, elles sont souvent dédiées aux équipes de cardiologie, radiologie, chirurgie cardiaque et vasculaire. Trouver des disponibilités additionnelles aux équipes de chirurgie thoracique n’est pas chose facile. Ces limites vont probablement disparaître avec le développement de C-arm équipés de CBCT, plus conventionnels et mobiles [21]. Cette étude pilote ouvre de nombreux axes de recherche. Au vu de ses limites, le développement d’un système de recalage semble opportun, reposant sur une étude des propriétés biomécaniques du poumon. Ceci sera appliqué aux problématiques du nodule en verre dépoli et à la mobilisation du poumon. Un autre champ de recherche serait de développer un outil projetant directement la réalité augmentée sur l’écran de vidéothoracoscopie sans avoir recours à la scopie mais utilisant des systèmes de localisation optiques ou magnétiques.   5. CONCLUSION À notre connaissance, ce travail est le premier décrivant l’application clinique de l’utilisation du CBCT en peropératoire en chirurgie thoracique. Une telle utilisation est faisable et semble représenter un outil efficace pour détecter et aider à la localisation de petits nodules pulmonaires en VATS. Associé à la réalité augmentée, cet outil offre une avancée significative pour la vidéothoracoscopie et la résection de nodules centimétriques non palpables.   RÉFÉRENCES National Lung Screening Trial Research Team, Aberle DR, Adams AM, Berg CD, Black WC, Clapp JD et al. Reduced lung-cancer mortality with low-dose computed tomographic screening. N Engl J Med 2011;365:395-409. Pinsky PF, Berg CD. 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décembre 8, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-04 – L’ECMO pour arrêt cardiaque extrahospitalier – un intérêt discutable ?

Simon Rouzé, Amedeo Anselmi, Erwan Flécher, Marie Aymami, Vincent Le Bouquin, Alain Leguerrier, Jean-Philippe Verhoye Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, hôpital Pontchaillou, CHU de Rennes  Objectif L’ECMO veino-artérielle ou ECLS (Extracorporeal Life Support) est un outil prenant une place grandissante dans la prise en charge des arrêts cardio-respiratoires (ACR) réfractaires à une réanimation cardio-respiratoire (RCP). L’objectif principal de ce travail était de déterminer la survie à 30 jours pour les patients subissant l’implantation d’une ECLS veino-artérielle pour ACR réfractaire. Les buts secondaires étaient de déterminer la survie à 1 an et les facteurs associés à la mortalité à 30 jours.  Méthode Pour cette étude rétrospective et unicentrique, nous avons analysé les données collectées de manière prospective de 72 patients pris en charge pour ACR réfractaire ayant nécessité l’implantation d’ECLS, de janvier 2005 à juillet 2015. La sélection des patients ayant présenté un ACR extrahospitalier devait satisfaire aux critères suivants : no-flow < 5 min et présence de témoins à l’arrêt, low-flow < 100 min, concentration de CO2 expirée > 10 mmHg, absence d’asystolie à l’ECG. L’implantation de l’ECLS était intrahospitalière, durant un massage cardiaque externe dans tous les cas. Un suivi prospectif était ensuite réalisé.  Résultat La moyenne d’âge était de 46,7 ± 1,6 ans ; les ACR extrahospitaliers représentaient 24 % des malades ; le low-flow moyen était de 47,2 ± 33 minutes. Objectif primaire : la survie globale à 30 jours est de 35 % ; la survie à 30 jours dans le groupe ACR intrahospitalier est de 42 % et de 12 % dans le groupe ACR extrahospitalier. Objectif secondaire : les ACR extrahospitaliers, le taux élevé de lactate et la température corporelle étaient des facteurs de mortalité à 30 jours. Aucun décès après la sortie de l’hôpital n’a été identifié durant le suivi (35 % de survie ; durée moyenne de suivi 15,6 ± 19,2 mois).  Conclusion L’utilisation de l’ECLS dans les ACR réfractaires est un outil intéressant pour des patients sélectionnés, avec des résultats encourageants. Néanmoins, l’utilisation de cet outil montre des résultats médiocres pour les patients ACR extrahospitaliers, dont les critères de sélection étaient rigoureux.     Extracorporeal cardio-pulmonary resuscitation for out-of-hospital refractory cardiac arrest- caution is advised   Objectives Extracorporeal Life Support (ECLS) is an emerging option to treat selected patients with cardiac arrest refractory to cardio-pulmonary resuscitation (CPR). Our primary objective is to determine the survival at 30 day among adult patients receiving veno-arterial ECLS for refractory cardiac arrest. Our secondary objectives were to determine the 1 year survival and to examnie factors associated with 30 day mortality.  Methods In this retrospective, single center study, we analysed the prospectively collected data of 72 patients rescued from refractory cardiac arrest through emergent implantation of veno-arterial ECLS, from January 2005 to July 2015. Patients suffering from out-of-hospital cardiac arrest must reach the following criteria: no-flow <5 minutes and witnessed cardiac arrest, low-flow <100 minutes, end-expiratory CO2 concentration >10mmHg, no asystoly on the ECG. ECLS implantation were performed within the hospital and during ongoing external cardiac massage. Follow-up were performed prospectively.  Results Mean age was 46.7±1.6 years; out-of-hospital cardiac arrest occured in 24% of cases; mean low-flow time was 47.2±33 minutes. Primary objective: the overall rate of 30 day survival was 35%; survival rate of in-hopital cardiac arrest was 42%; survival rate in out-of-hospital cardiac arrest was 12%. Secondary objectives: out-of-hospital cardiac arrest, higher serum lactate levels and lower body temperature at the time of implantation were associated with 30 days mortality. No death occured during the follow-up after discharge (35% survival, average follow-up was 15.6±19.2 months).  Conclusion Extracorporeal cardioplumoray resuscitation is a viable treatment for selected patients with cardiac arrest refractory to CPR. However, our results for patients implanted for out-of-hospital refractory cardiac arrest are more concerning despite our rigorous selection criteria.
juin 10, 2016
Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Mars 2016

Endocardites aiguës infectieuses compliquées d’extension paravalvulaire : 35 ans d’expérience

Simon Rouzé1, Erwan Flécher1, Matthieu Revest2, Thierry Langanay1, Hervé Corbineau1, Bernard Lelong1, Antoine Roisné3, Julien Guihaire1, Alain Leguerrier1, Jean-Philippe Verhoye1   1. Service de chirurgie cardiothoracique et cardiovasculaire, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. 2. Service des maladies infectieuses, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. 3. Département d’anesthésie réanimation, centre hospitalier universitaire de Rennes, France. Correspondance : simon.rouze@chu-rennes.fr   Résumé Objectif : Décrire notre prise en charge médicochirurgicale des patients souffrant d’une endocardite aiguë infectieuse (EAI) compliquée d’extension paravalvulaire. Méthodes : D’octobre 1979 à décembre 2014, 955 patients ont subi une chirurgie pour EAI ; parmi eux, 207 avaient une EAI avec extension paravalvulaire. L’âge moyen était de 59,9 ± 15,4 ans, et 162 (78 %) étaient des hommes. Cent trente-sept patients (66 %) avaient une endocardite aortique isolée ; 138 avaient une endocardite sur valve native (67 %). Le suivi était complet à 99 % (suivi moyen de 6,5 ± 7,4 ans – de 0 à 34,8 années). Résultats : La mortalité opératoire de notre population était de 16 % (n = 34). Les fistules, l’utilisation de valve mécanique et l’insuffisance rénale étaient des facteurs de risque indépendants de mortalité opératoire. La survie à 1, 5, 10 et 15 ans était respectivement de 90,3 % ± 2,3 %, 62,4 % ± 3,7 %, 49,3 % ± 4,1 %, et 37,9 % ± 4,4 %. Les endocardites à streptocoque (toutes espèces), les réparations complexes de l’anneau valvulaire et l’insuffisance cardiaque préopératoire étaient des facteurs de risque indépendants de mortalité à long terme. Vingt-neuf patients ont nécessité une réintervention (14 %). L’endocardite à streptocoque pneumoniae était le seul facteur de risque indépendant de réintervention précoce (survenant dans les 30 jours suivant la chirurgie ou durant la même hospitalisation). L’absence de réintervention à 1, 5, 10 et 15 ans était de 91,9 % ± 2,2 %, 89,6 % ± 2,6 %, 89,6 % ± 2,6 % et 87,0 % ± 3,5 % respectivement. Les facteurs de risque indépendants de réintervention à long terme étaient la chirurgie en urgence, les endocardites sur valve prothétique et les réparations complexes de l’anneau valvulaire. Conclusion : L’EAI compliquée d’extension paravalvulaire reste un challenge chirurgical. Un parage radical des tissus infectés est fondamental, ce d’autant qu’il s’agit d’une endocardite à streptocoque. Les prothèses valvulaires conventionnelles, et en particulier les bioprothèses, sont associées à de bons résultats à court et long termes.    Abstract A 35-year experience in the management of endocarditis complicated with paravalvular involvement Aim: To describe our clinical and surgical approaches for patients suffering from severe active infective endocarditis (AIE) complicated with paravalvular involvement. Methods: From October 1979 to December 2014, 955 patients underwent surgery for AEI; among them, 207 had severe AEI with paravalvular extension. The mean age of patients was 59.9±15.4 years, and 162 (78%) were male. 137 patients (66%) had isolated aortic valve endocarditis. 138 had native valve endocarditis (67%). Follow-up was 99% complete (mean of 6.5 ±7.4 years; range 0-34.8 years). Results: The operative mortality of the cohort was 16% (n=34). Abnormal communication, mechanical valve implantation and renal failure were inde- pendent predictors of 30-day mortality. Survival at 1, 5, 10 and 15 years was 90.3% ±2.3%, 62.4%±3.7%, 49.3% ±4.1% and 37.9% ±4.4%, respectively. Streptococcus endocarditis (all species), complex annulus repair and preoperative heart failure were independent predictors of long-term death. Twenty-nine patients required a reoperation (14%). Streptococcus pneumonia endocarditis was the only independent predictor of early reoperation (within 30 days af- ter surgery or during the same hospitalization). Freedom from reoperation at 1, 5, 10 and 15 years was 91.9% ±2.2%, 89.6% ±2.6%, 89.6% ±2.6% and 87.0% ±3.5%, respectively. Independent predictors of late reoperation were urgent/emergent surgery, prosthetic valve endocarditis and complex annulus repair. Conclusion: AEI complicated with paravalvular involvement remains a surgical challenge. Radical debridement of all the infected tissues is mandatory, especially for Streptococcus endocarditis according to our experience. Conventional prosthetic valves and bioprostheses, rather than mechanical valves, are associated with favorable outcomes in case of severe AIE. Télécharger l'article complet en PDF Conflit d’intérêt : aucun. / Conflict of interest statement: none declared.  
mars 15, 2016