Chirurgie cardiaque · Vol. 21 Abstracts 2017

C-06 – Évolutions des procédures chirurgicales des dissections aortiques aiguës de type A ces dix dernières années

mai 24, 2017
Auteur correspondant : Gilbert Dubois

Gilbert Dubois, Anne-Louise Meyer, Guillaume Biland, Éric Braunberger, Ilia Khantalin, Alain Rind, Jean-Pierre Valverde, Marc-Alain Billès, Jean-François Delambre, Louis Labrousse, Bernard Kreitmann

Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire ; service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Felix-Guyon, Saint Denis, La Réunion

 

Objectif : Les dissections aortiques aiguës de type A constituent une urgence chirurgicale. Nous admettons que le traitement extensif qui permet une réparation plus complète est « meilleur » que le traitement conventionnel de sauvetage, mais au prix d’une morbi-mortalité plus élevée. Notre objectif est de montrer l’évolution de la prise en charge médico-chirurgicale des dissections aortiques de type A, sur une période de 10 ans.

Méthode : Les patients opérés, de janvier 2005 à décembre 2015, pour dissection aortique aiguë de type A, ont été inclus retrospectivement. Les données ont été recueillies à partir de la base de données nationale, Epicard®, et du dossier patient informatisé, puis analysées sur logiciel Medlog.

Résultat : Cent patients opérés pour dissection aortique aiguë de type A ont eu, dans le groupe A, un traitement conventionnel (n = 53), un remplacement de l’aorte ascendante (n = 39) ou une opération de David ou Bentall (n = 14), et, dans le groupe B, un traitement extensif, un remplacement de l’aorte ascendante et de la crosse (n = 31) ou un remplacement de l’aorte de l’anneau aortique à l’isthme (n = 16). Sur cette période de dix ans, la tendance a été d’aller vers l’extension du geste chirurgical. La mortalité hospitalière a été de 19 % dans les deux groupes (p = 0,95), et tardive de 7 % dans le groupe A, versus 1 % dans le groupe B (p < 0,004).

Une chirurgie redux a été nécessaire chez 9 patients du groupe A, après un délai moyen de suivi de 6,8 ans ; et la mortalité hospitalière a été de 40 %. Les facteurs de risque de mortalité étaient les états de choc péri-opératoire, l’infarctus du myocarde et les AVC constitués non régressifs. La consolidation sans dissection résiduelle était de 34 %. La dissection a été transformée en type B chez 25 % des patients, et enfin une dissection limitée de l’aorte abdominale persistait chez 14 % des patients.

Conclusion : L’évolution de la prise en charge chirurgicale montre une tendance extensive des procédures chirurgicales, sans augmentation significative de la morbi-mortalité. Cette attitude diminue le risque de reprise chirurgicale, et facilite la prise en charge de la dissection résiduelle par voie endovasculaire.

 


 

Evolution of the surgical management of acute type A aortic dissection during the last decade

 

Objectives: Acute type A aortic dissection is a life threatening emergent surgical disease. We suppose that extending surgical treatment provides more complet repair than conventional surgery managing to salvage. Our objective is to study the changes in our practices in acute type A aortic dissection (ATAAD) surgery, during the last decade.

Methods: All patients operated on for ATAAD, from january 2005 to december 2015, were retrospectively included. The data were collected from the national database, Epicard® and analysed with Medlog sofware.

Results: One hundred patients were operated on. The group A was operated to replace the ascending aorta (level I, n=39), or a David operation or a Bentall operation (Level II, n=14). The group B was operated to replace the ascending aorta and aortic arch (Level III, n=31), or to replace the aorta from the ring as far as the isthmus (Level IV, n=16). Over the past ten years the trend has been to move towards the extension of the surgical procedure. Hospital mortality was 19% in both group. Late mortality was 7% in group A versus 1% in group B. Healing was achieved in 34% of patients. 25% of type A aortic dissection was transformed in type B. And 14% had residual abdominal aortic dissection. Redo surgery was necessary in 9 patients from group A (11%), with an average time interval of 6,8 years; and mortality was 40%.

Conclusion: Surgical management of acute type A aortic dissection shows an increase in extensive procedures without increasing morbidity and mortality rates. These approaches decrease the risk of redo surgery and facilitate secondary endovascular treatment of residual aortic dissection.

 


Séance : Communications libres cardiaque – dissection – jeudi 8 juin – 8:30-10:00