Vol. 20 JA2016 - thoracique

T-07 – Gestes imprévus au cours des segmentectomies anatomiques thoracoscopiques : Analyse en intention de traiter de 284 interventions consécutives

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Agathe Seguin-Givelet

Agathe Seguin-Givelet, Jon Lutz, Madalina Grigoroiu, Emmanuel Brian, Dominique Gossot

Institution : Département thoracique, institut mutualiste Montsouris, Paris


Objectif : Les résections sous-lobaires par thoracoscopie (RSLT) suscitent de plus en plus d’intérêt, mais sont considérées comme des interventions complexes. Malgré ces difficultés techniques, le taux publié d’événements indésirables, de complications et de gestes imprévus est limité. Afin de comprendre ce paradoxe, nous avons analysé notre base de données – en intention de traiter – de segmentectomies thoracoscopiques.

Méthode : De janvier 2007 à juillet 2016, 284 segmentectomies anatomiques par thoracoscopie ont été réalisées chez 280 patients âgés en moyenne de 64 ans (18-86 ans) et répartis en 124 hommes et 156 femmes. Les indications de ces 284 procédures ont été un cancer bronchique non à petites cellules (n = 184), une métastase (n = 51) ou une lésion bénigne (n = 49). Les données per et postopératoires ont été collectées dans une base de données prospective. L’intervention a été entièrement réalisée à thorax fermé et selon une approche basée sur une dissection première de la scissure.

Résultat : 23 patients (8 %) ont eu une chirurgie différente de l’intervention planifiée initialement se répartissant en 25 « gestes imprévus » : 10 thoracotomies principalement pour des plaies vasculaires (3,1 %) et 15 résections étendues (5,1 %) réalisées soit pour raison carcinologique (n = 7), difficultés techniques (n = 6) ou complications postopératoires (n = 2). Parmi les 235 patients opérés pour cancer (cancer bronchique primitif ou lésion métastatique pulmonaire), le taux de résection plus étendu qu’une segmentectomie pour raison strictement carcinologique s’élevait à 3 %.

Conclusion : Le taux de « gestes imprévus » pendant une segmentectomie thoracoscopique n’est pas anodin, même s’il est plus bas que celui des lobectomies thoracoscopiques. Il pourrait être probablement réduit par des améliorations techniques et technologiques telles qu’une meilleure planification préopératoire.