Nicolas d’Ostrevy, Hung Ngo Thanh, Céline Lambert, Frédéric Martins-Condé, Gildas Coutu, Bruno Lesourd, Bruno Pereira, Kasra Azarnoush, Lionel Camilleri
Institution : Service de chirurgie cardiovasculaire, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand
Objectif : L’objectif de ce travail est de caractériser parmi des patients âgés ceux dont l’évolution postopératoire d’un remplacement de la valve aortique est insatisfaisante et de rechercher des tests gériatriques prédictifs de cette évolution.
Méthode : L’influence, sur les résultats précoces et tardifs, des scores chirurgicaux et du profil gériatrique a été évaluée prospectivement chez 122 patients, à risque intermédiaire, âgés de 75 ans ou plus, bénéficiant d’un remplacement chirurgical de la valve aortique.
Résultat : En analyse univariée, l’Euroscore II (OR 1,73, 95 % CI : 1,21-2,48, p = 0,002), le STS score (OR 1,39, 95 % CI : 1,03-1,88, p = 0,03) et un test de Katz ≤ 5 (limitation d’au moins une activité de la vie quotidienne) (OR 3,35, 95 % CI : 1,08-10,35, p = 0,03) étaient prédicteurs d’une évolution compliquée à 30 jours. En analyse bivariée, seuls les scores chirurgicaux restaient prédictifs. À 6 mois, 20 patients étaient décédés ou avaient dû être réhospitalisés et la survie à 10 ans était de 48 % [IQR 39-57]. Le test de Katz ≤ 5 était le seul test gériatrique indépendant d’une évolution défavorable à 6 mois (OR 4,51, 95 % CI : 1,25-16,29, p = 0,02) et d’un effet délétère sur la survie à long terme (OR 4,51, 95 % CI : 1,25-16,29, p = 0,02).
Conclusion : Chez les patients âgés, l’évaluation de l’autonomie par le test de Katz permet d’individualiser une population vulnérable chez qui les résultats du remplacement valvulaire aortique sont moins favorables.