Matthias Kirsch1, Piergiorgio Tozzi1, Carlo Banfi2, Kamran Ahmadov1, Roger Hullin3, Philippe Meyer4, Raphaël Giraud5, Lucas Liaudet6, Fabrizio Gronchi7, Christophe Ellenberger8, Christophe Huber2
Institutions :
1. Service de chirurgie cardiaque, CHUV, Lausanne, Suisse
2. Service de chirurgie cardiovasculaire, HUG, Genève, Suisse
3. Service de cardiologie, CHUV, Lausanne, Suisse
4. Service de cardiologie, HUG, Genève, Suisse
5. Service de soins intensifs, HUG, Genève, Suisse
6. Service de soins intensifs, CHUV, Lausanne, Suisse
7. Service d’anesthésie, CHUV, Lausanne, Suisse
8. Service d’anesthésiologie, HUG, Genève, Suisse
Objectif : Les dispositifs d’assistance circulatoire à long terme de nouvelle génération sont des pompes centrifuges ayant des rotors entièrement à lévitation magnétique pour réduire les traumatismes du sang. Récemment, le nouveau HeartMate 3 a été autorisé pour une application clinique en Suisse et nous présentons notre expérience initiale.
Méthode : Dans deux hôpitaux universitaires suisses, 10 patients en insuffisance cardiaque terminale ont reçu les HeartMate 3®. Le critère d’implantation était la persistance d’une clinique de bas débit cardiaque malgré un traitement médical optimal. L’objectif principal de l’étude était la survie à 90 jours des patients assistés.
Résultat : Cinq patients (50 %) étaient en classe Intermacs 1 et 2 (2 étaient sous VA ECMO), et 5 étaient en classe 3 et 4. L’indication était le pont à la transplantation chez 7 patients, et la thérapie de destination chez 3. Deux patients (20 %) ont reçu une chirurgie de la valve aortique concomitante. Quatre patients (40 %) ont eu besoin d’une assistance droite temporaire (tRVAD) pour une moyenne de 8 ± 1,5 jours. Un saignement était responsable d’une révision chirurgicale chez 5 (50 %) patients, et 2 étaient sous tRVAD. La survie à 90 jours était de 90 % ; un (10 %) patient est décédé en raison d’une insuffisance respiratoire. Trois (30 %) ont développé une polyneuropathie critique due à un séjour prolongé aux soins intensifs. Deux ont présenté une fièvre supérieure à 38,5 °C pendant plus de 7 jours après l’implantation, sans signes évidents d’infection. Deux patients (20 %) ont développé tardivement une infection du câble d’alimentation qui a nécessité des soins locaux.
Conclusion : La pompe a permis une amélioration rapide des conditions cliniques des patients, même chez ceux gravement compromis. Le saignement postopératoire est principalement dû à une sur-anticoagulation. Nous n’avons pas détecté d’hémolyse ou de thrombose de la pompe. La fièvre postimplantation était fréquente, probablement liée au matériel implanté, mais sans conséquences fonctionnelles. Le taux de survie de 90 % à 90 jours prouve que le soutien hémodynamique était constant dans le temps, sans effets indésirables significatifs.