Vol. 20 JA2016 - cardiaque

C-06 – Chirurgie des tumeurs cardiaques : à propos 100 patients

novembre 29, 2016
Auteur correspondant : Redha Lakehal

Redha Lakehal, Radouane Boukaroucha, Farid Aimar, Rabeh Bouharraga, Radouane Bellara, Rafik Nazzel, Fateh Guériti, Amine Amros, Rabeh Daoud, Samiha Chérif, Nadjet Massikh, Baya Aziza, Soumaia Bendjaballah, Abdelmalek Brahami

Institution : Service de chirurgie cardiaque, EHS Djeghri-Mokhtar (ex Erriadh), Constantine, Algérie


Objectif : La littérature des tumeurs cardiaques, notamment primitives, reste relativement restreinte car leur fréquence est faible comparée à celle des tumeurs secondaires : elle se situe entre 0,001 % et 0,28 %. Mais grâce à l’imagerie moderne, le diagnostic est devenu de plus en plus précoce permettant un traitement chirurgical curatif et un meilleur pronostic, notamment pour les tumeurs bénignes. Le but de notre travail est de rapporter l’expérience de notre service dans la prise en charge des tumeurs cardiaques.

Méthode : De janvier 2000 à décembre 2015, 100 patients ont subi une chirurgie à cœur ouvert pour tumeur cardiaque. Il s’agit de 35 hommes et 65 femmes. L’âge moyen est de 48,79 ans avec des extrêmes de 5-77 ans. La symptomatologie est dominée par la dyspnée. Parfois, le symptôme d’appel était des palpitations, lipothymies/syncopes, parfois des complications emboliques. L’ETT a permis le diagnostic de masse intracardiaque dans tous les cas. Pour certains malades, une tomodensitométrie (TDM) thoracique a été réalisée. L’exérèse chirurgicale a été faite sous circulation extracorporelle (CEC), dont 12 patients sous assistance circulatoire ; l’examen anatomopathologique de la pièce opératoire a précisé le type et la nature de la tumeur. 92 % des tumeurs sont bénignes et 70 % d’entre elles sont des myxomes. L’oreillette gauche est le siège de prédilection (67 patients).

Résultat : On note 1 sarcome peu différencié polymorphe ; 2 fibrosarcomes ; 1 rhabdomyosarcome embryonnaire chez une fillette de 5 ans, 1 Kaposi, 1 angiosarcome, 2 lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH). La mortalité opératoire, toutes tumeurs confondues, est de 6 % (6 patients). Les complications immédiates sont un BAV complet chez 2 patients. Le contrôle durait en moyenne entre 1 mois et 7 ans ; on note un décès tardif (3 %) de cause extracardiaque ; 4 récidives ont été retrouvées (2 pour les myxomes, 1 pour un fibrosarcome et 1 sarcome de l’oreillette gauche). Par contre, il y a eu une très bonne évolution chez la patiente atteinte d’un LMNH.

Conclusion : Grâce à l’imagerie médicale moderne, le diagnostic de tumeur cardiaque peut être posé avant la survenue de complications graves. Le pronostic des tumeurs cardiaques bénignes dépend de la qualité du traitement chirurgical. La chirurgie donne de très bons résultats immédiats et à distance en insistant sur un suivi périodique et régulier ; par contre, pour les tumeurs malignes, le pronostic reste sombre et dépend de la précocité de la prise en charge chirurgicale.