Guillaume Boddaert, Emmanuel Hornez, Jean-Louis Daban, Anne de Carbonnières, Guillaume Giral, Davy Ngabou, Amélie Mlynski, Bertrand Grand, Tarun Mac Bride, Stéphane Bonnet
Hôpital d’instruction des armées Percy, Clamart
Les attentats terroristes du 13 novembre 2015 ont été à l’origine de 130 morts et 351 blessés. Notre travail a pour objectif de présenter dans quelle mesure les stratégies de triage hospitalier et de contrôle lésionnel, acquises au décours des conflits récents en Afghanistan et au Sahel, permettent une prise en charge rationnelle et pertinente des patients dans ce type de situation.
Nous avons analysé de manière rétrospective la cohorte des 17 patients pris en charge à l’hôpital d’instruction des armées Percy dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015.
Quatorze hommes (82 %) et 3 femmes ont été pris en charge. L’âge moyen était de 39 ± 8 ans. Huit patients (47 %) présentaient une lésion thoracique (AIS moyen = 3 [1-6]), 5 (29 %) une lésion du membre supérieur (AIS moyen = 2 [1-3]), 4 (24 %) une lésion abdominale (AIS moyen = 3 [2-4]), 3 (18 %) une lésion de la face (AIS moyen = 2 [1-3]), 3 (18 %) une lésion du membre inférieur (AIS = 1), 2 (12 %) une lésion du rachis (AIS = 5) et 1 (6 %) une lésion cérébrale (AIS = 5). Il n’y a eu aucune erreur relevée par l’identitovigilance. Deux patients (12 %) ont été catégorisés extrême urgence (EU) (ISS 75 et 29), 6 (35 %) urgence absolue (UA) (ISS moyen = 24 [13-41]) et 9 (53 %) urgences relatives (UR) (ISS moyen = 3 [1-16]). Quatre patients (24 %) ont eu une procédure de contrôle lésionnel avec un temps opératoire moyen de 68 min (43-84). Tous les patients ont été opérés dans les délais imposés par leur catégorisation. Un seul patient est décédé d’un syndrome de défaillance multiviscérale dans les suites d’une thoracotomie de ressuscitation. Trois prises en charge ont été analysées comme perfectibles, sans conséquence pour les patients concernés.
Le contexte actuel impose aux différents acteurs de la santé de se tenir prêts à la prise en charge de nouveaux afflux de blessés de guerre. La connaissance des principes modernes de la chirurgie de guerre semble indispensable pour faire face à ce type de situation.
The terrorist attacks of November 13th 2015 caused 130 deaths and 351 injured. Our work aims to show how the hospital triage and damage control strategies, acquired during the recent conflicts in Afghanistan and Sahel, enable a rational and appropriate management of patients in such situation.
We retrospectively reviewed the cohort of 17 patients treated at the Percy military teaching hospital on the night of November 13 to 14th 2015.
14 men (82%) and 3 women were treated. The mean age was 39 ± 8 years. Eight patients (47%) had a thoracic injury (mean AIS=3 [1-6]), 5 (29%) an upper limb injury (mean AIS=2 [1-3]), 4 (24%) an abdominal injury (mean AIS=3 [2-4]), 3 (18%) a face injury (medium AIS=2 [1-3]), 3 (18%) a lower limb injury (AIS=1 ), 2 (12%) a spine injury (AIS=5) and 1 (6%) a brain injury (AIS=5). There are no identity error reported. Two patients (12%) were categorized extreme urgency (EU) (ISS 75 and 29), 6 (35%) absolute urgency (AU) (average ISS=24 [13-41]) and 9 (53%) relative urgency (RU) (average ISS=3 [1-16]). Four patients (24%) had a damage control procedure with a mean surgical time of 68 min (43-84). All patients were treated on within the deadlines imposed by their categorization. One patient died of multiple organ failure in the aftermath of a resuscitation thoracotomy. Three records were analyzed as perfectible, without consequences for the concerned patients.
The current environment requires different health actors to be prepared to the care of other influx of war casualties. Knowledge of modern principles of war surgery seems mandatory to face this type of situation.