Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Juin 2016

Commentaire invité sur « Impact de la chirurgie cardiaque réalisée par un interne sous la supervision d’un chirurgien senior sur les résultats précoces »

juin 3, 2016
Auteur correspondant : Alizee Porto

Alizée Porto, pour l’Association des Jeunes Chirurgiens Thoraciques et Cardio-Vasculaires

 

Lapprentissage de la chirurgie comprend l’apprentissage de la technique opératoire. Le compagnonnage reste un élément essentiel de cet apprentissage, le jeune chirurgien assimilant progressivement les gestes sous l’œil attentif d’un chirurgien senior.

Cette étude permet de nous confirmer l’absence de différence, en terme de morbimortalité, entre une chirurgie effectuée par un chirurgien en formation, et celle effectuée par un chirurgien senior. Il s’agit d’un élément fort allant à l’encontre du diktat actuel qui exige que la première fois ne se fasse jamais sur le patient. Cette injonction oublie la place fondamentale que revêt le tuteur comme garant de la qualité du geste. Ce travail nous montre bien que la sécurité et la qualité sont au rendez-vous du compagnonnage.

Cependant cet article nous rappelle qu’en France, il n’existe pas d’évaluation objective et standardisée de l’apprentissage technique chirurgical. Une telle évaluation implique que des repères précis (objectifs, parcours et outils pour y arriver) soient donnés aux internes mais aussi aux seniors qui les encadrent afin de facilité l’échange et l’acquisition des savoirs. Elle permettrait aux internes de connaître leur progression, et ainsi de s’impliquer davantage dans leur formation. De plus, les tuteurs, aidés dans leur tâche d’enseignement, se verraient réinvestis de cette mission.

Dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études médicales, la formation d’excellence doit rester une priorité. Les étapes de la formation chirurgicale devront être détaillées par spécialité et par niveau, incluant la notion de progression et d’évaluation des acquis. Un véritable parcours de formation de l’interne de chirurgie thoracique et cardiovasculaire va devoir être mis au point.

C’est dans cette dynamique qu’a été créé EPIFORM, un système de portfolio dédié et rempli par le jeune chirurgien tout au long de son cursus. Il a été mis en place par l’AJCTCV avec le soutien de la SFCTCV. Il deviendra, nous en sommes convaincus, un élément essentiel dans l’évaluation de l’apprentissage, et donc dans la validation des compétences.