Chirurgie cardiaque · Vol. 20 Abstract 2016

C-61 – ECMO pour dysfonction primaire du greffon cardiaque

juin 10, 2016
Auteur correspondant : Thierry Lepoivre

Thierry Lepoivre, Michèle Treilhaud, Philippe Bizouarn, Mickael Vourch, Bertrand Rozec, Antoine Defontaine, Jean-Christian Roussel, Alexandre Duval

Réanimation en transplantation thoracique, hôpital Laennec, CHU de Nantes

 

Objectif

La dysfonction primaire du greffon est responsable d’une surmortalité précoce après transplantation cardiaque. Un consensus international récent recommande le recours à l’ECMO dans les cas les plus sévères. L’objectif de cette étude était d’évaluer la morbi-mortalité de la pratique de l’ECMO après transplantation cardiaque.

 

Méthode

Il s’agit d’une étude rétrospective menée de janvier 2012 à décembre 2015 dans un service de réanimation en transplantation thoracique adulte. Tous les patients transplantés cardiaques ont été inclus.

 

Résultat

En quatre ans, 81 patients étaient transplantés. Parmi ces receveurs, 45 (55 %) étaient en super urgence active et 15 (19 %) sous assistance de longue durée. La durée d’ischémie du greffon était de 215 ± 49 minutes. Après déclampage, 32 (40 %) greffons nécessitaient une ECMO, prolongée pendant 6 ± 3,6 jours. L’ECMO a été sevrée chez 24 (75 %) des patients, 8 sont décédés sous ECMO et 3 sont décédés en réanimation après le sevrage. Parmi les 49 (60 %) patients sans ECMO, 2 sont décédés en réanimation.

Le groupe des receveurs assistés par ECMO était comparable au groupe sans ECMO en termes d’âge, de sexe, de priorisation et de durée d’ischémie. L’analyse de survie en réanimation montre une différence significative entre les deux groupes (21-66 % dans le groupe ECMO, 47-96 % dans le groupe non ECMO, p < 0,01). On n’observe pas de différence significative entre les durées de séjour (p = 0,34), de ventilation (p = 0,067) ou de dialyse (p = 0,36). Le recours à la transfusion sanguine était significativement plus important (p < 10-3) dans le groupe ECMO (63 ± 52 produits sanguins) que dans le groupe non ECMO (27 ± 26 produits sanguins).

 

Conclusion

La dysfonction primaire du greffon entraîne une surmortalité en réanimation malgré le recours à l’ECMO. Cette technique d’assistance circulatoire augmente les besoins transfusionnels exposant au risque d’allo-immunisation.

 

 


 

ECMO for primary graft dysfunction

 

Objectives

Primary graft dysfunction is responsible for an early mortality after heart transplant. Recent international consensus recommends the use of ECMO in the most severe cases. The objective of this study was to evaluate the morbidity and mortality of the practice of ECMO after heart transplantation.

 

Methods

This is a retrospective study conducted from January 2012 to December 2015 in an adult thoracic transplantation intensive care unit. All heart transplant patients were included.

 

Results

81 patients were transplanted in four years. Among these recipients 45 (55%) were in active emergency and 15 (19%) under ventricular assist device. The graft ischemia was 215±49 minutes. After bypass 32 (40%) grafts needed ECMO, for 6 ±3.6 days. ECMO was weaned at 24 (75%) of patients, 8 died on ECMO and 3 died in intensive care after weaning. Among the 49 (60%) patients without ECMO, 2 died in the ICU.

The group of recipients assisted by ECMO was comparable in terms of age, sex, prioritization and duration of ischemia to the group without ECMO. Survival analysis shows a significant difference between the two groups (21-66% in the ECMO group, 47-96% in the group non ECMO group, p<0.01). There was no significant difference between the lengths of stay (p=0.34), ventilation (p=0.067) or dialysis (p=0.36). Blood transfusion was significantly higher (p<10-3) in the ECMO group (63±52 blood products) than in the group non ECMO group (27±26 blood products).

 

Conclusion

Primary graft dysfunction caused excess mortality in intensive care despite the use of ECMO. This technique of circulatory support increases the transfusion needs exposing them to the risk of allo immunization.